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[CLOS] Can I remember you ?

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Wyrm Isolationniste
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Ionnan Van Haggen
Ionnan Van Haggen
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Message [CLOS] Can I remember you ? I_icon_minitimeLun 6 Oct - 22:41

Folgüntur.
Village minier au pied de la montagne. Les fondations de la ville avaient été taillées dans la roche, mais pas assez profondément. Les murailles étaient présentes, mais elles n'étaient pas assez hautes et surtout la sécurité était insuffisante.
La plus grande mine de malachite se trouvait ici et le dirigeant de la ville avait été incapable de mettre en place une sécurité à la hauteur des richesses que les mineurs extrayaient à la sueur de leur front et au dépend de leur vie. Folgüntur attirait une partie de la racaille de la nation et Ionnan avait été envoyé ici pour rétablir un semblant d'ordre. Ou tout du moins pour y faire un peu de ménage.
Le Traité de paix ne lui imposait plus d'être sur le front et il était à présent nécessaire de rétablir l'ordre au sein des nations en remettant à leur place ceux qui avaient profité du départ des soldats des villes isolées.

Assis sur le bord de la fenêtre de la chambre qu'il occupait pour l'occasion, Ionnan observait la petit ville en contrebas. Son œil avisé jugeait de la qualité des murailles, de l'éclairage des rues, de la position des postes de garde et bientôt il se redressa en inspirant puis expirant une dernière bouffée de nicotine. Il écrasa son mégot dans le cendrier posé sur la commode et il fit glisser de ses épaules la chemise usée trop grande pour lui.
Etrange vêtement qui n'était pas taillé pour lui, ses épaules n'étaient pas assez larges pour tendre correctement la ligne du dessus et il était trop long descendant un peu trop bas sur ses cuisses. Mais le froid lieutenant de Nordheim tenait à ce vêtement qu'il avait retrouvé parmi ses affaires après son coma. Il ne savait pas, où il avait eu ce vêtement, à qui il appartenait mais la maigre odeur qui était encore imprégné dans le tissu, lorsqu'il l'avait retrouvé, avait fait battre son cœur gelé.
Il l'avait donc gardé, cette chemise usée, de mauvaise qualité, qui était trop grande pour lui. Et il l'enfilait certains matins où il était réveillé assez tôt pour avoir le temps de traîner.

Rapidement, par quelques gestes automatiques et maintes fois répétés, il alla prendre une douche express, se sécha puis enfila son uniforme. Le pantalon noir recouvrit ses jambes et son sous-vêtement, la chemise blanche à sa taille fut boutonnée masquant progressivement le torse sec puis le ventre plat, les manchettes furent boutonnées à leur tour et la veste noire trouva sa place sur ses épaules.
Il termina en ajustant les manches de la chemise et en boutonnant sa veste par-dessus.
Il n'eut même pas besoin de vérifier l'heure pour savoir qu'il était temps qu'il rejoigne ses neuf hommes dans le hall de leur hôtel s'il ne voulait pas être en retard ... ce qui ne lui arrivait jamais.

Il enfilait le manteau qui complétait leur uniforme par les temps froids de Norheim lorsqu'il atteint le bas des marches. Ses hommes étaient déjà présents, ils savaient que leur supérieur était patient mais qu'il ne supportait pas le manque de discipline.
Il ne demanda pas comment c'était passé leur première nuit en ses lieux, il s'en fichait éperdument et il attaqua directement dans le vif du sujet.

Il les répartit en trois groupes de trois et les envoya sur les trois principaux lieux chauds de la ville. Il s'était entretenu avec le dirigeant de la ville la veille et il lui avait décrit les zones à sécuriser en priorité.

« Vous savez ce que vous avez à faire. Remettez un peu d'ordre dans cette ville »

Ses hommes s'exécutèrent sans plus attendre et Ionnan les suivit à l'extérieur d'un pas lent s'allumant déjà sa seconde cigarette de la journée. Il ne frissonna pas lorsque le vent déjà froid du début de l'automne vint lui caresser le cou et il inspira une nouvelle bouffée de tabac profitant du poison qui se diffusait dans ses poumons puis dans ses veines.

La porte de leur hôtel se referma derrière lui et il s'éloigna d'un pas vif en direction de sa destination. Il souhaitait rencontrer celui qui était en charge de la sécurité de la mine, celui qui veillait à ce que les mineurs ne puissent quitter leur lieu de travail avec quelques grammes trop précieux en poche.
Il s'agissait du centre de la sécurité de la ville, si un trafic se mettait en place avec un ou plusieurs mineurs à la source, alors Folgünthur avait des fortes chances de sombrer.
Il devait donc s'assurer que cette sécurité était toujours bien en place.

Il entreprit donc de traverser la ville d'un pas vif terminant peu à peu sa cigarette.
Il ne laissa pas son regard se perdre au loin, au contraire il profita du chemin pour observer ce qui se passait autour de lui. Son visage demeura imperturbable lorsqu'il croisa quelques gens miséreux qui quémandaient sur le bord d'une rue, son regard passa sur une femme qui cherchait déjà à attirer les clients sans la voir, ses lèvres ne frémirent pas lorsque deux enfants déboulèrent devant lui en riant aux éclats se pourchassant à travers la rue froide.

Il se débarrassa de son mégot et accéléra encore le pas.
Jusqu'à ce que son regard s'arrête soudainement sur une silhouette surmontée d'une épaisse chevelure blanche et il cessa soudainement sa marche.

Et son cœur gelé tressauta.


Dernière édition par Ionnan Van Haggen le Sam 11 Oct - 1:04, édité 1 fois
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Wyrm Isolationniste
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Zachary Sigvald
Zachary Sigvald
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Message [CLOS] Can I remember you ? I_icon_minitimeLun 6 Oct - 23:20

Le vent giflait son visage emmitouflé dans son écharpe. Le froid mordait le peu de peau qui était découvert et sa vision se brouillait un peu. Pourtant cela ne le gênait pas. Il courba légèrement son corps vers la gauche quand Seihval vira de bord et il se pencha en avant pour l’accompagner quand il piqua vers le sol. Les cuisses serrées contre le corps dur de son dragon, Zachary s’accrocha à une corne, savourant avec une ivresse sans nom les vrilles que son dragon enchaîna avant de remonter souplement au dessus des nuages pour retrouver les doux rayons du soleil. Baissant son écharpe qui lui mangeait le visage, il ferma les yeux un court instant et inspira profondément pour retrouver ce calme qu’il cherchait à sauvegarder à tout prix. Son cœur s’ouvrit aux couleurs chatoyantes de Sei qui flottaient dans son esprit et ensemble ils restèrent là, à planer sous la chaleur bienfaitrice du soleil.
Après de longues minutes, la main du jeune homme flatta le cou de son ami et frère, réajustant son écharpe pour masquer son visage, il rabattit sa capuche fourrée sur sa tête et glissa sa paire de lunette en cuir sur ses yeux clairs.

« Paré ! » Cria t-il à Seivhal, anxieux et impatient à la fois. Le dragon tourna la tête vers lui et acquiesça avant de piquer en avant. Il rabattit ses ailes contre son immense corps et s’enfonça à une vitesse vertigineuse dans l’air froid de Norheim. Les rafales de vent se brisèrent contre les écailles du dragon et Zachary garda les yeux grands ouverts, fixant son esprit dans celui de son dragon pour savourer chaque brise qui glissait sur lui. Sei était concentré et attentif, il vit le sol se rapprocher et dans un mouvement puissant, il ouvrit ses ailes ralentissant sa chute pendant quelques secondes. Il se redressa, remonta en vrille et fit un looping avec une certaine souplesse malgré la masse qu’il était.
Zach ouvrit grand les bras quand sa tête fut en bas et il poussa un hurlement de bonheur extatique. Ses mollets pressés contre son ami, il se maintint à la seule force de ses jambes. Quand Sei se remit droit, Zachary sauta à pied joint sur le dos de son dragon et se tint en équilibre malgré le vent qui soufflait fort. Il rit de bon cœur et lança :

« A tout de suite »

Puis il sauta dans le vide.
Il garda ses membres contre son corps et sentit tout à coup l’air vibrer autour de lui. Souriant derrière son écharpe, il cria de nouveau, trop heureux de se sentir voler. Son esprit ne pensait qu’à ça, à ce vide sous lui, à cette peur qui lui vrillait l’estomac, à cette joie d’être libre et de faire ce que peu de personne était capable de faire. Tendant les bras en avant, il hurla de tout son saoul, ondulant légèrement. Sei tombait à ses côtés, le gardant dans son ombre pour le rattraper si jamais quelque chose tournait mal. Mais il était aussi heureux que son dragonnier. Quand ils étaient là, tout les deux, juste eux, le soleil, le vent, il n’y avait rien qui pouvait les séparer. Il n’y avait plus ni colère, ni souvenir. Juste ce frisson de peur, cette extase infinie. Seulement deux âmes unis à jamais sous la brise.
Riant, Zachary changea légèrement de position pour faire plus de prise au vent, il sentit sa chute ralentir légèrement et sa main s’accrocha à la corne du museau de Sei. Souplement, il fit basculer son corps vers l’arrière et atterrit avec une maitrise de lui-même impeccable sur le dos du dragon. Sei plana quelques instants avant d’atterrir avec fracas dans la neige. Les flocons se soulevèrent avec force et Zach en fut recouvert. Souriant, il glissa au bas de son dragon et souleva ses lunettes pour les fixer sur son front.

« Bien joué Sei !!! Tu es vraiment le meilleur ! »

Le dragon grogna de contentement et gronda dans son esprit.

*On s’entraîne depuis un moment…C’est normal !*

Toujours aussi modeste, le dragon se secoua, se débarrassant de la neige avant de souffler bruyamment.

*Je vais chasser pendant que tu pars au ravitaillement. On se retrouve dans trois heures ! Sois prudent. Si tu es en danger, je le sentirais et j’arrivais tout de suite.* Lança le vieux dragon toujours inquiet de voir son dragonnier rejoindre la civilisation alors qu’ils étaient hors-la-loi.

*Ne t’inquiète pas. Je serais prudent.* Posant son front contre son énorme gueule, Seihval s’envola dans un tourbillon de neige et Zachary se mit en marche. Il se rendait dans la petite ville minière de Folgüntur, qui était à environ trente minutes à pied de l’endroit où Sei l’avait déposé. Ils avaient préféré jouer la carte de la prudence en se posant dans un coin plus reculé pour ne pas attirer l’attention des gardes de la ville.
La cité était prospère grâce à la malachite que les mineurs extrayaient des mines à la sueur de leur front et parfois au péril de leur vie. Pourtant les habitations étaient souvent pauvres, faites de bois de mauvaises qualités ou de grottes gelées creusé à même la roche.
Au détour d’une colline de neige il aperçut le désert de glace qui s’étendait à perte de vue et Zach poussa un soupir en se remémorant sa rencontre avec Sei. À vrai dire, il préférait penser à cela plutôt qu’à autre chose. Une chose qui lui trottait méchamment dans l’esprit à chaque fois qu’il pénétrait en territoire Norheim.
Ses raquettes soulevèrent de la neige et il pressa le pas. Il devait trouver assez de vivre pour nourrir une partie de Nilheim. Mais il n’était pas là que pour ça, s’il avait fait tout ce chemin ce n’était pas seulement pour les vivres. Son ami Liam lui avait demandé de lui ramener des graines d’Edelweiss. C’était un bien très rare mais la liasse de billet qu’il lui avait donné avait fait taire toute protestation.
Pourquoi Folgüntur ? Parce que la petite fleur se plaisait à pousser sur les roches minières et le froid sec du Désert des Glaces faisait que la région était la plus propice à la floraison et à l’expansion de la dame blanche.

A son plus grand bonheur, la ville était dégagée de toute neige et il put ainsi retirer ses raquettes et les cachées derrière un rocher à l’orée de la ville. Il abaissa sa capuche dévoilant sa tignasse blanche et indomptable. Zach s’était habillé sommairement, il n’aimait pas spécialement les extravagances vestimentaires de toute façon et puis il valait mieux ne pas trop attiré l’attention. Un pantalon noir, un haut à manche longues noires, un épais manteau fourré et son éternelle écharpe, usée jusqu’à la moelle.

Le ravitaillement se passa rapidement. Il connaissait la ville et l’emplacement des magasins, il ne perdit donc pas de temps. Il se glissa dans les murailles, se fondant dans la foule comme tout à chacun. Il remplit son sac de vivre et le mit sur son dos. Puis il grimpa jusqu’à une petite boutique miteuse dont l’enseigne pendant mollement sous le vent un peu froid de l’automne. Il pénétra dedans et en ressortit quelques minutes après, délester d’une liasse de billet mais avec un sachet de graines beaucoup plus précieuses.
Fixant le soleil, il se dit qu’il lui restait une bonne heure avant de retourner voir Seihval et il traversa la foule d’une rue un peu dense. Il s’arrêta à un stand qui vendait des pommes de terre toutes chaudes et braisées. Sortant une pièce, il prit la nourriture et le papier dans lequel était emballée la pomme de terre lui brûla presque les doigts. Il mordit dedans et la chair chaude et tendre le réchauffa. Son corps se tendit légèrement quand trois hommes en uniformes passèrent derrière lui et il se rembrunit un peu, finissant la pomme de terre avec gourmandise.
Passant sa main dans ses cheveux, il se retourna, ajustant ses lunettes sur son front. Puis quand il releva les yeux, il croisa deux pupilles vertes dans la foule. Deux pupilles qui ravivèrent en un instant des dizaines d’années de haine et de colère. Son visage se déforma rapidement, son cœur se mit à battre à tout rompre et sa main était déjà sur la poignée de la dague qu’il portait à sa ceinture.
Il le fixa, sans pouvoir détacher son regard du sien. Puis essayant de maîtriser cette haine qui enflait dans son cœur, il se détourna et fit demi-tour. Il s’arracha comme il pu de ce souvenir et secoua la tête en se disant qu’il avait rêvé. Il fallait qu’il est rêvé.

*Tout va bien ?* Demanda Seihval inquiet.

Inspirant, Zach emboîta le pas un groupe et traversa la rue pour s’éloigner de ce fantôme au plus vite.

*Ca va, juste un mauvais souvenir…*

Pestant, il rajusta son sac et accéléra le pas pour quitter un plus vite la ville. Il ne devait pas se faire remarquer, il devait ne pas penser à lui. Non plus jamais. Plus de colère. C’était finit, définitivement finit.

Ionnan avait déserté son âme…
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Ionnan Van Haggen
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Message [CLOS] Can I remember you ? I_icon_minitimeMar 7 Oct - 13:41

Une fois son but en tête, Ionnan se laissait difficilement distraire.
Il avait pour objectif d’atteindre rapidement la mine de malachite afin de s’entretenir avec le chef de la sécurité et aucun évènement majeur ne parvenait réellement à attirer son regard désintéressé : les mendiants étaient monnaie courante dans les rues, les putains avaient trop de formes pour l’appâter, mêmes les gamins rieurs qui le frôlait ne parvenaient pas à le distraire.
Il réfléchissait déjà aux sécurités qu’il jugeait indispensables, préparant déjà mentalement l’entretien qui allait avoir lieu d’ici peu.

Et pourtant, alors qu’il traversait une foule un peu dense qui avait été attiré par quelques stands de nourriture, il ne se laissa pas déconcentrer par l’odeur des pommes de terre chaude vint lui chatouiller le nez. Mais ce fut une épaisse chevelure qui lui fit ralentir le pas, des mèches blanches désordonnées qui semblèrent réveiller son cœur en hibernation.

Un premier battement

Son regard rencontra deux grands yeux bleus et un battement anima sa poitrine. Bien entendu son cœur battait toujours d’un mouvement régulier indispensable à sa survie, mais il ne tressautait jamais, pas même lorsqu’il était au lit en agréable compagnie.

Un second battement lorsqu’il croisa ses yeux

Ces tressautements survenaient lorsque sa mémoire, vierge des souvenirs de ses dix-neuf premières années, semblait vouloir se rappeler à son bon souvenir. Les médecins lui avaient dit qu’il pourrait un jour récupéré ses souvenirs, qu’il fallait « un déclic » et beaucoup de patience. Mais jusqu’à maintenant, très peu de souvenirs lui étaient revenus : à peine quelques bribes lorsqu’il avait parcouru de nouveau les rues de Valhöll. Une enclume qui lui avait rappelé la force nécessaire pour faire glisser le métal à l’aide d’une lourde masse. Une fourrure de mauvaise qualité qui lui avait rappelé que les longs poils devaient être retirés. Maigres miettes qui ne signifiaient pas grande chose.
Jamais son cœur n’avait pas été réanimé … par un autre être humain.

Pourquoi ces yeux bleus qui s’étaient déjà détourné de lui ?
Pourquoi cette épaisse chevelure blanche ?

Un troisième battement lorsqu’il s’éloigna

Alors aussi surprenant que cela pouvait paraître aux yeux de ceux qui connaissait un minimum Ionnan, le froid lieutenant se détourna du chemin qu’il était en train de prendre. Il se détourna de son objectif, attiré comme un papillon de nuit par une flamme.
Le jeune homme s’éloignait déjà suivant un groupe qui ne semblait pas être le sien.
Ionnan avait remarqué la main qui s’était porté à sa ceinture, preuve que l’homme était armé. Mais ce n’était pas ça qui l’attirait, la ville était pleine à ras bord de gens armés pour pouvoir se protéger … ou voler. Pour la première fois depuis bien longtemps, il se laissa guider par cet organe qu’il considérait comme mort et qui soubresautait dans sa poitrine.

Un quatrième battement lorsqu’il le vit accélérer le pas

Souplement, Ionnan se glissa entre les badauds, il n’en bouscula que peu et le peu de protestations qu’il faillit s’attirer moururent entre les lèvres de leurs propriétaires lorsqu’ils remarquaient le manteau du lieutenant.
Il fit en sorte de ne pas se faire remarquer évoluant souplement malgré les quelques pavés brillant de givre et bientôt il l’eut en ligne de mire. Ils se trouvèrent dans une ruelle droite qui les rapprochait de la sortie de la ville et il n’y avait plus que deux trois personnes entre eux.

Un cinquième battement un peu plus fort lorsque son regard glissa sur sa silhouette chaudement emmitouflée

Il s’animait comme il s’animait rarement.
Son pouls s’accélérait comme s’il était en train de combattre, ce qu’il était un peu en train de faire en suivant son cœur gelé et les soubresauts de sa mémoire vierge. Aucun souvenir clair, aucune image même floue ne lui revenaient à l’esprit et pourtant il se sentait … fébrile.
Il accéléra le pas, dépassa l’une des personnes qui s’interposait encore entre lui et sa cible.
Et finalement, il céda.

Il courut sur quelques foulées alors que l’homme allait disparaître au détour d’une ruelle toute proche de la sortie de la ville. Il s’immobilisa lorsqu’il ne fut plus qu’à une cinquantaine de centimètres de l’homme et sa main s’abattit sur le haut du bras de l’étranger.

« Excusez-moi »

Deux mots qui n’exprimaient même pas une réelle excuse mais qui avait pour unique but d’attirer l’attention de l’homme.
Il voulait revoir ce regard qui était parvenu à le détourner de son objectif.

Un sixième battement lorsque son regard rencontra de nouveau le sien

Le visage de l’homme se tourna vers le sien et il put détailler les mèches blanches qui tombaient sur son front, la peau légèrement brunie par les rayons du soleil, la barbe de quelques jours qui lui mordait les joues et la mâchoire, et ses deux grands regards bleus.
Il s’y perdit un bref instant et attendit le souffle à peine accéléré par la marche rapide.

Et puis plus rien

Mais sa mémoire resta vierge.
Son cœur sembla s’immobiliser ne réagissant plus.
Son gant blanc quitta le manteau fourré et il recula d’un pas.

« J’ai du vous prendre pour quelqu’un d’autre »

Il ne le reconnaissait pas.
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Zachary Sigvald
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Message [CLOS] Can I remember you ? I_icon_minitimeMer 8 Oct - 14:28

Son cœur battait à tout rompre. Zachary n’aimait pas ça, il n’aimait pas croiser un soldat de l’armée territoriale et voir le visage de Ionnan se superposer par dessus. Cela lui était souvent arriver quand la trahison était encore récente. Quand il avait fait partit des Ailes Ecarlates, que la haine brouillait sa vision, chaque soldat qu’il avait assassiné de sang froid portait le visage de Ionnan. Cet homme il l’avait tué, des centaines de fois, chaque lame qu’il avait enfoncé dans la chair, chaque goutte de sang qui avait giclé sur ses mains, chaque dernier souffle portait l’empreinte de Ionnan. Puis petit à petit, comme si chaque disparation emportait son souvenir, son visage s’était estompé laissant place à des yeux, des cris, de la colère inconnue.
Cela devenait difficile, de plus en plus, regarder ces visages en face et même si par une simple illusion il pouvait effacer toute trace de ces inconnus pour retrouver Ionnan, il n’en avait plus voulut. Il avait rendu les armes, dévasté par cette colère et cette haine trop lourde à porter.
Alors, il s’apaisait, doucement, depuis de longs mois il travaillait sur lui, apprenait à se contrôler, à travailler pour les autres, à s’ouvrir doucement. Pourtant, quelques fois il sentait qu’il n’était pas loin de replonger. Il sentait son cœur s’emballer comme à cet instant, se tordre et crisper ses tripes pour engloutir toute raison.

Ionnan, tu m’as fait tellement de mal…

Détournant son visage, habitué à ce qu’on esprit divague, il accéléra le pas, essayant de s’éloigner de ces soldats qui patrouillaient. Essayant de semer cet homme qui lui remémorait de douloureux souvenirs. Il marcha rapidement, sa main toujours sur la poignée de sa dague. Il garda un air neutre et se glissa à travers un groupe pour essayer de se perdre dans la foule. Ses yeux bleus se braquèrent sur l’immense arche entre les murailles, sur la sortie de la ville.
Son esprit resta accroché à celui de Seihval qui lui envoyait des salves de calme, de douces couleurs pour essayer de l’apaiser. Son cœur ralentit légèrement, mais quand Zachary jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, il revit le visage de Ionnan.
Serrant les poings il se contint, essaya de marcher encore un peu plus vite.

*Je prends les devants, je viens te chercher…* Lâcha Seihval terriblement inquiet.

*Non, ne bouge pas, rendez-vous comme prévu. Ce n’est rien, juste un cauchemar qui persiste…* Grogna Zachary alors qu’il bifurquait pour prendre la route qui se dirigeait vers la sortie.

*Zach, tu es sûr ?* Gronda le dragon.

Le Wyrm lui envoya une pensée réconfortante et un soupire passa ses lèvres quand il vit l’arche à quelques mètres.
Puis il y eu une main sur son bras. Son corps se tendit immédiatement et presque brusquement il se retourna pour croiser le regard vert du soldat qui le poursuivait. Il vit Ionnan, là devant lui, il reconnu les intonations de sa voix glaciale, il reconnu ce froncement de sourcil, cette odeur de cigarette et pastille à la menthe, il reconnu le pli boudeur de ses lèvres, le fond ses pupilles, son corps coincé dans cet uniforme.
Zach accusa le coup difficilement, il recula un peu sous l’effet de la surprise. Il secoua légèrement la tête pour se prouver qu’il ne rêvait pas et son cœur cessa de battre à son tour. Il était là, c’était lui, là comme ça, au détour d’une rue, plus de dix ans après l’avoir dénoncé aux autorités. Sa bouche s’entrouvrit pour dire quelque chose, ses yeux se remplirent de colère et la deuxième phrase qu’il prononça le dévasta. Tout le calme dont il avait fait preuve fut balayer en un instant, toutes les couleurs de Seihval furent remplacer par un rouge sanguin, ses mains le démangèrent la rage gronda dans son ventre, remonta le long de sa gorge et résonna entre ses lèvres. Il empoigna violement l’homme par le col et le tira dans une ruelle déserte avec une force que seul un Wyrm possédait. Durement il le jeta contre un mur avant de se glisser vers lui avec une aisance incropyable. Sa main sortit sa dague de son fourreau et il la posa sur la gorge de Ionnan.

« Tu te fous de ma gueule !? » Cracha-t-il avec haine.

Son corps entier tremblait de colère, ses yeux ne pouvaient plus se décrocher du regard de glace du soldat, tout en lui bouillonnant, toutes les barrières qu’il avait érigé contre sa fureur furent balayé en un instant. Son poing se referma et percuta violement le visage de Ionnan pour lui faire exploser la lèvre inférieure. Du sang gicla et coula le long des doigts de Zachary.

« Tu crois que je vais jouer à ton petit jeu Ionnan, mais tu te trompes, je vais te démolir ici et maintenant. Ca fait plus de dix ans que j’attends ce moment, dix ans que chaque jour je te hais un peu plus…Tu peux faire tes adieux Ionnan, se seront tes dernières minutes dans ce monde… »

Sa lèvre tremblait violement, sa main se referma de nouveau violement sur le col du brun et il lui assena un autre coup dans la mâchoire.
Il allait lui faire payer tout ce qu’il avait enduré, oui, il allait lui faire payer chaque année, chaque mois, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde où il lui avait gâché la vie. Chaque moment où il avait glissé vers une pente qu’on ne pouvait pas remonter.

Il allait lui faire payer de lui avoir brisé le cœur.
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Message [CLOS] Can I remember you ? I_icon_minitimeMer 8 Oct - 23:08

Ce qu'il avait pu être bête !
Bon sang, mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de se détourner du droit chemin?
Et tout ça pour quoi ? Pour une vague impression de déjà vu et quelques battements de cœur un peu plus intenses que la normale.
Pourtant il n'était pas du genre à chercher à retrouver sa mémoire à tout prix. Il ne courait pas après les fantômes de son passé en temps normal.
Il s'était fait une raison, il avait perdu toute sa famille, à quoi bon essayer de se rappeler les dix-neuf premières années de sa vie. Elles avaient très certainement été d'un ennui mortel.

Et pourtant, il était bien là en train de s'en prendre plein la tête parce qu'il avait été assez con pour suivre un inconnu et surtout parce qu'il l'avait pris par surprise ... sans prendre aucune précaution. Il avait agi comme un bleu, sous l'effet d'une impulsion. Lui qui était pourtant aussi rigoureux qu'une machine, il n'avait même pas dégainé son arme, il s'était contenté de poser une main sur l'homme puis de se reculer d'un pas.
Ah bah il était beau le lieutenant de Nordheim à se faire éclater la lèvre sans pouvoir réagir. Le premier coup avait été porté alors qu'une lame avait été posée juste avant tout contre sa gorge, il n'avait clairement pas pu bouger. Et il s'était laissé déconcentrer, non pas par la douleur il savait ce que c'était, mais par les paroles rageuses de l'homme.

Cet homme, qu'il n'avait pas reconnu une fois qu'il avait été face à lui, venait de le tutoyer faisant preuve d'une haine étonnante à son égard. Il savait que certains, des Wyrms pour la plupart, avaient développés une haine farouche envers l'uniforme.
Mais à ce point.
Résultat il se prit un second coup qui lui fit craquer la mâchoire. Heureusement que cet os était solide ça lui évitait la fracture, mais il allait certainement s'en tirer avec un beau bleu, l'homme avait frappé avec son poing refermé sur le manche de sa dague.

Puis l'inconnu l'appela par son prénom. Comme s'ils se connaissaient.
Il lui parla de dix années durant lesquelles il avait attendu ce moment, ce qui correspondait à peu près au début de son amnésie. Il lui confirma la haine qu'il développait à son égard ... et il lui déclara qu'il allait le tuer.

Ce fut le déclic.
Certes, il était chamboulé par la fureur de l'homme, mais surtout par la forme "d'amabilité" qu'il employait avec lui, par le fait qu'il connaissait son prénom. Comme s'ils s'étaient connu par le passé. Ce qui était hautement improbable vu que son adversaire semblait clairement être un Wyrm compte-tenu de sa force, de sa capacité à se battre ... et surtout vu la haine qu'il portait envers l'uniforme.
Ionnan n'était pas du genre à se laisser déconcentrer, du tout moins pas longtemps. Il était froid, droit dans ses bottes et d'un professionnalisme à toute épreuve. Il n'allait certainement pas se laisser casser la gueule sans réagir.

Il profita du fait que l'homme avait retiré sa lame de contre sa gorge, pour le prendre par le col de son manteau, pour lui décrocher un puissant crochet du doigt en réponse au coup qu'il venait d'encaisser dans la mâchoire.
Alors oui l'homme qui lui faisait face était un peu plus grand que lui, plus musclé aussi même si ce n'était pas flagrant compte tenu des différentes couches qui les recouvraient. Mais Ionnan avait connu pire, il avait fait mordre la poussière à des forces de la nature bien plus impressionnantes que son actuel adversaire. Il avait intégré l'armée à seize ans ... ça faisait quatorze ans qu'il passait son temps à s'entretenir physiquement et à développer ses techniques de combat. Il avait connu onze années de guerre.

Il frappa sur la tempe, son bras eut le temps de faire un ample mouvement de haut en bas et de prendre de la vitesse et donc de la force. Le coup asséné à cet endroit un peu fragile lui permit d'étourdir un instant son adversaire et de son autre main, il frappa le poignet au bout duquel des doigts étaient encore crispés autour de son col.
Il le fit lâcher prise et n'attendit pas plus longtemps pour lui décrocher un nouveau coup, dans la joue cette fois ce qui lui fit cracher un peu de sang. Liquide rougeâtre qui vint tâcher son gant immaculé.

La plaie, il espérait que la gérante de l'auberge où il résidait saurait les rattraper.

Etrange pensée déplacée qui avait pourtant sa place dans l'esprit d'Ionnan.
Le lieutenant était toujours aussi froid et méthodique, il réfléchissait rapidement à l'ensemble des problèmes qui se posaient à lui ... d'où la pensée pour ses gants blancs qu'il venait tout juste de tâcher.
Et il referma sa main autour du poignet de son adversaire pour lui éloigner cette arme bien trop menaçante. Puis il le plaqua contre le mur en face écrasant sa gorge de son avant bras bloquant le bras restant entre leurs deux corps. Il n'y avait que leurs épais manteaux qui les empêchaient de sentir la chaleur qui émanait de l'autre.

« Vous délirez complètement »

Sa voix n'était pas forte, il venait pourtant de se faire frapper, de s'être faire menacé de mort, mais il ne semblait pas paniqué.
Il était égal à lui même. Toujours aussi froid.
Il employait le vouvoiement, comme toujours, parce que c'était un inconnu qu'il avait face à lui.

« Je ne sais pas où vous avez entendu mon nom, mais vous avez intérêt à me le dire rapidement. Depuis quand nous suivez-vous ? »

C'était l'unique solution qui lui venait à l'esprit.
L'homme était un Wyrm venu les espionner durant leur mission.
Peut-être qu'il l'avait déjà croisé au cours d'une de ses missions ou sur le front.
Mais il n'en souvenait plus.

Il lui avait très certainement mis une dérouillée et il s'apprêtait à refaire la même chose.
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Zachary Sigvald
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Message [CLOS] Can I remember you ? I_icon_minitimeJeu 9 Oct - 23:18

La douleur du coup lui étourdit le cerveau. Ses pensées se déconnectèrent pendant un instant et il gronda de fureur. Redressant la tête, il s’apprêta à envoyer un nouveau coup au soldat, mais celui-ci fut plus rapide et son poing percuta sa tempe avec violence, avant d’enchaîner sur sa mâchoire. Le goût de métallique du sang envahit sa bouche et Zach cracha par terre avant de se faire plaquer contre le mur. Il se débattit, grognant de haine à l’encontre du soldat.Ses yeux bleus rencontrèrent ceux de Ionnan et il cracha hargneux :

« Lâche-moi ! »

Son bras était coincé et sous l’impact du premier coup il avait lâché son arme. Son esprit paniqua, il arqua le dos pour faire desserrer la prise du brun, mais celui-ci ne semblait pas vouloir le laisser partir. Puis tout d’un coup, il y eu ces phrases qui résonnèrent à ses oreilles et Zach fixa Ionnan incrédule. Il partit dans un grand rire moqueur et braqua ses yeux dans ceux du soldat.

« Si tu crois que je te suis Ionnan, tu te fous le doigt dans l’œil. Tu n’es pas le centre de l’univers mon vieux ! »

Comment pouvait-il jouer à un tel jeu ? Comment pouvait oser le regarder en face après ce qu’il lui avait infligé, après toutes ses années de trahison, après avoir vécu toutes leur enfance ensemble, comment pouvait réussir à le fixer et faire comme si il ne le reconnaissait pas. Cela mettait Zach dans une rage folle et son cœur battait à tout rompre. Il voulait lui saisir la nuque et la broyer sous ses doigts, le mettre en morceaux, l’étriper avec ses propres mains et sentir la chaleur de son sang se glacer avec l’air ambiant.
Son esprit chercha Seihval et il sentit que la rage bouillonnait aussi dans le corps de son dragon.

*J’arrive, je suis là dans quelques minutes ! Tiens le coup ! * Lui cria t-il, alors qu’il le sentait pousser sur ses ailes avec une force démentielle pour grappiller de précieuses secondes.

Le temps pressait, si Zachary ne voulait pas sombrer dans une folie destructrice, il valait mieux pour Ionnan que Seihval arrive rapidement.
Arrogant, il prit le soldat de haut et rapprocha son visage du sien pour grogner avec colère :

« C’est toi qui délire Ionnan ! Si j’avais voulus te retrouver sache que je l’aurais fait beaucoup plus tôt et tu ne serais plus de ce monde pour en parler ! »

Crachant son sang sur le visage blanc de l’homme, Zach continua de rire alors que le bras s’enfonçait de plus en plus dans sa trachée.

« Tu n’es qu’un sale connard ! Une véritable petite salope qui a prit ce qu’il voulait pour me planter un couteau dans le dos. J’espère que tu as pris ton pied Ionnan pendant ces dix dernières années, parce que maintenant que je sais où tu es, je vais te retrouver et je vais t’étriper! »

Ses lèvres se tordirent dans un sourire narquois et ses doigts frôlèrent le mur contre lequel il était appuyé. Sa chair pressa la brique et il se concentra. De la glace commença à envahir le mur, grandissant pour remplir complètement l’espace de la ruelle, leurs silhouettes disparurent et seul la place se refléta dans la glace. C’était une mince feuille de glace, aussi lisse qu’un miroir, aussi dangereuse qu’un dragon.
Sa paume se pressa contre la glace et son esprit chercha dans ses souvenirs ce qu’il pourrait montrer à Ionnan pour le déconcentrer, pour lui faire lâcher prise.

« Dis Ionnan, tu aimes toujours autant de te faire prendre à quatre pattes ! » Lâcha t-il d’un ton sarcastique à souhait.

Puis du coin des yeux, il lui indiqua de regarder vers la gauche et une immense illusion du brun envahit la glace. Ionnan se refléta alors dans la glace comme dans un miroir. Puis le reflet se déforma, s’estompa pour laisser apparaître un corps blanc allongé sur un lit les fesses en l’air alors qu’un homme se glissait dans son dos pour le prendre sauvagement. Des mains s’accrochèrent aux hanches et le tirèrent vers lui pour lui faire creuser les reins sous les à-coups violents. L’homme dans l’illusion tourna la tête et Ionnan put découvrir son propre reflet haletant, le rouge aux joues, son visage crispé par le plaisir qu’il prenait.

Ces quelques secondes d’inattention furent fatales et Zachary poussa violement Ionnan à travers le mur de glace. Le reflet explosa en mille morceaux et le corps du soldat glissa au sol, percutant durement le sol pavé.
Des passant s’arrêtèrent surprit de voir deux hommes surgirent de nulle part et les fixèrent ne sachant pas trop comment réagir. Le Wyrm se baissa pour ramasser sa dague et s’apprêta à sauter sur la gorge du soldat pour la lui trancher, quand un grondement féroce se fit entendre.
Tournant la tête quelques instants, il vit Seihval fendre les airs et se poser avec fracas devant l’arche à l’entrée de la ville.

*Zach ! Cours, c’est maintenant ou jamais ! *

Ses yeux firent des allers-retours entre Seihval et Ionnan et il s’arracha du brun avec difficulté pour se mettre à courir vers son dragon. Se retournant, il hurla :

« Je te retrouvais ShØ et je te tuerais ! »

Puis en quelques bonds souples, il fut sur le dos de Seihval qui s’envola avec force soulevant des tonnes de neige, couvrant ainsi leur fuite.
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Ionnan Van Haggen
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Message [CLOS] Can I remember you ? I_icon_minitimeVen 10 Oct - 23:10

Ionnan était resté froid.
Il n'avait pas laissé la colère prendre le dessus sur lui et pourtant il était en train de se battre.
Pourtant sa bouche était saturée par le goût du sang qui lui parvenait de sa lèvre éclatée.
Pourtant sa mâchoire lui faisait un mal de chien.
Mais il était calme. Imperturbable.

C'était à peine si un soupçon de colère venait faire vibrer sa voix. Non, il faisait juste preuve un peu de ... mépris envers cet homme qu'il soupçonnait d'être un Wyrm. L'un de ceux qu'il combattait depuis tant d'années.
Il ne broncha pas lorsqu'il lui cria dessus, lorsqu'il se moqua de lui et lorsqu'il alla même jusqu'à lui cracher dessus. Il ne frémit pas laissant l'ignoble crachat glisser le long de sa joue, il maintenait sa position laissant l'homme s'énerver, avancer son visage vers le sien.

Ses paroles n'avaient aucun sens pour le lieutenant Van Haggen.
L'homme face à lui voulait le tuer, c'était clair et net. Mais visiblement il ruminait cette envie depuis plusieurs années, plongeant Ionnan dans la confusion.
Et les insultes plurent encore, "connard" et surtout "salope" lui écorchèrent les oreilles. Surtout la dernière insulte puisqu'elle faisait rapport à un trait de caractère qui n'avait rien de professionnel. Une fois de plus, l'homme sembla vouloir faire référence à un évènement qui s'était passé il y a dix ans de ça, qui plus est dans le domaine de la vie privée ce qui était fortement improbable.
Avaient-ils vraiment pu se croiser avant qu'il ne perde ses souvenirs ?

« Ne te fatigue pas avec des insultes. Dis-moi ... qui ... t'envoie »

Le lieutenant restait fixé, pour ne pas dire buté, sur son idée première.
Cet homme était un Wyrm, il y avait assez peu de doutes là dessus, et il avait certainement été envoyé à Folgüntur lorsque ses petits camarades avaient eu vent de leur venue en ses lieux. Ce ne serait pas étonnant si ces raclures trempaient dans les affaires criminelles de la ville. La richesse attirait les charognes et ces hommes avaient besoin de fonds pour acheter ce dont ils avaient besoin pour tenir tête à l'armée territoriale et aux escadrons d'élite.
Il appuya son bras de plus en plus fort sur la trachée de son adversaire ne prenant pas garde au fait que la peau de l'homme se glaçait là où le maintenait tout contre le mur.

Le cœur du lieutenant faillit louper un battement à la dernière attaque de son adversaire.
Parce qu'il quittait définitivement le domaine professionnel pour taper sous la ceinture et son adversaire visait étonnamment juste. Il tapait pile poil là où ça faisait mal. Non pas qu'Ionnan ait honte de ses orientations sexuelles, mais il était tellement distant avec tout le monde que rares étaient ceux qui connaissaient ses penchants pour les hommes. Mais surtout c'est lui qu'il dominait la plupart du temps, qui menait la danse et que les rares occasions durant lesquelles il s'était laissé dominer pouvaient très largement se compter sur les doigts d'une main et avec des personnes bien particulières.
Ses pensées bien ordonnées s'entrechoquèrent dans son esprit alors qu'il essayait de se remémorer ces rares moments et surtout les partenaires avec lesquels il avait été.

Mais la claque la plus violente vint lorsqu'il suivit l'indication de son adversaire et que son regard tomba sur un fin mur de glace qui venait de se matérialiser à sa gauche.
L'homme n'était pas seulement un Wyrm, c'était un dragonnier doté d'un don.
Et les pensées d'Ionnan cessèrent soudainement.
Parce qu'il venait de se reconnaître, c'était bien lui. C'était bien son corps qui luttait avec délice contre les à-coups de son partenaire, c'était ses doigts qui se crispaient sur les draps, ses joues qui se tintaient de rouge, ses lèvres qui s'entrouvraient certainement pour laisser passer soupirs et gémissements, pire peut-être quelques encouragements.
Et c'était bel et bien dans ses pupilles vertes qui se reflétaient un désir dont il n'arrivait pas à se rappeler.

La tactique fut payante, puisqu'elle parvint à déconcentrer la froide machine qu'était Ionnan. Sa prise faiblit un peu et l'homme en profita pour l'envoyer voler à travers l'écran de glace.
Cela eut au moins pour effet de le réveiller dans l'intense trouble dans lequel il venait d'être plongé, il avait senti son cœur battre un peu plus fortement et sa tête lui fit un mal de chien. Comme si une barrière essayait d'être forcée.
Mais les instincts reprirent le dessus lorsqu'il vit la dague briller non loin de lui. Il chercha à se redresser ou tout du moins à trouver de quoi se protéger.
Il ne pouvait pas se laisser saigner comme un porc.
Pas alors qu'un millier de questions se bousculaient dans son esprit.

Mais l'homme fut arrêté dans sa folie lorsqu'un grondement féroce se fit entendre et qu'un imposant dragon se posa à l'extérieur de la ville. Il vit l'homme hésiter brièvement et Ionnan eut à peine le temps de se remettre sur ses pieds que son adversaire détalait.

« Non ! »

Non, il ne pouvait pas partir de cette façon.
Pas après avoir semé le doute dans son esprit.
Pas après être parvenu à faire battre son cœur gelé.

Il poussa sur ses pieds, trébucha sur les débris de glace, se rattrapa sur le sol et s'élança à la poursuite de l'homme. Mais il avait pris trop d'avance et bientôt Ionnan dut s'arrêter aveuglé par d'épais nuages de neige soulevés par les battements d'ailes du dragon qui s'envolait.
Il se protégea les yeux de son bras, mais aperçut tout de même les couleurs chatoyantes qui animaient le poitrail du dragon.
Et une vive douleur lui transperça le crâne alors que le surnom que l'homme avait employé dans sa direction en s'enfuyant résonnait plus fortement dans son esprit. La douleur s'intensifia lui faisant serrer les dents.

Shø ... Shø
Un soupir se fit entendre et il lui sembla se remémorer un souffle fond tout contre sa nuque.
Shø.
Il lui semblait se souvenir d'un baiser léger déposé sous son oreille, agréable caresse.
Il ne voyait rien, comme s'il avait eu les paupières closes.
Shø, réveilles-toi.
Il avait senti des dents sur le lobe de son oreille.
Il lui semblait que cela l'avait fait frissonner.
Shø ... j'ai envie de toi


Et le souvenir cessa aussi soudainement qu'il était venu, étrange mélange de sons et de sensations sans images, il ne laissa derrière lui qu'un arrière goût amer dans la bouche du lieutenant, ainsi qu'une vive douleur à l'intérieur de son crâne.
Malgré tout, il se força à rouvrir les yeux et à fixer le ciel.
Il aperçut une vague forme qui s'éloignait emportant avec elle ses couleurs chatoyantes et son petit paquet. Sa mâchoire se crispa et sa main tâtonna la poche de sa veste pour trouver son paquet de tabac.
Une petite cigarette n'allait certainement pas être de trop.

Putain, mais qui était ce mec !
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