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You are not alone. [clos]

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AnonymousInvité
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Message You are not alone. [clos] I_icon_minitimeLun 8 Sep - 18:26

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    Le don de Medea avait des avantages non négligeables; il était impossible de la prendre sur le fait quand elle ne voulait pas être surprise - quelques exceptions faites - car elle ne guidait ni avec son ouïe, ni avec sa vue. Elle entrainait son petit ami dans les couloirs de l'académie d'un pas prudent, lent mais sûr, les yeux fermés. Sa bouche était ouverte sur aucun son, produisant un bruit inaudible à l'oreille humaine, une mélopée que seule les dragons peuvent entendre. La note se réverbérait autour d'elle en quelques vibrations imperceptibles, rebondissant sur les surfaces, sur les êtres vivants, lui permettant ainsi de localiser les sources de vie, comme ce soir. Elle fit attendre Asa à certains carrefours de couloirs, se cacha avec lui derrière des portes ouvertes en attendant le passage d'élèves féminines et de quelques surveillantes, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Faire le mur n'était pas dans les habitudes de cette élève intègre et sérieuse, mais parfois il y a des cas de forces majeure; malheur à eux si on les trouvait mais la situation avait un petit quelque chose d'amusant et d'effrayant à la fois. L'amour donne des ailes; Medea n'aurait jamais méprisé les lois du dortoir si ça n'avait été pour être avec son Ignis.

    Elle se guidant sans voir, sans entendre, les yeux fermés et l'esprit incapable de communiquer avec Asa; son don lui demandait une concentration extrême et à l'occasion des cours de Maîtrise de don, l'Aqua avait déjà perdu connaissance, saignant des oreilles car sa capacité n'était pas faite pour être maintenue sur une longue durée. Un dernier couloir avant la délivrance de l'angoisse. Personne sur toute la longueur, aux vues de l'heure qu'il était. Medea avança précautionneusement, tenant Asa par la main avant de l'entrainer devant la porte de sa chambre; elle ne lui avait pas répond quand il lui avait demandé si elle avait une colocataire car elle avait été absorbée dans le maintien de son don. La question n'avait pas vraiment besoin de réponse, en plus: jamais Medea n'aurait emmené Asa dans sa chambre si elle n'avait pas été seule.

    Rouvrant finalement les yeux, la jeune fille fouilla dans sa poche pour en tirer la clef de sa chambre, ouvrant tout doucement la porte. Les autres filles dormaient pour la plupart déjà, mais mieux valait se méfier. Laissant entrer son petit ami en premier, elle essuya discrètement son nez avec le bord de sa serviette. Une perle de sang s'y déposa, absorbée par le tissu, discrète. La chambre en elle-même était petite, avec trois lits, dont deux inoccupés. Les couleurs étaient claires et douces; une vraie chambre de filles. Tout y était bien rangé, bien aligné. mais ce qui surprenait le plus, c'était le côté spartiate du coin de Medea: il n'y avait presque rien. Pas de photographies, pas de peluches ou de bibelots. Rien que ses affaires de cours sur son bureau, son lit, ses vêtements. Le seul objet qui semblait personnel à l'Aqua était un vieil ocarina en céramique bleue sur sa table de chevet, posé sur un roman à l'eau de rose.

    Terminant se d'essuyer le nez, Medea ne sut trop quoi dire à Asa. Elle cacha un peu son visage derrière la serviette dans l'espoir de se redonner une contenance mais l'idée d'avoir eu l'audace de mener l'Ignis jusqu'à sa chambre la mettait un peu à quia. Il avait accepté de dormir avec elle et malgré le fait qu'elle connaisse sa pudeur, la rousse ne pouvait s'empêcher d'être un peu intimidée par l'idée de l'avoir auprès d'elle cette nuit.

    "M-merci d'avoir accepté...", lui dit-elle, bredouillant un peu, "tu préfères dormir dans un des lits tout seul?"

    La bonne âme. S'imaginer lovée contre Asa était une perceptive aussi agréable que difficilement réalisable et elle ne chercha pas à le contraindre à quoi que ce soit, comme à son habitude. Pourtant son cœur semblait gros, en cet instant; il battait la chamade comme jamais et la jeune Aqua déposa sa serviette, sa maigre défense, pur se cacher derrière son éternel sourire aimable et tendre. Pourtant, elle ne savait pas trop quoi faire, quoi dire.

    "Emmm...", elle sourit plus largement, le rose aux joues, "je vais devoir me changer, tu veux bien te tourner?"

    Dormir habillée de frais n'était pas concevable pour elle, même si elle imaginait qu'Asa dormirait avec ses vêtements. Elle espérait juste qu'il ne froisse pas trop sa chemise pour que personne ne pose de questions embarrassantes. Et surtout que tout comme elle, il n'ait pas encore de camarades de chambre qui lui demanderait des compte à son retour, sachant qu'il aurait découché. Elle laissa cette logistique à l'appréciation de l'Ignis et fouilla dans son armoire pour en sortir un grand t-shirt en guise de chemise de nuit, le serrant contre sa poitrine. Et si elle ne regrettait pas sa proposition, Medea se rendit compte qu'elle ne manquait pas d'audace. Souriant alors, elle dit à son petit ami:

    "Je suis contente que tu veilles sur moi. Je me sens protégée quand tu es là", elle baissa les yeux sur ses chaussures, le visage rouge et la bouche un peu tordue, "j'espère que tu ne penses pas que... je veux dire, je veux juste veiller sur toi cette nuit."

    Et lui donner de l'attention; tout ce qu'il lui avait offert, elle voulait le lui rendre: de l'attention, de la bonté, de la tendresse. Le regarder s'endormir et dormir à poing fermé; le voir se réveiller demain matin à ses côtés et ressentir la joie de le voir s'éveiller. Être avec lui, tout simplement, et prendre soin de lui... elle qui était si sûre de ce qu'elle devait faire se retrouvait un peu troublé avec son t-shirt entre les doigts, le triturant nerveusement en virant au rouge pivoine. Elle se sentait si idiote.

    "T-tu sais, je...", elle hésita un instant, "je te chanterai quelque chose pour t'endormir. papa dis que j'ai une belle voix. Je chante toujours pour lui, quand il est triste. Il n'y a que ça qui l'apaise."

    Et voilà qu'elle s'emmêlait les pinceaux, tellement nerveuse.

    "Oh par Limlug, je dis n'importe quoi... excuse-moi", ricana bêtement la rousse en se frottant le bout du nez dans un geste qui trahissait sa nervosité soudaine.




Dernière édition par Medea Babbucci le Ven 26 Sep - 10:42, édité 1 fois
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AnonymousInvité
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Message You are not alone. [clos] I_icon_minitimeLun 8 Sep - 19:24


Seuls. Enfermés dans la chambre de Medea. Pour la nuit.
Un instant, un vertige l'avait saisi. Comme l'écho de toutes les histoires de garçons qu'elle entendait à force de vivre comme l'un d'entre eux. Le corps des filles était sujet de bien des fantasmes et de nombreux camarades de promotion se vantait d'avoir couché avec l'une ou l'autre des demoiselles avec force de détails. C'était une chose dont Asa n'avait vraiment pas envie de se souvenir maintenant. Mais l'on ne contrôle pas ce genre de chose et il se sentit violemment rougir alors que Medea le rejoignait dans la pièce. Tout était si... Sobre. mais cela ne l'étonnait même plus. Elle qui se livrait si peu, comment pourrait-elle avoir quoi que ce soit de surchargé ?

Elle était toute proche de lui, dans la pénombre de la pièce, où ils n'avaient pas allumé la lumière pour ne pas attirer l'attention, seulement éclairé par une grosse lune aux trois quarts.
Elle était belle, si belle qu'elle lui causait une drôle de sensation au creux du ventre. Comme une envie imprécise et complètement idiote. Elle-même ne savait même pas ce qu'elle voulait.
Voyant l'aqua se tamponner le nez avec un mouchoir, Asa hésita un instant, faisant un pas vers elle, voulant l'aider, mais elle n'avait déjà plus besoin de lui et ce constat avait comme une amertume étrange. Comment la protéger ? Il se sentait incapable.
"Je... S... Seul. Seul. Ce sera mieux." Fit-il en s'empourprant. Dormir avec Medea au creux de ses bras ? C'était si doux à imaginer mais il y avait la peur qu'elle sente que quelque chose clochait, qu'elle voit sa poitrine bandée, son pantalon fermé sur des hanches délicates de femme... Perturbé, Asa se tut, reprenant son souffle, ivre d'une espèce de désir inatteignable. La suite l'acheva... Se changer ?
Rougissant terriblement, il balbutia une nouvelle fois, sans oser la regarder dans les yeux. "Me... ? Oui. Oui, bien sûr. Ha, désolé." Il se tourna aussitôt, sans attendre un instant, terriblement gêné, fixant la fenêtre qui donnait sur le lac et le parc plongé dans l'obscurité.
Son cœur battait la chamade et s'accéléra encore alors que Medea ajoutait qu'elle se sente protégée. Il dégluti, avalant sa salive, la gorge sèche. Il ne trouva rien à répondre à ça, à part un "merci" timide et hésitant.

Etre protégé ? Seul Maegath l'avait protégé ces dernières années et il se sentait un peu maladroit avec cette idée. Il avait l'habitude de ne compter que sur lui-même.
Se retournant légèrement en regardant par dessus son épaule, il remarqua la gêne de Medea et il ne put résister plus avant, la rejoignant en quelques pas pour l'enlacer. Elle semblait si troublée... Son rôle d'homme était de la tranquilliser, pensait cette jeune fille à la vision caricaturale de ce qu'un homme doit faire ou ne pas faire. Alors il l'enlaça, tendrement, prudemment, l'attirant délicatement contre lui. Les courbes si féminines de Medea l'émurent un peu plus que de raison. Elle sentait une étrange chaleur à son contact, une envie humide et douce comme un fruit défendu.

"Je suis là. Tout vas bien. Ne sois pas si nerveuse, je ne veux pas te mettre mal à l'aise." Ses doigts dans les cheveux doux, il l'embrassa délicatement sur le bout du nez, puis sur les lèvres, en un délicat baiser qu'il mourrait d'envie d'approfondir mais qu'il conserva chaste. "Tu n'as pas à t'en faire, Medea. Nous allons simplement dormir, d'accord ?"
Asa se sentit elle-même surprise de son propre sentiment de déception. Mais elle était une femme. Elle ne pourrait de toute façon rien faire avec Medea et ce constat, soudain, lui arriva en plein visage et lui brisa le coeur. Elle ne pourrait jamais capturer la fleur délicate de la virginité de l'aqua. Elle ne pourrait jamais la combler. Parce qu'elle était une femme.

Une grande tristesse s'abattit sur ses épaules et Asa relâcha doucement sa compagne, disant d'une voix où perçait comme le fantôme d'un regret. "Change-toi, je vais me tourner." Il se tourna effectivement, ainsi qu'il l'avait dit, afin qu'elle puisse se changer. Et lui-même savait qu'il ne dormirait presque pas. Dormir avec sa poitrine bandée était une telle torture. Une torture habituelle mais tout de même. Sa respiration serait douloureuse, gênée. Mais elle avait l'habitude. Elle n'était jamais mieux que lorsqu'elle pouvait, à la faveur de l'intimité de la douche, libérer son corps du carcan d'une masculinité factice...
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AnonymousInvité
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Message You are not alone. [clos] I_icon_minitimeLun 8 Sep - 20:16

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    La nuit portait à sa faveur un sentiment d'intimité et, puisqu'ils n'avaient pas allumé la lumière par prudence, une sensation d'imprécision un peu troublante. Medea était une fille réfléchie en général mais elle se sentait présentement rattrapée par sa proposition innocente. Une odeur persistante de sang dans le nez, l'Aqua ressentait la présence toute proche d'Asa, sa silhouette fine et svelte découpée par la lueur falote d'une lune emplie aux trois quarts. Lorsque l'Ignis ft un pas hésitant, elle avait déjà terminé de nettoyer le sang qui coulait de son nez, le rassurant d'un tendre sourire malgré ses rougissements, son t-shirt de nuit entre ses doigts malhabiles. Tout se mélangeait dans sa petite tête innocente et lorsqu'Asa lui répondit qu'il dormirait seul, elle ne savait pas si elle devait s'en sentir soulagée ou déçue: ressentir sa chaleur était une des meilleures sensations du monde; elle s'était imaginé l'espace d'un instant dormir au creux de ses bras, pouvoir écouter son cœur battre en s'endormant, se bercer au son de son souffle quand il serait endormi.

    "M-merci.. je... je suis désolée, je ne serai pas longue", fit-elle lorsqu'il se retourna, fixant son vêtement d'un air toute penaude.

    Medea entendit Asa tourner les talons et se décida à faire quelques pas en avant lorsque ce dernier se ravisa et la prit soudain dans ses bras. Aussi agréablement surprise qu’embarrassée, la rousse piqua un violent fard en se laissant attirer vers lui. Ses paroles étaient tout comme ses gestes, tendres et rassurants. Elle ne se faisait pas de souci, à vrai dire; elle se sentait juste incroyablement stupide et cherchait à faire au mieux pour ne pas le gêner. Leur étreinte prudente la rassura et lorsqu'il l'embrassa délicatement sur le bout du nez, la jeune fille eut un sourire plus gaillard, amusée par la sensation. Elle l'aimait tellement; il semblait si fort et si fragile à la fois. Un homme et un tout petit garçon; elle l'aimait plus que tout mais mesurait ses paroles, pensant mesurer ainsi ses sentiments et faire au mieux pour lui, elle. Pour eux.

    Sus ses lèvres, celles d'Asa étaient tendres et douces, accueillantes. Medea sentit son petit ami tarder un peu plus dans leur baiser, bien que restant d'une profonde pureté. Ils n'étaient pas aussi innocents qu'on aurait pu le penser mais aucun des deux n'avait l'envie, la résolution ou le courage de pousser plus loin les choses pour explorer la suite des évènements; l'idée de se donner à Asa effrayait Medea plus qu'autre chose, malgré sa maturité. Ce genre de choses ne l'avait jamais intéressé et maintenant, la rousse avait l'impression de se prendre un étrange retour de flammes pour ce temps passé à ne pas prêter attention à la chimie humaine. C'était étrange comme sensation.

    "Je ne m'inquiète pas", lui dit-elle en lui souriant les yeux fermés, sincère.

    Leur étreinte l'avait un peu ragaillardie et elle retrouva un peu de son assurance tranquille. Et pourtant... elle put entendre clairement une pointe de regret dans la voix de son petit ami et tandis qu'elle-même se tournait, regardant le plafond en piquant un fard, elle se demandait à quoi il pourrait bien penser. Medea se contenta de sourire: Asa était un garçon si secret, aux pensées si impénétrables. Parfois, elle aurait voulu en savoir plus sur lui mais elle savait qu'il ne fallait pas l’embarrasser. Une fois qu'elle le sentit complètement tourné vers la fenêtre qui donnait sur le lac et le parc, Medea entreprit de se dévêtir, doucement, encore un peu gênée. Après les aveux qu'il venait de lui faire, la rousse n'avait aucune envie de lui donner une fausse impression ou de lui faire peur.

    Elle ôta son sarouel et le plia comme si elle avait peur de le froisser, retirant son soutien-gorge sans ôter son haut grâce à une technique que Mako, une élève de cinquième année, lui avait enseigné l'année passée. La jeune fille déboutonna rapidement son haut et le plia sur le bord du lit avant d'enfiler son t-shirt, ses longs cheveux restant sous le col; elle les sortit d'un mouvement habitué, se retournant finalement en disant à Asa, "c'est bon, merci d'avoir patienté."

    Medea était une fille pâle et de petite taille; avec son t-shirt bien trop grand, ses épaules menues étaient dévoilées, lui donnant un air juvénile. Sur l'une d'elle, une profonde entaille qui marquait sa peau diaphane, très visible mais très nette, comme un coup d'épée. Quelques tâches de rousseur, ça et là, et une paire de jambes courtes et plus paisses qu'on ne l'aurait dit quand elle était habillée. La jeune fille fixa Asa sans trop savoir quoi lui dire, prise d'un léger rire embarrassé.

    "Ca ira, tu es sûr? J'ai de l'eau si tu as soif durant la nuit", elle lui sourit, "n'hésite pas si tu ne peux pas dormir, on peut toujours discuter. Je ne dors pas beaucoup en général."

    Quatre heures suffisaient à Medea pour être fraichement reposée, là où les filles de son âge dormaient volontiers sept ou huit heures. Elle avait l'habitude de ne jamais faire de nuit complète chez elle, veillant son père qui se réveillait régulièrement toutes les nuit,s pris de vertiges ou de crises. Elle se hissa sur la pointe de ses pieds pour déposer un baiser sur la joue de son petit ami, le gratifiant d'un "bonne nuit alors" et d'un large sourire rassurant avant de se glisser sous son drap, le remontant jusque sous son nez pour cacher son visage toujours aussi rouge...
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AnonymousInvité
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Message You are not alone. [clos] I_icon_minitimeVen 12 Sep - 12:47

Voir Medea en tee-shirt trop grand lui laissait une impression étrange au creux du ventre et l'envie terrible d'embrasser cette zone de peau ainsi découverte. C'était étrange, un tel vertige, elle qui détestait tant le contact, elle que son dragon aimait trop et désirait comme une femme. Elle se retint de rejoindre sa belle Aqua, de la serrer de nouveau contre elle avec la force étrange d'un émoi nouveau, d'une envie compliquée, celle d'être une femme avec un désir d'homme.
La souffrance aiguë des actes de Mae s'estompait lorsqu'il n'était pas en sa présence. Peut-être à cause de leur lien du sang, elle ne parvenait à le haïr, elle ne parvenait à repousser sa présence et sa venue. Elle aurait voulu ne plus jamais le revoir mais ne pouvait s'empêcher d'aller le retrouver quand même. Il était son dragon, celui qui avait veillé sur sa vie, ses jours et ses nuits, toute bercée par le sable brûlant et les étoiles du désert, brillant de mille feux.

"Ca ira, Medea." Fit-il en s'installant dans le lit en face de celui de Medea, se glissant sous les couvertures, n'ôtant que sa veste noire et ses chaussures, pour garder sa chemise, et son pantalon. Le silence étendit un moment ses ailes noires sur la chambre.
Le sommeil tardait à venir. La respiration de Medea était le seul bruit qui rythmait la tranquillité. Les bras derrière la tête, fixant le plafond masquant le ciel, Asa laissait son esprit vagabonder dans les sables. Malgré elle, le souvenir d'une chanson que lui chantait sa mère lui revint en mémoire et, avant d'avoir pu y penser, sa voix s'éleva dans la chambre. C'était une chanson mélancolique, qu'il chantait d'une voix douce et peut-être trop claire pour un garçon. Sans avoir le talent de Medea pour le chant, il avait une voix douce, mais connaissait peu de chants. Sauf celle-ci. Elle ignorait jusqu'à la provenance de cette mélodie. Pourtant, elle lui revenait sans cesse, par moments, comme le fantôme de sa mère qui le chantait face à l'océan, à la proue du navire qui devrait sombrer au large du désert.

Sa voix mourru dans le silence, et Asa laissa passer un long moment sans rien dire comme s'il dormait.
"C'est tout ce qu'il me reste de ma mère. Je n'ai pas de père. Je ne sais pas qui je suis, ni quel est mon vrai nom, ni d'où je viens. Ma mère a passé sa vie à fuir le monde entier sans que je sache pourquoi. Et Maegath m'a sauvé de la mort et m'a soigné. Je ne peux pas le haïr. Il est tout ce que j'ai. Ta bague, elle vient d'Hemi-Tipene. C'est l'antique cité perdue des Roroas. C'est le repaire de Maegath. C'est ma maison. Le désert est ma maison. C'est là bas que je vais pendant deux mois. J'ai vécu chez une vieille Saabi, aussi. J'ai forcé Maegath à me ramener parmi les humains après un an seul avec lui et c'est là bas que j'ai appris le Saabi. Je ne t'avais pas répondu l'année dernière quand tu m'as demandé où je l'avais appris... C'est en travaillant dans les pépinières que j'ai pu gagner un peu d'argent pour pouvoir vivre décemment ici et que je sais parler cette langue. Je ne dois dévoiler mon passé à personne, je ne sais même pas pourquoi."

Il n'avait presque pas repris sa respiration. Le secret le plus important demeurait caché. Comme une ombre douloureuse. Mais il voulait tellement lui prouver qu'il l'aimait, qu'il lui faisait confiance... Il avait besoin de Medea auprès de lui. Elle était sa force, son premier amour, celui que l'on imagine rimer avec toujours. Il voulait qu'elle sache tout de lui, sans avoir la force d'encore lui dire qu'elle était une fille.

Cependant, lui avouer sa vie était peut-être la chose la plus forte qu'il ai jamais faite. Et alors que le silence revenait, ses oreilles sonnaient encore du vertige d'avoir dit la vérité à quelqu'un. Pour la première fois.
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AnonymousInvité
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Message You are not alone. [clos] I_icon_minitimeMar 16 Sep - 15:42

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    Dans l'intimité de cette petite chambre encore presqu'innocupée, il n'y avait qu'eux et le silence à la fois apaisant et gêné. Asa eut la décision la plus sage qu'il fut, et la plus logique: il allait se coucher dans le lit en face de celui de la rousse et cette dernière lui sourit gentiment, lui souhaitant "bonne nuit" puisqu'il était à présent temps de s'endormir. La présence de son petit ami dans la pièce troublerait à coup sûr son sommeil mais la jeune fille voulait être proche de lui cette nuit pour le veiller et se lever en cas de besoin; elle avait tant besoin de le protéger... il était si gentil, si intègre mais elle savait dans le fond que sa pudeur était avant tout motivée par un traumatisme... Maegath ne lui laissait pas de répit, de toute évidence et l'Aqua se jura de veiller au grain si elle le pouvait. Asa était un homme libre de choisir ses affections et ses limites. Elle-même ne se choquait de rien, sa distance entretenue par l'étrangeté contaminante de Repsicus. La rousse tenta de dormir mais lorsqu'elle fermait les yeux c'était l'image de son petit ami qui dansait derrière ses paupières, lui occasionnant un étrange trouble nerveux qu'elle chassa comme l'on chasse une mouche de son front durant la sieste.

    L'air qui s'éleva dans la chambre était doux et clair, et elle put s'y reposer un instant comme si elle cherchait à s'y noyer. La voix d'Asa était si haute, presque autant que celle d'une fille; elle aimait cette sonorité étrange, comme s'il n'avait jamais mué, qui lui conférait une voix si particulière et qui la fit frisonner sous les couvertures, au grès du vent du soir qui passait par la fenêtre entrouverte. La mélodie avait quelque chose de terriblement triste et cela émut plus que de raison la jeune Aqua qui ne montra pourtant rien, comme à son habitude. Au lieu de cela, elle écouta religieusement, savourant l'instant spécial, intime et la voix si tendre de celui qu'elle aimait si fort, yeux fermés et tête suivant rêveusement le rythme. Le silence qui suivit fut plus léger que le précédent mais elle ne s'imaginât pas ce que son petit ami allait lui raconter...

    Ce chant, c'était tout ce qui lui restait de sa mère... il n'avait pas de père. La compassion prit violemment le cœur de Medea qui elle-même n'avait connu sa mère et vivait auprès de son père qui n'était plus que le pâle fantôme d'un homme qu'elle n'avait jamais eu le luxe de connaitre, ayant périclité bien avant sa naissance. Et fuir... la fuite faisait partie de son héritage... il avait peut-être bien des choses en commun, au delà de leur goût pour le secret. Ainsi c'était Maegath qui s'était occupé d'Asa durant de longues années...

    "Asa..." ne peut-elle que balbutier, troublée par ses révélations.

    Songeuse, Medea regarda l'éclat terne de la lourde bague que lui avait offert l'Ignis. Hemi-Tipene, l’antique cité perdue des Roroas? C'était un cadeau inestimable mais qui disait aussi que son petit ami connaissait la localisation d'une cité peut-être activement recherchée par le Peule du Feu. Le désert était sa maison... à l'imaginer seul avec son dragon dans cette immensité qu'elle ne connaissait que dans les livres, Medea se redressa sur sa couche, les yeux humides. Elle qui ne pleurait jamais, qui ne montrait qu'un visage joyeux et serein aux autres avait les larmes aux yeux: Asa la touchait au plus profond d'elle-même, aux sources de ses émotions qu’elle cachait d'ordinaire si bien. Elle l'imagina seul dans le désert, sans père ni mère, rien qu'avec son dragon et mue par les sentiments qu'elle avait pour lui, se leva de son lit pour rejoindre Asa sur le sien, s'asseyant sur le bord et le serrant fortement dans ses bras.

    "Merci... de me faire tant confiance..."

    Il ne devait parler de son passé à personne mais il osait l'effleurer avec elle. Quelle marque de confiance immense... Medea ne se sentit pas digne de l'honnêteté de son petit ami et l'embrassant tendrement sur la bouche, elle avorta ses pleurs qui encore une fois ne passèrent pas le bord de ses cils clairs. Dans ses yeux brillait une étrange reconnaissance, une impression de complicité étendue, un amour infini pour ce jeune homme pas comme les autres et la rousse lui prit finalement les mains pour les tenir chaleureusement dans les siennes. Uns secret pour un secret; c'était ainsi que cela devait marcher.

    "P-Penthesilea...", elle hésita un instant, un peu nerveuse, "... c'est mon vrai prénom."

    Medea prit un instant de silence pour reprendre son souffle et toujours assise sur le rebord du lit d'Asa, elle se risqua à lui offrir ce que son père lui avait interdit de donner:

    "Nous sommes en fuite aussi, mon père et moi... ça date de bien avant ma naissance alors... je peux comprendre... enfin non, je ne peux pas comprendre, je peux compatir avec les impressions de fuites infinies...", elle secoua la tête, gentiment, intimidée par ses propres dires, "je t'aime tellement... je te protégerai. Je n'ai pas besoin de savoir pourquoi et même si je ne suis qu'une fille, je veillerai toujours sur toi, Asa. Je t'aime plus que tout, tu es mon soleil..."

    Elle était douce et résolue, Medea. Celle qui s’appelait en réalité Penthesilea II Battistelli, fille de l'ancien Gouverneur de Lostrego, sœur d'un illustre inconnu qui semblait vivre ici, à Lindorm. Ils ne se disaient pas tout, mais effleurer leurs secrets respectifs et se découvrir un point commun mettait la pauvre jeune fille dans un état de vulnérabilité certain.
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AnonymousInvité
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Message You are not alone. [clos] I_icon_minitimeVen 19 Sep - 10:55

Comment réagirait-elle, cette douce jeune fille, face à tant de secrets ? Asa l'ignorait et l'attente nerveuse lui creusait un abîme de tristesse. Mettre des mots sur sa condition la rendit plus vivement douloureuse que jamais. Orpheline, solitaire enfant élevée et sauvée par un dragon aux desseins qui n'étaient peut-être pas si bienveillants que cela, elle n'avait que cela à offrir. Aucun avenir, ni identité. Même son nom était faux. Tout ne reposait que sur des mensonges aussi loin qu'elle se souvienne.
Un froissement de draps la tira de ses pensées et elle sentit finalement le poids de Medea sur le lit, lui tirant un frisson malgré elle alors que les bras l'entouraient à présent. Chaude et douce étreinte. Elle ferma un instant les yeux, le nez dans le cou de la jeune femme de l'eau. C'était si doux, son contact, alors qu'elle le serrait. Et, en réponse, Asa glissa son bras autours de sa taille, l'attirant tout contre lui, l'allongeant contre lui, seulement séparés par les couvertures. Et c'était si doux qu'un nouveau vertige lui saisit le cœur et l'âme.

La suite, il ne s'y attendait pas, le garçon du feu. Penthesilea ? Il la regarda un instant sans comprendre. Avant d'être de nouveau pris d'un étrange vertige. Son vrai... prénom ? Cela signifiait donc qu'elle... Tout comme lui...
Il ne la coupa pas, la bouche de toute façon soudain trop sêche pour parler, pris au dépourvu par ce qu'il apprenait à cet instant. En fuite ? Sa Medea si douce, si gentille, si sociable ? Elle fuyait depuis avant sa naissance... Tout comme lui ?
Le destin avait des facéties bien étranges et il se sentit débordé d'un sentiment immense d'amour et de compassion qui lui monta les larmes aux yeux.
Imaginer Medea éprouver également le même sentiment que lui, cette impression de fuite perpétuelle contre un ennemi que l'on a jamais vu, figure de proue de votre existence, lui brisait le cœur. Fuir constamment n'était pas une vie.
"C'est un joli prénom." Dit-il en rosissant, la serrant tout contre lui, comme pour la protéger à son tour contre le monde qui faisait que des enfants devaient fuir toute leur vie la cruauté des adultes. Ses bras l'entouraient, étroitement serrée contre sa poitrine, et elle se sentait soudain moins seule. Ce sentiment l'effrayait, parce qu'elle avait toujours été seule depuis ses douze ans, malgré Maegath, seule dans la multitude. Ce n'était qu'un ressentit pourtant, car au fond, n'avait-elle pas été accompagnée à chacune de ses errances ? Sa mère, puis Maegath... Jamais elle n'avait été vraiment livrée à elle-même. Pourtant c'était là son ressentit.

"Tu n'es pas qu'une fille. Tu es ma force." Fit ce garçon dans un corps de fille, Asa embrassant la jeune Aqua sur la tempe, sur la joue, puis sur les lèvres. "Moi aussi, je te protégerais de ceux qui te veulent du mal." L'on est naïf, lorsqu'on est amoureux. Et à cet instant, Asa était persuadé qu'il pourrait la défendre contre la terre entière, contre les figures d'ombres qui terrorisaient sa mère et l'avaient conduite à sa perte, mais aussi à travestir son bébé. Elle était une fille, mais surtout un garçon, car c'était ce que l'on avait fait d'elle depuis sa naissance. Asa était un garçon stéréotypé, car son cœur voyait les hommes au travers du prisme déformant de sa féminité. Un garçon un peu cliché, joué par une fille.
"Je ne laisserais jamais." Ils étaient pareils, songeait Asa, dans un battement de cœur. Il avait enfin rencontré quelqu'un qui pouvait comprendre cette vie... Il avait rencontré quelqu'un qui savait ce que l'on pouvait ressentir à fuir, la peur au ventre, quelque chose que l'on ne connait même pas.

Gris de cette sensation étrange, il la serra un peu plus contre lui, sentant ses courbes au travers de la couverture. Le moelleux de ses seins libérés des carcans du tissu, le galbe de ses cuisses nues. Le vertige le repris. De nouveau, à son corps défendant, il sentit l'envie tumultueuse de la renverser sous lui et de découvrir cette fleur délicate tout en sachant qu'il n'aurait jamais l'occasion de ressentir ce que ressentent les garçons. Tout en sachant qu'il ne pourrait jamais prendre la virginité de sa petite amie, comme tous les autres garçons. C'était une idée obsédante, douloureuse. Il ouvrit les draps pour la recueillir au plus proche de lui, sentant sa chaleur se diffuser aussitôt entre eux, la recouvrant par peur qu'elle ait froid. Il se sentait investit d'une mission : celle de la protéger et de la rendre heureuse. Elle n'avait pas moqué sa vie, elle avait su comprendre et compatir alors même qu'il avait toujours pensé qu'on le rejetterait en tout état de cause. Avait-il vraiment déjà été seul, finalement... Calant la tête de Medea dans son cou, lui caressant les cheveux, ému par sa présence terriblement physique et par le trouble nouveau qu'elle lui causait, Asa se sentait homme, malgré tout. Un homme blessé par le monde qui s'évertuerait à ne voir en elle qu'une femme, si la vérité se savait. Maegath la voyait comme une femme, un corps désirable. Lui, son père, son frère, son ami, son protecteur, ne pouvait comprendre qu'elle n'avait le corps de ses envies. Si les gens savaient alors... Alors elle ne serait rien de plus qu'une fille bizarre là où tout le monde voyait un garçon sympa. Les hommes voudraient la posséder, la blesser comme son beau-père avait autrefois blessé sa mère. Cette simple idée la répugnait. Elle ne voulait pas être une fille. Comment alors pourrait-elle protéger Medea - Penthesilea - contre le monde entier ?

"Je t'aime." Dit-il dans un souffle, au creux de son oreille et, du bout des lèvres, lui déroba un baiser profond comme un rêve.
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Message You are not alone. [clos] I_icon_minitimeMer 24 Sep - 15:18

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    Et si l'on a l'amour, on a tout. On peut sauver ce qu'on veut sauver, faire au delà de ses forces des construction pour la vie future même si l'on a jamais eu le droit de le faire. Elle était jeune, Medea, malgré ses yeux glauques qui trahissait l'âge d'une autre créature. Elle était jeune mais savait que ce genre de sentiments ne se ressent pas souvent dans une vie alors elle l’attrapait au vol pour le serrer contre son sein, pour le chérir de toutes ses forces. Les premiers amours sont les plus forts: leur magie, c'est d'ignorer qu'ils puissent finir un jour. Certains veulent être le premier et d'autres préféreront être le dernier amour. Et pourtant.... en regardant Asa, la rousse savait, en avait la certitude. Le jeune homme jetait dans le coeur de profondes racines qui étouffent jusqu'aux germes de ses sentiments antérieurs. Et tandis qu'il passait son bras autour de sa taille pour la mener à lui; seules les couvertures faisaient rempart entre eux deux et Medea cacha son visage avec ses mains, par réflexe, lorsqu'Asa commenta son véritable prénom. Penthesilea... cela faisait des années qu'elle n'avait plus été appelé ainsi et dans la bouche d'Asa, ce prénom revêtait un sens particulier, comme un secret. Le leur. Ils se regardèrent un long moment sans rien dire, en rosissant face à face comme les adolescents maladroits mais curieux qu'ils étaient.

    La vie future lui semblait terriblement nébuleuse mais avec Asa à ses côtés, Medea avait moins peur. Ils se ressemblaient peut-être rien qu'un peu, eux qui étaient si différents; ils se comprenaient: qui mieux qu'un enfant en fuite comprend le sentiment d'un autre expatrié? Chacun avait fui toute sa vie durant pour des motifs obscurs, chacun avait grandi la peur au ventre avec l'envie de fuir certes, mais de fuir cette vie dont ils avaient chacun hérité de leurs parents et qui ne les concernaient pas réellement... elle se laissa embrasser de bon cœur, avec gentillesse en comprenant qu'elle pourrait être une partie de sa force; un levier pour soulever les poids trop lourd de sa conscience. Pourtant elle ne dit rien, se contentant de lui sourire comme elle le faisait toujours, entortillant une longue mèche brune autour de son index. Il avait de si jolis cheveux pour un garçons; si longs, si fins, si doux et délicats. Comme lui. Comme de la soie qui file entre les doigts sans crier gare.

    "Je n'ai pas peur", lui dit-elle très sérieusement, "ils ne savent pas que je suis née; pour l'instant."

    Des propos sensés être rassurants: les meurtriers de sa famille avaient frappé treize ans avant sa naissance et elle était née après le massacre, par chance. Son père infirme avait donné les dernières parcelles de sa santé mentales pour lui donner naissance et la cacher dans un village perdu. Elle avait certes peur parfois, mais elle avait grandi le plus sainement qu'il lui fut possible avec son père sénile mais qui avait tout donné pour elle; à présent, c'était elle qui devait tout donner pour lui, pour le protéger à son tour.

    "Mais s'ils me retrouvent, je sais que tu seras là"
    , elle lui embrassa le bout du nez, comme elle aimait à le faire, "et Repsicus et moi veillerons toujours sur toi."

    Medea n'engagea pas Maegath dans la conversation: la blessure lui semblait encore bien trop fraiche. Une sensation étrange la prit lorsqu'Asa lui promit de ne jamais la laisser et luttant contre l'émotion qui la prenait, tentant d'y faire face avec une bonne figure, elle tordit sa bouche dans une expression de joie triste, grise.

    "J... je ne te laisserai jamais", elle déglutit, "je donnerai ma vie pour toi, Asa."

    Les promesses d'une fille aussi pure que Medea étaient toujours sincères, puisqu'elles étaient rares. Au creux de son oreille, les paroles de son petit ami trouvèrent rapidement un écho, un "je t'aimerai toujours". Jamais et toujours étaient des mots à manipuler avec précaution, mais elle était sûre. Elle serait toujours à lui, malgré tout ce qui pourrait se passer: elle en avait fait la promesse. Leurs lèvres se joignirent encore une fois, plus profondément qu'à leur habitude et l'Aqua se laissa submerger par l'impression que leur étreinte lui laissa; sa peau se couvrit de chair de poule et elle réprima un frisson, se blottissant un peu plus contre ce garçon qui détestait le contact avec les autres. Glissant ses bras autour de lui, elle le prit contre elle pour le bercer doucement dans un irrépressible besoin maternel, cherchant à lui offrir un havre de paix pour cette nuit.

    "Le soir d'automne s'étend sur terre dans ton berceau. Petit homme, dors... Tu es ma vie, tu es mon rêve. Près de ta mère, dors, dors. Le grand chien noir qui est là-bas dans la plaine ne viendra pas si tu t'endors sans bruit. Tu es ma vie, tu es mon rêve. Près de ta mère, dors, dors...", murmura doucement Medea pour bercer Asa.
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Message You are not alone. [clos] I_icon_minitimeVen 26 Sep - 10:34

Glissée dans ses bras, bercée par sa chaleur, dans l'intimité étrange d'une proximité nouvelle. Elle n'avait jamais dormi avec quiconque. N'avait jamais laissé personne abattre ses barrières à ce point. Il y avait autours de Medea une aura magique, quelque chose d'intangible qui dénouait les nœuds de ses épaules fatiguées. Etait-ce simplement l'amour qui avait guidé ses pas jusqu'à elle alors qu'elle pleurait ? Une force invisible, incroyable de force et de volonté. Pourquoi ? Pourquoi était-elle aimée par si douce créature ? Asa ne le savait pas. Elle n'avait rien fait pour mériter de la compassion et de la douceur. Et ces cadeaux célestes étaient pour elle, rien que pour elle à cet instant.

Douceur et chaleur. Elle aurait voulu que cela dure jusqu'à l'infini. Son corps gêné des bandes qui dissimulaient sa féminité, sa respiration si douloureusement superficielle, ce supplice de corps, elle l'oubliait dans les bras de Medea. Etre là l'une pour l'autre, pour toujours, dans cette bulle coupée du monde. Ne plus considérer Maegath, le vieux Prince de l'antique cité. Celui qui rugit à son oreille, ivre d'un désir impossible pour une femme qui voulait juste être un homme.

"Cela ira. Cela ira si nous sommes ensemble." Dit-elle à son oreille, à moitié endormie. Trop de fatigue, trop de douceur. Elle pensait qu'elle ne parviendrait à trouver le sommeil mais baillait déjà. Et Medea qui lui disait que personne ne savait qu'elle était née. De vieux événements. Pourvu que personne, jamais, ne tente de poursuivre l'enfant. Pourvu que jamais nul homme ne tente jamais de la lui prendre. De vieux événements, oui, tout comme les forces sans visage qu'avaient fui sa mère. Elles se ressemblaient. Elles avaient toutes les deux un sang pourchassé. Quelle engeance étaient-elles donc, pauvres filles déjà chassées alors même qu'elles n'étaient capables de se défendre ? Pourquoi ?

Et bercée de sa voix, si pure, bercée de ces toujours et de ces jamais de petites filles qui avaient dû grandir trop vite, elle sombra dans le sommeil, quelque part entre hier et demain, quelque part dans l'eau glauque de ses yeux étranges qu'elle pensaient liés au don de Medea, sans seulement effleurer la surface opaque des eaux de la vérité. Quelque part entre hier et demain, elle oublia, pour une nuit, l'insolence lubrique d'un dragon et l'éternelle fuite. Juste pour être avec elle. Et ce moment suspendu pouvait bien durer toujours.

[Clos ♥]
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