Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

Jillah était partie pour entrainer Maelen vers quelques éminents membres de l'armée d'élite, quand un groupe de soldats traversa la salle de bal en direction des jardins. Curieuse, elle entraina son cavalier vers les fenêtres et aperçut Mi-Cha, un Terra qu'elle connaissait depuis peu mais auquel elle était attachée.

Heureusement, elle se rendit compte qu'ils n'en avaient pas après lui mais plutôt auprès de la jeune femme qui se trouvait à ses côtés. Celle-ci suivit finalement les soldats sans faire d'histoire. Quant à Mi-Cha, il avait disparu de sa vue dans un éclair de lumière. Haussant les sourcils, elle allait se décider à le chercher quand le professeur Nazarian et le professeur Solheim les rejoignirent.

Si elle était heureuse de les voir, Maelen, au contraire, eut soudainement une attitude étrange. Pourtant, ne lui avait-il pas demandé quelques instants plus tôt où se trouvait leur charmant professeur de monte draconnique? La jeune femme se contenta cependant de sourire, pour ne pas le mettre plus mal à l'aise, exécutant une rapide révérence devant ces deux professeurs:

-Bonsoir professeur Nazarian, professeur Solheim.

Il fallait bien l'avouer, leur professeur de monte était tout à fait charmant. Quant au professeur Solheim, elle était très élégante également.

La jeune Terra se tourna ensuite vers son cavalier qui avait l'air de se sentir de plus en plus mal. Un peu inquiète tout de même, elle posa délicatement sa main sur son épaule pour l'encourager:

-Bien sûr. Tu es sûr que ça va aller?...bien. A tout à l'heure alors.

Elle préférait ne pas insister pour rester avec lui, cela lui semblait déplacé alors qu'il désirait visiblement rester seul. Autrement, il lui aurait proposé de l'accompagner. Elle le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il ne soit plus visible, et reporta son attention sur le couple qui se trouvait encore près d'elle:

-Je me demande ce que cette fille faisait ici...cette soirée est vraiment riche en surprises. Au fait, c'était vraiment une bonne idée d'avoir organisé tous ces évènements, merci.

Oh elle ne parlait pas pour elle, tout ça, c'était une manière pour tout le monde d'oublier un instant les jours sombres passés et sans doute futurs. Mais elle tenait à les remercier tout de même.

Enfin, qu'allait-elle bien pouvoir faire à présent...peut-être aller voir si elle trouvait Mi-Cha et se rafraîchir un peu. Elle s'excusa auprès de ses deux professeurs et se retourna un peu trop vivement tandis qu'un membre du personnel de l'académie transformé en serveur pour l'occasion, arrivait en sens inverse. Elle le bouscula un peu violemment et celui-ci agrippa malgré lui un de ses collègues dans un réflexe bien humain pour se rattraper. Et ce fut parti pour l'effet domino.

Jillah grimaça et se mordit le doigt. Voilà que sa maladresse légendaire faisait encore des siennes. Elle se raidit tandis que serveurs et invités bousculés reprenaient leurs esprits. Pâle comme la neige, la jeune femme regarda autour d'elle, en proie à la panique, et ne put s'empêcher de désigner un chat qui se trouvait là, par hasard, comme coupable idéal de cet incident. Le pauvre animal qui faisait sa toilette, se redressa et ponctua la situation d'un "miaou" étonné.

Sa présence à ses côtés ne lui était pas douloureuse, même s’il ne pouvait pas le toucher. Il n’avait pas encore développé d’automatismes lorsqu’il se trouvait près de lui en public, comme vouloir glisser sa main dans la sienne ou entourer sa taille pour le rapprocher de lui. Plus jeune, il avait développé d’autres instincts alors qu’il était en charge de la protection de son petit maître, mais les années lui avaient fait un peu oublier ses gestes automatiques et même si ça prenait encore du temps, il ne voyait plus Maelen comme un enfant. Mais pas encore comme un amant.
Leur relation devait rester secrète, à la fois parce qu’il était professeur et lui élève, mais également à l’égard de la fiancée de Maelen … même si cette dernière était déjà en courant. Par sa faute.

Ce ne fut donc pas compliqué pour lui de garder ses mains de chaque côté de son corps, mais ce fut plus difficile de s’adresser au jeune homme en employant son nom de famille et en y apposant le terme Monsieur. Puisque c’était ainsi qu’il s’adressait à son défunt père.
Mais l’exercice s’avéra plus compliqué pour Maelen qui sembla étonné et qui rougit en se tournant vers eux. Shaem, qui n’avait pas pour habitude de se contempler dans un miroir, ne fit pas le rapprochement avec son changement d’apparence mettant cette réaction sur le compte de la gêne. Cela ne l’empêcha pas de s’inquiéter pour le jeune homme lorsqu’il le vit attraper la main de sa cavalière puis la relâcher avant de s’excuser et de s’éloigner d’eux presqu’en courant. Il le suivit des yeux jusqu’à ce qu’il eut disparut par un balcon puis il reporta son attention sur Jillah qui s’adressait à eux.

« Les évènements de cette envergure attirent souvent beaucoup de monde … mais la sécurité a été bien prévue »

Il répondit d’un hochement de tête aux remerciements de son élève, même si chaque professeur avait aidé d’une façon ou d’une autre, il ne faisait pas parti de ceux qui avait le plus œuvré pour cet évènement. Puis la jeune femme les quitta laissant les pensées de Shaem se perdre à nouveau en direction de Maelen. Il s’inquiétait clairement pour son état et il ne tint pas longtemps. Il fut un instant perturbé par les personnes qui tombèrent non loin d’eux visiblement sous un effet domino dont il n’avait pas détecté l’origine et il profita à l’animation produite pour poser brièvement sa main sur l’avant-bras de sa cavalière afin d’attirer son attention.

« Je m’excuse mais je dois m’absenter quelques instants. Merci en tout cas d’avoir accepté mon invitation et pour ces quelques danses. Nous nous retrouverons peut-être plus tard »

Il savait qu’il n’agissait pas comme le parfait gentleman en abandonnant ainsi sa cavalière pour une durée indéterminée, mais c’était plus fort que lui. Il avait besoin de s’assurer que Maelen allait bien, il s’agissait là d’un instinct si fortement développé et inscris en lui que dix années d’absence n’étaient pas parvenu à l’effacer. Il espérait juste que sa cavalière trouverait un ou une collègue ou une connaissance de l’armée avec qui continuer la soirée, ce qui était également l’objectif de cet évènement.
Il lui offrit un léger sourire, la salua d’un signe respectueux de tête puis tourna les talons pour suivre les traces de Maelen quittant ainsi la salle de bal pour gagner le jardin.

La musique venait de s'arrêter brusquement et les événements s'enchaînaient dans une farandole rapide ou la pauvre Evgenia ne pouvait rien faire sauf regarder. Elle n'avait jamais aimé l'inactivité, mais en quelques minutes tous avaient remué. La jolie blondinette avait filé en s'excusant poliment laissant un peu Evgenia abasourdit, elle avait oublié que la vie dans l'académie était aussi mouvementée. Quand elle était plus jeune, elle aussi était un petit électron libre, elle laissa son regard s'attardait sur les robes des demoiselles et des professeurs et ne pus que remuer faiblement les lèvres quand elle aperçut la rouquine traînait en dehors de la salle de bal. La situation allait finir par lui donner le tournis et elle s'accrocha à la main de Lysias. Ils étaient seuls à présent et le jeune homme reprit la parole, elle n'avait jamais vu Lysias rougir et elle ne put s'empêcher de lui sourire alors qu'il la complimentait sur sa tenue et sur la femme qu'elle était devenue.

Autour d'eux, ils y avaient du beau monde de prestigieux guerriers, elle ne connaissait pas leur nom, mais avait entendu parler de leurs exploits, son père ne pouvait s'empêcher de la saouler avec les stratégies militaires et des victoires. Il savait qu'elle n'y entendait rien, mais sinon un lourd et pesant silence régnerait lors de leurs rares rencontres. Evge ne lui pardonnait pas et ne voulait rien entendre et l'âge du vieil homme avançait, elle savait qu'un jour, il rejoindrait sa mère peut être que sur son lit de mort pourrait-elle lui pardonner ? Elle ne pouvait que ressentir de la rancœur pour son géniteur, ses pensées sombres s'estompèrent alors qu'il avait pris sa main.

Le jeune homme avait toujours eu le don pour faire battre le petit coeur d'Evge, il avait toujours le verbe le plus juste en toutes occasions et elle s'était souvent senti bien sotte en sa présence. Lysias se mit en chemin entrelaçant sa main dans la sienne, elle le suivit se sourire un peu niais au bord des lèvres, elle avait tout fait pour venir le retrouver ce soir et elle se sentait déjà comme cendrillon aux douze coups de minuit, elle devrait le quitter ! Elle ne cessait de sentir sa gorge se serrait alors que les mots s'écoulaient des lèvres de Lysias. Pourquoi sentait-elle ses mains devenir moites, elle espérait qu'il ne le remarquerait pas ?. Elle avançait au travers de la salle de bal, la musique avait reprit et les couples s'agitaient sous les lustres cristallins. Elles avaient toujours aimé ce genre de soirée, même si elle ne dansait jamais car se trouvant bien trop maladroite. Elle se stoppa pourtant alors que les douces notes d'un violon retentir et que les autres musiciens s'accordèrent à cette rythmique bien plus douce et gracieuse. Elle n'avait encore dit mot, plongeant ses yeux chocolat dans ceux de son ami. Sa seconde main se posa sur sa taille et elle l'entraîna avec elle, un léger rire perla dans sa gorge et s'échappa de ses lèvres entrouvertes. Ses lèvres fines étaient recouvertes d'un léger gloss fruité et son regard de biche était noircit par un léger trait de khôl sombre. Elle menait la danse de manière hésitante attendant de voir ce que ferait son cher Lysias. Bougeant lentement, elle prit la parole à son tour

- Je te remercie de ses compliments, si tu continues ainsi, je vais être plus rouge que ma propre robe ( léger rire doux)Hum... Que puis je te dire que tu ne sais déjà ! Ma carrière s'envole grâce à une personne au portefeuille fournit et à la grande réputation, sans elle, je ne serais pas grand chose ... Si peut être une simple chanteuse d'un bar miteux ! Voir peut-être même pire ...Mise à part cela mon père essaye toujours de me fiancer aux grands militaires de ce monde, mais je n'y consens toujours pas ! Je veux rester un rossignol libre ! Je ne suis donc comme tu vois pas plus différente que lors de notre dernière rencontre, j'ai juste quelques années de plus ( sourire plus large)

Evgenia continuait de valser avec Lysias prenant un peu d'assurance alors que le rythme s'accentuait doucement, elle n'était certes pas la plus douée dans cette discipline, mais elle avait fini par faire de nets progrès et ne marchait plus sur les pieds de ses partenaires lors des différentes soirées mondaine où elle se devait d'être présente. Elle sentit la bonne humeur de sa dragonne qui avait sans aucun doute retrouver Ouriannis.

La jeune femme savait que Vhay n'interférait pas dans la soirée et elle sentit simplement la bonne humeur communicative de son alliée, s'insinuait en elle. Vhay avait toujours été là même quand Evge n'allait pas bien, elle avait tant souffert du silence de Lysias, mais elle ne voulait pas lui dire, ce n'était ni le bon moment ni le bon endroit. Elle ne voulait que profiter de cette danse pour se noyer dans les yeux de son tendre ami. Elle n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi elle se sentait si vulnérable prêt de lui et là en cette soirée cette impression était encore plus étrange. Il lui avait beaucoup manqué, mais pourquoi ne pouvait-elle détacher ses yeux de lui, elle n'arrivait pas à détourner la tête, elle ne voulait qu'admirer sa beauté masculine et la perfection de ses traits, elle affichait un sourire tendre et son regard brillait, elle se sentait si bien en sa compagnie, mais dans quelques heures, elle serait à nouveau loin de lui, cette simple idée lui devenait insupportable, elle soupira tentant de chasser cet inévitable instant de son esprit.

♫ Thème

Anthy se moquait des convenances et de ce que les gens pouvaient bien penser. Elle s'en fichait bien, des messes basses et des regards en coin. Inutile de se tracasser pour cela, c'était des choses qui n'avaient jamais existé dans sa vie jusqu'à maintenant. Et que l'on parle d'elle dans son dos, quelle importance cela pouvait-il bien revêtir pour une dragonne ? Elle était libre des laisses sociales et des contraintes du monde civilisé, bien qu'elle ai été élevée plus soigneusement que l'on aurait pu le penser.
Elle comprenait facilement les autres parce que l'empathie était une valeur propre aux animaux. Ce qu'avaient oublié être les humains, tout engoncés dans leur certitude de connaître le monde et de le dominer : pauvre fous, l'on ne peut empêcher le soleil de briller et la pluie de tomber. Alors nous ne sommes rien que des animaux dénaturés.

Prenant la main d'Eleanor, elle se fraya un chemin dans la foule de danseur avec agilité, riant de sa révérence : c'était tellement mieux de rire de tout et de s'amuser d'un rien. Elle lui prit le bras, comme elle voyait des hommes le faire, avant de poser ses doigts sur sa hanche et gardant sa main droite dans celle d'Eleanor, la guidant pour les pas qu'elle avait assimilé à une vitesse surprenante. La musique lui plaisait, c'était lent, c'était agréable, de tournoyer doucement comme ça et elle faisait attention à guider Eleanor. Elle semblait toujours tellement nerveuse, cette fille. Ce n'était pas bon de se faire tant de tracas.
"Tu sais, faut ignorer l'Elite, ce sont juste des gens mieux habillés. Ils se mettent aussi tout nus et font cacas comme toi et moi." Elle rit, franchement, sans complexes, tout en faisant tournoyer sa nouvelle cavalière. Eleanor était plus grande qu'elle, et alors ? Elles étaient des filles, et alors ? C'était beaucoup plus rigolo comme ça.
"J'aimes bien l'académie, pas toi ? Il y a tellement de gens différents dedans !" Elle sourit, contente simplement d'être ici et de profiter de ce moment de calme, laissant les autres se prendre la tête à sa place. "Mais il y a trop de règles." Elle rit et tira la langue à un garçon qui la regardait de travers - faisait-elle trop de bruit ? Tant pis pour lui, il avait qu'à s'écarter. Le monde était à tout le monde.
Du coin de l'oeil elle vit un couple s'embrasser et elle resta un instant songeuse : une marque d'affection sans doute, comme lorsque sa mère et elles se frottaient le museau.

Alors, tout aussi naturellement que ce qu'elle faisait toujours, elle se haussa un peu et embrassa sa camarade sur la bouche. Juste un baiser comme ça, bouche contre bouche, et elle se recula avec un grand sourire, certaine d'avoir fait la bonne chose. "Je t'aime bien, toi." Fit-elle, les yeux plissés sur ce sourire immense.
Ainsi était la petite dragonne, bien en danger dans ce monde d'humains aux règles hermétiques...

♫ Thème

Papa ? Comment ça papa ?
Il tourna la tête de part et d'autre, pourtant pas de doutes, elle lui parlait bien. Pourquoi pleurait-elle, cette gamine ? Un instant seulement suffit à faire nager le Capitaine en pleine confusion. Papa ? Mais il n'avait pas de fille ! Surtout pas de cet âge. C'était quoi son problème ? Elle le confondait avec un autre ?

Ivar avait blêmit. C'était quoi ce traquenard ? Un instant, il eu envie de fuir à toute jambes cette situation gênante. Papa ? Lui ? Non mais fallait pas plaisanter avec ça ! Son pauvre coeur battant la chamade, les mains moites, totalement stressé tout à coup... Et Céleste qui n'était pas loin... Mais c'était quoi ce bordel ?
"Heu... Mademoiselle... Je vous en prie, calmez-vous..." Fit-il, démuni par les pleurs d'une femme. Lui le volage, le coureur de jupons qui collectionnait les conquêtes avait trop fait pleurer de filles : était-ce là sa punition pour tous les pleurs que ce femmes avaient versés ? Ce petit brin de filles aux cheveux blancs et aux grands yeux bleus ne pouvait pas être son enfant. Elle devait avoir quoi ? Seize ans ? Dix-sept ? Il l'aurait eu quand ? A vingt ans ?

De plus en plus perdu, de plus en plus perplexe, il avait la tête qui tournait un peu de ce constat. Pourvu qu'elle se trompe.
Sortant un mouchoir de sa poche, il le lui tendit, tentant de la calmer. On les regardait un peu de travers. Il eut un pauvre sourire. Il aurait voulu lui dire qu'elle se trompait sûrement mais les pleurs tragiques lui brisaient le cœur et il avait peur de piétiner les sentiments de la petite tourterelle en disant une chose trop maladroite.
"Ca va aller... Calmez-vous..." Dit-il en lui tapotant l'épaule avec maladresse. "Je suis désolé mais je crois que je n'ai pas d'enfant..." Je crois ? Pff, quel idiot ! Mais il l'aurait su, non ? A moins que l'une de ses compagnes d'une nuit... Oh Dieux, ce n'était pas possible, non ? Il l'aurait su, non ? On le lui aurait dit ? Non ?

La pauvre enfant... Il n'était pas père. Il n'était pas prêt du tout et Céleste allait l'atomiser ! Il jeta un coup d’œil nerveux à la ronde mais Céleste n'était pas en vue. Ouf.
"Je vous en prie, ne pleurez plus..." Il avait l'air d'un pauvre chien battu, alors qu'il la regardait, de toute la hauteur de sa stature et de sa prestance, à cet instant sincèrement lointains. Dieux, dites moi que ce n'est qu'un cauchemar ! Contrit, il pinça les lèvres avec nervosité. "Discutons-en calmement, d'accord..." Fit-il en cherchant à consoler ce petit bout de fille. Sa fille ? Ce serait trop gros, il ne pouvait simplement pas y croire. Mais pourquoi son Don était-il si inutile ? Ne pouvait-il voir le passé ? Et pourquoi n'avait-il pas Su avant pour cette fille ? Ca, il ne l'avait vraiment pas prévu !
Restant debout comme un idiot, bras ballants, il ne savait vraiment plus quoi faire...

Pourquoi je pleurais? Était ce le stress? l'émotion? Ma colère? Moi qui n'avais pas pus pleurer lors de l'enterrement de ma mère; moi qui avais dû supporter trop de changement brusque sans jamais montrer d'émotions; moi qui même frappé ou battu restais stoïque en toute occasion pour protéger ma mère et mon demi-frère. Alors le fait de pleurer ce soir me faisait mal au cœur, à la tête et aux yeux. Peut-être avais-je refoulais trop d'émotions pendant trop longtemps et que tout explosait d'un coup comme pour me signifier que je n'avais plus de raison d'être renfermée, distante; que tout irait bien....

En tout cas c'est ce que je ressentais au moment présent mais je n'avais pas le droit de pleurer; il était encore trop tôt pour affirmer être libérer de temps d'année de souffrances silencieuses... Ivar me tendit un mouchoir que j'acceptai pour essuyer les dernière larme, respirant profondément pour me calmer et me contrôler; je ne devais pas pleurer et me ressaisir. Mon père était là, devant moi, et je comprenais l'attachement de ma mère à son égard; sa beauté frappait comme une évidence, son allure, sa taille, son aura si l'on pouvais dire ainsi pouvait rendre folle n'importe quelle femme: un prince charmant en somme. J'eu cependant un mouvement de recul quand il me tapota l'épaule, réflexe de peur et de protection. Je croisai les bras et mis mes mains sur mes épaules comme un bouclier qui me protégeait de rein, plutôt pour me rassurer. Je baissais la tête confuse, perdue.

- "Maman me l'a affirmé avant ... avant de...."

Les mots suivant ne sortirent pas, impossible de finir ma phrase qui flottait tel la foudre prête à s'abattre comme une fatalité. Je me mordit la lèvre inférieur et crispai mes doigt avec nervosité. La peur avait pris le dessus. Elle le fixai à nouveau, non je ne pleurait pas et ne pleurerai sans doute plus, après tout un bon soldat ne montre pas d'émotion et pour l'heure cette condition était plus que rempli mais encore fallait-il que j'affronte mes démons et mes ombres qui me rendais presque inhumaine sentimentalement parlant depuis ce tragique traumatisme...

Le bruit, la salle, les gens, tout cet environnement la rendait folle et absente aux yeux de tous ou presque. Même sa dragonne ne pouvais lui venir en aide, bien trop éloigné de la salle et peu sociable, limite agoraphobe pouvait-on penser. Je soupirai et pour réponse à sa question je lui agrippai la manche et l’entraînai dans les jardins tout proche...

[hrp : suite dans les jardins]

Nathanael essayait de sourire et de garder son calme, mais son cœur battait furieusement contre ses côtes comme s'il voulait s'en échapper- et c'était douloureux. Il avait peur d'accord. Voir Raphaël dans cette tenue lui faisait de l'effet d'accord. Alors laquelle des deux solutions était-ce ? Si ce n'était pas les deux en même temps... Comme souvent, il se sentait mieux en compagnie de son charmant cavalier..La présence de Raphaël l'apaisait, sans qu'il sache trop pourquoi..A cause de sa simple gentillesse ? Du fait qu'il semblait l'apprécier pour lui, qu'il ne le jugeait pas après qu'il l'ait vu dans un grand état de faiblesse, mais l'acceptait comme il l'était ? Qu'il n'avait pas besoin de prétendre, de faire semblant face à lui ? Allez savoir..Ou parce qu'il se sentait tellement heureux en sa présence ? Il ne savait pas. Ne savait plus. Avait peur de savoir, peut-être. Compte tenu de leur situation sociale respective en dehors de Lindorm, il n'était pas censé développer des sentiments pour Raphaël. Pas censé, non. Et pourtant, en voyant son sourire, il se sentait prêt à encaisser une fois de plus le mépris de son père. Il n'avait jamais connu que çà après tout, ce n'était pas comme si le décevoir serait d'une grande nouveauté..Mais..était-il prêt à abandonner son monde pour lui, pour avoir la possibilité de le serrer dans ses bras ?

Il ne savait pas. Pas encore. Alors mieux valait se concentrer sur l'instant présent, et en profiter autant qu'il le pouvait.

Alors pour lui, il faisait des efforts pour dissimuler son malaise en public. Il souriait. Manqua d'exulter lorsque l'objet de son affection l'embrassa sur la joue. Rougit même légèrement quand Raphaël lui avoua qu'il le trouvait très beau, sans pouvoir s'en empêcher. Il se sentait heureux d'être avec lui à cet instant, malgré ses frayeurs ; et l'avoir à son bras lui semblait être la chose la plus naturelle du monde. Ils avançaient lentement vers la salle de bal proprement dite, à leur rythme. Et lorsqu'ils entrèrent, il se crut ramené dans le passé. Les lumières, les couleurs des robes, la musique jouée par l'orchestre, les serveurs chargés de plateaux, les gens amassés auprès des buffets à discuter ou alors en train d'évoluer sur la piste de danse...Il était bien familier de tout cela ; sauf qu'à l'époque, c'était Silia qui se trouvait à son bras. Ce changement était-il un bien ou un mal ? Il n'aurait pas su le dire lui-même. Il se demandait vaguement ce que son amie en pensait. Etait-il néanmoins nostalgique de ces bals d'Aeria ? Non. Pas le moins du monde même. Il était un peu plus calme qu'à l'époque, angoissé qu'il avait été de commettre une erreur et de devoir affronter la désapprobation de son père. Presque par réflexe, il le chercha dans la foule..avant de se rappeler où il était. Là. Il était à Lindorm, son géniteur en Aeria, loin de lui ; et c'était tant mieux. Les vieilles habitudes avaient la vie dure hélas.

Il saluait les personnes qu'il reconnaissait. Silia justement, à laquelle il adressa un sourire un peu nerveux – accompagnée de Ludvig Brax, délégué Aqua de son état, qu'il salua d'un signe de tête- , ses professeurs et tant d'autres..Un air de défi dans le regard. Qu'ils essayent donc de lui faire un commentaire, et ils verraient de quoi était capable un Castellanos en colère. Du moins, c'était ce qu'il pensait. Pour le moment, personne ne semblait réagir..et sa peur s'apaisait. Peut-être était-ce parce qu'il était dans une situation familière, après tout..Il évoluait parmi la foule avec la grâce de l'habitude, zigzaguant presque mécaniquement pour ne heurter personne.

Raphaël avait levé les yeux vers lui, aussi lui offrit-il un sourire rassurant.

« Ne t'en fais pas, tu n'as pas à t'excuser..Assister à un tel événement impressionne toujours au début, mais tu te débrouilles très bien.. »

Le jeune hermaphrodite était parfait ; rien de plus à dire. Mais lui..Nathanael se morigéna mentalement. Sa formulation sous-entendait qu' il avait l'habitude de ce genre d'événement, comme s'il s'agissait pour lui de quelque chose de trivial et que donc, cela ne lui faisait ni chaud ni froid d'y aller avec lui, il devait passer pour un noceur invétéré..Quelle opinion Raphaël allait-il avoir de lui maintenant? Quel idiot Nathanael faisait, toujours à parler avant de réfléchir. Quel idiot, quelle andouille, quel parfait crétin il était. Que quelqu'un l'achève, vite. Maintenant, il devait rectifier le tir, tout de suite. Avec une petite caresse sur la main de son compagnon par exemple ; ce qu'il fit. Pour rassurer Raphaël et se rassurer lui-même.

Il aurait voulu pouvoir faire plus, mais c'était trop lui demander pour ce soir. Il ne pouvait pas sortir davantage de sa zone de confort.

« Aucune idée..Mais ce n'est pas lui, là-bas ?»

Il lui semblait que c'était Maelen, avec une jeune femme qu'il ne connaissait que de vue, probablement d'une année supérieure à la leur. Maelen qui ouvrit la bouche comme un poisson hors de l'eau en les voyant, et auquel il adressa un des sourires les plus innocents qu'il avait en rayon. Juste comme ça. Pour se moquer gentiment de sa surprise.

Il commençait à prendre confiance en lui, personne n'était venu leur chercher querelle. Son regard cherchait des expressions choquées, sans résultat. Personne..ne semblait s'en préoccuper, tout simplement, et il sentit un léger sourire empreint de soulagement s'afficher sur son visage en même temps que redescendait son rythme cardiaque. Il l'avait fait, il avait réussi à apaiser ses craintes pour un soir.

La musique s'arrêta d'un coup, et une troupe de soldats traversa la salle de bal pour aller dans les jardins ; il attira Raphaël plus près de lui comme pour le protéger, alors qu'il tentait de voir de quoi il en retournait. De leur position, il avait hélas une assez mauvaise idée de ce qu'il se passait, ce qui le fit légèrement froncer les sourcils. Ils auraient certes pu s'approcher et se mêler à la foule, mais cela lui semblait être un mauvais plan. Il n'était pas sûr qu'ils puissent mieux voir, avec tout ce monde qui s'agglutinait.. Alors il attendit que la tempête passe, captant au passage des bribes de conversation lorsque la foule se dispersa. Une histoire d'intruse qui se serait introduite dans Lindorm...Juste pour assister au bal ? Peu probable. Il allait devoir creuser la question dans les prochains jours.

Le calme revenant avec sa bonne humeur, il adressa un sourire doux à Raphaël, avant de lui adresser la parole :

« Tu veux boire ou manger quelque chose ? Le buffet n'est pas loin..»

Toujours prévenant. Il l'avait déjà fait attendre longtemps alors qu'il se débattait avec sa peur, il s'agissait maintenant de se racheter.

Eleanor suivit docilement Anthea au milieu de la piste. Avant de se lancer dans la danse, elle regarda un peu autour d’elle et, au contraire de la gêner, les regards qu’on leur lançait la fit sourire. Elle n’en n’avait cure. Elle semblait…un peu au-dessus de tout ça. Elle en avait essuyé des regards sur elle : dédain, mépris, tristesse, répulsion…ce n’étaient pas les premiers regards de ce genre qu’on lui lançait. Et ce ne seraient pas les derniers.
Elle reporta toute son attention sur sa cavalière qui prit les rênes de la danse. Elle avait un mimétisme parfait et semblait bien plus à l’aise que tous réunis, alors qu’elle ne faisait pas partie de cet univers.

Eleanor appréciait la musique qui passait et elle faisait une totale confiance à sa cavalière. Elle semblait savoir ce qu’elle faisait. Pour une fois, elle oublia son désir de contrôle et se laissa aller. Pour une danse. Anthea lui conseilla alors d’ignorer les membres de l’Elite et ses arguments la firent rire à gorge déployée. Elle se demanda comment elle arrivait à continuer à danser alors qu’elle riait à en perdre le souffle. Elle n’était pas discrète et elle s’en fichait.

« Tu as bien raison. Il est vrai que, vu comme ça, ça permet de relativiser ! ! » Son regard tomba alors sur l’un des membres de l’Elite, un grand blond aux cheveux longs et à l’air un peu…contrit, et l’imagina en train de se défroquer au-dessus des latrines d’or et de porcelaine. Elle explosa de rire puis s’excusa auprès de sa cavalière, elle avait failli perdre le rythme.

Elle lui parla alors de l’académie. Sa vision rejoignait la sienne. « Oui c’est un monde à notre échelle. Nous sommes tous différents mais tous contraints aux mêmes règles. Je suppose qu’il faut voir ça comme une chance d’avoir la même formation quelle que soit notre origine ». Puis Eleanor imita Anthea lorsque celle-ci tira la langue à l’un des garçons proches d’elles. Elle s’amusait comme une folle, son cœur s’envola et le stress des hauts de l’armée s’éloignait de ses pensées et de son corps.

Elle sentait que la musique commençait à ralentir un peu plus, bientôt arriverait la dernière note. Ce bel intermède la ravit et essayait de ne pas songer à l’après. Que ferait-elle ? Retournerait-elle s’asseoir ? Rentrerait-elle dans sa chambre ? Elle ne savait pas. Et elle n’eut pas longtemps à y songer car elle sentit sur elle les lèvres douces de sa cavalière.

Etonnée, surprise, elle ouvrit de grands yeux tout en regardant Anthéa, au sourire et au regard innocents. Cela la fit s’arrêter net. Elle se demanda bien ce qui se passait. Elle commença à paniquer lorsqu’en un battement de cils, elle reprit contenance, oubliant le rouge de ses joues. Son cerveau lui redonna l’information principale du passif d’Anthéa et c’est ce qui l’empêcha de l’écarter violemment d’elle.

« Mais pourquoi as-tu fait ça ? dit-elle un peu fort puis elle se reprit, plus calmement et doucement Eum… enfin…ce genre de geste est destiné aux gens que l’on aime…c’est un peu compliqué dans la société… » Eleanor bredouillait. Elle ne voulait pas blesser Anthea, elle ne voulait pas s’énerver contre elle. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle ne connaissait pas toutes les fameuses « règles » de la vie en société. Mais bon sang, elle l’avait embrassée.

Il avait voulu assister au bal d'hiver, et bien il y était, et au bras de Nathanaël, ce qui l'emplissait de joie et d'une pointe de fierté. A ses yeux, son camarade était le plus beau cavalier qu'on pouvait rêver d'avoir. Evidemment, il n'était pas objectif, mais il s'en fichait bien. Il n'avait même pas pensé au "qu'en dira t-on". Car après tout, qui trouverait leur couple étrange?

Pour ceux qui les connaissaient, ils ne diraient probablement rien, quant aux autres, ils les verraient comme un couple normal d'étudiants. Alors il n'y avait pas à s'en faire, et puis, ils étaient là pour s'amuser et profiter d'un moment de détente, non? Du moins, c'était ce que Raphaël s'était imaginé, avant qu'ils n'entrent dans la salle.

Là, la musique, le bruit des conversations, et la foule de gens réunis l'impressionna tellement qu'il ne put s'empêcher de se rapprocher de son compagnon qui fit de son mieux pour le rassurer. Levant les yeux vers lui et le sourire de Nathanaël suffit à calmer ses inquiétudes. Son assurance et ses paroles d'encouragement le rassérénèrent et cette caresse sur sa main acheva de lui redonner confiance.

-Merci...et puis, je ne devrais pas m'en faire autant...on est là pour s'amuser après tout, non?

Et il était tellement heureux d'être à son bras que finalement, le reste, il s'en moquait! Il lui offrit un sourire rayonnant et tandis qu'ils évoluaient parmi la foule d'étudiants, de professeurs et de soldats d'élite réunis, il se demanda avec qui Maelen avait bien pu venir. Sans oublier de saluer les têtes connues au passage.

Il donnait presque l'illusion d'être dans son élément. Bien que ses vêtements et les bijoux qu'il portait ne soient pas de riche facture. Les amies de sa mère étaient de véritables artistes et les bijoux fantasy terminaient de parfaire l'illusion. Mais c'était surtout l'assurance de Nathanaël qui déteignait petit à petit sur lui. Il pouvait se reposer sur lui et ça, c'était assez rassurant pour qu'il marche la tête haute sans craindre de trébucher au moindre pas.

Et puis il avait hâte de voir Maelen, et Eleanor, et Asa, et Anthéa aussi! Il se demandait comment elle pouvait bien être habillée d'ailleurs...

Nathanaël pointa leur ami commun du doigt à qui il offrit un sourire rayonnant sans se douter qu'il pouvait se poser des questions. Mais il faisait vraiment une drôle de tête!

-Tu as vu la tête qu'il fait?

C'était vraiment amusant! Il ne put s'empêcher de rire légèrement avant de poser brièvement sa tête sur l'épaule du jeune homme. Il se redressa cependant rapidement, car des soldats venaient de rentrer dans la salle. Il y avait bien des soldats d'élite ici mais... ceux-là ne semblaient pas vouloir faire la fête...

Le geste protecteur de Nathanaël, resserrant sa prise sur ses épaules pour le rapprocher de lui, le fit rougir de plaisir, toute angoisse s'était envolée d'un coup et la curiosité reprit le dessus:

-Qu'est-ce qui se passe?

Il ne voyait rien avec toute la foule agglutinée devant les hautes fenêtres donnant sur les jardins. Enfin, celle-ci se dispersa. C'était fini.

Tant mieux, ils gâchaient un peu l'esprit de fête à intervenir comme ça! L'étreinte sur son épaule se relâcha et il reprit sa place aux côtés de son compagnon, reprenant son bras tranquillement alors qu'il lui proposait de se rapprocher du buffet:

-Oui! Je boirais bien quelque chose! Et puis je suis sûr qu'il y a des bonnes choses à manger et à boire que je ne connais pas!

Il marchait tranquillement à ses côtés, se dirigeant donc vers le buffet. Quand un serveur s'écroula juste devant eux. Apparemment, il y avait de l'agitation! Surpris, il recula d'un pas avant de tourner la tête vers la source de l'incident et il ne put s'empêcher de rire doucement:

-On dirait que la cavalière de notre cher Maelen aime jouer aux dominos!

La pauvre jeune fille était passée de blanc neige au rouge cerise en quelques secondes à peine et accusait un pauvre chat qui ne pouvait, évidemment, pas être le coupable. Tiens d'ailleurs, elle était seule, Maelen n'était plus à ses côtés...bizarre.

L'incident à peu près clos, il regarda autour de lui et s'arrêta juste avant d'arriver au buffet. Il venait de repérer Eleanor qui dansait avec...Anthéa! Il allait les saluer toutes les deux quand il vit la petite dragonne s'approcher de sa partenaire pour poser ses lèvres sur les siennes. Ouvrant de grands yeux, il ne put s'empêcher de sourire. Bah, elles faisaient bien ce qu'elles voulaient...c'était mignon même.

Enfin, il décida de les laisser tranquille pour le moment, et sourit à son cavalier avant de le suivre à nouveau vers le buffet rempli de délicieux canapés et de boissons colorées toutes plus tentantes les unes que les autres.

Anthy avait gonflé les joues comme une enfant de voir que son baiser n'avait pas eu l'effet escompté. Alors quoi, ce n'était pas une raison pour crier comme ça. La petite dragonne coula à sa compagne de bal un regard par en dessous, l'air penaude, comme pour l'amadouer avec son sourire de chat, ses mèches brunes lui tombant devant les yeux.
"Mais je t'aime." Dit-elle, avec cette moue désarmante, avant de se dresser subitement, pour lui planter un nouveau baiser sur les lèvres, s'écartant en riant, pour esquiver une éventuelle riposte.

Ce n'était pas désagréable, en vérité. C'était différent de frotter son museau avec sa mère. C'était plus... doux ? Un peu humide et voluptueux. A trop chahuter, la jeune fille trébucha légèrement, et heurta sa compagne de bal, leurs poitrines se heurtant en une sensation qui la fit rougir légèrement. Eleanor semblait sérieuse. C'était un peu triste. Collée contre elle, Anthy sentait sa poitrine se serrer et sa gorge se nouer. Elle ne voulait pas lui faire de peine, ni la fâcher.
"Pardon..." fit la petite dragonne, avec une moue contrite. Elle aurait voulu lui exprimer tout ce qu'elle ressentait et ne parvenait à sortir avec des mots. Elle aimait bien Eleanor. Pourquoi alors ne pourrait-elle l'embrasser ? Elle ne voyait pas le mal à cela. Elle avait déjà vu des garçons et des filles - ou des garçons et des garçons ou des filles et des filles - s'embrasser dans les couloirs. Cela lui semblait normal. Naturel. Simple.

Du coin de l'oeil, elle repéra Raphaël, lui faisant un grand coucou. Il était avec un garçon qu'elle ne connaissait pas et elle préféra rester avec Eleanor, lui attrapant doucement la main, en mélangeant leurs doigts d'un geste ferme mais doux.
"Pourquoi est-ce que tu as peur ? Je ne veux pas te manger." Elle lui sourit, d'un sourire immense qui étirait tout son visage juvénile. Du bout des doigts de sa main libre, elle lui caressa la joue. "N'ai pas peur, tout ira bien." Dit-elle, comme le lui disait toujours sa mère quand elle était effrayée par quelque chose. Se haussant sur la pointe des pieds elle l'embrassa de nouveau, gentiment par surprise. Elle ne voulait pas la voir triste. "Tu es plus jolie quand tu souris." Fit-elle encore, en gonflant les joues, pinçant doucement celles d'Eleanor. Et elle souriait, toujours. Du plus innocent sourire du monde, ses doigts entrelacés à ceux de son aînée. Peu lui importait, à elle qui se moquait bien de toutes les règles des humains. Peu lui importait de ces conventions qui n'étaient que des manières de brimer le bonheur le plus simple...

Eleanor essaya de ne pas se faire amadouer par le regard de dragon battu que lui coulait Anthea, elle ne pouvait pas toujours s’en tirer avec sa tête toute mignonne. Et Eleanor n’aimait pas les yeux, aussi mignons qu’ils pouvaient l’être aux yeux des autres. Elle allait soupirer pour répondre à son « Mais je t’aime » lorsque sa cavalière en profita pour à nouveau l’embrasser. Mais que lui prenait-il à cette jeune fille ? Et pourquoi ça tombait sur elle ? L’amour ? Très peu pour elle. Surtout que ce que Anthea semblait ressentir ne pouvait absolument pas être de l’amour au sens commun et d’usage.

Elle ne savait pas trop quoi faire et elle n’eut, malheureusement, pas encore le temps d’esquisser le moindre geste qu’elle fut prise de court et que les gesticulations d’Anthea ne les mène tout simplement à se retrouver poitrine contre poitrine. Le rouge monta instantanément aux joues d’Eleanor. De gêne et de colère mêlées.

"Pardon..."

« Arrête de t’agiter, ça va être pire ». Eleanor plaça ses bras sur ceux d’Anthea et la recula un peu, afin qu’elles puissent se voir correctement pour discuter. Elle devait lui expliquer la différence entre ce qu’elle ressentait vraiment et ce qu’elle pensait ressentir. Anthea lui prit alors la main et la parole en même temps, ce qui frustra Eleanor car depuis le début, elle n’arrivait pas à en placer une correctement.

Le sourire et les caresses la déstabilisèrent. Mais que se passait-il ? Non, ce n’était pas une question de peur. En fait, peut-être si, mais c’était compliqué. Elle n’avait eu droit qu’à peu de démonstrations d’affection dans son enfance, alors oui, ça lui faisait peur ceci. Mais elle ne voulait pas y songer. Elle devait toujours rester sur ses gardes, ne pas baisser sa méfiance. Tout et tous voulaient quelque chose en retour. Tout et tous attendaient le moindre moment de faiblesse pour achever. Elle ne pouvait pas perdre cela de vue.

Mais diable, qu’elle était mignonne ! Elle lui pinça la joua, lui sourit et l’embrassa encore. Eleanor se retint de sourire car, au fond d’elle, tout au fond d’elle, même si ce n’était pas de l’amour, cela lui faisait plaisir. Quelqu’un l’appréciait. Elle garda cette sensation gravée au fond de son cœur. Car Anthea ne connaissait pas son histoire. Ne savait pas ce qu’elle avait fait à son village…N’importe qui se détournerait d’elle en le sachant.

Eleanor se pencha vers Anthea et murmura un « merci » à son oreille puis, elle lui sourit. Maintenant que la jeune dragonne était calmée, elle pouvait lui parler.

« Ecoute. Ce que tu dis ressentir, ce n’est pas de l’amour, c’est…de l’affection. C’est un sentiment qu’une mère dragon a pour ses enfants ou les enfants pour des amis. L’Amour, c’est quelque chose de fort qui permet de gravir toutes les obstacles, c’est, principalement les sentiments de deux personnes voulant construire une famille ou un foyer…c’est bien plus complexe que l’affection. Je joue sur les mots mais tu ne m’aimes pas, tu m’apprécies et les baisers sont fait pour les gens qu’on aime, pas qu’on apprécie. Est-ce que tu vois la différence ? »

Eleanor essayait de lui parler calmement et clairement mais elle ne savait pas si elle avait réussi. Elle n’avait jamais eu un rôle de docte dans sa famille alors elle espérait ne pas avoir commis de bévue ou d’erreur. Elle regarda Anthéa un peu anxieusement.

♫ Thème

Parfois il n'y avait pas besoin de mots. Mais les humains avaient oublié cela. Oublié le langage du corps, primitif et pourtant si limpide pour qui savait le déchiffrer. Dragons et Humains n'étaient pas si différents. Leurs langues n'étaient pas toujours communes, mais leurs gestes, eux seuls parlaient vraiment.
Anthy parlait la plus vieille langue du monde : celle du corps et de la gestuelle. La retenue d'un geste ou au contraire sa précision étaient autant de choses qui la renseignaient sur la réalité d'un sentiment, d'un caractère.

Eleanor l'écarta doucement et elle se laissa faire, temporairement sage, ses grands yeux bleus posés sur le visage de son aînée avec une attention silencieuse, décryptant en réalité l'attitude de la plus âgée. Il restait encore tant de choses à apprendre sur les humains, pour elle qui connaissait si bien les dragons... Sa mère ne l'avait pas envoyée ici par hasard, elle devait apprendre à être humaine, après dix-huit ans à être une dragonne.
Si elle était souvent brouillonne et agitée, c'était parce qu'elle ne se dépensait pas assez comparé à sa vie au grand air, là où la nourriture n'était pas servie toute prête mais devait être chassée et où la moindre chose simple à Lindorm devenait un combat de tous les instants.

Elle comprenait ce que voulait dire Eleanor, mais au fond, elle trouvait cela idiot : l'affection d'une mère et de sa fille passe par le tendre contact, une étreinte, un bisous. L'affection, ce n'était qu'un mot humain : dans la nature, seul l'amour était viable. L'affection, c'est de l'amour que l'on néglige. Une simple excuse. Mais Anthéa ne cessa pas de sourire. Elle ressentait ce malaise, cette crainte que semblait avoir sa camarade à la recevoir contre elle. Bien sûr, elle n'était pas aveugle. Mais elle voyait aussi combien cela avait, l'espace d'un instant, illuminé son visage toujours sérieux et fermé. C'était une solitaire : pas par choix, par contrainte. C'était là sa seule nature. Alors Anthéa seule savait qu'au delà du beau discours sur la morale des choses, il y avait la réalité. Et le besoin.

"Une mère dragon a de l'amour pour ses enfants, tu sais. Vous, vous trouvez juste des mots détournés pour vous voiler la face." Fit doucement la petite dragonne, ses yeux bleus très sérieux. Qu'on la prenne pour une sauvage, pour une idiote... Ce n'était que ce qu'ils voulaient voir. "Alors, quoi ? C'est si insupportable que ça, l'Amour, pour que vous passiez tous votre temps à fuir votre sentiment ?" Elle secoua doucement sa tête brune, ses cheveux tombant devant ses yeux. "C'est le premier sentiment au monde, le plus simple de tous, mais vous avez tous peur." Elle soupira, la petite dragonne sans écaille, avec son vêtement trop élégant pour sa vraie nature. "Vous avez oublié que l'homme a toujours été grégaire et que la solitude vous rend tous fous. Vous courrez après la compagnie, tout en inventant mille moyens d'être de plus en plus seuls. Et après vous pleurez sur l'absence des autres. Vous êtes juste trop occupés avec vos problèmes soi disant insurmontables pour regarder ceux qui vous tendent la main."

Elle lui sourit. Etrange contraste, avec le discours infantilisant d'Eleanor et celui d'Anthy, étrangement profond.
"Si tu ne veux pas de compagnie, ne prend pas ma main. Si tu ne veux pas être aimée, ne me laisse pas t'embrasser." Dit-elle, malicieuse, avec ses yeux clairs qui brillaient doucement sous les lumières de la salle de bal. Pivotant sur ses talons, elle se retourna, faisant mine de partir, les mains derrière le dos, comme pour se donner une allure. Les épaules droites et la tête fière. Ce n'est pas parce que l'on est un dragon, que l'on n'est qu'un animal sans réflexion. Les humains feraient bien de s'en souvenir.

Eleanor fixait Anthea qui la fixait pareillement. Elle attendait qu’elle prenne la parole. Elle allait se mettre à bouger, à trépigner quand la jeune fille face à elle prit la parole, d’un ton sérieux et profond.

A la fin de la première tirade, Eleanor ouvrit grand ses yeux. A la fin de sa seconde tirade, après le soupir d’Anthea, Eleanor eut l’impression de recevoir une claque immense. Elle venait de s’écraser contre un mur fait du béton le plus solide. On lui envoyait une morale en pleine face. Un jugement. Elle était instantanément transposée des années en arrière. Puis elle vit rouge. Trop de mauvais souvenirs, de paroles, de regards.

Qu’est-ce que Anthea pouvait bien savoir de ce qu’était la vie ici-bas ? D’être entourée de personnes qui ne vous veulent que du mal au lieu de vous ouvrir les bras et vous aider à devenir meilleur. Certes, la nature c’était marche ou crève mais les règles étaient fixées dès le départ. Dans le monde des humains, rien n’était clair, tout n’était que fourberie, coups bas et traîtrise. Que pouvait-elle connaître à la trahison, au mépris, à l’ostracisme ? C’était facile de juger, de honnir un monde qu’elle ne comprenait pas et dans lequel elle allait devoir s’insérer.

Ce furent les premiers sentiments qu’Eleanor ressentit. De la colère.

Elle sentit sa température exploser en elle puis elle ferma les yeux brièvement pour oublier où elle se trouvait et revenir au temps présent. Les yeux bleux et limpides d’Anthea la ramenèrent sur de meilleurs sentiments, la tirèrent vers le jour, oubliant la noirceur de son cœur et de son esprit.

Mais malgré tout, derrière ceci, résidait un peu d’agacement mais ce qui prima, malheureusement, fut la tristesse. Et Anthea continua son discours. Celle-ci se retourna et noua ses mains derrière son dos. Elle commença à s’éloigner. Eleanor l’avait déçue.

La fille du feu se retrouva là et médita rapidement les paroles de la jeune dragonne. Cela semblait si simple pour elle. Le rouge aux joues, le sang bouillonnant, Eleanor se jeta en avant et attrapa Anthea. Elle la fit pivoter et la serra contre elle.

« Je suis désolée ».

Elle ne savait pas exactement pour quelle raison elle s’excusait. Parce qu’elle était ainsi. Parce qu’elle s’en voulait de l’avoir déçue. Parce qu’elle ne l’avait peut-être pas traitée avec respect. Parce qu’elle s’en voulait de l’avoir rejetée. Parce qu’en quelques minutes, Anthea venait de lui faire goûter aux joies de l’acceptation. Elle pleurait pour elle et pour Anthea. Anthea ne méritait pas d’être ainsi exposée au monde, non pas qu’elle ne pourrait pas se défendre, mais Eleanor reçut en pleine poire le poids de la protection qu’elle voulait donner à Anthea…

Ce samedi... ça me paraissait si proche et si lointain à la fois... me montrais-je impatiente après tant d'année? Était ce l'excitation de pouvoir le connaitre et en apprendre d'avantage à son sujet? en toute cas j'étais heureuse, Ivar n'avait pas fui et surtout il m'avait abordé, écouté... Cela me suffisait amplement et bientôt j'en saurait d'avantage sur mon mystérieux père dont ma défunte mère me faisait tant de louange... Bientôt j'aurais à nouveau une famille, un lieu de résidence et une vie pour moi; une vie que je pourrais partager avec quelqu'un.

-"Samedi? avec plaisir on se retrouvera dans Laragon... Et pour les lettres je t'en écrirai promis"

Je me sentais légère, libérée; je volais à la manière des dragons en gardant les pieds sur terres, mon esprit parmi les nuages et dans le vent voguait loin de mes ennuis. J'étais moi, Hedwige, et je pouvais profiter de la vie et du moment présent. J'avais atteint mon but après tant de solitude et maintenant je n'aurais plus peur de croire aux autres, plus peur de croire en moi. Je grandissais encore de cette réussite et de mes épreuves, plus fortes et dynamique.

De retour dans la salle de bal toujours bondé, je chercha un instant du regard Jillah; adressant un dernier sourire complice et plein de malice à mon père et partis me fondre dans la salle. Quittant le silence et la fraîcheur pour le bruit de la musique qui me percutait les tympans fragiles et la chaleur étouffante de la salle qui me donnait une envie de vomir, je pris sur moi pour rejoindre Jillah seule parmi les gens entassés. Attrapant le bras de la terra qui semblait avoir offert sa maladresse à des serveurs pour l’entraîner ailleurs. Je ne savais si je lui avais sauvé la mise ou non mais je voulais profiter de mon aînée pour l'unique bal de noël que l'on pourrait passer ensemble.

-"Tout se passe bien? tu veux rentrer ou profiter de la soirée encore un peu? Moi personnellement je meurs de faim mais on peut toujours en piquer en douce!"

Oui les bonnes vieilles habitudes avaient la vie dure et quand on est voleuse un jour on le reste un peu à vie... Quand le besoin s'en faisait ressentir je n'hésitais pas un seul instant à sortir mes talents pour la bonnes cause : la survie! J'étais aussi joyeuse que la musique, aussi joyeuse qu'Anthéa lors de notre première rencontre et je voulais rester ainsi encore longtemps, ne plus être hanté par les cauchemars, ne plus avoir peur de mon ombre et pouvoir m'ouvrir sans crainte aux autres. Délivrée de mon enfermement...

[Merci à toi pour cette rencontre ♥]

Fin de l'event

Libre à vous de terminer vos posts en cours mais il ne pourras y avoir de nouvelles arrivées. L'event est considéré comme clos.

Chaque participant gagne 70 Orbes !
Merci de votre participation enthousiaste et à la prochaine fois pour de nouvelles aventures !

Après l'incident dont elle était l'instigatrice, sans le vouloir, Jillah préféra s'éclipser vers le fond de la salle, un peu mal à l'aise. Elle se conduisait vraiment comme une idiote et plus elle y pensait, moins elle se sentait sûre d'elle, et c'était certainement le meilleur moment pour elle de faire preuve du summum de sa maladresse. Aussi préféra-t-elle s'éloigner des gens et de tout objet fragile après s'être excusée maladroitement auprès du serveur qu'elle avait bousculé.

Son cavalier n'étant plus près d'elle, la solitude qu'elle ressentait de plus en plus ces derniers temps pesa à nouveau sur ses épaules. Elle aurait tellement aimé que Nahel soit là, qu'il la fasse danser...mais il n'était pas là. Elle était sans nouvelle de lui depuis longtemps maintenant et elle ne pouvait se demander pourquoi. Pourquoi avait-il cessé de lui écrire du jour au lendemain? Avait-elle fait quelque chose qui lui avait déplu? Avait-il trouvé quelqu'un? L'avait-il oublié? Ondine avait-elle réussi à le détourner d'elle?

Il savait la dragonne particulièrement jalouse et possessive envers le jeune homme. Les larmes menacèrent de déborder de ses yeux d'ambre quand un serveur passa près d'elle avec des coupes de champagne.

Elle en saisit une sans faire tomber les autres, un exploit, et en but une bonne gorgée. Elle ne voulait pas se montrer faible, surtout pas en cet instant! Et puis Maelen allait revenir d'un moment à l'autre certainement...il ne quitterait pas la soirée sans la prévenir...La jeune étudiante Terra le chercha un instant des yeux avant de laisser tomber, s'appuyant contre le mur pour ne pas tituber. Les bulles montaient bien vite à la tête!

Jillah ferma les yeux quelques instants pour se remettre les idées en place. Se saouler pour oublier, ça ne servait à rien. Lorsqu'elle les rouvrit, ce fut pour les poser sur sa jeune camarade Glaciès, Hedwige Sliff.

L'étudiante Terra se redressa, sentant la tête lui tourner, mais elle offrit tout de même un sourire à sa compagne:

-Ca va...tu as faim? Je ne suis pas spécialement pressée de remonter alors allons vers le buffet si tu veux.

La jeune femme espérait tout de même qu'elle arriverait là-bas sans avoir fait tomber qui que ce soit en chemin. Elle prit doucement le bras d'Hedwige en espérant que cela ne dérangerait pas la jeune fille qu'elle s'appuie un peu sur elle:

-Je suis désolée, le champagne m'est monté à la tête. Dis-moi si ça te gêne que je me tienne à toi...

Elle espérait cependant que ce n'était pas le cas. Elle se sentait si peu sûre d'elle en cet instant, elle qui contrôlait toujours tout habituellement. Comment avait-elle pu se laisser aller ainsi? Sans doute la fatigue...

Elle ne fit que quelques pas mutins, consciente qu'elle était une funambule à cheval sur les sentiments de l'autre femme. Les choses n'étaient compliquées que parce qu'on le voulait. Sa vision à elle était différente, non humaine, simple mais pas simpliste.
Tout était affaire de nuances.

Elle l'entendit avancer, les sens à l'affut sous son air badin, et elle étira ses lèvres fines en un sourire de chat, l'air bêtement contente d'elle quand Eleanor se précipita pour la prendre dans ses bras. Confortable étreinte, son aînée était brûlante, comme si elle avait de la fièvre mais c'était agréable.

Alors, doucement, elle la serra en retour, sans rien dire, la laissant pleurer, apaiser un peu sa peine. Elle la serra gentiment, avec plus de précautions et de chaleur que l'on aurait pu penser d'elle. C'était un geste simple et doux, aussi vieux que le monde. Gentiment, elle caressa les cheveux violets et inspira pour lui dire d'une voix basse : "Ca ira, tu verras."
Ca irait, oui. Elle y veillerait, elle qui était bien plus attentive aux autres que ce que l'on pouvait penser. Douce et calme à cet instant, docile comme un chat, avant de se lasser et, comme les félins, de s'écarter dans l'instant, mais sans la brusquer, prenant ses mains pour y déposer un baiser galant.
"Je serais toujours là si tu as besoin d'une épaule pour pleurer." Aimer les autres, c'était tout simplement savoir aussi les écouter...

L'appel de l'extérieur fut le plus fort. Elle en avait assez vu, et en avait assez aussi d'être guindée dans ce costume trop serré pour elle, et elle avait hâte de l'enlever et de rejoindre sa mère, ou simplement aller courir en forêt. L'appel de la liberté lui fit quitter le bal et elle fila entre les troncs du parc, disparaissant pour la nuit après un dernier baiser soufflé Eleanor du bout de ses doigts...

Lysias sentit sa partenaire poussé un léger soupire. S’ennuyait-elle en sa présence ? Il est vrai qu’il ne s’était pas vu depuis longtemps et qu’il n’était pas d’une compagnie très chaleureuse. Il s’en voulait parfois d’être distant naturellement, mettant à l’écart bien malgré lui les autres personnes.

« Ma chère, vous préféreriez peut être prendre un peu l’air ? Il me semble que l’air de la salle devient pesant tout à coup. »

Le jeune professeur aimait beaucoup les vieux bâtiments, les lectures aux calmes près du feu. Cela lui avait manqué. Cependant, la foule concentrée en un point précis lui était difficilement supportable. De plus, sa passion pour les étoiles l’attirait tout naturellement au dehors afin de contempler la splendeur des espaces infinis ; havre de paix et pourtant fourmillant de questions aux réponses insondables.

Ourianis était heureux et lui transmettait sa joie. Il avait retrouvé une amie perdu de longue date et ne pouvait s’empêcher, comme à son habitude de bavasser et de raconter toutes les histoires et aventures folles qu’ils avaient vécus.

Cette soirée était décidément pleine de surprises et pourrait bien être parfaite. Lysias ne pouvait rêver mieux pour ses premiers jours en tant que professeur. Cette soirée ne pouvait que l’encourager à avancer. Dans quel but ? Vers où ? Il ne le savait pas mais au fond de lui, au fond de son esprit, il recouvra sa passion pour la découverte et le plaisir de défendre ce pour quoi il vivait.
Il trouva alors d’autant plus magique que cela soit dû à la femme qu’il respectait le plus au monde. Lysias se sentit redevenir adolescent et ne put alors détacher son regard de cette femme aux dons extraordinaire.

Elle tenait encore sa main quand elle sortit de ses pensées, Lysias voulait sortir de cette salle de bal. L'agitation avait laissé du calme et la fête battait son plein. Les couples virevoltaient encore sur la piste de danse, mais l'heure avançait et les élèves et le personnels commençaient à repartir. Le jeune homme voulait prendre un peu l'air et la jeune femme acquiesça d'un léger signe de tête. Ils marchaient côte à côté, Evgenia avait finit par lâcher la main du professeur. Il déambulait un peu à l'écart de la foule. La voûte céleste brillait et Evge admira ce si charmant spectacle, elle ne disait plus un mot écoutant Lysias lui compter le nom de ses petits points lumineux. Ils étaient tous deux redevenus des adolescents.

Combien de fois, c'était elle assise dans la pelouse des jardins à contempler les étoiles en sa compagnie. Une légère brise glissa sur sa peau et elle frissonna, elle était debout immobile et elle savait qu'il était temps de mettre fin à cette entrevue. Vhay était toujours en grande discussion avec Ouriannis, elle parlerait avec sa dragonne sans doute plus tard. Elle se frotta les mains et s'approcha de Lysias. Elle le fixa quelques secondes avant de déposer un chaste baiser sur la joue fraîche de son ami., Elle lui souriait toujours même si la séparation était toujours difficile à encaisser pour la noiraude. Evge replaçait une mèche de cheveux et d'une voix douce brisa le silence du jardin.

- Je crois qu'il est temps pour moi de retourner à mon hôtel Lysias... Je te remercie de cette charmante soirée .. À bientôt, je l'espère ... Ne m'oublie plus veux-tu ... Je me suis fait un sang d'encre lors de ton silence ....

Evgenia détourna sa tête et prit le chemin pour repartir vers l'extérieur de l'académie. Elle marchait lentement ses talons crissant sur le tapis de gravillon. Elle posa un dernier regard en arrière, avant de rejoindre sa voiture et de quitter les souvenirs de son adolescence. Les retrouvailles avaient été agréables et elle espérait qu'il se reverrait rapidement. Les rires et sourires de son ami gonflaient son petit cœur et l'artiste quitta silencieusement les alentours de l'académie, la voiture filant dans la nuit sombre ... Elle ne regrettait pas cette visite et c'était senti soulagé de ne pas croisé le regard couleur acier de son cher père ...

Anthea avait accepté son étreinte et Eleanor en fut grandement soulagée. Elle avait eu peur, l'espace d'un instant, qu'elle ne la repousse comme elle elle l'avait fait. Ses pleurs se tarirent, se transformant en vapeur à cause de la chaleur de son sang. Elle retint un reniflement peu élégant et laissa Anthea s'en aller quand elle sentit que ses bras se détendaient pour lâhcer ses mains. Mains qu'elle avait prises gentiment.

Eleanor ne répondit pas aux paroles de Anthea, cela n'était pas utile. Elle sourit au baiser envoyé du bout des doigts d'Anthea puis regarda tout autour d'elle. L'agitation semblait disparaître petit à petit.

Il était temps pour elle de quitter cette salle oppressante. Elle fit un petit geste de la main aux personnes qu'elle avait saluée auparavant et regagna son dortoir.

[merci pour cet event.]

Elle avait accepté son invitation. Elle avait saisi sa main et il avait finalement fait voler sa robe de voile. Ils avaient longuement dansé, échangeant des paroles, des discussion divers et variées. Elle s’était accordé sur ses pas sans jamais lui écraser les pieds.
Silia avait souvent dansé avec Nathanael. Elle avait été la beauté exotique à son bras, la demoiselle de compagnie lors de certaine soirée. Danser était naturel pour elle. Autant que porter un Kimono. Coté Wushei oblige et papa Castellanos avait l’air d’aimer l’exotisme.
 bref, elle était contente, elle passait une bonne soirée. Puis il lui avait demandé de s’assoir, il lui avait tendu un verre et était partit chercher prêt du banquet de quoi se sustenter. Enfin, c’est se qu’elle pensait…
15 minutes… 30 minutes… 1 heure… Elle avait repoussait avec politesse deux offres, elle avait regardé, cherchant l’Aqua du regard. Silia s’inquiétait pour son cavalier. Où était-il ? Que faisait-il finalement ?

Il lui avait pourtant dit qu’il reviendrait vite… Et pourtant elle désespérait finalement. Soupirant doucement, elle buvait sa coupe et la posait sur une table. Là, maintenant, sa peau commençait a crepiter. Elle se sentait en colère, elle se sentait presque sali. Qu’avait elle fait pour qu’il s’en aille ainsi ? Etait elle un tel fardeau ? Si mauvaise Cavalière…
Elle avait fait le tour de la salle, rien, au loin elle avait vu les différents accident, peut être était il là bas… Mais pourtant rien.

Soit, il fallait l’avouer maintenant : Il lui avait posé un lapin, il l’avait laissé tombé comme une vieille chaussette.
Le rose aux joues, les yeux qui piquait et la gorge serrait elle quittait finalement la salle. Rageuse. Elle pensait aller dormir, mais non, pas maintenant, elle risquerait d’attirer l’attention d’Anthea et Estefania. Elle prit donc le parti d’aller voir son dragon, d’aller apaiser sa colère contre son flanc.

Mais une chose était sur, elle se vengerait.

(Ce fut cours pour mii mais merci pour cet event <3)

Lysias se retrouva alors seul. Les gens commençaient à partir et il ne souhaitait pas aller se coucher. Tout cela l'avait tellement retourner, cette soirée... Il prit la direction de la bibliothèque. Il ne savait pas ce qu'il y ferait mais pour ce soir, il se devait de se changer les idées.

» Salle des profs
» Le Bal d'Hiver : côté jardin.
» Le Bal d'Hiver : côté buffet.

Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

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