Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

Professeurs et corps militaires des Territoires se sont associés pour organiser un splendide bal après la Parade Draconique de cette année où les élèves de l'académie ont pu voir défiler tous les Escadrons d'élite et leurs dragons dans les rues de la ville de Larragon. Tenues dans la grande salle de bal du bâtiment, les festivités invitent les étudiants à rejoindre la piste de danse avec leurs cavaliers dans une ambiance que tous espèrent bon enfant. L'immense pièce est richement décorée mais pourtant sans ostentation, pourvue d'une grande piste de danse entourée de multiples sofas et fauteuils où patienter ou se reposer; plus loin, plusieurs buffets chauds ou froids permettront aux invités de se sustenter ou de boire tandis que les jardins, accessible par une grande véranda, leur permettront de trouver un peu d'intimité.

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Libre à vous de vous déplacer comme bon vous semble dans les trois topics ouverts pour l'event du bal, dans l'ordre que vous voudrez. Vous pourrez également revenir dans un topic à l'envi. Il n'y a pas de règle de maximum ou de minimum de lignes aussi amusez-vous comme vous le souhaitez en postant à la suite de ce message. Bonne soirée!

Vous trouverez aussi:

Topic II : - Le Bal d'Hiver : côté buffet.
Topic III : - Le Bal d'Hiver : côté jardin.

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♫ Thème

Elle paraissait sereine, dans cette salle trop grande pour elle. Jolie poupée de cire, aux grand yeux verts et aux cheveux impeccablement coiffés. Sa robe avait cet aspect virginal qui la caractérisait bien. Elle tombait sur ses mollets et ondoyait doucement dans son sillage, avec ses rubans et ses dentelles d'enfant sage. Blanche. En contraste avec ses yeux et ses cheveux de cette drôle de couleur qui la rendait si reconnaissable malgré sa petite taille. Un loup blanc et vert d'eau achevait sa tenue.
Elle semblait paisible mais au fond de son cœur, elle s'inquiétait. A présent, tout reposerait sur elle. Serait-elle à la hauteur ? Elle l'ignorait. Une annonce avait été faite auprès des étudiants comme des professeurs. C'était officiel à présent. Elle était la directrice. Elle s'efforça de sourire. D'un joli sourire d'oiseau en cage. Oui, directrice, cela sonnait bien... Mais son cœur n'était pas à la fête, malgré la douceur de cette soirée de décembre. Malgré la promesse d'une danse avec l'homme qu'elle aimait en secret.
Elle avait appris ses fiançailles et son monde s'était écroulé. Tout ce qu'elle faisait, tout ce qu'elle espérait... Ils avaient choisi. Et elle avait pleuré, en secret. Parce qu'elle n'aimerait jamais ce gamin qu'on lui collait dans les pattes.

Elle s'était jetée dans le travail à corps perdu. Pour oublier. Pour ne plus penser. Elle était encore fatiguée, blessée tant dans sa chair - par Morwen - que dans son âme - par sa propre famille. Elle espérait être solide, et savait qu'elle l'était, malgré la cicatrice récente sur son abdomen, et celle que cachait ses cheveux, noués de rubans blancs.
Elle souriait, elle saluait ceux qu'elle connaissait. La parade avait été une blessure de plus : il était là, si noble et si droit, dans son uniforme. Et elle l'avait aimé, un peu plus encore, tout en sachant qu'elle n'en avait plus le droit. Poupée passive, qui regardait les décisions se prendre comme dans un rêve éveillé. Il n'y avait bien que sur un champ de bataille ou dans son travail qu'elle avait un peu de contrôle sur les événements.

La pièce se remplissait et elle, attendait près de l'entrée son cavalier. Autant faire bonne figure. Une soirée. Une seule... Il serait un peu à elle.

- Symposium Magarum ♫

"C'est un plaisir de vous revoir, miss O'Cuinn! Félicitation pour votre poste de directrice."

"Je suis navré de ne pas porter de loup, mais j'ai encore de la difficulté avec les frottement sur mes brûlures"

"comment vous portez-vous?"

"Voulez-vous commencer par une danse, ou voulez-vous boire quelque chose? Je peux vous ramener une flûte de champagne si vous le désirez. Je suis content que vous ayez accepté de me pardonner pour la dernière fois, et que vous ayez accepté d'être ma cavalière, vous savez."

♫ Thème

Il était là, finalement, grand et filiforme dans son uniforme noir. Pas le plus beau de tous les hommes présent, le visage mangé par sa terrible cicatrice. Mais à sa vue, son cœur s'accéléra. Elle n'avait pas le droit. Pas le droit de l'aimer, pas quand elle était promise, lorsqu'elle s'était mettre une laisse, une muselière sur un loup : grotesque artifice. Mais la rose pliait, rangeait ses épines barbelées de poisons. Elle capitulait sans un mot, sans une plainte. Seule celle, lancinante, de son cœur alors qu'elle se trouvait face à face avec celui qui hantait son esprit.
Un baiser délicat se posa sur sa main et elle baissa un instant les yeux, une légère rougeur sur les pommettes. Son torse l'élançait terriblement, la laissant blême, affaiblie par la blessure presque mortelle et si récente. Néanmoins, puisque le secret était exigé, elle le conserva, au fond de son âme. Cadenassant ses craintes et douleurs pour lui offrir un sourire élégant.
"Capitaine. C'est un honneur." Elle avait les yeux brillants. Laissez-moi, rien qu'une seule nuit... Une nuit une seule, pour l'aimer de toute mes forces.

Douce, mais si solide. Belle, mais forte comme le roc. Elle ne montrait rien à cette heure, savourant simplement le doux son de violons, l'animation joyeuse qui emplissait les lieux. "Le plaisir est partagé." Dit-elle d'une voix que son affection adoucissait. "Et merci pour mes fonctions. Je m'efforcerais d'être digne de mes prédécesseurs." Ajouta-t-elle avec un peu d'humilité - bien qu'elle pensa en réalité que Liam avait très bien fait de prendre sa retraite car il n'avait pas les épaules pour ce poste. C'était mesquin, aussi ne s'en ouvrait-elle pas.
"Je vais bien, et vous-même ? La parade était magnifique." Dit-elle encore, mentant toujours un peu. Elle n'était pas en forme, Morwen lui avait infligé les plus terribles blessures de sa vie. Le souvenir répugnant de son baiser la hantait et lui causait une blessure supplémentaire : celle de ne plus être aussi pure qu'elle l'aurait souhaité. Souillée, salie et presque brisée, c'était tout de même droite qu'elle se tenait à cette heure, avec son ineffaçable sourire.

La main longue et fine de Fergus se tendit vers elle et elle la prit doucement. Que ses propres doigts lui semblaient courts et gourds en comparaison... Mais elle se contentait de sourire, lointaine, princesse dans sa tour, inaccessible et pourtant tangible en apparence. La main était si chaude, sous sa propre paume et elle préféra répondre doucement, plutôt que de s'abîmer dans ce sentiment si fort : "Ma foi, prenons donc une coupe, nous avons le temps, n'est-ce pas ?" Elle lui sourit. "Et c'est plutôt moi qui devrait vous remercier : j'aurais fait pâle figure en temps que directrice sans cavalier."
Elle espérait lui cacher sa tendre inclinaison, sans savoir qu'un illustre inconnu avait déjà vendu la mèche depuis quelques temps. Et puis danser l'épuiserait inévitablement : la cicatrice était très fraîche et ses mouvements étaient des plus douloureux, même les plus anodins. De plus elle était sujette à de violentes migraines à cause de sa blessure au crâne. Il lui faudrait bien un peu de champagne pour affronter tout cela...

Rakel en robe...:

Elle n'avait pas été dans l'armée suffisamment longtemps pour voir restaurer la Grande Parade Draconique et y participer en tant que lieutenant de son escadron. Sa gorge s'était serrée en voyant ses frères et soeurs d'armes défiler devant elle dans les rues de Laragon. Parfois elle adressait un clin d'oeil ou un signe de la main à une ancienne connaissance. Son sang n'avait fait qu'un tour lorsqu'elle avait vu sa soeur jumelle, Erika, et avait espéré qu'elle ne la voit pas. Elle espérait aussi qu'Erika ne se montrerait pas au bal au bras d'un cavalier, car Rakel ne savait pas comment elle réagirait.

Après la parade, Rakel s'était rendue dans ses appartements pour y revêtir la robe que sa mère lui avait envoyée la semaine passée. Elle était faite de la même matière que sa combinaison et couvrait presque en totalité son corps, la protégeant des contacts physiques avec ses collègues et ses élèves. Elle n'avait pas le sourire ce soir et en ignorait la raison exacte. Est-ce parce qu'un homme l'avait invité ? Shaem Nazarian était pourtant un jeune homme bien sous tout rapport, respectueux et galant, charmant aussi, mais cela n'avait aucun impact sur Rakel. Elle avait accepté son invitation sachant que Shaem n'outrepasserait pas la bienséance et se comporterait en gentilhomme. Après tout, il avait côtoyant une grande famille et avait reçu une éducation en ce sens. Grâce à cette robe noire et blanche faite de ce tissu léger qui la protégeait, elle pourrait danser au bras de son cavalier sans paraître hautaine ni malpolie en l'éconduisant, mais elle était tiraillée cependant. Si elle avait envie de sentir des mains sur ses hanches, ou sa joue, ou ses bras, elle le redoutait également, effrayée par la douleur que cela pourrait lui provoquer.

Elle prit une profonde inspiration, posa délicatement ses lunettes sur son nez, attrapa son bouquet dans la main droite et sortie de sa chambre pour se diriger vers la salle de bal où elle devait retrouver Shaem. Elle accrocha son éternel sourire bienveillant sur ses lèvres et s'avança vers lui, en admirant les splendides toilettes des autres femmes et jeunes filles de la soirée. Elle adressa un hochement de tête à la nouvelle directrice et se tourna vers Shaem.

-Bonsoir, Shaem. Vous êtes élégant, félicitations. Je vous remercie de m'avoir invitée pour cette occasion. J'avoue ne pas savoir avec qui j'aurai pu y aller autrement. Mais je dois vous avouer ne pas savoir danser. Je ferai une bien piètre cavalière, j'en ai peur.

Rakel continua de sourire, mais son visage s'empourpra légèrement, comme la honte s'emparait d'elle avec cet aveux. Quelle sotte ! Elle aurait dû le prévenir bien avant de cela pour ne pas qu'il se ridiculise plus devant toute l'académie !

Shaem avait passé une partie de l’après-midi à observer de loin la Grande Parade Dragonique aux côtés d’Arrad. Cela ne leur avait pas forcément rappelé de bons souvenirs, mais ils ne gardaient pas non plus une rancœur tenace contre l’Armée. Ce mode de vie n’était tout simplement pas fait pour eux, pas avec le caractère qu’ils avaient, pas avec le passé de Shaem.

Puis ils étaient rentrés à l’Académie ou tout du moins Shaem était rentré. Arrad en avait profité pour prendre son tour de chasse … devoir qu’il avait hérité à la suite du conseil de discipline. S’il avait légèrement grogné, il se sentait assez coupable et bête pour ce qu’il avait fait, qu’il s’était plié à l’exercice sans trop rechigner. Et puis avec son caractère, il était souvent en vadrouille autour de l’île lorsqu’ils n’avaient pas à donner de cours, alors ça ne changeait pas trop ses habitudes. Il devait juste faire la maman oiseau et venir régulièrement nourrir ses « oisillons » soit les dragons trop malades ou pas encore assez développés pour chasser par eux-mêmes. Cela amusait bien Shaem.

Une fois dans ses appartements, Shaem avait donc entrepris de changer de tenue. Il avait hésité à porter la tunique de fête de Narthan, mais même s’il était fier de ses origines qu’il connaissait assez peu au final, il avait finalement opté pour un costume plus sobre, plus classique. Il n’avait pas envie d’attirer l’attention. Il avait ôté ses anneaux d’or pour l’occasion et ses cheveux étaient retenus en une queue de cheval basse, ainsi il ne devrait pas faire honte à sa cavalière. Il n’avait conservé que sa chainette et la petite pierre bleue qui pendait au bout, masquée des regards par sa chemise et le foulard qu’il portait.

Il arriva un peu en avance à la salle de bal attendant sagement sa collègue et cavalière à l’entrée de la pièce observant distraitement les personnes déjà présentes. Maelen n’avait pas encore fait son apparition et cela permettait au Saabi de ne pas être déconcentré. Il s’interrogeait sur l’identité de la cavalière de son compagnon et un léger goût amer sembla envahir sa bouche lorsqu’il repensa à la fiancée de ce dernier.
Bien heureusement Rakel arriva à ce moment faisant les pensées pas forcément joyeuses qui cherchaient à s’immiscer dans l’esprit du jeune professeur. Shaem cligna brièvement des yeux avant d’offrir un sourire sincère à sa collègue.

« Bonsoir Rakel, je vous retourne le compliment, cette robe vous va très bien. Et c’est également à moi de vous remercier d’avoir accepté ma proposition »

Politesses d’usage, pourtant particulièrement sincères.
Il ne connaissait pas encore très bien ses collègues et il est heureux que Rakel ait accepté son invitation, il n’avait eu aucune envie de venir seul à ce bal … surtout vu la relation bien particulièrement qu’il entretenait depuis peu avec Maelen.
Son sourire demeura sur ses lèvres lorsqu’il vit ses joues se teinter de rouge sous l’effet de la gêne.

« Ne vous en faites pas, je suis également loin d’être un incroyable danseur. Bien heureusement l’Académie ne recrute pas ses professeurs sur leurs qualités en danse. Nous pouvons essayer d’y aller à notre rythme, j’ai assisté à quelques bals par le passé, je peux essayer de vous guider »

En vivant au service de la famille Ortega, il avait cotoyé la noblesse de près, de très près durant quasiment les vingt premières années de sa vie. S’il avait été chargé surtout de s’occuper de Maelen, il avait toujours participé à l’organisation et au bon déroulement des bals organisés dans la demeure des Ortega. Ce genre d’évènement lui était donc familier, même si c’était la première fois qu’il n’était pas du côté des domestiques.

« On essaye ? Je ne le prendrais pas mal si vous refusez »

Délicatement, sans s’imposer, il lui tendit la main.

La révélation de Shaem eut raison de sa gêne et Rakel partit d'un éclat de rire sincère. Quelques personnes se retournèrent pour sourire à leur tour, sans savoir de quoi riait le professeur, mais rien dans l'attitude de Rakel ni des autres, ne montrait de moquerie. Puis vint le moment où le jeune homme lui tendit une main pour l'inviter à se rendre sur la piste de danse et à échanger quelques pas en rythme avec la musique. Rakel perdit aussitôt rire et sourire pour s'absorber soudainement dans la contemplation de cette main qu'elle craignait tout à coup. Elle releva un instant les yeux vers Shaem et rencontra son regard doré. Il était charmant, galant et ne la pressait pas, pourtant, elle se sentait comme tiraillée entre deux émotions. Elle avait affronté des ennemis redoutables, elle avait été blessée pendant des combats interminables, elle avait subi les foudres de ses supérieurs et dû punir ses subalternes, mais jamais elle n'avait ressenti une telle peur. Elle déglutit bruyamment et avança une main hésitante vers celle de Shaem. Elle portait de gants noirs qui complétaient sa robe, si bien qu'aucune parcelle de peau nue ne pouvait entrer en contact avec celle du jeune homme, si ce n'est son décolleté outrancier - mais il n'y avait aucune raison pour qu'il la touche!- et son visage, et là encore, elle pouvait esquiver "l'attaque".

Elle prit alors une profonde inspiration et posa finalement ses doigts gantée sur ceux de Shaem et le suivit sur la piste de danse, se laissant guider, pour une fois. Exceptionnellement, elle ne semblait pas le professeur joyeuse et volontaire, dépassant la trentaine, et sûre d'elle. Non. En cette soirée de fête, Rakel paraissait timide et réservée, perdue dans un monde dont elle ignorait tout ou presque, effrayé par un fait peu connu par ses pairs. Elle ne savait pas encore si elle finirait la soirée ou si elle irait se réfugier dans sa chambre ou dans les bras de Samelrion, à la recherche d'un réconfort qui lui faisait défaut en cet instant.

Maladroitement, elle accepta que Shaem posa ses mains sur ses hanches et dans son dos, et elle hésita encore une fraction de seconde pour poser ses mains sur les épaules de son cavalier. Inconsciemment, elle gardait une distance raisonnable avec le corps de Shaem, comme si elle craignait quelque chose si leurs vêtements avaient le malheur de se toucher.

-Avez-vous assisté à la Parade tout à l'heure ? Ne sont-ils pas beaux nos soldats d'élites, la fine fleur de l'armée territoriale ? J'aurai aimé assisté à un tel évènement lorsque j'étais moi-même dans mon escadron. Non pas pour les honneurs et la gloire, mais c'est toujours agréable de se montrer à la population sous un autre jour que celui de guerrier en pleine action. Et puis cela permet de rencontrer des soldats d'autres escadrons.

La voilà qui recommençait à parler à outrance pour masquer son embarras et sa peur. Son coeur marteler sa poitrine et ses joues rosissaient à vue d'oeil. Elle le sentait et espérait que Shaem ne le prendrait pas pour lui, imaginant que Rakel se sentait fébrile à son contact, alors que c'était tout autre chose.

Dire que Shaem était dans son élément aurait été vite dit, mais il n’était complètement mal à l’aide pour autant. Par rapport à ses expériences passées, il ne se retrouvait pas en « territoire ennemi ». Ici il était libre de ses mouvements, il pouvait faire ce qu’il voulait … ou presque. Il restait un professeur de l’Académie tout ne lui était pas permis, mais il avait toujours bien plus de libertés que par le passé.
Mais il pouvait se baser sur ce qu’il avait vécu, ce qu’il avait vu pour ne pas rester les bras ballants lors de ce genre d’évènements.

Il continua de sourire face au rire de sa cavalière, heureux que cela se passe bien entre eux. Certes il n’était pas là pour la courtiser, mais plutôt en tout bien tout honneur, mais cela ne l’empêchait pas pour autant de vouloir passer un bon moment. Parti sur sa lancée, il lui tendit donc la main, nota sans mal la disparition de son sourire mais ne se formalisa pas pour autant de bref moment qu’il fallut à sa collègue pour saisir sa main.
Il l’attira ensuite doucement sur la piste de danse se glissant sans trop de mal entre les quelques couples qui dansaient déjà. Sans parler, il lui demanda la permission d’aller plus loin, il fallait entendre par là le fait de poser ses mains ailleurs que sur les siennes. Il avait bien noté que sa compagne n’était pas à l’aise avec le contact alors il y allait doucement avançant ses mains sans brusqueries, lui montrant clairement ce qu’il allait faire lui laissant ainsi la possibilité de faire marche arrière. Comme un animal craintif et cette pensée lui tira un petit sourire.

Une main posé dans le dos de la jeune femme, l’autre toujours dans sa main, il se mit doucement à bouger ses pieds et son corps au rythme de la musique. Au départ, ils n’étaient pas vraiment sur le rythme, il y allait plus lentement à la fois pour se remémorer des pas simples, mais également pour laisser le temps à sa partenaire de le suivre. Et puis progressivement une fois qu’il sentait qu’elle avait compris les pas, il accélérait légèrement le rythme pour se caler sur celui de la musique.
Et la situation était loin d’être désagréable puisque Rakel faisait également la conversation lui parlant de la parade de l’après-midi.

« J’y suis passé dans l’après-midi, effectivement c’est un moyen qu’on le voit les escadrons d’élite d’une autre façon. Et puis cela donne une bonne image de l’Académie, après tout tous les soldats sont passés par ici »

Il était un peu moins enthousiaste que sa collègue, mais il ne se montrait pas désagréable pour autant. Après tout, s’il avait une légère rancœur à l’égard de l’armée, il ne pouvait pas blâmer l’ensemble des escadrons. C’était juste lui … et Arrad qui avaient un « problème ».
Ils continuaient à se mouvoir tranquillement sur la piste, lorsqu’il remarqua derrière sa partenaire une chevelure blanche qu’il aurait reconnu entre mille. Son regard fut attiré un instant par cette silhouette si bien habillé et il manqua de replonger bien des années en arrière. Mais il ne se laissa pas happer par ses souvenirs détournant les yeux après avoir vérifié un bref instant l’identité de la personne qui l’accompagnait.

« Ça me parait presque lointain et pourtant ça ne fait que quelques mois que j’ai quitté l’armée pour venir ici. Combien de temps êtes-vous resté dans votre escadron ? »

Naturellement, il continuait leur conversation tout en continuant à danser.
Ainsi sans vraiment que Rakel ne s’en rende compte, elle dansait entre ses bras, elle qui pourtant lui avait certifié ne pas savoir danser.

"Il m'est d'avis qu'ils seront fiers de vous"

"Vous avez de très belles mains, miss O'Cuinn"

"petites et délicates. Je gage qu'elles sont mortelles aussi, loin de moi l'idée de vous complimenter uniquement sur votre féminité, je connais votre réputation."

"Vous auriez trouvé un cavalier sans difficulté, allons"

"juste un verre cependant, je ne supporte absolument pas l'alcool et je ne voudrai pas vous mettre dans l'embarras"

"Tu aurais pu mettre une robe," gromella Ludvig en secouant la tête alors que la femme en face de lui lui lançait un sourire narquois dans son costume blanc, un masque dans une main et un cigare dans l'autre, ses longs cheveux blonds comme les blés flottant derrière elle.

"J'ai déjà mis une robe cette année pour l'anniversaire de ma fille," rétorqua la femme alors qu'autour d'eux des élèves leur jettait des regards curieux.

Elsa Fiersen aurait effectivement pu mettre une robe pour cette soirée officielle et glamour, mais la capitaine des écailles de givres ne se voyait pas faire la belle devant ses hommes et ses futures recrues. Ludvig l'observa un instant avant de soupirer tout en jettant quelques coups d'oeil à l'entrée de la salle, attendant sa cavalière. Il avait mis un de ses plus beau costumes, sa condition noble s'éveillant pour chacun alors que le dos droit et les cheveux soigneusement coiffés il patientait en compagnie de sa soeur. Un masque à la main il avait un maintient quasi parfait, lui l'élève sans doute le plus irrespectueux des cinquièmes années était en cet instant précis l'image parfaite de ce que représentait la noblesse nordheimir.

Ils ne se ressemblaient pas. Il était aussi brun que sa soeur était blonde. Il était aussi légèrement plus grand qu'elle mais leur carrure était quasi semblable. Leur lien de parenté se situait cependant sans hésiter dans leurs yeux bleus qui renvoyaient les mêmes expressions. Elsa était sans doute la seule personne de la famille à ne pas juger Ludvig sur ses choix, ou presque. La dragonnière était la seule alliée du jeune homme alors que tout le monde lui reprochait son lien avec Jabutha. Elle était sans doute aussi une des rares personnes que Ludvig respectait réellement. Alors il profitait de ce bref instant pour pouvoir discuter avec elle qu'il ne voyait quasiment jamais. C'était tellement rare.

Mais rapidement son attention fut reportée sur l'entrée alors qu'il aperçut la troisième année qui devait l'accompagner. Souriant avec politesse, il observa la fulgere regarder autour d'elle et il s'inclina face à sa soeur qui déjà souriait narquoisement à Ludvig.

"Si tu veux bien m'excuser, ma cavalière m'attend,"

"File, bourreau des coeurs," et elle éclata de rire avant d'allumer son cigare.

Ludvig secoua la tête et mis son masque avant de rejoindre Silia. Le pas droit et mesuré il se déplaça avec la prestence nordheimir qu'il avait aquis au cours de toutes ces années à être forcé d'être un noble parfait en société. S'arrêtant devant la jeune femme il fit une révérence parfaite avant de tendre la main vers la jeune femme, un sourire avenant aux lèvres.

"Ma chère, vous êtes ravissante. Permettez moi de vous accompagner en cette soirée de fête," fit-il avec tout le protocole qui était inscrit dans son éducation.

Ludvig avait eu plusieurs demande ces derniers jours mais Silia avait été plus rapide que les autres. Autant il aurait pu faire son choix mais il ne s'était pas pris la tête, il ne voyait pas l'interêt, ne s'était même pas posé de questions. Silia avait été la première à lui demander et il avait accepté. Il n'était pas déçu cela dit, la jeune femme était charmante et il était quelque part ravi d'avoir une partenaire qu'il ne connaissait pas, il aimait bien découvrir les gens. Ils ne savait pas si comme beaucoup elle en avait après son nom mais ça n'avait pas d'interêt à ses yeux, il ne cherchait personne et n'avait envie d'être avec personne.

Une Robe longue, en V, Prune. Pleine de voilage… Depuis quand elle n’avait pas mit une robe Aerienne ? Depuis quand elle n’avait pas participé à une tel réception ? Un bal… Le dernier auquel elle avait participé était au bras de Nathanael, souriant alors qu’on la présentait comme la favorite du jeune noble et la pupille de Castellanos. Doux miroir, si ils s’avaient qu’a ce moment là elle n’était qu’une simple servante. une servante élevé comme une noble.  Si elle savait qu’elle était elle même noble Narth, Silia ne s’en remettrait certainement pas.

Enfin. Elle avait coiffé sa longue chevelure en queue de cheval retombaient en cascade dans son dos. Maquillage léger et robe habillé. Que demander de mieux ? La paire de Talons peut être ? Haut sans l’être.

Prête, elle avait souhaité une bonne nuit à Indra. Espérant un début de réponse… Elle eu un grognement. Quel enfant, vraiment et il dit avoir plus de 400 ans…
Silia avait quitté la chambre quelle partageait avec Estefania et Anthéa, descendant pour prendre le chemin de la salle de réception elle traversait les couloirs et les cours.
Puis entrait finalement. Droite. Gracieuse, son masque à la main elle regardait la foule avant de le passer sur son nez, celui ci ne cachant que ses yeux. Prune à plume, comme sa tenue.

Elle vit ses deux protégé auprès du buffet, d’autre de ses camarades? Nath n’étaispt pas encore arrivé elle soupirait doucement. La semaine de séparation étant terminé elle pensait bien retrouver son koala à un moment ou un autre. Un grand enfant aussi.
Son attention fut finalement capté par son cavalier. Droite et fière, son sourire se fit tout de même doux et tendre alors qu’elle lui rendait sa révérence. Ludwig Brax, son cavalier, un jeune homme charmant que beaucoup lui enviait.
Posant doucement sa main sur la sienne en signe d’acceptation, elle vint à prendre la parole.

- Vous êtes vous aussi tout à fait Charmant. Je vous remercie d’avoir accepté mon invitation, j’espère que nous passerons une bonne soirée.

Oh oui elle espérait de tout coeur passer une bonne soirée avec cet inconnu, apprendre à le connaitre, le découvrir, s’en faire une idée et qui sait ? Peut être un ami.
Sourire toujours pendu à ses lèvres. Veritable et toujours aussi doux, elle regardait finalement autour d’elle.

- Que souhaitez vous faire ?

~Thème~

Le cœur de Raphaël battait la chamade. Il attendait Nathanaël près de la salle du bal. Il avait accepté de l'accompagner, d'être son cavalier, même s'il s'était montré hésitant quant à danser lors du bal. Alors, pour tenter de le faire craquer, le jeune ventus avait fait le maximum! Il avait opté pour une robe style antique de couleur crème, largement échancrée tout en restant raisonnable. Après tout, il n'avait pas non plus une énorme poitrine, mais ça suffirait Du moins, il l'espérait.

Il avait aussi attachés ses cheveux en demi-queue à l'aide d'une broche que sa mère lui avait offerte, dégageant ainsi son visage et sa gorge blanche. La robe était également fendue à mi-cuisse et permettait de laisser paraître sa jambe joliment galbée, tout en restant parfaitement décente. Des sandales ocre terminaient la tenue ainsi qu'un pendentif doré en forme d'ailes, tombant exactement entre ses deux petits seins.

Oui, il était satisfait de son apparence, et pourquoi ne le serait-il pas? Sans oublier que, grâce à sa mère, il savait plutôt bien danser, même si il avait rarement eu l'occasion de pratiquer cet art. Il s'était entrainé, en secret.

C'est donc ainsi qu'il l'attendait, près des portes de la salle où le bal avait lieu, saluant les visages qu'il connaissait ou reconnaissait, le sourire aux lèvres.

♫ Thème

La salle se remplissait, entre les élèves et le corps enseignant et Bryne salua quelques connaissances et collègues, s'asseyant un instant sur la chaise tendue par Fergus, le regardant partir pour récupérer une coupe de champagne. S'asseoir un instant lui fit du bien, plus que ce qu'elle voulait le montrer. La présence de Fergus, son contact et son état de santé se combinait pour l'affaiblir peu à peu. Elle ferma un instant les yeux, lasse déjà, se laissant bercer par la musique. Les compliments de Fergus lui causaient une drôle d'ivresse et elle regarda un instant ses mains. Mortelles, oui, et rougie par le sang. Un instant, sous la peau de sa paume, la chair se distendit légèrement, sous l'influence de ses ronces, sans pour autant percer la chair. Elle leur sourit. Oui, elles étaient là, comme une entité à part, familières, une présence étrange, à la fois terriblement alien et pourtant comme une part d'elle-même.
Refermant ses doigts, elle les reposa sagement dans son giron, attendant son cavalier qui ne tarda pas à revenir. Fergus était plus bavard qu'elle et elle prit doucement la coupe pour en boire une petite gorgée après l'avoir remercié. Elle avait la gorge sêche de la nervosité de sa compagnie.

Étouffant un petit rire quand il lui dit ne pas tenir l'alcool, elle le fixa un instant avec tendresse, ajoutant sur une note plus taquine "Attention, Capitaine, je pourrais vous faire boire, en détenant une information aussi stratégique..." Ce n'était qu'une petite boutade gentillette. Elle se releva, son visage trahissant l'espace d'un instant la violente douleur que ce geste lui occasionnait, mais ce fut aussi bref qu'un battement de cils : Bryne savait contenir ses émotions et cacha tout derrière son joli sourire mondain. Elle appréciait de voir ses élèves et ses collègues se détendre un peu, au bras de leur cavalier et elle regarda un instant Rakel tournoyer avec Shaem. Drôle de duo, mais c'était plutôt agréable.
"J'aime cette tradition du bal d'Hiver..." Fit-elle, songeuse. "Dans ma famille, il y avait le bal de Printemps, celui de Keven. Toute la cour était conviée au palais. C'était... somptueux..." Doux souvenir, elle qui n'avait jamais pourtant pris de cavalier : car son destin avait été d'être dévouée à l'Unique, puis ensuite de devenir dragonnière. Une femme de son rang avait toujours été coupée des autres.
Elle n'en dit rien, conservant son sourire et ses mystères.
Elle aperçut brièvement, du coin de l’œil, les cheveux bicolores de Sloann, avant de le perdre de vue. Son cousin était pourtant venu au bal et cela la fit sourire avec plus de tendresse pour cet enfant qu'elle ne voulait l'avouer. C'était une bonne chose : un jour, ce serait aussi sur ses épaules que reposeraient leur lignée.

"Ne croyez pas que j'aurais pris un cavalier. Je n'en ai jamais pris lors du bal de Printemps. Je devais être vouée à l'Unique et passer une vie de prières et de méditations. Le sort m'a faite dragonnière et a permis de me faire l'immense honneur de restaurer la grandeur déchue de ma famille. Ainsi les bals me furent fermés pour mes entraînements martiaux. Il n'y a qu'à Lindorm, qu'une fois, une seule, un bal de Noël fut donné et que j'ai eu la sottise de vouloir prendre un cavalier. Hagen - mon dragon - a su me rappeler mes obligations. Les frivolités ne devraient jamais primer sur le reste."
Il était rare qu'elle parle d'elle. Personne ne la connaissait vraiment en dehors de Céleste et pour cause : jamais elle ne parlait d'elle. Mais cet homme... C'était son cœur qui l'avait choisi. Et au fond d'elle, elle voulait le connaître, être proche de lui. C'était un peu vain : dans trois ans, elle serait mariée à ce gamin. Elle lui donnerait des enfants, puisque c'était ce que l'on attendait d'elle. Mais c'était Fergus qu'elle aurait voulu dans ce rôle.

Buvant à petites gorgées, l'amertume du champagne répondait à celle de son âme. Cependant, elle voulait que cette soirée soit la leur. La seule qu'elle aurait jamais.
"Alors, si vous ne m'aviez invitée, je n'aurais pas pris de cavalier." Dit-elle finalement, en détournant les yeux, rougissante, cachant sa gêne derrière son verre. Ce grand nigaud allait-il un jour comprendre qu'il était spécial ? Il ne valait pourtant mieux pas.

La Parade avait été un véritable succès. Tous avaient revêtu avec fierté leur uniformes et avait défilé avec honneur, le menton droit et révélé. Elle avait marché derrière Le Capitaine Mac Lochlain, Ahimanu sur son épaule le nez au vent. Mais les festivités n’étaient pas encore terminées, Lindorm ouvrait ses portes pour le magnifique bal d’hiver et l’idée de retourner à l’école mettait Moïra dans une joie sans pareil.
Elle avait proposé à Fenrisulf d’être son cavalier et avait hâte de le présenter à Shaem. Elle mourait d’envie de se jeter dans ses bras et de danser avec lui pour se rappeler de bons souvenirs, puis de passer le reste du bal dans les bras de son petit ami à savourer la musique et lui raconter des tonnes d’anecdotes sur son passage entre ces murs.

Moïra avait prit rapidement une douche dans l’appartement de ses parents avant d’enfiler une robe qu’elle avait acheté exprès pour l’occasion. C’était une robe bustier d’un vert pâle, qui découvrait sa généreuse poitrine sans vulgarité aucune. Un joli ruban blanc était nouer dans le corset du dos, et le tissus descendait dans de légères cascades jusqu’à masquer ses pieds. Attachant ses cheveux dans un chignon un peu flou, elle y accrocha des fleurs blanches et vertes qu'Ahimanu avait été lui cueillir et passa le collier de sa mère autour de son cou. Légèrement maquillé, elle ajusta les derniers détails et s’engouffra dans Lindorm prête à vivre un rêve.
Pénétrant dans la salle de bal en tenant sa robe avec ses mains, elle sourit à quelques personnes et reconnu quelques collègues, des membres de son escadron qui dansaient déjà et entrevit Shaem danser avec une ravissante jeune femme.
Le saluant de la main avec discrétion, elle prit une coupe de champagne et fit quelques mètres avant d’apercevoir le Capitaine Fergus. Inspirant profondément, elle s’avança essayant d’être un peu gracieuse malgré son manque d’habitude. Prenant une coupe de champagne, elle porta le délicieux nectar à sa bouche et sourit en poussant un petit soupir de plaisir.

S’approchant de Fergus, elle lui fit un grand sourire et le salua la main sur le front malgré sa tenue.

« Bonsoir Capitaine ! Vous êtes très élégant ainsi habillé. »Riant avec sincérité et tendresse, elle posa son regard ambré sur sa cavalière et reconnut Brynn. « Miss O’Cuinn, félicitation pour votre nouveau poste… » S’inclinant légèrement, elle détourna les yeux pour voir si son cavalier arrivait, avant que son regard se perde sur les grandes fenêtres qui donnaient sur les jardins. Cela lui rappelait tant de souvenirs.

« Lindorm me manque un peu parfois… » Avoua t-elle en poussant un léger soupire. Portant avec douceur sa coupe à ses lèvres, elle fixa le couple et s’empourpra un peu en rajoutant avec empressement. « Je suis désolée, je vous ai interrompu, je passais juste vous dire bonsoir ! » Le rouge un peu aux joues, elle fit une petite moue embarrassée et surveilla de loin les membres de son escadron, veillant à ce qu’ils ne se fassent pas remarquer.

La main de Silia se posa délicatement et avec une retenue pleine d'éducation dans la sienne. Ludvig la tint sans serrer souriant avec politesse à la jeune femme qui se montrait des plus courtoises. Il ne la connaissait pas, il ne savait pas d'où elle venait non plus. Mais ses manières n'étaient pas celles d'une roturière. Elle portait robe de style aérien des plus élégante aux couleurs chaudes et douces à la fois... Ludvig se sentait comblé d'avoir une partenaire aussi belle. Se tournant il aperçut rapidement sa soeur lui faire un clin d'oeil avant de retourner discuter avec les personnes présentes, le délégué fronça ses sourcils cachés par son masque mais ne départit pas de sa droiture. Il reposa attention sur sa cavalière et sourit à nouveau.

"C'est un honneur que de vous accompagner," fit-il d'une voix calme et posée.

Il n'aimait pas jouer au noble en règle général. Il n'aimait pas le protocol et rester à ne rien faire en faisant semblant de s'amuser. Mais ce soir il faisait un effort. Parce qu'il ne voulait pas gacher la soirée de Silia. Alors il se conduisait comme un parfait gentleman. S'il voulait apprendre à la connaître il devait au moins commencer par faire honneur à sa toilette. Sa voix était aussi douce que son sourire alors qu'elle regardait la salle. Il lui renvoya son sourire et se détâcha un instant avant de faire une nouvelle révérence.

"Me feriez vous l'honneur de m'accorder une danse?" demanda-t-il en tendant à nouveau sa main pour inviter la jeune femme. "A moins que vous ne préféreriez vous restaurer auparavant," proposa-t-il, cherchant à ne pas la forcer.

Il était plutôt du genre à rire et à prendre les devants mais il voulait bien faire ce soir. Au moins jusqu'à ce qu'il connaisse un peu plus Silia.

Thème

Lysias arriva enfin dans la salle de bal. Il était, certes fatigué de son voyage et venait tout juste d'arriver à l'Académie, mais heureux d'être là. A peine avait-il croisé le concierge, qui lui présenta son bureau et la salle des professeurs. Tout le monde étant préoccupé par le bal, il avait eu tout le loisir de se trouver un logement en ville et d'arriver à temps pour les festivités. Non pas que ses festivités ne lui soient indispensables, il voulait simplement se détendre après un voyage long et fatiguant, mais aussi la voir. Sa nouvelle vie pouvait commencer. Voilà cinq ans qu'il n'était pas revenu dans ce lieu. L'endroit lui était encore familier, les personnes qui s'y trouvaient pas du tout. C'est comme s'il avait changé de monde en gardant le décor.
Aujourd'hui il était professeur, mais ne savait pas où se placer.

Pour cette soirée, il était venu habiller de noir comme à son habitude ; il était vêtu d'un costume parfaitement ajusté et chaussé de botte marron, qui n'étaient pas sans rappeler la couleur de sa ceinture bouclée d'argent. Dans sa main, il tenait ses gants blancs qu'il tordait nerveusement.
Il regardait tout autour de lui, sans bouger de l'entrer où il était resté debout. Regardant la foule se mêler et se défaire dans un cycle ininterrompue de danses de flatteries et d'interminables conversations sans réel but.

Il remarqua, au loin, la nouvelle directrice qui se trouvait en charmante compagnie d'après ce qu'il pu observer. Par politesse, il se dit qu'il n'allait pas s'imposer.
De nombreux élèves flânaient et dansaient, parfois s’arrêtant pour le regarder avec un drôle d'air.

Soudain, il eut une révélation : DANSER ! Mais oui, c'est un bal et le voilà arriver seul, sans cavalière pour le moment. Il ne pouvait pas danser avec lui-même, malgré qu'il puisse effectivement le faire, cela aurait été une image bien pitoyable ; et il se serait fait remarquer pour rien. Il devait maintenant attendre, peut être viendrait-elle.

Il se mit alors à marcher, sur le bord de la salle, longeant doucement les murs et scrutant un à un les personnes présentes afin de déterminer qui ils pouvaient être. Ce n'était pas très amusant, mais ça lui occupait l'esprit. Il reconnut quelques hommes en tenue de parade militaire qui avaient partagé sa promotion et quelques autres dignitaires de la cité.

Il se retrouva alors, près d'une table avec des chaises, en arrière de la piste. Il décida de s’asseoir et de repenser aux quartes dernières années qui venaient de passer. Il n'en avait jamais eu le temps. Il sombra alors dans ses pensées, délaissant le bal et ses danseurs.

Perchée sur Ragnar je défilais fièrement sur ma monture aussi blanche que les beaux matins brumeux à Nordheim. Devant moi le Capitaine de la garde des écailles de givre menait le pas. A ma gauche, le second lieutenant de notre escadront. Comme toujours la parade était magesteuse, le temps était même idéale pour nous qui venions de ce territoire si froid qu'était Nordheim. Au plus profond de moi, malgré ce moment de fête où les rires, les sourires foissonaient, mon coeur et ma tête était ailleurs. Sagement comme une ravisantepoupée des terres du nord, j'offrais un sourire glacé. Beau sans pour autant d'émotion. Mes grands yeux bleus regardaient fixement un point invisible en face de moi. Je n'avais pas la force de croiser tous ces regards en continuant à garder cette affiche faussement festive. Pour la parade, nous avions revetie notre armure légère. Mes avants-bras et mes tibias étaient donc recouverts d'une légère plaque métalique d'un des plus brillant argent soigneusement poli pour l'occasion. J'avais également eut droit au serre taille bleu nuit qui s'accordait avec ma cape coincé sous mes épaulettes argentées. Gantées, le dos droit, le menton haut, immobile je souriais à une foule dont les visages m'étaient complétement étrangers. Bien loin était la joie et la passion de la première parade ou bien encore le pourquoi je vouais maintenant ma vie à l'armée. Perdue au plus profond de mon être sous une bonne couche épaise de glace.

***********

C'est dans une toute autre tenue que je me présentais par la suite au bal donné à l'occasion de cet evenement si particulier qui célébrait l'arrivait de l'hiver. C'est dans une robe longue, à bustier, légèrement gonflante, d'un bleu ciel presque pastel décoré de petits motifs argentés que je faissais mes premiers pas dans la salle de bal. Pour locasion, j'avais chaussé de petits escarpins d'un blanc brillant. Mes longs cheveux d'un blond presque totalement blanc avaient quelques boucles. A l'arrière de ma tête, un petit chignon joliment décoré de petites fleurs blanches alors que le reste de mes cheveux retombaient sur mon dos nu1. A mon poignet j'avais placé un ruban de soie blanc surplombé d'une fleur d'edelweiss. Il ne me fallait pas plus d'accesoirs que cela pour cette soirée. Comme de nombreuses personnes déjà présentes, je portais un loup joliment décoré. Parsemé de blanc, de bleu clair et de décoration argenté, venant se placarder à mon visage et faisant ainsi disparaitre tout le haut de mon visage sauf la zone la plus fragile, fenêtre de mon âme2. Bien que j'étais plongée dans cette ambiance festive où tous semblaient se réjouir de la danse, du buffet ou bien encore des plaisants jardins, mon coeur se serrait si fort que j'avais la nette impression qu'il était en train de disparaître pour laisser une cage thoracique entièrement vide. Je songeais à cette fameuse missive qui nous avait livrée le portrait de Neal. Moi qui le pensais mort, attaché dans un coin en train de croupir dans l'ombre, je me rendais compte maintenant qu'il était en vie et que jamais, pendant cette longue absence, il avait prit la peine de m'écrire. Qu'il était maintenant devenu un rebelle, alors que notre dernière conversation sur ce sujet était pourtant clair. "Plutôt mourir que de devenir l'un des leurs." On ne pouvait pas faire plus clair, alors pourquoi... Pourquoi était il de l'autre côté. J'aurai préféré le savoir mort.

Dans toute cette frustration et incompréhension, j'en oubliais presque pourquoi j'étais là. Me détendre et m'amuser avec mon cavalier. Profiter de ce bal dignement et rencontrer des bons petits élèves de l'académie. En ce doux soir, mon cavalier n'était autre qu'Ionnan Van Haggen. C'était un homme que j'appréciai malgré le peu de communication dont nous avions fait preuve dans le passé. Nous avions une relation typiquement professionnel, je trouvais d'ailleurs que je n'avais pas pu choisir meilleur cavalier pour ce bal. C'était un homme investie dans son métier et par sa manière d'agir, je trouvais que nous avions certains points communs dans ce domaine. Ragnar n'avait rien dit à son sujet, cela ne semblait pas le déranger ni même l'inquiéter. Oui, Ragnar avait très souvent son mot à dire dans mes décisions, jamais je ne pouvais en prendre une sans son accord. Non pas qu'il me l’interdisait, mais plutôt parce qu'au plus profond de mon âme, une petite voix refusait d'être en paix avant que mes ambitions ne soient partagées. Sans quoi, je pouvais être sûre d'aller mal et de souhaiter le fuir jusqu'à trouver le bon moment pour le dire. Généralement, ce genre d'action attirait plutôt des disputes vigoureuses et je préférais m'en abstenir. Surtout avec lui.

Enfin, j’apercevais mon cavalier dans l'angle de l'entrée. Une profonde respiration pour chasser mes préoccupations du moment, un battement de cils pour tourner la page et voilà, j'étais prête et entièrement à lui pour ce soir, comme une véritable marionnette. Nous allions former à nous deux ce soir le couple le plus discret, j'en étais sûre. Mais pour les quelques curieux et nos supérieurs nous serions au moins bien accompagné et de parfaits figurants.

La parade s’était déroulée dans la joie et la bonne humeur dans l’après-midi, les soldats, lieutenants et autres gradés des différents escadrons d’élite avaient défilé avec fierté aux côtés de leur compagnon couvert d’écailles.
Ionnan, quant à lui, était resté à l’écart, l’armée territoriale n’avait pas à apparaître au cours de cette manifestation. Il était arrivé un peu plus tôt dans la journée … à dos de dragon pour son plus grand malheur. Il n’avait pas eu le choix, il s’agissait du moyen de déplacement le plus rapide entre Nordheim et l’île de Laragon, un membre de l’escadron des Ecailles de givre lui avait donc permis de voyager en sa compagnie sur son dragon. Une véritable épreuve pour Ionnan puisque sa première et dernière expérience de la sorte avait été avec Zachary … et son stupide dragon qui lui avait permis de l’initier douloureusement à la chute libre.
Il était tout de même parvenu à garder le contrôle de son corps, son visage était resté de marbre si ce n’était un léger pli soucieux qui avait persisté entre ses yeux tout au long du trajet, mais il n’avait pas été causant. Mais cela ne changeait pas de ses habitudes.

S’il n’avait pas sa place dans la parade, il ne s’en formalisait pas pour autant. Chaque nation félicitait à sa manière ses soldats et il était bien normal que ce soit les dragonniers, tous issus de la prestigieuse école de Lindorm basé sur cette île, qui soient à l’honneur.
Il avait donc profité à sa manière des festivités, restant légèrement à l’écart des attroupements, gardant son instinct militaire en surveillant les alentours. Mais ce n’était certainement pas aujourd’hui, alors qu’une grande partie des dragonniers des différentes nations était présente sur l’île qu’il risquait d’y avoir du grabuge. Légèrement à l’écart, il évita donc les bains de foule dont il n’était pas fan et gardait également une distance respectable entre lui et les plus ou moins grosses créatures dont il se méfiait instinctivement.

La parade se terminait lorsqu’il prit la direction de l’établissement dans laquelle il passerait la nuit. Il prit quelques instants pour lui avant troquer son uniforme de tous les jours pour un pantalon droit bleu marine, une chemise blanche et sa veste de lieutenant bleu marine également agrémentées de liserés dorés.
Puis il avait pris la direction de l’Académie, puisque c’était bel et bien pour le bal organisé le soir même qu’il avait quitté sa chère nation au climat un peu plus … rude. Ce soir il allait être le cavalier de sa consœur, Nordheim serait dignement représenté durant le bal puisque le lieutenant de l’Escadron des Ecailles de givre, Astrid Horik, serait accompagnée pour l’occasion par le lieutenant de l’Armée territoriale de Nordheim.

Il atteignit l’Académie et plus précisément la salle de bal une petite heure à peine après le début des festivités après s’être préparé pour l’occasion en ayant grillé une cigarette sur le chemin et une seconde avant de pénétrer dans le bâtiment. Il n’était clairement pas fan de ce genre d’évènements, il était plus à l’aise en plein milieu d’un champ de bataille qu’en ses lieux. Mais peu importe, il s’agissait d’une mission, certes un peu particulière, mais d’une mission tout de même et le lieutenant Van Haggen allait se montrer aussi professionnel qu’à son habitude.
Ce fut donc calmement qu’il gagna la salle de bal saluant distraitement un léger signe de tête les personnes qu’il croisait et il s’arrêta quelques instants aux portes de la salle le temps que son regard survole les personnes déjà présentes. Et il se remit en marche lorsqu’il y eut repéré sa cavalière. De sa démarche franche mais fluide, il passa près des danseurs et fut bientôt aux côtés de sa cavalière la saluant une brèche inclinaison en avant en arrivant devant elle.

« Lieutenant Horik. Excusez mon retard »Il se redressa et la regarda comme à son habitude sans sourire, mais pour ceux qui le connaissait on pouvait lire une légère lueur appréciatrice dans son regard. Parce qu’il respectait et appréciait son vis-à-vis « Vous êtes magnifique »

Un compliment qui aurait pu faire rougir bien des filles et des femmes mais qui, prononcé par le froid Ionnan, semblait être une simple politesse. L’homme pensait ce qu’il disait, mais il était vrai qu’il n’avait pas mis beaucoup d’émotions dans son compliment, mais peu importe son consœur commençait à le connaître.
L’ambiance entre eux était froide, sans être désagréable, mais il était vrai que ce couple aux visages figés détonnait un peu parmi les élèves, le personnel et leurs collègues.

« Comment s’est déroulé la parade de cette après-midi ? »

Ionnan n’était pas du genre à parler de la musique, de la décoration et autres banalités du genre. Pourtant il fit en sorte de se prêter … un peu à l’exercice.

Le bal, les élèves n'avaient que ce mot à la bouche depuis quelques temps sans que j'en comprenne la raison. J'avais assez de mal à suivre les cours et fréquenter les autres étudiants, certains se connaissaient depuis longtemps d'autre depuis la rentrée et moi dans ma solitude je rattrapais inlassablement mon retard en thermes d'éducation scolaire. Certes à l'orphelinat les cours étaient assurés par les adultes qui avaient l'habitude de venir nous rendre visite mais chaque fois je fuguai pour échapper à cette corvée. Finalement la vie que j'avais eu m'avait endurci le cœur, tenu aussi froid qe celui d'Irmine et maintenant je savais pourquoi elle m'avait réellement choisi; qui se ressemble s'assemble après tout.

Par curiosité j'avais tout de même voulu voir la parade qui précédait le bal et d'après les rumeurs et racontar des autres apprentis dragonnier, les hauts gradés de chaque pays seraient présent pour l'occasion. Rien que cette nouvelle me rendait anxieuse à l'idée qu'IL serait là après tout ce temps à le chercher dans tout Nordheim en vain... Mais le jour venu, les rues étaient tellement bondées que je renonçai à m'y mêler; après tout peu de chance de le voir et qu'il me voit surtout. Durant toute la parabde j'ai cherché une tenue qui aurait pu convenir sans succès notable, j'irai donc à ce bal, me caler dans un coin discret pour observer et apprendre advienne que pourra.

Une fois dans la salle je constatai que tous les élèves avaient fait un effort vestimentaire et bien pour ma part je n'avais ni de quoi m'habiller dignement ni l'envie et puis cet uniforme de l'académie m'allait très bien et me correspondait en plus d'être confortable. Je reconnus des personnes de premières année qui partageaient certains cours et parmi ce groupe seul le nom d'Estefania était parvenu à mes oreilles; il fallait dire que beaucoup parlaient d'elle. Je me blottis dans un fauteuil, les pieds sur le coussin, les jambes repliées et ma tête caler sur le dossier; je ne souhaitais pas danser et surtout je ne savais pas, le repas je pouvais m'en passer l'endurcissement que je dis subir par la force des chose avait du bon parfois, même voler la vaisselle en argent n'avait plus d'importance puisque je n'avais plus besoin de payer quoi que se soit.

Je m'amusais à compter les personnes comprimées au buffet, les aller et retour d'autres et surtout je fixai chaque nouvelles entrées dans l'immense salle de bal. Enfin les vedettes de cette soirée commençaient leur dehambulement; je devais admettre que leur classe et leurs charmes les rendaient presque irréelle comme les princes charmant dans les contes de fées. J'aperçus la directrice plus étincelante que jamais, elle dégageait une aura très pure et puissante et pour être franche j'en avais peur, accompagnée d'un jeune homme au visage déformé, défiguré par le feu. Quel triste sort peut bien réservé la guerre.

Les professeur aussi se joignirent à la réception, le changement radical entre le quotidien auprès des élèves et une soirée mondaine pouvait surprendre ou choquer. Beaucoup avait leur cavalier ou cavalière qui rendait la soirée plus dynamique mais certains errer à la recherche de quelque chose ou quelqu'un. Parmi ses âmes en peine, un adulte attira ma curiosité; une tenue impeccable, de nombreuses médailles mises en évidence sur une veste d'un bleu profond ornée de dorure mais surtout une couleur de cheveux similaire aux miens. Était-ce une coïncidence? J'avais décidé en mon fort intérieur de surveiller ce curieux militaire afin d'en apprendre plus, d'être sûr de moi avant de déclencher un incident diplomatique sans raison. À part cet individu qui fut rejoint par une femme à l'allure étrange et ornait de papillons; le nouveau professeur dont j'avais surpris la conversation avec le concierge semblait bien seul et ressemblait à une ombre solitaire à se fondre dans le décor, pourtant il avait fait un effort vestimentaire comparé à moi et je devais admettre que le costume lui allait mieux.

Toujours les pieds sur le sofa je me redressai afin que mon menton vienne se poser sur mes genoux, entourant ceux-ci de mes bras. J'avais mon petit cocon de formait, j'en profitai pour tenter de parler a Irmine qui resta muette; de toute façon quand ça la concernait pas directement aucun risque qu'elle daigne m'aider. À présent il me restait plus qu'à attendre que les choses se passe et que la fête soit fini avant de tenter une approche avec qui que ce soit pour tenter de LE trouver. Je murmurai "papa t'es où!" étouffé par mes chaussettes hautes et la musique. Je pis une profonde inspiration avant d'adresser d'un ton qui se voulait amicale mais sonnait détaché:

-"Bonsoir professeur, ce costume vous vas bien"

- A partir d'ici.

"Je vais te montrer..."

"tu n'as qu'à prendre ça pour un jeu. Je ne t'obligerai pas à danser longtemps, promis."

"Tu y vas doucement... c'est facile, regarde, c'est juste cinq pas"

"je te rattraperais au pire, je suis bonne danseuse."

Et merde ! Papa, pourquoi m’as-tu retenu après cette fichue parade ?! Me voilà complètement à la bourre maintenant. Bon, pas que voir Yu-Jin ne m’a pas fait plaisir…et voir Euryale aussi est un plaisir. Mais me voilà complètement en retard pour trouver ma chère petite amie, et tenir ma promesse de passer la soirée de ce bal en sa compagnie.
Rajustant ma tenue militaire, le fait d’être un homme faisait que, au moins, je n’avais pas à chercher midi à quatorze heures pour me fringuer. Mais à chaque fois que mon regard se porte sur mes médailles, qui définissent clairement mon rang de Capitaine, j’ai des souvenirs maussades et l’envie de me bourrer la tronche. Car je ne revois que des flashs de morts, des souvenirs de violence et de sang. Des tueries…j’en suis pathétique finalement.

Me donnant des tapes au visage, avec de l’eau fraîche je finissais donc de me préparer. Ayant emprunté sa chambre d’hôtel à mon paternel. Il n’irait pas au bal, lui…Même si je me demande pourquoi. Veut-il éviter de croiser Mi-Cha ? Ou ne pas penser au fait que Loreleï n’étudie pas dans cette académie ? Je ne saurais trop le dire.
En tout cas, ma tenue ajustée, je passais devant un miroir non sans soupirer. Ma cicatrice était clairement visible dans cette tenue, et mes cheveux légèrement en arrière laisser clairement voir mon front. Mais, qu’importe, un petit sourire naquit sur mes lèvres alors que je me rendais sur le chemin pour retrouver Moïra. Non sans embarquer un petit paquet, celui du cadeau que j’ai acheté ce fameux jour ; jour où j’ai revu Xia He. Non, ne pas repenser à ça maintenant…

Dévoilant mon invitation, je pénétrais la salle de bal. Un regard d’horizon me permis d’apercevoir quelques Jung. Et j’en profitais pour saluer d’un geste Mi-Cha, encore sur la véranda…même s’il s’en allait dans les jardins.
C’est alors que je vis ma cavalière. Un léger sourire aux lèvres, je me dirigeais vers elle. Hum…Un homme brûlé au visage, cela doit être le Capitaine dont elle m’a parlé. Et la femme…celle présenté comme la Nouvelle Directrice lors de la parade. Arrivé prés du trio, je laissais glisser ma main sur le tour de taille de Moïra, avant de les saluer.

« Madame la directrice, Capitaine Mac Lochlainn. »

Il faut dire que Moïra m’a bien parlé de lui donc, je ne risque pas d’oublier son nom. En tout cas, faisant signe vers ma personne, je me présentais avant de poursuivre :

« Capitaine Heirleif, de l’armée territorial du Lostrego. Je vous prie de m’excuser pour cette intrusion, mais je cherchais ma cavalière. »

J’avais un très léger sourire aux lèvres, et un ton cordial. Pourtant, au fond, je sentais une pointe de gêne à l’égard du brûlé. Probablement car Moïra m’avait avoué l’avoir aimer d’une certaine façon…Serais-je jaloux ? Je pense, oui. Après tout, nous avons le même grade si ce n’est qu’il est de « l’élite »…et nous sommes tous les deux brûlés au visage. Je peux me questionner parfois, non ?
Embrassant chastement Moïra dans la nuque, je lui murmurais à l’oreille :

« Pardon pour le retard, mon père m’a un peu retenu…Tu es splendide. »

Mon attention revint enfin aux deux autres personnes, et plus seulement à Moïra, même si j’avoue garder un certain retrait. Ignorant totalement de ce dont-ils pouvaient parler avant mon arrivé.

Lysias rêvassait doucement dans sur sa chaise, isolé de l'agitation. Il repensait aux années qui venait de s'écouler. Voilant quatre ans qu'il avait quittés les escadrons d'élite et qu'il avait entrepris son tour du monde. Les milles feu scintillant des ciels du monde lui emplissait la tête.
Comme un rêve qui s'échappe au réveil, ces images disparurent peu à peu quand il s'aperçut qu’une jeune fille ; très certainement étudiante à l'Académie au vu de sa tenu ; venait de lui parler.
Elle le fixait, assise sur un sofa non loin de lui. Recroquevillée sur elle même, tenant ses jambes avec ses deux bras.

Il eut une seconde d'hésitation. Aucun élèves ne savaient qu'il était professeur. Il lui répondit avec douceur, encore tout perdu d'avoir été tiré de si jolis souvenirs.

« Je vous remercie. Cela est très aimable de votre part. Je ne peux que vous retourner le compliment. »

Il ne se sentait pas trop à son aise, dans ces balbutiements d’enseignant. Comment devait il réagir face à cette élève, elle qui avait commencé une conversation.
Il la regarda quelques instants, sans parler.

« Je me présente, je suis Monsieur Eolis, votre professeur de Géopolitique Globale. »

En prononçant ces mots, il eut un léger sourire. Si Ourianis avait été présent a coté de lui, au lieu de vaguer dans les alentours, il lui aurait sûrement suggérer le fait qu'il avait été trop solennel et certainement prétentieux dans sa manière de parler.

« Belle soirée, n'est pas ? Vous avez ici réunit les plus hauts dignitaires d'états et tête pensantes, ainsi que nombreux valeureux militaires. »

Il fit une pause, comme repris par un ancien souvenir, plus ou moins agréable, de son année de service dans les escadrons d'élites. Il lança un regard autour de lui. Rien n'avait changé et tout continuait de tourner à l'infini. Il se leva et se dirigea vers la jeune femme.

« Je suis désolé, je vous ennuis très certainement avec ces quelques histoires. Il y a certainement mieux à faire pour vous que de parler à un professeur. N'avez vous un cavalier qui devrait vous emmener danser ? Ce bal est également fait pour les élèves, pour qu'ils se détendent. »

L'étudiante le regardait avec de grands yeux. Il avait l'impression que leurs bleus lui traversait l'âme et lui figeait le sang. Sur cette impression étrange, il détourna le regard et eu un léger frisson.
Il ne savait plus quoi faire. Il ne pouvait décemment s’asseoir et discuter avec une élève comme si de rien n'était. Cela pourrait paraître assez inattendu de la part d'un professeur.
D'un autre coté, il ne connaissait personne et cette jeune femme était la seule qui l'avait remarqué ; du moins, dénier lui adresser la parole, si ce n'est que par politesse.

Il se trouvait donc là. Debout devant cette piste de danse. Arrivé du jour, il ne connaissait personne et ne reconnaissait finalement rien. Il avait vaguement distingué quelques visages familiers mais personne avec lesquelles il avait partagé des bons et heureux moments.
Ce long voyage l'avait coupé radicalement de son ancienne vie, mais lui en avait tellement appris que se poste lui était finalement destiné.
L'étudiante ne pouvait deviner que Lysias n'avait pas réellement quitté ses habits d'étudiants depuis son départ ; et que c'est pour cela qu'il se sentait mal à l'aise. Lui, qui pourtant était un bon orateur et n'avait aucun mal à parler avec justesse et ironie s'il le fallait, tout en restant d'une extrême politesse et délicatesse dans ses propos.

Il se retourna de nouveau, ayant repris pleinement ses esprits. Il s’aperçut que la jeune fille n'avait absolument pas bougée et qu'elle le fixait toujours. Il ne savait si cela devait l'inquiéter ou lui faire peur. Il la questionna alors, pour essayer de débloquer le situation.

« Mademoiselle, puis-je vous demander, si cela n'est pas trop impoli, qui vous êtes et ce que vous faites à l'Académie ? »

Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il avait les doigts gourds. Il tremblait, il se sentait au bord de l'asphyxie.Il avait peur. Il avait juste envie de rester en position fœtale sur son lit et ne plus quitter sa chambre pendant les prochains siècles à venir. En se faisant oublier. Ce n'était pas bon..pas bon du tout même. Au nom de Cyanée, comment avait-il réussi à se mettre dans cette panade monumentale ? Parce qu'il n'avait aucune volonté, voilà pourquoi. Certes Nathanael avait su qu'il se devait d'être présent au Bal d'Hiver en tant que délégué, il avait su qu'il ne pouvait pas décemment y aller seul, mais là..il n'avait pas prévu ce qui allait se passer.
Seulement voilà, Raphaël était venu vers lui et lui avait demandé d'être son cavalier ; il n'avait simplement pas pu résister à ses grands yeux bleus, à son sourire et à Raphaël d'une façon générale et avait accepté.

Un comble.
D'accord Raphaël pouvait très bien passer pour une fille mais Nathanael savait très bien qu'il se considérait comme garçon.
Alors pourquoi ?
Parce que sa douce inclination à l'égard du jeune hermaphrodite avait parlé avant son cerveau, voilà tout. Il avait littéralement été pris par les sentiments. Il avait cependant réussi à faire comprendre qu'il n'était pas spécialement à l'aise à l'idée de danser en public. Non pas qu'il ne sût pas comment faire, bien au contraire, le délégué Ventus était même bon danseur, habitué des bals qu'il était. Mais simplement, voilà. Danser avec un autre garçon en public, ça le terrifiait. Il assumait son ascendance noble, l'éducation qu'il avait reçue, avait même cessé de vouloir se dissimuler ainsi parce que de toute manière, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure, mais son attirance pour les hommes..il l'assumait moins. Beaucoup moins. Voire pas du tout.

Il était fichu.
Définitivement fichu.

*Arrête, le gourmanda mentalement Calliope, visiblement excédée. Ca ne sert à rien de te plaindre après coup ! Assume un peu tes actes, pour une fois. Tu voulais devenir fort, et bien, tu ne le seras jamais si tu n'as même pas le courage d'assumer tes responsabilités. Alors tu vas me faire le plaisir de terminer de te préparer et d'aller retrouver Raphaël. *
*Call-
*-SILENCE ! Tu t'es mis toi-même dans cette situation, tu as initié un rapprochement. Tu devais t'attendre à ce quelque chose de ce type arrive. D'autant plus que tu es loin d'être indifférent à lui, ça me crève les yeux. ALORS ASSUME ET BOUGE-TOI ! JE T'INTERDIS DE LUI POSER UN LAPIN ! »

La conversation s'arrêta là, comme si un couperet était tombé pour en couper le fil. C'était la première fois que Nathanael l'entendait autant s'énerver. La filiation avec Indra, son colérique jumeau, était, comment dire...indéniable..en ces circonstances. Autant parfois il en avait douté, autant là..le doute n'était plus possible.
Calliope avait réussi à le faire culpabiliser maintenant..Il avait en tête l'image de Raphaël, l'attendant tristement jusqu'à la fin du bal, malheureux.. Et cette image lui brisait le cœur. Non, il ne pouvait pas le laisser comme ça.
Et tant pis pour ses frayeurs ? Peut-être.

Il était un homme, et il allait assumer ses responsabilités.

Une heure plus tard, il était prêt. Habillé de façon plus recherchée et élégante qu'il ne l'avait été ces trois dernières années, portant une tenue qu'il n'imaginait plus porter avant..longtemps. Une tenue de noble aérien. Il ne pouvait plus échapper à son passé, plus maintenant, alors il embrassait complètement sa position. Des hautes bottes brunes, un pantalon bleu clair, un gilet bleu foncé et une veste d'un ton plus sombre, ornée d'un liseré doré et aux manches bordées de dentelle. Une cravate et des gants blancs complétait le tout. Enfin, il avait complètement changé de coiffure pour une espèce de chignon dégageant son visage – coiffure conseillée, voire prescrite par sa mère dès que ses cheveux avaient commencé à devenir longs. Il se contentait simplement de garder ses lunettes : car sans elles impossible de voir, et la dernière chose qu'il voulait était de finir par terre après avoir trébuché ou pire d'écraser les pieds de Raphaël. Certainement pas.

Oui, on pouvait dire qu'il sortait le grand jeu ce soir-là. Mais pourquoi ne l'aurait-il pas fait ? Il s'agissait d'un bal, un événement officiel. Il ne pouvait pas se permettre de venir en tenue de tous les jours. Il cherchait à être élégant sans en faire des tonnes bien sûr. D'où l'absence de broderies et autres motifs. Sa tenue, comparée aux normes d'Aeria, était même plutôt simple.
Et peut-être qu'il voulait plaire à Raphaël, aussi ? Très certainement, même.

Il marchait d'un pas assuré parmi la foule des élèves se dirigeant vers la salle de bal. Toujours droit et digne.

Mais lorsqu'il arriva à l'entrée de la salle de bal et vit Raphaël, il s'arrêta, son cœur manquant un battement. La bouche légèrement entrouverte et les yeux écarquillés. Oh Cyanée.

Trois petits pas et il était face à son cavalier, à peu près à une trentaine de centimètres l'un de l'autre.

« Bonsoir Raphaël...»

Il le détailla de haut en bas une nouvelle fois, sans pouvoir s'en empêcher.

« Tu es magnifique... » souffla-t-il.

Il n'aurait pas pu ne pas le dire, non.

« J'espère que tu vas bien, et que je ne t'ai pas trop fait attendre », reprit-il. Voix douce, posée. Au fond de lui il pouvait sentir la satisfaction de Calliope. Non, il ne s'était pas dérobé. Même si son coeur battait à cent à l'heure et qu'il aurait donné n'importe quoi pour ne pas être là. Il avait assez fui.

« Y-allons-nous ? » demanda-t-il finalement, avant de lui offrir galamment son bras. Il ne savait pas trop s'il devait le faire ou pas, mais peu importait ; l'important, était le message qu'il voulait faire passer à Raphaël , à savoir qu'il aurait toute son attention ce soir-là. Il se montrait prévenant sans en faire des tonnes. Prince charmant d'un soir.

~D'ici~

Il y avait beaucoup de monde qui dansait déjà. Les bulles de champagne lui montaient doucement à la tête alors qu'elle regardait autour d'elle, bien accrochée au bras de son cavalier pour être sûre et certaine de ne pas s'étaler une nouvelle fois. Au moins, elle se sentait bien mieux. Elle eut le temps d'apercevoir quelques camarades et professeurs qu'elle salua d'un sourire.

Dire que Liam Fletcher était parti et que c'était maintenant son professeur principal qui était "directeur de l'académie". Elle sourit, intérieurement fière de son professeur. Celle-ci était d'ailleurs la cavalière du capitaine McLochlain qu'elle aperçut de loin. Son professeur semblait d'ailleurs toute émue d'être à son bras. Et finalement, son regard d'ambre se posa sur le lieutenant Avedissian bientôt rejointe par un homme qu'elle mit du temps à reconnaître. Elle tira doucement Maelen et leva son visage rayonnant vers lui:

-Regarde là-bas! Il y a le capitaine Bjornülf avec le lieutenant Avedissian! Enfin...je crois que c'est lui...mon père me l'avait décrit mais...maintenant j'ai un doute...

Pourtant, il s'agissait bien du compagnon du lieutenant des Lianes Terrestres et l'homme se conduisait avec lui comme un homme amoureux, du moins c'était l'impression qu'il lui donnait mais, elle pouvait se tromper.

Enfin, ils auraient bien le temps d'aller leur parler. Elle ne put s'empêcher de rougir lorsqu'il passa un bras autour de ses hanches et qu'il la rapprocha de lui. Cela faisait tellement longtemps qu'elle ne s'était pas retrouvée aussi proche d'un homme, physiquement parlant. Ce contact lui manquait...

Oh non! Elle secoua doucement la tête et lui sourit avant d'ouvrir de grands yeux:

-Oh mais ce ne serait pas les professeurs Solheim et Nazarian qui dansent là ?

Elle avait eu du mal à reconnaître leur professeur de monte dragonnique avec ces vêtements! Il était vraiment charmant, ça lui allait bien. Il allait en faire tourner des têtes ainsi vêtu!

Ahlala, il y avait tant de beau monde!

La tête lui tournait quelque peu alors qu'ils se trouvaient à présent au milieu des autres danseurs. Mieux valait qu'ils ne restent pas plantés comme des piquets ou ils risquaient de se faire bousculer. Aussi, une fois Maelen disposé, elle fit une révérence élégante et glissa sa main dans la sienne tandis qu'il la prenait à nouveau par la taille. Qu'il la face virevolter et oublier tous ses tracas! C'était le seul souhait qu'elle formulerait ce soir.

Sa main dans la sienne. Ses yeux jaune planté dans le bleu des siens et un sourire aux lèvres, Silia avait tout d’une noble dame, d’une jeune femme bien élevé. Tout montrait une étiquette parfaite. Sans pour autant trop en faire, la politesse, oui, être fausse ? non.. Elle ne pourrait pas, c’est contre elle, contre sa nature.
Il lui contait son l’honneur qu’elle lui faisait, la faisant rougir par extension. Fière de sa victoire. Elle qui pensait avoir participer à un pari débile. Franchement lui demander d’aller proposer à un cinquième année de venir à elle, quelle idée… Pourtant ça avait marché, elle était la seule à avoir réussi parait ses amis, les autres c’était faite refoulé. Ca leur apprendra…

Souriant doucement, elle écoutait sa proposition, réfléchissant doucement avant d’avancer un peu, le sourire toujours aux lèvres, toujours poli. Elle saisissait sa main avec délicatesse, la serrant légèrement pour qu’il la suive doucement, puis elle l’emmener vers la piste de danse.

- Allons danser. J’en serais vraiment honoré.

Plus par envie et amusement que par voeux d’être montré. Oui, elle était fière, mais elle n’en montrerait rien, elle serait à la hauteur de son cavalier et lui ferait finalement honneur.
Se plaçant enface, elle lui faisait une révérence douce et gracieuse, laissant au jeune homme le loisir de mener l’échange. On danse à deux après tout.

- Ludwig ? Si cela ne vous dérange pas, pourrions nous nous tutoyer ?

Demandait-elle avec un sourire rougissant. Elle ne voulait pas le gêner plus que de raison, voilà pourquoi elle ne faisait que lui poser la question. Cela ne l’empêchait pas de voir l’atmosphère autour d’elle les différents couples, les rires, la honte et la délicatesse.

» Salle des profs
» Le Bal d'Hiver : côté jardin.
» Le Bal d'Hiver : côté buffet.

Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

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