Le Bal d'Hiver : côté buffet.

Non loin de la piste de danse, dans la grande salle de bal de l'académie Lindorm, vous trouverez différents buffets chauds comme froids où trônent des farandoles de plats et de boissons venus de tous pays. Sucrés ou salés, les plats sont accompagnés de boissons sans alcools et alcoolisées également, permettant de discuter autour d'un verre ou de quelques petits fours entre amis, collègues ou connaissance. Ferez-vous des rencontres autour d'une assiette de fruits de mer ou préfèrerez-vous vous gaver de petits fours? Attention à consommer certaines choses avec modération!

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Libre à vous de vous déplacer comme bon vous semble dans les trois topics ouverts pour l'event du bal, dans l'ordre que vous voudrez. Vous pourrez également revenir dans un topic à l'envi. Il n'y a pas de règle de maximum ou de minimum de lignes aussi amusez-vous comme vous le souhaitez en postant à la suite de ce message. Bonne soirée!

Vous trouverez aussi:

Topic I : - Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.
Topic III : - Le Bal d'Hiver : côté jardin.

♫ Thème

Tout était si joli ! Anthy ouvrit de grands yeux émerveillés en pénétrant dans la salle de bal, dont les lustres scintillants brillaient de mille feux. Tout était si beau qu'elle en avait le souffle coupé, restant un instant toute interdite à l'entrée. Il y avait déjà une bonne partie des élèves, principalement des plus âgés qu'elle et elle se serra contre le flanc de sa cavalière - Estefania lui avait appris le mot un peu plus tôt - en rosissant. Elle se sentait un peu intimidée, la petite dragonne. Sa mère l'avait déclarée très belle et elle se sentait rudement fière : c'était Estefania qui lui avait prêté cette tenue.

La jeune fille n'en avait pas conscience mais elle lui donnait une prestance compensée par son comportement espiègle et un peu immature. Ceci dit, à cet instant où elle entrait, le menton levé de fierté - à moins que ce soit pour regarder les lustres - elle avait belle allure, dans son costume noir, or et blanc et sa cape rouge. Ses cheveux courts étaient coiffés simplement. Et Anthy se sentait fière qu'avoir une tenue aussi belle grâce à son amie, qu'elle tenait sagement par le bras, comme elle le lui avait montré dans le dortoir...

Jusqu'à ce qu'elle aperçoive le clou de la fête - à ses yeux. Un immense buffet dont les senteurs exotiques et raffinées lui firent immédiatement pétiller le regard. Ni une, ni deux, elle retrouva toute ses habitudes en moins de temps qu'il n'en faut pour épeler le mot "dragonne" et fonça droit vers les tables pleines de victuailles, traînant au passage Estefania sans prendre garde au fait qu'elle puisse trébucher.
"Nyaaaa c'est le paradis !" Fit-elle, les yeux brillants en regardant la tablée. Elle ne savait même pas par quoi commencer à vrai dire et elle se rua vers des petits fours, en mettant quatre en même temps dans sa bouche, lui faisant des joues toutes rebondies. "Miaaa c'est super booooon ! Ch'oûte ça !" Fit-elle la bouche pleine en tentant un à son cheval... Heu sa cavalière. Les yeux fermés, toute enthousiaste, elle semblait se régaler et avala une grosse bouchée sans en avoir, visiblement, rien à faire de la danse pour le moment.

Un peu déstabilisée par le grand événement qui se déroulait en les murs de l'Académie, Eleanor choisit de commencer sa soirée de sociabilisation par le buffet. Elle était sûre qu’à cet endroit, il lui serait facile de nouer des discussions et peut-être des liens. Quoi de mieux que l’appel des ventres vides face aux victuailles qui ne manqueraient pas d’être plus alléchantes les unes que les autres ?

Elle chercha une robe dans son armoire (cf avatar) et espéra que celle-ci n’était pas trop dénudée. Elle ne possédait aucune robe conventionnelle et les conventions, elle, elle n’aimait pas ça. Elle se sentait comme un poisson hors de l’eau.

Elle entra donc dans la partie réservée aux goinfres et son regard porta sur deux nouvelles personnes qu’elle n’avait jamais vu. Il y avait une aristocrate parmi elle, à n’en point douter. La seconde semblait plus naturelle, plus enjouée. Bref, moins guindée.

Comme à son habitude, Eleanor s’approcha silencieusement puis elle sourit devant les frasques gentilles de la jeune fille aux cheveux courts, qui était très bien habillée aussi.
Elle se mit non loin d’elle en prenant une assiette afin de se servir. Elle ne pensait vraiment pas manger mais en voyant tout ce qui s’étalait devant ses yeux, elle ne put s’empêcher de baver. Elle avait connu tellement de situations où elle avait crevé de faim.

Elle glissa un timide « bon appétit » aux deux filles et commença à remplir son assiette.

- Private joke inside ♫

une robe rouge

"Ne parle pas la bouche pleine!"

"Ne me tend pas ça comme ça!"

"je ne suis pas venue ici pour me goinfrer, moi!"

"J'ai été gentille d'accepter de venir avec toi, tu sais. Ce n’est pas comme si j'en avais envie. Je n'ai pas envie qu'on jase sur moi"

"qu'est-ce que tu peux être égoïste! Je vais devoir passer la soirée à te tenir le bras au buffet alors que je ne voulais qu'aller danser avec quelqu'un de classe et de bien éduqué! Mais je fais ça pour toi, hein."

"Bonsoir, Desper

"profitez du buffet avant qu'Anthéa ne mange tout..."

Le protocole, l’élégance des gestes, les attentions, le port de tête, la maitrise de chacun de ses mots, Maelen les connaissaient par cœur. Il avait été élevé en tant qu’Ortega, la famille la plus puissante d’Aéria. Même si il détestait le revendiquer, il fallait bien avouer que cette aisance lui était véritablement bénéfique dans ce genre de circonstance.
Souriant à Jillah, il lui tendit son bras et posa sa main sur la sienne pour la guider vers l’intérieur et rejoindre la salle. Ses yeux croisèrent Léa et il lui fit un grand sourire, se disant qu’il fallait absolument qu’il danse avec elle. Qu’est ce qu’il aurait aimer danser ouvertement aux côtés de Shaem, se laisser pour une fois guider et poser sa tête sur son épaule pour écouter l’orchestre jouer une douce valse enivrante.

Rougissant à son compliment, il vérifia d’un rapide coup d’œil que sa tenue était toujours impeccable et il fronça les sourcils en demandant :

« Ah bon ? Je te trouve superbe, et si forte, tes conseils m’ont été très précieux. Il est dommage que tu quittes Lindorm à la fin de l’année. Mais profitons-en, amusons-nous ! »

S’avançant vers la salle de bal, il se glissa avec souplesse entre les couples et chercha Shaem des yeux, mais il ne le trouva pas. Il cherchait ses habits de Saabi et ne le reconnu donc pas. Se tournant vers le buffet il proposa :

« Veux-tu que nous aillions manger et boire un peu avant de danser ? »

Puis soudainement, la jeune fille trébucha. Maelen sursauta et resserra sa prise sur elle pour la soutenir. Elle s’enfuit légèrement en rougissant et le Ventus la trouva terriblement jolie. Riant doucement, il lui tendit la main et avoua en riant :

« La maladresse est le défaut le plus mignon qui soit…Tu es toute pardonnée » S’approchant d’elle, il accrocha son regard bleus dans le sien et attrapa une mèche de cheveux de Jillah qui avait glissé pour la mettre derrière son oreille en lui souriant tendrement.

Du coin de l’œil il vit Asa et Medea s’avancer vers eux, et il les salua avec élégance.

« Médéa, tu es superbe, ces fleurs te vont à ravir. » Riant, il fit un clin d’œil à Asa et indiqua le buffet du doigt. « Nous allons mangez un peu, venez avec nous ! »

Puis reprenant le bras de sa charmante cavalière, il se tint droit, et tourna sa tête vers le buffet pour découvrir Eléanor dans une jolie robe, et finalement son regard s’attarda sur Estefania qui semblait d’une méchante humeur. Sa robe était magnifique et faisait ressortir à merveille ses boucles brunes. Maelen eut un sourire un peu crispé et quand ses yeux croisèrent ceux de sa fiancée il se contenta de l’ignorer, se tournant vers Jillah pour lui tendre une coupe de champagne.
S’approchant d’un port princier et élégant, son attention s’attarda sur Anthéa qui mangeait pour quatre et il ne put retenir un petit rire amusé.

« Mesdemoiselles. » Salua t-il d’une voix chantante avant de s’incliner légèrement avec respect incluant d’office Estefania dans le lot.

La bouche pleine de petits fours, Anthy se régalait, les yeux mi-clos de bonheur gustatif, oubliant quelques instants complètement le bal, tellement moins intéressant que la nourriture.
Un léger "bon appétit" lui fit dresser la tête et elle remarqua l'une de filles de sa classe Enanor, Elianor... Bref une fille de sa classe.
"Nya merci ! Toi aussi tu aimes manger ? Hein dis ? Cha c'est trop bon !" Fit-elle en enfournant un nouveau petit four, repoussant un peu plus les limites de sa capacité à stocker de la nourriture dans ses joues. Finalement, elle mâcha sommairement et avala tout rond, avec un soupir de contentement.
Elle semblait avoir complètement oublié la belle Estefania non loin, et prêtait beaucoup plus d'attention à l'assiette de l'Ignis, lui tournant autours avec un air de dragonneau affamé. "Dis ça a l'air bon aussi... C'est quoiii ?" Elle qui avait grandi avec un menu varié de quelques baies comestible et de la viande crue - de renard, de cerf, de blaireau ou toute sorte d'animaux qu'elle chassait avec sa mère - découvrait les menus humains et c'était bien une chose qu'elle aimait à Lindorm. La nourriture était toujours plus chaude que la viande et c'était agréable. La boisson ne se résumait pas à l'eau de torrents de montagne. Bref, c'était nouveau et délicieux. Alors qu'elle lorgnait sur l'assiette d'Eleanor, tentant de repérer la faille dans son attention pour chiper ce qu'il y avait dedans, la Tenebrae entendit finalement la voix d'Estefania, celle des mauvais jours. Ho, ho.

Rentrant la tête dans les épaules comme un dragon pris en faute, elle lui coula un regard humide par en dessous.
"Pardon." Fit-elle, ses grands yeux d'eau claire baissés en signe de soumission.
Là dessus arrivait Maelen, le "fiancé" de son amie. Elle lui avait expliqué ce qu'était un fiancé - non sans mal pour lui faire comprendre la subtilité - et la petite dragonne savait une chose : Estefania ne l'aimait pas, car elle était toujours crispée et tendue lorsqu'elle le voyait. Cela, seule une fille aussi intuitive et observatrice du langage corporel pouvait le deviner avec autant d'aisance.
Hérissée comme un petit chat, elle se plaça entre les deux fiancés, relevant le menton pour se donner l'air plus grande et elle cracha, sur la défensive elle aussi, en réponse à l'attitude inconsciente de son amie Lucem : "On n'est pas des demoiselles ! Moi j'suis un dragon !" Puis, sur le célèbre "humpf" d'Estefania qu'elle lui empruntait souvent, elle se détourna avec mépris et, prenant la main de son amie, la traîna avec elle au milieu des danseurs.

"C'est bon, il t'embêtera pas, sinon je le mordrais." Fit-elle pour la réconforter. "On danse ?" Elle lui fit un grand sourire, pleine de bonne volonté, et bien décidée à se faire pardonner.

Elle qui avait un peu peur de faire un transfert d'Aldo sur Maelen, se retrouva bien vite rassurée. Le jeune homme était aussi charmant que son cousin, mais ils avaient tout de même leurs différences. Le jeune ventus était, en quelque sorte, plus abordable...et puis, ils avaient presque le même âge. Et cette fois, c'était elle son aînée en tant qu'étudiante. Cette pensée ne la réconfortait pas vraiment, car dans quelques mois, elle devrait quitter l'académie pour l'armée, et même si elle avait envie de voir comment ça se passait, elle n'était pas si pressée finalement.

Alors, étrangement, au bras de Maelen, elle se sentait terriblement nostalgique, même si ses pensées commençaient à être plus joyeuses au fur et à mesure qu'ils marchaient pour entrer dans la salle de bal. Le compliment joliment tourné du jeune homme toucha la jeune femme en plein cœur. Elle se sentit terriblement émue malgré elle:

-Je suis ravie d'avoir pu t'aider. Tu as raison, ce soir, nous avons bien le droit de nous amuser! Je compte bien en profiter!

Elle avait d'ailleurs hâte de danser. Mais tandis qu'ils slalomaient entre les différents couples, la jeune étudiante Terra trébucha et s'accrocha au jeune homme pour ne pas tomber tandis qu'elle le sentait resserrer sa prise sur son corps pour la retenir. Un peu gênée par cette entrée en matière plutôt fracassante, la jeune fille se redressa et s'éloigna légèrement, pour ne pas le mettre mal à l'aise:

-Euh je...merci...

Elle allait répondre à la question qu'il lui avait posé avant ce petit incident quand ses yeux se perdirent dans les siens. Ses joues se mirent à chauffer et elle se sentit rougir tandis qu'il remettait une mèche prune derrière son oreille. Elle était bien trop émotive! Reprenant un peu le dessus sur ses émotions, elle lui sourit en retour et se tourna vers Médéa qui venait de les saluer, au bras de son cavalier, Asa.

Un charmant petit couple. Médéa semblait heureuse d'être là, au bras de l'homme qu'elle aimait, sa robe avait beau être simple, elle lui allait bien et les fleurs qui ornaient ses cheveux roux mettaient son doux visage en valeur. Jillah était heureuse de la voir au bal:

-Bonsoir Médéa. Asa. Vous êtes très élégants tous les deux.

Elle s'inclina légèrement, par réflexe, avant de se souvenir qu'il ne s'agissait pas d'une réception donnée par un gouverneur ou autre et que ces deux personnes étaient avant tout ses camarades et amis. Sans pour autant se démonter, elle se redressa et leur sourit avant de tourner la tête vers le buffet, remarquant que d'autres élèves étaient là eux aussi.

Elle ne les connaissait pas tous, mais elle leur sourit lorsqu'elle croisa leur regard, avant de saisir une coupe de champagne au vol. Boire l'aiderait peut-être à se détendre et à se mettre complètement dans le bain.

C'est alors qu'elle entendit la voix d'une jeune fille qui répondait de manière plutôt agressive à son cavalier, qui n'avait fait que leur souhaiter un bon appétit. Un peu agacée, elle tourna la tête et aperçut un petit bout de femme, portant une tenue seyante mais plutôt masculine. Étrange....un dragon?

La jeune Terra posa sur elle un regard un peu perplexe, avant qu'elle ne s'éloigne finalement avec une autre jeune femme aux longs cheveux noirs. Son visage lui disait quelque chose...elle l'avait certainement croisé dans les couloirs de l'académie. Reportant son attention sur Maelen, elle lui sourit avant de rire doucement:

-Je ne sais pas ce que tu lui as fait à celle-la mais elle n'a pas l'air de t'apprécier.

Oh ce n'était pas méchant, mais c'était le ton employé par la jeune fille qui lui faisait penser que Maelen avait dû faire quelque chose de répréhensible. A moins qu'il ne s'agisse juste d'une petite excitée qui avait déjà bu un verre de trop...

-Enfin, pour l'heure. Trinquons, puisque nous y sommes. Au fait Médéa, tu comptes entraîner ton cavalier sur la piste de danse j'espère.

Un large sourire éclairait son visage. Il n'y avait aucune mesquinerie là-dedans. Elle se nourrissait juste du bonheur des autres, à défaut de vivre le sien.

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♫ Thème

Asa se sentait un peu nerveux, mais heureux. Medea était belle, avec cette robe simple - que ses piètres connaissances en matière de mode ne permettait pas de juger démodée - et ses jolies fleurs dans ses cheveux roux. Il se sentait fier d'être son cavalier, malgré toutes les difficultés de leur couple. Mais puisque sa copine semblait décidée à agir avec lui comme d'habitude, il faisait de même, malgré la légère gêne, comme un grain de sable, qui résultait de la révélation sur son sexe de naissance.
Rougissant d'embarras face à la remarque sur son apparence de Prince Charmant, Asa se frotta légèrement la nuque, gêné. "Haha, Un Prince ? Je suis plutôt un crapaud !" Il s'amusa un instant, pour dérider Medea et ne pas céder à la mélancolie : "Un baiser de ma princesse pourrait, ceci dit, marcher..."
Il rit légèrement, puis, lui prenant la main, remarqua finalement leurs camarades, agitant la main dans la direction de Maelen et de cette jolie fille qu'il ne connaissait pas : elle devait être dans une autre année. Il apperçut également quelques visages plus ou moins connus, prenant sa compagne par la taille. Il faisait assez froid dehors, surtout pour Medea qui portait une robe, aussi proposa-t-elle de rentrer, rejoignant le coeur des festivités sans pour oser encore s'aventurer sur la piste de danse.

Repérant Eleanor ainsi que la fiancée de Maelen, il salua cette dernière de loin, traînée par une fille aux cheveux noirs. "Salut Eleanor ! Ta robe est magnifique !" Fit-il gentiment. Il se souvenait bien de cette fille de première année, elle était plutôt gentille et ils n'avaient pas pu beaucoup se voir à cause des cours et tout. Elle était en plus dans la chambre de Medea. Tenant la main de cette dernière, il la lâcha un instant pour aller chercher des jus de fruits pour eux - Asa n'avait jamais beaucoup aimé l'alcool. Voyant un grand saladier rempli d'un jus de fruit parfumé, il remplit deux verres et revint vers sa compagne, lui tendant le breuvage. C'était plutôt bon, se dit-il en goûtant. Il devait y avoir des fruits qu'il ne connaissait pas, ça donnait un peu de goût.
La fête commençait à s'animer et il sourit légèrement. Il n'avait jamais vu de bal, c'était une chance que de découvrir ça. "On a de la chance qu'ils aient fait ce bal, ce n'est pas tous les jours que l'on peut se détendre un peu et puis tous ces officiers... C'est assez impressionnant, non ?" Dit-il en rosissant un peu.

♫ Thème

Ivar se sentait un peu mal à l'aise. La Parade était un premier cap, passé avec succès, ce qui l'avait un peu soulagé. Pas sûr que même Fergus l'ai vraiment reconnu comme ça. Ce qui ne serait pas plus mal. Et ils avaient eut trop à faire pour défiler que de se préoccuper des uns et des autres. Il n'avait vu sa compagne et sa meilleure amie. Une drôle d'impression l'assaillait, comme s'il allait se passer quelque chose de totalement hors de contrôle. C'était une intuition bizarre qu'il relégua dans un coin de son esprit. Pas de Wyrms ou de menace à l'horizon, tout se déroula sans accroc et il surprit même ce vieux Sleipnir à cabotiner légèrement à ses côtés, visiblement peu indifférent à une foule en liesse. Il ne put s'empêcher de lui sourire un instant. Ils n'avaient jamais été aussi proches qu'à ce moment là. Sauf peut-être...

Ivar avait choisi un costume noir orné de bleu et de fleurs de lys parfaitement bien coupé, mettant ses galons en valeur, en une touche or qui relevait ses yeux d'ambre. Il avait fière allure, mais se sentait un peu guindé. Cependant, il souhaitait faire honneur à sa jolie Céleste. Cette dernière n'était pas arrivé et il contempla un instant la salle de bal avec nostalgie. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait remis les pieds à Lindorm... S'avançant dans la salle, il ne tarda pas à repérer Fergus, au milieu des visages inconnus, avec la femme aux cheveux verts de sa vision. Un sourire étira un instant ses lèvres, presque tristement. Il le savait bien sûr. La nouvelle directrice semblait rayonner à son bras. Ho, comme il pouvait la comprendre... Mais ce n'était plus l'heure des émois d'enfant.

Pour attendre Céleste, il se dirigea vers le buffet, afin de se mettre un peu à l'écart. Tendant littérallement une embuscade à Fergus pendant que celui-ci allait chercher deux verres, il s'arrangea pour se placer sur son chemin, manquant de se rentrer dedans. Il lui offrit un grand sourire canaille de grand gamin, avant de s'éloigner sans un mot. Au fond son cœur battait la chamade : l'avait-il reconnu ? Il l'ignorait. Il n'était même pas sûr que Céleste le reconnaîtrait non plus. De blond, ses cheveux étaient devenus blanc pâle. De long jusqu'en bas des reins, ils lui arrivaient maintenant un peu au dessus des épaules. Il n'était pas sûr de pouvoir l'expliquer sans passer pour un fou, mais quant à leur longueur... En wushei, il avait entendu dire que l'on se coupait les cheveux pour surmonter un chagrin d'amour... Ivar avait toujours eu les cheveux très longs, les avoir aussi courts étaient une première. Nerveux, il monta son verre à ses lèvres et bu une petite gorgée, attendant sagement l'arrivée de sa compagne.

Après une longue parade éprouvante mais des plus amusante où Ambrosia avait été ravie de se montrer à toute l'île, Celeste n'avait eu de cesse de se préparer pour cette soirée. Elle avait tout donné pour se mettre sous son plus beau jour. Il était tellement rare d'aller à une soirée de ce genre. Sans compter que beaucoup de ses collègues et amis s'y trouveraient aussi... ainsi que son amant. Alors elle s'était faite la plus belle possible, se préparant jusqu'à la dernière minute avant de se rendre vers la salle de bal.

La musique résonnait dans les couloirs de l'académie ainsi que les rires et les discussions de tous les invités. Au loin dans la salle de bal on pouvait voir les couples danser plus ou moins élégamment. Mais dans sa robe de taffetas bordeaux Celeste ignora les danseurs pour se rendre à l'endroit où elle et son amant avait convenus leur lieu de rendez-vous : près du buffet. Les cheveux coiffés avec la plus grande des attentions, ses boucles formées et maîtrisées, une barette en forme de papillon qu'Ivar lui avait offert il y avait de cela déjà deux ans, la lieutenant des lianes terrestres était dans ses plus beaux atours offrant à tous la vision d'une femme élégante et soignée. Sa robe bustier épousait la ses seins menus, mettant sa poitrine en valeur ainsi que le court pendentif qui ornait son cou. Les broderies blanches qui ornait le bustier formaient avec élégances des motifs fleuris alors que la robe glissait sur le sol, ses talons claquant mesurément sur le sol.

Cela faisait très longtemps qu'elle n'était revenue dans l'enceinte de Lindorm, elle se souvenait pourtant encore des bals auxquels elle avait déjà assisté. Elle n'avait que rarement été accompagnée, préférant observer et discuter avec ses amis que de fréquenter n'importe qui. Mais ce soir c'était différent. Elle était la compagne d'Ivar après tout et elle ne voulait d'ailleurs pas passer la soirée avec quelqu'un d'autre que lui. Elle avait appris à l'aimer ce grand blond coureur de jupons. Un sourire aux lèvres elle vérifia que son masque en forme de papillon tenait bien sur son visage et elle se rapprocha du buffet, cherchant du regard son amant. D'une main elle tint l'avant de sa robe pour ne pas être génée alors que déjà plusieurs personnes s'étaient attroupée sur la nourriture. Chacun était sur son 31 et Celeste ne put empêcher un léger rire alors qu'elle passait à côté d'une jeune fille visiblement très heureuse d'avoir tant de nourriture à disposition alors que ses amis tentaient de la retenir.

Mais ils n'étaient pas l'objet de ses recherches. Fronçant des sourcils elle commença à se demander si elle n'avait pas fait erreur sur leur lieu de rendez-vous. Elle était raisonnablement en retard après tout. Mais point de long cheveux blonds dans les parages et beaucoup de masques. Mais soudain son oeil averti se posa sur un uniforme aux galons qu'elle connaissait bien. Elle s'arrêta, interdite alors que derrière son masque ses yeux s'écarquillait. Point de cheveux blonds. Point de chevelure abondante. Non. Pourtant ce visage masculin et ces yeux fins étaient bien ceux de son amant. Quand ? Pourquoi ? Il ne lui avait jamais parlé de vouloir un jour changer de coiffure. Pourtant c'était bien Ivar qui se tenait là avec un verre à la main.

La femme resta un instant perdue dans sa contemplation avant de finalement s'avancer, un léger rouge lui montant aux joues. Elle le trouvait beau ainsi. Il était cependant très différent. Cela lui faisait bizarre. Contenant une légère nervosité elle s'arrêta devant lui et fit une très légère révérence, peu habituée à ce genre de choses. Souriant elle avança une main sans dire un mot et la posa sur le visage du capitaine, sa main manucurée frottant la courbe de la mâchoire.

"Monsieur... pourriez vous me dire ce que vous avez fait de mon cavalier ?" demanda-t-elle d'une voix douce avant qu'un très léger rire ne s'échappe. "J'ai failli ne pas te reconnaître," avoua-t-elle, heureuse que son masque cache ses pomettes rôsis par la découverte. "Ca te va bien,"

♫ Thème

Ivar attendait, un peu anxieux, sachant très bien que son apparence ferait jaser, mais qu'y pouvait-il ? Lorsqu'il était revenu à lui, près du rivage, ses cheveux trempés avaient cette teinte si particulière, long jusqu'à ses fesses, ondoyant légèrement alors qu'il s'était relevé, encore sonné, rentrant à la taverne comme un somnambule. Au matin, ils étaient resté blancs et il les avait alors fait couper. Ses yeux étaient resté bleus pendant quelques heures mais avaient étrangement repris leur teinte normale. Que lui arrivait-il ? Il aurait été bien en peine de l'expliquer vraiment.

Il n'eut pas à attendre très longtemps pour voir apparaître la Dame aux papillons. Céleste était splendide. Spectaculaire même. Comment aurait-il pu vouloir d'une autre quand il avait une telle beauté à ses côtés ? De derrière sa coupe de champagne, ce grand gamin de Capitaine la laissa le chercher. Il ne portait pas de masque, parce qu'il n'en avait pas besoin. Ses propres hommes avaient marqué un temps d'arrêt lors de l'inspection avant la parade. Il avait dû donner de la voix pour qu'ils comprennent que c'était bien leur Capitaine et qu'il vaudrait mieux éviter les commentaires. S'il avait craint qu'elle ne le reconnaisse pas, il fut détrompé par sa belle, lui offrant un sourire très tendre. Doucement, il kidnappa cette jolie main aventureuse sur son visage et l'embrassa au creux de la paume.
"Il n'a pas pu venir, il était bien trop intimidé par votre beauté." Dit-il, malicieux, conservant la main de Céleste dans la sienne. Aucun doute possible, ces deux là étaient amants. Voilà deux ans déjà qu'ils étaient ensemble. malgré la présence de Fergus, et son trouble à son égard, il choisit de l'ignorer pour se concentrer sur la beauté auprès de lui.
"Je suis désolé, je sais que mon apparence est un peu... Heu... Bizarre... Il est arrivé quelque chose de... pas habituel. Avec Sleipnir." Dit-il maladroitement, tout en se tournant vers le buffet pour prendre une seconde coupe de champagne qu'il tendit à sa belle en rouge. "Je crois... En fait non je suis sûr... Nous avons fusionné." Il eut un rire un peu nerveux, se passant une main dans les cheveux, se surprenant lui-même de leur longueur déstabilisante. "Je sais que ça parait dingue mais bon... Et puis j'avais envie de les couper... Depuis le temps..." Il lui fit un sourire de chiot penaud, malgré toute la classe de sa tenue et son apparence différente, Ivar restait Ivar.

"Tu étais magnifique à la Parade." Fit-il pour détourner l'attention de Céleste de lui, se penchant pour lui faire un baisemain galant. "Et pas qu'à la parade." Continua-t-il avec un clin d’œil séducteur. Voir tous ses élèves et professeurs, c'était un peu comme revenir à ses années d'étude... Et il évitait soigneusement le contact visuel avec Fergus...

Syllenthyl

Nous étions arrivés depuis déjà deux jours et nous n’avions encore rencontré personne… ni causé de mal à personne et ceci : c’était inadmissible. Nous allions bientôt débuter les cours et je me disais qu’il était une bonne idée, j’en étais persuadé, d’aller observer tout le beau monde que mon allié allait rencontrer. Celui-ci, contrairement à moi, était fort peu enjoué à l’idée d’aller au bal. Je m’étonnais et lui demandais s’il ne savait point danser ? Il répliquait que bien évidemment que si : un bon noble aérien savait TOUJOURS danser. Pour ma part, je lui avouais ne pas le savoir et il répliquait que cela était normal ce à quoi je… ne répondais pas, bien trop occupé à mâchouiller le livre dans lequel il écrivait ses pensées… Il s’énervait, je lui répliquais qu’il n’avait pas besoin de penser : je pouvais très bien le faire pour nous deux. Etonnamment, il ne fut point d’accord.

Il se mit à soupirer et à chercher des affaires pour s’habiller. Pauvres bipèdes, si fragiles qu’il leur fallait atour… Ou pudique ? J’étais bien heureux de ne pas avoir à porter de vêtements. Trop lassant, et salissant. Oh, que mes écailles étaient agréables… et mes griffes magnifiques ! Je voulais les montrer à mon tendre humain quand, oh… mince, je glissais et manquais de tomber, me rattrapant de justesse dans son dos désormais légèrement lacéré. Bien sûr, je m’excusais : je n’avais pas fait exprèèèès…. Me léchouillant les griffes rougies, il grondait, ne semblant point me croire… Pauvre de moi ! Il alla dans sa douche –et je l’accompagnais, le pauvre pouvait être en danger !- et en profitait pour, ainsi tremper, me sécher sur son lit en y sautillant, perlant des larmes d’eau clair sur sa couette…. Que c’était joli ! Mais là encore, il n’appréciait pas… Quel mauvais caractère ! Il finissait par s’habiller et se masquer et nous nous mettions en route !

Sur son épaule, bien agrippé, je profitais que le bal eu lieu dans la soirée… Je n’étais pas du genre à apprécier particulièrement le soleil. Pendant quelques minutes, nous observions les danseurs tournoyer puis, sans mot dire, il me déposa au sol et s’en alla… Pourquoi n’allait-il point séduire une femelle puisque la danse était l’équivalent d'une parade nuptiale humaine ? Qu’importa, je zigzaguais avec élégance entre les danseurs, provoquant quelques mauvais pas de ceux-ci qui buttaient en moi sans me voir et laissaient donc croire à leur cavalière –ou cavalier- d’être bien piètre dans leur art. Et je m’approchais de ce qui me semblait bien plus intéressant : le buffet ! Grimpant sur la tablée, je volais –enfin voler est un terme un peu excessif ! Après tout, le buffet était à disposition non ?- nombre de bouchées avant de me glisser sous le nappon et d’aller écouter les conversations. Y aurait il quelqu’un d’amusant dans les environs ? Un potin ? Un secret ? Un moyen de chantage ? Oh… je ne comprenais pas mon allié : ce bal allait être amusant !

Eloane avait admiré la Parade. La Terra aurait presque eu envie de passer en cinquième année pour les rejoindre au plus vite. C'était excitant. Ils étaient si fiers, leur allié animant les rues de Laragon d'un air impérial et personne n'était capable de détacher les yeux de ces beaux combattants. Regarderaient-ils un jour Sylvarey de la même façon ? Et elle ? Ces pensées se bousculaient dans son esprit encore en effervescence.

* Arrête de rêvasser. Je croyais que tu voulais aller au Bal ? râla le fier centenaire qui n'aimait pas attirer l'attention et redoutait le jour où il lui faudrait s'adonner à ce genre de bêtise. Ta robe t'attend, acheva-t-il d'un air bougon. *

Eloane soupira en poussant la porte de sa chambrée. Elle ne comprenait pas pourquoi Sylvarey devenait aussi renfermé chaque fois qu'elle tendait à s'intégrer dans ce genre de manifestations. Les Bals étaient des événements sociaux simples où elle ne courrait pas grand risque. Le dragon, pour lui prouver le contraire, lui envoya avec violence des bribes d'une scène qu'elle souhaitait oublier, la faisant pâlir.

* Arrêtes, Sylvarey ! *

* Tu n'as pas besoin de courir de risques inutiles. Les mâles humains te regarderont comme à chaque fois et ces danses sont pour eux comme nos parades nuptiales, je ne veux pas qu'il t'arrive malheur. *

* Tu sais très bien que je ne danse pas. Je resterai près du buffet, comme à mon habitude et déclinerai les invitations si invitations il y a ! Tu surestimes grandement l'attraction que je peux avoir, mon ami. *

Un grognement inintelligible fut la seule réponse du centenaire qui s'enfonça dans sa grotte, prêt à ruminer ses sombres pensées toute la soirée. Son alliée secoua la tête, comme pour chasser ses idées noires. Il y avait des moments où le dragon était tout bonnement imbuvable. Certes, des hommes parfois la regardaient ces derniers temps mais aucun n'avait... Rah ! Maudit Sylvarey !

Elle attrapa sa robe posée sur le lit et s'en vêtit prestement. Le dragon était trop protecteur ! Elle-même tentait de se mentir pourtant il ravivait sa peur, comme si elle ne se tourmentait pas assez seule. Bien sûr qu'elle était morte de trouille à l'idée de se retrouver à proximité d'un homme, mais il lui faudrait bien faire face un jour. Qui plus est, elle n'était plus une vulnérable première année, elle saurait se défendre !

Sur ces bonnes paroles, elle acheva les ajustements du tissus sur ses courbes. C'était une robe longue, taillée dans un velours vert tirant sur le bleu des eaux profondes de Waterfield. Les manches ajustées couvraient ses épaules et s'achevaient pas quelques dentelles immaculées entre le coude et le poignet. Un décolleté faussement généreux était insolemment coupé par une pièce de coton blanc ne dévoilant que la naissance de ses seins. L'allure angulaire de ce ravissement pour les yeux avait quelque chose d'élégant et de sévère à la fois. Pourtant, la Terra possédait un certain charme, mais elle n'en avait pas encore conscience et ne l'exploitait que part mégarde.

Elle passa une main énergique dans sa crinière, lui donnant un volume clamant ses origines sauvages, puis sertit son cou d'un ruban faisant échos aux teintes les plus sombres de sa toilette. L’Étudiante, fin prête, attrapa son loup et l'ajusta sur son visage. Qu'importait ce masque du même vert que sa robe pour cacher son visage, sa chevelure de flamme était des plus identifiables.

* Prend garde à toi, Lona, souffla quand même le dragon alors qu'elle pénétrait les lieux de la fête. *

Ça, il y avait du monde... La Terra reconnaissait quelques visages par-ci, par-là ; des professeurs, la directrice, quelques élèves, quelques membres des escadrons aperçus dans la journée.... Mais elle espérait qu'aucun n'aurait l'idée de combler un vice de forme : venir sans cavalier.

Ne voulant pas prendre le risque de faire remarquer cela à rester plantée là, Eloane rasa les murs jusqu'à atteindre un coin isolé du gros des danseurs mais assez animé pour ne pas tenter le diable, elle parlait bien sûr du buffet. Quelques couples y conversaient, des groupes de filles aussi, d'autres restaient plus en retrait et solitaires, comme elle.

Cependant, alors qu'elle approchait, un mouvement vif attira l'attention aiguisée de la Kevii. Approchant plus doucement, elle souleva un pan de la nappe, persuadée d'avoir vu quelque chose s'y faufiler. Un rat ? Un gamin ? Un chat ? Que nenni, elle découvrit là un goinfre de dragonnet faisant un sort aux différents plats proposés aux invités. Sans délicatesse et presque amusée, elle se saisit du saurien par la queue et le tira à elle, le regardant gesticuler dans le vide alors qu'elle s'était redressée. Le bougre claquait des mâchoires et se tordait dans tous les sens, sans doute prêt à l'injurier de mille et une façon.

« Mais qu'est-ce que tu fais caché là-toi ? Où est ton allié ? demanda la Terra sur un ton léger. »

Il semblait qu'elle avait mis la main sur un jeune dragonneau agité et sûrement encore mal éduqué, cet état de fait justifierait sûrement son geste audacieux En attendant, il intriguait plus Eloane que les danseurs s'agitant dans son dos. Sentant cela, Sylvarey avait plongé son regard sur la petite boule noire au travers de celui de son alliée puis émis un grondement intimidant dans l'esprit de ce gamin turbulent. La soirée serait peut-être moins prévisible que prévue.

Comme elle l’avait pensé, la salle du buffet se remplit bien assez vite. Elle avait bien jugé son coup. Ok, c’était bête mais elle n’était pas mécontente de ce petit jugement- ok trop facile. Bref. Elle essayait juste de penser à autre chose qu’au fait qu’elle était sans cavalier. Ce n’était pas non plus comme si elle avait vraiment beaucoup parlé à tout le monde présent dans l’Académie. En surtout en hommes. A part Asa, Ludwig et Raphaël, elle ne se souvenait pas vraiment d’un autre contact masculin. Les profs ne comptaient pas.

Elle répondit joyeusement à Anthéa. Elle la trouvait vraiment marrante et enjouée. Ca changeait beaucoup. Cette académie était vraiment remplie de personnalités différente, et c’était vraiment cool. Elle salua d’un mouvement de tête toutes les personnes qui s’étaient approchées du buffet et à celles qui lui avaient répondu.

Elle vit Asa et Medea, trop choupinous tous les deux. Elle remercia chaleureusement Asa sur le compliment qu’il lui avait adressé et elle les complimenta à son tour sur leur tenue. Elle glissa aussi une petite remarque qui, elle en était sûre, ferait rosir les joues du timide Asa « Vous êtes vraiment très mignons ensemble » . Ils semblaient vraiment en phase et quoi de plus beau que l’alliance de deux éléments différents ? Il y avait aussi d’autres couples formés spécialement pour la soirée, ça se voyait. Ils étaient partenaires pour la soirée mais pas dans la vie quotidienne et ce qui était sympathique était le fait que malgré cela, la soirée s’annonçait bien pour eux.

Voir tout ce petit monde joyeux remplit le cœur d’Eleonor d’une douce affection. Jamais elle ne quitterait cette école. Il lui restait tant de choses à apprendre, tant de personnes à découvrir et à connaître. Elle n’était qu’en première année et elle avait encore un long chemin d’apprentissage.

Eleonor ramena ses pensées sur le présent et, assiette bien remplie à la main, elle se dirigea vers une des tables présentes et s’installa. Elle observait tout ce petit monde, enregistrait un peu aussi et elle souriait.
Des membres de l’escadron d’élite entrèrent dans la pièce et leur charisme et leur prestance mirent Eleanor un peu mal à l’aise, sans savoir pourquoi. Ils étaient un peu le but ultime de leur formation, ce pourquoi les élèves travaillaient si dur. Cependant, Eleanor ne savait pas encore ce qu’elle pourrait bien devenir au terme de sa formation. Son intuition se transforma en pressentiment et fit battre son cœur rapidement, le temps d’un clignement de cil. La jeune femme se re-concentra sur la soirée. L’heure n’était pas aux doutes et aux angoisses.

Syllenthyl

J’étais un prince, j’étais un roi. Dans l’ombre de mon territoire, de ma cache, j’obtiendrais les aveux des élèves, les croyances des professeurs. Ils se murmureraient des promesses et leurs secrets seraient viciés par ma douce présence ! Oui, pauvres mortels : vous vous croyiez en sécurité mais c’était loin d’être le cas ! Et vous plierez tous face à moi, à ma connaissance car oui, je saurais ce que vous désiriez cacher ! Je me gaussais, émettant un petit rire semblable au grincement d’une craie sur un tableau, au dessus de mes victuailles. Et je devais admettre que celles-ci étaient agréables à dévorer… même si j’aurai bien aimé qu’ils laissent la viande crue : plus de saveur. Là c’était… Moins parfait. Mais alors que je riais aux éclats de mon splendide plan pour prendre le contrôle indirect de cette école, je fus surpris par une étrange sensation : un tiraillement qui, très rapide, fit que le temps disparut et que sans même que je puisse réagir, je finissais tiré par la queue de mon trône d’assiettes et de couverts pour finir dans les airs, une femelle humaine me tenant par le bout de la queue.

Oh… j’étais furieux ! Comment osait-elle ! Je pensais –sans le lui répéter à ce que j’allais accomplir. Tout d’abord, je lui lacérerai le dos pour lui dévorer sa peau devant elle ! Et ses grosses mamelles : je les percerais comme des ballons juteux ! Sans doute devait être en couche pour qu’elles fussent aussi grosses et elles déverseraient leur premier lait pour nourrir le sol ! NIARK ! Et alors qu’elle n’aura plus que ses yeux pour pleurer, je les goberai net ! Mais ce n’était pas fini ! Je l’emmènerai jusqu’au plus profond d’un trou où j’ouvrirai son ventre pour en dévorer son futur enfant, nourri par son sang comme un plat en sauce ! Je danserai avec ses intestins comme un chat avec une pelote de laine et […] Bref, je songeais à nombre de châtiments, en me tortillant dans tous les sens et en tentant de la mordre sans y arriver quand elle s’adressa à moi !

Mais qu'est-ce que tu fais caché là-toi ? Où est ton allié ?

Ahahaha ! Croyait elle que j’allais répondre ? Non… point du tout, que nenni ! Je ne bougeais plus, tout sourire, et l’ignorait. Oui… voilà ce que j’allais faire. Mais dans le fond, elle n’avait pas tort : où était mon humain ? Je me connectais à lui pour le savoir dans les jardins et me disait qu’il n’avait rien compris, ce n’était pas là qu’il y avait de l’amusement… ou tenterait il à nouveau de… Ah oui, c’était bien ça ! Oh, il me reviendrait quand il aura échoué : l’échec lui apprendrait la modestie et son devoir de m’expliquer ses plans. Seul mon génie pouvait les rendre réussis, à n’en point douter ! Mais cela ne m’aidait point. Je fixais les yeux de la jeune femme, un air féroce sur mon faciès ! –si, plus féroce que d’habitude ! Les pupilles dilatées, elle pouvait même apercevoir le bout de mes crocs et sentir le roulement du pseudo-râle naissant dans ma cage thoracique- quand je fus contacté par son dragon. Il grogna et en une seconde, je compris un truc : il était gros. Très gros… Trop gros ! Il fallait absolument que ce balaise soit un allié !

Doucement, je tentais de me balancer –comment dire ? A force que Johann m’agrippe ainsi, je prenais une sorte d’habitude- pour m’agripper à elle. Avec Johann, ça ne fonctionnait jamais mais avec ses grosses mamelles : je pourrai y enfoncer mes griffes ! Enfin dans son vêtement, voyons : je l’avais précisé : je ne voulais pas avoir d’ennui avec le gros balaise. Avec un petit ton effrayé –presque point mimé, si si !- je répondais à l’impudente :

*Je ne sais pas…. Il m’a posé là bas, et après il est parti !*

Je désignais de la tête le lieu exact où l’acte avait eu lieu, de l’autre coté de la piste de danse. Finissant par enfin réussir à me redresser, je me retrouvais à me maintenir sur son bras, la queue dans la main de la femelle.

*Ton dragon me fait peur…*

Je baissais la tête, les yeux baissés, encore tout tremblotant –Non, ce n’était pas de la vraie peur vis-à-vis de ce dragon ! Enfin un petit peu… mais soyons clairs : en combat, j’aurai gagné ! Enfin peut être pas… mais du moins, vu comment il semblait lourd, j’aurai réussi à fuir ce qui est presque équivalent : tant qu’on survit, on gagne ! Et puis, soyons clairs : j’étais mignon… je le savais ! Toutes les femelles le disait en me voyant sur un ton aigüe –étrange d’ailleurs… les bipèdes avaient des réactions fort étranges…. Mais je n’avais point le temps de songer à cela : je remarquais alors que la femelle semblait solitaire. Tous se montraient à deux, et elle…. Où était son mâle ? Se pouvait il qu’il soit mort ? Ou mieux… se pourrait il que, comme une mante religieuse, elle l’eut dévoré quand leur amour fut fini ? Oh, tout de suite, je l’aimais plus cette femelle !

*Tu veux jouer à te cacher avec moi ? Mon allié ne veut pas… alors je joue tout seul ! Tu verras, c’est amusant ! Personne ne nous voit ! Et j’ai à manger ! Ou alors on peut aller danser : tout à l’heure, j’étais sur la piste de danse… si tu m’avais vu ! J’étais incroyable ! *

Hey, je suis jeune : jouer à cache, j’aimais bien. Il ne fallait point trop me juger. Et je ne mentais pas : certes, j’avais fait échouer un certain nombre d’amourettes en gênant les danseurs bipède –qui d’ailleurs pour certains se grondaient encore sur la piste de danse, on les voyait d’ici- mais cela n’empêchait pas que j’étais un formidable danseur en le faisant : claquettant sur mon passage au rythme déchainé de mes écailles. J’avais… le rythme dans la peau ! C’est rare, pour un dragon ! Entrainé par mon propre entrain, je lui déclamais alors, presque en roucoulant de bonheur :

Alors… tu veux bien jouer avec moi ? Et comme je suis un très bon cavalier, je te protègerais des mâles en chaleur !

Et sans doute n’importe qui ayant connu un dragon jeune aurait entendu le sous-entendu : faire des bêtises avec moi. Mais son gros dragon était bien vieux, alors peut être ne le saurait elle pas… Ou lui le saurait il ? Qu’importait ! Car oui !!Elle allait m’amuser aujourd’hui mais un jour, un jour…. Je lui mangerai les yeux ! Ou les doigts… enfin : je me vengerai !

"Un baiser pour le princes des grenouilles?"

"ça me semble possible."

"Maelen, Jillah, bonsoir"

"merci pour vos compliments, ça me fait plaisir. Je n'ai jamais été à un bal de ma vie, c'est compliqué de choisir une robe..."

"Oh excuse-moi, dès qu'il y a de la nourriture je perd un peu mes manières..."

"trinquons, oui oui... merci Asa."

"Oh, je..."

"je t'avoue que je danse comme un manche à balai, Jillah. Je n'ai pas eu le luxe d'apprendre à danser, je suis issue d'une famille de pêcheurs"

"j'aurai trop peur de te marcher sur les pieds..."

"C'est très spécial, ce jus de fruits"

"vous ne trouvez pas?"

Etrangement, Maelen eu l’impression d’être revenu dans une de ces soirées mondaines d’Aéria, et pourtant, partout où il regardait, il ne reconnaissait pas ces sourires figés dans d’immobiles mascarades. Non, les gens riaient à gorge déployée, le brouhaha survolait la musique, personne ne semblait chuchoter des médisances, des femmes ne jetaient pas des regards en coins avant de murmurer derrière leurs éventails. Le buffet était copieux, mais pas surchargé à outrance et chacun se régalait avec un plaisir non feint.
Souriant, ravi d’apercevoir toutes ces différences, il continua de poser sa main sur celle de Jillah et saluer avec élégance, Eléanor, Anthéa et Estefania. Estefania qu’il regarda quelques instants avant de détourner le regard blessé par le fait qu’elle avait refusé sa demande pour choisir d’y aller avec sa colocataire et par ce sourire mesquin qu’il vit sur ses lèvres. Lui qui avait pensé que ce petit voyage en plein ciel allait réchauffer un peu l’atmosphère, il s’était lourdement trompé. A son grand étonnement, il ne s’énerva pas et son visage resta parfaitement immobile. Quand le couple disparu, il poussa un léger soupir et rit doucement à la remarque de Jillah.

« La situation est un peu compliquée… » Baissant les yeux quelques instants, il leva son verre et le porta à ses lèvres avant de sourire à Asa et Médéa. Son colocataire était très chic habillé ainsi et il lui fit un grand sourire, se demandant par la même occasion ou se trouvait Ludwig.

« C’est vrai qu’on à rarement l’occasion de fréquenter autant de beaux monde. Mais dans quelques années, nous devront compter sur eux, et ils devront compter sur nous.. » Souriant, d’un calme olympien, ses yeux bleus fixèrent Jillah avant de détourner la tête et d’apercevoir une haute silhouette à l’élégance altière et aux cheveux presque de la même couleur que les siens. La prestance de cet homme lui fit un peu ouvrir la bouche et il se dit que plus tard, il aurait voulut avoir autant de classe et de présence que cet homme. Il se mordilla la langue, se demandant s’il avait le droit d’aller lui parler, et quand il voulut faire un pas dans sa direction, une charmante jeune femme le rejoignit, à qui il fit un baisemain avec élégance.
Le fixant d’un œil admirateur, il se détourna finalement, le rouge un peu aux joues de l’avoir fixé avec autant d’insistance et se promit d’aller lui parler dans la soirée pour découvrir qui il était.

Fixant Médéa, à qui il parlait vraiment pour la première, il ne pu s’empêcher de trouver qu’Asa et la jeune fille rousse avait décidément beaucoup de chance. Il aimait ce caractère un peu empressé, cette envie de profiter de la vie et il mordit dans un petit four à son tour emporter la gourmandise de Médéa.
Puis riant, il avoua à la jeune fille :

« Tu sais le principal c’est de s’amuser. La danse ne sert à rien d‘autre qu’à ça. »

Puis s’inclinant avec élégance devant Jillah, il lui demanda poliment :

« D’ailleurs, est-ce que ma cavalière accepterais de m’accorder une danse ? »

Se redressant, il fronça es sourcils en regardant la coupe de la responsable des élèves et éclata de rire. « C’est normal, c’est alcoolisé, c’est du punch, et non pas du jus de fruit… » Posant sa main devant sa bouche pour étouffer un peu son rire, il mit son bras autour des épaules d’Asa et le taquina : « Tu essais de rendre ta cavalière saoul dés le début de la soirée…Tu aurais pu attendre un peu. » Continuant de rire de bon cœur, il prit la main de Jillah et l’entraîna sur la piste de danse et lança au couple et à Eléanor : « Amusez vous bien. On se retrouve tout à l’heure ! »

Puissant son bras autour de sa taille de la Terra, il la pressa doucement contre lui et ils rejoignirent les couples qui dansaient souplement.

Dès qu'elle vit passer une coupe de champagne à sa portée, Jillah s'en saisit, pensant que ça l'aiderait à vraiment profiter de la soirée. Après tout, son cavalier d'un soir ne méritait pas d'avoir une jeune femme distraite à son bras. Maelen se montrait tout à fait charmant; poli, prévenant, élégant, souriant. Non vraiment, la jeune étudiante Terra ne voulait pas qu'il ait un mauvais souvenir de cette soirée par sa faute.

Elle allait donc porter la flûte à ses lèvres lorsqu'une étudiante un peu excitée se mit à aboyer sur le jeune homme qui venait de la saluer, elle et deux autres étudiantes. Jillah haussa un sourcil et se tourna vers les jeunes femmes qu'elle tenait tout de même à saluer, par pure politesse, quand elle vit la petite "dragonne" et son amie s'éloigner vers la piste de danse. Et bien! Quelle manque d'éducation...

La jeune étudiante Terra soupira avant de se décider à prendre cet incident avec le sourire. Et elle eut même la satisfaction de faire rire son cavalier, même si son rire sonnait un peu faux. Les situations compliquées, elle connaissait, elle en vivait une depuis deux ans, mais elle ne voulait pas être indiscrète. Aussi se contenta-t-elle d'un:

-Je vois...

Cela devait concerner la jeune femme brune qui leur avait offert un sourire un peu méprisant...Enfin ce soir, ils allaient s'amuser! Elle allait faire son possible pour, en tout cas.

D'ailleurs, l'ambiance s'allégea lorsqu'elle vit arriver Médéa et son compagnon nommé Asa. Elle le connaissait seulement de nom et elle l'avait déjà aperçu de loin mais elle n'avait pas encore vraiment eu l'occasion de lui parler. Après les compliments d'usage, et qu'elle pensait sincèrement, elle ne put s'empêcher de les taquiner un peu en évoquant la danse.

Elle sourit à Médéa:

-Comme le dit Maelen, la danse n'est pas une obligation, du moment que vous vous amusez. Mais j'aurais bien aimé vous voir danser, j'avoue.

C'est vrai, elle les trouvait tellement mignons et touchants tous les deux...Ils trinquèrent tranquillement et elle but une gorgée de son champagne avant d'ouvrir de grands yeux en voyant Médéa avaler son verre de punch d'un coup.

-Euh...Médéa...ça va?

Visiblement, oui. Elle leva les yeux au plafond en entendant Maelen se moquer gentiment, sans pouvoir s'empêcher de sourire également à sa remarque.

-Fais attention en buvant le prochain verre que ton compagnon te proposera...

Non vraiment, c'était trop drôle. Elle ne put s'empêcher de rire doucement à son tour. Quelque chose lui disait qu'ils allaient bien rigoler. Elle reprit cependant son sérieux et se tourna vers Asa:

-Hum oui, nous avons vraiment de la chance de voir autant de beau monde réuni ici...j'ai hâte de revoir le capitaine McLochlain et le lieutenant Avedissian, et de rencontrer le capitaine Bjornülf! Tu viendras avec moi Maelen?

Elle se tourna ensuite vers une jeune femme à la longue chevelure violette dont le prénom était visiblement Eléanor, comme elle avait entendu Médéa l'appeler:

-Bonsoir. Excuse-moi nous ne nous connaissons pas, mais...profite bien de la soirée.

Elle s'inclina poliment devant la demoiselle et ses camarades avant de prendre le bras de son cavalier:

-Et pour répondre à ta question, ce sera avec plaisir. Cela fait longtemps que je n'ai pas vraiment eu l'occasion de danser...

Elle déposa donc son verre à moitié plein sur un plateau qui passait par là avant de suivre son compagnon du moment sur la piste de danse.

A peine s'étaient-ils revus qu'ils étaient déjà sur leur petit nuages roses. Mais cela convenait à Celeste qui ne pouvait profiter de son amant autant qu'elle le souhaiterait. La main d'Ivar sur la sienne rappellait à la lieutenant à quel point il était plus grand que lui, l'enveloppant avec tellement de facilité. Elle se laissa faire, appréciant la chaleur de la paume contre la sienne. Du pouce elle carressa doucement la joue, son regard ne quittant pas celui de son compagnon - seule chose qui n'avait pas changé dans son apparence. C'était étrange, c'était comme si un autre homme se trouvait devant elle. Mais c'était bien le sien, il n'y avait pas de doute. Il n'y avait que lui pour avoir un sourire aussi charmeur.

"Voilà qui est étrange..." commenta Celeste à ce que lui apprenait Ivar. "J'avais déjà entendu parler de ce genre de phénomènes mais je n'aurais pas cru le voir un jour," fit-elle, un peu perplexe et étonnée. "Tu m'étonnera toujours," conclut-elle avec un sourire léger et les yeux pétillants.

Aux compliments d'Ivar elle se senti rougir tout d'un coup. La sensation de ses lèvres sur le dos de sa main ne l'aida pas et soudain elle se senti comme une adolescente. C'était peut-être l'ambiance, les rires et les élèves tout autour d'eux... elle avait l'impression d'être à nouveau une gamine à son premier bal avec le plus beau parti de l'école... Elle était terriblement flattée du compliment et ne savait pas trop quoi répondre à cela. Alors elle accepta la coup de champagne qui lui était tendue et elle sourit du mieux qu'elle put.

"Merci," souffla-t-elle avant de tousser, reprenant ses esprits. Ce qu'il pouvait être romantique parfois ce bellâtre. Souriant elle regarda tout autour d'elle, portant le verre à ses lèvres. "J'ai l'impression d'être revenue en arrière," avoua-t-elle avant de jetter un coup d'oeil suspect à Ivar. "J'imagine que tu as toujours été très bien accompagné à l'époque," elle eut un sourire en coin et donna un léger coup de coude dans les côtes du capitaine.

C'était le genre de petites choses que seul Ivar savait de la lieutenant, ces petits gestes qu'elle contenait la plupart du temps. Mais avec lui, elle avait l'impression de pouvoir être elle-même, elle se sentait bien.

"Avoue, combien de coeur as-tu brisé quand on était à Lindorm ?" demanda-t-elle soudain, s'attendant à ce qu'il lui réponde qu'il ne s'en souvenait plus. Après tout... Ivar était un coureur de jupons quand elle l'avait connu, elle l'imaginait donc avoir toujours été ainsi.

Mon regard se posait, à nouveau, sur cette missive. Cette missive faisant office de message testamentaire. Cette missive qui me chamboulait plus que je ne l’aurais crut ou voulut. Une larme glissa au coin de mon œil, pour se déposer sur le papier jauni du parchemin et troubler l’encre incruster. Une unique larme, alors que je pliais et ranger soigneusement cette missive dans un coffret nacré. Coffret où se trouvaient les peintures de mes parents, les McCallan. Un bout d’écailles de dragon, une mue plus précisément, vestige de ce bon vieil Aloysius. Mais aussi, un portrait de mon mariage, avec Aldo souriant, une Jordanne heureuse, et moi ayant le sourire. Nos parents aussi présent…et une dernière représentation, d’Hattusha, avec Jo’, Doug’ et moi : enfants. Des souvenirs à la fois précieux, et douloureux. Les souvenirs de ceux que l’on a perdus. Rangeant l’ensemble dans un coffre caché derrière une peinture, la clé autour de mon cou, j’observais mon reflet.

Mes cheveux étaient maintenus en une queue haute, des mèches allant au niveau de mon visage, et s’échappant par endroit. Leur roux accentuait par la luminosité de l’endroit, je quittais quand même les lieux. Je portais un Sherwani blanc, cousu de fil d’or et rouge. Une écharpe rouge au tissu de qualité vint autour de mon cou, alors que je quittais les lieux dans mes babouches assorties à ma tenue. Mon pantalon blanc terminant ma tenue…
La parade avait eut lieu cet après-midi, et j’y avais assisté en ma qualité de Gouverneur. Cette parade démontrait, après tout, la force de nos escadrons d’élites ! Quel genre de gouverneur manquerait ce genre d’occasion, hein ? En tout cas, le bal devait avoir bien commencé…Mais j’avais eu des papiers à remplir à l’hôtel. Des papiers donnant des indications pour le bon fonctionnement du Narthan.

Mon regard se porta sur la grille de l’académie qui s’ouvrit. Silencieux, je conversais avec Tanaris…alors que je descendais de mon transport pour gravir les escaliers du perron. Ces escaliers que j’avais franchis si souvent, lorsque j’étais étudiant.

*Tu verrais…rien n’a changé.
- Cela fait pas bien longtemps non plus.
- Que tu dis oui ! Je suis certain que Briquet aurait voulu y revenir. Me demande ce qu'il devient lui d'ailleurs...
- Mais il est là…Tu sais, j’allais pas le garder avec moi constamment.*

Me stoppant brutalement, j’avais les yeux grands ouverts. Le bal était derrière cette porte, mais une information horrible m’était parvenu.

*Briquet est où ?!
- Avec toi, fallait bien que je te surveille, non ?
- Mais…
- On est resté ensemble après la mort de papi Aloysius. C’était trop triste sinon.*

Par tous les dieux, je sens poindre un mal de tête ! Me calmant, et martelant à Tanaris que nous aurions une discussion prochainement…j’ouvrais la porte du bal. Pour apercevoir un petit dragon rose sans écailles en train de chaparder allégrement dans le buffet, sans grande discrétion. Par où est-il passé ? Question bête, pour le dragon nain d’un ancien concierge de cette école. Même si j’aperçu la fille d’Idriss, une cadette que j’appréciais de plus, je filais en vitesse jusqu’au pique assiette que je saisis par la nuque en le fusillant du regard.

« Briiiiquet…Tu vas relâcher ce poulet, ce morceau de rôti, et cette darne de poisson : de suite !
- Mais, je suis innocent d’abord ! C’est la faute de…d’elle là ! Et de son poney ! »

Et là, je suivais son regard pour voir…Jillah. Oh le petit diable, car il en profita pour me sauter des mains et filer entre les convives du buffet ! Glissant grâce à sa taille de chat ici et là ! Entraînant des morceaux de nappe avec lui…en dragon désireux de se goinfrer : comme toujours !
Je ne pensais pas devoir recompter sur mes vieux reflexes, mais c’est quant il ravagea une troisième table que je l’attrapais, le fusillant du regard. Observant l’assemblé, je retins un soupir avant de m’incliner pour m’excuser.

« Je vous prie de pardonner cette…intrusion. Veuillez m’excuser. »

Me dirigeant vers la sortie, à peine arrivé, mon regard sur Briquet était clair. Toi, tu vas me payer cette honte du siècle, et d’avoir ruiner la soirée ! Saleté de petit dragon

Spoiler:

♫ Thème

C'était pour le moins étrange d'être ici, comme avant la guerre, avant qu'il soit un homme fait. Lors de ses années d'école. Lors de ces moments si précieux passés avec son meilleur ami. Parfois, Lindorm lui apparaissait comme un rêve lointain, plus rêvé que réel. C'était de doux moments, parfois très sombres. Il avait manqué tant de fois de tomber pour ne jamais se relever.
Et alors que sa douce Céleste le taquinait, son regard d'ambre fixa un instant des fantômes qu'il était le seul à voir. Tout était si calme. Les rires, les danseurs... Comment croire que la guerre avait déchiré les nations quelques mois encore auparavant ? Les gens avaient désespérément besoin d'oublier les mauvaises choses avec les célébrations. Et les étudiants n'étaient jamais pour la plupart que des enfants.
Son regard accrocha un instant une jeune fille sur la piste de danse, dont les cheveux blancs faisaient penser aux siens, aussi longs que les siens avant qu'il ne les coupe. Reportant son attention sur Céleste, conscient d'être resté longtemps silencieux, il lui fit un sourire, peut-être un peu énigmatique, se frottant légèrement les côtes là où elle l'avait gentiment cogné.

"J'avais toujours une cavalière mais... Je ne dansais pas avec en général, je filais toujours retrouver Fergus et il m'empêchait de faire des conneries toute la soirée. Je draguais quelques filles et il m'empêchait de boire en me filant des claques sur la tête si je ne faisais pas ce qu'il disais." Il eut un rire attendrit. Ce vieil oiseau échassier... "On finissait toujours les bals tous les deux, dans un coin, à manger, et j'ai bien dû m'endormir plus d'une fois et il a presque dû me remonter aux dortoirs sur son dos - je ne voulais jamais partir avant que la fête soit complètement finie, je voulais prolonger le plus possible ces moments où on n'avait pas la pressions des cours et les autres sur le dos." Il se tut un instant et ajouta en riant : "J'étais donc un vrai mufle pour mes cavalières puisque je les plantais toujours à peine arrivé pour filer à l'anglaise avec Fergy."

Tendrement, sa main attrapa l'une des mèches des doux cheveux de la Dame aux papillons et il se pencha pour lui biser la joue. Oui, il devait faire un trait sur tout ça. Sur Fergus. Il l'aimait et venait de s'en rendre compte. Le voir ce soir n'était pourtant pas douloureux. C'était juste... Comme ça. Il l'avait toujours aimé et c'était cette constatation, plus que son refus, qui lui avait brisé le coeur d'une drôle de manière. Un instant, il regarda son vieil ami, remarquant la coupe de champagne à demi-vide dans sa main et son front se barra d'un pli : Fergus buvant de l'alcool ? La dernière fois qu'il l'avait boire un seul verre, c'était dans son chalet de montagne et ils...
Un instant l'inquiétude le prit aux tripes : et s'il faisait ça pour se donner du courage face au fait d'être aimé par la nouvelle directrice ? Il se mordit la lèvre inférieure. Si seulement il avait pu éviter de le lui dire... Savoir qu'une fille vous aime n'est pas la chose la plus aisée à savoir... Il s'inquiétait peut-être trop ? Il devait le laisser gérer. Il n'était pas sa mère. Ni son... Bref. Non.

Finissant sa coupe, il prit doucement la main de sa belle. Il ne devait pas penser à tout cela. Il n'en avait pas le droit ce soir... Pas avec ce qu'il voulait faire.
"Une danse, ma chère ?" Et il lui fit un sourire. Un sourire sincère, venu du fond du cœur. Il l'aimait elle, et son amour pour Fergus, ne devait jamais venir entacher cela. Il ne pouvait pas se permettre de douter maintenant. Il était trop vieux pour changer tout et il l'avait Vu : elle et lui, vieillissant ensemble. Non, il ne pouvait pas tout ruiner maintenant.

A peine arrivé près du buffet, Sloan dû esquiver une comète rose qui passait devant lui et Léa en trombe, un morceau de poulet dans la gueule, un jeune homme aux cheveux rouges sur les talons. Il esquissa un sourire, amusé par la situation, nullement outré comme certains et se demanda qui cela pouvait bien être. Bien sûr, il savait qui était Briquet, le dragon de l'ancien concierge, mais il le pensait mort ! Il était heureux de le savoir encore en vie, et se demandait ce qu'il faisait avec ce jeune homme. Etait-ce son nouvel allié ? Un nouvel élève ? Pourtant, sa tête ne lui était pas inconnu, mais impossible de remettre un nom dessus. Il y avait quelques temps qu'il ne l'avait pas vu.

Il reporta son attention sur sa cavalière et la poussa de nouveau doucement vers le buffet. Il faisait bon dans la salle, presque chaud avec tout le monde présent et qui s'agitait à danser.

Il se servit en viande et en boisson, et demanda à Léa ce qu'elle voulait, puis il se tourna quand même vers la salle de bal, se demandant ce que les gens pouvait trouver comme satisfaction à se déhancher, collés les uns aux autres de la sorte. Une chevelure verte, du même vert que ses mèches à lui, attira de nouveau son regard et la colère l'envahi de nouveau. Il se mit à jouer des mâchoires, mâchant avec plus de force sa viande pourtant tendre et fondante. Il suivit Bryne du regard alors qu'elle se dirigeait vers les jardins avec son cavalier défiguré, trop maniéré à son goût et semblant jouer la comédie. Encore un paon qui se pavané pour attirer l'attention de sa cousine, un homme qui ne la méritait pas, et qui se jouait d'elle, à tous les coups.

C'est une petite voix dans sa tête qui le ramena à se concentrer.

*Hey ! Ça commence à trembler dans les fondations ! C'est pas le moment mon frère. Cesse de la harceler du regard et occupes-toi de ta cavalière plutôt. *

Sloan se détourna donc en soupirant tout de même et reporta son attention sur sa cavalière. Elle semblait observer la pistes de danses et les danseurs, mais il était hors de question qu'il l'invite à danser. Lui, danser ? On aurait tout vu ! Il termina sa bouchée, vida son verre et se racla la gorge.

-Si tu veux retourner vers tes amis et danser avec eux, vas-y. Ne t'occupes pas de moi. Je suis désolé.

Nulle agression dans sa voix, peut-être de l'agacement et à n'en pas douter, de la peine. Mais pour quoi ? Bonne question. Jusqu'à maintenant, personne n'avait pris la peine de chercher à comprendre ce qu'il avait dans la tête. Il n'en serait pas autrement de cette gamine à peine entrée à l'académie et loin d'être prête pour le combat.

Sloan se retourna et continua de manger et boire, ignorant totalement sa cavalière, sans penser que peut-être elle aurait envie d'en savoir plus... qui sait ? Peut-être en avait-il envie, sans vraiment se l'avouer en fin de compte... ?

Un machin rose passa à toute vitesse devant Sloan et moi, m’obligeant à m’arrêter d’un seul coup. Haussant un sourcil, il me sembla reconnaitre un petit dragon mais ne l’ayant jamais vu dans le coin, je supposai qu’il était à l’un des membres des escadrons. C’était d’ailleurs légèrement intimidant de voir tout ce monde, ces gens qui avaient été à notre place quelques années auparavant et qui désormais nous défendaient ou nous instruisaient pour qu’on prenne leur relève un jour. Je doutais d’en être capable mais pour le moment je n’y réfléchissais pas trop, ayant cinq années pour m’y préparer.

Reportant mon attention sur mon cavalier, je m’avançai vers le buffet et fis comme lui, me servant en nourriture et boisson. Jamais je n’avais vu autant de nourriture que depuis que j’étais arrivée à Lindorm. Et je ne parlais pas de la viande qui était une denrée rare d’où je venais. On mangeait surtout du poisson, étant un village de pêcheurs. Mon regard dériva ensuite sur les danseurs et je m’amusai à chercher ceux que je connaissais, essayant de remettre un nom sur leurs visages malgré les masques. Ce n’était pas évident mais au moins ça passait le temps. Du moins jusqu’à ce que les paroles du Terra m’arrachèrent une exclamation de surprise. Restant muette l’espace d’un instant, je le regardai se détourner de moi pour m’ignorer, me laissant faire ce que je voulais. Sauf que je n’en avais pas fini avec lui ! M’approchant de lui, je l’attrapai par le bras et le tira le plus vivement que je pouvais pour l’obliger à me faire face.

Dis donc Sloan O'Leary, je sais que tu ne voulais pas venir à l’origine mais maintenant que t’es là avec moi, ce n’est pas pour me lâcher au milieu ! Si tu ne veux pas danser et bien tant pis on dansera pas mais ne crois pas que je vais partir l’air de rien. T’es mon cavalier alors assume.

M’interrompant en me disant que c’était dommage d’avoir appris à danser spécialement pour cette soirée et ne pas pouvoir le mettre en pratique, un sourire passa sur mes lèvres alors que je regardant le garçon. Peut-être que … peut-être que je pouvais le narguer ? L’embêter ? Je savais qu’il était du genre à réagir mais relèverais-t-il un défi ?

En faite … Je parie que t’a peur d’avoir honte. Si c’est le fait d’être avec une plus jeune, tu peux inviter quelqu’un d’autre à danser mais … Non en faite je parie que tu n’es pas capable de danser avec moi devant tout Lindorm …

Eleanor était très stupéfaite, finalement, de la multitude de personnalités qui était représentée ce soir. Elle se sentait un peu à part mais cela ne la gênait pas du tout.

Elle fut ravie de la réaction de Medea et la voir boire son verre d’une traite aussi. Elle ne put retenir un sourire à sa petite phrase innocente. Elle se retint de taquiner Asa et puis elle fut prise de court par un élève qu’elle ne connaissait pas (elle apprit plus tard qu’il s’appelait Maelen). Elle lui fit un signe de tête et lui offrit un sourire lorsqu’il s’éclipsa pour aller danser avec sa cavalière. Celle-ci d’ailleurs lui parla et Eléanor fut charmée par le charisme qu’elle dégageait. De plus, elle semblait douce et amicale. Elle lui répondit « Je te remercie. Nous aurons peut-être l’occasion de nous parler plus tard » avant qu’elle ne parte sur la piste.

Le buffet fut ensuite pris d’assaut par d’autres membres de l’escadron d’élite et, comme tout à l’heure, son malaise grandit. Que se passait-il donc en elle pour qu’elle ressente cet étrange élan émotionnel en leur compagnie. Elle n’avait pourtant rien à se reprocher. Elle détestait être impressionnée. Elle se servit alors d’un verre de punch, pour se détendre. De toute façon, elle avait l’âge de boire et, étant seule, elle ne risquait pas de faire honte à qui que ce soit. Elle descendit son verre rapidement mais peu importe. De toute façon, son ventre était rempli, elle ne risquait rien.

Elle se resservit, en dessert cette fois-ci, elle avait envie de douceurs. Elle s’assit à une table et observa tout ce petit monde : les couples dansant, les couples se chamaillant, les couples papotant… Une vraie petite fenêtre sur le monde.

» Arrangement floral ou coup de lame dans le buffet
» Le Bal d'Hiver : côté jardin.
» Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

Le Bal d'Hiver : côté buffet.

Le Bal d'Hiver : côté buffet.

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