Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

Comme le temps passait et qu'il voyait la salle de bal se remplir tandis que Nathanaël n'arrivait pas, le jeune hermaphrodite commença à se demander s'il viendrait jamais. Bien sûr, il avait bien senti que cette situation ne le mettait pas très à l'aise...après la nuit qu'ils avaient passé, ils n'avaient pas recommencé, déjà parce qu'ils n'en avaient pas vraiment eu l'occasion, et puis parce qu'ils se considéraient comme des amis...enfin ça c'était ce que Raphaël s'était dit. Oh bien sûr, ça lui était arrivé de se glisser dans le lit de son camarade, juste pour dormir contre lui, tout simplement.

Le jeune hermaphrodite l'attendait donc, dans sa robe à la fois élégante et sensuelle, espérant secrètement lui faire tourner la tête. Il désespérait de le voir arriver quand il fut finalement là, à quelques pas de lui. Raphaël papillonna des cils tandis que son cœur s'emballait. Qu'il était beau dans cette tenue! Un véritable prince! SON prince.

L'étudiant ventus lui sourit finalement, de ce sourire lumineux qu'il n'offrait qu'à Nathanaël. Il était heureux de lui plaire. Le souffle lui manqua soudainement tandis que son cœur se serrait. C'était douloureux et pourtant terriblement grisant à la fois...Il fit les quelques pas qui les séparait pour déposer un tendre baiser sur sa joue alors qu'il lui prenait la main:

-Merci...et toi tu es très beau...

Il secoua doucement la tête, faisant virevolter ses longs cheveux blonds:

-Non non ça va...je suis content que tu sois là...

Oui, vraiment, même si ça faisait mal dans sa poitrine et qu'il avait l'impression que tout tournait autour de lui.

De son côté, Angélus souriait, cette fois, son protéger semblait avoir trouvé quelqu'un de bien pour découvrir ce qu'était l'Amour. Même si, malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de vouloir le garder pour lui tout seul...mais il n'y pouvait rien. Ce jeune humain grandissait, il devait faire ses propres expériences, même si c'était difficile de le voir se rapprocher de quelqu'un d'autre que lui...

Devant la porte donnant dans la salle de réception, Raphaël prit doucement le bras de son beau prince charmant. Son cœur battait à cent à l'heure. Après tout, c'était son premier bal...

-Oui....allons-y.

Prenant une profonde inspiration, il marcha aux côtés de Nathanaël, souriant aux camarades qu'il croisait, cherchant des têtes connues dans la foule pour se rassurer un peu. Sa main s'était légèrement crispée sur le bras de son compagnon et son corps restait proche du sien. Ce contact l'aidait à se sentir plus fort tandis qu'ils se retrouvaient maintenant au milieu de toutes ces personnes.

Heureusement, il repéra Silia un peu plus loin. Il salua celle-ci d'un signe de la main tandis qu'elle se dirigeait vers la piste de danse avec son cavalier. Puis, il leva son visage d'ange vers l'homme qui faisait battre son cœur:

-Excuse-moi...je n'ai pas l'habitude de voir autant de monde réuni pour des occasions pareilles...c'est tellement...grand...et il y a tellement de monde...

Il était heureux d'être là, avec lui, mais il n'était pas très à l'aise tout de même. Il lui sourit cependant et relâcha légèrement son bras, se rendant compte qu'il le serrait sans doute un peu trop fort.

-Je me demande avec qui Maelen est venu...

Et si Eleanor était là...étrangement, il avait du mal à imaginer la jeune femme dans ce genre d'évènement. Mais après tout, pourquoi pas? Il sourit en apercevant le professeur Nazarian. Il était, après tout, un de ses professeurs préférés, surtout depuis qu'il l'avait aidé. Il le salua d'un sourire et d'un signe de la main avant de la reposer sur le bras de Nathanaël.

En fait, il n'était même pas conscient que certains de ses camarades seraient étonnés de le voir arriver habillé ainsi. Quant aux autres, cela ne les choquerait sans doute pas puisqu'ils pensaient qu'il était une fille.

Posant sa coupe de champagne sur un plateau, il guida sa chère cavalière vers la piste de danse, un léger sourire aux lèvres. Il détailla les cheveux légèrement auburn de la Terra et fut fier d’avoir une aussi jolie jeune fille à son bras. Riant doucement, il plissa les yeux pour apercevoir les personnes qu’elle lui présentait. Mais il ne connaisait pas grand monde dans l’armée à vrai dire. Il nota le nom de l’homme qu’il avait détaillé tout à l’heure et quand il entendit le nom de Shaem, il releva tout de suite les yeux pour le chercher du regard.
Mais il ne vit que des silhouettes tournoyantes et ne reconnu pas les vêtements habituels du professeur. Il passa non loin de lui, mais ne le reconnu pas.
Au final, ce fut deux têtes blondes bien connues qui attirèrent son attention et sa mâchoire s’ouvrit légèrement, quand il vit que Raphaël était le cavalier de Nathanael. Raphaël portait une robe et était divinement attirant. Fermant la bouche ne pas avoir l’air d’un poisson hors de l’eau, il eut un petit sourire avant de se dire qu’il allait devoir aller taquiner son meilleur ami pour lui faire avouer tout ce qu’il se passait entre les deux Ventus.

S’inclinant à son tour, il prit la main de Jillah et déposa rapidement un baiser sur son dos avant d’attraper sa taille avec douceur mais fermeté. Ses doigts frôlèrent le tissu et il la tint contre son corps, relevant le menton pour fixer ses grands yeux ambrés. Riant doucement, il commença à mener la danse d’un pas lent, laissant sa cavalière prendre ses marques. Pour se remettre un peu dans le bain, il compta les pas dans sa tête et s’approcha encore un peu de la jeune fille, inspirant son odeur fruitée.
Glissant sur la piste avec élégance, il fit tourner sa cavalière dans un joli mouvement de tissus et la guida avec douceur.
Alors qu’ils tournaient tranquillement, Maelen baissa un peu les yeux et lui avoua :

« Si Anthea à un tel comportement, c’est parce qu’elle tient beaucoup à Estefania et que je la mets mal à l’aise… » Un léger sourire sur le visage, il plissa un peu les sourcils pour se rappeler à quel moment il en était arrivé à cette conclusion. Ce n’était pas la première fois que la jeune dragonne avait un tel comportement à son égard. Déjà au cours de tir à l’arc, elle s’était interposé entre sa fiancée et lui. « Estefania est ma fiancée… » Lâcha t-il alors qu’il faisait tourner Jillah avec grâce, avant de la réceptionner contre son torse. La tenant par la taille il lui fit un léger sourire avant de remarquer qu’effectivement, Estefania dansait bien avec Anthéa. Elle qui prônait le respect des conventions n’avait pourtant pas refusé d’aller au bal avec une femme. Mais au moins, elle avait l’air de s’amuser.
Poussant un léger soupir, il se concentra sur Jillah et lui fit un sourire charmeur :

« Accepterais-tu de continuer à me donner des conseils pour le tir à l’arc ? J’aimerais vraiment rapidement m’améliorer ! »

La soulevant par la taille pour l’emporter dans un léger saut que requerrait cette danse, il la fit glisser contre lui et ses cheveux frôlèrent son visage pour la réceptionner en douceur. « En tout cas, je suis plus qu’heureux que tu sois ma cavalière ce soir. » Plus vraiment habitué à tournoyer de la sorte, il sentit son esprit s’engourdir légèrement mais resta droit et fier.

Anthy s'était laissée emportée en entrainant Estefania et lança aux petits fours un dernier et long regard langoureux qui ne pouvait signifier qu'une chose : je reviendrais, mes amours.
Cependant, danser était important pour son amie, elle le savait, alors elle préférait lui faire plaisir. C'était parfois bizarre de se dire que son tonton était le dragon de sa camarade de chambre. Elle l'avait appris quelques jours plus tôt, Adamantios lui expliquant que ce fameux dragon de lumière était son frère jumeau. Il faudrait qu'elle aille lui parler, un jour, peut-être. Ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre de la famille lorsqu'on est un dragon !

Anthy était leste et agile, mais surtout très adaptable, plus fine et observatrice qu'on le pensait en la voyant aussi se laissa-t-elle guider au début par Estefania, d'abord un peu maladroitement, puis avec plus d'aisance. Et elle ne lui marcha pas sur les pieds, prenant au contraire les devants au bout d'un moment à observer et retenir le rythme. Le sens du rythme... Elle semblait le posséder de manière curieusement innée. c'était sans doute sa sensibilité différente qui lui donnait une adresse peu commune.
Aussi, au bout d'un moment, finit-elle par conduire plus naturellement, vêtue de sa jolie tenue noire, qui mettait sa poitrine généreuse en valeur. Elle avait l'air sérieuse, presque un peu grave, lorsqu'elle guidait finalement les pas de la jolie brune en robe rouge.

"Je veux pas te faire honte. Je sais que c'est important pour toi." Dit-elle avec plus de douceur que d'habitude, prenant le rôle de l'homme avec plus de naturel que celui qu'elle avait endossé pour apprendre, être celui qui conduit lui réussisait mieux. Elles n'avaient pas l'air si gourdes vue de l'extérieur, et c'était loin de la catastrophe que s'imaginait Estefania.
"Je sais que danser est important pour toi." Lui dit-elle, ses yeux se plissant sur un grand sourire. "Ne t'en fais pas ce n'est pas si ennuyeux et il y a trop de monde à mon goût. Au moins là on est tranquille." Elle se tut, suivant le flot dans danseurs avec ne certaine dignité. Elle apprenait à une vitesse ahurissante : sans doute grâce à sa capacité d'observation et elle en était contente : elle ne voulait pas gacher la fête à son amie.

Il y avait tellement de beau monde que Jillah en avait la tête qui tournait. Heureusement, Maelen la tenait fermement contre lui. Elle lui sourit et tourna la tête dans la même direction que lui quand il s'immobilisa un instant, la bouche ouverte. Etonnée, la jeune étudiante Terra posa ses yeux d'ambre sur le jeune couple qui venait d'entrer. Deux jeunes étudiants, blonds aux yeux bleus, très probablement des Ventus. En tout cas, force lui fut de constater qu'ils allaient très bien ensemble.

Elle sourit en se disant que Maelen les connaissait peut-être. Enfin, il se reprit bien vite et l'emmena dans un coin un peu plus espacé où ils pourraient danser sans craindre de bousculer les autres couples. Comme le voulait l'usage, la jeune femme s'inclina dans une révérence parfaite, comme sa sœur le lui avait appris, avant de se redresser. Maelen, en bon héritier de la famille Ortega, s'inclina à son tour avec élégance. Elle glissa ensuite sa main dans la sienne et sentit sa main se poser dans son dos pour rapprocher leurs corps.

Ses joues se teintèrent malgré elle d'un léger rose tandis qu'ils entamaient leur première danse ensemble. Maelen guidait et elle suivait tout en lui souriant. Il n'y avait pas à dire, elle avait bien fait d'accepter de l'accompagner au bal! En plus d'être gentil, prévenant, amusant aussi, et élégant, il était très bon danseur.

Elle n'avait aucun mal à le suivre et commençait même à s'amuser sérieusement. Mais soudain, sans qu'elle n'eut à demander, Maelen lui expliqua la raison du comportement de la petite sauvageonne un peu plus tôt, au buffet. Elle nota son nom, Anthéa, de même que celui de la jeune femme brune avec qui elle dansait en ce moment un peu plus loin.

Quel rapport avec son cavalier? Et bien elle eut bientôt la réponse. Fiancée? Il était donc fiancé....et il s'agissait sans doute d'un mariage arrangé, sinon, les choses ne seraient pas aussi compliquées comme il le lui avait dit lui-même, ou alors...il s'agissait d'un amour à sens unique...enfin là n'était pas la question.

-Ta fiancée...je comprends mieux.

Mais il ne semblait pas vouloir s'étendre sur le sujet. Aussi préféra-t-elle se taire et lui rendre son sourire tout en se permettant de rire avec légèreté:

-C'est d'accord. Je peux bien faire ça pour te remercier de me faire passer un aussi bon moment. J'ai moi-même encore des progrès à faire mais si je peux t'aider, je le ferai avec plaisir.

Les mains de Maelen se posèrent une nouvelle fois sur sa taille pour la faire sauter avec élégance, comme la danse le requérait, puis se pieds retrouvèrent le contact rassurant du sol. Son cœur battait un peu vite, mais elle se concentra et se força à se calmer, avant de lui répondre en riant un peu, par nervosité, mais elle le dissimula en offrant un sourire charmeur à son cavalier:

-Je t'avoue que j'ai été surprise par ta demande...mais en vérité, je suis heureuse de pouvoir passer un peu de temps en ta compagnie...tu sais, les filles parlent beaucoup de toi...j'étais curieuse et puis...j'ai connu ton cousin Aldo...

Devait-elle ou non le lui dire? Elle ne voulait pas qu'il ait l'impression de n'être qu'un substitut, alors qu'elle était contente d'être là, avec lui, même s'il n'était pas Aldo.

Baissant un instant les yeux, elle ne put empêcher ses yeux de se voiler légèrement, avant de reprendre le dessus et de se redresser, affichant un énième sourire:

-Je ne veux pas te comparer à lui...mais tu as certaines manières qui lui ressemblent..et pourtant, tu es différent. Je suis désolée, je ne veux pas paraître maladroite seulement...cela doit faire à peine une heure que nous parlons ensemble et je t'apprécie déjà, sincèrement.

Un peu gênée, elle se mit à rougir furieusement. Il ne voulait pas non plus qu'il se méprenne sur ce qu'elle venait de lui dire:

-Enfin je veux dire...bref, oublie. Je crois que les bulles me montent un peu trop vite à la tête.

Heureusement qu'ils dansaient, autrement elle se serait sans doute enfuie l'air de rien en prétextant avoir mal à la tête ou une autre excuse. Un bref soupir franchit ses lèvres. Où était la Jillah qui contrôlait tout? Celle qui traitait la plupart des hommes comme des sous-fifres tous justes bons à lui tenir la porte ou à porter ses livres de cours. Elle avait totalement disparu...Depuis qu'elle avait ouvert les yeux sur ses sentiments pour Nahel, elle se trouvait facilement émue par ce que les autres hommes pouvaient lui dire, surtout lorsqu'ils la flattaient.

Sans doute parce qu'elle aurait aimé que ce soit Nahel à leur place...Non, elle ne devait pas penser à lui, surtout pas en ce moment! C'était Maelen son cavalier et c'était bien mieux ainsi! Elle se déconcentra un instant et se prit légèrement les pieds avant de se reprendre en soupirant d'agacement:

-Vraiment, je me demande de qui j'ai hérité cette maladresse...

Elle secoua doucement la tête en levant les yeux au plafond, avant que la danse ne se termine. Elle s'inclina face à son cavalier et tripota nerveusement le pendentif en forme de dragon argenté qui ne la quittait jamais:

-Veux-tu que nous allions discuter avec certaines personnes?

Elle lui offrit un sourire complice. Puisqu'ils étaient là, entourés de soldats d'élite plus ou moins réputés, il ne fallait pas laisser passer une occasion pareille d'essayer de les connaître un peu! Et puis ils auraient bien le temps de retourner danser, la soirée ne faisait que commencer.

J'avais engagé la conversation avec ce nouveau professeur qui venait à peine de débarquer, peut-être avait-il autre chose à faire et je ne voyais l’intérêt qu'il puisse porter à une simple élève dont les cours ne passionnaient guère. Je m'étais résignée à restait sur ce sofa et dans mon cocon bien tranquille à l'écart de tout, simplement à la recherche d'une personne inconnu et qui ne me connaissait point en retour. Comment atteindre mes objectifs, comment poursuivre ma quête désespérée de réponses. Mais contre toute attente il m'avait bien entendu.

- "Si vous le dites..."

Je continuais à le fixer sans en comprendre la raison, espérant peut-être trouver de l'aide auprès de cet homme. Mais les mots ne sortaient pas aussi fluidement que je l'espérais et l'anxiété commençait à prendre possession de moi. Le temps paraissait une éternité qui n'était brisé que par l'orchestre répandant sa musique dans toute la salle, son aussi enivrant qu’insupportable qui me faisait tourner la tête autant que les discutions et les danseurs autour de nous.

Ainsi ce nouvel arrivants à l'académie est un professeur de géopolitique même si je n'avais aucune idée de ce que pouvais être cette matière nouvelle. A vrai dire tout me paraissait nouveau ici même la température hivernale beaucoup plus douce et clémente que chez moi; tout ce monde, toutes ses salles, tous ses apparats me mettaient de plus en plus mal à l'aise et malheureusement je n'était pas au bout de mes peines et tout ce que je parvenais à voir à présent était les lumières et monsieur Eolis que je vis légèrement sourire

- "Si vous le dites" J'avais gardé la même position sans bouger d'un pouce, utilisant toujours une voix monotone et distance "Haut dignitaire? il paraîtrait en effet que c'est le cas mais je n'en sais rien"

J'avais l'impression de parler sans rien dire et de combler le vide qui s'installait pendant la discutions mais je devais ne pas perdre patience et rester concentrer pour ne pas perdre le contrôle. Rien n'était encore catastrophique si je pensais à autre chose. Je m'évadais quelques instant, retrouvant les sensation de liberté lors de mon premier vole sur le dos d'Irmine.

-" Non personne m'attend. Et vous monsieur Eolis?"

Mes paroles résonnèrent d'une étrange façon entre mes lèvres et se répercutèrent dans ma tête inlassablement comme un écho à mes souvenirs qui m'assaillaient chaque nuits; me rappelant sans cesse la place insignifiante que j'occupais sur cet île, dans cette académie mais je devais tout faire pour changer ma position afin d'aller de l'avant et de prouver ma motivation, ma détermination et peut-être... Je fus extirpée de mes plus intimes pensées face à un question qui me fit l'effet d'une masse sur la tête, sans possibilité de silence; retrouvant ma monotonie habituelle je répondis:

- "Je me nomme Hedwige Sliff première année. Je me suis fixée un objectif et pour cela je dois rester ici..."

En disant ses mots, mes paroles sonnaient plus chaudes, plus enthousiasmes et réchauffaient mon coeur, il était évident que me voiler la face ne servirait à rien et puisque j'avais une personne en face de moi qui me voyait et même si cela me demandais un immense efforts il pourrait m'aider j'en avait la certitude. Je me redressai d'un seul coup et faillit perdre l'équilibre, ayant oublié que j'étais sur le sofa. Stabilisée tant bien que mal, un air déterminé s'affichant sur mon visage, je me lançai à cœur perdu:

"Connaissez-vous Ivar Björnulf, le Capitaine des Mirages Aquatiques?"

Je sentais mon âmes faillir, mes yeux s'emplir de tristesse, je n'avais nullement la certitude que cette personne pourrait m'aider mais c'était à l'heure actuel mon seul espoir que je devais m'y accrocher et espérer. Dans la salle le monde se tassait de plus en plus devant le buffet et je n'avais plus de visu sur l'homme qui possédait les même cheveux que moi ni même sur la femme qui l'accompagnait et cela me frustrais un peu au plus profond de moi, ajoutant un poids à mon passé.

"Je le cherche depuis longtemps, aidez-moi je vous en pris!"

Le stress, l'angoisse, ces sentiments de peur qui alimentaient mon esprit et mon coeur depuis mon enfance et particulièrement depuis la mort de ma mère -seule parent qui s'occupait de moi- me faisait suffoquer, hoqueter par tant d'emprise sur mes émotions et sur mon être. Même Irmine n'avait jamais pu me soigner de ma mélancolie et de mes démons enfantin; avait-elle réellement essayé au moins, aucune idée. Ma patience avait été mise à rude épreuve et je voulais que tout soit fini, être débarrassée de ce fardeau.

Je me sentais étrangère à tout ce beau monde, étrangère à mon destin; je ne savais pas si mes actions allaient aboutir ou si l'échec se trouvait au bout du chemin mais dans l'instant présent je me sentis idiote d'être debout sur un sofa. Je me laissai retomber, trouvant une position assise, un peu honteuse mais surtout espérant LE voir...

Lysias se tenait là à discuter avec cette jeune étudiante. Elle n'avait pas bougé et continuait de parler avec monotonie. L'enseignant trouvait bien étrange qu'une personne de son âge ne se prête pas plus au jeu de la soirée et reste bien seul sur ce canapé. Enfin, lui même était seul et attendait patiemment la possible venu de quelqu'un.

" Non personne m'attend. Et vous monsieur Eolis?"

Lysias ne s'attendait pas à cette question. Cela le plongea dans une réflexion confuse. Son regard se perdit dans la foule. Il répondit vaguement et à voix basse.

« Il se peut, en effet, que quelqu'un vienne me rejoindre... qui sait. »

A partir de se moment là, il scruta la foule. Ses pensées fuyaient et partaient en tous sens. Pendant ce temps, l'étudiante, bien que timide continua la conversation.
Quelque chose avait changé dans sa voix ; elle était moins hésitante et plus ferme. Lysias tourna le regard vers elle. Hedwige le regardait avec de grand yeux brillant, brûlant d'une étrange flamme. Sa poitrine se soulevait sous les coups de son cœur battant.
L'enseignant se vit prendre par les sentiments. Elle souhaitait retrouvé quelqu'un :Ivar Björnulf, le Capitaine des Mirages Aquatiques.
Malheureusement, Lysias ne le connaissait que de nom. Il n'avait jamais eu l'honneur, si cela en est un, de le côtoyer ni même de l'apercevoir. Il ne savait que ce qu'on disait de lui.
Ivar Björnulf était un membre important des escadrons d'élites et un soldat valeureux.

Lysias se sentit réellement peiné pour la jeune femme et ne savait pas réellement quoi faire.

« Je ne peux malheureusement pas vous aider Mademoiselle Sliff. En effet, je ne connais personne connaissant Ivar Björnulf et encore moins Ivar Björnulf, lui-même. Je suis sincèrement désolé. »

La salle brillait de mille couleurs et les sons harmonieux raisonnaient de toutes pars. Les gens se mêlaient sans cesse et voyageaient de pièce en pièce, partageant, discutant et mangeant. Certaines personnes étaient enivrés de bonheur et cette soirée était clairement une réussite.
Il est vrai que malheureusement, personne ne faisait attention à cette jeune femme, qui était visiblement en détresse.

« Pardonnez mon indiscrétion, mais que voulez vous à Ivar Björnulf ? »

Cette question lui brûlait les lèvres et il n'avait pu la contenir. Cela ne le regardait pas, mais s'il décidait de l'aider, il lui serait nécessaire d'en savoir plus.
Lysias était ainsi partagé. Devait il l'aider, passant sa soirée à chercher un homme pour de raisons bien obscures, ou attendre là dans l'espoir qu'elle vienne.

Ourianis, son compagnon, partageait ses pensées. Tous deux restait indécis. En attendant la réponse d'Hedwige, il replongea doucement dans ses pensées, bercé par les danses majestueuses des personnes heureuses.

Elle était arrivée la veille et avait rejoint un petit hôtel de bonne réputation. Son regard n'avait de cesse d'admirer la mer qui ramenait son écume brillante sous le roulis de ses vagues. Evge était envahi par le stress et se retrouva vite sous l'assaut de quelques fans qui l'avaient vu débarqués sur les quais de la petite île. Le soleil était encore haut dans le ciel et Vhay avait préféré rejoindre les extérieurs de la cité pour goûter un peu de repos et de tranquillité, la dragonne n'aimait pas la foule ni les cris suraigu des jeunes filles hystérique à la vue de la jeune cantatrice. La noiraude signa quelques-uns des petits livrets tendus avant de reprendre sa marche, elle voulait encore un peu flâner dans les rues avant de rejoindre sa destination du soir. Elle ne cessait de répéter les mots qu'ils avaient employés, elle avait fini par les apprendre par cœur. Elle n'avait pas répondu à sa dernière lettre, elle voulait laisser le doute planer même si elle savait qu'elle serait présente ce soir à l'occasion du bal de l'hiver.

La demoiselle arpentait à présent le quartier commercial, ils y avaient foule et les quelques marchands ambulants scandaient le prix de leurs articles. Elle ne cessait de jeter des petits coups d'œil aux étals de tissus et les bijoux, il y a avait tant de choix qu'elle ne savait plus quoi choisir. Elle déambulait lentement presque incognito, ayant opter pour des vêtements plus communs, un pantalon de lin, une paire de bottes en cuir et une veste légère, elle avait opté pour une coiffure moins stricte et sans trop d'artifice. Elle marcha pendant deux bonnes heures remplissant son sac de quelques souvenirs. Evge fit halte dans un petit salon de thé où elle prit une boisson sucrée et quelques viennoiseries avant de reprendre le chemin de son hôtel. L'estomac remplit, elle remonta les allées et rejoignit sa petite suite. Elle ne savait pas encore combien de temps elle aurait exactement à lui consacrer, mais ne voulait pas le décevoir. Immobile, elle fixait sa garde-robe sans grande conviction, pestant contre elle-même de ne pas avoir judicieusement prévu de s'acheter une nouvelle robe pour cette occasion. Elle finit par se laisser chuter sur le lit large, la mine un peu déconfite.

* je ne devrais pas y aller, je n'ai rien à me mettre de convenable !*

Une douce chaleur envahit l'esprit de la jeune femme et la voix de miel de la dragonne retentit :
- Allons Evge ma douce, tu ne vas pas te dégonfler ? Les tenues que tu as choisi sont toutes sublimes et même habillée en sac à patate tu serais ravissante !
Evge émit un petit rire avant de se lever et de choisir une robe rouge de satin avec une multitude de volants qui rendait ainsi la robe plus volumineuse sans pour autant en faire une meringue. Elle lissa sa chevelure sombre avant d'y ajouter des peignes dorés qui scintillaient et qui tintaient lors de certain de ses mouvements. Evge prit grand soin à se parer, elle voulait lui plaire ! Les préparatifs s'écoulèrent et il fut bientôt le temps pour elle de prendre la direction de l'académie, elle avait suivi de loin le défilé et avait préféré se faire invisible. La présence de son père lui ôtant l'envie de s'y présenter.

Une voiture la mena jusqu'au porte, elle descendit lentement et admira le ciel qui se parait lentement de petits points lumineux : les étoiles que chérissait tant le dragon de Lysias. Vhay quant à elle planait un peu plus haut recherchant son ami draconien . Evge stoppa son avancé dans la cour envahit de dignitaire, de soldat et d'étudiant. Tout le monde bavassait dans la joie et la bonne humeur. Elle se tordit les mains nerveusement et prenant une grande inspiration avança vers les portes de la salle de bal. La musique envahissait les lieux et de nombreux jeunes s'activaient sur la piste. Evge se souvenait de ses bals de jeunesses et ne put s'empêcher de sourire. Un serveur lui porta un verre de jus de fruit, qu'elle saisit dan ses mains délicates, elle ne connaissait personne et slaloma un peu entre les couples.

Elle avançait lentement scrutant les alentours et les décorations de la salle. Tous semblaient harmonieux, le port de sa tête bien droite, elle approcha lentement des canapés. Ses escarpins recouverts de strass brillaient un peu avec les effets de lumière et le bruit de talon se retrouvait étouffait par les éclats de voix environnants et soudain Evge se figea, il était droit devant elle. Elle ne savait pas s'il l'avait aperçu, elle se faufila un peu disparaissant avant de réapparaître à quelques pas. Le sourire aux lèvres, elle prit parole :
- Bonsoir professeur Eolis ! ( salue la jeune demoiselle d'un signe de tête ) Je vois que vous êtes en charmante compagnie mademoiselle. Si je vous dérange, je peux m'éloigner, je ne veux en aucun cas vous gâcher cette soirée et vous sembliez en importante discussion ( baisse les yeux )

"tu m'as bien eu, vieux crabe"

"Oh, chère amie"

"à la guerre tout les moyens sont bons!"

"vous seriez déçue de me voir ivre, je n'ai pas bonne figure."

"Vous étiez dans les ordres?"

"la vie est faite de choix et d'opportunités, n'est-ce pas? Vous avez un très noble destin, miss O'Cuinn. Du reste, il n'est pas sottise que de vouloir à un moment lâcher la bride. Cependant loin de moi l'idée de juger votre dragon."

"Je n'ai jamais eu de cavalière. J'ai été au bal de l’académie toutes les années durant ma scolarité à Lindorm, mais je n'ai jamais dansé avec une femme"

"alors si je ne vous avais pas croisée, je serai surement venu seul."

"Miss, il y a quelque chose dont je voudrai m'entretenir avec vous en privé car je pense que la sincérité est une vertu cardinale. Je suis navré d'être aussi direct mais je p..."

"Vous êtes très élégante aussi, lieutenant Ó Dochartaigh. Votre coiffure est très seyante."

"Ne vous inquiétez pas"

"miss O'Cuinn et moi avons la soirée pour nous et je suis ravie de vous voir autrement qu'en uniforme, et..."

"... en charmante compagnie, à ce que je vois."

"Capitaine Heirleif, c'est un plaisir de vous rencontrer. J'ai entendu quelques histoires sur vos faits"

"nous ne vous retenons pas, j'allais proposer à miss O'Cuinn d'aller un peu prendre l'air."

"Je ne me sens pas très bien je crois, je ne supporte vraiment pas le champagne...."

"ça ne passe pas..."

"Miss"

"pouvez-vous me mener au balcon, s'il vous plais? Je ne me sens pas très bien... je suis navré, peut-être nous recroiserons nous plus tard... profitez-bien de la soirée, ne faites pas de bêtises!"

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♫ Thème

Bryne était sur un petit nuage, quelque part dans des nuées innaccessibles. Elle se sentait bien avec lui, pour la première fois de sa vie. Elle aurait voulu que sa famille l'oublie un instant, elle aurait voulu ne pas avoir été promise. Elle aurait voulu le choisir lui, de toute son âme.
C'était la première fois qu'elle s'ouvrait à quelqu'un. C'était la première fois qu'un homme lui plaisait. La première fois qu'elle s'occupait d'une autre personne que son dragon. Au fond d'elle, Hagen la mettait en garde, son âme enroulé autours de son cœur tout barbelé de l'entité de ronces. Et pourtant, comme elle ne pouvait s'empêcher d'espérer...

Elle l'observait, trop amoureuse pour s'inquiéter de manières qui auraient dû lui mettre la puce à l'oreille. Elle ne voyait qu'un homme charmant. La fatigue de ses blessures lui donnaient un air plus fragile qu'elle ne l'aurait voulu, elle se sentait un peu plus vulnérable qu'à l'accoutumée. Alors l'entendre lui dire qu'elle était sa première cavalière fit bondir son cœur et elle releva sur lui deux yeux verts partagés entre l'étonnement et la force de ce sentiment profond qu'elle avait pour lui. Elle était donc un peu... spéciale ? Ce constat lui noua un peu l'estomac et elle eut envie que cette douce sensation se prolonge.

Soudain, les papillons dan son estomac se changèrent en billes de plomb : il voulait lui parler ? Mais de quoi ? Désarmée face aux choses de l'amour, un stress violent la fit à peine vaciller, comme un vertige qui passa heureusement inaperçu grâce - ou à cause - de l'arrivée de la lieutenant du Capitaine Mac Lochlainn. Moïra était très élégante et elle la jalousa un instant en silence, persuadée comme tant d'autres qu'elle était intimement proche avec l'homme de ses pensées. Cependant l'arrivée d'un soldat blond qu'elle ne connaissait pas la rassura immédiatement : elle avait un cavalier. Peut-être avait-elle donc une infime chance avec Fergus... Le fait que ce dernier veuille lui parler en privé la mettait au supplice : assurément il devait lui dire une chose importante et elle redoutait confusément cela.

Nerveuse, elle n'en demeura pas moins mondaine, son masque souriant lui permettant de sauver les apparences, avec son loup orné d'arabesques ouvragées.
"Lieutenant Ó Dochartaigh. C'est un plaisir. Capitaine Heirleif, je suis très honorée de faire votre connaissance." Elle leur fit une révérence soignée héritage de son éducation parfaite, malgré la vive douleur de sa cicatrice. Elle était un peu triste d'être ainsi coupée par leur arrivée dans un moment aussi compliqué, mais elle prit cela comme une distraction stratégique à son nœud à l'estomac. "Vous êtes ravissants. Nul doute que vous serez la reine du bal, lieutenant." Dit-elle avec mesure. Elle la trouva cependant bien jolie, cette femme, et elle avait fière allure.

Mais, contre toute attente, ce fut son cavalier qui lui fournit l'alibi nécessaire à une désertion polie du champ de bataille qu'était cette fête.
S'inquiétant sincèrement pour lui, elle opina du chef. "Ce fut un honneur. Veuillez nous excuser de notre départ précipité." S'inclinant, elle accompagna Fergus aux jardins, troublée, alors qu'elle lui prenait doucement le bras, presque timidement, et le rouge aux joues. Du coin de l’œil elle vit Céleste et son fâmeux compagnon, lui adressant un sourire de loin, sachant qu'elles se retrouveraient bien assez tôt pour discuter des évènements du bal.
L'air froid lui mordit les épaules mais elle ne broncha pas. Elle craignait pour Fergus et l'air extérieur était une claque idéale pour qu'elle puisse reprendre ses esprits.
"Cela va-t-il aller, Capitaine?" Demanda-t-elle un peu inquiète, ses bras se couvrant malgré elle de chair de poule. Sa blessure la rendait plus sensible au froid et la fatiguait vite, mais elle conservait un visage avenant, avec tout le courage qu'elle avait toujours eu. "L'air vous fera du bien." Elle lui sourit, toujours impeccable, malgré la douleur, le froid et sa propre peur. Elle avait toujours été ainsi, ses pensées, même auprès de lui, demeuraient un abîme.

Tandis que Lysias s'enfonçait dans ses rêves embrumées, une personne s'approcha doucement. Une personne qu'il n'avait pas encore remarqué malgré le fait qu'il la cherchait désespérément depuis le début de cette soirée. Le professeur ne savait s'il devait encore croire à sa venu, n'ayant eu aucune réponse à sa dernière lettre ; ce qui au fond de lui, le peina.

La dite personne était une jeune et belle femme. Les cheveux noir lissé était attaché de peigne dorée. La robe rouge satin qu'elle portait, aux multiples volants, la sublimait.
Quand elle prit la parole, Lysias sortit aussitôt de ses rêveries, reconnaissant la voix.
Détournant le regard, il la vit. Plus belle que dans ses souvenirs, se tenait devant lui, sa tendre amie aujourd'hui célèbre, Evgenia.
Un sourire gêné se dessina sur son visage quand il se surprit à la regarder avec un peu trop d'instance. Néanmoins, il n'avait pas eu ce plaisir depuis longtemps.

« Evgenia, Je suis heureux de vous revoir. Il lui tendit la main et l'invita à s'approcher. Vous ne me dérangerez jamais ma chère. Je vous présente Hedwige Sliff, une jeune étudiante que je viens tout juste de rencontrer. Elle cherche un dénommé Ivar Björnulf . »

Son cœur bâtait si fort qu'il lui tapait dans les oreilles, la musique et les danseurs étaient oubliés. Lysias ne voyait plus que sa très chère amie qui lui avait tant manqué.
Voilà plusieurs jours qu'ils s'échangeaient des lettres à propos de leurs retrouvailles, près de quatre après s'être quittés dans ce lieu. Sa soirée, c'était maintenant illuminé.

Il lui fallait cependant, avant de pouvoir profiter pleinement de la compagnie de Evgenia, aider cette malheureuse jeune fille. Malgré toute son envie et tout son désir de partager quelques moments si précieux avec la cantatrice ; une voix en lui même ne pouvait rester indifférent à l'appel de l'étudiante.

Lysias s'approcha de Evgenia, afin de lui parler plus discretement, sans être entendu.

« Ma douce, m'aideriez vous à trouver l'homme qu'elle recherche. Cette jeune femme me paraît paniquée et bien perdue. Je ne peux me résoudre à la laisser dans cet état ici, alors qu'elle a cherché à m'interpeller. Si vous faites cela pour moi, je puis vous assurer, que d'ici au matin, je serais tout à vous. »

Il se tourna légèrement afin de façon à faire face à Evgenia mais aussi à Hedwige. Lysias laissa glisser ses mains derrières son dos où il les croisa. Scrutant avec attention la réaction des deux femmes qui l'entourait, il essaya de prendre un air tant amical que réconfortant.

Sans s'en rendre compte, Rakel dansait, à quelques centimètres de Shaem, se laissant aller entre ses bras, comme portée par un nuage de coton. Cette pensée lui arracha un nouveau sourire, trop heureuse de ne pas ressentir ni piqûre ni brûlure ! Quelle bonne idée elle avait eu d'accepter l'invitation de son collègue, pour se forcer à avoir plus de contact ! Elle sentait à l'affleure de son esprit, celui de Samelrion, gonflé de fierté pour elle, heureux de la savoir bien dans sa peau, s'amusant et discutant en toute innocence. Cela lui donna plus de courage encore et elle suivit de plus belle le pas du jeune homme qui l'emmenait au rythme de la musique entrainante. Au passage, elle lançait quelques regards autour d'eux, croisaient ceux de quelques collègues et étudiants, certaines qu'elle connaissait bien, d'autres un peu moins, d'autres pas du tout. Elle se remit à angoisser en croyant avoir aperçu sa soeur un peu plus loin et manqua un pas, écrasant le pied de son partenaire.

-Oh ! Mille excuses ! Quelle maladroite je fais !

Mais Shaem continua de danser, comme si de rien n'était, et continuant la conversation qu'ils avaient sur leur escadron.

-Douze ans. Répondit-elle aussitôt. Cela faisait douze années que j'étais dans mon escadron, et j'y serai restée si j'avais pu. Mais la paix ont donné une toute autre perspective à Samelrion, mon compagnon, si bien qu'il m'a un peu forcé à raccrocher mon armure. Lorsque la lettre de recrutement est arrivée entre mes mains, c'était une occasion inespérée de prendre ma retraite tout en gardant un pied dans l'armée et de continuer ce que j'ai toujours fait.

Rakel parlait de son dragon comme d'un ami, un compagnon, en employait rarement le terme "dragon" pour le qualifier, car avec sa forme humanoïde, il était bien différent de beaucoup de ses congénères. Parfois cela portait à confusion, mais elle savait qu'à Lindorm elle avait de grandes chances d'être comprise.

-Et vous ? Demanda-t-elle à son tour. Pourquoi Lindorm ? Si ce n'est pas indiscret, pourquoi n'avez-vous pas continué sur le terrain ?

Avec l’étrange impression d’avoir interrompue quelque chose, Moïra se sentit un peu mal à l’aise. Elle fixa son Capitaine avec un sourire calme et laissèrent ses yeux dérivés sur la peau brûlée. Oh, maintenant, elle avait l’habitude mais elle ressentait toujours cette pointe de culpabilité au fond d’elle-même, car après tout, elle était à l’origine de cette blessure irréversible.
La jeune femme fut tout de même heureuse de voir Fergus s’amuser un tant soit peu et penser à d’autre chose qu’à son travail. Combien de fois l’avait-elle laissé dans son bureau à une heure tardive, pour revenir quelques heures après avec un sandwich et une boisson car il lui arrivait d’oublier, trop concentrer sur ce qu’il faisait.
Peu importe les rumeurs qui couraient sur eux. Elle essayait tant bien que mal de veiller sur lui.

Son compliment fit rougir la jeune fille. Il était vrai qu’ils avaient rarement l’occasion de se croiser en dehors de leurs uniformes et elle s’inclina légèrement pour le remercier.
Ses yeux glissèrent sur la nouvelle directrice et elle ne discerna pas clairement son visage dissimulé sous son loup. Elle ne pu que regarder ses yeux verts et les trouver magnifique. Elle voulut l’a complimenter mais un bras passa autour de sa taille et son visage s’éclaira soudainement, relayant toute pensée cohérente loin dans son esprit.
Voilà bien quelques semaines qu’elle n’avait pas revu Fenrisulf. L’envie de lui sauter au cou fut si forte qu’elle eut un léger mouvement avant de se retenir en baissant les yeux. Elle resta tranquillement à ses côtés, ses pupilles fouillant la salle avant de revenir sur son petit-ami et de détailler sa tenue, mais se fut surtout sur ses cheveux qu’elle porta son attention et doucement elle écarta une mèche de cheveux qui était tombé devant sa cicatrice.

Frissonnant légèrement au baiser, elle eut un léger rire à ses chuchotements, puis son corps entier se tendit quand Fergus avoua se sentir mal. Elle voulut tendre le bras en avant pour s’enquérir de son état, mais quand il s’adressa à la directrice, elle recula légèrement en baissant la tête. Qui était-elle pour lui à devoir s’inquiéter de la sorte ? Elle n’était ni sa mère, ni sa sœur, encore moins son amie, juste son lieutenant. Alors, elle referma le poing dans un mouvement ferme et se contenta de sourire quand Brynn la complimenta de nouveau, lui avouant qu’elle serait sans doute la reine du bal.
Les regardant s’éloigner avec une pointe d’amertume et de jalousie, elle se força à garder un sourire de circonstance et déclara le plus joyeusement possible :

« Et vous, ne buvez pas trop Capitaine ! Miss O’Cuinn, j’espère vous revoir bientôt. »

Poussant un soupir quand ils eurent disparu, elle posa sa main sur son cœur comme si elle avait fait de l’apnée pendant tout ce temps et se tourna vers Fenri en lui attrapant la main avec douceur.

« Tu es très beau Fenri, ton uniforme est très seyant. »

Entrecroisant ses doigts avec les siens, elle posa sa tête sur son épaule et inspira son odeur pour s’en imprégner doucement.

« Tu m’as manqué » Souffla t-elle, avant de l’entraîner sur la piste de danse. « Tu permets que je te vole ta première danse ? » Lui souriant, elle ne cessa de fixer ses yeux violines alors que leurs corps se rapprochaient pour danser et lui vola un léger baiser, avant de faire une moue un peu peinée : « Ton père n’est pas venu ? J’aurais aimé le rencontrer… »

Se laissant doucement porter la musique, elle inspira profondément et savoura ce doux moment de rêve.

Pour lui, il était normal qu’il soit honnête avec Jillah. Alors, il ne lui cacha pas qu’Estefania était sa fiancée. Après tout, la moitié de Lindorm était déjà plus ou moins au courant. Et effectivement, leur relation était des plus compliquée. Vexé dans son égo qu’elle n’est pas acceptée de venir au bal avec lui, Maelen lui en tenait rigueur.
Mais plus il passait de temps avec Jillah et plus finalement, il en venait à remercier Estefania d’avoir refusé. Il aimait beaucoup danser, et la jeune fille s’accordait à merveille avec son rythme. Puis cela lui avait permit de rencontrer et de connaître une nouvelle personnalité, et qui en plus maitrisait très l’archerie. Puis pour ne rien gâcher, superbe par-dessus le marché. Que demander de plus.
Souriant tranquillement comme à son habitude, il virevolta entre les danseurs, tenant la Terra entre ses bras pour ne pas qu’elle tombe si elle se prenait les pieds dans sa robe.

La soulevant légèrement, il la fit glisser contre lui avant de rougir légèrement devant son sourire un peu charmeur. Maelen n’était plus très à l’aise dés qu’on essayait de l’approcher de façon un peu romantique. Il savait que Shaem ne tolérait aucun écart de sa part, et Estefania encore moins. Détournant un peu les yeux, il fronça les sourcils à la remarque de Jillah et reporta son attention sur elle.
Alors elle avait connu son cousin Aldo. Lui-même n’avait pu lui dire au revoir, sa disparition avait été si soudaine. Il se souvenait des dernières lettres qu’il lui avait envoyé, lui annonçant son arrivé prochaine à Lindorm, puis il était partit, pour toujours. Serrant un peu les dents pour ne pas sentir son cœur s’effriter dans sa poitrine, il releva le menton et resta digne et fier.

« Aldo était un modèle pour moi. Il a toujours reflété ce que je voulais être, quelqu’un de fort, de beau, qui dégageait une force et une présence impérieuse…Il est donc plus ou moins normal que je lui ressemble » Dit-il en souriant doucement. « Je passais mes vacances dans le Palais Ortega de Bianca et je courrais après Aldo à longueur de journée… » Puis baissant les yeux, il fit tournoyer Jillah et lui fit un grand sourire : « Je ne le prends pas mal, c’est même plus un honneur. J’adorais Aldo. Mais je suis heureux de savoir que tu m’apprécies pour ce que je suis… »

Riant, quand elle devint rouge pivoine, il secoua la tête vivement et déclara : « Ne t’en fais pas, je comprends…Puis les bulles et la danse me donne aussi le tournis. Je n’ai plus l’habitude.. »

Sentant la fin de la musique arrivée, il recula légèrement emporté par la maladresse de Jillah et ne pu que rire de nouveau.

« Ahahah ! Je préfère une femme qui sait tirer à l’arc qu’une qui sait parfaitement danser… »

S’inclinant avec élégance quand la musique fut finie, il sentit enfin sa tête arrêtée de tourner et poussa un léger soupir de soulagement. Etrangement, il n’avait pas faim et même un peu chaud. Le champagne montait lentement dans son esprit et il chercha Shaem des yeux dans la foule.
Glissant sa main sur celle de Jillah pour la faire arrêter de tripoter son collier, il la garda dans la sienne et indiqua du menton un couple prés du buffet.
C’était l’homme blond qu’il avait aperçu tout à l’heure.

« Tu sais qui est cet homme ? J’aimerais lui ressembler plus tard, il à l’air tellement, sûr de lui et fort… » S’empourprant un peu, il tira sur sa veste blanche pour la remettre droite. « Je voulais voir le professeur Nazarian, mais je n’arrive pas à le reconnaître…Puis, il va falloir que je danse avec Estefania aussi…enfin je pense… »

Il voulu faire un pas vers l’homme blond, mais se ravisa car il s’avançait avec sa cavalière vers la piste de danse. Ils n’allaient peut être pas déboulé comme ça au milieu de leur soirée. Un autre moment serait sans doute plus propice.

« Je te laisse me guider, tu as l’air plus au fait de moi sur qui sont tous ces inconnus autour de nous » Dit-il avec charme.

La soirée s’annonçait riche et elle était loin d’être finie.

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HRP : Pendant quelques minutes, la musique à cessé, et une unité de soldats a traversé la salle pour se rendre dans les jardins... merci de prendre en compte ce passage dans vos futurs posts.

Spoiler:

Comment dire que je ne me sentais pas totalement à mon aise ? En gardant un sourire léger, et en rendant les politesses d’usage. Je me demande ce que j’ai interrompu. Quoique, quelque chose me dit que Moïra est venu saluer son supérieur, sans qu’il ne s’y attende. Vu sa manie de « je veux, je fais », ça ne me surprendrait qu’à moitié. Voir, même, pas du tout.

« Le plaisir et l’honneur sont partagés, Capitaine, Madame. » Avais-je donc répondu, restant en retrait sur la scène.

Physiquement, j’étais bien là. Mais j’essayais de comprendre ce qui avait été interrompu. Il était d’ailleurs difficile de dire que le Capitaine des Comètes faisait de la comédie. En fait, j’avais aperçut le teint se dégradant dans le pâle, et une goutte de sueur…Mais cet excès de manières, et cet empressement : ils ne me semblaient pas naturel.
Me contentant de les saluer d’un mouvement de tête, je laissais Moïra se chargeait des mots. En tout cas, vu comment la directrice s’accroche à lui…je murmurais en interrogation à ma petite amie, alors que le couple s’en allait : non sans une boutade qui m’avait tiré un petit sourire amusé quand même.

« Tu ne m’avais pas dit qu’il préférait les hommes ? »

Car, franchement, cette femme semble bien éprise de lui. Même si, je le trouve vraiment trop maniéré. Il me met quelque peu mal à l’aise. Non pas pour son visage, du tout même, mais plutôt pour sa façon de se mouvoir et de parler.
Enfin, j’avais désormais l’attention de ma cavalière pour moi seul. Et ça, c’est déjà bien plus plaisant !

« Merci…profite, je ne porte que peu souvent les tenues de cérémonie. » Répondis-je, la voix un peu amusé.

Mon uniforme de combat : oui. Un uniforme soft pour quand je suis dans les locaux de la garnison : assurément. Les médailles et toutes ces parures, ainsi que le vêtement solennel : c’est très, mais alors très, rare. Et c’est peut-être la première fois pour une fête…le mettant surtout pour les jours d’enterrement de mes frères d’armes.
Me penchant pour l’embrasser, je répondais alors…le ton légèrement taquin, un clin d’œil accompagnant la fin de mes dires.

« Tu m’as manqué aussi, et nous sommes prés de la piste de danse, non ? »

Un autre baiser fugace, et sa question me fit avoir un air un peu déçu alors que j’éclaircissais ses interrogations. La faisant danser avec élégance. Merci maman pour les cours de danse quand j’étais môme !

« Je pense qu’il ne se voyait pas d’y venir seul. Ma mère n’a pas put assister à la parade…Et puis, je crois qu’il se serait senti obligé de parler avec Mi-Cha. Mon cousin. Ou, il aurait déprimé : il voulait vraiment que ma sœur intègre l’académie. Enfin, pas mal de raisons sont plausibles. J’ignore juste laquelle est la bonne. »

Mais une chose est sûre, je lui aurais dit que j’avais trouvé quelqu’un avec qui démarrer une liaison, un couple, il aurait foncé pour la voir et l’interroger. Mais ça, je vais éviter de le raconter…
Alors que nous dansions, soudainement, la musique s’atténua pour se stopper. Arrêtant net notre danse, je fronçais des sourcils. Jetant un œil vers l’entrée, où je vis l’arrivée de sept soldats, en comptant le chef.

« Qu’est-ce que… » Murmurais-je, analysant clairement leur chemin pour tourner le visage sur les jardins. Voyant Mi-Cha avec une inconnue. Et ils devaient être en train de danser lorsque la musique avait cessé.

Mon corps était intégralement tendu. Je me tenais sur mes gardes, comme lors de la guerre. Chaque muscle maintenu sous pression. Les sourcils froncés. Bordel, Mi-Cha doit ne rien comprendre…
Lâchant Moïra, dont je tenais alors encore la main, je lui dis :

« Je vais voir ce qui se passe. S’il arrive quoique se soit à Mi-Cha, à cause de cette inconnue, son frère ne me le pardonnerait pas. »

Et je quittais donc la piste de danse, en direction de la partie des jardins. Restant néanmoins derrière le cordon de soldats, faisant signe à Mi-Cha de venir vers moi : doucement.

L'étincelle s'éteignit aussi vite qu'elle était venu. Je m'accrochais à une corde qui ceda tout de suite sous mon poids me laissant au fond du puits sombre et froid. À cet instant je pensais que le destin ne voulait pas que je le retrouve, que je sache enfin à quoi il ressemble et qui il est. J'avais beau demander de l'aide rien ne m'aidait plus dans mes recherches. Je n'avançais pas d'un centième de pouce et cette soirée s'avérait catastrophique. La personne qui me parlait devait me prendre por une tarée sans avenir à courir derrière un fantôme.

La question que le professeur Eolis me posa me mît mal à l'aise, je ne voulais pas déballer ma vie comme ça et surtout je ne voulais pas admettre les raison qui me retiennait a l'académie. Je ne voulais pas revivre mon enfance...

-"Ivar... Eh bien... Hum..."

Je fus interrompu par l'arrivée d'une charmante demoiselle dans les âges du professeur de geopolitique et son entrée dans dans la conversation me permis d'échapper à la question. Je saluai la cavalière de Lysias avant de feindre un faux sourire

-"Je vous cède ma place, bien que monsieur Eolis soit une agréable compagnie, je ne veux pas m'imposer à votre rendez-vous galant."

J'avais l'opportunité de m'éclipser et de ne plus imposer ma présence à ce jeune couple. J'avais abusé de la gentillesse de mon professeur mais je ne voulais pas qu'il gâche sa soirée pour une élève capricieuse incapable de se débrouiller seule.

-"Vraiment je vous remercie mais je me sens pas très bien, je vais juste manger un petit quelque chose et aller m'allonger. Votre amie a fait un long voyage pour vous voir ne vous occupez pas de moi, vous formez un jolie couple. Merci pour tout, on se reverra lors d'un cours professeur. Mademoiselle, bonne soirée"

Je m'inclinai maladroitement et partie en direction de la piste de danse feintant aller vers le buffet avant de bifurquer dans une autre partie de la pièce, passant presque qu'invisible dans les discutions. La directrice, en compagnie de son cavalier que je ne connaissait toujours pas prenaient la direction des jardins. Tandis que je pensais faire de même une conversation entre Maelan et sa partenaire de danse m'interpella.

*tiens donc, le fiancé d'Estefania s'intéressait a la même personne que moi. Irmine je pense arriver au bout du chemin*

Pour réponse j'eus le droit à un grognement d'irritation ou un ronflement je ne savais pas trop. Tout en restant à bonne distance je décidai de ne pas quitter des oreilles ces jeunes gens fort passionnants mais la musique s'arrêta soudainement, apaisant mon mal de tête et mon angoisse. Un escadron passa dans la salle et m'approchai de la fenêtre la plus proche, mon feont collé, regardant la scène impassible. Disons que je faisait ma curieuse tout en regardant les étoiles au loin pensant à Nordheim, à l'orphelinat, à la taverne où j'ai grandi...

- "Papa" soupirai-je dans un murmure. Je retournai mon attention sur la venu des soldats, un frisson froid me parcouru l'échine et je me mis en alerte sans en savoir la raison. Je fixai la personne que l'on incitait à quitter l'académie et le garçon qui l'accompagnait; passant mon regard de l'un à l'autre.

*calme toi petite, tu ne pourrais rien faire à part blesser les autres. Sois patiente.*

Finalement Irm ne dormait pa et entendait mes pensées, recevait les images que je lui transmettais du mieux possible de la scène et de la fugitive. Il est vrai que je ne risquai rien et puis dans le cas contraire beaucoup de personnes hautes gradées et professeurs étaient dans ce lieux; je ne risquais rien mais je restai en alerte malgré tout, j'avais appris a mes dépends qu'il fallait rester prudente...

La situation de Maelen semblait être plutôt compliquée. Et puisqu'il était fiancé à Estefania, comment cela se faisait-il qu'il ne soit pas venu avec elle? Mais la jeune femme ne voulait pas se mêler de ce qui ne la regardait pas, alors elle se contenta de lui offrir un sourire qui se voulait réconfortant.

Et comme il avait été honnête avec elle, elle décida de faire de même en lui avouant qu'elle avait connu son cousin Aldo, même si elle tut, pour l'instant, le fait qu'elle avait eu des sentiments pour lui. En tous les cas, elle tint à lui dire qu'elle l'appréciait, pour ce qu'il était, car même si il ressemblait à son cousin, il restait un être différent et cela, elle avait vraiment eu besoin de le préciser.

Evidemment, parler du jeune homme, dans de telles circonstances, était un peu étrange et certainement mal venu, mais il avait eu une vie, elle ne comptait pas l'oublier, tout ça parce qu'il n'était plus là. Parler de lui c'était un peu comme lui redonner une certaine place dans sa vie. Après tout, ses sentiments étaient toujours là, même si elle aimait un autre homme à présent. Aldo serait toujours là, dans son cœur et puis, il lui donnait du courage.

Ils dansaient toujours tout en discutant, virevoltant, tournoyant. Jillah ne savait plus trop où elle en était à vrai dire. Ses sentiments et ses pensées étaient quelque peu confus, sans doute à cause du champagne. Pourtant, elle en avait bu à peine la moitié. En tout cas, une chose était sûre, il était très bon danseur. Elle lui sourit avant de s'abîmer un instant dans ses pensées. Bien mal lui en prit car elle fit preuve une nouvelle fois de maladresse, se rattrapant une nouvelle fois à Maelen qui avait l'air de trouver ça plutôt amusant.

-Hum et bien...c'est sûr que vu comme ça...

Etait-ce un compliment ou devait-elle se vexer? Bah, elle n'avait pas envie de se mettre en colère. La danse se termina enfin et ils se saluèrent. Peut-être qu'une petite pause serait plus raisonnable que de danser à nouveau, aussi, elle lui proposa d'aller discuter avec quelques-unes des personnes intéressantes qui se trouvaient ici. C'était l'occasion ou jamais, après tout.

Et avant qu'elle n'ait pu réagir, voilà que sa main se retrouvait dans celle de son cavalier. Ce geste la fit rougir malgré elle et son cœur se mit à battre un peu plus vite. Elle était décidément bien trop émotive ce soir. Papillonnant des cils lorsqu'il l'interrogea sur l'homme qui discutait avec le lieutenant Avedissian près du buffet, elle releva le menton et cacha son trouble derrière un énième sourire:

-Je crois qu'il s'agit du capitaine Björnulf. Mais il est assez différent de la description que m'en avait donné mon père...

Ohohohoh monsieur rougissait! La jeune étudiante Terra hésita à le taquiner mais préféra se taire:

-Le capitaine est un grand soldat. Je pense que discuter avec lui pourrait être très intéressant.

Quant au professeur Nazarian...Jillah se redressa un peu sur la pointe des pieds en prenant appui sur Maelen pour tenter de l'apercevoir:

-Je l'ai aperçu tout à l'heure, il dansait avec le professeur Solheim...hum ils doivent être cachés. Oh...tu vas devoir affronter son petit chien de garde. Tu te sens assez fort pour ça?

Là, elle le taquinait. Elle rit doucement et allait l'emmener vers le buffet pour rencontrer le couple de soldats d'élite quand celui-ci prit la direction de la piste de danse. Hum...dommage...bon et bien peut-être qu'ils pourraient discuter avec le capitaine MacLochlainn. La jeune femme le chercha du regard et le vit se diriger vers les jardins avec le professeur O'cuinn. Elle allait entrainer Maelen quand tout à coup, une troupe de soldats fit son apparition et suivit le même chemin.

-Qu'est-ce que...

Sa main toujours dans celle du jeune homme, elle s'avança vers les jardins pour voir ce qui se passait. C'est là qu'elle aperçut une jeune femme en compagnie de Mi-Cha, cet adorable et timide Terra de deuxième année qu'elle avait rencontré quelques temps plus tôt. Il semblait être dans de beaux draps à présent!

-Mince, mais qu'est-ce qu'ils veulent à Mi-Cha?

"Ce n'est pas si important pour moi"

"Heu..."

"... je t'ai dis que ce n'était pas si imp..."

"c'est bon, ce n'est pas non plus la peine de te forcer."

"Mi-Cha? Qu'est-ce qui est arrivé à Mi-Cha?"

"je reviens!"

"Je suis là, Jung-san. Fermez-les yeux, c'est un conseil."

"Buvez et respirez, vous faites un malaise."

"Désolée d'avoir été si cavalière, je n'ai pas vraiment réfléchi lorsque j'ai cru que vous étiez en danger, Jung-san..."

Dansant avec souplesse et entrain, Moïra profita de la soirée, souriant à tout bout de champ, dévorant des yeux son petit ami qu’elle trouvait séduisant et très attirant dans son uniforme. Jetant quelques coups d’œil à la ronde pour voir si personne n’osait reluquer celui pour qui elle éprouvait un peu plus que de l’amitié, elle glissa contre lui, légèrement impressionné par son assurance et sa maitrise de la danse.
Fenri avait-il un défaut ? Parce que ce que lui considérait comme son talon d’Achille, elle, elle trouvait cela absolument génial.
Haussant les épaules quand aux penchants sexuels de son chef, elle glissa doucement :

« Je crois bien que si, mais bon, après je ne le surveille pas tout le temps… »

Souriant, elle ne se posa même pas de question, car comme à son habitude elle n’avait pas vraiment observé la situation entre la directrice et son Capitaine et s’était juste imposé à sa façon. Elle avait certes sentit une légère tension, mais rien d’insurmontable et c’était plus inquiété pour Fergus et sa santé que pour le fait qu’elle ai pu déranger quelque chose.
Savourant sans condition les baisers que lui donnait le jeune homme, elle lui fit un sourire et sa poitrine se gonfla de fierté quand elle tournoya avec lui dans sa belle robe verte.
Dire qu’elle était à Lindorm, entrain de vivre un doux rêve, un rêve de petite fille. Elle avait la terrible impression d’être une petite princesse et que Fenri l’emmènerait sur son dragon blanc avant la fin de la soirée.
Et même si son petit ami n’avait pas de dragon, elle s’en fichait. Elle voulait garder sa main dans la sienne, glisser encore contre son corps et danser jusqu’à l’aurore.

Les yeux remplient d’étoile, elle écouta d’une oreille attentive les explications de Fenri sur l’absence de son père, sans se douter un instant que le jeune homme ne souhaitait pas spécialement la présenter à sa famille.
Elle continua de sourire avant de sentir ses lèvres décrurent quand la musique s’arrêta et qu’une troupe de soldat traversa le hall, comme si de rien n’était.
Sa main serra plus fort celle de Fenri, elle porta sa main à sa bouche choqué de les voir interpeller une personne qu’elle ne discernait pas vraiment.
Sans un mot, elle laissa son petit ami s’échapper et un frisson de froid lui remonta le long de l’échine. Cherchant quelqu’un qu’elle connaissait des yeux, elle ne reconnu personne et entreprit de suivre Fenrisulf en soulevant sa robe pour ne pas s’empêtrer dedans.
Se mettant sur la pointe des pieds, elle vit un jeune garçon aux cheveux clairs trembler légèrement, cela devait sans doute être Mi-Cha. Se mordillant la lèvre, elle voulut accompagner le Capitaine pour s’enquérir de l’état de santé du garçon, mais une jeune fille fut plus rapide et le réceptionna avant qu’il ne touche le sol.
Poussant un soupir de soulagement, elle porta sa main à son cœur qui battait légèrement et ses yeux se posèrent sur Fenrisulf qui semblait aussi tendu que s’il avait dû partir au front. Tendant la main pour lui toucher l’épaule, elle retint son geste et s’avança légèrement vers lui avant d’entrecroiser ses doigts avec les siens. Le forçant à la regarder, elle dit avec douceur :

« Tout va bien Fenri, il n’a rien, tu veux aller le voir ? Je peux t’attendre ici si tu veux… »

Avec tendresse, elle repoussa une des mèches blondes qui barrait le front de son petit ami et frôla sa joue.

« Ce n’était rien ! Détends-toi… »

Elle savait que la manie de son petit ami de tout analyser lui faisait se poser milles questions, qu’il devait sans doute repasser en boucle la scène dans son esprit pour essayer de comprendre. Mais tout était terminé maintenant. Alors, elle essaya de le ramener un peu à la réalité et qu’il ne s’inquiète plus.

Anthéa s'amusait plutôt bien. C'était agréable, que de valser. Même si elle finirait fatalement par s'ennuyer, elle qui était tellement hyperactive parfois... Pourtant elle voulait faire plaisir à son amie, dansant avec adresse, jusqu'à ce que le mouvement lui semble plus naturel et qu'elle puisse se concentrer sur autre chose que ses pas. Elle apprenait vite, véritable éponge, pour peu que cela l'intéresse un minimum. Elle savait Estefania à fleur de peau et préférait la voir se détendre. Cependant, c'était loin d'être gagné. Là où elle-même était insouciante, son amie de dortoir avait le poids du monde et des responsabilités sur ses épaules. Deux mondes opposés : celui de la sauvageonne et celui de la fille de haute noblesse.
Mais Anthy voulait bien faire, c'était simple de danser pour égayer un peu sa compagne. Elle semblait parfois si triste... Elle aurait aimé que quelqu'un la console elle-même, si elle venait à avoir cet air là. Elle, elle avait maman. Mais Estefania n'avait pas sa maman pour la consoler. Alors, la petite dragonne ne souhaitait que bien faire.
Alors, quand Estefania lui assura que ce n'était pas si important que cela, elle eut un sourire qui voulait clairement dire qu'elle n'en croyait pas un mot.

Malheureusement, le vent tourna avant qu'elle n'ai pu dérider sa cavalière et Anthy la vit filer, morte d'inquiétude pour un autre élève. La boule de lumière revint en une fraction de seconde, mais Anthéa avait déjà filé : il y a des choses que seul une dragonne peut comprendre et des langages du corps plus éloquents que ceux des mots...

♫ Thème

Ce ne fut qu'un reflet. Un miroitement dans son verre et l'image de la fille aux cheveux blancs de tout à l'heure près de la fenêtre. Image miroir ou vision ? Il fronça un instant les sourcils. Son don lui semblait prendre de l'ampleur depuis... Depuis qu'il avait fusionné avec Sleipnir. Parfois, ce n'était qu'une vision d'avenir presque immédiat.
Intrigué, il ne pouvait pas simplement faire l'impasse là dessus, quitte à paraître cavalier. Tant pis il expliquerait tout à Céleste un peu plus tard.

"Excuse-moi très chère." Un nouveau baisemain et il était parti, fendant la foule jusqu'à une baie vitrée proche. Fergus s'était éclipsé quelque part avec sa cavalière et il se prit à imaginer que peut-être ces deux là... Mais c'était une idée en l'air car il savait à présent les préférences de son vieil ami.
Elle était bien là, telle que dans sa vision. Cette toute jeune fille dont les cheveux avaient la couleur des siens - à présent qu'il n'avait fait qu'un avec l'antique dragon d'eau. Quel drôle de tour le destin lui jouait-il ? Elle semblait affolée et il se plaça à côté d'elle, observant la scène en contrebas, cette fille que l'on chassait. Devait-il intervenir ? Mais déjà elle s'en allait sans effusions de sang. Bien. Ils n'auraient pas à protéger l'académie ce soir, mais il demanderait aux gardes de quoi il en retournait dès le lendemain. On n'est jamais à l'abri d'un coup fourré.

Reportant son attention sur la jeune fille à ses côtés, il lui fit un sourire sincère : "Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, tout rentre dans l'ordre." Elle semblait bien nerveuse, cette jeune fille. Sûrement une élève. Première année ou seconde à vue de nez. S'inclinant légèrement, son uniforme impeccable ajoutant à son maintient militaire, il ajouta poliment : "Capitaine Björnulf, des Mirages Aquatiques. Vous sembliez soucieuse." Il lui sourit. Il ne pouvait décemment pas lui dire qu'il l'avait vue dans un proche avenir et que cela l'avait intrigué, elle allait le prendre pour un fou. Mais elle l'intriguait : pourquoi une vision où elle était avec lui à Laragon ? C'était on ne peut plus étrange.

Au départ Shaem n'avait pas été forcément emballé par cette histoire de bal.
Il n'était pas forcément familier avec ce genre d'évènements ou tout du moins, il ne l'était plus. Ça lui rappelait des souvenirs pas forcément agréables. Pourtant ce soir, il était "de l'autre côté du rideau", il ne servait pas de petites mains ... il était sur la piste de dance, une très élégante partenaire entre les bras.

Alors certes il s'agissait d'une collègue, elle l'accompagnait en tout bien tout honneur ... et elle lui écrasait le pied. Mais pour la première fois, alors Shaem la rassura d'un sourire et continua à la guider parmi les couples qui les entouraient. Il remarqua l'arrivée de sa meilleure amie, lui offrit un sourire laissant trainer brièvement son regard derrière elle pour essayer d'apercevoir son partenaire, mais visiblement ce dernier n'était pas encore arrivé.
Il reporta alors son regard sur Rakel qui répondait à sa question, il l'écouta avec attention souriant en entendant la façon dont elle parlait de son dragon.

« Effectivement, ça change de l'Armée ... mais on continue à aider »

Brièvement, il espéra que la jeune femme saisisse sa perche au lieu de lui retourner sa question ... mais elle fit ce qu'il craignait, elle lui demanda pourquoi il n'avait pas continué au sein de l'armée. De justesse, il retint une grimace et attendit quelques instants entrainant la jeune femme sur quelques pas.

« Disons que le ... mode de vie ne me ... »

Il s'interrompit soudainement, certes ça l'arrangeait de ne pas avoir à s'expliquer, mais surtout parce qu'un groupe de soldats fit soudainement son apparition dans la salle de bal. Il s'arrêta de danser, une main toujours posée sur la taille de sa cavalière. Les automatismes reprirent le dessus et lâcha la main de Rakel.

« Allons voir ce qu'il se passe »

Après tout, ils étaient professeurs, ils étaient les garants de la sécurité de l'Académie. Avec sa cavalière, ils prirent donc la direction des jardins où les soldats avaient disparus. En se rapprochant, ils se retrouvèrent bientôt aux côtés d'autres invités et élèves regroupés pour apercevoir ce qu'il se passait. Et lorsque Shaem regarda autour de lui, il tomba ... sur Maelen, accompagné d'une cavalière qui n'était pas sa fiancée, mais une élève de cinquième année, il ne savait plus bien de quelle classe. Il étudia brièvement la tenue de son compagnon et même si cela mettait clairement en valeur ses origines, Shaem ne put s'empêcher de le trouver beau.

« Mademoiselle Le Derrien, Monsieur Ortega »

Ça lui faisait tellement bizarre d'appeler celui avec qui il entretenait une relation secrète depuis quelques semaines par son nom de famille. Ce nom qu'il avait si longtemps employé pour s'adresser au père du jeune homme.
Se forçant à détourner le regard, il regarda devant lui apercevant les soldats qui repartaient accompagnés d'une personne qui ne semblait pas être une élève et il se tourna pour vérifier si sa collègue était toujours à ses côtés.

La jeune femme venait simplement de les remercier. Sa timidité et sa gène étaient apparente. Elle s’excusa une nouvelle fois et s'en alla simplement, disparaissant dans la foule.
Quelques instant plus tard, la musique s’arrêta brusquement, laissant passer un convoi de garde escortant une personne. Lysias se demanda qui pouvait bien se faire ainsi traîner par les gardes.

Il revint à lui quelques instants plus tard. Il se trouvait maintenant seul avec sa tendre amie. Cela n'était pas arrivé depuis fort longtemps. Elle le regardait tendrement et il ne put lui rendre ce regard qu'avec passion.

« Evgenia vous êtes vraiment radieuse ce soir. Je n'ai pas eu le temps de vous le dire dans cette agitation. »

Sa voix s'était faite douce. Il ne savait trop que dire tant l'émotion de la revoir était intense.
Tous les moments passés avec elle li revenait soudain en mémoire et il ne pouvait qu'être pris de nostalgie en songeant que cela ne pourrait peut être plus se reproduire.

« J'ai reçu tardivement votre dernière lettre me disant que vous ne pourriez certainement pas venir. Je suis tellement heureux qu'il en soit autrement »

Il rougit un peu. Il ne voulait pas que transparaisse son émotion et Lysias avait beaucoup de mal à la cacher.
Il lui vint alors une envie, absurde peut être, déplacé, certainement.
Lysias prit alors la main de sa partenaire ; avec délicatesse il entrelaça ses doigts dans les siens.

« Marchons si vous le voulez bien. »

Il se posait tellement de questions sur ce qu'elle était devenue, ce qu'elle faisait et si sa vie lui plaisait. Bien sûr, il connaissait quelque peu la carrière de Evgenia parce qu'il avait pu entendre ou lire mais c'est de sa bouche qu'il voulait tout savoir.
Sa si belle et tendre bouche. Il ne pourrait alors certainement plus détourner les yeux de ses lèvres une fois qu'elles auront commencé a bouger.

« Racontez moi tout depuis notre dernière rencontre. Comment êtes vous devenu la si jolie femme que voilà ? »

Dans un coin de sa tête, Ouriannis flânait. Lui qui était dehors à regarder les étoiles, sortit de ses rêveries pour prendre connaissance de ce que Lysais faisait.
Il en fut des plus surpris.

« Alors monsieur est grand, monsieur est professeur, donc monsieur commence à faire des choses qu'il ne faisait pas avant ? »

« Je ne vois pas de quoi tu parles Ouriannis »

« Hum.. oui, c'est cela »

Le dragon pouffa de rire dans l'esprit de Lysias. Il trouvait bien amusant le comportement nouveau de son compagnon humain.
Lysias n'en fut pas dérangé pour autant. Il tenait toujours la main de son amie, elle était près de lui et pour l'instant, c'était l'essentiel.

Informations dialogue:

La personne que les gardes étaient venu chercher partit sans plus d'histoire; mon instinct me disais clairement que je la recroiserai un jour mais dans quelles circonstance ça c'était à l'avenir de le dire. Malgré son départ, je n'arrivai pas à me défaire de mon malaise, de mon angoisse; je fermai les yeux un court instant pour respirer plus calmement, essayant d'oublier ce que je venais de vivre. Encore un stress instance et je ne pourrais plus rien contrôler.

Je sursautai n'ayant pas ressenti la présence de l'homme à côté de moi; machinalement je lui répondis sans détourner les yeux de la scène.

-"Il semblerait en effet" soupirai-je de soulagement, je n'avais pas tellement besoin d'un témoin pour le confirmer, je voyais d'ici le jardin mais son ton réconfortant me permis de vraiment souffler et m'apaiser... Ou pas...

Lorsqu'il s'inclina et se présenta mon cœur manqua un battement qui me fit mal à la poitrine. Je clignai des yeux pour être sur d'avoir bien compris mais pas de doute possible, même la cavalière de Maelan avait cité son nom, je m'étais pas trompé au moment je l'avais aperçu près du buffet. J'avais cependant perdu tout espoir de LE croiser lors de ce bal et après tous les événements je me résignai à quitter les lieux et retenter une autre fois mes recherches. Mais le destin nous réunissait enfin ce soir.

Mon cœur battait le chamade, des sueurs froides parcouraient mon corps de haut en bas, je me sentais fiévreuse et malade. IL était enfin venu à ma rencontre, comme un cheveux sur la soupe. Le stress me fit perdre mes moyens, j'avais répété un texte; je voulais que les choses se fassent dans les règles mais aucun son, aucun mot ni aucune phrase ne parvint à sortir de mes lèvres. Partagée entre l'envie de fuir le lieux, de frapper la personne présente devant moi trop longtemps absente et de comprendre qui IL était et pourquoi je n'avais eu de nouvelle durant toutes ces années; je sentis les larmes me monter au coin des yeux.

Je resentis une vague de froid envahir l'air autour de moi, je pris peur et tentai en vain d'arrêter le processus de mon don; je ne voulais pas blesser, pas comme ça. Les discussions commencèrent à s'estomper, ma respiration se fit plus lente, je m'entendais respirer par écho dans ma tête. Je visualisai la glace se former en cristaux et sortir par tous mes pores; mon don comptait s'exprimer mais Irmine m'envoya par la pensée une claque monumental qui me ramena immédiatement à la réalité.

*idiote, ce n'est ni le moment ni l'utilité que tu dois en faire, fillette. C'est un don défensif et non offensif rentre ça toi dans le crâne et ne l'oublie pas*

J'acquiesçai intérieurement, les yeux troublaient par l'étrange douleur du coup mental qu'elle m'avait porté. Mais les larmes qui commencèrent à rouler sur mes joues étaient comme une libération attendu depuis seize ans, le trésor que tous pirates espéraient trouver un jour, la gloire que tous chevaliers se voyaient attribuer; un tournant décisif. Je me laissai aller à mes sanglots de joie.

-"Papa, enfin je te trouve!"

Je m'essuyai les yeux tant bien que mal d'un revers de manche mais toutes ses années de patience, de souffrance, de doute et d'incertitude s'écoulaient à travers mes larmes qui perlaient sans cesse. Ainsi je mettais fin à mon enfance dérisoire. Des lors je ne voulais plus fuirais profiter de cet instant encore longtemps maintenant restait à savoir comment les choses évolueraient...

Tout le gratin était véritablement réuni à Lindorm. Fouillant des yeux l’immense salle et profitant du fait que Jillah semblait connaître beaucoup de monde, il nota dans un coin de son esprit les noms des différents capitaines et lieutenants. Cela pouvait toujours être utile.
Il rit de bon cœur quand il sentit la jeune fille s’appuyer sur lui pour trouver Shaem.

Maelen allait dire quelque chose quand une troupe de soldat pénétra dans l’enceinte, arrêtant la musique et faisant tourner toutes les têtes vers les jardins. La troupe militaire assez impressionnante repartie quelques minutes plus tard avec une jeune femme rousse, et quand il cligna des yeux, il vit un éclair de lumière se diriger vers le balcon. Fronçant les sourcils, il se demanda s’il avait bien vu ou si Estefania faisait encore des siennes. Son corps se tendit en avant pour voir ce qu’il se passait, une foule s’amassa devant les vitres et il poussa un soupir.
Il avait décidé de laisser sa fiancée vivre sa vie, il n’était ni son chaperon, ni encore moins son mari pour le moment. Et même si cela devait arriver un jour, jamais il ne serait possessif envers sa personne. Il serait même heureux pour elle si elle rencontrait un jour quelqu’un qui acceptait d’être à ses côtés malgré leur triangle amoureux. Triangle qui allait bizarrement devenir un carré si jamais quelqu’un venait se rajouter à l’affaire.

Fixant Jillah qui avait lâché sa main, il sursauta légèrement quand la voie bien connu de Shaem résonna dans son dos. Il serra les dents, il devait être le plus neutre possible, il ne fallait rien laisser paraître. La foule les serra un peu et une bouffée de chaleur lui monta au visage. Inspirant, il se tourna vers son petit ami et sa mâchoire s’ouvrit sans qu’il puisse la contrôler. Il fixa le Saabi comme un poisson hors de l’eau et cligna plusieurs fois des yeux avant détourner la tête pour masquer la rougeur qui lui montait aux pommettes. Shaem était…divinement beau, terriblement attirant, il ne l’avait jamais vu dans d’autres vêtements que ses tuniques habituelles, ni même sans ses anneaux et avec des cheveux aussi lisses et soyeux.
Le champagne lui montant dans la tête, il réussit à dire un peu maladroitement :

« Professeur Nazarian, professeur Solheim… »

Les saluant d’un geste du menton, il sentit la foule l’opresser un peu, et le fait que Shaem soit à ses côtés mais qu’il devait l’ignorer le fit légèrement paniquer. Il avait peur de se trahir, il avait peur que sur son front soit écrit en gros et en clignotant : « je suis en couple avec le professeur Nazarian ».

Se tournant vers Jillah, il lui attrapa la main pour ne pas défaillir, et essayer de se contenir le plus possible. Il voulut de nouveau ouvrir la bouche mais rien ne sortit et le sol commença à tourner légèrement.

« Je… »

La foule se dispersa légèrement, mais Maelen sentit une goutte de sueur rouler sur sa tempe et il lâcha la main pour se diriger droit vers les balcons.

« Je suis désolé, je..je ne sens pas très bien…La foule..je… »

Faisant un sourire à Jillah, il s’inclina légèrement et eu du mal à se relever : « Je reviens dans quelques instants..Juste le temps de prendre un peu l’air… »

Se détournant, ses talons claquèrent sur le sol et il courut presque jusqu’à dehors pour inspirer l’air frais et sentir sa tête se calmer légèrement.
Avisant la directrice et un homme dans un coin, il s’assit sur un banc à l’opposé, caché à la vue et prit sa tête entre ses mains pour essayer de calmer les battements furieux de son cœur.

» Salle des profs
» Le Bal d'Hiver : côté jardin.
» Le Bal d'Hiver : côté buffet.

Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

Le Bal d'Hiver : côté salle de bal.

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