Cela ne faisait que quelques jours qu'elle était arrivée sur le Territoire. Arrivée à Narthan directement, Molly s'était faite discrète autant que possible et suivait la famille McCallan comme Fried le lui avait demandé.

Personne n'aurait pu soupçonner qu'elle faisait parti des Wyrms, cette organisation qui avait décidé de détrôner Limlug de son piédestal. Il n'y avait qu'à Waterfield à la rigueur qu'on pouvait peut-être la reconnaître, et encore. En sept ans, elle avait bien changé, pris de la carrure, coupé ses cheveux régulièrement, creusé ses traits autrefois trop réguliers.

Aujourd'hui, elle était une espionne à la solde du bras droit des exilés. Et son devoir était de suivre la famille de ce dernier afin de connaître leurs déplacements, leurs faits, leurs gestes. Douglas le lui avait demandé en faveur personnelle et elle n'avait pas pu refuser, depuis le temps qu'elle le connaissait. Elle lui devait bien ça.

- Bonjour, je regarde seulement pour l'instant.

Faisant semblant de s'intéresser aux armes et aux armures exposés, elle fit mine de s'arrêter sur un sabre rutilant et manifestement bien forgée.

- C'est vous qui avez créé ce sabre ?

Shield commençait toujours comme ça. Les questions innocentes amenaient presque toujours des confidences et là, ce n'était qu'une mission de reconnaissance. Le second fils McCallan l'observait comme il observerait n'importe quel client. Mais elle n'était pas n'importe quel client, elle serait peut-être celle qui causerait sa perte si jamais il se montrait un peu trop confiant...

Elle lui souriait tranquillement, sans aucun soupçon d'arrière-pensée...

Le regard de cette damoiselle se portait sur les divers articles exposés, et en vente libre. Il n’y avait là rien de réservé ou de fait sur mesure. Les armures présentes étaient toutes adaptables via des systèmes de sangles de cuir.
Les lames de qualités, mais sans fioritures ou motifs. Cet endroit resté la partie « échoppe » de la forge. Celle où l’on pouvait trouver du matériel de qualité, mais pour tous. Enfin, quand j’aperçois le prix de certaines armes, je me dis que ce n’est pas pour toutes les bourses non plus. Enfin, il faut bien avoir une rentrée d’argent pour se fournir en métaux de qualités.

« Je vous en prie. » répondis-je, au fait qu’elle souhaitait observer.

Je suivais son regard sur les lames. Certaines d’entres elles provenaient de notre forge, à père et moi. C’était un peu mon « paiement », et mon « remerciement » que de les offrir à Sieur Milos pour qu’il les vende ensuite.
Certes, si on lui demandait, il préciserait qu’elles ne sont pas de sa main, mais originaire de Narthan. Mais quand bien même, cela lui faisait plus d’articles en stock. Et avec l’accroissement de combattants vivant en ces lieux, de part la proximité avec l’académie : ce n’était pas un mal pour les affaires.

C’est alors que je la vit se stoppait au niveau des sabres d’abordages. Une majorité venait de Sieur Milos, pourtant...la lame sur laquelle elle me questionna, je ne pouvais pas ne pas la reconnaître.
M’approchant, j’eus un regard assez doux en détaillant ce sabre. Je laissais glisser mon index le long de sa lame, évitant la partie effilée du métal.

« En effet...J’ai forgé cette lame. Vous désirez peut-être la mettre à l’épreuve ? »

Mes doigts accrochèrent la coque ovale de ce sabre, qui protégeait la main en position de garde.
Soulevant le sabre, le gardant lame vers le bas. Je lui tendis la poignée. Le pommeau de la lame était gravé, lui. Un motif en forme de dragon de feu.
La coque, elle, présentait des motifs de flammes. J’avais fait ce sabre avec en tête, « l’esprit de la forge McCallan ». Notre famille est fière de son passif avec les dragons de feu, et de son travail de forge. Le feu représentait sur la coque de protection était celui du foyer de la forge. Le Dragon incrusté dans le pommeau servant à l’équilibre du poids de l’arme, était l’allié de la famille.

« Il y a des mannequins d’entraînement sur votre droite...Mais, si vous désirez croiser le fer pour l’essayer, n’hésitez pas à demander. Je ne suis probablement pas le meilleur des bretteurs, mais en tant que forgeron, je me dois quand même de connaître les bons gestes d’usages de ce que je forge. Je pourrais peut-être vous aider. »

Voyant les motifs enflammés sur la lame du sabre, Molly eut un sourire en coin. Nul doute que Douglas aurait peut-être apprécié cette arme si elle la lui ramenait après son expédition. Mais l'essayer, certainement pas.

Tout d'abord, Molly n'était pas une épéiste. Elle se battait avec ses Tonfas, et c'était déjà bien suffisant. Elle n'avait jamais aimé les armes blanches en fer, se contentant du bois déjà très résistant. La jeune femme en avait maîtrisé plus d'un avec ce que d'autres appelaient des bouts de bois qui ne faisaient que faire mal, elle avait tué également avec, sachant quel point vital frapper avec précision.

- Je vous remercie mais je ne manie pas les épées, je risquerai de vous tuer involontairement.

Et ça, Fried serait bien capable de se venger. Son but aujourd'hui était de prendre des informations sur la famille McCallan, pas de blesser involontairement ou non son frère. Mais il faisait son boulot après tout. Douglas lui avait appris qu'ils étaient forgerons dans sa famille, d'excellents forgerons doublés de combattants émérites qu'il ne fallait pas provoquer ouvertement. Et en cela, Shield ferait très attention.

C'était risqué pour elle de se trouver à Laragon et personne ne l'avait encore jamais reconnue jusque là. Mais il suffisait d'une seule faute d'inattention afin de griller sa couverture... Heureusement, elle était entraînée, aguerrie à cela depuis des années.

- Par contre, si vous pouvez me montrer quelques mouvements, j'en serai ravie... Si vous n'avez pas trop de travail qui vous attend, bien sûr !

Molly flirtait intentionnellement avec ce gamin, pour la simple et bonne raison qu'elle espérait bien en retirer quelque information qui plairait à Douglas. Avec un large sourire, elle regardait le jeune McCallan, attendant qu'il lui fasse une belle démonstration.

Ma cliente déclina bien poliment ma proposition. En toute franchise, j’ai tiqué à l’usage du mon épée…Et, en fait, je n’ai réussi à retenir ma langue que car elle avait usé du bon terme en me questionnant au préalable ! Non car, honnêtement, j’ai failli lui dire « ce n’est pas une épée, mais un sabre ».
Que voulez-vous ? Les gens font tous l’amalgame ! Une épée, c’est assez généraliste, mais l’idée qui revient c’est une arme dont les deux côtés sont tranchants. On trouve les épées à coque droite. Ce sont souvent les épées de chevaliers et autres guerriers. On a les épées à deux mains, robustes et violentes. On trouve aussi les épées fines, tel que les rapières. Mais les sabres d’abordage sont des lames effilés, faites plus pour les attaques de tranchant que l’estoc des rapières, la brutalité des épées bâtardes, ou le « multiusage » des épées « classiques ».
Je sais que je chipote, mais que puis-je faire pour que cela ne soit pas le cas ?! Nous parlons là de l’arme que j’aime le plus, et puis, on touche aussi à mon métier.

Enfin, je m’étais fait violence pour ne pas lâcher une réplique qui aurait ruiné, et ben, la probable transaction du jour. Car, je ne suis pas idiot…Si ce n’est pas pour elle, c’est peut-être pour un guerrier qu’elle aime, apprécie, et à qui elle veut offrir une lame de qualité ?
Mais j’avais réagi, à sa petite boutade. Un simple rire, avec un petit sourire, alors que j’avais répondu.

« Si vous le dîtes. Enfin…Il est dommage pour cette lame de rester en forge… »

Mon regard, et je le sais, est toujours très doux lorsque je parle et détaille des armes blanches. Presque aussi doux que lorsque je regarde Jordanne…Même si je crois qu’elle, je la regarde avec un petit plus pétillant. Je suis accroc, et complètement fou. Horrible même, mais les paroles de la jeune femme me faisant face me sortit cela de la tête un court instant.
J’étais quand même surpris par sa requête, et mon regard devait le laisser voir.

« J’allais prendre ma pause alors, je pense pouvoir vous montrer, oui. Mais, que voulez-vous voir exactement ? »

J’avais repris en main la poignée de la lame, lame vers le bas comme toujours. Quittant le comptoir, je pris le chemin pour les mannequins de test et d’entraînement. J’avoue qu’arrivé devant l’un d’eux, je détaillais une nouvelle fois mon arme. Revérifiant la pesé, et le bon équilibre du pommeau…je vérifiais surtout que je n’avais pas besoin de resserrer le pommeau pour en faire bon usage.
Me mettant en garde, la coque protégeait ma main. Ma garde pouvait laisser croire à une ouverture dans la ligne de quart, mais il n’en était rien. Ma prime était parfaitement tenue…Alors que j’étais assez leste sur mes jambes légèrement fléchies…dont l’écart entre l’une et l’autre faisait la distance entre mes deux épaules.

En position de garde, je demandais désormais à celle qui voulait voir des mouvements de donner ses instructions de démonstration.

« Quelles sont vos directives Lady ? »

Avec un petit rire contenu, Molly se rendit compte à quel point le terme épée pour qualifier le magnifique sabre lui écorchait la langue. En cela, elle reconnaissait Fried qui était un peu pareil, bien qu'elle doutât qu'il s'en aperçoive. Mais c'était bien le seul point commun qu'elle apercevait. Jamais elle n'avait vu deux frères si différents l'un de l'autre, et à part la couleur des yeux, on pourrait bien croire qu'ils n'étaient pas de la même famille...

En suivant Arthur, Molly usa de son rire qu'elle qualifiait de "femme du monde". Bien qu'elle détestât l'utiliser, il le fallait bien pour passer inaperçue sur le Territoire.

- J'attends de voir ce que vous pouvez m'en apprendre. En temps normal, je ne combats pas, mais je suis quelqu'un de très curieux.

Avec un grand sourire, elle l'accompagna jusqu'à l'aire d'entraînement. Les mannequins faisaient grise mine tellement ils avaient déjà été utilisés. Arthur se mit en position devant l'un d'entre eux, tenant son sabre comme s'il avait déjà combattu. Peut-être était-ce le cas, elle allait s'en assurer. Déjà, sa posture de combat montrait qu'il en connaissait un rayon. Le regard analyseur, Molly détaillait ses mouvements qu'elle savait par coeur pour les mettre en application lors de chaque combat ou de ses entraînements.

Mais le maniement des épées ou des sabres ne valaient pas sa dextérité avec ses Tonfas.

- Pouvez-vous me montrer quelques coups ? J'aimerai voir ce que je pourrais éventuellement apprendre avec un si beau sabre... Si je décidais de le prendre, bien sûr.

Toujours le même sourire un peu aguicheur, Molly mit ses mains dans le dos pour une attitude innocente. En temps qu'espionne, elle était la meilleure pour feindre n'importe quelle émotion ou autre posture. Elle aurait pu être actrice mais avait été contrainte à l'exil.

Et puis finalement, elle avait décidé d'acheter ce sabre pour le ramener à Fried. Nul doute qu'il allait le détruire une fois entre ses mains, mais on ne savait jamais, il pouvait très bien la surprendre... En outre, en demandant à Arthur de lui montrer quelques bottes, elle allait également jauger son niveau dans l'art du combat au sabre afin de prévenir son grand frère. Son rapport allait être fort empli... Mais Molly était loin de savoir encore à quel point...

Savoir qu'Arthur était sur l'île de Laragon déclenchait pas mal de choses en moi... De la joie, de l'appréhension, et une solide envie de le voir malgré nos dernières entrevues qui avaient été très étranges autant que surprenantes. Et surtout, je ne sais pas quel démon avait pris possession de ma tête, mais je ne pouvais m'ôter l'idée de le serrer dans mes bras d'une manière toute autre que fraternelle...

Bon sang ! J'étais sûrement devenue folle ! Mais ce que je lui avais dit la dernière fois était vrai... Je ne l'avais jamais vu comme je voyais Douglas, et d'ailleurs, les deux garçons n'avaient jamais rien eu en commun l'un avec l'autre et j'avais préféré fermer les yeux et penser à tous deux comme à deux frères pour ne pas sombrer dans les pensées bizarres... Ce qui arrivait aujourd'hui.

Enfin, j'avais décidé de ne plus penser. Arthur était... L'un des hommes de ma vie, avec mon père et... Oui, Douglas faisait encore parti de ma vie, même malgré le fait que je l'ai trahi, car c'était ce que j'avais fait sans le moindre remord. Cette relation-là était aussi compliquée que celle que j'avais laissé dégénérer avec Arthur, mais pas dans le même sens.

Même Ifrit me traitait de barge. Il m'avait bien dit de ne plus polluer son esprit avec ces histoires humaines après m'avoir répété et répété encore que ce que j'avais envie de faire n'était pas une très bonne chose. Je savais qu'il avait raison mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Et c'est pour cela que j'avais pris le chemin de la forge de Milos. J'avais envie de le voir...

En passant la porte avec mon énergie coutumière, je bousculais sans le vouloir une jeune femme blonde qui se dirigeait vers la sortie.

- Oh ! Excusez-moi !

Puis je passais à côté et avançais vers Arthur armée d'un grand sourire heureux et pétillant avant de lui sauter dans les bras, comme à mon habitude quand je le voyais.

- Arthur ! Je suis si contente de te voir !

Tout ça avant de lui plaquer un gros baiser sur la bouche dans un élan totalement incontrôlé de ma part ! Piquant un gros fard, je me reculais gauchement avec un petit sourire gêné.

- Excuse-moi, je me suis laissée emporter...

Je ne faisais pas attention à la blonde qui était restée plantée devant l'entrée du magasin, les yeux ronds comme des soucoupes...

- Oh ! Non merci ! Ce n'est pas pour moi, je ne pense pas m'en servir un jour. C'est pour un ami.

Oui bon, la dénomination du lien entre Fried et Molly n'était pas à ce stade (loin de là) mais elle se devait de dire ça pour ne pas attirer les soupçons. Et jusqu'à présent, le jeune McCallan n'y voyait assurément que du feu. Comme tous ceux qu'elle avait croisé ces deux dernières semaines d'ailleurs. En souriant, la blonde accompagnait le jeune homme jusqu'à la caisse pour payer le sabre. Les armoiries des McCallan y étaient bien visibles.

En le remerciant, la jeune femme le salua et se dirigea vers la sortie de la forge, et chemin faisant, se fit bousculer par une jeune fille à la chevelure rouge feu.

- Y a pas de mal...

Mais avant que Molly ait pu sortir, elle assista à une scène proprement stupéfiante : alors qu'elle venait de comprendre que la jeune femme en question se trouvait être Jordanne McCallan, cette dernière venait de se jeter avec une certaine allégresse dans les bras d'Arthur et l'embrassa sur la bouche !

Un instant, ses yeux avaient tout simplement du mal à croire ce qu'elle venait de voir, mais en cillant plus d'une fois, la scène ne s'effaçait pas. Un frère et une soeur... Rien que d'y penser, ça lui filait la gerbe. Mais elle n'était pas sans savoir qu'elle devait feindre l'ignorance. Sans plus se faire remarquer, elle sortit de la forge.

Bon sang ! Douglas allait être furieux ! Mais Molly était venue pour recueillir des informations et elle n'était certes pas déçue du voyage. Et pour le moment, il était temps de prévoir son retour sur l'Inconnu...

[Merci pour ce RP !]

J’avais préparé le tout, pour son ami. Lorsque ma cliente quitta les lieux, je vis ma douce Jordanne et elle se bousculer. J’avoue ne pas avoir porté plus d’attention à cette femme aux cheveux blonds, captivé qu’était mon regard par celle que j’aurais dû ne voir que comme une petite sœur. Comme à son accoutumée, Jordanne vint à me sauter dans les bras ? J’eus un sourire à son action, raffermissant l’étreinte pour la garder contre moi.

« Moi aussi, Jo... »

Je ne pus finir de dire la suite de son prénom, qu’elle vint m’embrasser. Je fus surpris par son action soudaine, tellement habitué à me retenir en sa présence. Tellement habitué à cacher la passion dévorante qui m’habite.
Mais, il serait mensonge de dire que je n’ai pas répondu à son baiser l’espace d’un fugace instant. Mon cœur battait à tout rompre, j’étais heureux...Mais au fond, j’avais peur qu’une personne connaissant notre lien de parenté ne viennent à faire le rapprochement.

Lorsqu’elle se recula, le fard qui vint à colorer ses joues me tira un sourire attendrissant. Passant ma main sur son visage, le caressant du bout des doigts, je vins à lui répondre, avec l’honnêteté et la franchise qui me caractérise.

« Ce n’est rien...Te voir ici me rend vraiment heureux. »

Me penchant vers elle, je déposais un léger baiser sur sa joue, avant de descendre en déposer un dans sa nuque...un que je savais plus...sensuel. Lui souriant, je me suis excusé un instant avant de me diriger vers un côté de la forge.

« Attend un peu, je dois me changer. »

Là, je retirais le haut en coton que le travail de forge avait imbibé de la sueur de mon labeur. Mon tatouage couvrant mon torse, pouvait être aperçu sur le côté droit de mon dos...un bout de flamme de ce-dernier visible si on scrutait bien. M’étirant les bras, je fini par enfiler une chemise rouge plus fine, et plus adapté à une éventuelle sortie.

« Tu veux qu’on sorte manger ou boire quelque chose ensemble ? » Demandais-je, tout en continuant de me changer.

Mon pantalon de cuir, de protection, glissa le long de mes jambes alors que j’enfilais un autre, d’une matière plus légère : du lin. Il était noir, une couleur assez simple qui me convenait parfaitement pour le moment.

« Je ne connais pas encore très bien l’île...alors, tu choisis où tu veux aller, ma belle. »

Rajustant mes chausses, je me suis retourné vers Jordanne, un peu gêné du fait que j’avais dû me changer ici, dans la forge, en sa présence.
Mais j’attendais désormais ses réponses, me dirigeant de nouveau vers elle...et ne pouvant me retenir de l’enlacer contre moi, le nez enfouit dans sa nuque, y déposant un nouveau baiser. Je savais que c’était mal...mais je me sentais tellement mieux, tellement bien et entier, à pouvoir ainsi lui montrer mon amour, mon affection...que je n’aurais sut agir autrement : du tout même.

Hmmm... Ses baisers dans mon cou et ses caresses sur mon visage étaient tout simplement étourdissants...

Mais j'essayais difficilement de garder les pieds sur terre. En rougissant, je me détournais alors qu'Arthur se changeait à l'abri des regards. Mon corps brûlait d'un désir que je savais horrible mais je ne pouvais m'en empêcher. Son simple contact déclenchait des réactions complètement hors de contrôle et j'avais beaucoup de mal à me retenir d'éprouver cette passion brute et embrasée alors même qu'il ne me touchait que du bout des doigts.

Comme si j'étais un instrument de musique et Arthur le musicien qui arrivait à faire naître une douce mélodie en jouant avec moi. C'était ignoble, sale, répréhensible et tout ce que vous voulez, mais aussi inexplicablement... Juste. J'avais cette impression d'avoir trouvé ma véritable place dans l'univers que quand je me trouvais dans ses bras. Et c'était vraiment troublant !

Il était temps que je parle à maman, je ne pouvais plus reculer. J'allais lui envoyer un courrier pour qu'elle essaie de venir sur l'île de Laragon, ou au pire, j'attendrai de retourner à Dali. Mais je ne pouvais plus faire marche arrière. J'avais trop besoin de ses lumières.

- Je connais un petit salon de thé sympa pas loin...

Ma phrase s'éteignit alors qu'Arthur me serrait de nouveau contre lui et enfouissait son visage dans mon cou. Je sentais mes jambes devenir molles alors que mes bras crochetaient ses épaules pour le serrer un peu plus. Il fallait que je me contrôle, mais c'était trop difficile.

Avec un grand sourire, je m'écartais subitement avant de faire une autre grosse bêtise. Nous risquions d'être dérangés à tout moment et il ne fallait pas que ça se sache.

- Viens !

Et je l'entraînais vers chez Mister Freeze, le salon de thé de l'île de Laragon.

[Fin pour moi, merci ♥]

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