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Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos]

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AnonymousInvité
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeSam 22 Déc - 0:01


Le voyage depuis Narthan avait été long. Elles avaient fini par brièvement revenir dans ce pays de feu, quittant leur nouvelle notoriété sur l'ile finalement libérée, dont Liatris ne prenait guère la mesure. Avec Ephialtès et Alecto, elle jouissait d'une compagnie plaisante. La solitude ne lui avait jamais pesé, car elle n'avait plus jamais été véritablement seule : Léthé était avec elle dans tous les moments, les plus durs comme les plus heureux. Elle n'était plus vraiment la même, à présent.

Depuis le ciel, elle avait longuement contemplé l'académie. La forme des lieux autrefois un peu familiers. Ces même lieux où elle se plaisait à imaginer ses anciens camarades. Quelle était leur vie à présent. Avaient-ils changés ? Et si quiconque la recroisait, la reconnaîtrait-on ? Léthé volait lentement, décrivant des cercles dans l'azur, juste en dessous de la ligne de nuages qui obstruait le ciel. Depuis le sol l'on ne verrait qu'une forme longiligne. Il valait mieux ne pas se faire repérer. Léthé avait fini par piquer vers le sol, se posant au bord de l'eau, entre la forêt et la mer, sur l'une des plages de l'ile. Alecto ferait à sa manière pour ce qu'elle avait à faire. Elle-même ne venait pas pour quelque manigance. C'était ce manque, ce besoin de lui qui la poussait à présent à rejoindre l'ile de Laragon.

La fatigue du voyage ne se faisait pas sentir, elle était à présent à l'aise avec cette vie aventureuse. Rabattant sa cape à capuchon brune, un peu élimée et salie de la poussière du voyage, ne laissant que ses yeux de visible, elle se dirigea vers la ville bordant l'académie, le cœur un peu serré. Elle prenait de gros risques. Si elle était peu reconnaissable, Léthé l'était. Et elle n'était pas à l'abri d'être démasquée. Cependant, il lui fallait confier sa lettre à un coursier afin que Vaast... Peut-être... Accepte de la revoir.
Elle voulait risquer qu'il la dénonce à l'armée. Elle voulait croire, qu'à défaut de ressentir la même brûlure dans la poitrine, il serait toujours son ami.
Malgré les silences, malgré l'éloignement. Malgré son départ sur la pointe des pieds.

L'ile était telle qu'elle l'avait laissée. Mais moins de gens grouillaient dans les rues. Il régnait une atmosphère plombée comme elle en avait tant et tant connues : celle de ces gens qui se protègent de la tempête et courbent la tête en attendant que l'orage passe. Laragon semblait cependant peu touchée par les horreurs qu'elle avait pu observer dans certains villages. Sans doute grâce à l'ombre toute proche de l'académie.

Elle capta un instant l'attention d'un jeune adolescent, lui donnant quelques pièces contre la tâche de déposer sa lettre à bon port.
Elle n'erra pas en ville, ne récupérant que quelques provisions et matériaux avant de rejoindre sa cachette. La plage était un lieu bien plus sûr, loin des hommes. Ce fut là qu'elle attendit. Et attendit. Elle resterait autant qu'il le faudrait. parce que Vaast lui manquait trop. Et que l'attente de leurs retrouvailles la plongeait dans une douce nervosité.
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Aqua
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Ludvig Brax
Ludvig Brax
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeDim 23 Déc - 22:03


Le temps s'écoulait lentement, inexorablement à Lindorm. Chaque jour se ressemblait un peu plus. Trois ans. Cela faisait maintenant trois ans. Trois années durant lesquelles il avait changé. Il n'était plus ce gamin renfermé sur lui qui n'avait aucune confiance en lui et dans le monde qui l'entourait. Il n'était plus cet enfant qui ne rêvait que de mourir pour enfin être en paix. Il ne sautait pas de joie au plafond, il ne souriait pas, mais son visage était moins fermés, plus doux. Il ne pouvait pas sourire, il n'avait pas de raisons de sourire. La seule personne a qui il avait jamais sourit était partie, sans un mot, sans un au revoir. Il avait pensé que c'était de sa faute, il avait pensé qu'il l'avait fait fuir, qu'il avait brûlé son âme. Et s'il ne le disait plus, s'il ne le pensait plus vriament, il y avait toujours ce doute dans le fond de son coeur.

Chaque jour se ressemblait. Il regardait le ciel en espérant voir la forme serpentifère de Lethé dans le ciel. Il descendait les marches du hall dans l'espoir de voir son amie se dessiner devant la porte de l'académie. Mais il n'y avait toujours rien. Il n'avait eu de cesse de penser à elle dans ses moments libre. Car elle était la seule qui pouvait le comprendre selon lui. La seule qui comprenait la douleur qu'il avait reçut. Car il avait appris que cette douleur n'était pas "normale". Et bien qu'il se fasse à l'idée qu'il ne soit pas aussi insignifiant qu'il ne l'avait pensé... il ne pouvait se faire à l'idée que sa vie n'avait jamais été "normale" comme il l'avait pensé. Il avait encore plus honte de ses cicatrices. Elles étaient la preuve qu'il n'était pas aimé. Liatris. Liatris l'avait elle aimé un peu quand ils étaient encore amis ? L'avait-elle oublié ? Sûrement.

Il avait changé, ses cheveux avaient légèrement poussés, il était plus large d'épaules, un peu plus grand qu'avant. Il atteignait maintenant le mètre quatre vingt, ses muscles se voyaient sous son pull à col roulé quand il retirait sa veste. Encore aujourd'hui il ne retirait aucune couche à ses vêtements, même quand il faisait chaud. Son écharpe lâchement entouré autour de son cou il se dirigea nonchalament vers sa boîte à lettre. Les mains dans les poches, l'air de rien, le regard neutre, il ne s'attendait pas à grand chose. De ce côté là, il n'avait pas changé, tout semblait couler sur lui bien qu'il soit plus expressif qu'avant, qu'il ose s'exprimer un peu plus même s'il n'aime toujours pas parler.

La boîte s'ouvrit et il aperçut l'enveloppe déposée. Qui avait bien pu lui envoyer du courrier ? Le directeur ? Peut-être voulait-il encore lui parler, comme ça leur arrivait encore de temps à autre. Non. Son nom n'était pas écrit de l'écriture de Liam Fletcher... Qui ? Il y avait quelque chose dans l'enveloppe, quelque chose de petit et dur. Le coeur de Vaast soudain cessa de battre et il se mit à espérer. Il ne sut pas pourquoi mais il se mit à espérer. Serrant les dents, les mains tremblant légèrement il ouvrit l'enveloppe. Il dégluttis péniblement, se disant qu'il se faisait des idées, qu'il devait arrêter de penser que chaque enveloppe pouvait être un mot d'Elle.

Vaast secoua légèrement le pli et, dans le creux de cuir de sa main gantée, tomba une pierre. Petite pierre rose qu'il reconnut comme étant du quartz. Son coeur cessa de battre alors que son regard était hypnotisé par la vue du présent. Etrange présent aurait dit quelqu'un de lambda. Mais le jeune homme savait, il Savait. Une seule personne en ce monde pouvait lui envoyer un tel présent, un si joli cadeau, le plus beau trésor du monde à ses yeux.

Etait-ce possible ? Le dragonnier dégluttis à nouveau et senti son coeur battre la chamade comme jamais. Maladroitement il sorti la lettre, découvrant, redécouvrant l'écriture féminine et maladroite. Elle s'était amélioré pensa-t-il au premier abord avant de s'attarder sur chaque mot. L'Arbre-Coeur. Sur la plage. Lui dire des choses. Etait-ce une mauvaise blague ? Non. Cette pierre était une signature et une preuve à elle toute seule. Seigneur ! Etait-ce possible ? La gorge sèche, Vaast regarda autour de lui, tremblant. Liatris. Liatris. Liatris. Il voulait prononcer son nom, le murmurer, le hurler. Non, il ne devait pas, pas avant de l'avoir revue. Il voulait savoir, il voulait comprendre... et surtout : il voulait la protéger.

L'horloge sonna la fin du déjeuner. Bientôt il devrait retourner en cours. La quatrième année était tellement dur, il ne devait sécher aucune leçon. Mais il s'en fichait. Il n'avait jamais raté un seul jour en trois ans. Tant pis. Il n'en avait rien à faire. A nouveau le jeune homme regarda ses mains, l'une contenant le quartz rose, l'autre la lettre. Il courrut. Il bouscula quelques élèves qui passaient sans s'en soucier. Il courrut, aussi vite que ses jambes le lui permettaient, des jambes habituées à courir sur de longues distances. Il passa la porte de l'académie et courrut au travers de la cour.

Il quitta l'enceinte de l'académie, oubliant tout le reste. Dans sa tête et devant ses yeux ne défilaient que les souvenirs de son amie, sa seule amie, sa première amie. Seulement une amie ? Il n'oserait jamais penser autrement, il ne le méritait pas. Il avait le souvenir d'une enfant malingre qui ressemblait à un garçon. Il avait le souvenir d'une âme innocente qui posait beaucoup de questions. Il avait le souvenir de quelqu'un qui n'avait pas hésité à sauter au travers des flammes pour le rejoindre.

Liatris... Liatris. Liatris ! Liatris ! ! Il courrut, il sauta par dessus des murets, rata un virage et se cogna l'épaule contre un mur. Mais cela l'importait guère, il filait de peur que Liatris ne disparaisse à noueau, avant que quelqu'un ne la voit avant lui. Il l'avait tant cherché sans aucunes nouvelles, sans aucun indices. Et elle était là ! A porté de main ! Il dévala les marches qui menaient à la plage, il trébucha dans le sable meuble, ne s'arrêtant même pas pour regarder où il allait. Il courrut, à perdre haleine.

Jusqu'à ce que la silhouette apparaisse. Là, encapuchonnée. Vaast s'arrêta. Net. Il était essouflé. Pas qu'il n'était pas endurant, cette course n'était rien pour lui à présent. Mais il avait oublié de respirer, il avait tout oublié. Et il pria le ciel de ne pas se tromper alors qu'il avançait, la lettre à présent chiffonnée dans sa main et le quartz fermement tenu comme le plus précieux des bijoux dans l'autre. Dans sa poche brûlait le petit caillou qu'elle lui avait offert la première fois. Son premier cadeau, ce lien qui avait forgé leur amitié. Etaient-ils encore amis ? Il espérait que oui. Avait-elle pensé un peu à lui ? Il n'avait eu de cesse de penser à elle chaque jour. Il eut l'impression qu'elle avait un peu grandit, mais elle restait encore si petite. Le vent souleva les cheveux rouges du Narthan dont le visage était soucieux, bien plus émotif qu'il ne l'avait été trois ans auparavant. Il voulait y croire. Tellement.

Les mots étaient bloqués dans sa gorge. Sa tête était vide. Il avait tellement de choses à lui dire mais rien ne venait. La capuche cachait son visage, il ne voyait que ses yeux et sa nervosité l'empêchait de bien les distinguer. Il était rouge, essouflé. Il voulait que le temps s'arrête. Il priait le ciel que ce soit elle, qu'elle soit bien devant lui, qu'il ne soit pas en train de rêver, que ce ne soit pas une blague de mauvais goût. Il tuerais quiconque aurait osé et tant pis pour les représailles.

Il était muet. Emu. Confus. Trois ans. Trois longues années.
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AnonymousInvité
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeDim 23 Déc - 22:37



Elle attendait, fébrile. Elle attendait comme elle avait attendu en son cœur comme chaque jour depuis trois ans.
Elle l'attendait, lui, qui avait été son premier et véritable ami. Lui qui lui avait appris les sourires. Le courage pour les autres. Et ce sentiment la transcendait toute entière, la submergeant par vagues comme le ressac non loin d'elle, dans cette fraîche brise marine qui faisait se gonfler légèrement sa cape de voyageuse.
Léthé venait de partir chasser. Mais Liatris n'était pas dupe. Elle la laissait seule pour ces retrouvailles qui importaient tant pour elle. C'était une chose d'humains, où les dragons étaient superflus. Elle contemplait la mer, perdant son regard d'ébène jusqu'à l'horizon. Là où le ciel se confondait à la mer.

Soudain, après cette attente interminable, elle surpris le bruit d'une cavalcade. Un bruit de course qui la fit se retourner, dans un seul mouvement, son cœur s'emballant alors qu'elle l’apercevait enfin, le devinant qui venait à sa rencontre.
Ses cheveux rouges tranchaient sur le paysage alentour. Elle demeura plantée là, toute droite et menue, ses traits encore masqués, alors qu'il s'arrêtait finalement à quelques pas d'elle.
Elle n'avait pas besoin de la lettre pour savoir que c'était bien lui. Elle n'avait pas besoin de mots pour savoir qu'il était bel et bien venu. Son cœur qui battait la chamade l'avait reconnu. C'était bien lui...

Il avait tant changé... Plus grand, plus homme. Tellement différent à présent. Et pourtant c'était toujours le même. Avec les mêmes yeux rouges. Avec les même cheveux couleur carmin.
Elle aurait voulu courir vers lui, se jeter dans ses bras... Ses bras qui l'avaient entourés au cœur des flammes alors qu'ils priaient pour survivre. Elle... Elle n'était qu'une enfant, alors. Et lui n'était aussi qu'un gamin impulsif. Elle eut un instant peur... Et s'il n'aimait pas celle qu'elle était devenue ? S'il n'était venu que pour la vendre à ceux qu'elle avait fuit ? Mais c'était Vaast.
C'était son ami. C'était son amour.

Doucement, elle dégrafa sa cape, rabattant le capuchon, dévoilant une cascade de longs cheveux noirs. Sous la cape, une tunique de coton crème rehaussait sa poitrine et ses courbes féminines, joliment rehaussée d'un pantalon brun près du corps. Des bottes montantes, confortables et pratiques finissaient une tenue sobre, passe partout.
Mais ces vêtements là n'étaient pas mille et mille fois rapiécés. Ces vêtements là étaient de bonne facture sans ostentation. Et les yeux en amande qui se posaient sur Vaast étaient ceux d'une femme. Indéniablement.

Un pas. Elle sentait ses mains trembler. Elle avait tant rêvé cet instant... Le manque de lui, exacerbé, lui donnait envie de pleurer et de rire. De se serrer contre lui. Encore et encore.

"Vaast..." souffla-elle. Il y avait dans sa voix comme un sanglot silencieux et digne, comme un tremblement ému caché derrière la pudeur des retrouvailles.
Elle aurait voulu dire tant de choses... Qu'il lui raconte ce qu'était à présent sa vie, ses amis... Ce qu'il était devenu. Elle aurait tout voulu savoir, d'un battement de cœur, d'un mot ou d'un geste. Mais ses questions se brisaient sur la grève tremblante de ses lèvres fines, prisonnier de ses angoisses. Et de ce sentiment qui la laissait muette quand il y aurait eu tant de choses à dire.
"Vaast... je..." Elle baissa la tête, et ses cheveux masquèrent un instant l'éclat des larmes réprimées avec courage.

Elle aurait tellement voulu lui dire... De ne pas la laisser repartir encore une fois. De l'emprisonner dans ses bras. Pour toujours. Et de l'aimer. De l'aimer aussi fort qu'elle-même l'aimait. De cet amour d'enfant devenu amour de femme.
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Aqua
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Ludvig Brax
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeDim 23 Déc - 23:21


Dans ses oreilles, dans le bout de ses doigts, dans le fond de sa poitrine... Le coeur de Vaast battait. Autant de sa course que d'émotions. Elle était là, devant lui. Il n'en doutait pas, plus. Le vent soufflait sur la plage, les vagues s'écrasaient lentement sur le sable humide. Et posté non loin de là, ils étaient deux. Immobile, silencieux, perdus. La tête vide de toutes choses le jeune homme osait à peine respirer, priant pour que tout ceci ne soit pas un rêve.

Avec des gestes lent la silhouette en face de lui retira sa cape, dévoilant son visage, dévoilant son apparence. Instinctivement Vaast serra la pierre et la lettre entre ses mains, tendu. Faites que ce soit elle, faites qu'il ne se soit pas trompé, faites que ce ne soit pas une blague. Et en même temps, il avait peur. Peur d'apprendre la raison de son départ, peur qu'elle lui avoue que tout était de sa faute. Quelques mèches rouges vinrent fouetter son visage et il ne bougea pas, soufflant fortement alors que son cors lui interdisait de retenir son souffle.

Elle avait changé. Tellement. Ses cheveux courts en bataille étaient à présent si long. Il les observa voler au vent et eu l'irreprescible envie de les attrapper. Ils étaient devenus si beau, si long. Ils encadraient un visage fin qui n'avait rien à voir avec celui de l'enfant aux grosses lunettes. Ses yeux étaient différents aussi... et pourtant, il la reconnut. Car le fond de son regard était le même. Le même que celui de cette fille qui lui demandait timidement de devenir son ami. Elle ne ressemblait plus à un garçon. Elle avait un peu grandit, elle avait quelques formes. Elle était indéniablement une femme.

Et même les cheveux dans tous les sens à cause du vent, même avec des vêtements qui ne semblaient pas avoir été portés pendant dix années. Il la reconnut. Et, pour la première fois, il la trouva belle. Vraiment belle. Plus belle que toutes les plus belles filles de Lindorm. Son coeur cessa de battre un instant, il ne savait plus quoi penser. Lui qui avait déjà perdu ses mots. Et pourtant il y avait tellement de choses à dire. Il voulait lui demander pourquoi, il voulait qu'elle lui dise qu'elle n'avait rien. Il s'était tellement inquiété pour elle, l'imaginant sans cesse entre deux feu dans cette guerre destructrice.

Il l'entendit prononcer son nom et il ferma les yeux. Cela faisait tellement longtemps. Il la senti se rapprocher et il se demanda si son corps pouvait encore lui obéir. Le temps se suspendait et le dragonnier rouvrit les yeux, pour être sûr qu'il ne rêvait pas. Non. Elle était bien là. Devant lui. Pour la première fois depuis trois ans, ses yeux commencèrent à s'humidifier légèrement. Lui qui n'avait déjà pas confiance dans sa voix, il avait peur, peur de ne plus savoir dire son nom, peur de la voir s'enfuir s'il l'appellait.

Elle baissa les yeux et il eut honte. Elle avait fait tellement d'effort et lui restait là, comme un lâche. Est-ce qu'elle serait toujours là s'il osait s'approcher, s'il osait lever la main vers elle ? Liatris... Liatris. Liatris ! Il voulait le murmurer, le souffler, le hurler. Il avait peur des sentiments qui l'habitaient et qui n'étaient certainement pas réciproques. Elle était plus qu'une amie à ses yeux, tellement plus. Il l'avait compris au fil des ans. Et l'avoir là, devant lui, il se rendit compte à quel point elle lui avait manqué.

"Liatris..." osa-t-il finalement souffler du bout des lèvres, d'une voix toujours aussi rauque.

Mais le sortilège ne se brisa pas. Elle était toujours là. Elle était toujours devant lui. Et s'en fut bientôt trop pour lui. Il craqua et brisa la séparation qui les maintenait éloigné. Le mur explosa en mille morceaux et il s'avança rapidement, agissant avant même de comprendre ce qu'il faisait. Avant même qu'il ne le réalise, elle était dans ses bras. Comme ce jour où ils s'étaient retrouvés entourés de flammes.

Mais point de feu aujourd'hui. Juste les embruns et le sable. Il l'enlaça, la serra contre son coeur, enfouissant son visage dans ses cheveux noirs. Il la tint contre lui comme le plus précieux des trésors. Il ne pleurait pas malgrés l'humidité de ses yeux. Il ne pouvait pas pleurer maintenant, pas avant de savoir si elle le repousserait.

"Liatris... Liatris... Liatris..." souffla-t-il.

Ce nom tabou qu'il n'avait prononcé que dans ses rêves. Il n'avait jamais osé le dire à voix haute, jamais osé en parler à quelqu'un d'autre qu'Istil. Son prénom roulait sur sa langue comme la première fois qu'il l'avait dit. Il commençait tout juste à réaliser. Mais elle était là, bien là. Seigneur. S'il vous plaît. Ne me l'enlevez pas. Ma seule amie. S'il vous plaît.

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AnonymousInvité
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeDim 23 Déc - 23:55



Ne pars pas... Ne me laisse pas ainsi... Sans un mot, sans un geste...

Son cœur allait se rompre. Elle ne parvenait plus à penser raisonnablement, ou encore à se mouvoir. Elle demeurait suspendue au bout de ce fil du destin, en équilibre, funambule, prête à s'envoler au moindre geste trop brusque.

Il était là et c'était la seule évidence. Ce n'était pas l'un des innombrables rêves. Le bruit léger du ressac, l'odeur salée, le pâle soleil de décembre sur le sable... Et Vaast qui la fixait comme elle le fixait, avec sans le savoir, le même espoir vibrant.
Trois ans... Trois ans sans lui... Et à présent qu'elle le revoyait, éperdue de manque, elle sentait la puissance de ce sentiment qu'elle n'avait jamais confié et chéri comme un trésor secret. Un trésor interdit, car elle savait à présent que l'amitié n'est pas l'amour. Peut-être ne répondrait-il jamais à ce qu'elle ressentait.

Pourrait-elle seulement y survivre ? S'il était encore son ami, peut-être. Et pourtant, comme elle se sentait confuse, hantée de doutes.

Le corps silencieusement tendu vers lui, tremblante, elle le vit finalement franchir la courte distance qui les séparait encore. Et avant même de vraiment comprendre comment, elle était contre lui. Petite dans ses bras. Et pourtant tellement à sa place.
Son nom prononcé par cette voix rauque étrangement familière, elle sentit à son tour ses yeux se border d'humidité. Mais ses doigts tremblants s'accrochèrent à ses vêtements, autours de la taille de son ami et elle se serra contre lui, de toutes ses forces, enfouissant son visage au creux de son épaule, redécouvrant son parfum. Il avait changé. Mais c'était toujours Vaast. C'était toujours lui qui murmurait son prénom comme pour l'invoquer.
Le sentiment qui enflait dans sa poitrine lui semblait d'une si grande douceur qu'il en était douloureux.

"Vaast..." Répéta-t-elle encore, la voix étranglée de larmes de bonheur. Dans ses bras, plus rien ne pouvait l'atteindre. Les souvenirs, les cauchemars, plus rien ne la touchait. Comment avait-elle pu s'en aller si loin ? Les coups sourds de son cœur étaient si forts qu'elle craignit un instant qu'il les entende.
Tellement de questions, tellement de silences. Elle était si heureuse de le revoir...

Nichée comme un petit oiseau au creux de ses bras bien plus masculins qu'avant, elle soupira. Mais c'était un soupir de soulagement. Nulle patrie n'était plus accueillante que cette oasis là.
Un flot intense de tendresse la submergeait et elle releva un instant les yeux, montant l'une de ses mains aux joues de son ami, caressant la peau chaude du Narth. Ses gestes avaient une légèreté timide. Elle avait tant besoin de lui... De sa présence.

"Je suis... désolée... D'être partie..." Parvint-elle à articuler, se rendant compte qu'elle pleurait. Elle s'était pourtant jurée de ne pas gâcher ce moment par des larmes... Mais c'était si fort... Sa voix s'étranglait un peu.
"Et... Désolée de revenir comme ça... Je dois... T'empêcher de voir tes nouveaux amis, d'aller en cours..."

Ils n'étaient plus du même monde, elle le savait bien. Vaast allait devenir un soldat, comme ces hommes qu'elle avait vu se déchirer sur bien des fronts. Tous ces morts, tous ces blessés... Bientôt il serait jeté dans ce carnage, dans cet immense gâchis qu'elle tentait de rattraper à sa manière : d'un sourire, de soins, de nourriture... Elle apaisait les autres, pour ne pas penser que le seul baume sur son cœur à elle était la présence de celui qu'elle aimait. C'était l'image de Vaast qui lui avait donné tellement de forces. Celle d'affronter son destin, aux côtés de son alliée.
Pourtant, comme elle était encore mal assurée, cette jeune fille aux propos maladroit, qui ne voulait finalement que rester avec Vaast mais qui ne le pouvait pas vraiment. L'appel de la liberté serait toujours le plus fort.

"Peux-tu rester un peu ?... S'il te plait ?"
Dit-elle finalement dans un souffle.

Reste avec moi. Tiens-moi encore dans tes bras... J'ai tellement besoin de toi... Tellement besoin de t'aimer pour savoir être forte. Tellement besoin de ton souvenir pour ne pas mourir moi aussi...
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Aqua
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Ludvig Brax
Ludvig Brax
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeLun 24 Déc - 0:33


Contre lui, sa chaleur contre la sienne, ses formes menues entre ses bras. Elle était là. Si petite, si fragile dans ses bras plus large et plus virile qu'avant. L'irreprescible envie de la protéger le submergeait, celle de ne jamais la lâcher, de ne jamais quitter cette étreinte qui semblait si naturelle. Là était sa place. Là était son coeur. Là étaient ses espoirs. Liatris. Douce Liatris. Petite Liatris. Elle respirait contre lui. Il pouvait sentir son visage dans son cou, dans son écharpe. Et il senti un lourd poids s'envoler quand elle saisie sa veste, quand elle répondit à son étreinte.

Il aurait voulu la serrer encore plus fort s'il n'avait eu peur de l'étouffer. Elle était bien plus forte qu'elle n'y paraissait, il le savait. Mais Vaast ne pouvait s'empêcher de voir entre ses bras un oiseau fragile à protéger. Il était tellement soulagé, tellement heureux. Les yeux clos, il profita, sentant l'odeur de la chevelure noire. Il ferma son esprit à tout autre chose, même à Istil qui commençait à chercher à le joindre. Il s'en fichait, plus rien n'avait d'importance. Liatris était là, elle était revenue. Merci. Merci. Merci.

Vaast se sentait appaisé, comme jamais il ne l'avait été en trois ans même entre les ailes de son dragon. C'était comme si chaque chose dans l'univers avait repris sa place. Il la senti bouger contre lui et cec fut à contre coeur qu'il recula légèrement, lui laissant la place de se mouvoir entre eux. Elle avait la grâce du papillon. Elle était tellement plus féminine que dans ses souvenirs. Tellement qu'il devait croiser son regard pour la retrouver. Mais ses gestes ne changeaient pas. Elle posait sa main sur sa joue de la même façon que dans ses souvenirs. Le contact de la paume de Liatris contre sa joue était douc et il ferma les yeux, profitant de cet instant.

Sa voix avait un peu changé. Il découvrait une femme. Rouvrant les yeux il retint ses larmes de la voir pleurer. Elle qui ne pleurait jamais. Elle qui était si forte. Il avait envie de pleurer à son tour mais il se retenait, il avait tellement de choses à dire. Elle ne changeait pas. Tellement innocence et naïve. Vaast sourit tendrement, le premier sourire en trois ans. Il sourit et posa à son tour sa main ganté sur la joue pâle, lâchant la lettre qui alla voler au loin. Il n'avait que faire d'un bout de papier quand elle était là devant lui.

"Tu es ma seule amie Liatris... ma seule véritable amie..." réussit-il à dire, ému.

Il s'était fait des connaissances, peut-être des amis selon les standards. Mais dans son coeur il n'avait qu'une seule et véritable amie. Même si ses sentiments étaient plus que de l'amitié. Ils n'osaient le dire, ni l'un, ni l'autre. Et pourtant leurs yeux, leurs gestes et leurs émotions parlaient pour eux. C'était tellement évident pour tout spectateur.

Ils avaient changés. Liatris n'étaient plus une élève de Lindorm. Il ne savait pas ce qu'elle avait fait pendant trois ans. Il aurait voulu tout savoir, tout connaître d'elle. Mais il serait bientôt un soldat. Elle avait déserté. Seigneur, pourquoi nous ? Liatris n'était pas une ennemie. Elle était la lumière qui éclaire les ténèbres. Elle l'avait toujours été. Il aurait voulu rompre le temps et l'espace, figer ce moment. Même s'il savait au fond de lui qu'elle repartirait. Parce que Larragon était dangereux pour elle. Parce qu'ils n'étaient plus du même monde. Parce qu'il ne pouvait pas la suivre.

"Autant que tu veux... jusqu'à ce que tu te lasse de moi..." murmura-t-il.

Il se fichait de ses cours aujourd'hui. Il se fichait du monde, de la guerre, des dragons, des wyrms, des humains... Même s'il savait qu'il ne pourrait déserter à ses côtés. Car il se l'était juré. Il la protégerait par tous les moyens. Et pour cela, il devait devenir un soldat.

Lentement il se détâcha d'elle et ouvrit son poing entre eux, dévoilant le petit quartz rose qui luit légèrement à la lumière du soleil d'hiver. Il sourit à nouveau, de ces sourires qu'elle seule avait jamais vu, qu'elle seule pouvait faire naître.

"Il est magnifique... je le chérirais autant que les autres..."

A nouveau le temps se suspendit et il hésita. Il avait tellement de choses à dire et il ne faisait que sortir des banalités. Il était si faible. Il avait peur de lui avouer ce que cette absence avait fait naître. Refermant le poing autour de la pierre Vaast serra de toutes ses forces et posa lentement son front contre celui de Liatris.

"Si tu savais... j'ai eu si peur pour toi..." avoua-t-il dans un souffle, la voix légèrement tremblante. "Si peur... qu'il ne t'arrive... quoi que ce soit..."

Finalement il se mit à pleurer et se laissa aller. A nouveau il prit la jeune femme dans ses bras et la serra contre son torse. Pour se rassurer. Pour être sûr qu'elle était bien là, contre lui.

"Je t'ai cherché ! Sans jamais te trouver ! Chaque jour j'ai prié pour que rien ne t'arrive ! J'avais si peur de voir ton nom sur une liste de cadavre !"

Oui, il avait eu peur. Lui qui n'avait jamais fait confiance à personne, qui pensait ne jamais pouvoir s'attacher à qeulqu'un. Il était si soulagé de la voir saine et sauve qu'il en oubliait tout le reste.
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeVen 28 Déc - 23:06



Sa seule amie. Unique et précieuse. Comme il était le sien. Mais était-il encore un ami au fond de son coeur ? Elle le savait pourtant, à présent que les doigts d'une autre avaient glissé sur sa peau, avaient exploré la virginité de ce corps meurtrit. Tellement de cicatrices... A l'image du chaos qui avait été sa vie. Une étrange métaphore. Il fallait se défaire des blessures du passé. Aller de l'avant.
Et sourire, comme une arme à double tranchant.
Il resterait donc avec elle... Mais elle savait aussi que c'était impossible. Que cela ne serait qu'éphémère. Parce qu'elle avait un destin bien différent du sien. Parce qu'ils ne pouvaient encore être réunis.

Le soleil d'hiver perçait les nuages bas. Et l'air du large balayait leurs cheveux. Les larmes, salées comme l'eau de la mer ruisselaient sur les joues de Vaast alors qu'il resserrait leur tendre étreinte. Le petit caillou insignifiant était pour eux un cadeau sans prix. Parce qu'il était offert avec amour et reçu avec plus de tendresse encore.
L'aimait-il donc ? Elle s'en moquait. Il était là. Ils étaient ensemble, le temps d'un souffle d'air. Avant qu'elle ne s'enfuit encore.

Son sourire était doux, ses yeux brillaient alors qu'elle balayait de ses doigts les larmes versées, avant de glisser son index sur les lèvres tremblantes de son ami. De son amour.

"Shhh. Je suis là... Tout va bien. Et je sais me défendre, maintenant."

Et comme elle souriait, avec une infinie bonté, cet étrange petit oiseau dont le cœur débordait à cet instant de le sentir près d'elle, après tellement d'absences et de silences.
Son monde n'était pas le sien. La vie les séparaient. Et pourtant, elle voulait y croire. Croire qu'un jour, ils se retrouveraient et pourraient enfin être ensemble.
Posant sa main sur celle qui tenait le caillou de quartz, elle serra les doigts de Vaast. Ses yeux brillaient d'émotion, mais elle ne pleurait plus. Elle n'avait plus peur, à présent.

"Je repartirais bientôt. Mais je veux croire... Qu'un jour, la guerre finira. Et que nous pourrons nous retrouver. Ma place est dans ce vaste monde. La tienne est à Lindorm. Mais je t'attendrais. Je t'attendrais toujours..."

Sa voix ne tremblait pas. Elle ne doutait pas. Car, malgré les différences, Vaast était resté le même. Ce n'était plus un garçon, mais un homme. Un homme qui pleurait pourtant, comme elle, leurs cœurs bien plus liés qu'ils ne le voulaient eux-même.

"Cette pierre vient de Narthan... Beaucoup d'hommes ont les cheveux rouges, là-bas. J'ai cru mille fois te croiser dans les rues. Mais ce n'était jamais toi. Aucun n'avait ton aura."

Elle relâcha sa main, à contrecœur. un bras toujours passé autours de sa taille. Comme elle aurait aimé... Lui dire ces mots qui lui brûlaient l'âme. Des mots d'amour et de regret. Des mots de toujours et de demain. Elle était à lui, pour l'éternité. Le savait-il seulement ? Oh, comme elle l'aimait, à cet instant où elle se perdait dans ses yeux carmins... Elle aurait tellement aimé accélérer le temps : juste assez pour que les retrouvailles ne soient pas déjà ternies par un nouveau au-revoir.

"Vaast..." Etait-ce donc si dur à dire ? Elle s'humecta les lèvres mais n'ajouta rien. Instinctivement, elle avait rapproché son visage du sien, frissonnant légèrement, mordillant sa lèvre inférieure, rosissant ses lèvres pâles.
Son cœur battait la chamade. Elle l'aimait tant. Mais son simple contact la rendait heureuse. Si heureuse... Lorsque Alunaelle avait caressé son corps, ce n'était pas les mains féminines qu'elle imaginait. Lorsqu'elle embrassait ses lèvres, ce n'était pas sa bouche contre la sienne. Vaast prenait toute la place. Irremplaçable.

Et elle l'attendrait, jusqu'au delà de la mort elle même.
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Aqua
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Ludvig Brax
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeDim 13 Jan - 14:47

Liatris avait tellement changé. Elle avait beau avoir l'air aussi fragile qu'auparavant, toujours aussi petite contre lui, elle avait effectivement changée. Elle n'avait plus les cheveux courts, elle n'avait plus de lunettes, mais elle avait toujours cette flamme dans le fond de ses yeux. Sa présence était toujours la même. Mais elle avait changé. Il y avait quelque chose de tellement plus féminin dans ses manières. Vaast ne doutat pas un seul instant qu'elle sache se défendre à présent. Mais son orgueil masculin se sentait frustré de ne pas pouvoir la protéger de tout.

Elle était la première personne qu'il ai jamais voulu protéger. Elle était celle qui lui avait donné une raison de vivre cette vie absurde et douloureuse. C'était pour elle qu'il avait continué à avancer. C'était grâce à elle qu'il avait pu lever la tête et se mettre à penser à l'avenir, lui qui n'avait jamais pensé plus loin de deux semaines dans le futur. Lentement ses larmes cessèrent de couler et il plongea son regard dans celui de Liatris. Il observa les couleurs que lui offrait le soleil d'hiver sur ces pupilles magnifiques. Il priait pour que ce ne soit pas un rêve.

Elle tenait sa main entre les siennes, scellant ce cadeau si précieux dans le creux de sa main. Il écoutait religieusement chaque mot qui venait de son amie. Il savait qu'elle avait raison. Il savait qu'elle disait la vérité. Et pourtant il aurait voulu hurler au monde qu'il ne voulait pas de ça. Mais c'était certainement son destin, sa punition. Quelqu'un comme lui n'avait pas le droit d'être heureux et en paix. Et pourtant Liatris parlait d'espoir et il voulu en avoir lui aussi, pour elle. Pour être fort, pour la supporter...

"Je te retrouverais, où que tu sois..." promit-il de sa voix éraillée.

Il avait tellement de chose sur le coeur mais rien ne semblait vouloir sortir. Il voulait lui demander de rester, mais il savait qeu c'était inutile. Ils devaient être séparés. Et déjà ils l'étaient un peu. Si proche et pourtant si distant. Leur regard se croisant, silencieux. Il aurait voulu glisser ses mains dans ses longs cheveux noirs. Il aurait voulu embrasser ces lèvres dont il imaginait la douceur. Il voulait la serrer contre son coeur encore une fois.

Il entendait dans le fond de son esprit Istil qui le cherchait mais il ne répondit pas. Il se sentait pressé par le temps. Son coeur se mit à battre de plus en plus rapidement. Bientôt Liatris devrait partir, bientôt il serait à novueau seul. Il ne pouvait pas la laisser partir comme ça. Il ne pouvait pas laisser cet instant se terminer de la sorte, dans un silence pesant. Il dégluttis, commença à regarder nerveusement autour de lui. Il devait faire quelque chose. Il ne la reverrait pas avait tellement longtemps. Cela faisait déjà trois ans, trois interminables années.

Le temps allait bientôt reprendre son cours. Le vent souffla soulevant la chevelure ébène de Liatris qui vint légèrement fouetter le visage du narthan. Liatris... Liatris. Liatris ! Liatris ! ! Son coeur allait exploser dans sa poitrine, il devait... il devait...

Tremblante, la main de Vaast se leva et il hésita.

"Pardonne-moi Liatris..." souffla-t-il. "Je t'en prie... pardonne-moi..." supplia-t-il, la main toujours si proche du visage de la jeune femme.

Qu'elle lui pardonne. Qu'elle reste au moins son amie. Il n'arriverait pas à se retenir.

"Liatris..."

Dans la seconde qui suivit sa main rejoignit la nuque de la brune et leur lèvres se joignirent. Pardonne ce geste pensa-t-il alors qu'il sentait la douceur légèrement humide contre sa bouche. Un baiser chaste car il n'en connaissait pas d'autre. Un baiser simple car c'était le tout premier. Sa large main dans la nuque de Liatris alors que l'autre allait saisir avec douceur le bras de la jeune femme. Son esprit se vida, son coeur toujours battait la chamade. Mais tout ceci semblait tellement normal. Comme si toutes les pièces de l'échiquier étaient en place.

Pardonne moi Liatris.

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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeDim 13 Jan - 20:51



Le silence semblait tellement gênant, à présent... Et pourtant, que pouvait-elle dire d'autre ? Que faire, que dire ? Ne pouvaient-ils pas simplement rester ainsi, pour une éternité ou deux ? Enlacés. Si proches, enfin. Tellement d'années à attendre, sans savoir comment est-ce qu'il allait. Tellement d'années de peur que la guerre atteigne Lindorm et lui prenne ce qui lui était le plus cher. Son cher ami. Un ami seulement ? Voilà bien longtemps pourtant que ses pensées pour Vaast n'étaient plus celles d'une simple amie. Elle avait découvert l'amour en quittant Lindorm. En expérimentant l'absence et le manque de lui.

Mais il était pourtant là, à présent, pour un temps toujours trop court. Un temps illusoire, bref comme un songe.

Vaast semblait affolé, apeuré, presque. Comme un homme traqué, en proie à des sentiments qu'elle ne comprenait pas, cherchant dans le regard fuyant de son ami des réponses à ses questions.
Mais alors qu'il lui demandait de lui pardonner, elle resta un instant immobile, surprise par cette demande. Lui pardonner ? Mais lui pardonner de quoi ? Allait-il... la trahir ? La dénoncer ? Pourtant il venait de lui promettre de la retrouver. Plus tard, lorsque le monde serait enfin prêt à les réunir.

La main de Vaast s'était levée et elle le regarda un instant avec crainte, comme le fantôme de cette fille apeurée qui avait été battue toute sa vie avant de devenir autre. Un instant fugace, comme si les deux Liatris, présente et passée, ne faisait qu'une. Mais la main qui se posa sur sa nuque était douce.
Le visage de Vaast se rapprocha avant qu'elle ne put seulement comprendre ce qui lui arrivait.
Un baiser. Si doux, si tendre... Ce n'était pas son premier baiser. Mais la sensation qui hérissa sa peau de chair de poule était indescriptible. Douceur. Joie. Des émotions qui envahissaient son âme de délices un peu coupables.

Cela lui semblait la chose la plus douce du monde. La plus logique. Comme si Vaast et elle avaient toujours partagé quelque chose de plus que les autres. Son cœur battant la chamade, en écho à celui de son ami, Liatris ferma doucement les yeux, s'appuyant à son tour contre cette bouche presque familière car trop de fois rêvée. Elle répondit à ce baiser d'enfants devenus des adultes dans un monde en guerre. Un baiser innocent. Un baiser contre tout ce qui les séparaient à présent.
Ho, que le monde s'arrête de tourner, que le temps cesse sa course... Il n'y avait plus rien qu'eux, seuls au monde, malgré leurs alliés. Léthé savait. Elle ne cherchait guère sa dragonnière, rôdant au contraire aux abords de la plage, cachée par la forêt, pour éviter toute intrusion, veillant sur les deux humains, sentant en son cœur la joie de sa sœur, ce bonheur qu'elle éprouvait de concert.

Ce baiser à nul autre pareil prit doucement fin, le temps d'une respiration. Les yeux mi-clos, un sourire aux lèvres, Liatris se sentait comme dans un rêve. Et si cela en était un, elle souhaitait ne jamais s'en réveiller...

"Vaast..." Murmura-t-elle, dans un souffle. Ho, comme elle aurait voulu les lui dire, ces mots d'amour qu'elle avait gardé pour lui. Mais elle n'en avait pas encore le courage. Pas tout de suite. Alors, elle sourit encore, avec une tendresse infinie, elle qui n'avait auparavant jamais sourit et qui affrontait à présent le monde sans peur. "Je te pardonnerais, si tu m'en donnes un autre."

Elle rit, légèrement, simplement heureuse. Heureuse dans ces bras aimés, espérés. Heureuse auprès de l'homme qu'elle aimait en secret depuis tout ce temps.
Ils ne pouvaient encore être réunis, les laissant à la merci de déchirants adieux. Ils ne pourraient rester longtemps sur cette plage et ils le savaient tous deux.
Alors, franchissant de nouveau la courte distance, elle l'embrassa à son tour, avec plus d’exigence, d'un baiser plus pressé, passant ses doigts dans ses cheveux rouges, un instant, comme pour graver ce moment dans ses souvenirs.
Elle l'aimait de tout son cœur et pourtant, il lui faudrait partir. Peut-être que l'on cherchait déjà Vaast pour avoir séché ses cours. Peut-être qu'elle-même était déjà en danger qu'on les voient... Elle ne voulait pas faire courir le risque à Vaast d'être surpris en compagnie d'une déserteuse et compromettre sa place au sein de l'armée.

S'élevant depuis la cime des arbres, Léthé se posa lourdement dans le sable à leurs côtés, souffrant d'infliger de la peine à Liatris.
"On vient." Dit-elle seulement, sachant qu'elle brisait le cœur de son amie, de sa sœur.
Liatris, doucement, se recula des bras de son ami, de son amour, sa main un instant retenue par celle de Vaast, le fixant avec tristesse. Mais aussi espoir. Un espoir fou : celui que ses sentiments soient partagés. Qu'un jour ils soient réunis. Qu'ils puissent se revoir, loin de la guerre...
Ses doigts quittèrent ceux de Vaast, et elle grimpa agilement sur la tête énorme de son alliée, sentant son âme se déchirer une nouvelle fois.

Léthé battit de ses ailes membraneuses et commença à s'élever pour les emporter de nouveau vers les Territoires, là où étaient leur place. Mais, alors qu'elles n'étaient qu'à mi hauteur, Liatris sentit finalement qu'elle pleurait et, au milieu de ses larmes déjà séchées par le vent familier du décollage, elle cria à Vaast ce qu'elle avait toujours retenu :

"Je t'aime !" Les mots d'amour furent-ils noyés par le vent ou bien les perçut-il ? Elle n'en savait rien, déjà Léthé disparaissait dans la couche des nuages bas, filant vers l'est, en direction de Keven. Sur son dos, sa dragonnière pleurait sans un mot, sans un sanglot.
Parce qu'elle était de nouveau privé de son âme jumelle.


(clos pour moi T_T merci Vaastouchou)
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Aqua
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Message Le coeur d'une femme est comme la mer... [Clos] I_icon_minitimeDim 13 Jan - 22:04

Lèvres contre lèvre, coeur contre coeur. Vaast ne savait pas si ce qu'il faisait était intelligent, il n'en avait rien à faire. Pour une des rares fois de sa vie, il fit ce que lui dictait son instinct, se fichant des conséquences. Et comme à chaque fois... Liatris était derrière ces décisions impulsives. Il avait peur, tellement peur qu'elle le rejette, qu'elle lui dise qu'il n'aurait pas dû, que c'était terminé, qu'elle ne pouvait pas continuer d'être son ami. Qu'elle le blesse comme tous les autres l'avait un jour blessés.

Et pourtant tout semblait normal, comme si ce geste était des plus naturel. Et de sentir le corps relâché et consentant de Liatris ne fit que le surélever sur son nuage. Ils étaient chastes malgrés leur âge. Vaast jamais n'avait fait ce genre de chose, personne d'autre que Liatris n'avait eu de gestes aussi tendre pour lui. C'était tellement doux, tellement parfait. Si seulement le monde pouvait s'arrêter de tourner en cet instant. Que le temps n'existe plus.

Ils se séparèrent et Vaast offrit un visage à la fois détendu et nerveux. Et si elle le repoussait quand même ? Mais ce regard ne mentait pas et le coeur du jeune homme manqua de sortir de sa poitrine. Il avait des papillons dans l'estomac, se sentait l'homme le plus heureux du monde... lui qui en avait été l'un des plus malheureux. Ce sourire aurait pu faire fondre un bloc de glace et le dragonnier le lui rendit. Un sourire qu'elle était la seule à pouvoir voir, car elle était la seule personne à pouvoir le faire sourire.

"Autant que tu voudra..." répondit-il avec tendresse et amusement.

Il lui aurait offert le monde sur un plateau d'argent. Il était heureux, euphorique presque. C'était comme si toutes ses souffrances auparavant l'avait préparé à un tel bonheur. Y aurait-il finalement une justice divine ? Il voulait le croire, il voulait tellement y croire.

Vaast senti la main dans ses cheveux et il regretta de ne pas avoir retiré ses gants. Mais il n'osait plus bouger, enlacé dans cette étreinte ô combien éphémère. Il le savait, cela ne pouvait durer. Mais il voulait en profiter, au maximum. Leur lèvres collées l'une à l'autre. Leurs corps collés.

Istil l'appella un peu plus fortement, brisant la barrière qu'il avait placé pour lui dire qu'on le cherchait. C'était trop court, bien trop court. Et leur instant fut brisé quand l'imposante Léthé vint se poser non loin d'eux. A contre coeur le jeune homme lâcha Liatris. A contre coeur, laissa-t-il couler la cheveulure entre ses doigts. A contre coeur dût-il quitter la chaleur de son corps.

Son coeur se brisa mais au fond il sentait un espoir bien plus grand que le plus élevé des volcans de Narthan. L'espoir de la revoir, l'espoir de pouvoir être aimé, l'espoir d'avoir une vie plus douce que ce qu'il avait vécut auparavant. Il vivrait. Pour la retrouver, pour la rechercher, pour l'aimer.

Alors Vaast recula de deux pas, symbolisant son acceptance malgrés la douleur de la séparation. Au moins ne partait-elle pas en plein milieu de la nuit sans lui dire au revoir cette fois. Lui laissant les plus merveilleux des présents. Le vent fouetta son visage, faisant larmoyer les yeux dorés du Narthan qui serra les dents avec la sensation fantôme des lèvres de Liatris contre les siennes.

Il la vit s'élever et il senti un boule se former dans le fond de sa gorge. Il voulait la retenir. Il savait cependant que c'était inutile. Alors il la regarda s'envoler et cessa de respirer lorsque, depuis le dos de sa dragonne, Liatris lui offrit ces quelques mots qu'il n'avait plus entendu depuis le départ de sa mère.

Une larme coula le long de la joue de Vaast et il sourit du plus beau des sourires.

"Et moi plus encore !" hurla-t-il finalement, mettant ses mains en porte-voix.

Que tous les dieux en soient remerciés. Sa vie n'était donc pas aussi vaine qu'il l'avait pensé. Et pourtant il se sentait brisé, séparé de celle qu'il aimait et qui l'aimait en retour.

Vaast tomba à genoux, le regard fixé vers le ciel si bleu et si froid de janvier. Il ne pleurait pas, il ne bougeait pas. Il gardait sa précieuse pierre dans le creux de sa main, un sourire béat aux lèvres malgrés la vive douleur dans son coeur. Il ne savait plus quoi penser, mais il savait qu'il chérirait cet instant toute sa vie durant.

[Clos aussi pour moi ! *gros câlin* merciii]
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