Un salon de thé ? J’avoue qu’alors que je me changeais, l’idée d’aller boire un thé et de grignoter un petit quelque chose ensemble semblait être le mieux pour que nous parlions...sans éclats, ou encore, sans faux-pas. Le fait est que nous serons dans un lieu publique...Et que nous devrons tout deux restreindre ces pulsions innommables qui nous habitent.
C’est monstrueux, et égoïste, mais depuis que je sais qu’elle ressent la même horreur, le même désir, le même tiraillement que moi...Je me sens moins seul...et un peu, seulement un peu, moins « sale ». Au fond, je ne peux pas m’empêcher de pencher que tous ça n’en seraient pas là, s’il n’y avait pas eu cette discussion, cette tension, suite aux lettres de Douglas.

Je l’avais coupé dans sa phrase, savourant sa présence et sa chaleur. J’ignorais si je pourrais agir ainsi en extérieur, alors, je profitais de ce simulacre d’intimité pour faire ceux qui m’était normalement interdit.
Ses bras vinrent presser mes épaules, et un frisson me prit. Je me sentais mal d’être ainsi avec elle, de lui faire « subir » mon anormalité. Ces sentiments qui s’emparaient de moi alors qu’ils n’auraient jamais du dévié ainsi. Que dirais Père et Mère s’ils l’apprenaient ? Ou Lui ? Lui...Il serait probablement furieux, et tenterais de me faire trépasser. Protecteur comme il l’était avec Jordanne, je doute que même après nous avoir lâchement abandonné, il est changé de point de vue à son égard.

Lorsque je l’ai relâché, elle s’empara de suite de ma main pour me trainer en dehors de la forge. J’avais le sourire en sa présence, et je préférais oublier tous ces tracas.
Sur le chemin, je profitais surtout de sa présence. Lorsque nous sommes arrivé à un lieu nommé « Chez Mister Freeze », l’aperçut de la carte me confirma que nous étions à bon port.
Prenant les devants, je me suis arrangé pour que nous puissions occuper une petite table à l’écart. Le serveur nous donna la carte des boissons et pâtisseries de la maison, nous laissant faire notre choix. A son départ...Je ne pouvais quitter mes yeux du visage de Jo’...

« Puis-je prendre le droit de t’aimer ? » vins-je à lui murmurer, alors que mes yeux rouges la détaillé...tendresse, et douleur, inondant le fond de mon iris.

Nous étions dans une alcôve, cachés du reste du salon de thé de l'île de Laragon. Ce salon de thé offrait les meilleures pâtisseries du Territoire et je craquais régulièrement dessus. Nous avions commandé rapidement et le serveur partit. Arthur se tourna gravement vers moi, son regard électrisant chaque atome de mon corps alors que ses bras me manquaient.

C'était fou ! Il fallait qu'il se trouve dans mon champs de vision pour que je perde complètement la boule ! Pourtant, nous avions été élevés comme frère et soeur, je le connaissais mieux que personne et lui pareil. Comment cela avait-il pu dégénérer à ce point ? Je me posais sans cesse la question, triturant les moindres parcelles de mon cerveau en proie à la plus totale incompréhension.

Mais j'avais toujours senti que la présence d'Arthur était nécessaire à ma vie. Mais pas comme un frère, et c'était bien là tout le problème. Je le voulais, comme une femme voulait un homme. Comment était-ce arrivé ? Posant mes doigts sur ses joues, je le regardais au fond des yeux. Tout cela n'avait finalement pas tant d'importance... Pas tant qu'il me regardait avec ces yeux-là.

- Prends-le. Je te le donne.

Le fait de mettre des mots sur nos émotions les rendaient encore plus réels. C'était magique, mais en même temps si ignoble. Je ne savais plus si je devais rire ou pleurer...

- Comment on va faire ?

Cette question était autant pour lui que pour moi. Je me la posais tous les jours depuis que j'avais accepté l'inacceptable. Mais je ne pouvais plus reculer, nous ne pouvions plus reculer. M'avançant vers Arthur, je déposais un baiser sur sa joue en fermant les yeux, un baiser lent et doux, un baiser d'amour mais qui n'aurait pas dû être...

Je me sentais horrible de poser ainsi une question qui jamais n'aurait dû fouler mon esprit. De ressentir ces choses, à sa simple vue. D'avoir ainsi envie de l'étreindre, de l'embrasser...de l'aimer comme la femme qu'elle était devenue.
Quel genre d'homme peut donc éprouver tant de sentiments pour sa sœur ? Certainement pas quelqu'un de sain d'esprit et de raisonnable. On dit souvent que l'Amour a ses raisons, que la Raison elle-même ignore. Je crois que cela ne soit que bien trop vrai...Je suis pourri.

Pourtant, lorsqu'elle vint à caresser ma joue de ses doigts fins, lorsqu'elle vint à prononcer ces mots à la fois synonyme de crime et de paix intérieur...Je sût que nous avions atteint un point que jamais nous ne pourrons annuler.
A l'image de l'alliance avec un Dragon, nos mots scellaient en quelque sorte notre péché fraternel. Notre amour interdit : notre inceste. J'acceptais enfin de mettre un mot, tabou, sur notre situation et notre passion. J'acceptais...Pour le moment.

Fermant les yeux à son contact, posant ma main sur la sienne pour sentir sa paume caressait ma joue...Je me sentais en paix avec moi-même, et je venais d'envoyer paître pour un temps ma culpabilité.
Elle parle à nouveau, posant l'interrogation du siècle je pense. Mes yeux se firent à nouveau douloureux, alors qu'elle m'embrassait la joue. Là, l'empêchant de repartir en arrière, je vins l'embrasser sur les lèvres. Un baiser véritable, d'amour. C'est lorsque j'ai entendu des bruits de pas, ceux du serveur je suppose, que j'ai coupé ce qui était la preuve de mon amour, de ma passion pour elle. Jusqu'ici, je ne m'étais jamais permis de « sceller » notre relation par une démonstration aussi grande de ce que je ressentais pour elle.

Le serveur souriait en nous regardant, et en prenant nos commandes. Il devait croire là à un couple comme tant d'autre...Ignorant notre parenté. Je pris la pâtisserie du jour, faisant confiance à Jo' pour ce genre de chose.
Lorsque le serveur partit, je pris la main de celle qui n'était plus ma sœur, mais la femme de mon amour. Embrassant le dos de cette main, je vins à répondre :

« Je ne sais pas...Mais, j'ignore s'il me sera possible de mentir plus longtemps à Père et Mère. »

Ma voix s'était étouffé sur la fin, alors que je me mordais la lèvre inférieur : épris par la peur du rejet de nos parents. La famille est mon unique credo, ma seule vie. Je ne peux m'imaginer rejeté par elle, comme je l'ai été par Lui. Lui qui m'a déchiré en agissant ainsi, en égoïste. Lui qui nous a abandonné...de son plein gré.

« Je ne veux pas te perdre... » Vins-je à rajouter, dans un murmure.

Complètement déchirée entre cet amour envers lui et cette haine envers elle-même, Jordanne avait pourtant décidé de faire fi de cette dernière. Et une fois qu'elle avait fait un choix, il était très difficile de l'en faire changer.

Alors qu'elle s'était reculée après son baiser chaste sur la joue, Arthur ne l'avait pas entendu de cette oreille et l'avait ramenée à lui pour l'embrasser vraiment, d'un baiser passionné et amoureux. Fermant les yeux sous cette passion naissante, la jeune femme répondit avec une ardeur nouvelle à la douce requête de ses lèvres brûlantes.

Oubliant tout ce qui n'était pas eux, la rouquine s'abandonna totalement à cette étreinte pourtant interdite, chose qui n'était finalement pas si importante. Elle avait l'impression que ce qu'elle faisait été juste et ne justifiait pas les tourments par lesquels ils étaient tous deux en train de passer. Soupirant doucement quand il s'éloigna à la venue du serveur, Jo lui retourna un regard brillant de douceur et de tendresse.

Mentir à père et mère... C'était surtout ça le plus dérangeant dans leur histoire. Les McCallan étaient des gens foncièrement honnêtes, n'hésitant pas à renier ceux qui ne rentraient pas dans leur moule. Douglas en avait fait les frais même s'il revendiquait fièrement sa liberté. Qu'allaient-ils dire si jamais ils savaient la vérité à leur sujet ?

C'était bien là ce qui faisait frissonner Jordanne. Elle avait peur qu'ils n'en viennent à faire avec eux ce qu'ils avaient fait avec leur frère aîné.

- Pour le moment, on ne devrait rien dire. Je sais que c'est dur, mais c'est le seul moyen pour qu'on puisse trouver une solution.

Et ce n'était pas une formule pour simplement rassurer. Pleine d'une nouvelle détermination, peu importait les obstacles, Jordanne avait choisi. Ce serait Arthur et aucun autre. Lui souriant avec douceur, elle toucha de nouveau sa joue du bout des doigts, alors qu'Arthur se saisissait de sa main pour en embrasser le dos.

- Pourquoi devrais-tu me perdre ? La seule façon que ça arrive serait que tu me repousses. Et ça, je ne pourrais pas le supporter...

C'était tellement vrai. Ce sentiment d'abandon qu'elle avait éprouvé lorsque Douggie lui avait tourné le dos avait été insupportable. Et si Arthur en venait à faire de même, il était certain que la jeune femme ne saurait jamais s'en relever, c'était impossible d'en arriver là !

Sentant venir des larmes à cette simple pensée, Jo savait que ce qu'elle venait d'affirmer était pourtant une possibilité. Et si cela arrivait... Les conséquences pour elle ne sauraient être seulement terribles...

Ne rien dire, hein ? Je sens qu'il va me falloir des cours pour mentir correctement. Quoique, si on ne parle pas de Jordanne à la maison, ça devrait aller. Je verrais bien pour m'esquiver de la conversation le moment venu. Mais bon, je hochais la tête à ses dires, montrant mon accord. Je ne put m'empêcher de me pencher vers elle pour l'embrasser, comme pour sceller définitivement notre décision commune.
« Commune »...ce terme m'est difficile à croire. Jamais je n'aurais crut qu'elle puisse m'aimer comme je l'aimais. Après, j'avoue avoir eut, le premier, les gestes trompeurs et malsains. C'est moi qui l'ai enlacé différemment. C'est moi qui l'ai embrassé pour qu'elle comprenne les sentiments sur lesquels je ne devais pas avoir le droit de mettre, ne fut-ce qu'un seul mot.
Son toucher sur ma peau m’apaisait, calmer mes craintes. Ce qu'elle vint à me dire...Je ne pouvais que répondre avec franchise.

« J'ai peur que Père et Mère ne nous éloigne s'ils l'apprennent... »

J'ai peur qu'il me, non, nous renie. J'ai la crainte de n'être obligé de l'abandonner...J'ai la crainte de me retrouver, alors, à l'image de celui que je hais dans le seul but de ne plus ressentir la tristesse, l'absence de sa présence. Je ne pourrais supporter tout ça, si je ne canalisais pas ma colère, contre lui. C'est certes, malsain et peu honnête, mais c'est ainsi que je suis finalement. Un homme tordu.

Néanmoins, les larmes que je vis apparaître dans son regard me tétanisèrent. Me levant promptement, je fut de suite prés d'elle, et vint à la prendre dans mes bras.
Des regards se posèrent sur nous. J'entendais des murmures comme « Il a fait pleurer une fille »...Mais dans l’étreinte que je lui offrais, je murmurais :

« Je n'accepterais pas qu'on soit séparé : jamais. Je suis tiens Jo'...autant que tu es mienne. »

Je relevais son visage du bout des doigts, avant de l'embrasser tendrement, amoureusement.
Là, avec un sourire doux, j'ajoutais :

« Finissons notre commande, et allons nous promener : d'accord ? Cela te fera du bien... »

Et à moi aussi. Car, mine de rien, je me sens bien plus libre là, en sa présence. Nous ne nous cachons pas plus que ça, nous n'en avons pas besoin. Ici, ce n'est pas le village de Dali. Il y a trop peu de chance que l'on croise quelqu'un qui sache pour notre lien de parenté. Pour eux, nous ne sommes qu'un couple comme un autre.
Me réinstallant, et mangeant une bouchée de mon met, je lui demandais :

« A quelle heure dois-tu rentrer ? »

Cette question m'écorchait un peu, car je voulais la garder pour moi : avec moi...Mais j'ai confiance du règlement strict. Et puis, elle a peut-être encore des cours ? Ou rendez-vous avec des amis ? Que sais-je ? En vérité : rien. J'en sais très peu sur la vie académique de Jordanne...Très...Trop peu peut-être ?

Ses baisers lui étaient aussi nécessaires que l'air qu'elle respirait dorénavant. Elle ne pouvait plus imaginer sa vie sans lui, aussi proche qu'il l'était à présent.

Soupirant de bonheur et de crainte mêlés, Jordanne essayait de ravaler ses larmes, mais elles dévalèrent ses joues sans son autorisation. Arthur se précipita pour la prendre dans ses bras, provoquant en elle un soulagement sans nom. Son étreinte la régénérait et lui donnait la force de tout surmonter.

Et c'était sans aucun doute ce qui allait lui coûter cher un jour...

Mais non, il ne fallait pas penser au côté négatif de la chose. Sinon, les remords allaient débarquer et faire tomber cet instant hors du temps dans l'horreur. Jo ne voulait pas ça. Elle voulait tellement de choses en cet instant pourtant...

Pourquoi eut-il fallu que les choses soient si compliquées ? Pourquoi la vie ne pouvait-elle pas être simple pour une fois ? La jeune femme se fondait dans les bras d'Arthur pour oublier tout le reste, tout ce qui n'était pas eux. C'était bien plus facile comme ça, bien plus naturel. Enfouissant son visage dans le cou de l'homme qu'elle aimait, elle sentait son coeur se calmer. Elle soupira en fermant les yeux, gravant dans sa mémoire son parfum unique.

- C'est pour ça qu'on ne doit rien leur dire maintenant. On va trouver une solution. J'ai confiance.

Comme le soleil se montrait après un orage grondant et menaçant, Jo sourit.

- Je ne peux être à personne d'autre qu'à toi, Arthur. Peu importe si ça doit prendre des mois, des années ou même des décennies avant que nous puissions être ensemble, mon coeur t'appartient à tout jamais.

Ça sonnait comme un vieux film à l'eau-de-rose, mais ce n'en était pas moins vrai. Son amour pour lui était total et inconditionnel. Le fait d'avoir à se cacher pendant des années ne lui faisait pas peur, tant qu'Arthur l'assurait que ses sentiments étaient payés de retour.

Puis ils finirent tranquillement leur collation et sortir du salon de thé pour se balader un peu. Jo connaissait un endroit sur l'île très peu fréquenté car le chemin qui y menait était accidenté mais d'une beauté à couper le souffle.

- Viens avec moi.

Ils parcourent lentement le chemin en faisant attention, le moindre faux pas pouvait se terminer en accident. Puis ils arrivèrent sur une sorte de clairière encore très naturelle où une vue splendide menait sur la mer. Le soleil dardait ses rayons sur la végétation, donnant une impression de sérénité impressionnante aux lieux.

Jo avait découvert cet endroit peu avant les vacances d'été. Et depuis, c'était un peu son sanctuaire qu'elle n'avait jamais partagé avec personne. Il n'y avait qu'Ifrit qui la déposait ici quand elle ne voulait pas s'y rendre à pied.

- C'est mon refuge préféré quand j'ai envie d'être seule. Je n'y ai jamais croisé personne encore.

Se postant devant la falaise, la brise joua avec ses longs cheveux et la jeune femme inspira longuement en fermant les yeux, tentant de s'imaginer tellement de choses. Son regard se perdit dans le lointain comme elle en avait pris l'habitude, et elle pensa à Douglas.

Douglas qu'elle avait trahi. Elle se demandait encore où il pouvait se trouver, ce qu'il allait faire, s'il savait déjà qu'elle l'avait balancé aux parents... Ses yeux prirent une teinte mélancolique...

*Pardonne-moi, grand frère...*

Jordanne avait raison. Ses mots semblaient si hurlant de vérité, que j’ai hoché positivement la tête en réponses. Je n’aurais pas le cœur d’être celui qui briserait cette idylle : aussi immonde et interdite semble-t-elle. Et puis, son sourire m’est précieux. Et le voir illumine de nouveau mon visage de tendresse. Je dois cesser de nous pousser à nous torturer l’esprit…nous ne pouvons que vivre en acceptant ce que nous sommes : des incestueux.
Notre petit plaisir guttural vint à se terminer, et ma chère rousse voulu me guider jusqu’à un lieu de sa connaissance. Elle connait l’endroit bien mieux que moi après tout.

Le chemin se fit calmement, lentement. J’aurai voulu la garder plus proche de moi, mais je me devais de maintenir une petite distance. Cette distance qui caractérise des « amis » ou de la « fratrie ». Une distance tout autre que celle que je souhaiterai, celle qui me pousserait à la garder le plus proche possible de moi.
J’avoue avoir profiter de certains « obstacle », comme une flaque ou un renfoncement du sol, pour l’attirer vers moi ne fut-ce qu’une seconde. « Frère Protecteur » est une bonne excuse vous croyez ? Et puis, je me doute qu’elle avait vu ces petits tracas de chemin, mais je pense qu’elle a compris la raison de mes actes au fond. J’ai vraiment du mal à me contenir…ce n’est pas dans mon caractère mine de rien.

Enfin, nous avons fini par arriver. Un lieu calme, isolé, avec une vue à couper le souffle. Surtout à cette heure-ci…Je détaillais l’endroit, lorsque les mots de Jordanne arrivèrent à mes oreilles. Honnêtement, je ne put retenir une légère coloration rosé de mes joues à ses dires.
Plusieurs raisons. L’honneur d’être le premier qu’elle invite ici…le fait que ça soit un endroit isolé…Alors qu’elle laissait la brise jouer avec sa chevelure, je me suis glissé derrière elle et je l’ai enlacé. Passionnément, amoureusement.
Mon torse était contre son dos, mes mains enlacé délicatement sa taille fine. Mon visage dans sa nuque, j’embrassais la peau de cette-dernière en murmurant :

« Je t’aime…et même si on me juge pour ça, je t’aimerai…Alors… »

Je la retournais vers moi, et de mes doigts je fit glisser une mèche de ses cheveux derrière son oreille avant de l’embrasser et de lui dire :

« Nous trouverons une solution…Laisse-moi juste te promettre une chose. Je te promet que nous serons toujours ensemble : à jamais. »

Dans mon esprit résonnait la phrase « pour le meilleur comme pour le pire ». Je savais l’implication de mes termes, mais ils étaient aussi la matérialisation de ma volonté. Ils seraient mon ancre pour faire fasse…j’avais besoin de lui dire : là maintenant.

Le contact d'Arthur dans son dos la fit soupirer de bien-être, lui faisant vite oubliant ses pensées tristes. Pour l'instant, Jordanne se contentait du bonheur de cet instant, si simple mais pourtant si important à la fois, car ils n'allaient pas être légion avant d'arriver à trouver un moyen pour que cela soit permanent.

- À jamais.

Avec un sourire amoureux, le couple scella cette déclaration dans un nouveau baiser un peu plus passionné qu'à l’accoutumée. Elle avait eu une idée brillante en l'amenant ici, car ce lieu écarté un peu écarté de la civilisation de Laragon serait désormais le gardien de leur promesse.

Se serrant contre Arthur, Jo posa sa tête contre son cœur qui battait à un rythme un peu rapide, à l'image du sien, et ferma les yeux. Pour l'instant, elle ne souhaitait penser à rien d'autre qu'à eux, les conséquences de leurs actes arriveraient bien assez tôt pour qu'ils aient à s'en soucier maintenant.

Pour l'instant, ils étaient ensemble, et rien en cette seconde n'aurait pu troubler ce moment de bonheur...

Puis Jordanne releva la tête, la penchant sur le côté avec une ébauche de sourire.

- Si on te juge, on me jugera forcément aussi, tu sais.

En riant doucement, Jo finit par s'écarter d'Arthur, sautillant vers l'intérieur de l'île avant de se tourner vers lui pour lui faire un grand sourire éblouissant, de ceux qu'elle ne lui avait pas fait depuis tellement de temps.

- Aller viens ! Il est temps que je rentre à Lindorm où sinon je vais me faire taper sur les doigts... Déjà que j'ai failli me prendre une colle l'autre jour parce que je ne voulais pas participer à un atelier. Enfin, je te rassure ! En temps normal, j'obéis ! C'est juste que j'étais pas motivée ce jour-là...

La jeune femme avait retrouvé son naturel insouciant et pépiait comme à son habitude. L'après-midi touchait à sa fin et il était temps pour les deux jeunes gens de regagner leurs pénates. Mais la chaleur et l'assurance de leur amour partagé donnait des ailes à la jeune Narth qui avait l'impression de se voir pousser des ailes...

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