Ervin avait débuté son cours avec un long discours à propos de l'importance du don, un peu comme un prêtre défendrait la vision de son dieu. Quoi de pire d'attaquer ce genre de sujet un lundi après midi ainsi. Décidément, pas que Ervin n'était pas doué il n'était simplement pas préparé et manquait de connaissance en matière d'enseignement. Voyant bien que ses élèves étaient en train pour se prendre chacun d'un sommeil intellectuel, il plaça de manière forcée les étudiants en équipe. Le but était que chaque groupe trouve une bonne synergie avec leur don respectif vis a vis a leurs collègues.

Le professeur laissa les élèves à eux même, quittant la pièce presque furtivement. Il descendit les marches fuyant son cours sans même avoir de remord. Il sortit son courrier qu'il avait gardé dans son manteau pour le lire. Des lettres d'amis encore au front lui donnèrent un petit sourire en coin. Il était à peine arrivé, qu'il était déjà nostalgique. Il descendait les marches une par une très lentement lisant les lettres de ses camarades. Puis dans son courrier s'était glissé semble-il un dessin. Ervin arqua un sourcil ne sachant pas quelle émotion il devait émettre. De toute évidence c'était un dessin, surement d'un élève. Il cherchait un nom , même a l'endos , mais en vain. Il agita le papier dans un geste de défi, comme s'il devait trouver le ou la responsable de ce drôle de dessin. Au même moment quelqu'un le percuta. Visiblement son agresseur était pressé de gravir l'escalier et dans cette mégarde l'avait frapper de plein fouet. Bien solide sur ses jambes il eu qu'a rattraper son équilibre ce qui ne semblait pas être le cas de la jeune femme qui se trouvait responsable de cet impact.

- Pardon, désolée, je n'ai pas vu, c'est ma faute, excuses moi.


Une élève dans l'escalier à cette heure? Une retardataire. Il l'examina attentivement et il eut un flash de sa lecture des présences. Il y avait trois absents à son cours. Ervin n'avait pas porté une attention réelle à ses élèves encore. Généralement trop encré dans ses discours théoriques assommants. Bien aimablement au premier abord il tendit la main pour aider la jeune femme a ramasser son sac.

-Mademoiselle, vous devriez être en classe.

Son ton de voix était sec et disciplinaire. Visiblement il la grondait. Même le visage crispé du professeur démontrait son mécontentement.

-Vous jugez que vos cours ne sont pas suffisamment bien pour vous c'est cela? Vous jugez être au-dessus des lois de cette arm...académie?

Soudainement son visage prit des traits plus doux. Visiblement il croyait encore avoir affaire à de vrai soldat. D'un certain sens il leurs rendait service de leurs montrer la face stricte de l'armée. Il les formait pour ça, il les formait pour le bien de leurs nations.

-Ce soir vous allez rattraper votre retard, mademoiselle ..?

Il laissa sa phrase en suspens, ne sachant visiblement pas le nom de cette élève. Il y avait deux filles d'absente a son cours aujourd'hui et un garçon. Il comme elle n'était pas un garçon et bien il ne voulait pas tirer a pile ou face sur les deux noms restants.

Ervin se tenait bien droit devant celle dont il ignorait encore l'identité. La pauvre jouait avec le mauvais pigeon. Décidément c'était lisible dans le regard de braise de la jeune femme. Elle avait du caractère et n'allait pas laisser se faire écraser par son supérieur. De l'autre côté, ce supérieur n'allait rien laisser lui échapper. Une joute d'échange de regards avait commencé.

-O'Dowd, Kouraï Jana O'Dowd, Monsieur.

Il plissa les yeux un instant. Il chercha dans ses mémoires. O'Dowd. Il revit sa liste mentalement. Oh! Elle était pas seulement en retard en son cours, c'était en plus une des siennes, une Ignis. Son regard d'acier devint un peu plus sévère. Le coin de ses lèvres sursauta un instant. Il avait laissé paraître un moment de satisfaction, très bref, mais il avait été là. Cette petite semble véritablement avoir du feu en elle, il le ressentait bien par son regard colérique et d'un côté il adorait ça. Ervin était ferme, mais se montrerait encore plus ferme avec ses Ignis.

Une fois que Kourai avait fini de mettre l'ordre dans son sac, elle se redressa en lui offrant un salut militaire. Naturellement Ervin lui répondit par pur reflex comme bon soldat il était. À la fin de son salut, il eut une petite grimace colérique, car il avait bien l'impression que cette Kouraï se foutait un peu de lui.

- Je suis désolée pour mon retard Professeur, je rattraperais le cours ce soir comme vous me l'avez demandé cependant sachez qu'un peu de retard ne signifie pas se sentir au-dessus des lois. J'ai failli et je m'en excuse, mais vous n'avez pas le droit de me juger juste à cause d'une faute. C'est tout ce que j'avais à dire. Monsieur.

Oh ça non! Répliquer? Hors de question! Il fit un pas de plus en sa direction alors qu'elle le salua de nouveau. Un beau salut bien exécuté, elle avait bien fait ses classes. Toute fois, cela ne suffira pas a calmer le professeur en furie. Bien que l'académicienne semblait supporter son regard, lui était sur le bord de lui montrer les dents.

-C'est, Monsieur Mikelis, jeune insolente.

Il avait presque grogné cette réplique. Visiblement Ervin était énervé. Ce qui classifiait d'arrogance lui était insupportable.

-Je ne vous es ne pas demander vos plates excuses a ce que je sache! Mademoiselle O'Dowd, je ne sais pas pour qui vous vous croyez , mais avec moi ce genre de manège ne fonctionnera pas. Je suis l'autorité et vous allez obéir et dire oui monsieur Mikelis peu importe ce que je vous dis. Si je veux votre avis, je vais vous le demandez. Autre chose à rajouter?

Naturellement il ne voulait pas entendre autre chose. C'était un piège gros comme une montagne. La veine sur le bord de l'œil droit de Ervin semblait être sur le point d'exploser si bien il était sur le nerf. Mikelis n'était pas du genre plaisant au premier abord, toute fois il aimait bien ce genre de conflit. C'est avec du caractère que l'on forge les meilleurs soldats et déjà celle-ci lui tenait tête. Par contre, il ne laisserait pas une telle chose arriver , car en tant que nouveau professeur il devait de se faire respecter. Peut-être que plus tard il montrerait la véritable facette de son jeu.
-Mademoiselle O'dowd. Vous êtes officiellement pris avec moi une heure chaque soir jusqu'à ce que j'en pense autrement. Maintenant, retournons en classe voulez vous?

Il tourna les talons le premier et ouvrit la marche pour monter à sa propre classe où il était d'ailleurs absent.

L’air était électrisant. Les deux personnes qui se faisait face avaient chacun un caractère bien fort, sauf l’un d’entre eux était en position d’autorité et ne devait laisser quelqu‘un faire la tête forte. Le professeur montait lentement les marches, mais la joute verbale qu’Ervin et Kouraï se livrait ne semblait pas être sur le point de finir. La Jeune monta un peu plus vite pour le rattraper, elle l’empoigna le dos de la chemise d’Ervin.

- Attendez un instant ! Oui j'ai quelque chose à rajouter !

Mikelis ce figea net. Il relâcha un long soupire qui était accompagné d’un bruit de gorge caverneux. On jurerait qu’il venait de grogner. Il avait le poing fermé et la couleur de cette main commençait à virer lentement au mauve si bien le sang avait du mal à s’y rendre. L’insolence commençait à le rendre plus qu’agressif. N’ayant pas une aussi bonne conduite et sens des affaires il l’aurait surement giflé d’un simple pivot pour la remettre à l’ordre. Il ne comprenait pas ce comportement surtout d’une année avancée. Son prédécesseur avait-il été trop mou ou c’était lui le véritable problème?
La rebelle le contourna et monta quelque marche pour être à sa hauteur. Ervin lui évitait de la regarder directement de peur d’exploser de colère.

- Vous voulez savoir pour qui je me prends ? Pour une élève de cinquième année à quelques mois d'obtenir son diplôme et ça, pas grâce à vous ! Vous n'avez que le nom de professeur, pour moi vous n'en n'êtes pas un ! Pour qui vous vous prenez ,vous ?

Elle avait vraiment osé aller sur ce terrain? La pauvre idiote. Elle était vraiment encore qu’une enfant dans l’âme pour penser ainsi. Si un jour elle perd un supérieur, c’est un autre qui va le remplacé et elle aurait aucun mot à dire. C’était ainsi, il faut seulement croire qu’elle ne comprenait pas ce qui l’attendait à la fin de ces quelques mois. Visiblement elle ignorait la triste réalité qui allait bientôt être la sienne.

- Ce n'est pas parce que vous avez remplacé notre professeur de Don que vous pouvez tout permettre. Vous voulez qu'on vous respecte ? Alors respectez un peu les autres avant. Je ne suis peut être qu'une étudiante mais bientôt j'appartiendrais au même corps d'armée que vous. Nous ne sommes pas vos chiens, nous sommes vos élèves.

Non ce n’est pas ainsi que cela fonctionne. Elle devait le respecter peu importe comme il était, peu importe ce qu’il lui inspirait. Comment lui faire comprendre? Comment ressaisir une élève en furie ainsi? La giflé lui frôlait encore l’idée, après tout elle allait beaucoup trop loin dans ses dires. Elle manquait tellement de respect et pourquoi? Pour défendre ses convictions, ce n’était pas une raison suffisante pour ce monde.

- Si le poste de professeur vous rend si amère et désagréable avec nous, je crois qu'on pourra très bien se passer de vous ! Et si vous estimez que mes paroles sont trop insolentes, sachez que je m'en fiche, de toute façon je suis déjà collée avec vous tous les soirs jusqu'à nouvel ordre, alors autant que vous soyez au courant de ma manière de penser !

Elle poussait de plus en plus loin. Kouraï avait sans doute exagéré sans le vouloir en cédant sous la colère. Ervin n’avait plus grand option pour ramener cette élève sur terre. Toutefois il se calmait avant, il ne voulait tout de même pas la frapper d’un coup de poing pour la défigurer. La colère que lui ressentait avait fait gonfler ses muscles et sa circulation sanguine suivait les pulsations violentes de son cœur.

- Enfin …. C'était tout ce que j'avais à dire. Je suis prête à retourner en classe... Monsieur.

La phrase venait de finir. Le mot Monsieur s’était glisser entre les lèvres de l’élève qu’un claquement vint retentir dans l’air et suivait en écho. Il avait levé la main sur elle, surement qu’elle trouvait que sa joue chauffait, mais il s’était bien retenu. Elle n’était pas dans une école de riche pour apprendre a jouer d’un instrument ridicule ! Elle était à l’académie de Lindorm, son futur était beaucoup plus violent que tout cela et visiblement elle ne le comprenait pas. Elle ne comprenait pas sa place. Ervin avait peur pour elle car c’était généralement ce genre de soldat qui tombe les premiers. C’était surement paradoxal dans la tête de Kouraï , mais ce professeur-là voulait que l’aider. Oui en la frappant c’était un bon coup de main et beaucoup plus frappant comme exemple.

-Silence et écoute quelque instant. Ton petit côté rebelle ne sert à rien. Il est même nuisible. Je suis ton supérieur que cela te plaise ou non. Tu n’as donc rien appris pendant tes cinq années? C’est ainsi que l’on ta enseigné à répondre à l’autorité? C’est ainsi que tu vas traiter tes supérieurs et espéré survivre à ton enfer de militaire? Explique-moi ce plan brillant qui est de tenir tête à tes supérieurs? La vie est injuste, tu vas rencontrer des figures d’autorité qui vont te fouetté pour un pet de travers, comment pense-tu que ceux-là t’aurait traité aujourd’hui? En te prenant par la main en gambadant? Reviens sur terre un peu. Ce que tu m’as dit ne fait aucun sens. Je suis ton professeur que cela te plaise ou pas? Si un plus haut gradé ne fait pas ton bonheur tu vas faire quoi? Les ordres c’est les ordres ! Ainsi c’est fait! Il y a aucune mesure pour les explications. Réfléchi à ceci pour aujourd’hui et ne met pas les pieds dans mon cours. On se voit ce soir en retenu.

Ervin la laissa là et parti toujours furieux vers son cours. Visiblement il ne voulait rien entendre de plus. La fureur de sa voix avait même attiré l’attention de quelques personnes, surtout du personnel de Lindorm qui avait ouvert une porte pour observer la scène. Ervin avait voulu que bien faire, mais trop s’était trop. Il était prêt à l’aidé à comprendre et s’il fallait il allait lui faire la vie dur pour y arriver.