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Les Larmes Amères.

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Message Les Larmes Amères. I_icon_minitimeLun 1 Sep - 23:44


Dans l'herbe, près des roseaux, dans le crépuscule descendant, il y avait une silhouette plus fragile que l'on aurait pu le penser. Voûtée sur son chagrin, les genoux ramenés contre sa poitrine, le visage dans les mains. Et les larmes lui brûlaient les joues alors qu'elle versait de silencieux sanglots, le corps agité de tressauts déchirants.
Elle avait fermé, cadenassé son esprit. Chassé des portes de son être celui qui était à la fois le père, l'ami, le veilleur de son âme déchirée de secrets. Elle l'avait tenu éloigné d'elle, de toutes ses forces et elle savait qu'il n'oserait pas lui faire l'affront de transgresser la barrière. Quand bien même la chercherait-il ? Verrait-il alors la pauvre forme en pleurs, sur cette rive de lac désert ?

Il y avait des choses qui ne peuvent se dire, ni se partager sans honte ni déchirement. Comment avouer que le frère d'hier voulait de vous des choses qu'un frère ne pouvait obtenir sans ravager les murs de patience et de douceur que l'on croyait inébranlables ?
Asa était seule alors même qu'elle pleurait sans autre bruits que de petits sanglots étouffés entre ses genoux, toute recroquevillée dans son coin, sur cette rive éloignée de l'académie et des endroits que les élèves foulaient habituellement. Caché par les joncs, la cravate défaite, la chemise ouverte de deux boutons pour pouvoir respirer malgré le bandage de la poitrine qui lui faisait si mal, chaque jour depuis que son corps avait fini d'en faire une femme malgré tout ce qu'elle avait pu faire pour être simplement un garçon. Que n'aurait-elle pu coudre ce sexe qui lui valait aujourd'hui tant de tracas... Faire simplement disparaître tout ce qui la reléguait au rang de femme une fois par mois, percluse de douleurs, alors que son sang trahissait son identité si patiemment construite. Mais qui était-elle, ce garçon dans un corps de fille ? Elle ne connaissait pas même sa propre identité alors son sexe ?

Les larmes sur sa condition de femme, elle les avait versée, longtemps auparavant. Et c'était toujours cette même condition qui lui valait à présent ces pleurs-là. Maegath, le frère et l'ami, le père bienveillant qui avait toujours veillé sur elle... Combien de nuits avaient-elle dormi entre les pattes musculeuses du dragon, apaisée de sa chaleur et de son odeur musquée. Combien de jours, de mois et d'années sans seulement rien voir, aveugle à l'impensable pour elle. Un amour qui n'avait rien à faire là, indésirable, inopportun. Un désir de mâle pour une femelle. Elle ? Une femelle ? Une femme ? Non ! Elle était un garçon. Elle voulait juste être un garçon. Mais même Mae, qui l'avait toujours protégée la voyait comme le corps qu'elle possédait. Elle avait vu en son dragon le seul à même de comprendre que le sexe ne se réduit pas au corps, mais touche à l'âme même. Mais ce n'était que des aveuglements d'enfant. Mae n'avait pas plus vu que les autres qui se laissaient abuser par une façon d'être et des vêtements.

Le monde était stupide et le plus stupide était ce dragon qui avait glissé ses griffes sur son corps nu, abandonné au soleil du désert, dont le désir coupable n'avait plus pu être ignoré plus longtemps. L'aveuglement n'avait pu résister face à l'envie d'un mâle alpha pour celle qu'il voulait pour compagne. Et l'enfance et l'innocence, chaque instant de plus, se brisait en mille morceaux. Mille et mille épaves et trop de cadavres. Et elle, jetée en pâture à la bête qu'elle avait aimé comme une part d'elle-même et aimait encore tant... Ce sang qu'elle avait partagé autrefois avec lui, voilà qu'il la ramenait vers celui qui voulait d'elle un sang virginal. Et elle ne pouvait seulement vivre sans lui. Et elle ne pouvait seulement respirer du poids de la culpabilité...
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AnonymousInvité
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Message Les Larmes Amères. I_icon_minitimeMar 2 Sep - 14:44

Les Larmes Amères. 2q03ocx

    Le crépuscule ne tarderait pas à embraser l'horizon et Medea s'était hâtée de rejoindre les douches pour se débarbouiller de sa journée avant de se rendre dans sa chambre. La première journée de cours avait été bien rempli et elle avait du nettoyer la salle du conseil des étudiants qui avait été oublié durant les vacances. Cela ne dérangeait pas outre mesure la rousse: comme elle était présidente, elle prenait la responsabilité de cette salle que le directeur lui prêtait. Il fallait toujours rendre les choses propres et bien rangées, c'était sa mère qui le lui avait dit, quand elle était toute petite... du moins d'après les dires de son père car Medea n'avait plus de souvenir de sa mère, morte quand elle était encore toute petite. Mais les choses étaient ainsi et la jeune fille prenait mieux l'absence de présence maternelle qu'on aurait pu le croire: pour elle, ce dont elle ne se souvenait plus ne la faisait pas souffrir. Ou peut-être était-ce du fait de Repsicus qui de plus en plus partageait son esprit avec sa dragonnière, au point de devenir deux entités en une, en un curieux mélange: une seule âme pour deux corps.

    Suivant son rôle, Medea avait inciter les premières années à garder le calme dans les dortoirs en frappant des mains, guidant les perdues, se montrant disponibles aux questions ou aux crises de larmes de certaines nouvelles. Elle était toujours si mature, cette Aqua aux humeurs égales, la maman des filles du dortoirs en quelque sorte. Un sourire réconfortant, un mot d'encouragement et la voilà repartie courir après les turbulentes Ignis de première année qui se bousculaient dans les couloirs pour les diriger dans leurs chambres avant l'extinction des feux; la discipline était importante à Lindorm, autant apprendre en un premier temps l'auto-discipline. Ici les étudiants s'encadrent eux-même grâce au Conseil, et Medea était responsable d'un certain mode de vie dans les dortoirs des filles. Elle menait cette tache avec application mais bonté.

    Pourtant, on ne lui avait encore assigné personne à sa chambre, elle qui l'avait partagé avec des cinquièmes années l'an passé. Au moins aurait-elle un ou deux soirs de répit, se dit-elle en souriant aux anges, continuant de se sécher les cheveux avec précaution. Fermant les yeux, elle repensa à la belle chevelure d'Asa, sombre et fournie; comme il avait de beaux cheveux pour un garçon, longs et brillants, tellement soyeux et comme elle aurait voulu les lui coiffer. Elle rit à cette pensé, se trouvant bien mièvre tandis qu'elle peignait ses propres cheveux qui faisaient sa fierté. C'est alors qu'elle remarqua dans le petit miroir qu'elle avait posé sur ses genoux une larme solitaire qui coulait sans bruit sur sa joue, l'assaillant d'une tristesse infinie qui n'était pourtant pas la sienne. Bien plus loin, un grand corps s'agitait dans l'eau douce et la sensation de l'eau coula contre le corps de la jeune Aqua, ressentant quelque chose... une empathie particulière, née de leur lien fusionnel. Elle pleurait sans objet, sans bruit, sans sanglot, infiniment triste sans savoir pourquoi, la gorge sèche, la poitrine en feu. Autour d'elle, une nappe d'eau imaginaire se pressait contre son corps et cette impression fut si sûre qu'elle ne peut l'ignorer: Repsicus l’appelait.

    Elle ressentait ce qu'il ressentait car ils devenaient lentement une seule et unique entité. Le dragon dans son sommeil aquatique au fond du lac lui parlait de choses tristes. Si tristes. Ces sentiments ne leur appartenaient pas, ni à lui, ni à elle. Il y avait quelqu'un au bord du lac qui ressentait cette tristesse intolérable et Repsicus et Medea se relayaient cette émotion. Ils n'avaient pas besoin de mots; ils n'en avaient jamais eu besoin. La dragonnière enfila un sarouel blanc et un haut à col roulé et suivit son instinct, ravalant ses larmes qui n'étaient en définitive pas les siennes. Non pas qu'elle aimait faire le mur mais parfois la vie est une question d'audace. Ouvrant la fenêtre de sa chambre en grand, elle fit vibrer l'air autour d'elle, la bouche ouverte et les yeux mi-clos, diffusant autour d'elle ce bruit inaudible aux oreilles humaines qu'elle savait produire et comprendre grâce à son dragon. Aucune présence aux alentours hormis dans le lac; la présence endormie de Repsicus, placide et serein. Et une âme, toute petite. Une petite âme triste cachée parmi les joncs.

    Elle glissa le long de la gouttière une fois sûre que personne ne la croiserait en cette heure un peu bâtarde. Elle avait cet avantage qu'elle était encore seule dans sa chambre. Ses pieds nus foulèrent le sol, sa serviette encore en main; parfois, elle oubliait les choses importantes, tant elle se montrait tête en l'air. La jeune fille courut vers les berges du lac, se repérant en émettant les ondes de son don. C'est ainsi qu'elle le trouva, recroquevillé sur lui-même... Asa. Ils pleurait de toutes ses forces, toutes les larmes de son corps et Medea du lutter contre son envie de fondre contre lui pour le protéger de ses bras, pour le consoler. Asa, pauvre amour...

    "Asa?", dit-elle d'une voix douce pour ne pas le surprendre, ni l'effaroucher.

    Medea s'approcha un peu, tout en restant à bonne distance. Elle ne souriait pas, mais son visage ne portait plus aucune marque cette cette tristesse qui était celle d'Asa, finalement. Avoir senti aussi précisément le chagrin de son petit ami l'avait un peu mise à quia mais elle tenait bon. Pourtant, la rousse n'avança pas. Peut-être qu'Asa ne désirait que rester seul en cet instant qui devrait être intime; elle ne lui demanda ni ce qu'il avait, ni comment cela allait: cela allait mal, de toute évidence. Alors elle se garda de poser des questions idiotes et resta à bonne distance dans l'espoir de ne pas le perturber. Elle le savait si fragile... et le voir ainsi sur la berge, en pleurs... elle en eut le coeur brisé

    "Ne pleure pas, ne pleures pas, mon tendre amour", lui criait ce cœur. Comme elle aurait voulu le dire en cet instant mais elle savait qu'on ne pleurait pas sans raison, surtout pas le fier Asa. Pleurer peut être salvateur et elle le laissa ainsi se lamenter car rien ne peut lutter contre la tristesse sinon le temps. Le temps qu'on laisse à cette dite tristesse pour s'accepter.

    "Je suis désolée...", dit-elle simplement, un peu pour tout: pour ce qu'il lui arrivait et qu'elle ignorait, pour ce qu'elle ne demandait pas, ce qu'elle aurait du demander. Pour sa présence ici, mené par ces sentiments confus qui étaient ceux d'Asa, "je peux partir si tu veux..."

    Elle était sincère; elle l'était toujours avec Asa. Elle ne devait ni se montrer curieuse, ni indiscrète, ni s'imposer. Elle ne voulait qu’être là s'il avait besoin d'elle et s'il désirait rester seul, il était de son devoir de partir mais dans l'expectative, Medea demanda et attendit, le cœur au bord des lèvres sans que sur son visage de porcelaine ne se reflète rien de son tourment intérieur. La rousse avait tant envie de prendre l'Ignis contre elle, de le bercer, de le rassurer. De le protéger de toutes ses forces et de combattre tout ce qui pourrait lui faire du mal. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et elle déglutit, le visage plus pâle qu'elle ne l'aurait imaginé, le poing serré contre son torse.
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Message Les Larmes Amères. I_icon_minitimeVen 5 Sep - 17:25

Un millier de sanglots amers, pour le seul qui n'avait pas le droit de la trahir. Celui-là même qu'elle avait toujours pensé de son côté mais qui l'avait trahie.
Devant tous, Asa faisait bonne mesure, se montrant semblable à l'accoutumé : un garçon mystérieux mais aimable et agréable. Il ravalait les larmes qu'il voulait verser, les enfouissant en lui. A présent que la nuit couvrait sa fuite des dortoirs, en cette heure encore incertaine, il pouvait laisser libre court à une tristesse aveugle et sourde.
L'amour qu'elle vouait à Mae, son sauveur, était souillé, pour toujours pensait-elle dans son désespoir. Car comment faire équipe en symbiose aussi parfaite qu'autrefois avec un tel fossé, chaque jour plus profond ?

Soudain, une voix, bien connue, qui l'appelait. Etait-ce un tour de son esprit ? Elle ne répondit d'abord pas mais la voix insista un peu et la dragonnière releva légèrementson visage aux yeux rougis, baigné de larmes. Medea était bien là.
"Comment as-tu fait..." La question, lancée d'une voix faible, inégale, juste un souffle, était plus adressé à elle-même qu'à l'étudiante Aqua. La souffrance la poignardait au creux du ventre et elle se sentit si honteuse d'être vue ainsi... Elle voulait être forte. Les garçons ne pleurent pas. Les garçons protègent les filles. Et elle, qui la protégeait ? Medea ?

Au plus profond d'elle-même, Asa aurait voulu étreindre la jeune fille, la serrer contre elle et tout lui avouer. Lui narrer ce qu'elle lui cachait depuis toujours. Mais cela signifierait la perdre. L'on ne peut mentir si longtemps au monde entier sans un jour payer le prix de ses secrets. Et Asa aimait cette fille aux cheveux rosés. Elle aimait cette femme capable de surgir au creux de la nuit pour une âme en détresse.
Elle parlait de partir... Malgré elle, les mots se bousculèrent hors de sa bouche : "Non, reste, je t'en prie !" Elle se sentit elle-même prise au dépourvu de son propre désespoir, de ce sentiment de besoin. A présent que Mae l'avait trahie, elle n'avait plus que Medea. Maegath, son seul ami, sa seule famille... Elle avait une boule douloureuse dans la gorge et sa peine la laissait brisée et à bout de forces.

Courageusement, Asa voulu se relever, sécher ses larmes, mais elle vacilla sitôt accroupie, retombant le derrière dans l'herbe, comme une poupée cassée et elle ferma un instant les paupières pour laisser passer le vertige. Elle sentit bientôt près d'elle, contre son flanc, la chaleur familière et un bras passé autours d'elle. Medea... Elle sentit ses larmes couler encore et encore malgré ses yeux clos, faisant résonner de douloureux sanglots dans l'air du soir. Elle aurait tant voulu tout lui dire mais rien ne sortait, étranglée qu'elle l'était par son chagrin et elle ouvrait par instant les lèvres comme pour parler, sans pouvoir émettre un son.
Alors, en désespoir de tout, elle abandonna sa tête contre l'épaule de sa compagne et se laissa aller à des pleurs sincères d'enfant effrayée.


Il se passa longtemps avant qu'Asa ne se calme. Elle-même n'aurait su dire si cela faisait des heures ou seulement quelques minutes. Lentements, se sanglots s'espacèrent, lentement, ses tremblements se firent moins nombreux. enfouie dans le col de Medea, contre ses cheveux humides, enfouie dans sa chaleur et sa prévenance, le monde était moins hostile.
"J... Je suis désolée..." Dit-elle faiblement. Comme elle s'en voulait... Elle devait être forte. Les garçon ne pleurent pas. "C'est... c'est rien... Ca va aller..." Rien ? Encore un mensonge. Encore.... n'était-elle donc même plus capable de dire la vérité ? Mais mettre des mots sur sa peine la rendrait si crue, si réelle... Parfois, elle voulait se persuader d'avoir rêvé. "Mae... C'est Mae..." Parvint-elle à se forcer à dire, complètement étranglée et la voix éraillée d'avoir trop pleuré.
"Il a... Il veut..." Elle se força à ne pas pleurer, s'agrippant à la main blanche de Medea, toujours caché contre elle, seuls au monde. "Il veut être mon amant... Il... Il a cherché à me faire... sien... cet été." Même Asa avait du mal à croire à ses propres paroles. Cela semblait si amoral, si sale... Elle se sentait souillée et trahie par celui-là même qu'elle n'aurait jamais imaginé lui faire le moindre mal.
Reniflant, l'Ignis sentait ses forces fléchir. Elle l'avait dit. Medea savait cette horrible secret honteux, si douloureux... "Je lui en veux tellement... Mais je l'aime ! Je n'arrive pas à le haïr et pourtant je le déteste quand même..." Sa voix se brisa. Il était rare, voir unique, qu'Asa confie ses émotions. Etrangement, elle se sentait légèrement mieux en le faisant, comme si partager le secret lui enlevait un poids de la poitrine, même si elle restait faible et nauséeuse. Elle avait trop pleuré pour pleurer encore. Et l'impression de souillure ne partait pas.

Pourtant, les garçons ne pleurent pas.
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Message Les Larmes Amères. I_icon_minitimeVen 5 Sep - 20:09

Les Larmes Amères. 2q03ocx

    Lorsqu'Asa releva sur elle son regard baigné de larmes, il sembla à Medea que son cœur allait exploser en milles morceaux. Il avait l'air si triste, son pauvre amour; les pleurs frangeaient ses longs cils et lui donnait une beauté dramatique qui touchait la rousse au plus profond d'elle-même. Pourtant elle n'avança pas, ne l'envahit pas car au plus loin de son trouble elle savait que son petit ami souffrait de craintes qu'elle devait gérer. Elle ne sut quoi lui répondre quand il lui demanda comme est-ce qu'elle avait fait pour se trouver là, sachant bien que ce n'était pas du au hasard. Mais elle s’abstint de dire quoi que ce soit, ne voyant pas comment lui répondre, surprise autant que lui. Et avant qu'elle n'esquisse le moindre mouvement, la détresse d'Asa la frappa encore plus, lorsqu'il lui demanda désespérément de rester. Courageusement, le jeune homme voulut se relever pour aller vers elle mais les forces semblant lui manquer, son mouvement avorta brutalement; il n'en fallut pas plus à Medea pour se jeter au chevet d'Asa pour le retenir, le prenant dans ses bras en calant sa tête dans le creux de son cou, le serrant de toutes ses forces pour ne pas qu'il sombre. Comme elle avait mal pour lui... au fond du lac, Repsicus s'était tut et était retourné à son sommeil aquatique, serein mais alerte. La rousse serra l'Ignis contre elle, le berçant de sa chaleur, de son amour. Peu importa en cet instant le temps qui passa; des minutes, des heures. Peu importait si ce n'était Asa qu'elle recouvrit avec cette serviette qu'elle avait oublié de jeter sur le chemin, couverture de fortune sentant son shampoing.

    "Ne t'excuse pas"
    , lui dit-elle d'une voix douce, essaya de le calmer, "je suis là."

    Elle ne partirait pas sans lui. Cette nuit était fraiche, triste mais douce et au bord du lac, l'air tremblait singulièrement: l'odeur de la tristesse. Repsicus rendait Medea très perméable et sensible aux sentiments des autres même si elle avait la force de caractère de se cacher derrière de gentils sourires. La voix étranglée de son petit ami lui livrait en sanglotant des secrets bien étranges, et la jeune fille essaya de garder un visage serein en entendant que le dragon d'Asa avait visiblement essayé de... elle déglutit, un peu perturbé, le rouge aux joues. Pourtant elle se fit de pierre contre le feu d'une colère qui voulait naitre dans son ventre mais qu'elle tua dans l’œuf, se concentrant sur les émotion de son petit ami. Lui qui souffrait tant des contacts... trahi par celui la même en qui il avait le plus confiance... cela devait faire si mal. La rousse serra le jeune homme tendrement contre elle, le berçant du mieux qu'elle put en luttant pour annihiler ses propres sentiments; Repsicus le lui avait apprit. Elle était une pierre polie sur laquelle l'eau coulait paisiblement. Medea offrit un sourire de compréhension à Asa; un sourire d'amour et de force tranquille. Un sourire de maman qui rassure, qui protège, qui promet. Qui aime, tout simplement. Et qui ne juge pas.

    "N'ai pas honte de pleurer, ça fais du bien, au contraire. je reste avec toi", elle lui sourit, "je ne te juge pas. Je suis là pour toi."

    Trouver les bonnes paroles était un dangereux jeu de funambule avec Asa, et Medea le savait de longue date. Il était un garçon désespérément viril et un peu vieux jeu mais c'était précisément ce qu'elle aimait chez lui et le voir pleurer ce soir lui montrait une toute autre facette de son petit ami. Peut-être - surement - aurait-il honte de ce qu'il montrait et penserait-il qu'il s'agit d'une faiblesse mais Medea n'était pas de cet avis; pleurer est parfois salvateur et elle savait de quoi elle parlait. Elle ne pleurait jamais. Personne à l'académie ne l'avait jamais vu ni pleurer, ni paraitre triste. Son sourire était un masque social qui n'exprimait que la tendresse, la bonté et la douceur mais qui ne parlait ni d'elle, ni de ses sentiments autrement qu'en de bons termes. Sans lâcher Asa, l'Aqua s'assit à ses côtés, posant la tête du jeune homme contre son épaule en le berçant lentement.

    "Je n'ai pas les réponses à tes questions, Asa", commençât-elle, "je sais que tut e sens trahi par celui qui est le plus important dans ta vie."

    Elle ne se faisait aucune illusion; Asa et son dragon étaient liés autant qu'elle et Repsicus, même si c'était dune autre façon. Elle se gardait pourtant bien d'exprimer à quel point son dragon et elle avaient commencé à fusionné pour ne former qu'une seule entité étrange aux sens différents. Ce n'était pas si important à ses yeux et la seule chose qui comptait, c'était le bien-être du garçon qu'elle aimait.

    "Si tu l'aimes, tu ne peux pas le juger. Tu peux lui en vouloir, c'est naturel. Du moins c'est ce que je pense... mais qui aime n'a pas l'esprit assez clair pour juger judicieusement. Ne lui en veux pas. C'est un grand mâle. Je ne dis pas que ça ne me semble pas... étrange, mais...", elle chercha précautionneusement ses mots, "c'est normal que tu te sentes trahi. Mais ne flanche pas. Parfois c'est une manière pour les dragons de chercher à dominer leur dragonniers. Enfin je crois... je ne suis pas dans sa tête, je ne sais pas."

    Elle se risqua pourtant à demander sur un ton détaché:

    "Il est amoureux de toi?"

    Pas de jalousie, pas de dégout, pas de jugement. Juste ce sourire sûr d'une fille qui veut être l'ancre pour son petit ami, la branche qu'il tient pour ne pas couler ce soir. Elle ne jugeait pas. Elle était ce genre de petite amie qui se maintient par vents et marées et qui ne semble pas avoir de tourments intérieurs autres que ceux provoqués par la tristesse de celui qu'elle aimait; car ce qui faisait mal à Asa lui faisait mal, c'était visible. mais elle restait forte pour l'aider, l'aimer et le soutenir, sans rien dire de ses sentiments personnels.

    "L'amour revêt surement bien des formes, tu ne crois pas?", elle lui embrassa le front, tout doucement, "mais avant tout, l'amour c'est le respect, non? Il doit apprendre à respecter tes choix, quels qu'ils soient. Mais c'est difficile pour un dragon de se remettre en question... beaucoup sont impatients, et Mae est terrible. Mais tu es son dragonnier, son ami... et... bien plus que ne ne pourrait l'imaginer. C'est à toi qu'il revient de choisir la relation que vous entretenez et s'il t'aime, il doit apprendre à respecter ce choix."

    Elle demeura silencieuse, regardant l'eau tranquille du lac en pensant à la distance de son propre dragon, qui jamais n'aurait éprouvé ce genre de sentiment, bien trop éloigné de l'ordre du matériel. Serrant Asa contre elle, Medea lui frotta un peu le dos pour qu'il n'attrape pas froid, ayant elle-même la chair de poule mais ne s’en plaignant pas.

    "Désolée, je parle trop", elle chercha à lui prendre doucement la main, sans l’effaroucher, pour jouer avec ses longs doigts si fins, si délicats, "n'ai pas honte de pleurer, je suis là pour te soutenir, Asa. Je t'aime."

    Pour souligner ses dires, Medea embrassa le dos de la main du brun et lui offrit un sourire invincible; un de ces sourires qui disait qu'elle le protégerait envers et contre tout.
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Message Les Larmes Amères. I_icon_minitimeVen 5 Sep - 22:13

Asa se persuadait que Medea allait être choquée, dégoûtée, peut-être même ne plus rien vouloir avoir à faire avec un dragonnier qui ne pouvait empêcher son propre dragon de lui faire des avances et des attouchements.
Elle imaginait toujours le pire, cette pauvre fille solitaire qui n'avait que Mae avant de connaître Medea. Medea... Elle était toujours si sage, si détachée, toujours d'humeur joyeuse ou égale. Elle était tellement plus forte qu'elle... Il aurait voulu la protéger, mais il n'était pas un garçon. Elle n'était pas assez forte pour ça.
Ce constat, plein d'amertume, lui déchirait le cœur. Elle aurait voulu, elle aussi, pouvoir consoler Medea mais... Elle semblait toujours si souriante, si douce, jamais un mot plus haut que l'autre, jamais d'éclats de voix.
Alors comment pouvait-il l'aider s'il ne savait d'elle que le même minimum qu'elle-même lui donnait.

Il l'écouta, bercé contre elle, à l'abri du monde et des regards, de la difficulté d'accepter un amour venant d'un être qu'elle aimait aussi mais si différemment... Un père, un protecteur, un ami sans failles, le seul à connaître son secret. Et le premier à la trahir, à la voir comme une femelle. Elle ne voulait pas être une femme. elle voulait juste être Asa.

"Dominer...?"Il hésita un instant. Ce n'était pas faux, dans le fond, peut-être. Après tout, elle avait tendance à oublier que les dragons qui l'émerveillaient tant étaient des animaux, avec leurs lois propre et leurs instincts différents de ceux des humains.
Quant au fait que Mae puisse être amoureux, elle se sentit violemment rougir.
"Oui... Il a du mal avec notre relation parce qu'il... dit que je n'ai pas besoin des autres et qu'il n'y a que lui qui puisse réellement m'aimer." Asa poussa un soupir triste, avant d'ajouter. "Il dit que tu es une amourette et qu'il ne se battra pas parce que je lui reviendrais de toute façon tôt ou tard..." Elle baissa les yeux, fixant l'une de ses mains, glissée dans celle de Medea, si blanche et délicate. Ses propres mains étaient trop fines pour celles d'un garçon, avec de longs doigts délicats. Par chance, elle était grande et athlétique, ce qui évitait que l'on se pose trop de questions. Et puis... Elle avait toujours dû être un garçon. Même avec un corps de fille.
L'amour de Mae l'encombrait et lui brisait le cœur. Mais comment expliquer à Medea ce qu'elle ressentait sans trop se dévoiler ?

"Tu dois avoir raison... Je l'ai peut-être trop laissé faire... Mae... Je le connais depuis que je suis petit, il s'est toujours occupé de moi. Il m'a nourri, m'a protégé, m'a persuadé de venir ici..." Elle rougit, gênée. Elle parlait trop. Baissant les yeux, elle ajouta d'une voix faible : "Ca, c'était bien... parce que... J'ai pu te rencontrer."
Medea... Que ferait-il sans elle, si sage et si patiente ? Elle savait si bien alléger le coeur des autres mais qui allégeait le sien ? Repsicus qu'il n'avait vu que quelques rares fois ? Un drôle de dragon placide que celui-là. Il semblait si... Bienveillant. Il était fait pour aller avec Medea, la lumineuse et douce Medea.
"Je devrais m'imposer mais ce n'est pas facile... Je l'aime énormément, il est tout ce que j'ai, je ne veux pas le perdre... Mais je ne sais juste pas quoi faire. Il doit comprendre que je ne suis pas un dragon, qu'il ne peut pas m'aimer comme ça..."
Elle se sentait si gênée de parler de cela avec Medea, elle si phobique du contact. Comment aussi avouer à Medea que sa peur du dragon était d'autant plus violente à cause de l'abus sexuel qu'elle avait vu vivre par sa mère ? Elle ne voulait pas penser à Mae comme un être sexué. Cela était trop effrayant.

Le baiser sur sa main lui tira un nouveau rougissement et elle soupira tristement en serrant cette main chaleureuse. Elle avait les doigts froids. Elle n'était pas très couverte... Et elle l'obligeait à rester à l'extérieur... Retirant aussitôt la serviette éponge de ses épaules, elle en entoura celles de Medea avec douceur. "Je suis désolée, Medea... Je ne voulais pas que tu ai cela à porter..." Il y avait tant de choses qu'elle aurait voulu lui dire. Elle l'aimait et son cœur se gonflait de tendresse grâce à sa présence. C'était un sentiment bien innocent. La plus pure chose au monde.

"Comment fais-tu pour être toujours si calme. Je voudrais tellement te ressembler au moins un peu." Dit-il doucement, maladroitement, les yeux encore rougis de larmes et déposant un chaste mais tendre baiser sur sa joue.
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Message Les Larmes Amères. I_icon_minitimeSam 6 Sep - 20:24

Les Larmes Amères. 2q03ocx

    Elle le regarda hésiter, se satisfaisant de lui avoir mit en tête une subtilité, un concept de plus. Elle ignorait ce qui se passait dans la tête de Maegath mais c'était peut-être une question de domination. Medea sourit très simplement en voyant l'embarras de son petit ami, sans s'offusquer, sans se choquer. Les dragons étaient des créatures remarquablement surprenantes, un peu comme les humains. Son lien profond avec Repsicus l'avait laissé comme une nouvelle personne après l'Alliance, petit à petit car elle avait découvert un monde complètement étranger. D'autres sensations, d'autres réflexions, calmes comme les mers d'huile et profondes comme l'océan. La lenteur de son dragon lui avait appris la patience, sa distance la bonté désintéressée. Medea était comme un ruisseau tranquille dans lequel les cailloux qu'on jette ne font que des ridules en surface, coulant à pic pour rejoindre les autres sans que rien ne saurait troubler son cours. Elle encaissait les choses sans sourciller, sans perdre ce sourire bonhomme que certains prenait pour de la complaisance ou de la distance hautaine; ce n'était pourtant rien de tout cela.

    Ainsi, les paroles d'Asa ne la troublèrent pas, même le morceau qui concernait leur "amourette". Elle n'avait ni vraiment de fierté, ni d'amour-propre. Ou tout du moins pas mal placée car en définitive et pour le moment, c'était elle qui avait l'affection de l'Ignis, et c'était Maegath qui se l'était mis à dos. La rousse fixait cette main délicate qu'elle tenait du bout de ses doigts et sourit, un peu malgré elle. Elle n'était cependant même pas embarrassée, ni vraiment touchée par ce qu'Asa lui rapportait.

    "C'est le temps qui le fera mentir ou lui donnera raison sur notre histoire", dit-elle simplement en souriant, fermant à nouveau les yeux, "ne te tracasse pas pour son avis."

    Car c'est peut-être le temps qui fait l'amour et le construit, qui le fait durer ou l'avorte. C'est le temps qui tresse plus épais le fil des sentiments ou au contraire le défait et aucun avis ne saurait s'y substituer: Medea acceptait l'éventualité que les chemins des gens se séparait, même si elle confessait qu'elle avait envie de continuer le sien avec la main d'Asa dans la sienne. Après tout n'était-elle encore qu'une adolescente qui vivait son premier amour, intense et pur, précieux et innocent. Pourtant, elle n'était pas aussi insouciante qu'on aurait pu le croire et comprit entre les lignes ce qu'il fallait savoir sur Asa: il devait avoir perdu ses parents en bas âge et c'était son dragon qui l'avait élevé. Son cœur se gonfla un peu plus en comprenant cela et elle serra plus fort dans la sienne la main de son petit ami.

    "Je ne sais pas", lui répondit-elle quand il dit qu'elle devait avoir raison.

    Il baissa la tête et les grands yeux bleus de Medea suivirent son regard, le couvant un peu. Elle comprenait la reconnaissance et l'affection du parent. Après tout n'avait-elle jamais eut que son père, sa mère étant décédé quand elle n'avait que quatre ans... et ce frère qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait jamais vu. Elle se souvint avec une pointe de tristesse de la silhouette ramassée de son père devant la mer, endormi dans son fauteuil. S'occuper de lui depuis qu'elle avait sept ans l'avait fait mûrir plus vite. Lui qui devait avoir son aide pour manger, se laver et se changer. Lui qui ne savait plus que dire "chante Medea", quand elle lui parlait. Alors chaque jour, elle l'avait changé, elle l'avait nourrit et avait chanter pour lui, en espérant apaiser un peu ce cœur détruit qui appartenait à son seul parent encore vivant. La jeune fille sortit de sa rêverie lorsqu'Asa lui confessa qu'il était heureux qu'ils aient pu se rencontrer ici, à Lindorm et elle piqua un fard en un sourire un peu gêné, remettant une de ses mèches en place derrière son oreille.

    "Je ne m'attendais pas à tomber amoureuse", lui avoua-t-elle avec honnêteté, "ces choses-là ne m'intéressent pas vraiment, d'habitude. Mais c'est différent avec toi."

    On ne commande pas à son cœur, c'est évident et Medea avait appris à composer avec les mouvements de ce derniers depuis qu'elle avait rencontré Asa. Ils étaient dans la même classe depuis leur première année à l'académie et elle l'avait toujours trouvé intriguant et secret; cela lui donnait du charme. Mais ce ne fut qu'en troisième année qu'elle se décida à l'approcher autrement que comme une simple amie en l'invitant à danser au bal de fin d'année. Medea se souviendrait toujours de ce soir, où elle avait eut l'impression de mourir d'angoisse bien que comme à son habitude, elle n'avait rien montrer. Asa la rendait nerveuse, dans le temps; à présent, elle s'était habituée à sa présence et son amour pour lui était plus serein.

    "Prend ton temps. Il faut que ce soit clair dans son esprit parce qu'il faudra que tu puisses lui expliquer pour que ce soit clair dans le sien."

    La rousse n'ajouta rien parce qu'il n'y avait selon elle rien à dire de plus. C'était Asa et lui seul qui détenait les clefs de cette affaire et elle ne pouvait que tenter de le soutenir et de l’aiguiller. Elle sourit en remarquant qu'Asa rougit à nouveau lorsqu'elle lui embrassa la main; au moins ne s'était-il pas offusquer de ce geste. Il la couvrit avec sa serviette et la chair de poule disparut comme par magie, lui tirant un profond sourire tandis qu'elle se releva, écoutant son petit ami vanter son calme. Son sourire avait quelque chose d'un peu malicieux, un peu énigmatique.

    "Ça ne me gêne pas, je peux le faire", répondit-elle à la question sur le fait d'avoir le poids des confessions d'Asa à porter, "si ton fardeau s'allège, il ne pèse pas plus lourd pour moi."

    Son petit ami l'embrassa un peu maladroitement sur la joue et elle accepta de bon cœur ce baiser, le lui rendant sur le bout du nez, du bord des lèvres. C'était une embrassade chaste de petite fille. Quelque chose de très pur, de très doux. Et tandis qu'il séchait un peu ses larmes, Medea lui prit les mains et lui demanda tout doucement, sur le ton de la proposition sans obligation:

    "Viens avec moi dans ma chambre pour cette nuit, je veillerai sur ton sommeil."

    Voyant qu'il avait toujours les yeux rougis et ne semblait pas très gaillard, la jeune femme lui sourit chaleureusement et lui répondit sur le ton de la confidence, réellement amusée par sa drôle de question:

    "J'essaye d'être forte, c'est tout. Ça ne veut pas dire que je le suis", son sourire resta comme lumineux sur son visage aux yeux fermés, d'un calme souverain; rien ne semblait troubler cette étrange dragonnière de l'eau qui surgissait de la nuit pour consoler son petit ami, "c'est grâce à mon père si je suis comme ça."

    C'était vague, mais c'était la seule réponse qu'elle lui donna. Son père, dans sa chaise roulante, seul à présent. Elle qui le nourrissait et le lavait alors qu'elle n'était haute que comme trois pommes; parfois, elle lui racontait des histoires comme on fait pour les petits enfants, elle lui chantait des comptines et des berceuses et lui parlait même si elle savait qu'il ne pourrait pas la comprendre. Elle avait ces souvenirs en elle, qui ne sortait jamais de sa bouche. Tout restait toujours en elle. Elle entraina alors son petit ami comme si elle était une voleuse, sur la pointe de ses pieds nus; et même si elle avait froid cela n'avait pas d'importance: elle était heureuse d'être là pour cet étrange garçon si plein de secret qui acceptait pourtant de se confier à elle, petit à petit.
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Message Les Larmes Amères. I_icon_minitimeLun 8 Sep - 12:58

Les amères confessions. Fractures, fêlures et douleurs. Silences. Tellement de choses cachées et tellement de non-dits. Parviendrait-elle un jour à avouer à quiconque sa vraie nature ? Elle ne savait même plus pourquoi est-ce qu'elle se cachait. Par habitude ? Parce que c'était tout ce qu'elle avait toujours connu ?
Petite fille enlevée mourante au rivage par un dragon, elle était à présent une dragonnière. Parfois, elle aurait voulu rester au milieu du sable mouillé, dans le ressac de l'océan extérieur, attendant le mort comme une délivrance. Une vie à se cacher dans la peur d'une chose sans nom valait-elle simplement la peine d'être vécue ?

Bien des fois, elle aurait voulu que Maegath ne la trouve. Qu'il la laisse mourir avec sa mère et sa paranoïa. Pourtant, elle était bien vivante et contre elle se pressait un autre corps chaud, qui lui disait des choses tendres. L'amour, elle ne s'était pas attendu à l'éprouver un jour, elle qui était un garçon avec un corps de fille. Il était si compliquer, d'aimer... Parce qu'elle ignorait si elle devait aimer comme une femme ou comme un homme.
Cependant, la présence de Medea mettait les doutes à quia, le laissant simplement profiter de sa présence. Elle était là et c'était bêtement merveilleux.
"Je ne m'attendait pas non plus à être amoureux." Avoua-t-il doucement, dans un rougissement. "Mais je suis content que cela soit arrivé." Son ventre se tordit d'émotion et Asa baissa légèrement la tête pour déposer un baiser sur les cheveux de Medea. Il aurait tout le temps de penser à Maegath et à ses lubricités. Il se sentait déjà bien assez épuisé pour ce soir. Sa crise de larmes l'avait vidé de ses forces.

Le silence nocturne était apaisant, après tant de pleurs et il prit quelques instants pour récupérer. Il était fatigué et sa tête tournait un peu. Cependant, il eut un léger sursaut alors que Medea proposait qu'il vienne dormir pour la nuit. Dormir... avec Medea ? Cette idée était terrifiante. Et pourtant, si attirante lorsqu'on est amoureuse. C'était terriblement risqué... Et elle qui lui prenait la main, elle qui avouait ne pas être si forte que ça... Medea, douce Medea qu'elle aurait voulu protéger de toutes ses forces...

Se levant également, elle mit un moment avant de répondre, tandis qu'elles revenaient vers l'académie. "D'accord, je vais venir dormir avec toi." Elle se sentit violemment rougir. Dormir dans la même pièce que Medea était réellement intimidant mais elle voulait rester avec elle. Affronter sa chambre, avec Ludvig, lui semblait au dessus de ses forces, fragilisée par ses aveux. Elle avait peur, bêtement peur, que quelque chose de terrible arrive à présent qu'elle s'était ouverte, de manière infime, à quelqu'un. Comme si une force inconnue pouvait surgir du ciel et la foudroyer.
"Je serais toujours là pour veiller aussi sur toi." Fit Asa en tenant la main fine de Medea. Forte, tellement plus que lui... Et pourtant qui lui avouait masquer également ses propres sentiments. Elles se ressemblaient d'une certaine façon, à tel point que cela lui coupa le souffle et qu'elle envisagea l'espace d'un instant, de lui avouer son secret... Mais déjà elles pénétraient furtivement dans l'académie endormie, se faufilant dans les couloirs, jusqu'au dortoir des filles. Il n'était plus question de faire un bruit, alors qu'elles revenaient ainsi. Asa savait qu'il risquait gros si on le prenait chez les filles. Les couloirs du dortoir étaient calmes et Asa sentit différents parfums, petite nuance entre son dortoir et celui de Medea.

Se glissant dans la chambre de la jeune femme, aux deux lits vides, et un fait soigneusement, il se permit de respirer de nouveau. La chambre de Medea... Un vertige le prit un instant et il posa ses doigts sur le mur.
"Tu n'as pas encore de colocataires ?" Il parlait à voix très basse, une question un peu bête en vérité. Il se sentait autant à sa place qu'un dragon dans une mercerie et le stress lui nouait le ventre. Dormir avec Medea, un fruit défendu des plus dangereux...


[on continue dans les dortoirs, chaton ?]
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