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L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu]

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Wyrm Isolationniste
+ Date d'inscription : 25/09/2014
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Venecia A. Garcez
Venecia A. Garcez
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Message L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] I_icon_minitimeLun 9 Fév - 21:01



Elle se sentait lourde et lasse, soulevant une paupière fatiguée, aveuglée un instant par un rayon de soleil, sur le banc devant la petite maison qu'on leur avait prêté depuis un mois et demi.
Elle était arrivée il y avait tout ce temps à Darse, exténuée, portant Lucia et Dilcia marchant à ses côtés dans une nuit terrifiante, par une tempête de neige. La Wyrm aux cheveux roses, à bout de force avait demandé l'asile aux habitants et un médecin pour Lucia.
Cela avait été des jours atrocement longs et emplis d'inquiétudes. Finalement le verdict avait été sans appel : la jeune Isolationniste n'était pas transportable et souffrait de tous les symptômes d'un manque sévère et d'une addiction à la drogue, mais aussi d'une pneumonie aggravée. Venecia avait alors abandonné les deux jeunes filles aux bons soins des Progressistes pour filer avec Erzulie chez un homme capable d'apaiser Lucia, qu'elle lui avait indiqué, et qui officiait à Lostrego.

Elle avait filé comme le vent avec sa dragonne, toute tournée vers l'urgence absolue qu'elle ressentait, quittant le pays à la nuit tombée et voyageant sans s'arrêter pendant près de vingt-quatre heures, éperdue. Elle avait alors rencontré un homme affable, tout entier préoccupé par Lucia. Michele était un homme bon et il n'avait pas tardé à préparer le substitut nécessaire à la survie de la jeune fille. Auprès de lui, se reposant de son voyage éreintant avec Erzulie, elle apprit bien des secrets de la vie de leur protégée et pu enfin prendre elle-même un peu de repos, forcée par Michele, qui lui prépara une tisane pour apaiser sa tension et ses nerfs et lui permettre de fermer l’œil.

Chaque nuits, les cauchemars la harcelaient, des rêves de Miguel et du départ de Zachary. Revoir inlassablement la mort de son homme et le départ de Z la rendaient irritable et la vidait de ses forces. Elle avait dû tomber malade, car elle vomissait souvent, n'arrivant pas à garder beaucoup de nourriture. Mais elle ne s'était pas plainte, n'avait rien dit, avait simplement remercié, et filé de nouveau comme le vent sur le dos de sa dragonne droit vers Darse, où reposait Lucia, surveillée par la sage Dilcia.
Là bas, elle avait aidé à la pêche, à la couture et à d'autres menus travaux, mais elle se sentait lasse et creuse. Triste et vidée. Zachary lui manquait, quoi qu'elle en dise et malgré ce que lui avait avoué Lucia, elle n'arrivait pas à lui en vouloir vraiment. Mais elle cachait la blessure derrière des silences, s'occupant des filles sans se plaindre. Il était partit, il les avait abandonnées à leur sort sans se retourner. Il avait besoin de temps, avait dit Lucia. Elle lui avait aussi dit qu'il l'avait embrassé avant de la laisser revenir au campement et Venecia en ressentait une colère stupide : sale faux-cul qui la traitait comme une perverse violeuse d'enfant et qui embrassait ensuite Lucia !

Sur son banc, elle observa en soupirant le filet de pêche qu'elle reprisait, étalé sur ses genoux et sur la terre battue devant le petit chalet de bois. L'odeur de poissons grillés était agréable, mais elle avait mal au cœur.
Elle était surtout soulagée de voir Lucia reprendre des forces et des couleurs grâce au substitut de Lotos que lui avait confectionné Michele, ainsi que grâce à la guérison de sa pneumonie qui l'avait laissée près d'un mois alitée.
Le soleil lui faisait du bien, et les montagnes créait un micro-climat clément pour la saison. L'océan extérieur étincelait à perte de vue et elle se laissa aller en arrière, appuyant son dos contre le bois, glissant machinalement une main sur son ventre, les yeux lointains, teintés de tristesse. Elle n'avait encore parlé à personne de ses tracas, de cette douleur en elle, de ce qui vivait en son sein depuis deux mois. Elle aurait voulu que les choses soient différentes. Mais lorsque le médecin lui avait doucement proposé de la soulager de ce fardeau, elle avait refusé tout net, malgré ses larmes. Jamais elle ne pourrait faire une telle chose.

La vie était d'une cruelle ironie : elle avait tenté d'avoir des enfants avec Miguel, autrefois, mais cela n'avait jamais fonctionné. Et voilà qu'elle tombait enceinte de l'un de ses compagnons sur un coup d'un soir. Elle avait pleuré, longuement, jusqu'à ne plus avoir de larmes. Mais cet enfant, tant pis s'il n'aurait peut-être pas de père. Elle le voulait, elle qui avait déjà pour cet être en formation un amour de mère...
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Wyrm Isolationniste
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Lucia Bartoli
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Message L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] I_icon_minitimeLun 9 Fév - 22:32

L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] 150209093629532478

    L'air était frais et clair, le premier air qu'elle pouvait respirer posément depuis plus d'un mois, alitée tout ce temps, perdue dans quelques délires entre pneumonie et manque de lotus. Lucia avait l'impression de sortir d'une sorte de rêve éveillé, ne se souvenant que de bribes disparates de choses durant sa convalescence; elle savait que Venecia avait volé plus vite que le vent avec Erzulie pour rencontrer son ami Michele et obtenir le substitut au lotos qu'il avait conçu il y a bien des années pour elle, pour qu'elle supporte le sevrage long et pesant. Elle était restée à Darse, veillée par Dilcia et un médecin dont elle peinait à se rappeler le visage et surtout le nom. Mais cela n'avait pas d'importance car depuis sa couche, ce fut à Venecia et à Zachary que la jeune fille pensait, malgré la douleur et l'inconscience. Elle avait fait une crise de manque si forte un soir qu'elle lui avait provoqué crise comitiale d'épilepsie et elle avait cru y rester si le médecin n'avait pas eu un peu de Papaver somniferum en réserve pour l'endormir. La pneumonie avait suivie, elle qui avait présumé de ses forces. De la souffrance physique, des hallucinations visuelles, auditives et perdue dans ses crises, la brune n'avait pu s'occuper de ses compagnes. Elle était aussi faible qu'un enfançon et dans ses rares moments de lucidité, elle exprimait une inquiétude pour ses compagnons, pas pour elle.

    L'infection pulmonaire avait pris tout un mois à guérir, l'empêchant de répondre à ses courriers ou de faire quoi que ce soit. Elle avait gardé la chambre tout du long, laissant à Venecia la lourde tâche de la sauver et de mettre Dilcia en sécurité. Une fois remise, les deux femmes en étaient bien logiquement venue aux explications et Lucia comprit que Michele avait partagé son passé; quoi de plus normal, dans le fond? Elle ne s'en formalisa pas, acceptant le fait d'être toxicomane sans vraiment l'avoir choisi: dans la maison de poupées, les petites filles se distribuaient bonbons et lotus. Cinque et elle jouaient des heures durant, prises dans les rêveries des paradis artificiels où personne d'autre qu'elles ne pouvaient entrer. Elle raconta à Venecia sa relation avec son amour perdu, jouant dans les labyrinthes de fumées et d'opium en s'aimant sans oser se le dire. Là où personne ne pourrait les trouver. Elles s'enivraient du parfum des lotus pour fuir Sandoval, pour rester entre elles, allongées dans les herbes des jardins, baignées de soleil à admirer toutes ces couleurs et ces lumières qui n'existaient que dans leurs esprits. Jolis mois d'été avec sa belle amie, qui plus jamais ne se reproduiraient autrement que dans ses souvenirs.

    Venecia avait accepté de lui parler de Miguel, des bohémiens. Tours de magie et tragédies, les instants doux passés dans une nouvelle famille loin des complots du Grand Jeu d'Aeria. La vie au jour le jour, l'amour qui libéra l'oiseau doré d'une cage d'argent et de pierreries sans valeurs. Loin du château de courant d'air. Le bonheur et la tragédie mêlées; comme elle la comprenait, dans le fond. Les deux femmes avaient perdu leur amour respectifs, reconnaissant pourtant avec bonheur les moments touchants, les moments joyeux. De son côté, Dilcia avait commencé à explorer le village, croisant quelques enfants de son âge. S’accommoder n'était pas facile pour cette enfant sérieuse qui refusait d'être brisée, parmi des enfants sans souffrance. Pourtant au bout d'un mois, elle jouait à chat perché avec les autres, essayant d'apprendre à être une petite fille de son âge. D'apprendre que les jeux pouvaient aussi être innocents et désintéressés.

    Le soleil était haut dans le ciel dégagé, ce jour-là et l'océan scintillait sur l'horizon. Le petit chalet de bois où elles vivaient depuis un petit mois était calme, pas le plus confortable mais bien plus confortable que leurs couches froides et leurs tentes trouées. Plus sécurisant aussi; cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas dormi pour un vrai lit et c'était vrai aussi pour Venecia et Dilcia. Pourtant la présence de Zachary lui manquait,, comme à chacune. Dilcia s'était montré plus sombre depuis le départ de l'homme, comme si elle se sentait trahie; les petites filles ne pardonnent pas facilement quand elle se sentent abandonnées, Lucia le savait. Elle avait éduqué Dilcia et ses amies, dans la terrible maison de poupée. Elle avait assisté l'accouchement de quelques unes, filles des filles de Sandoval, ce pervers dégoutant. Elle savait que les petites filles ne pardonnaient pas. Quid des adultes? Regardant Venecia repriser un filet de pêche devant la maison, la brune se sentit assez forte sur ses pieds pour sortir du lit, regardant son amie par la fenêtre.

    Elle l'avait sauvée et cela Lucia ne l'oublierait jamais; elle ne l'avait ni jugée, ni disputée. Elles avaient prit le temps de parler et de ses comprendre bien qu'il résidait toujours ces zones d'ombres qui les rendaient humaines, imperméables à l'autre. Zachary tait un sujet dont elles n'avaient pas encore osé se parler mais Lucia savait, là encore. Elle savait qu'un jour elles le retrouveraient, là où naissent les aurores boréales. A Wilhjelm, dans les plaines de Cristal. Elle enfila ses bottes et un pantalon léger. Lucia portait à nouveau la chemise trop grande que lui avait donné Zachary pour se couvrir durant la fuite de la demeure de Sandoval, les manches retroussées. Et sur ses épaules, le haori blanc - une veste de kimono - de son ami. Elle sortit au soleil, les mains dans les grandes manches, rejoignant Venecia sur le perron sans la distraire de son ouvrage, la sentant soucieuse. C’était un peu normal: le temps avait été riche en rebondissement.

    A vrai dire, Lucia ne savait pas trop quoi lui dire, comment commencer une discussion. Elle se contenta de la regarder repriser son filet en lui souriant gentiment, essayant d'éclairer un peu sa mine avant de s'installer à ses côtés sur le perron, sortant son nécessaire à couture pour retourner à l'ouvrage qu'elle avait commencé quelques jours auparavant, quand elle se sentait vraiment mieux: une petite poupée en tissu très simple, qu'elle avait appris à faire en Wuweishi. Une Teru Teru Bozu, qui éloigne la pluie. Avec sa main mécanique, la jeune fille peinait un peu pour les points mais elle faisait de son mieux pour faire un cadeau décent à Dilcia.

    "Parle-moi un peu de ce qui te tracasses, Venecia", lui dit-elle en essayant de rester naturelle, un peu tendue, "tu as beaucoup sur le cœur."
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Venecia A. Garcez
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Message L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] I_icon_minitimeLun 9 Fév - 23:20



Lorsqu'elle avait reconnu le pas de Lucia, elle avait aussitôt ôté sa main de son ventre dans un sursaut, retournant à son ouvrage sans rien dire, trop triste pour parler, la gorge bien trop nouée de la voir arriver vêtue de la chemise et du haut de kimono de Zachary. C'était des blessures de plus, dont l'avenir lui paraissait si incertain. Elle avait peur en réalité : comment ferait-elle lorsqu'elle ne pourrait plus cacher les signes évidents de sa grossesse ? Comment ferait-elle, toute seule avec ce bébé ? Aurait-elle dû céder face au médecin, et être avortée ? Non ! Elle en était incapable. Elle ne pouvait pas tuer cet enfant. Même s'il venait au monde alors qu'elle ne pourrait rien lui offrir d'autre que le monde et la liberté trop nue.
Au creux de ses reins, son tatouage, symbole de la liberté, la démangeait un peu, comme pour lui rappeler le prix. Celui du sang. Le sang... Le sang de ses amis, de son amour. Le prix à payer pour être libre. Le même pour beaucoup, finalement. Le même pour Lucia.

Silencieuse, les traits tirés - elle avait des nausées trop violentes pour avoir de l'appétit et la jeune femme semblait plutôt s'étioler doucement, même si, depuis quelques jours, elle pouvait de nouveau avaler autre chose que des boissons et des soupes grâce aux soins du médecin Wyrm qui avait sauvé Lucia. Elle était nerveuse, chaque nuit, se réveillait souvent en appelant des fantômes et même parler à Lucia de son passé, de sa vie avec Miguel, n'avait pas apaisé le manque qui la glaçait : un manque plus insidieux qu'une drogue. Elle ne jugeait pas Lucia : elle était aérienne et avait bien plus d'une fois assistée, sous son masque à des orgies décadentes, où l'on se faisait vomir, pour mieux remanger ensuite, où l'on forniquait sans pudeur et où l'on reniflait le Lotos, nouvelle drogue à la mode à l'époque. Alors non, elle n'était pas capable de la juger. Ce n'était pas la faute de ces enfants. Elle ne blâmerait que le coupable. Pas Lucia, pas son amie défunte. Elle comprenait mieux que quiconque l'importance de souvenirs chéris.

Elle était contente de voir que Lucia était dehors, et capable de tenir un peu assise tranquillement au soleil. Le plus dur était passé pour elle, elle reprenait des forces. Alors, doucement, elle lui posa un instant une main sur les cheveux, lui caressant le haut de la tête. "Profite du soleil." Dit-elle seulement, avec un sourire. Elle jeta un œil attendrit à l'ouvrage de couture de Lucia, la petite poupée prenait forme et elle était touchée de la voir s'occuper à quelque chose. Dilcia devait jouer quelque part dans le village, elle n'avait pas peur pour elle, l'enfant était débrouillarde.
Voir le vêtement de Zachary sur Lucia l'emplissait toujours d'un mélange de colère et de tristesse. Elle lui en voulait de les avoir laissées comme ça, sans un mot, à la première dispute. Une famille... Il ne fallait pas rêver. Sa famille était morte. Sa famille était Miguel et les bohémiens. Sa famille c'était eux. Mais eux quatre, qu'étaient-ils, sinon des compagnons de voyage se raccrochant finalement les uns aux autres pour épancher leurs peines ?

Elle baissa les yeux devant la question, posant un instant la grosse aiguille qui servait à réparer les filets de pêche, elle soupira légèrement. "Ne t'inquiète pas, je vais bien." Elle lui sourit un instant. C'était faux, bien sûr. Mais elle ne voulait pas l'accabler. Remuer une plaie qu'elles partageaient ne servirait à rien. Penser à Zachary était toujours douloureux et confus : parce qu'elle oscillait entre la peine, la culpabilité et la colère. "J'espère juste que Z n'est pas retourné avec des gens pas fréquentables... Il n'est pas comme ça... Il semblait heureux auprès de nous. Et juste pour une dispute il..." Sa voix s'étrangla. Le départ de Zachary l'affectait plus profondément qu'elle ne voulait seulement se l'avouer. Elle se sentait abandonnée. Mais elle était une femme forte ! Elle n'avait pas besoin qu'on la protège, surtout pas un homme ! Il valait peut-être mieux qu'il soit partit, de toute façon. Sinon elle aurait fini par s'attacher à lui, par l'apprécier un peu trop. Miguel devait rester le seul dans son cœur. Si elle laissait quelqu'un entrer dans son cœur, elle l'oublierait. Elle l'oublierait et le monde serait définitivement vide. Un amour sincère et véritable ne peut mourir. Ne peut être donné deux fois. Miguel serait à jamais l'homme de sa vie. Coucher ne comptait pas, c'était d'amour dont il était question.

Mais voilà qu'il y avait cette vie en elle, comme une négation à ses propres résolutions. Une vie qu'elle n'avait pas pu concevoir avec Miguel.
"Mais ce n'est pas important, il est grand, il fait ce qu'il veut." Dit-elle, se renfermant de nouveau, la voix plus dure. "Il reviendra la bouche en cœur quand il en aura marre."
Dans sa colère, elle se piqua le doigt avec l'aiguille, fortement, et elle lâcha un petit cri surpris, tétant la petite bulle de sang du bout des lèvres avant de soupirer. "Mais ne t'inquiète pas pour ça, ma chérie. Je préfère que tu guérisses tranquillement. Nous sommes en sécurité ici, le temps qu'il faudra." Elle posa sur Lucia un regard tendre. "Dilcia sera contente de sa poupée. Tu es douée." Dit-elle, pour alléger l'atmosphère. Elle n'avait plus jamais reparlé à Lucia de ses sentiments, de la nuit où Zachary était partit, de l'amour que Lucia avait pour eux. Non, elle avait enfouit tout ça, loin très loin en elle, ne gardant qu'une attitude semblable à celle qu'elle avait toujours eue, s'étiolant tout doucement, et ses yeux peinant parfois à sourire...
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Lucia Bartoli
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Message L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] I_icon_minitimeMar 10 Fév - 9:42

L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] 150209093629532478

    Lucia n'était pas stupide, les traits de son amie étaient tirés par la fatigue et l'anxiété et les derniers mois avaient été très éprouvant pour tout le monde, surtout pour elle. La brune en était convaincue. Pourtant Venecia avait cette sorte de pudeur quand les choses la concernaient, l'envie de n'inquiéter personne qu'elle comprenait bien mais qui avait le plus souvent l'effet inverse. La main sur ses cheveux était agréable, comme à chaque fois; un geste maintes et maintes fois répétés, avec toujours la même douceur maternelle. Venecia essayait d'être la mère louve de tout le monde, celle qui s'occupait de tous sans jamais se plaindre et s'épancher. Mais Lucia savait qu'un jour son amie n'en pourrait plus. Elle même avait caché bien trop de choses et cela leur était cruellement retombé dessus: plus jamais elle ne cacherait rien à ceux qu'elle aimait, c'était une promesse qu'elle s'était faite. Lucia n'eut qu'un sourire en écho, yeux fermés, profitant comme demandé du soleil clément et de l'air marin.

    Comme toujours, Venecia parlait surement trop. Elle cachait ses souffrances et doutes derrière des mots pourtant révélateurs, du moins d'après ce que Lucia pensait. C'était quelqu'un de bien et la voir baisser les yeux à la question ne surprit pas la petite brune qui ne poussa pas plus loin sa demande; si Venecia ne voulait pas en parler, elles n'en parleraient pas. Elle ne voulait pas l'accabler plus encore. Les deux jeunes femmes se sourirent un instant et Lucia lui dit, sur un ton serein:

    "Je vais bien mieux, et c'est grâce à toi. Je n'oublierai jamais ce qu'Erzulie et toi vous avez fais pour moi."

    Elle eut un sourire tendre, un peu enfantin. Très simple et sincère. Lucia aimait tendrement son amie Venecia et rien n'y changerait. L'autre femme la protégeait de tout, envers et contre tout et elle se rendait bien compte de tout ce qu'elle avait du faire pour cela: les mener à Darse, rejoindre Lostrego en un temps record, revenir... elle tait épuisée. L'entendant cependant parler de Zachary, Lucia stoppa un instant son ouvrage pour fixer la femme et soupirer.

    "Tu es en colère"
    , dit-elle en faisant la moue, "je suis en colère aussi, mais ne le juge pas trop hâtivement", puis, entendant sa voix s'étrangler, lui posant une main sur l'épaule, "nous le retrouverons. Il ne semble pas être le genre d'homme à simuler le bonheur."

    Lucia ne savait pas quoi penser de la colère de Venecia, légitime mais nébuleuse pour elle. Qu'est-ce qui la mettait exactement en colère? La fuite de Zachary? Son absence? Ses gestes envers elle? Se grattant l'arrière de la tête avec un air un peu confus, la petite brune retourna à son ouvrage tout en réfléchissait. Trop de questions et pas assez de réponses; c'était comme si elles étaient dans une sorte d'impasse. Elle préféra ne pas répondre à la suite, tournant la tête vers Venecia quand elle se piqua le doigt avec son aiguille, lui tendant un mouchoir et un dès à coudre.

    "Prend ça", lui dit-elle en souriant, "je vais bien mieux, c'est toi qui ne vas pas bien. Je ne voudrais te paraitre inquisitrice mais mieux vaut en parler, non?"

    Elle marqua ne pause, l'air un peu triste.

    "Je préfère qu'on soient honnêtes, sinon ça ne mène qu'à des conflits...", elle regarda gentiment Venecia, "c'est fuir aussi, comme Zachary a fuit, que d'éviter les questions et de faire come si tout allait bien. Je vais bien Venecia, je vais beaucoup mieux. Laisse les autres prendre soin de toi aussi parfois, et t'aider à porter ton fardeau."

    La jeune fille posa sa main mécanique sur la sienne; elle était froide et lourde, mais se voulait réconfortante quand même. Elle aurait aimé lui dire qu'elle était là pour elle et surtout qu'elle l'aimait du plus profond de son cœur mais la phrase ne vint pas; une pudeur la prit, se souvenant qu'il fallait mieux éviter le sujet. C'était mieux pour tout le monde visiblement. Elle lui sourit et hocha la tête quand Venecia parla de la poupée qu'elle faisait pour Dilcia.

    "Même si tu penses que nous ne sommes pas une famille et que ta seule famille c'est les bohémiens... je suis ton amie tu sais, je veux t'aider et te soutenir."

    Posant finalement ses mains sur ses genoux, assise en tailleur sur le perron, Lucia regarda l'océan scintillant avec un sourire un peu vague, préférant se taire un moment et se perdre dans ses pensées. Il semblait qu'elle eut soudain les larmes aux yeux, mais rien ne vint; elle se montrait forte, avec un sourire invincible sur les lèvres.

    "Lucia était douée en couture, c'est elle qui m'a appris. Elle aurait voulu faire des robes si elle avait été libre. Elle faisait toujours plein de petites choses mignonnes pour les filles et moi... elle aurait fait une excellente couturière, j'en suis sûre", elle tourna la tête vers Venecia, "l'amour perdu ne revient plus, hein? C'est idiot mais je me sens proche de toi à cause de ça. J'ai mal pour toi et Miguel, pour tes amis. J'espère qu'un jour ils seront en paix, comme ma Lucia. Je suis désolée si j'ai pu faire ou dire des choses idiotes, je ne voulais pas prendre la place de quiconque, ou que tu oublies quelqu’un."

    Elle lui sourit gentiment, mais avec gêne. Pourtant, il fallait qu'elle aille de l'avant et qu'elle parle des problèmes entre elles sinon tout cela se gangrenait.

    "Personne ne me fera oublier ma Lucia non plus. Je n'abandonnerai jamais ni sa mémoire, ni mon amour pour elle. Je voudrai juste vivre en étant apaisée et en la sachant entre les bonnes mains de l'Unique... je ne veux pas que tu te fasses du mal comme moi mais je sais que rien ne remplace un amour. Que rien ne remplacera jamais Miguel pour toi. Et qu'il était et restera pour toujours ta seule famille."


    Lucia hocha de la tête, souriant avec courage malgré la tristesse qu'elle ressentait pour son amie. C'était dur de faire un pas dans cette discussion-là mais si personne ne le faisait, elles ne seraient jamais sereine.

    "Je veux juste que tu ailles bien... je comprend que tu ne veuilles pas en parler mais si personne ne fait le premier pas, il restera toujours quelque chose d'irrésolu entre nous."
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Elle avait volé plus vite que le vent, avec Erzulie, la dragonne et elle ne faisant aucune halte, tendues vers leur objectif, poussées par la peur de voir Lucia mourir pendant leur absence. Erzulie avait eu besoin ensuite de quelques jours de repos et elle appréciait la quiétude du port Wyrm. Etre sédentaire n'était pas dans leurs habitudes mais chacune étaient contraintes et forcées.

Ecoutant Lucia la remercier, elle lui offrit un sourire fatigué, lui posant doucement à nouveau les doigts sur la tête en un geste tendre. "Ce n'était rien, ma chérie." Elle le pensait sincèrement : elle n'aurait pu supporter de la perdre et elle n'avait été motivée que par l'idée de la voix guérir. C'était un bien petit sacrifice qu'Erzulie et elle avaient fait, voler ainsi. D'ailleurs, elle vit sa dragonne posée un peu plus loin dans l'eau de l'océan, pas si loin de la plage qui semblait guetter des poissons, ses longues ailes ondulant sous la houle, à la surface. Elle plongea sa tête étrange sous l'eau et la remonta aussitôt, un petit poisson dans la gueule, qu'elle avala tout rond avant de reprendre l'attente.

Zachary était un sujet sensible, plus qu'elle ne l'aurait cru, plus qu'elle ne l'aurait voulu. Elle répondit simplement un "On verra bien." un peu sec, aux dires de Lucia. Elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir. Pour avoir dit qu'ils étaient une famille. Ces mots étaient trop douloureux lorsqu'il s'agissait d'un mensonge, d'une illusion.
Les questions de Lucia l'agaçaient, ce n'était pas dans ses habitudes d'être agacée par cela. Elle prit cependant le dé à coudre, dans rien dire, piquant dans son filet, la gorge nouée. Elle était pâle et cernée, il n'était pas si dur de voir qu'elle n'était pas au mieux de sa forme. Elle semblait simplement ailleurs, un peu trop loin, mais présente et veillant sur Dilcia et Lucia.

Elle posa les yeux sur la main mécanique dont elle savait l'artisan, sentant la froideur du métal sur sa peau, poussant un soupir un peu lourd, les yeux fermés, un peu nauséeuse. Entendre parler de Miguel était douloureux, ça l'avait toujours été et elle dû contenir un geste d'humeur et des larmes de désespoir, se mordant fort la lèvre, luttant contre ses émotions. Elle se força à inspirer, yeux fermés, meurtrie dans sa chair et dans son âme pour ce hasard qui lui donnait un enfant alors qu'elle l'avait tant désiré autrefois, auprès de l'homme de sa vie. Mais pouvait-elle s'en ouvrir à Lucia ? Tout cela ne ferait-il pas encore craquer le si fragile équilibre entre elles ? Elle avait peur : peur que cela brise tout, ayant même envisagé de partir, de quitter les Wyrms, de s'installer quelque part, dans quelque recoin des terres Inconnues, pour y accoucher, et élever son enfant pendant quelques années, jusqu'à ce qu'il soit assez grand pour prendre la route avec elle. Que ferait-elle alors ? Errerait-elle seule, comme un vagabond, avec ce petit ? Reprendrait-elle la cause Isolationniste ? Oui, elle avait pensé partir mais n'avait pu s'y résoudre : si elle partait, qui veillerait sur Lucia et Dilcia ? Leurs dragons ? Elle ne voulait pas faire comme Zachary et disparaître face à la première difficulté.

Elle se rendit compte qu'elle avait dû rester silencieuse vraiment trop longtemps, car Lucia la regardait fixement, et avait fini de parler. Elle n'avait pas tout entendu, absorbée par ses introspections. Ses yeux bleus s'étaient rouverts et elle sembla un instant perdue dans ce monde trop vaste. Elle inspira doucement.
"Miguel et moi, avant, nous voulions des tas d'enfants, au moins sept, avait-il dit en riant avant de m'embrasser... Nous voulions sincèrement avoir un enfant l'un de l'autre, quand bien même nous soyons sur les routes. Les autres femmes de la troupes en avaient et ils rejoignaient la grande famille que nous étions. Alors, pendant toutes ses années nous avons essayé d'en avoir, mais à mesure que le temps passait, nous nous rendions compte que ce souhait n'était pas exaucé. Cela le blessa cruellement en vérité : il disait que c'était de sa faute, parce qu'il était nain. Moi je lui disais que c'était sûrement de la mienne. Nous n'avions pas la réponse... Je ne suis pas tombée enceinte de l'homme que j'aimais plus que les étoiles. C'était une blessure, une lame plantée dans nos deux coeurs. Nous avons fini par nous résigner, mais chaque fois que nous nous aimions, il y avait l'espoir fou... Mais rien n'est jamais né et il est mort..." Elle se tut un instant, prise d'une douleur si vive qu'elle lui coupa le souffle. "Mais à présent je sais que les dieux n'ont pas voulu nous faire ce cadeau pour mieux me jouer un tour pendard. Je suis enceinte, Lucia. Mais pas de l'homme que j'ai aimé comme une folle. Je suis enceinte de cet Idiota qui a fuit devant la première dispute."

C'était si douloureux, d'attendre un enfant qu'on avait tant désiré pendant six années précieuses. De le porter d'un autre homme que l'on n'aimait pas.
"Je vais porter cet enfant, pour Miguel, où qu'il soit. Je vais l'élever et l'aimer, même si Zachary n'en veut pas, même s'il ne veut pas le voir. Je m'en fiche. Qu'il reste avec son amant, avec ce Ionnan. C'est mon bébé et je ne laisserais personne décider si je dois m'en défaire ou non. Je veux juste croire que c'est l'enfant que je n'ai pas eu avec celui que j'aimais. Je veux qu'il soit aimé, quitte à ce qu'il croit que son père n'est pas le bon, si Zachary ne revient pas et qu'il ne veut pas de ce bébé. Je veux qu'il sache qu'il a été le souhait que nous avions fait sous les étoiles avec Miguel."
Elle inspira, refoulant ses larmes, demeurant droite, pâle et tremblante, la figure d'une triste Madone tournée vers la mer. Sa main s'était serrée en un poing, se plantant les ongles dans la paume jusqu'à y laisser quatre croissants rouges vif.
"Il m'a dit qu'on était une famille... Il a osé me dire ça et il s'en va en t'embrassant après m'avoir traité comme si... Comme si j'étais pire que ton ancien maître ! Et c'est lui qui t'embrasse !" La colère était sincère et violente. Une colère de femme jalouse et bafouée. "Je ne pourrais jamais lui pardonner !" Dit-elle, catégorique, trop en colère depuis trop de semaines pour parvenir à oublier sa rancune. Il avait volé le premier baiser de Lucia, en l'abandonnant : c'était impardonnable.
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Lucia Bartoli
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Message L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] I_icon_minitimeMar 10 Fév - 13:35

L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] 150209093629532478

    Les sourires de Venecia étaient fatigués et Lucia ne rêvait que de comprendre ce qui arrivait à son ami pour trouver une solution à l'étrange mal, cette mélancolie tenace, qui semblait la prendre. Ce n'était rien, on verra bien. Des réponses évasives avec une voix lasse. Lucia n'insista pas, hochant la tête en signe de compréhension; tout semblait un sujet difficile en ce moment pour Venecia et elle avait besoin de sa tranquilité, à l'évidence. Mais si personne ne crevait l'abcès, qu'allait-il se passer ensuite? Elle l'écouta parler de son amour perdu, de Miguel et de leur souhait d'avoir un enfant, qui ne fut jamais exaucé. La petite brune regarda son amie avec tristesse; rien n'est pire qu'un souhait qui ne s'exaucerait jamais, qu’une promesse qui ne pouvait être tenue. Leurs tristesses se faisaient un peu écho, dans le fond. Elle qui ne deviendrait jamais une femme mais ne serait jamais réellement un homme ne pouvait ni donner, ni porter la vie. Ce devait être bien, de créer un enfant dans l'amour, de le porter, où de le planter dans ce terrain accueillant qu'est la femme qu'on aimait. Pourtant de sa souffrance présente, Lucia ne dit rien. Elle l'enferma à triple-tour dans la boite hermétique que savait être son esprit, toute entière tournée vers les souffrances de Venecia qui se confiait peu; il fallait en profiter.

    Au loin, Apep fonça en piqué dans l'eau, éclaboussant au passage Erzulie et faisant fuir les poissons qu'elle cherchait à pêcher. Il rit fiévreusement, se roulant dans l'eau comme un gros chien, comme un enfant insouciant qui ne cherchait qu'à jouer, taquinant son aîné en espérant avoir un peu de répondant. Il avala une grosse goulée d'eau qu'il balançant au mufle de la dragonne Stellaire toujours trop sérieuse pour lui et retourna s'ébrouer joyeusement en quelques rires d'enfant heureux. Voyant la scène, Lucia eut un petit rire, se sentant cependant dsolée pour Erzlie de devoir supporter les frasques et farces de son dragon immature jusqu'aux plumes de la queue.

    La suite la surprit, mais étrangement pas plus que ça. La jeune Wyrm resta un moment interdite, le temps que Venecia achève sa révélation. Venecia, enceinte de Zachary? Elle comprenait mieux sa colère, son sentiment de délaissement. Elle-même s'était sentie abandonné, malgré l'étrange baiser et promesses offerts par Zachary. Mais Venecia portait en son sein la vie, une vie qu'elle ne pourrait abandonner ou renier, Lucia le savait. Les enfants ne demandent rien. Ils ne demandent pas à venir au monde et s'il est vrai qu'il y a des circonstances qui forcent à les céder ou pire encore, elle savait son amie résolue. Une part d'elle-même fut incroyablement heureuse pour l'autre femme, l'autre triste. Une autre encore, envieuse sans le reconnaitre; ses deux amours avaient conçu la vie ensembles. Elle se sentait comme l'enfant qui apprend qu'il ne fait pas parti du couple que forment son père et sa mère; mais elle sourit tout de même, tellement heureuse en cet instant. Le reste de ses sentiments indésirables se camoufla dans son sourire, relégué au fond d'elle-même. Elle l'avait pas le droit de ressentir cette étrange jalousie.

    "Tu... tu attends un bébé?"
    , dit-elle, les yeux brillants, "c’est merveilleux!"

    Elle lui saisit gentiment les mains, essayant de lui communiquer un peu de son énergie et de son positivisme quant à la situation. Pourtant la jeune fille ne put s'empêcher de trouver le discours de Venecia dur et à deux vitesses, et elle se lança, sachant qu'elle était sur un terrain glissant.

    "Venecia, on élève pas des enfants avec des regrets... on les élèves pour eux-mêmes, pour la vie. Pas pour la mort", elle reprit, avant que son amie ne puisse lui demander ce qu'elle y entendait en éducation d’enfants, "j’ai accouché Dilcia, j'ai éduqué une dizaine de petites filles malgré mon âge... si tu veux de mon aide."

    Lucia regarda Venecia refouler encore une fois ses larmes et eut un pincement au cœur, essayant elle-même de refouler ses sentiments tant bien que mal. Elle l'aimait vraiment, plus que tout, mais ne trouverait pas sa place dans son cœur autrement qu'en amie. Alors elle voulait l'aider, plus que tout. Être son soutien, l'aider à passer les moins, à donner la vie. L'aider et être utile pour elle, cela aiderait la jeune fille à supporter leur relation. L’écoutant, elle comprit beaucoup de chose dans sa voix; la colère, la jalousie... se haussant sur les genoux, elle entoura son amie de ses bras, cessant son ouvrage pour la bercer doucement, ses bras autour de ses épaules, posant la tête de Venecia contre elle.

    "Dis tout... tout ce que tu as sur le cœur... tu as le droit de pleurer Venecia, tu as le droit d'être en colère. Ne vous jugez pas tous les deux... peu importe qui est ce Ionnan.. et peu importe que je le déteste déjà... Venecia, tu es quelqu'un de bien. Tu ne m'as jamais fais de mal, tu n'as jamais cédé même si j'aurai voulu. Tu es quelqu'un de bien, tu n'es pas comme les autres Joueur du Noble Jeu. Tu es notre lumière, à nous tous. Tu es une femme tellement forte...", elle s'écarta un peu, sortant un mouchoir pour essuyer les larmes naissante de son amie, "et si fragile à la fois..."

    Je t'aime, je t'aime tellement. Elle aussi avait envie de pleurer mais elle lutta de toutes ses forces, n'offrant à Venecia qu'un sourire radieux, confiant. Un sourire fort et déterminé qui voulait être celui de quelqu'un de stable et d'aimant. Elle l'aimait et avait accepté d'enterrer ses morts pour elle, cette femme détruite qui se reconstruisait, ce bel oiseau blessé qui devait réapprendre à voler. Je t'aime tellement, je serais toujours avec toi.

    "Je ne partirais pas, je te le promet. Je peux aussi veiller sur toi, sur Dilcia, sur le petit être qui grandi en toi. Je t'accoucherai, je sais le faire. Fais-moi confiance. Je ne te causerais plus jamais de souci."

    Peu importe ce que je ressens pour toi, je l'enfouirai tout au fond de moi pour t'aider. Je ne serai pas une gêne; je suis une fille et un garçon, un être fragile et protecteur à la fois. Si je dois être un garçon le temps de te protéger, je le serais. Si c'est de la présence d'une fille dont tu as besoin, je serai celle-ci. Je serais ton ami, ton amie, pour toujours. C'est la vérité. J'enfouirai mon amour pour toi au fond de moi, pour te protéger.
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Message L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] I_icon_minitimeMar 10 Fév - 16:26



Venecia avait fermé les yeux dans l'étreinte subite de sa compagne, sentant la chaleur de ses bras autours d'elle, ce torse fin de garçon appuyé contre le sien, plantureux. Elle le serra en retour, d'un geste plus tremblant, plus hésitant. Elle la serra parce qu'elle avait eu peur de la perdre, dans ces nuits d'angoisses, elle qui ne dormait qu'avec peine, réveillée par l'inquiétude de l'état de Lucia et des cauchemars si violents qu'elle restait tétanisée, des heures entières.
Elle la serra parce qu'elle avait peur pour elle-même, pour cet enfant dans son ventre, qui grandissait inexorablement et qui remettait mille choses en question.

Elle ne répondit pas quand Lucia lui parla qu'un enfant devait être celui de la vie, pas de la Mort. Elle n'avait pas encore la force nécessaire pour faire son deuil. Pour supporter ce monde atroce et vide de sens où l'être le plus cher de son monde était absent.
Erzulie lui avait parlé des humains portant le Sang du Dragon, et du fait que les dragons stellaires croyaient que les âmes devenaient des étoiles. Mais Miguel n'avait été qu'un simple humain, il n'était qu'un homme parmi les millions d'autres. Elle seul pourrait se réincarner, de corps en corps, de vies en vies. mais à quoi bon alors, quand on a perdu à tout jamais l'étoile de son existence ?
Elle ne pleura pas, non. Elle serra simplement Lucia plus fort, blessée par ce que Zachary avait pensé d'elle. Comme si elle pourrait abuser de Lucia. Cet hypocrite... Elle l'écoutait lui promettre de rester à ses côtés, de l'aider avec cet enfant à naître. Qu'une autre qu'elle sache s'y prendre la rassurait : elle aurait peut-être moins de chances d'y rester avec le bébé...

"Merci, Lucia." Dit-elle contre son cou, tout bas. "Merci pour tout."
Elle entendait les bruits d'éclaboussure d'Apep qui jouait dans l'eau, pendant qu'Erzulie, blasée par la fuite de son repas, l'éclaboussait d'une aile négligente, avec un air de grande dame un peu coincée. Mais la dragonne riait sous cape tandis qu'elle s'arrangeait l'air de rien pour battre l'eau de sa queue, envoyant une grosse vague sur le petit dragon sonique et lui crachant un peu d'eau en retour. Ils chahutaient les deux dragons, au milieu de la baie, sans trop s'en faire, et malgré le regard mi-agacé, mi-amusé de quelques pêcheurs à la ligne sur le bord de la plage.

Serrant ce corps chéri contre le sien, Venecia se recula légèrement, posant son front contre celui de sa compagne, fermant les yeux. Elle ne pleurait pas. Elle n'arrivait pas encore à se réjouir de cet enfant, mais elle avait été incapable d'être avortée lorsque le médecin le lui avait demandé, c'était au dessus de ses forces.
"Oui, nous serons ensembles. Cela ira. Ca va aller mieux, j'ai quelques remèdes pour réussir à manger et à dormir, ne t'inquiète pas pour moi." Elle lui sourit, malgré ses yeux triste, tout près d'elle. Elle qu'elle chérissait tant, sans pouvoir le dire, sans pouvoir se l'avouer. "Restons ensemble..." Murmura-t-elle alors que l'une de ses mains capturait celle de la tourterelle, mêlant leurs doigts en un geste ambiguë. "Toujours..."

Soutenant pour une fois les yeux clairs de ce petit bout d'homme aux airs de poupée, elle su qu'il était sincère. Qu'il l'aiderait. Qu'il veillerait sur elle. Alors, le cœur gonflé de trop de sentiments contradictoires, elle avança son visage, se retrouvant sans y penser à quelques mètres des lèvres de ce garçon vêtu de robes de fille. Un instant, un peu étrange, elle sembla être sur le point de l'embrasser, de joindre leurs lèvres, pour un baiser teinté de désespoir et de besoin. Mais elle se recula brusquement dans un sursaut en se rendant compte de ce qu'elle allait faire. Le visage cramoisi, elle se leva d'un bond, sans réfléchir, se prenant les pieds dans le filet qui était toujours posé sur ses genoux jusque là, et s'étalant de tout son long comme une idiote, un peu sonnée, pas tant de la chute à vrai dire que ce qu'elle avait failli faire. C'était idiot et ça ne donnerait rien de bon.
Empêtrée dans le filet, elle tenta de se relever, tombant de nouveau dans un petit cri surpris, prisonnière du filet, qui empêtrait ses jambes et s'était emmêlé dans ses chausses et autours de ses poignets et qui l'empêchait de se relever et de fuir cette situation décidément trop gênante pour elle. Elle avait failli embrasser Lucia ! Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ?
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Message L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] I_icon_minitimeMar 10 Fév - 18:53

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    Les bras de Venecia se refermèrent à son tour sur elle, en une étreinte hésitante, teintée d'angoisse. Celle de Lucia disait que tout allait bien à présent, chaude et rassurante; qu'un épisode était derrière elles et même s'il y aurait d'autre jours sombres, elles étaient ensembles pour faire face. Elle ne dit rien en entendant son amie la remercier, se contentant de la serrer plus fort contre elle car si l'Aerienne passait son temps à la protéger, Lucia pouvait aussi venir à son secours, la prendre contre elle pour essayer de chasser un peu de ses misères. Se reposer dans la chaleur de l'une et l'autre pour y puiser le courage et la force de vivre leurs existences, de porter leurs passées, de poser parfois leurs fardeaux. La petite brune tourna un instant un regard amusé à Erzulie qui se laissait finalement entrainer par les débordements enfantins d'Apep, ennuyaient les quelques pêcheurs au bord de la baie. Le petit dragon Sonique tournait autour de la dragonne Stellaire, la défiant d'un air bête avant de l'éclabousser d'un coup de sa queue pour s'envoler ensuite dans les airs, son rire se changeant en une symphoniques de notes étranges que seuls les dragons soniques savaient produire, comme une multiplicité de voix dans une seule gorge. Apep était toujours heureux; il s'amusait, il était libre. Une véritable caprice du vent, dansant avec les nuages sans que jamais rien ne l'atteigne. Son dragon lui semblait parfois si lointain, si indépendant d'elle.

    Front à front avec Venecia, Lucia ferma d'instinct les yeux pour se reposer dans ce contact tendre mais qui ne promettait rien, elle le savait bien. C’était rassurant; un geste d'amie. Il lui sembla soudain ressentir une onde de positivisme de la part de son amie et son propre sourit s’éclaircit, perdant sa tristesse. Rien qu'un sourire d'enfant sage se laissant capturer une main en toute innocence. Rester toujours ensembles... c’était son vœu le plus cher. Venecia, soleil parmi tous les soleils. Elle brillait comme nulle autre femme, la guidait et lui montrait le chemin, réchauffant ses pensées quand elle doutait. Le soleil et la lune, Zachary; alternativement, elle suivait l'un l'autre comme un guide dans l'existence, sans jamais douter d'eux. Était-ce naïf? Était-ce stupide? Qui jugerait une jeune fille amoureuse à nouveau, un oiseau jadis blessé qui réapprenait à voler, à vivre? Au delà de la cage dorée qu'était la maison des poupées, le monde était si vaste... c'était plus rassurant de tenir une main en l'explorant; ainsi, elle n'avait plus peur.

    "Restons toujours ensembles...", répéta gentiment Lucia avec innocence.

    Toujours, toujours est un mot que j'aime
    . Toujours et jamais, ces mots qui ne se disent normalement pas sauf pour les cœurs romantiques qui vivent dans la démesure. Toujours avec toi, jamais sans toi. L’ambiguïté des mots de Venecia ne percuta pas le cœur de tourterelle de la petite brune et elle se retrouva interdite, démunie face à ce visage qui s'approchait de sien, de ces lèvres si porche des siennes.... elle sentait déjà le souffle de son amie sur sa bouche, sa main toujours dans la sienne. Cette bouche qui baisait son front, ses joues. Cette bouche toute proche, qui n'était que bonté et tendresse. Elle rêvait de l'embrasser, elle aussi. Fallait-il la repousser? Et sa belle promesse de rester simplement l'amie de son aînée? C'était trop dur, la voyant si proche, si disponible. Trop dur de la repousser. Trop dur de ne pas l'aimer et la désirer. Lucia referma les yeux sur ce moment étrange, suspendu, et elle fut encore une fois surprise du retrait de Venecia, qui se releva maladroitement pour s'empêtrer dans son filet de pêche. La regardant se débattre, Lucia était complètement mise à quia, le visage pivoine. Avaient-elle failli s'embrasser? Le souffle court, la brune se mit d'aplomb sur ses jambes et commença à doucement sortir Venecia de son piège.

    "Doucement, doucement", dit calmement Lucia, le rouge aux joues, "ne te..."

    Elle perdit ses mots, la regardant un long moment sans rien dire. C'était à présent ou à jamais, et Lucia le savait bien. Soit elle prenait le courage de faire un pas en avant, soit elle battait en retraite. Y avait-il un espoir pour elle, dans le fond? On ne peut savoir sans essayer, pour ne pas avoir de regrets. Le moment était peut-être mal choisi mais la plus jeune posa ses mains en coupe sur les joues de son aînée et fermant les yeux, posa délicatement ses lèvres sur les siennes, l'embrassant tendrement et maladroitement à la fois avec tout l'amour qu'elle pouvait ressentir pour cette grande femme aux yeux tristes que la vie n'épargnait jamais. C'était si confus mais si doux à la fois. Une sensation étrange lui noua les viscères et elle manqua de se perdre dans ce baiser chaste qu'elle rompu de sa propre initiative comme elle l'avait instauré, débarrassant Venecia de ses liens et l'aidant à se relever.

    "Pour ne rien regretter"
    , dit-elle en esquivant son regard, souriant bêtement mais avec gêne, "je suis désolée, je ne voulais p... enfin si, je voulais..."

    Elle se frotta l'arrière de la nuque, en riant avec innocence.

    "J'ai pêché une sirène et j'en suis tombé amoureux."

    Cela avait été agréable, et elle ne regrettait rien.
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Message L'océan est salé des larmes des Hommes. [Lulu] I_icon_minitimeMar 10 Fév - 19:28



Elle était empêtrée dans ce filet comme une drôle de métaphore à ses sentiments, si confus. Peu importe combien elle ruait, les mailles ne faisaient que se resserrer autours d'elle. Elle se sentait coupable de ce moment d'abandon, de ce geste qu'elle avait failli avoir. Peut-être était-ce simplement parce qu'il lui était revenu en mémoire qu'elle n'était pas qu'une poupée, mais un jeune homme qui tentait de se débattre avec cette vision des autres.
Mais elle n'avait pas le droit de l'embrasser, pas comme ça. Sinon, tout changerait encore, il y aurait encore trop de problèmes.

La jeune fille était à ses côtés pour l'aider, elle s'affola, entravée, et, trop paniquée pour réfléchir, ne trouvait pas de moyen de se libérer, comme un poisson prisonnier et remontée par des pêcheurs. Respirant vite et fort, elle sentit soudain des mains fines et chaudes prendre son visage en coupe et elle leva des yeux perdus sur sa compagne, sachant très bien qu'elle était trop empêtrée pour se défaire immédiatement. Le visage se rapprocha, comme quelques secondes plus tôt et le baiser qu'elle avait fuit eu finalement lieu. Un baiser très doux, très tendre. Un baiser si doux qu'il l'empli d'un drôle de sentiment, nouant ses viscères d'un plaisir naïf et pur qui lui fit monter un frisson. Rouvrant les yeux, le paysage était toujours le même, Erzulie et Apep jouaient toujours dans l'eau en des trilles charmantes, rien n'avait changé, ni bougé. Personne ne venait la traîner pour la mettre aux fers. Elle resta un instant ainsi, tremblante, s'humectant les lèvres, les joues rougies de gêne. Elle... Il l'avait embrassé ? Que lui passait-il par la tête ? Elle se laissa libérer sans rien dire, trop sonnée, trop choquée par ce baiser doux, par ce geste imprévu.
Et alors qu'il s'excusait, elle se sentit stupide. Stupide d'avoir pensé que cela changerait le monde entier, qu'on la pointerait comme la pire des déviantes si elle ne combattait pas cet amour que Lucia avait pour elle. Au fond, pourquoi toujours le fuir, ce bout d'homme qui lui disait avoir aimé ce contact, être amoureux d'elle. La comparaison, au delà de tout le reste, la fit rire sincèrement.

D'un rire léger. Ce qu'elle pouvait être stupide, au fond : était-ce si mal que ça, de l'avoir embrassée ? Elle le voulait autant qu'elle l'avait voulu. Mais les mots de Zachary, son attitude envers elle n'avaient pas aidé à lui donner l'envie d'aller rejoindre Lucia sur ce terrain glissant.
Les joues un peu rouges, elle avait simplement rit. "Tu sais que l'on dit que les sirènes sont mi-femmes, mi-thons ?" taquina-t-elle gentiment, de nouveau debout. Elle se sentait à la fois confuse et libérée d'un poids, comme si quelque chose avait cédé en elle. Serais-ce si mal, que de se rendre un peu heureux ? D'oublier leurs tristesses mutuelles pour quelques instants ? Elles avaient toutes les deux tellement souffert au nom de l'amour...
Posant le filet sur le banc, plié en quatre, pour ne pas tomber à nouveau, les genoux et les coudes écorchés, son pantalon plein de terre, elle osa un regard vers ce petit homme qui tentait toujours d'être aimé d'elle. Il n'était pas Miguel. Ni lui, ni Zachary. Mais elle devrait un jour accepter de le laisser dormir...

Un peu confuse, un peu gênée, elle regarda Lucia, se sentant étrangement soulagée de ce baiser qui dédramatisait tellement de choses. Doucement, elle prit les mains fines dans les siennes, et se pencha à son tour, pour lui déposer un doux baiser sur les lèvres. Un baiser donné, un baiser rendu, un baiser volé, un baiser offert.
"Ca ira, tu verras." Dit-elle en rompant le contact délicatement, lui donnant un autre baiser sur le front. "Tout ira bien." continua-t-elle doucement, le regard plus tendre. Elles étaient ensemble. Cela irait. Elle veillerait toujours sur Lucia, comme elle l'avait toujours fait. Elle serait toujours auprès d'elle, malgré la difficulté de leur vie.
Dans ce rayon de soleil apaisant après la tempête, dans la douceur de cet après-midi, au milieu des bruits du village et de l'agitation de leurs dragons, les choses semblaient plus douces et l'avenir moins sombre...
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