✘ Nom : Bepetdvapara Te-Roroa.
✘ Prénoms : Hattusha ("Ardente"), Zababa ("Lionne").
✘ Surnom : "Rimat-Ninsun" (la Grande Reine, en raison de sa taille). Parfois "Beppe" par ses anciens amis Pakehas de Lindorm qui avaient du mal à retenir son patronyme complexe.
✘ Âge : 29 ans.
✘ Groupe : Hauts Dignitaires.
✘ Nation d'origine : Narthan, originaire des confins du désert de Firthan.
✘ Métier : Actuelle reine du peuple nomade des Roroa.
✘ Arme : Une épée-battoir nommée Arohanui ("Amour") qui ne coupe pas mais fait des dégâts contondants dans sa main directrice et une épée courte nommée Samaka ("Requin") faite en Koapepe (un bois du désert) avec des dents de requins plantées dessus, cadeau du chef de la tribu alliée des Aodvapara-Te-Umaga. Elle n'utilise jamais l'épée de son père, Zabubu ("Lion") qui est plus le symbole de la royauté Roroa et une épée d'apparat qu'une arme de guerre.

Physique ♦ Athlétique et bien proportionnée, Hattusha est de stature puissante et forte, le visage fermé et visiblement très dur. Sa peau sombre contraste avec sa chevelure blonde comme les blés, toujours un peu indisciplinée qu'elle coiffe sans réelle recherche. Ses yeux d'un vert sombre reflète à la fois distance et détermination, eux qui jadis pétillaient de malice; ils se sont éteints à présent. Avec une bouche lippue aux lèvres épaisses et un nez droit, à la grecque, la morphologie de la jeune Roroa est exotique pour la population des Territoires: grande, voir très grande pour une femme, elle mesure un peu plus de deux mètres- taille d'une assez grande femme Roroa- pour un poids un peu lourd du à une silhouette athlétique dessinée par des muscles entretenus par le goût de l'effort et une santé de fer. Son corps est délié et sans une once de graisse mais assez lourd pour une femme, avec un côté un peu masculin, le visage fort, la mâchoire volontaire et la bouche charnue.

La Roroa se vêt avec simplicité et praticité, quand bien même elle affectionne lorsque le temps est clément les tenues typiques de sa tribu, légère et aux couleurs vives. Détestant le noir et le gris, elle préfère les couleurs chaudes, l'orange, l'ocre ou le rouge. Une constante de son style est qu'elle porte toujours des plumes de Ganga (un oiseau du désert de Firthan très coloré) dans ses cheveux. Hattusha n'aime pas avoir à porter des chaussures, préférant aller pieds nus quand elle le peut; autrement une paire de bottes en daim ou en cuir souple lui convient très bien. C'est est une femme simple; cependant elle est belle et le sait, et en joue parfois. Elle met son corps en valeur quand il le faut, mais en général ne fait pas vulgairement étalage de sa marchandise: ou alors si cela peut servir. Il faut garder l'esprit pratique.

Quant aux impressions qu'elle laisse et ses attitudes, Hattusha est une fière et grande guerrière, sans arrogance; le port de tête volontaire il n'y a aucune raideur chez elle, se sentant partout à l'aise, partout chez elle, ce qui lui donne une certaine nonchalance qui peut en surprendre certains. Ses gestes sont souvent lents et mesurés, emprunt d'une certaine mélancolie. Elle s'exprime clairement, d'une voix un peu forte mais elle qui jadis avait le rire facile montre d'elle une façade distante et farouche, maintenant.

Personnalité ♦ Hattusha est un esprit libre et indépendant, qui cependant reste extrêmement terre-à-terre. Pour elle, les tourments n'ont pas à se poser: on souffre du présent, pas d'un futur qu'on n'a pas encore conjuguer. Il faut se focaliser sur l'instant présent; le passé est source d'enseignement mais ne doit pas être un boulet au pied. Et la vie est courte; elle s'arrête à tout moment. C'est de cette manière que Hattusha s'est construit une personnalité à la fois insouciante et pragmatique: tout ce qui ne tue pas rend plus fort; la mort est une composante de la vie, mais cette dernière doit être pleinement vécue; il faut apprendre de ses erreurs et de celles des autres. Mais derrière tout ce bon sens pratique se cache une jeune femme distante et qui ne s’intéresse pas vraiment aux autres et dont parfois la détermination confine à la froideur. Elle est rude mais juste, détachée mais conciliante et n'aime pas parler pour ne rien dire.

Les préoccupations de la Roroa sont assez sommaires. Détachée lorsqu'il ne s'agit pas de sa personne et de ses affaires, elle juge équitablement tout le monde, n'ayant pas la moindre pointe de racisme ou d'élitisme. Le fond de sa personnalité est étonnement pur et innocent malgré tout, et la plupart des choses ne semblent pas pouvoir briser cela. Et même si la guerre, la terrible guerre lui enleva ses deux meilleurs amis et divise toujours encore son peuple, elle ne se laisse pas abattre et sous ses humeurs sombres et mélancoliques, la reine des Roroas reste fidèle à elle-même: elle refuse d'abandonner.

Elle est peut être une amie précieuse et sincère, fidèle à ses sentiments, qui ne changent que très rarement, voir jamais. Lorsqu'on ne la connait pas, on se fait souvent une idée fausse de la Roroa: elle n'est ni impulsive, ni passionnée. C'est au contraire une femme pondérée et lymphatique qui est rarement prise de colère. Au contraire, on pourrait la définir comme flegmatique et honnête, parfois avec une certaine maladresse: elle dit ce qu'elle pense, elle pense ce qu’elle dit mais manque parfois de subtilité, ou alors d'intérêt pour la diplomatie et l'enrobage. Le fond de sa personnalité est froid et assez distant: Hattusha ne ressent pas grand chose. Il y a quelque chose en elle qui rend les autres étrangers à elle-même, quand bien même la Roroa est populaire et sait s'entourer; même cernée d'amis, elle reste seule dans sa tête, mais sans souffrir un instant de cette solitude. Ce n'est pas une manière de se protéger: elle est comme ça naturellement.

Aussi, même si ses amitiés sont indéfectibles Hattusha a en elle quelque chose de perturbant, proche d'une innocence libérée carcans moraux; elle n'est pas sociopathe comme le fut son ami Candel, mais juste dans son propre univers. Elle est détachée, pas insensible. Mais il n'y a pas le feu caractéristique des anciens Ignis en elle; juste un calme insouciant. Les trois dernière années passées à essayer de redresser son peuple durant une guerre entre les différentes tribus ont pourtant ressurgit sur Hattusha: elle est plus mûre, mais plus distante aussi. Ayant réunifié les Roroa par la force, la jeune femme s'est incroyablement endurcie en comprenant le sens du sacrifice. Si elle n'a jamais été quelqu'un d'une grande bonté, elle garde sa grandeur d'âme; cependant la Roroa est devenue insensible à la souffrance d'autrui, se blindant pour réussir à reprendre le contrôle des tribus. Si elle a toujours été une guerrière, Hattusha n'a jamais été aussi impitoyable qu'aujourd'hui. Elle est une Roroa: une enfant de la guerre qui aime combattre, et qui aime le sang malgré tout. Et si elle déplore les pertes de guerre, cette dernière l'enivre pourtant car elle est le sens de sa vie de Roroa.

A présent mélancolique et bien plus réfléchie, la reine des Roroas n'est pas une personne d'hésitation, même si elle fait beaucoup d'erreurs; porter son peuple sur ses épaules ne lui fait pas peur mais elle aimerait résoudre enfin ces guerres tribales et redonner aux Roroas leurs terres d'antan. Elle est fière et le temps lui a offert sa part d'arrogance, plus froide que jadis. Pourtant, elle n'est pas si éloignée de celle qu'elle a jadis été: éternellement égale, fidèle à elle-même, sans débordements émotionnels. Taciturne, guère très expressive physiquement, Hattusha n'est pas très à l'aise avec le domaine de l'expression des émotions et des sentiments et peut facilement se trouver troublée ou perturbée concernant certains sujets: les histoires galantes ont le don de la mettre à quia et de l’embarrasser même si la plupart du temps elle est simplement trop innocente pour remarquer quoi que ce soit.

« Il y a plus de deux milles ans, selon une légende très ancienne, un être unique naquit dans les sables du désert de Firthan, né du sable soufflé par le vent: Tammuz, l'homme-dragon. Ni un humain, ni un dragon, il parcouru le désert et rencontra les Huminas -les Humains- dont il aimât les Filles. De ces unions naquirent les Premiers Enfants de Dragons. Les Fils et les Filles du Feu; l'ont dit que les Roroa, nomades du désert, sont les descendants de ces Fils et Filles du Feu; c'est du moins ce que dit une très vieille légende Roroa, que les Pakehas -les non-Roroa, parfois simplement appelé les Blancs- prennent de haut. Ce n'est d'ailleurs surement qu'un mythe, mais tout les Roroa vénèrent leur ancêtre: le dieu Tammuz, mi-dragon, mi-homme: du sang de dragon coulerait dans les veines de chaque Roroa.

Bien qu'étant initialement une peuplade nomade vivant dans le désert de Firthan, les Roroa sont en réalité le peuple premier de Narthan, repoussés jusqu'au désert par les Pakehas avec qui ils partageaient le pays. La guerre entre Roroa et Pakehas dura plus de trente ans, et les Blancs manquèrent de complètement détruire les tribus; un pacte fut signé, les Pakehas essayant de sédentariser et de contrôler les Roroa: des derniers, fiers Touaregs pourtant défaits, immigrèrent dans le désert pour fuir le génocide. Cependant les décennies et les siècles passèrent et les haines s'apaisèrent, petit à petit. Les Roroa acceptèrent de recroiser les Blancs. Ils s'imposèrent dans le désert de Firthan comme des guides: sans un Roroa, difficile de survivre dans les dunes mortelles. Ils sont nomades, et bien qu'ils s'agisse initialement d'un peuple guerrier, ils font souvent du commerce avec les villages qu'ils croisent.

C'est dans une des douze tribus Roroa, les Bepetvapara, que naquit Hattusha, seule fille dans une fratrie de cinq garçons. La paix régnaient depuis peu parmi son peuple puisque son père, Enkidu Bepetvapata-Te-Roroa, avait unifié par la force les douze tribus et prit pour femme Bêlit Anudvapara-Te-Varua, la fille de son ancien pire ennemi. Par ce mariage, Enkidu scella une grande alliance. Hattusha eut la chance de vivre dans une période tranquille pour les Roroa, une époque sans guerre intestine. Elle apprit très tôt, comme tout membre de son peuple, à monter à cheval et à tenir une arme. Dès ses trois ans, son père lui donna une épée. Ses petites mains avaient du mal à trouver une prise sur la grande arme, mais tel était son peuple: un peuple de cavaliers et de guerriers. Hattusha apprit aux côtés de ses frères des choses telle que l'équitation, la chasse, la pose de pièges. C'était une période insouciante.

A peine âgée de dix ans et sévèrement éduquée par un père aimant mais exigeant, la petite fille démontrait un véritable talent pour le combat. C’était un peu pour elle, qui aimait tant danser: une chose similaire; se mimer un rythme imaginaire et se mouvoir sur ce dernier. Elle montra très jeune un réel goût pour l'effort et les jeux de force. Sa tribu voyageait à travers tout Narthan, s’établissant quelques mois pour ensuite lever le camp. L'escale qui la marqua le plus fut celle au petit village de Dali, dans le nord de Narthan. Le village faisait souvent du commerce avec les Roroa, et ils furent bien accueillis, partageant marchandises et histoires, ainsi que quelques festivités au cour desquelles Hattusha fit la connaissance des enfants MacCallan: Douglas, l’ainé, Arthur et la plus jeune, Jordanne. Puis, après plusieurs mois de cohabitation, les Roroa retournèrent à leur désert, et les au revoir -les adieux?- furent difficiles à faire pour Hattusha qui s'était attachée à ses nouveaux amis.

Mais ainsi est la vie des peuples nomades. Les Enfants du Feu ne peuvent pas vivre avec les Blancs: ils n'appartiennent qu'au désert.

Entrant dans l'adolescence, Hattusha gagna en force et en beauté. Elle était la princesse de son peuple, même si ce titre était un peu fantoche. Elle entra à seize ans dans la caste des Annunakû, la caste des Guerriers. Elle et les hommes partaient à la chasse aux fennecs et aux serpents, servaient d'éclaireurs. Elle a d’excellent souvenir de vol d’œufs dans des nids de grands aigles, et de sieste à la belle étoile dans le froid du désert; de danses autour du feu où avec les autres Guerriers, ils se racontaient les histoires de Tammuz; ses voyages, ses conquêtes, ses exploits et tour de force. On racontait même que dans ce désert dormaient d'immense dragons de Feu, sous le sable, attrapant les imprudents pour les engloutir d'une bouchée. Ils riaient de cette histoire, les fiers guerriers du désert; et pourtant...

Un soir, le sable bougea sous les pattes de leurs chevaux. Une créature haute comme dix hommes surgit de sous les dunes, la gueule pleine de flammes: un immense dragon de Feu fondit sur eux. Les Roroa plantèrent leurs lances dans son cuir, mais la créature ne sentit rien; elle les balaya d'un puissant coup de queue, comme enragée, à la recherche de sang. Le combat fut long et âpre; pourtant malgré l'écart de force des plus disproportionné, le dragon fut mit à tapis. Non pas par la force: par l'ingéniosité d'Hattusha. En passant son temps à esquiver le dragon, elle avait lié des cordes autour de son corps, l'empêtrant pour grimper sur son dos, s'accrochant à ses piques dorsaux.

Tandis qu’elle tentait de transpercer sa cuirasse avec de multiples coups de Tomahawks, le dragon lui parla; non pas pour supplier pour sa vie: il méritait selon lui la mort, s'il avait été vaincu. Mais celui qui lui dit s’appelle Shaamash lui demanda de devenir sa dragonnière, car elle était la première créature à avoir pu le tenir en respect. Guère belliqueuse malgré son statut d'Annunaki, Hattusha libéra Shaamash contre la parole du dragon: elle serait sa dragonnière, mais il devait cesser de chercher querelle. Shaamash jura sur Tammuz, le dieu des Roroa. Ainsi commença une amitié fusionnelle entre un dragon et sa dragonnière.

Ils apprirent à se connaitre dans les jungles humides et dangereuse de Keven, pour sceller l'Alliance. Faisant preuve de beaucoup de bon sens, Hattusha étant une combattante et une chasseuse et Shaamash un puissant dragon, ils réussirent l'Alliance du premier coup, sans réellement d'encombre. Leur travail d'équipe et le partage de leurs sang mêlés dans l'aventure leur ouvrit les porte de l'académie militaire de Lindorm, et tout deux savaient qu'au terme de cinq ans, s'ils réussiraient, la guerre leur tendrait ses bras couvert de sang. Ils étaient des guerriers tout les deux, plus que des soldats; cela ne leur faisait pas peur, au contraire. Ils s'en réjouissaient, tout en étant conscient de l'horreur de la guerre.

Mais après tout comme disent les Roroa, "paix trompeuse nuit plus que guerre ouverte".

Il y eut beau coup de découvertes à Lindorm pour la Fille du Feu. Les souvenirs du maître Kubaba lui apprenant drastiquement le Kukri-Yuga lui revirent en tête avec la discipline du lieu. Dans un premier temps, les jeunes Pakeha de l’académie la prirent de haut: elle était une sauvage, une barbare, son peuple était presque inconnu. Hattusha ne s'en formalisa pas; elle ne se formalisait de rien. Elle continuait son petit bonhomme de chemin, à absorber ce qu'on lu enseignait comme une éponge absorbe l'eau, en retenant. Bien sûr, elle eut de grandes facilité en pistage, en monte et surtout en combat. Faire partie de l'élite des guerriers de sa tribu lui donnait plus que des prédispositions: Hattusha était déjà formée au combat personnel; ne manquait que plus de techniques, et le combat monté, ainsi que la stratégie en combat de très grande masse.

Elle eut un essor de popularité involontaire le jour où le célèbre Aldo Ortega s'intéressa à elle. Ce beau garçon était le fils du gouverneur d'Aeria; il était sérieux, travailleur et doué. A la fois un peu lointain mais tout de même proche des autres en même temps. Beaucoup de filles le trouvaient tout simplement parfait. Par principe, Hattusha se laissa courtiser, comme pour ne pas le vexer; pourtant, comme toujours, il n'y avait rien en elle. Pas d'affection, pas d’intérêt.

Quand Hattusha dansait le Kukri-Yuga, personne n’était son égal. Elle domina sans effort les cours de combat de première année, mettant au tapis quelques années supérieures venues lui chercher des crosses, en bon Pakeha arrogants. Elle s'imposa bientôt comme la meilleure combattante de l’académie, impressionnant Nicola Ferretti, le professeur de combat; mais ce n'était pas des prédispositions: la Roroa faisait partie de la caste d'élite des Guerriers; avant son arrivée à l'académie, elle avait déjà tué des hommes: des rebelles Ngadvapara-Te-Kaipara, qui refusaient l'autorité de son père sur tout le peuple et cherchaient à briser la paix. Comment ne pouvait-elle pas être une combattante remarqué à Lindorm, puisqu'elle était déjà une guerrière plus de compétente avant d'arriver à l’académie? Elle eut des lacunes dans toutes les autres matières à l'exception du pistage et de la monte, de par son expérience certes différente de la monte de chevaux, mais le maintien était déjà là.

Un élève du nom de Candel Harfang vint un jour, d'un ton très sûr de lui, lui demander si elle voulait sortir avec lui; la Roroa eut un simple rire un peu naïf en lui répondant que "non merci, mais c'est gentil de demander". Elle apprit plus tard qu'il était le rival -voir la Némésis- d'Aldo et elle comprit bien vite quelle place elle avait dans cette affaire, se retrouvant avec les deux garçons qui lui firent la cour. Et elle, éternelle insensible, continua son chemin. Aucune des attentions des jeunes hommes ne captura son intérêt car elle se disait au fond qu'elle n'était qu’une sorte de défi de plus entre les deux, de trophées, de moyen de suprématie.

En seconde année, Candel eut une brusque bouffée de ce que les autres appelèrent de la folie; il manqua de tuer un étudiant Ignis durant un cour de combat. Hattusha comprit alors que le jeune homme cachait un extraordinaire potentiel: ses mouvements étaient celui d'un homme qui savait tuer. Elle se jeta sur lui, assisté d'Aldo pour tenter de le retenir et au terme d'un âpre combat, la Roroa parvint à le frapper rudement dans la nuque pour lui faire perdre connaissance. La nuit-même, sachant qu'il risquait fort le renvoi, elle le disputa à sa manière: sans élever la voix, en regrettant simplement le fait qu'il puisse perdre Arkhail, et qu'ils soient séparés avec lui, Aldo et elle.

La troisième année fut pareille à la première et la seconde; ses deux prétendants continuaient à se disputer ses faveurs, écartant toute personne qui pourrait s'intéresser à elle; Hattusha était populaire, par le fait de son rôle entre deux fils de gouverneur et excellents élève. De par sa beauté exotique aussi, et surtout sa capacité au combat. Ils étaient tout trois devenus inséparables, mangeant ensembles au réfectoire, faisant des sorties ensembles; Au terme de l'une d'elle, Hattusha parvint à faire rire Candel, ce qui choqua tout le monde, mais pas vraiment la Roroa: tout le monde est humain.

En quatrième année, Hattusha fit la connaissance de celui qui allait devenir son protégé, Luka Harald, un première année Aqua qu'elle trouva en difficulté face à deux gros bras Terra qui se moquaient de lui avec intention de le frapper. Elle tenta de calmer le jeune dans un premier temps, mas fini par leur apprendre le respect de manière plus direct, sauvant la mise de Luka et passant un moment avec lui pour tenter de le consoler. Elle le colla dès lors, sentant son manque de confiance en lui, se proposant de lui donner des trucs pour les cours de combat et de pistage. Luka, en échange, s'ouvrant un peu, aida la Roroa dans les matières où elle avait des lacunes comme l'histoire-géographie, l'herboristerie et le soin au dragon. Une nouvelle amitié naquit, un peu sous cape: Aldo et Candel étaient si jaloux...

La dernière année avait son lot d'amertume c'était la dernière. La dernière année avec Aldo et Candel; après, il y aurait la guerre. Ce n'était pas cela le problème. Ils seraient séparés par les impératifs de la vie. Hattusha ne reverrait surement plus Luka non plus. Cependant elle agit comme elle avait toujours agit: avec un tempérament insouciant, en vivant au présent. Le cirque entre Candel et Aldo ne cessa pas; il ne cesserait qu'avec la fin de l'année. Elle n'avait plus envie que cela s'arrête. Pour la cinquième année consécutive, elle fut la meilleure en combat de sa promotion et au terme de sélection, le titre monta encore plus haut: Hattusha Bepetvapara-Te-Roroa était la meilleure élève en combat de toute l'académie. Mais elle n’était pas arrogante: elle travaillait dur pour garder cette place.

Il ne faut jamais sous-estimer ni la vie, ni un adversaire.
Chacun a des ressources cachés et le seul vrai guerrier est celui de tout les instants.

Les trois années qui suivirent la sortie d'Hattusha de Lindorm comptèrent parmi les plus difficiles de sa vie. Pensant partir au front contre les Wyrms, elle eut la triste nouvelle d'un courrier qui attestait l'assassinat de son père, le roi Enkidu, tué des mains de rebelles Ngadvapara-Te-Kaipara qui avaient toujours refusé son autorité: le peuple Roroa sombra dans la guerre tribal, ayant perdu leur chef spirituel, le symbole de leur alliance fragile. Hattusha du retourner à Narthan auprès des siens, prenant la tête de la tribu Bepetvapara-Te-Roroa. Elle réunit ses hommes, monta Shaamash, s'arma d'une lance et déclara la guerre aux assassins de son père. Hattusha d'autoproclama reine de tout les Roroa: ceux qui ne reconnaissaient pas son autorité devaient mourrir sur l'autel de la cohésion des tribus. Il y avait eut assez d’intrigues au sein du peuple Roroa et la toute jeune femme avait décidé de reproduire le même schéma que son père, avant elle.

Il n'y eut que la guerre, le sang et les larmes entre frères durant trois ans; sans répit, sans trêves: les Roroa sont un peuple de guerriers qui se bat jusqu'à la victoire ou mort. Il n'y avait plus d'accord possible: c'était l'union par la force ou la destruction du peuple par une nouvelle guerre tribale. Et Hattusha ne pourrait pardonner la fin des Roroa. Il fallait s'unir, une bonne fois pour toute et malgré les pertes entre frères d'un même peuple, réprimer la rébellion dans le sang. S'imposer comme une guerrière, forte et dure; une guerrière terrible comme une lionne. Une reine, tout simplement. Trois des douze tribus furent totalement annihilées durant la Troisième Guerre Tribale; d'autres se regroupèrent pour être plus fortes. Sous la bannière de la fille d'Enkidu, les Annunakû rasèrent le désert et soumirent les rebelles. Pour ne plus jamais que le sang des frères soit versé; comme c'était paradoxal.

Seule lumière -sombre, on en convint- dans cette orage de sang, la correspondance avec Candel permit à Hattusha de garder le contact avec les Territoires; avec Aldo partit au front, leur amitié avait volé en éclat et le temps bienheureux de leurs rires triples avaient disparu. Elle accepta ses avances afin que de continuer son œuvre: demeurer pour toujours son bouclier, une défense contre lui-même. Ignorant si elle aimait, Hattusha prit tout de même le pari risqué d'accepter son cœur, de le recueillir pour continuer à le soigner, à l'éduquer. De continuer lui apprendre, si c’était possible, à devenir humain. Il lui parla de la Main du Jugement sans qu'elle ne se heurte; au contraire: Hattusha accueillit la nouvelle avec une certaine joie. Chacun avait sa vie et son but et elle lui promit la meilleur cache de Narthan, dans les montagnes hostiles de Firthan.

Et la guerre prit fin après trois difficiles années de conflits au sein du même peuple. Les frères avaient tué leurs frères et les Roroa, déboussolés par l'annonce de Limlug, avaient du accepter le fait qu'ils n'étaient pas les seuls descendants des dragons. Leur religion vola en éclat, à mesure qu'ils récupéraient de leurs blessures. Le peuple manqua d'être complètement brisé, sans repères, sans croyance. Mais Hattusha, à présent réellement reine de son peuple, prit les devants: elle demanda aux Roroa ce qu'ils désiraient réellement, en tant que peuple libre. Chaque chef de tribus fut invité et ils discutèrent longuement. La jeune reine à l'autorité instable devait apprendre à contenter son peuple pour consolider l’alliance, et une paix durable entre eux.

Partout dans Narthan, les temples d'Agni, le dieu du feu, insultaient les croyances brisées des Roroa qui réclamaient vengeance, ne pouvant se retourner contre Limlug. Martyrisé et exilé par les Pakeha, le peuple des Fils et des Filles du Feu exigea le plus simple: Narthan aux Roroa. La terre des Enfants des Dragons rendus à leurs enfants. Le bien volé restitué. La plus simple des choses; et Hattusha accepta la demande de son peuple; la guerre succédera à la guerre, mais cette fois-ci les Roroa ne s'entretueraient plus: ils marcheraient fièrement comme un seul peuple, comme un seul homme, sur cette terre qu'on leur avait volé. Il émergea du désert de Firthan des centaines de milliers de Roroa, tous guerriers éduqué dans la fournaise du désert à l'art de la guerre, homme comme femme.

Hattusha envoya un courrier au Gouverneur de Narthan, pour le prévenir, sur un ton aussi apaisé que déterminé; il disait: "nous sommes les Roroa et ceci est notre terre. Nous sommes un peuple libre que vous avez jadis chassé. Rendez-nous Narthan car si cette terre ne saurait nous revenir, nous la mettrons à feu et à sang". Elle fut raillée; Hattusha prit alors la décision d'envahir Narthan, sans peur. Car là où l'armée de Narthan comptaient des potiers, des marchands, des sculpteurs ou des forgerons, l'armée Roroa ne comptait que des guerriers. Car plus que leur métier, la guerre était leur vie, et ils n'avaient pas peur de mourir; au contraire, si l'adversaire était celui qui surpassait le Roroa. Hattusha, fille d'Enkidu, était à la tête de cette armée. Dès son plus jeune âge, elle fût initiée à la violence du combat. On lui a appris à ne jamais reculer, à ne jamais se rendre et que mourir sur le champ de bataille, au service de son peuple, était la plus grande gloire que l'on puisse atteindre.

Elle avait dit "par cette épée je règne" pour assoir son règne. Et pourtant un soir, tandis qu'elle se trouvait à patrouiller dans le désert avec un détachement, un groupe d'individus les attaquèrent; moins nombreux, les Roroas combattirent farouchement et Hattusha ordonna le retraite pour perdre un minimum d'hommes. Mais leurs assaillants n'étaient pas des Roroas, comme le dit la rumeur: au titre de ce massacre, la reine disparut et on ne retrouva jamais son corps. Ses hommes avaient été massacrés par un groupe de Te-Kaipara, hostiles à la reine. C'était ce que disait la rumeur. Une rumeur lancée surement par ceux qui les avaient attaqué, des Pakehas, pour semer la zizanie dans son peuple... ce fut Candel qui la sauva, aidé de Shamaash très mal en point, lui apprenant la mort d'Aldo au front... grièvement blessée, Hattusha ne s’en remit jamais réellement même si elle ne put expliquer pourquoi. Ne pouvant plus marcher, elle du se cacher en attendant dans le Sanctuaire de la Main du Jugement, sous la surveillance de Candel. Elle se sentait si impuissante, voulant revenir à son peuple qui recommença à se déchirer, croyant la rumeur. Déterminer à remarcher, elle donna chaque jour tout ce qu'elle pouvait pour retrouver sa mobilité, suivant la rééducation du doyen Haalu. Et lorsqu'elle apprit que Candel avait été tué lors d'une mission en Aeria, son cœur se referma définitivement. Elle qui n'avait jamais ressenti grand-chose - selon ses dires - se retrouva dans une étrange tourmente. Elle devait partir, elle devait rejoindre son peule et le tranquilliser. Huit mois à ramper, à se tenir sur des jambes faibles et tremblotantes... elle quitta le Sanctuaire dès qu'elle put faire quelques pas, promettant sur son cœur, sur ses "sentiments" pour Candel de ne jamais relever son emplacement.

Et là voilà à présent sur les routes pour rejoindre son peuple, le regard comme le cœur, vide.

✘ Pseudo Internet : Basterd.
✘ Comment avez-vous connu Lindorm ?
✘ Le Code : Validé.

✘ Nom : Shamaash-Shum-Unk, soit "Shamaash fils des Sables" en Roroa.
✘ Surnom : Juste Shamaash.
✘ Âge : Environ deux cent ans.
✘ Type : Dragon de Feu.
✘ Don qu'il vous a légué : Devenir la Flamme:
Le corps tout entier de Hattusha se change en une masse de flammes ayant le vol comme mode de déplacement puisqu'elle devient une sorte de grande boule de feu mobile. Sous cette forme, elle est immunisée au feu et les attaques sans armes ou avec armes courtes sur sa personne occasionnent des dégâts à l'attaquant en raison du corps de feu de Hattusha.
✘ Nation d'origine : Narthan, désert de Firthan.

Shamaash est un dragon imposant, au corps massif couvert d'épaisses écailles semblables au cuivre: elles chatoient entre l'ocre et le rouge, selon la lumière en lui donnant un aspect comme flamboyant. D'autres écailles bleutés, plus rigides, couvrent ses membres, extrémités et base de la gueule. Sa queue massue, composée de plaques osseuses, est très lourde et permet ainsi de transmettre une grande force ce qui en faisait une arme de défense très efficace capable de briser les os d'un assaillant. Sa colonne est renforcée de piques, tout comme sa gueule et il possède quatre petites yeux sans paupières, ou démarcation entre iris et rétine: il s'agit simplement de sorte de billes. Ses pattes quant à elles possèdent des ventouses qui leur permettent d'adhérer à des surfaces très lisses.

Shamaash possède six pattes: quatre très musclées pour soutenir sa marche, et une autre paire sous l’abdomen pour les manipulations plus fines. Il a l’étrange marotte de porter quelque bijoux à sa taille, comme un bracelet à une de ses plus fines pattes et une lourde boucle à ce qui semble être une de ses oreilles. Quant à ses ailes, elles se constituent comme celles des chauves-souris: les os de l'avant-bras, les métacarpes sont très allongés et forment la structure de l'aile dont la surface portante de l'aile est un repli de peau contenant un très grand nombre de vaisseaux sanguins, de nerfs et de muscles. Comme chez les oiseaux, le sternum forme une crête où s'attachent les puissants pectoraux.

Le dragon est du genre belliqueux; il ne respecte qu'une seule loi, celle de la force: les faibles sont écrasés par les forts, ainsi il faut essayer de devenir le plus puissant, pour dominer les autres et ainsi survivre. Prouver sa supériorité physique: les jeux de l'esprit, il les laisse aux lâches. Shamaash est entier et rude et même si sa dragonnière le tempère par sa douceur, il reste adepte de la puissance physique exhibée à la volée. Quant à sa relation avec Hattusha, elle est très fusionnelle même s'ils sont assez différents. Une réelle affection les lie, et ils ne sont sont jamais disputé: chacun est le garde-fou de l'autre, et Shamaash est une sorte de figure paternelle pour Hattusha. Un père autoritaire et rude, qu’elle tempère avec douceur et patience. Shamaash quant à lui modère le naturel très insouciant et finalement distant de la jeune femme.