✘ Nom : Brax
✘ Prénom : Ludvig
✘ Surnom : Ludo
✘ Âge : 26 ans
✘ Groupe : Élève Aqua
✘ Nation d'origine : Nordheim
✘ Métier : Elève de 5ème année, Délégué des élèves
✘ Arme : Une paire d'épée jumelle

Ludvig n'a pas le physique commun et type des autres nordheimir, le sang de waterfield coule dans ses veines avec force et cela se voit. Ses cheveux sont sombre et sa peau légèrement plus foncée que celle de ses soeurs. Il a cependant les grands yeux bleus de sa famille et rien ne pourrait illégitimer ce fils des montagnes de glace. Il a tout du soldat et du guerrier, grand, musclé, il prend soin de lui et cela se ressent. Malgrés un visage encore un peu poupin qui le rend plus jeune qu'il n'en a l'air, on peut lire dans ses yeux qu'il n'a rien d'un gamin. Bien qu'il se comporte encore comme un enfant par moment. En fait, il à tout d'un homme fort et bien des jeunes filles de Lindorm ont éssayées de se reposer dans ses bras. Il en a accepté quelques unes, mais au final il n'y a qu'une seule créature qui compte à ses yeux et c'est Jabutha.

Du haut de son mètre quatre vingt il apparaît comme un jeune homme calme, posé et sérieux. Il parle généralement sans se presser et semble choisir ses mots avec sagesse. Mais si il y'a une chose que les habitants de Lindorm ont appris, c'est bien à se méfier des réactions du jeune Brax. Car s'il est d'apparance doux, en lui bouillonne la force d'un torrent de montagne. Il n'est pas spécialement tendre, ni vraiment gentil. Pas méchant non plus, il aura tendance à faire ce que bon lui semble dans les limites de la loi et des règles établies. Cela ne l'empêche pas de terminer en salle de retenue régulièrement malgrés son statut de délégué.

Car il est tout de même assez sociable, en fait il est même relativement populaire auprès de ses pairs. Il rit, il fait des blagues... il n'aime pas l'austérité. Et pourtant il est très sérieux vis à vis de ses études et est un bon élève. Il à pour son dragon une patience et une passion infinie, il est prêt à tout pour pouvoir rester près de lui et être digne de lui.

Il ne faut cependant pas trop le chercher, car malgrés une patience à toute épreuve, il lui arrive de tomber sur quelqu'un comme une pluie d'orage. Il ne se laisse pas faire et est même, finalement, assez violent quand il s'y met. Mais il se contrôle et maintenant qu'il est en cinquième année, il à l'air beaucoup plus contrôlé qu'il ne l'a été lors de ses premières années où il se retrouvait toutes les semaines en retenue.

Au final, Ludvig est assez différent de beaucoup d'élève Aqua. Plus impétueux et impulsif, il n'y a que Jabutha pour le canaliser totalement. Il est cependant un bon élément et sait se faire apprécier des autres même si, au fond, il ne pense qu'à son dragon

Le vent soufflait d'une brise légère les quelques arbres entourant la cathédrale de Valholl. Il faisait beau en ce jour d'été bien que les températures ne soient pas aussi étouffantes et estivale qu'elles auraient put être en Narthan. Il y avait beaucoup de bruits, de rires... C'était un jour de liesse pour la noble famille Brax. Pourtant, l'ombre qui recouvrait le bâtiment opposé n'était pas aussi joyeuse.

Perché sur le toit d'une haute tour de garde se tenait un imposant dragon d'eau. Les ailes repliées et la tête basse il était immobile, ses yeux scrutant le cortège qui faisait son apparition au bout de la rue. Bientôt, elle apparaîtrait, dans sa robe blanche. Magnifique mariée aux cheveux de geais. Elena. Jabutha hésitait encore à fondre sur la calèche, à arracher la jeune fille de sa robe virginale et à l'emmener loin, très loin. Mais il ne le ferait pas. Car elle ne voudrait pas. Ils le savaient. Et lui-même ne souhaitait pas ce futur pour elle. C'était leur punition, à tous les deux. Ils devaient l'accepter... aussi dur que ce fut.

Elena fut la première chose que Jabutha vit lorsqu'il perça sa coquille. Elle l'observait avec ses grands yeux d'enfant curieux et s'occupa de lui comme une mère. Puis elle joua avec lui comme une soeur... Toute sa vie avait toujours tourné autour d'Elena, il ne s'était jamais vu sans elle. Alors lorsque sa famille lui ordonna d'épouser le détestable Tanis Brax, il lui proposa la seule échapatoire possible : l'alliance. Mais rien n'alla et ne voulait aller dans leur sens. Jamais ils ne seraient unis à jamais. Malgrés les préparations, malgrés avoir surmontés les petits plans de Tanis pour les empêcher de réussir... ils échouèrent par trois fois.

Et maintenant, ils étaient punis de leur faiblesse. Elena se mariait aujourd'hui et lui... n'avait plus le droit d'être auprès d'elle. Jamais. Mais personne ne pourrait l'empêcher d'être présent aujourd'hui. Il refusait de l'abandonner alors qu'elle avait besoin de lui, de son soutien. Il n'interviendrait pas malgrés l'envie pressente. Il subirait son châtiment d'orgeuil. Même Huil l'avait compris alors qu'elle se posait à côté de lui. Légère comme une plume, sa jumelle glissa sa queue de glace contre la sienne.

"Pas de dragonnier?" demanda le dragon d'eau amèrement.

"Je ne remuerais pas le couteau dans la plaie..." commenta la dragonne calmement. "Tu ne devrais pas être ici,"

"Je ne m'approcherais jamais d'elle. Mais je ne peux m'éloigner. Nous ne nous parlerons plus jamais, ni ne nous regarderons," répondit le jeune dragon alors que la foule acclamait la future marquise qui descendait, royale, de sa calèche.

Elle était belle dans sa robe immaculée, ornée de plumes et de perles. Lorsque son voile se lèverait face à Tanis elle sourierait même. Mais Jabutha savait mieux que quiconque que pour l'instant, elle retenait ses larmes. Elle n'aimait pas Tanis, elle ne voulait pas se marier. Mais elle n'avait pas le choix. Alors elle sourierait et deviendrait marquise. Elle ne tourna pas les yeux vers le dragon mais savait qu'il était là. Elle aurait pu l'appeller et elle savait qu'il viendrait la chercher. Elle ne le fit pas. C'était leur destin que de ne pouvoir être ensemble.

Elle embrassa Tanis avec la délicatesse d'une fleur et Jabutha fit une révérence avant de s'envoler, sa soeur auprès de lui. Un dernier présent, pour elle, pour eux. Les deux dragons dansèrent dans le ciel en criant et alors que le couple sortait de l'église, une fine pluie de flocon tomba sur eux. Elena serait contente, elle aimait tellement la neige. Et il savait qu'elle aurait aimé qu'il neige à son mariage...

Jabutha disparut, ses ailes le portant vers la montagne de glace au loin. Pourtant, il était hors de question pour lui de rester éloigner trop longtemps et trop loin d'Elena. Alors il réapparut, souvent. Il se posait sur la tour d'une dépendance du chateau de Brax et observait silencieusement. Ils ne croisèrent jamais leur regard, ne se parlèrent jamais, ne communiquèrent jamais. C'était tabou. Il ne fit jamais un pas vers elle et elle ne vint jamais à lui. Tanis essaya de le déloger au départ. Mais rien ne pouvait empêcher le dragon de garder un oeil sur sa protégée. Et il ne brisait aucune loi. Ils étaient séparés. N'avaient aucun contact. Il disparaissait pendant quelques semaines, voir quelques mois, puis revenait comme si de rien était. Restait quelques jours, quelques semaines. Puis repartait.

Il vit son Elena changer. La déprime et la tristesse se muer en acceptation puis... en joie. Elle n'était pas heureuse avec son mari. Mais il lui permit à nouveau de sourire. Car devenir mère fut pour elle une délivrance. Jabutha observa la jeune fille devenir mère. Jour après jours, mois après mois, elle s'épanouissait. Chacun de ses enfants apportait à la femme un bonheur supplémentaire et Jabutha souhaitait protéger ce sourire. Il devint pour la famille un étranger que tout le monde connaissait. Personne ne s'approchait de lui, personne n'en avait le droit. Il ne faisait jamais un pas vers eux. Mais il n'était jamais loin.

Les années s'écoulèrent lentement et Jabutha vit Elena vieillir le sourire aux lèvres, entourées d'enfants et de petits enfants. Elle était aimée et pouvait aimer autant qu'elle le souhaitait. Elle n'avait pas eu la vie dont elle rêvait, mais elle avait vécut une vie aussi heureuse que possible. Et, à quatre vingt six ans, elle observa ses descendant avec douceur alors que jusqu'à ses arrières petits enfants étaient venus lui rendre un dernier hommage. Tanis était mort depuis déjà cinq ans et elle avait pleuré pour lui. Elle ne l'avait jamais aimé, n'avait jamais éprouvé de réel plaisir pendant l'acte. Mais elle était heureuse des enfants qu'il lui avait donné et l'avait remercié pour cela. Maintenant, elle était une vieille femme, mourrante. Bientôt elle ne serait plus. Alors, pour la première foix en plus de soixante ans elle tourna la tête vers la fenêtre et son regard croisa celui du dragon bleu qui n'avait pas bougé de sa place depuis qu'elle était alité. Elle sourit et il s'envola.

On ne revit plus Jabutha pendant près de dix ans. Il restait près du lac dans lequel il avait élu domicile des années auparavant. C'était son lac de montagne, sa demeure à lui. Il pleura Elena pendant longtemps et fit son deuil. Avant de réapparaître soudainement sur son perchoir. Il n'abandonnerait pas les enfants de son Elena. Il se fit le gardien de ses descendants et pendant plusieurs siècles il surveilla la famille Brax. Il en sauva quelques uns mais jamais il ne leur parla et jamais ils ne cherchèrent à communiquer avec lui. Et jamais ils ne parlaient de lui entre eux. Il allait et venait entre son refuge et son perchoir. Personne ne savait ce qu'il avait en tête mais il était là. Parfois pendant des mois ou des années on ne le voyait pas. Mais il revenait toujours.

Et puis un jour, alors qu'il faisait la sieste dans le lac, sa lourde tête posée sur un rocher, il senti quelque chose sur sa queue qui dépassait sur la berge. Son premier reflexe aurait été de fouetter l'importun animal venu le déranger mais... il décida d'ouvrir un oeil avant tout. Et il fut surpris de voir un enfant jouer avec le bout de sa queue. Il n'avait pas peur, ne semblait pas étonné outre mesure et sembla même déçu quand le dragon bougea et laissa sa queue retourner dans l'eau.

"C'est dangereux par ici," gronda la créature sans méchanceté.

Le petit garçon leva les yeux et Jabutha senti son coeur s'arrêter de battre. Il ne sut pas spécialement pourquoi mais, soudain il se senti empli de nostalgie. Toute l'innocence de l'enfant lui rappellait sa douce Elena.

"C'pas dangereux d'abord ! Puisque t'es là !" Jabutha se redressa de surprise devant tant d'insolence et d'inconscience. La nostalgie s'évanouit immédiatement. Il n'avait rien à voir avec Elena.

C'est ainsi que Jabutha rencontra Ludvig. Petit dernier du Marquis de Brax. C'était le premier descendant d'Elena auquel il avait jamais adressé la parole. Il le ramena chez lui, se disant que cela risquait de poser problème s'ils restaient trop longtemps ensemble. Mais à peine fut-il rentré chez lui, à peine eut-il posé sa tête pour continuer son sommeil... qu'il se réveilla sous les rires enfantins.

"Que fait-tu encore ici?" demanda le dragon, cette fois-ci mécontent. "Tu ne devrais pas être là,"

"Pourquoi ? Père se fiche bien de ce qu'il peut m'arriver," fit le gamin en haussant les épaules. "Et puis moi je vois pas pourquoi je dois pas t'parler!" insista le jeune Ludvig du haut de ses douze ans.

"C'est mieux ainsi, tu va te faire disputer," soupira Jabutha, se souciant finalement peu du ton insolent de l'enfant et de sa façon de le tutoyer.

Etonnement, Ludvig repartit sagement. Le dragon se surpris à être un peu déçut de la facilité de la chose mais se retourna dans son lac en se disant que c'était mieux ainsi. Pourtant, les jours qui suivirent il se surpris à jeter des coups d'oeil vers le petits chemin de montagne que l'enfant avait emprunté. Mais il n'apparaissait pas et le dragon se grondait d'attendre ce jeune Brax. Le printemps laissa place à l'été et Jabutha décida de ne pas descendre vers le domaine familial. Au final, Ludvig n'était pas revenu. Et c'était sans doute mieux ainsi.

"JabuJabu!" l'écho d'une voix retenti entre les murs naturels formés par la montagne. Jabutha se redressa dans la seconde, sa tête fouettant l'air avec stupeur dans la direction de la voix. Il arrêta de respirer, s'attendant pendant une seconde à voir Elena courir depuis le sentier. Il n'y avait qu'elle pour l'appeller de la sorte.

Mais ce fut la tignasse brune de Ludvig qui apparut, les bras chargé d'un cahier et le sourire aux lèvres.

"Toi encore?" demanda le dragon, soudain déçu mais se sentant stupide d'avoir cru qu'Elena viendrait à lui.

"T'aurais vu ta tête ! C'était trop marrant !" s'esclaffa l'enfant alors qu'il trottait vers lui avec assurance. "J'aurais jamais osé t'appeller JabuJabu, ça fait bizarre !" il riait avec insouciance alors qu'il s'installait sur un rocher, le dragon soudain curieux.

"Pourquoi es-tu venu ? Et pourquoi m'appeller ainsi ?" demanda-t-il ses grands yeux acier  scrutant l'enfant.

"J'ai cherché dans les archives... pendant longtemps. Puis j'ai trouvé un vieux journal," raconta Ludvig avec soudain une étrange sérénité. "Je me suis dit que je pourrais te l'amener... puis je me suis dit que j'allais l'abîmer... " raconta-t-il en caressant le cahier qui reposait ses genoux. "Alors j'ai décidé de le recopier !" à ces mots il leva fièrement son ouvrage et Jabutha se dressa de toute sa hauteur avec surprise.

"Un journal...?" demanda-t-il.

"J'ai pas finit de recopier, c'est super long ! Mais... comme tu n'es pas descendu au château... je me suis dit que j'allais venir,"

"Pourquoi ?"

"Comme ça,"

"Ce n'est pas une réponse,"

"C'est la mienne,"

"Si tu continue je te dévore,"

"Tu le f'ras pas,"

"Pourquoi ?"

"Parce que tu te sens seul.... Non ?"

Jabutha était estomaqué de tant d'effronterie. Mais aussi... il était soulagé. Jamais aucun Brax ne lui avait adressé la parole depuis que Tanis lui avait ordonné de quitter ses terres. Cela faisait des siècles. Et il avait fallut attendre ce gamin insolent pour que la chaîne soit brisée.

Ce fut ainsi qu'ils firent connaissance. Un été long à Nordheim. Jalonné des rires de Ludvig. Il était espiègle, semblait n'avoir aucune manières pour un noble mais il avait de la volonté et de la tendresse pour le vieux dragon. Chaque jour il venait lui lire un passage du journal d'Elena qu'il avait trouvé dans les archives du château. Chaque jour il comblait le vide dans la vie de Jabutha. Il connaissait bien la vie d'Elena, il ne l'avait jamais quitté. Mais il ne l'avait jamais connue de son point de vue à elle. Il y avait toutes ses souffrances, ses petits bonheurs, ses angoisses... et toujours, un petit mot pour lui. Elle ne l'avait jamais oublié et l'avait toujours remercié. Il se sentait appaisé. Peut-être même près à quitter ce lac où il vivait en solitaire. Parcourir le monde et rencontrer d'autres personnes. Mais avant ça...

"Bon, vas-y, demande," souffle le dragon alors que les derniers rayons du soleil d'été faisait luire ses écailles.

"Quoi donc ?" demanda Ludvig innocement.

"Tu as passé tout l'été à me tourner autour, à me tenir compagnie... je pense te connaître assez maintenant pour savoir que tu attend quelque chose de moi depuis le départ,"

Le garçon rougit, sa peau légèrement halée devenant pivoine. Pour la première fois depuis qu'il rencontrait l'enfant, ce dernier était hésitant. Pour la première fois, il le trouva mignon.

"J'sais pas d'quoi tu parle..." marmonna le jeune noble, évitant son regard.

"C'est bon, allez, monte," fit le dragon en éclatant de rire. Ludvig releva la tête, surpris. C'était la première fois qu'il entendait Jabutha rire et c'était sans doute la première fois en plusieurs siècle qu'il riait.

Le garçon sourit largement et rit à son tour avant de se ruer sur la créature pour grimper sur son dos. Depuis la seconde où il l'avait vu il avait voulu monter sur lui, s'envoler avec lui dans les airs. Il se souvenait encore du jour où il l'avait vu pour la première fois, du haut de ses six ans. Posé majestueusement sur le promontoire au dragon comme sa famille appellait désormais la tour où reposait Jabutha quand il venait. C'était un rêve devenu réalité pour le jeune adolescent...

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Les années qui suivirent ne furent pas spécialement reposantes pour Jabutha, elles étaient cependant remplies de rires. Ludvig venait régulièrement en cachette. Car le vieux dragon était toujours un sujet tabou pour les Brax. Mais le garçon s'en fichait, il n'était pas spécialement heureux parmis les siens et préférait la compagnie du dragon. Il n'était pas malheureux non plus mais... personne n'attendait rien de lui. Il était le petit dernier, le cinquième enfant... Il parlait peu à son père ou à ses frères et soeurs, chacun bien plus vieux que lui. Mais sa soeur la plus proche de lui avait huit ans d'écart. Il était arrivé alors que personne ne l'attendait.

Jabutha était pour lui la seule chose qui lui donnait l'impression d'être un Brax. Il se sentait privilégié auprès de lui. Il se sentait bien. Le dragon le rouspetait, grognait mais l'écoutait aussi. Il lui offrait son dos par moment et le jeune homme s'épanouissait à ses côtés. Puis... il eut seize ans. Et toujours aussi déterminé qu'au premier jour il vint se planter devant le dragon. Toujours aussi insolent.

"Bon anniversaire Ludvig," fit le dragon, toujours aussi calme qu'à l'accoutumé.

"Merci Jabu," fit le jeune homme qui sembla hésité pendant une seconde avant de se lancer. "J...."

"Non," coupa net le dragon.

"Mais j..."

"Non," répéta le dragon, soufflant cette fois. "Je refuse,"

"Pourquoi ?!" lança Ludvig comme un enfant à qui l'on refuse un caprice.

"Parce que je ne veux pas revivre ça," gronda Jabutha, se refermant sur lui-même avant de commencer à plonger dans le lac.

"Moi je te dis que ce sera pas pareil ! S'il te plaît ! Jabu ! Je veux être avec toi !" hurla l'adolescent à l'ombre sous l'eau limpide. "Jabu !"

Mais le dragon ne répondit pas et le garçon s'assit sur un rocher en attendant qu'il ressorte. Il voulait au moins essayer de le convaincre. Ils pouvaient passer l'alliance ! Il savait qu'ils le pouvaient ! Mais il comprenait aussi ce qu'avait vécut Jabutha. Et d'un certain côté il comprenait qu'il ne veuille pas échouer à nouveau.

Les heures s'écoulèrent et quand Jabutha refit surface ce fut pour s'envoler. Ludvig l'insulta et se mit à courir le long du chemin de montagne, sachant pertinnement où il se rendait. Il le retrouva deux heures plus tard sur le promontoire au dragon. Ludvig fulminait, Jabutha savait parfaitement qu'ils ne pouvaient pas discuter dans ces conditions. C'était de la triche. Il avait envie de lui crier dessus, de l'insulter... mais il savait que s'il le faisait... alors tout le monde saurait qu'il avait brisé la règle numéro 1 de la famille Brax. Et ça... il ne pouvait pas. Pas tant que le dragon n'avait pas accepté l'Alliance.

Les jours suivants se ressemblèrent, le jeune homme devenant exécrable et la tension ne retombant pas. Il était déçu, se sentait trahi par le dragon. Et Jabutha était aussi têtu que lui. Jusqu'à ce qu'une nuit Ludvig ne rende près de la créature pendant que tout le monde dormait.

"Jabu..." appella-t-il d'une petite voix. "S'il te plaît... écoute moi..."

"Va te coucher, ça va mal se terminer," gronda le dragon de sa voix la plus basse possible.

"Non! Tu va m'écouter !" lança Ludvig dans un murmure mécontent. "T'es rien qu'un lâche et un poltron ! T'as pas d'couille et t'es qu'une mule !" fit l'adolescent, sachant pertinnement que la solution de Jabutha était à double tranchant. Il ne pouvait pas le gronder ou se disputer avec lui sans réveiller tout le monde. "Si on essaye pas on ne saura jamais ! Je ne veux pas de cette vie là ! Je veux autre chose ! Je ne veux plus te voir assis là sans bouger ! Je veux te voir voler dans le ciel ! Comme quand on s'es recontré ! Je veux te voir rire ! Je veux que tu sois libre !" fit Ludvig, déterminé. "S'il te plaît... Elena n'aurait pas voulu que tu reste là après sa mort..."

"Ne parle pas d'elle !" grogna le dragon avant de baisser la voix, jettant un coup d'oeil alentour pour être sûr de n'avoir réveillé personne. "Tu  ne sais rien d'elle,"

"J'en sais autant que toi vieux dragon grincheux ! T'es un lâche !"

"Et toi un inconscient insolent ! Tu n'a pas idée de ce qu'est l'Alliance, ni de ce qui va se passer ensuite !"

"Mais toi tu le sais ! Je t'en prie, Jabu... il n'y a que toi qui me fait me lever le matin... "supplia-t-il.

Leur discussion dura jusqu'aux toutes premières lueurs de l'aube. Ce ne fut qu'à ce moment là que Jabutha soupira lourdement, vaincu.

"Très bien," fit le dragon, les yeux fatigués du garçon s'illuminant d'espoir. "Mais à une seule condition,"

"Laquelle ?" demanda Ludvig, curieux et apréhensieux.

"Une seule fois," fit Jabutha, sa large tête se penchant à hauteur du jeune homme. "Un seul essai. Si on rate, on ne va pas plus loin," fit le dragon, le regard perçant.

"Mais... " Ludvig senti son coeur cesser de battre, une pression immense tombant sur ses épaules. "On a le droit à trois essais..."

"Et après le troisième nous devons nous séparer à jamais si on échoue. Tu veux que nous passions l'Alliance, bien. Mais si nous échouons une seule fois. C'est terminé. Mais au moins nous pourrons continuer de nous voir,"

"Je..." Ludvig regarda le sol, déçu et stressé par la perspective de réussir du premier coup. Ce n'était pas forcément courant. Souvent les gens réussissait la deuxième ou troisième fois. "Très bien, du premier coup !" fit l'adolescent, sachant que Jabutha ne reculerais pas cette fois-ci.

"Alors, prépare-toi bien. Et lorsque tu te sentira prêt... nous irons," commenta le dragon avant de déployer ses ailes et de s'envoler. Laisssant Ludvig dans le petit matin.

--

Aussi impétueux qu'était Ludvig, il ne sauta pas sur l'occasion pour passer l'Alliance immédiatement. Comme cet été là où il avait soigneusement recopié jour après jour le journal de son ancêtre, il fit preuve d'une grande patience et d'un calme olympien. Il se dévoua à son entraînement, tout le monde se demandant ce qu'il pensait faire. Il raconta à tout le monde qu'il voulait devenir soldat, ce n'était pas vraiment un mensonge. Il ne pouvait pas leur dire qu'il voulait s'Allier à Jabutha. Pas tout de suite, pas tant qu'il ne se sentirait pas prêt. Il eut les meilleurs professeurs d'escrime et de survie de Nordheim, lui-même s'imposant une discipline martiale. Il était impossible qu'il échoue, il le refusait.

Pendant son temps libre il rejoignait le vieux dragon d'eau et il discutait, ne parlant jamais spécifiquement de l'Alliance. Ils profitaient de leur temps à eux, jouaient, Ludvig restant au fond un adolescent et un grand enfant. Jabutha était patient aussi à son tour, ne pressant pas l'enfant. Il attendait qu'il prenne sa décision, lui-même se préparant de son côté.

Quatre ans. Il fallut quatre ans à Ludvig pour se sentir prêt. Agé de vingt ans il grimpa le chemin de montagne au plein coeur de l'hiver. Il n'était plus un enfant qui devait attendre le printemps pour s'aventurer dans la montagne mortelle. Il était un homme - ou presque. Jabutha l'attendait, nageant dans son lac qu'il empêchait de geler complètement. Ludvig n'eut même pas à demander au dragon, ce dernier sorti de l'eau et offrit son cou au jeune homme pour qu'il lui monte dessus.

Pour la première fois en huit ans, ils ne volèrent pas au dessus de la montagne. Non ils descendirent en quelques minutes ce qui avait mis des heures à Ludvig à grimper. Ils atterrirent dans le domaine enneigé, Jabutha se posant pour la première fois devant le peron du château. Tout le monde sorti, etonné, presque effrayé. Pour que le vieux dragon s'approche, c'est que quelque chose se préparait. Déjà les rumeurs de la guerre avait atteint la région et beaucoup redoutaient les wyrms destructeurs.

Ludvig descendit du dos de Jabutha devant son père qui le regarda entre stupeur et colère. C'était tabou. Sa mère poussa un petit cri de surprise et son frère leva les yeux vers l'imposant dragon entre curiosité et crainte. Sa soeur aîné se mit à rire, elle la fière dragonnière d'Elite n'avait jamais vraiment crut que son frère deviendrais simple soldat mais n'aurait jamais pensé que le vieux dragon d'eau pourrait être son compagnon. Son autre soeur manqua de s'évanouir et fut retenue par son mari, la dernière se cacha derrière sa mère, craignant la fureur de leur père.

"Anya, cesse de rire. Immédiatement," ordonna le Marquis qui ne cessa de dévisager son fils. "Ludvig, dans mon bureau, maintenant," ordonna l'homme aux cheveux si blonds qu'ils en étaient blanc.

"Jabu ne rentre pas dans votre bureau père," répondit Ludvig, manquant de faire s'etouffer Jabutha qui ne pensait pas voir son protégé aussi insolent avec l'homme qu'il craignait le plus au monde.

"Seigneur Niels," fit le dragon, prenant pour la première fois la parole devant un des marquis de Brax. "Laissez lui un essai, un seul. Nous en avons convenu ainsi. S'il vous plaît,"

"Jabu !" s'exclama le jeune homme, cherchant à s'expliquer lui-même.

"Et ensuite ?" fit l'homme aux traits marqués par l'austérité et la rigueur qui dirigeaient sa vie.

"Si nous réussissons... vous nous verrez aussi souvent que vous voyez la jeune Elsa," commenta le dragon en jettant un coup d'oeil à la dragonnière qui rougit. Parce que le dragon parlait d'elle mais aussi parce qu'il la disait jeune... alors qu'elle avait plus de trente cinq ans. "Si nous échouons, vous nous verrez aussi souvent que vous voyez le jeune maître Hans," Ludvig manqua de s'esclaffer et se contint alors que son frère aîné fronçait les sourcils.

"Et si je refuse ?" demanda le marquis, nullement amusé.

"J'irais quand même et vous ne nous reverrez plus," fit Ludvig, tentant de montrer sa détermination à son tour.

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Dans les neiges mortelles du désert de glace Jabutha observa Ludvig trembler, ses lèvres bleuies par le blizzard incessant. Il avait mal, il le savait, il avait beau essayer de le cacher, il pouvait sentir le sang qui coulait le long de sa jambe. Mais il essayait quand même d'avancer, péniblement. Il ne voulait pas abandonner. Cela faisait déjà une semaine et Jabutha avait perdu espoir de réussir. Ils avaient beau connaître Nordheim et le froid... Ils n'avaient pas prévu les bêtes féroces qui s'étaient attaqués à eux.

"Ludo," murmura le dragon, épuisé.

"Non !" coupa le jeune homme, tournant sa tête vers la créature. "Jusqu'au bout ! Ensemble !"

Ludvig était plus déterminé que jamais, son regard ne faiblissait pas. Jabutha senti son âme grandir, son coeur se réchauffé. Ludvig ressemblait par moment à Elena mais encore une fois il lui prouvait à quel point il était différent.

Et dans ce désert de glace, Jabutha laissa reposer en paix l'esprit de sa compagne. Car au fond, celui qu'il avait toujours attendu... ce n'était peut être personne d'autre que Ludvig. Ils partagèrent leur sang, éclaboussant la neige immaculée. Ils étaient arrivés au bout de leur force, mais ils réussirent néanmoins. Ils étaient fait pour être ensemble. Ils le savaient. Rien ne les sépareraient plus.

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Les années qui suivirent les vit à Lindorm, en compagnie d'autres dragonniers, d'autres dragons. Jabutha n'était pas très loquace avec les autres mais était néanmoins relativement sociable. Ludvig était tout l'inverse, rattrappant en quelques mois toutes les bêtises qu'il n'avait pas pu faire pendant ses quatre années d'entraînement avant de passer l'alliance. Il était libre et il était dur de le contenir, aussi insaisissable que de l'eau. Et pourtant il était bon élève, motivé, doué. Et finalement plus discipliné qu'il n'en avait l'air. Mais lorsqu'il avait une idée en tête, il ne l'avait pas ailleurs.

La guerre fut amère pour Jabutha, qui comprenait les revendications des wyrms. Lui-même avait plus d'une fois lutté contre l'envie d'enlever Elena et de partir loin avec elle. Mais il s'était contenu, il avait été fort. Et maintenant il était récompensé par son dragonnier. Alors il aurait voulu leur dire sa façon de penser. Mais il ne pouvait pas, pas encore. Et il n'était pas non plus pressé de foncer dans la bataille. Il voulait protéger Ludvig.

Il commence sa cinquième année et le jeune chien fou qu'il était quatre ans auparavant à laissé place à un torrent de montagne appaisé. Pour l'instant.

✘ Pseudo Internet : Alkianne
✘ Comment avez-vous connu Lindorm ? J'étais déjà làààààà
✘ Le Code : Validé.

✘ Nom : Jabutha
✘ Surnom : Jabu ou JabuJabu, mais seul Ludvig ose l'appeller comme ça.
✘ Âge : Il a plusieurs générations de Brax derrière lui, la maison Brax estime qu'il a entre 400 et 500 ans.
✘ Type : Eau
✘ Don qu'il vous a légué : Maîtrise de l'eau.
Ludvig peut utiliser l'eau autour de lui pour faire un peu ce qu'il veut. Cependant son champ d'action est relativement réduit et au delà d'un certain périmètre, l'eau retombe platement sur le sol comme si on avait renversé un seau d'eau.
✘ Nation d'origine : Nordheim

Jabutha est un grand dragon, relativement imposant et cependant très agile.  Il peut faire peur au premier abord, semblant toujours prêt à mordre quiconque s'approche de lui. Ses écailles sont dur comme le fer et ses ailes sont aussi très épaisses. Chacune de ses quatre pattes est pourvues de larges griffes acérées et, finalement, les parties les plus sensibles du dragon sont les fines membranes palmant ses pattes et des ailes, lui permettant de nager. Un peu pataud sur terre, il retrouve toute sa grâce et son agilité dans l'eau. A l'aise dans les airs, il n'a cependant pas cette majesté qui le caractérise lorsqu'il est dans l'eau. Ses écailles sont d'un bleu très clair et l'on peut parfois le confondre avec un dragon de glace. Il fréquente d'ailleurs beaucoup le territoire des dragons de glace, leur refuge lui rappelant Nordheim. Il a vécut la majorité de sa vie dans les terres glacées du Nord et ne les as quittées que pour Ludvig. Il ferait tout pour son dragonnier.

Mais au fond Jabutha est d'une patience en or. Très calme et serein il réfléchit avant d'agir. Cependant il peut être impétueux et mieux vaut ne pas l'ennerver. Il est fort et il le sait.
Ludvig et Jabutha sont très proche et on des discussions souvent animées. Le dragonnier est assez impulsif et insolent, même envers un dragon comme Jabutha qui, malgrés les apparences, laisse faire. Il remettra cependant avec aisance le jeune homme en place, n'hésitant jamais à le sermonner. Tous les deux s'aiment profondément et bien qu'Elena soit toujours présente dans le coeur du dragon, désormais en première place se trouve Ludvig. Il a l'impression d'avoir enfin trouvé ce qu'il cherchait depuis le début et n'a pas l'intention d'être séparé de lui de sitôt. Il est extrêmement fidèle et protecteur.