C'était il y a quatre jours, a Waterfield, Cyris avait entendu un vieux conteur parler d'Aeria, de sa capitale Bianca ainsi que divers lieux qui valaient le détour. L'homme était atablé dans un bar de l'île natale de Cyris entouré d'ivrognes dont l'étincelle de la vie avait disparue dans leurs yeux. C'est en entendant le conteur décrire une ville située sous la capitale du nom de Carabas, surnomée la cité des voleurs, la curiosité de Cyris fût réveillée et un sentiment étrange s'éveilla, le souvenir douloureux de la mort de ses parents vint en un frisson lui parcourant l'échine. Elle devait y aller, trouver les hommes qui lui avait briser la vie. Elle accouru auprès de Djayl et lui fit part de son objectif. Ce dernier accepta avec hardeur cette quête qui, lui aussi lui tenait a coeur autant qu'a son amie. Préparant le peu d'affaire qu'ils avaient, ils partaient en direction des îles d'Aeria. Djayl ayant déjà vu ces îles dans le passé lors d'une immigration, il connaissait le chemin a prendre.

Leur périple fut long et épuisant. Le trajet commença a la nage, ce qui, fatiguait quasiment pas le dragon. Le reste de la route se fit en volant, ce qui, était plus épuisant pour lui. Il ne pu faire une pause. Les deux amis se demandaient même comment ils purent arriver a destination sans défaillir. La peau de Djayl était sèche, craquelée, elle devait être mouillée, humide en permanence. Les jets d'eau qu'il crachait sur lui-même essayant en vain de maintenir sa peau humide. Le vent séchait la peau aussi rapidement qu'un soleil d'été.

Ainsi, ils arrivèrent a Carabas, la ville sombre, la cité des voleurs. La jeune fille n'était pas rassurée. Partout autour d'elle, elle sentait des regards malveillant... Djayl eut le réflexe de se jeter dans une fontaine et se roula tel un cheval roulant sur lui-même sur la poussière. Cyris chercha du regard une pancarte ayant pour inscription "l'Affilato". Elle savait qu'il fallait qu'elle aille a ce bar pour avoir des renseignements. La jeune fille errait le long des ruelles, son ami dragon a ses côtés. Leurs pas résonnaient sur les murs des maisons jumelées, le silence environnant faisait l'effet d'une main glacée empoignant le coeur de la jeune fille. Elle était effrayée, cette ville lui était totalement inconnue et qui plus est, c'était un lieu où les assassins, brigands et la pègre prospérait.

Cyris vit la pancarte " l'Affilato" et son sang se figea. Térifiée, elle se planta a deux pas de la porte. Le brouhaha du bar transperçait l'épaisseur des murs et atteignirent ses tympans. Djayl la fixait de ses yeux d'un bleu perçant, et de son museau, la poussa devant la poignée de la porte. Cyris avait la main suspendu en l'air, juste au dessus de la poignée, cette dernière tremblait sous la pression et la peur. Elle fit volte face et se trouva nez a nez avec son ami qui l'observait d'un oeil critique. Elle se força fait demi tour et se planta une fois de plus devant la porte, refis volte face.... L'operation se répéta deux fois de plus avant que Djayl, profondement agacé, sa grande patience mise a l'épreuve, d'un coup de museau assez fort lui fit enfoncer la porte qui s'ouvrit facilement. Elle fit dos a la pièce qui se dévoilait et jeta un regard désapprobateur a son ami qui fit rire ce dernier, un rire gutturale semblable a un tonnerre. Cyris se retourna et fit face a une pièce lugubre, éclairée par de faible lanternes. Des tables et des chaises en bois portaient des hommes et des femmes exprimant leurs joie. Certaines personnes restaient dans un coin sombre a siroter leurs bière...

Les jambes chancelantes, la jeune femme se dirigea vers le contoir, s'asseya sur un tabouret, les bras posé sur le rebord, resta silencieuse, les yeux rivés dans le vide, ignorant le visage interrogateur du barman. Paralysée par la peur, elle ne pouvais plus bouger ses membred. Elle sentait des regards transperçants tout son être.

*Je donnerai tout pour être ailleurs... Cet endroit est tellement effrayant...* Pensa-t-elle.

Cyris fixait le comptoir et s'efforçait de dissimuler ses tremblements nerveux. Elle savait que des personnes malfamées la scrutaient et ne pouvait s'empêcher de baisser les yeux. Elle se sentais si insignifiante dans ce bar rempli de tueurs, de voleurs...

C'est là, qu'elle se rendit compte qu'une personne s'était assis à côté d'elle. Les mains de la jeune femme se crispèrent sur ses vêtements. Elle ne pouvait s'empêcher d'observer l'étrange créature qui parlait. Elle était surprise car jamais elle n'avait vu une créature parler de la sorte ! Djayl ne parlait pas et pour elle tous les autres animaux étaient comme lui. Elle fixa de nouveau le comptoir jusqu'a qu'un mouvement attira son attention. Un verre d'alcool était posé devant elle. Cyris observait l'inconnu avec surprise, les yeux aussi ronds que des soucoupes. Pourquoi cet homme lui donnait un verre ? Voulait-il quelque chose en échange ?

Les yeux dans les yeux, elle le trouvait plutôt beau et bizarrement il dégageait une "aura" pacifique à son égard. Mais rien n'empêchait qu'elle reste méfiante. La jeune fille ne toucha pas au verre et écoutais ce que lui murmurait l'inconnu. À priori il ne lui voulait aucun mal.

"J'apprécie votre conseil, murmura-t-elle à son tour. Mais je n'ai que quelque pauvres pièces et je cherche simplement des renseignements et il m'est difficile d'avoir l'air d'être dans mon élément ici..."

À ces mots, elle avala d'un trait le contenu de son verre et fit une grimace suivi d'un spasme au visage. Quelle boisson dégoûtante ! C'était fort et faisait tourner la tête. Comment des personnes peuvent en boire à longueur de journée ?!

"Je vous remercie pour ce verre même si cette eau est bien étrange... Aéria est bien un pays qui sort du commun..." murmura-t-elle à son voisin.

Des chaises grincèrent sur le planché et des pas lourds résonnèrent dans les tympans de la jeune fille. Des hommes couturés de cicatrices dont un ayant une jambe de bois se regroupèrent près d'elle. Paniquée, elle baissa la tête et fit mine de ne pas les avoir vu ni entendu. Un des hommes attrapa la jeune fille par l'épaule et la força à se retourner. Cette dernière fut contraint de les regarder dans les yeux. Elle décela une certaine avidité dans l'expression de l'homme face à elle.

"Alors ma beauté, on est de Nordheim ? Cette peau si blanche... (Il caressa le visage de la jeune femme du dos de sa main rugueuse:) C'est rare de voir un tel morceau dans ce bon vieux bar ! Viens avec nous... On va s'amuser..."

Prise de dégoût elle s'extirpa de l'emprise de l'homme, empoigna le verre qu'elle avait utilisé et le lança de toute ses forces sur le groupe qui l'avait abordé mais avait visé complètement à côté et le récipient se brisa sur le mur d'en face. Elle se figea, désemparée. Les hommes face à elle ricannaient. Cyris dégaina ses dagues et pris la position d'attaque, prête à se jeter sur eux si ils s'approchaient de trop une fois de plus. Au loin, un rugissement féroce étouffé par la porte close du bar se fit entendre. C'était Djayl qui avait senti la détresse de son amie et se démenait pour essayer d'entrer. Il gratait frénétiquement la porte ce qui avait le don de faire rager le barman.

La jeune femme trancha l'air, prouvant qu'elle ne savait assurément pas utiliser ses armes.

"Quelle idiote j'ai été d'y être allée sans rien connaître de l'art du combat ni de leurs attitude a ces brigands !" pensa-t-elle avec un goût amer dans la bouche.

Cyris tremblait comme une feuille et Djayl commençait à sérieusement détériorer la porte. Voyant que ses dagues n'impressionnait ni n'effrayait personne, elle se crispa et fixait la porte où son ami grattait frénétiquement. Et si elle ouvrait la porte ? Le dragon d'eau était suffisamment puissant pour tous les mettre hors d'état de nuire !

Du coin de l'oeil elle vit le bel homme se lever, se tenant droit. Elle ne pouvait qu'éprouver du respect à son égard. Il avait fière allure dans un endroit aussi sordide ! La créature étrange et petite ne bougeait pas et se contentais de siroter son verre. D'un coup, un des hommes se jeta sur l'inconnu qui répliqua aussi sec. La jeune fille se crispa davantage, son coeur battait la chamade et des gouttes de sueur perlait sur son front. Le bel homme n'avait pas eu besoin de dégainer son arme, il s'était chargé de cet alcoolique à mains nues ! Ce qui renforça l'admiration de Cyris. Et la créature s'était jetée sur une poutre et fit une menace très effrayante...

" Tsss ! Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça mon gars ? Personne n'a le droit de ridiculiser mon pote !" Brailla l'homme à la jambe de bois avant de se jeter sur Cyris et inciter les autres à se jeter sur l'homme qui était visiblement plus fort.

L'ivrogne fonça sur la jeune fille, hache au poing. La jeune femme agitait ses dagues dans tous les sens, fermant ses yeux, espérant toucher ne serait-ce qu'un cheveux de son adversaire. Elle faisait hésiter l'homme à balancer des coups à droite à gauche n'importe comment ! Elle paraissait ridicule et elle ne pouvait que se blesser elle-même ! Le bandit n'avait qu'a s'asseoir et attendre qu'elle se fatigue ou se coupe une main toute seule. C'est ce qu'il fit au final. Assis sur une chaise, il observait la jeune femme qui se rendait ridicule au plus haut point. Cette dernière se rendit compte que il n'y avait personne face à elle, les yeux écarquillés, les joues rougies par la honte, elle observait l'homme à la jambe de bois. Ce dernier ricanait, elle, elle paniquait de plus en plus.

Le bandit se leva et s'approcha avec lenteur, un sourire cruel aux lèvre. Quand il fut assez près, il brandi sa hache, commença à la rabattre quand, boostée par l'adrénaline, Cyris donna un coup de pied avec puissance sur une des jambes de l'homme. Prise d'une douleur insupportable elle ramena son pied dans ses mains et sautilla sur son autre pied. L'homme tourna son regard vers ses jambes et constata que cette idiote avait donné un coup dans la jambe de bois. Il explosa de rire, la jeune fille quant à elle, avait des larmes de douleur. La douleur s'étant estompée, elle repris ses esprits et se calma. Elle en avait marre de se rendre aussi ridicule et si stupide ! Et cet homme qui riait d'elle, c'était insupportable. Déjà, ils avaient atteint sa fierté quand ils l'ont prise pour une vulgaire femme de joie et là cet homme se tordait de rire car elle était pitoyable.

Le sang battait dans ses tempes, ressentant une haine différente à celle qu'elle ressentait habituellement, ses mains avaient une emprise tellement forte sur les dagues que les jointures de ses doigts étaient plus blanches que sa peau. Elle se rapprocha de l'homme en douceur, déterminée et, d'un coup de pied féroce, elle dégomma l'entre jambe du bandit. Ce dernier se plia de douleur, s'effondra au sol et beuglait comme une bête. La jeune fille se tenait droite, la fierté et la confiance retrouvée. L'homme se remis de sa douleur et de sa main libre il tira sur la jambe de la jeune fille qui chuta à son tour. Tous les deux par terre, ils se regardaient les yeux dans les yeux, la rage au ventre. Cyris entrepris de lui planter sa dague dans le bras mais son adversaire esquiva et ripostait avec sa hache. Ses jambes la propulsèrent en arrière ce qui lui permit d'éviter le coup qui aurait pu lui être fatal et elle donna un coup de pied sur l'arme mais ne parvint pas à désarmer sont adversaire.

Dans un élan, elle fit une roulade avant, passant à côté de l'homme à la jambe de bois, se releva avec maladresse et se planta devant la porte d'entrée bien amochée. Elle fit volte face et la tête haute elle défiait son adversaire. Ce dernier se releva avec difficulté et fonça sur la jeune femme, rouge de colère. D'un geste elle ouvrit le battant en grand, dévoilant un dragon d'eau fou de rage. Le bandit n'eut pas le temps de s'arrêter et Djayl cracha un puissant jet d'eau assez brûlant propulsant l'homme contre le comptoir, lui faisant lâcher son arme.

La jeune fille flatta l'encolure de son ami qui visiblement était fier de lui. Le bandit était vivant mais sonné. La jeune femme se rapprocha de lui avec grâce, victorieuse. Finalement, ce ne sont pas ses capacités médiocre au combat qui lui ont permis de gagner mais sa ruse avec son acolyte. L'homme à la jambe de bois allait se relever et empoigner son arme qui gisait près de lui mais d'un mouvement du pied, Cyris écarta la hache et de l'autre jambe elle s'appuya sur le torse de son adversaire avec un air supérieur. Le bandit resta paralysé.

"Maintenant tu vas me dire tout ce que je veux savoir sale fiente." Cracha-t-elle entre ses dents, toute politesse disparue.

"Tsss... As-tu oublié que mes compagnons sont là aussi ? Ils en ont sûrement déjà fini avec le guguss et vont s'occuper de ton cas et tu vas bien le sentir passer !" Riposta l'homme.

*Mince ! C'est vrai ! Il est pas seul ! Je dois aider l'homme qui m'a offert un verre !* Pensa-t-elle.

Elle hésitait. Elle ne pouvais pas relâcher ce bandit car elle voulait vraiment avoir des réponses. Elle dû réfléchir vite. Une idée lui vint à l'esprit. Cyris entreprit de tirer l'homme jusqu'à la porte d'entrée mais quand elle essaya il ne bougeait pas d'un pouce tellement il était lourd ! L'homme la narguait, amusé de la situation. Se redressant, elle pivotait en direction de la sortie et réfléchissait. Et une idée lumineuse lui parvint.

"Djayl j'ai besoin de toi, viens s'il-te-plaît." Dit-elle avec calme.

Le dragon d'eau sans hésité força l'entrée, détruisant une belle partie des murs autour de lui. Le barman devenait hystérique et était rouge de colère, hurlant sur la jeune femme. Djayl n'arrivait pas à entrer entièrement mais c'était suffisant pour attraper la jambe en bois de l'homme avec sa gueule. Tel un crocodile avec sa proie, il tira sans vergogne et se retira avec le bandit qui, désormais, était sous bonne garde. La jeune femme ignorait tout l'attroupement autour d'elle et observait le bel homme, se demandant si il avait besoin d'aide.