✘ Nom : Ioannis
✘ Prénom :Carol
✘ Surnom : Lolly
✘ Âge : 13 ans
✘ Groupe : Civils
✘ Nation d'origine : Aeria, Carabas
✘ Métier : emmerdeuse professionnelle et artificier
✘ Arme : ses pétards et explosifs

Elle était grande pour son âge, toute en finesse, en hauteur. Elle avait les cheveux coupés courts, touchant à peine ses épaules, et blonds comme les blés, presque blancs. Pourtant, quand elle est arrivée chez nous il y a de cela même pas un mois, ses cheveux lui arrivaient aux fesses. Ils étaient parfaitement lisses et soyeux, qu'elle coiffait en une grosse natte débutant sur le haut de sa tête. Si bien que quand elle les laissait libres, ils étaient légèrement ondulés et cela rappelait les vagues de la mer par temps calme. Elle a voulu qu'on les lui coupe le jour-même de son arrivée, alors je ne voulais pas la contrarier, mais je trouvais cela dommage. En apparence, elle ressemblait à tout enfant de son âge. J'aimais bien ses grands yeux bleus clairs qui vous regardais avec curiosité. Mais au fond, je savais que quelque chose n'allait pas. Elle parlait peu. On m'avait prévenu, quand on est allé la chercher à Carabas, qu'elle avait subi des choses troublantes, voire traumatisantes, et que ce ne serait peut-être pas facile au début. Je m'attendais à tout sauf à ça.

Ma femme tenait absolument à savoir ce que Carol avait subi dans son enfance avant qu'on l'adopte, mais moi je ne voulais rien savoir. Pourtant si j'avais su... Elle était capricieuse, espiègle, cynique, mais elle se montrait curieuse de tout, et pour moi qui avait toujours voulu avoir un enfant à qui transmettre mon savoir, ça me convenait, c'est tout ce qui comptait. Elle aimait me voir réaliser les petites bombes et les explosifs pour mon travail, si bien que je ne voyais pas d'inconvénient à lui montrer ce que je faisais, ni comment faire. J'aurai dû m'abstenir...

Je n'aurai sans doute pas dû m'énerver comme ça ce jour-là, elle serait peut-être encore avec nous aujourd'hui. Mais j'avoue être aussi un peu soulagé en fin de compte. Qui sait jusqu'où elle aurait pu aller... ?

Si vous la retrouvez, n'essayez surtout pas de lui enlever sa peluche !!!

Les couloirs et souterrains sombres de la demeure Gorgo à Carabas résonnaient de l'éclat de rire d'une enfant et quelques autres avec elle. C'était là le seul son de sa voix que les autres avaient le privilège d'entendre. Même le Maître, malgré tous les arguments et toutes les corrections dont il l'affligeait, ne parvenait à lui soutirer le moindre mot. Carol amusait les plus jeunes amassés autour d'elle, en croisant ses doigts et ses mains de façon particulière, derrière la flamme d'une bougie. L'ombre projetée sur le mur prenait forme d'animaux, tour à tour aigle, chien, ou lapin, son préféré.

C'était le seul moment où elle oubliait ce qu'on lui infligeait depuis quelques années, depuis que sa mère était partie sans lui dire au revoir, sans lui expliquer pourquoi elle quittait cet endroit ni où elle allait. De sa mère ne lui restait que cette peluche blanche en forme de lapin qu'elle lui avait confectionné il y a longtemps et qu'elle chérissait plus que tout. Carol ne connaissait pas son père et savait de lui seulement qu'il vivait à Bianca et que c'était un homme important. Elle devait avoir ses yeux et ses cheveux, car elle ne ressemblait pas beaucoup à sa mère qui avait les cheveux roux et frisés et les yeux verts. Elle avait toujours vécu ici disait-elle, vendue par ses parents à l'âge de sept ans, parce qu'ils n'avaient plus assez d'argent pour nourrir leur famille et leurs cinq enfants. Elle lui parlait de choses que Carol ne connaissait pas et ne comprenait pas, mais dont elle rêvait parfois. Un gâteau au chocolat, un coucher de soleil sur la plage, un homme et une femme qui se souriaient et s'embrassaient.

Le Maître, lui, il ne lui souriait jamais. Et il était lourd et il sentait mauvais. Carol n'aimait pas quand il demandait à la voir. Et puis elle ne supportait plus de devoir subir les longues séances où des femmes la baignait, lui brossait sans douceur sa longue chevelure et lui passait des robes dont elle n'avait rien à faire pour qu'ensuite le Maître la regarde sous tous les angles pendant des heures alors qu'il mangeait ou discutait avec d'autres hommes que Carol ne connaissait pas et dont elle ne voulait rien savoir. Elle les voyait parfois dans sa tête, partir en fumée, leur peau léchée par les flammes, leur visage tordu par la douleur et elle se voyait rire sur leur corps abîmé. Puis comme pour la punir d'avoir eu ces vilaines pensées, le Maître s'occupait d'elle ensuite. Elle ne versait jamais une larme. Peut-être parce qu'elle voyait sa mère pleurer tout le temps avant, et qu'elle ne comprenait pas pourquoi. Elle ne souvenait pas avoir pleuré une seule fois, mais elle ne se rappelait pas vraiment ses premières années.

Elle ne savait pas ce qu'était l'extérieur, ni l'ailleurs, ni les autres nations ni le monde. Lindorm, les wyrms, l'armée, les gouverneurs, rien de tout cela n'avait d'importance pour elle, car en fait elle n'en connaissait pas l'existence. Alors quand un homme du nom de Dilcio, leur annonça qu'ils étaient "libres" et qu'ils seraient "adoptés" par des "familles aimantes", Carol ne comprenait rien de tout ça. Et puis elle vit le ciel pour la première fois. Les vagues au loin et la ville. Des gens... beaucoup de gens, des visages inconnus. On lui présenta un homme. Il avait l'air gentil, mais elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il disait. Carol l'écoutait, curieuse de sa voix mielleuse et douce, de son regard affectueux, de son sourire qui semblait sincère. Tout ça lui rappelait sa mère, et elle se sentait presque bien. L'oppression et les ténèbres du sérail ne lui enserrait plus la poitrine et quand la femme du monsieur la prit dans ses bras, la fillette fondit en larmes sans même comprendre pourquoi. Elle serrait fort son lapin contre elle, comme se raccrochant à son passé pour ne jamais oublier d'où elle venait.

Le monsieur était artificier et il lui montra tout ce qu'il faisait et comment faire des petits explosifs sans danger. Mais elle en voulait plus et un jour que le couple était parti faire des courses, Carol attrapa tout ce qu'elle avait sous la main et elle voulu faire une bombe plus grosse pour voir une plus grosse explosion.

Trop de lumière, trop de bruit, trop de cris. Carol ne pensait plus qu'à courir, son lapin dans la main, des larmes de rage coulant sur ses joues et séchant presque aussitôt. Puis elle disparu pour ne plus reparaître depuis ce jour aux yeux des autorités...

Elle se servait sur les étals, son estomac grondant du traitement qu'elle lui infligeait, elle qui avait l'habitude de ne manger que peu, depuis qu'elle était dans cette nouvelle famille, elle mangeait comme un ogre et ne se sentait jamais rassasiée. Elle rentrait quelques fois dans des boutiques pour prendre ce dont elle avait besoin, échangeait pour acheter d'autres choses. Puis elle faisait sauter des caisses, des chariots, effrayait les chevaux, les hommes et les dames dans leur belle toilette, et s'enfuyait en riant... tout ce dont on entendait d'elle.

Dans sa course effrénée pour échapper à des poursuivant, Carol heurta violemment la poitrine d'un homme qui l'attrapa pour l'empêcher de tomber. Elle fut happée par son regard, comme quelque chose de familier...

-Ren... Souffla-t-elle, les premiers mots d'une nouvelle existence, sa nouvelle vie avec celui qu'elle a toujours considéré comme un grand frère, et qui est désormais celui qu'elle appelle "papa" dans son sommeil, agité de souvenirs d'une existence morbide que jamais elle n'oubliera.

✘ Pseudo Internet : Rebelz
✘ Comment avez-vous connu Lindorm ? c'est mon énième compte (Rakel et Sloan)
✘ Le Code : validé.