Noies pas tes chagrins dans l'alcool, ils savent nager...

Etre capitaine avait ses avantages, même sans être générale, ce grade d’officier supérieur offrait à Ellica un certain confort de vie, ça, plus les quelques primes de dédommagement qu’on lui avait donné après la mort de Tân’Du, son « indemnité retraite » des escadrons d’élite comme on disait. Comme si le fric allait compenser la perte de son frère d’âme !

Mais peu importait, maintenant, Ellica avait sa propre maison dans le haut quartier. C’était loin d’être les manoirs les plus fastueux des plus aisés mais c’était tout de même une très jolie villa avec jardin. Elle y vivait seule, enfin presque, sa seule compagnie était un vieux serviteur qu’elle avait engagé pour tenir sa maison en son absence, un vieil homme gentil et discret, du nom de Ramal Saxin, qui ne la jugeait pas et veillait à ce que sa maison demeure toujours en état.

La capitaine ne se réveilla pourtant pas seule dans son lit. Il y avait à côté d’elle une silhouette féminine et nue de la dernière compagne de nuit qu’elle avait eue. Depuis la mort de Tân’Du, le comportement d’Ellica avait changé, peu le savaient mais ces nuits étaient souvent hantées par des cauchemars. Collectionner les amantes occasionnelles était une façon d’occuper ses nuits pour éviter ça. Quand elle était mobilisée en opération, le travail lui faisait oublier ses soucis mais une fois en ville et au calme, tout revenait.

Elle s’habilla, passant d’abord ses quelques vêtements très prêt du corps avant d’enfiler l’armure de Tân’Du. Elle descendit la première et avala en silence la collation que lui avait préparé le vieux Ramal avant de lui demander tout simplement de veiller sur l’invité temporaire dont elle avait déjà oublié le nom. Le vieil homme avait l’habitude et ne disait jamais rien là-dessus. Elle quitta donc sa demeure, décidé à aller voir ce qui l’attendait comme travail à la caserne quand un de ces hommes arriva discrètement et lui murmura quelque chose à l’oreille. La capitaine soupira longuement, comme si elle avait que ça à faire !

Elle prit donc la direction du palais d’un pas rapide et décidé. Les gardes la laissèrent passer en saluant. Même si sa division n’était pas chargée de la protection de la ville et du palais, les gardes la respectaient tout de même, ou alors c’était l’armure et les armes en os de dragon qui leur inspirait ça. Les autres capitaines étaient occupés et le général était en tournée loin de la ville, résultat : il ne restait qu’elle pour aller botter le cul de l’abruti de gamin gouverneur qu’on avait mis à cette place. Et vu qu’il collectionnait les problèmes personnels, on le retrouvait souvent ces temps-ci à picoler dans son bureau jusqu’à pas d’heure. Et quand il était bien imbibé, que ni le personnel ni les gardes ne savaient pas quoi faire, on appelait les supérieurs à la rescousse. Et cette fois, ça tombait sur elle.

Seulement le petit matin et on le retrouvait déjà en train de cuver dans son bureau. Il était dedans quand Ellica rentra dans la pièce, en train de ronfler tout ce qu’il savait. Froide et sans aucune pitié, Ellica attrapa d’une main une bouteille vide, de l’autre, la poubelle en bois et prêt de la tête d’Arthur, elle envoya ladite bouteille aller se fracasser au fond de la poubelle, histoire de lui garantir un réveil efficace.

Bonjour à vous monsieur le gouverneur, bien dormi ?

Le silence. Calme. Serein. Rien. Le vide. Noir profond, éternel, sans couleur, sans lumière. Juste : le vide. L’absolu rien. Et cette moiteur, ce sentiment de plénitude. Je ne revoyais pas ces jours que je ne désirais qu’oublier. Je ne revoyais pas le jour où, rentrer, je vis cette lettre. Ces mots qui brisèrent mon monde comme l’on briserait un miroir. Ce mot qui vit piétiner mon espoir d’une vie heureuse, avec ma famille. D’une famille : tout simplement. Alors même que nous parlions de devenir, un jour, parent. Alors même que tout semblait se remettre en place…Tout s’était écroulé. Sursaut !

« Hein ?! » Dis-je, sursautant, la tête résonnant.

Un bruit, violent et puissant. Un vif éclat de douleur dans mon cerveau…Et je me tiens le front en grognant. J’ai mal au crâne, bip de bip. Oui, je sais mentalement rester poli. Un grognement me répond en fond, Tanaris n’a pas aimé le réveil et mes maux de crâne ont tendance à le mettre de sale humeur. Enfin, je crois qu’il se promène je ne sais plus trop où. Il aurait trouvé un vieil ami qu’il m’a dit. Bah, probablement un dragon d’une personne des escadrons des Comètes de Feu avec qui il avait sympathisé, à Lindorm.

La voix que j’entendais me fit lâcher un nouveau grognement rauque. Ouvrant un œil, je le portais sur cette femme aussi frigide que le Nordheim. Son allure professionnelle me désapointait. Moi, à sa place, j’aurais supporté la perte de Tanaris ? Avec Jo’ à mes côtés, peut-être. Mais aujourd’hui…Il ne me reste que ce crétin adoré.

« Que fichez-vous ici, Capitaine Llidesgyrn ? » Trouvais-je le moyen de dire, la bouche pâteuse.

Me levant du bureau, ma main droite resta dessus pour me maintenir. Un vertige me prenant. Et puis, en faisant un pas, je glissais presque sur une bouteille d’alcool vide. Ah ouais…Me suis pris une cuite : encore. Je n’ai plus trop de compagnie à part les chansons à boire de Tanaris, et la boisson elle-même.

Finalement, je me laissais choir dans un sofa prés de là, poussant un soupir d’aise car le sol cessé de tanguer. Et que les yeux fermés, et le bruit d’avant s’estompant petit à petit de mon esprit, je me remettais. Ou pas…le moindre bruit me faisant grimacer. Que fiche-t-elle ici bordel de merde ? Je n’ai même plus le droit de cuver le départ de ma femme en paix ?! Mais où va le Narthan, hein ? Ouais…Mauvaise pensée…il va dans l’fond actuellement.

Le réveil avait la garantie d’être un minimum efficace sur le type en pleine gueule de bois. S’il préférait picoler au lieu de gouverner, grand bien lui en fasse, mais qu’il ne s’attend pas alors à ce qu’on lui fasse le moindre cadeau, surtout avec quelqu’un comme Ellica, qui ne faisait pas de concession.

Pas de « hein » qui tiennent, c’est l’heure de se lever.

Le pauvre homme était complètement dans le gaze, d’après les rumeurs, sa femme se serait barré du jour au lendemain quasiment sans explication et depuis, c’est la dèche pour lui. Mais pour Ellica, si un homme pleurniche de la sorte au moindre coup dur, alors il méritait bien que sa femme se casse pour aller voir ailleurs. Quand il lui demanda ce qu’elle faisait là, elle le regarda de ses yeux froids et tranchants et répondit sans concession.

M’occuper de l’abruti de gouverneur qui préfère picoler et se mettre minable plutôt que bosser efficacement.

Oui, Ellica ne faisait pas dans la dentelle, elle était incisive, directe et efficace, mais en même temps, c’était bien les qualités qu’on appréciait chez elle en tant que capitaine. Elle regarda ensuite le pochtron en train de décuver qui tenta vainement de se lever, prenant le temps pour sa part d’aller demander des choses aux serviteurs dans le couloir. Arthur finit mollement et lamentablement sa course dans le sofa, avec la tête du type qui voyait le monde sous un angle nouveau grâce à grand-mère éthanol. La capitaine profita qu’il était assis et lui colla un sceau sur les genoux avant de lui pencher la tête.

Aller, crachez tout ça, ça vous fera du bien.

Dit-elle en lui chatouillant l’estomac histoire de le pousser à vomir un bon coup, histoire de l’aider à passer un petit peu sa gueule de bois. Une fois qu’il eut vidé le contenu de son estomac, elle le débarrassa du sceau avant de l’échanger avec un autre dont elle lui vida le contenu sans merci sur la tête. Un bon gros sceau d’eau froide. Voilà qui devrait lui donner à réfléchir.

Vous sentez-vous plus en état maintenant monsieur ?

Rah ! Mais pourquoi malgré son air frigide, cette femme me donne l’impression d’avoir une voix aigüe et agressive au possible ? Ah oui…J’ai mal au crâne et une bonne gueule de bois. Tiens, c’était ça que ressentait Natoryu en revenant de ses beuveries qui le faisait finir coller ? Mauvaises pensées. Vu la situation du type, mieux vaut éviter le comparatif.
Je grognais au fait que je devais me « lever ». Je ne me suis même pas « couché » ! J’ai juste, comment dit-on déjà, cuver mon vin. Ouais, bonne idée. Alors, je grognais. Tanaris dans ma tête étant d’accord avec moi. Il semblerait que je chantais bien hier soir avec lui. Mais en pleurant. Ouais, chelou les effets de l’alcool.

« Vous savez que pour ces mots, je pourrais vous faire virer d’la ? » Lui demandais-je, dans un soupir rauque, alors que je priais tous les dieux qu’elle fasse moins de bruits.

La vache. J’suis patraque. Nauséeux. Et fatigué. Complètement crevé. Le seau qu’elle me fila me fit froncer les sourcils.

« Qu’est-ce qu… »

Les mots moururent entre mes lèvres car bon, le coup dans le bide fut expéditif et je ne décrirais pas la sensation d’une remontée. La connasse ! Le pire, c’est comme si on avait ouvert une vanne et que ça ne s’arrêtait pas. Je me sens pathétique. Merde.
Alors que je pensais mieux me remettre, malgré le rire moqueur de Tanaris dans le crâne, le seau me fut retiré et une marrée d’eau glacée me tomba dessus me faisant lâcher un :

« AAAAAARG ! »

Soudain il fut. Fort aussi. Et je fusillais du regard, complètement sobre, la capitaine. Lui grognant dessus :

« Vous voulez ma mort bordel ?! »

Non mais, sérieusement…C’est une tarée de psychopathe cette femme ! Mais au moment où j’allais continuer à l’engueuler, je vis penaud un pauvre messager arriver. Il tenait, entre ses mains, une missive et semblait incertain.

« Monsieur le Gouverneur ?
- Hum ? Oui ?
- Une missive à votre attention. Une privée…
- Merci. Posez-la là s’il vous plait. »

Et il disparut son travail fait, sans un mot de plus. Moi, avachit sur le sofa, je passais ma main dans mes cheveux. Le regard lointain et un brin triste, j’ajoutais à l’attention d’Ellica…d’un ton plus sombre, dépité :

« Sérieusement, pour quelles raisons on vous a envoyé vers moi, Capitaine ? Et ne me dites pas que c’est pour me protéger. Ce n’est pas comme si je méritais de l’être… »

Quelle espèce de foutue loque ce type, ce n’était pas comme ça qu’il gagnerait le respect d’Ellica ni de qui que ce soit. A part pleurnicher, râler et picoler, il n’était pas efficace à grand-chose. Et on racontait que son dragon ne valait guère mieux, tout juste bon à chanter faux d’après les rumeurs. Il tenta un sursaut d’autorité en disant qu’il pouvait la faire virer de là. Elle eut l’espace d’un instant un sourire froid.

Mais bien sûr monsieur et avec quelle armée exactement vous compteriez vous y prendre ?

Sachant que les trois quarts des soldats avaient peur d’Ellica, et aucun ne respectait Arthur suffisamment pour mettre sa vie en danger pour lui. Etre gouverneur, c’est beau sur le papier mais sans respect d’aucun de ses subordonnées, ce n’était finalement plus qu’un type assimilable à un sale gamin qui fait un caprine qu’on ne lui accordera pas. Ellica prit ensuite les choses en main, un premier sceau et une chatouille stomacale pour le pousser à vomir un bon coup et un second sceau d’eau bien froide pour le réveil définitif. Ce qui lui valut naturellement une engueulade.

Inutile de la chercher, vous êtes déjà en train de le faire tout seul comme un grand si vous continuez à ce rythme là.

Ellica, de la pitié ? Dans vos rêves, elle n’en aurait aucun pour ce pauvre type. Un serviteur entra dans la pièce, amenant une lettre pour le gouverneur, il lui fit poser sur le bureau puis ressortir avant de reprendre sa tirade contre Ellica.

Je suis ici simplement parce que vos serviteurs ne savent pas comment gérer cette situation et préfèrent appeler leurs supérieurs pour se couvrir. Et pour ce qui de votre protection, on va faire très simple, votre avis, tout le monde s’en cogne, vous avez été désigné pour faire le boulot alors faites avec ou allez vous pendre, ça ne me regarde pas. Mais tant que vous aurez le cul posé sur ce siège gouvernemental, on continuera de venir vous pourrir la vie jusqu’à ce que vous arrêtiez de faire le con. Il va bien falloir l’accepter à un moment.

Et paf ! Dans les dents, une fois de plus, elle n’avait aucune pitié pour lui et de toute façon, il n’en méritait aucune à pleurnicher comme ça.

J’avoue qu’à part la fusiller du regard, j’ai peu d’armement sous la main. Je veux dire, je sais qu’elle dit vrai. Mais je ne peux pas m’empêcher de ruminer de sombres pensées. Finir là, à cette place…ce n’est pas ce que je désirais. Moi, je voulais aider le gouverneur Taha par mes liens…Mais ces liens n’existent plus. Jordanne est partie. Douglas est à l’ennemi. Hattusha n’est plus alors que les tensions entre Roroas et Narthes sont bien là elles. Aldo nous a quittés lors de cette bataille de 1566 ou 1567. Même le temps me semble perturber, tellement j’ai du mal à me souvenir avec précision de ces dates que j’exècre. Les dates de morts des miens. Que suis-je censé faire hein ?

Le messager repartait qu’elle répondait à ma question. Pourquoi ai-je posé cette phrase à la femme connue pour être la plus glaciale du Narthan ? La moins compatissante ? La plus implacable ? Suis-je réellement masochiste finalement ?
Je grinçais des dents à ses dires avant de me diriger vers mon bureau. Je ne pus néanmoins m’empêcher de lui donner réplique, alors que je prenais l’enveloppe en main et m’asseyait sur ce « siège gouvernemental ».

« Et vous ne vous êtes jamais dit que, peut-être, je n’ai jamais demandé cette situation ? Protéger le peuple, et comment ? Ce n’est pas comme si les roroas voudraient bien m’écouter…Si seulement Hattsuha était encore de ce monde. » Terminais-je dans un soupir, le regard vague.

Ma sœur de cœur me manquait vraiment. Qu’aurait-elle dit ou fait dans ma situation ? Elle serait restée forte et vaillante, j’en suis certain. Elle m’aurait secoué comme un prunier, à l’image de Llidesgyrn je suppose. Je pense d’ailleurs que mon vrai soucis avec le Capitaine, c’est que j’y vois un miroir possible de la force et le côté implacable qui a valut à Hattu le respect des guerriers Roroas. Mais ce n’est qu’une Narthe que la guerre a rendu ainsi. Pas Hattusha qui est devenue ainsi pour unifier et guider les siens. Et encore, elles n’en restent pas moins bien différentes. Je sais Hattu capable d’émotions et de sentiments, mais cette capitaine…

J’ouvrais la lettre et l’écriture que j’y vis me fit cligner des yeux. Je relus la première ligne plusieurs fois. Clignant des yeux. Les mains tremblantes, la bouche entrouverte de surprise, les yeux clignotant comme des malades. La voix de Tanaris me demandait ce qu’il se passait, mais j’étais…choqué.
J’eus un rire jaune, nerveux en fait. Et laissait tomber la lettre sur mon bureau avant d’éclater dans un rire nerveux alors qu’entre deux coups de folie, je m’expliquais :

« Et voilà ! J’ai des hallucinations désormais ! »

Maboule ? Oui. Je pense que je le deviens. Mais même en me concentrant, les mots étaient inchangés. L’écriture aussi. Et là, je me calmais avec un air de profonde incompréhension. Et là, je ne put que demander :

« Dîtes-moi que je rêve ?...Capitaine Llidesgyrn, c’est. Vous lisez ce que je lis ? » Dis-je alors, n’ayant d’autres personnes en témoin.

J’avais peur que l’alcool ne m’ait trop amoché, ou son coup de poing, ou le seau d’eau…pour croire en mes yeux. Mais il y avait une lueur de peur et d’espoir dans mes yeux. Peur que ça ne soit qu’une trace de folie, un rêve. Espoir car j’espèrais que, oui…Hattusha était vivante et cette lettre de sa main.

Cette situation commençait à passablement fatiguer Ellica qui n’avait rien demandé de tout cela elle aussi. Se faire réveiller de bon matin lors d’un de ces rares jours de repos, se faire trimballer au palais, tout ça juste parce que monsieur le gouverneur a pas les couilles d’assumer ses fonctions comme il se doit. Mais en même temps, à force de faire parler les liens du sang, voilà le genre de bourdes avec lesquelles on se retrouve. Et comme de juste, Ellica n’aurait aucune merci pour cette chouineuse d’Arthur.

Ca c’est votre problème, vous y êtes alors assumez courageusement ou enfuyiez si vous êtes un lâche.

Mais dans tous les cas, qu’il arrête de lui faire perdre du temps avec ces crises de pleurs. Alors oui, la reine Hattusha était un atout magistral pour traiter avec les roroas, surtout au vu des liens qu’on disait qu’elle avait eu avec le gouverneur actuel. Mais elle était morte et il fallait faire avec de toute façon. Le gouverneur ouvrit la lettre qu’il avait reçu et en commença la lecture, devenant de plus en plus blanc au fur et à mesure. Ellica était un peu intrigué mais bon, vu le modèle du bonhomme, il ne fallait pas grand-chose pour le troubler… quand il était sobre. Il lui tendit ensuite la lettre en lui demandant de confirmer sa lecture, comme s’il avait vu un fantôme. Et c’était peut-être le cas. La lettre était une correspondance privée mais envoyée par… Hattusha, la reine des roroas supposé morte. Cependant, Ellica restait bien plus septique que son abruti de gouverneur.

Une lettre de la reine Hattusha ? Intéressant… si toutefois elle est authentique. C’était une amie à vous n’est-ce pas ? Dans ce cas, vous devez avoir de vieux courriers d’elle non ? Utilisez-les pour faire expertiser cette lettre et vous assurez de son authenticité.

Il ne manquerait plus qu’il se fasse berner par des gens prêt à jouer sur sa nostalgie ou une connerie du genre. Ellica était trop pragmatique pour ça.

Mais si la reine des roras est vivante… alors… Hum… tout ca pourrait devenir très intéressant…

La fin n’était que des réflexions pour elle-même. Elle devait s’assurer de l’authenticité de la lettre d’abord mais rien n’interdisait de commencer à préparer des plans au cas où il faudrait de nouveau composer avec la présence de la reine disparue des Roroas…

Je repensais à Hattu, à cette époque bénie où Douglas était encore là, Jordanne ma « sœur » sans que je n’y vois autre chose, et Hattu ma sœur de cœur. Mais les mots durs de la capitaine me firent froncer des sourcils, et quitter cette légère nostalgie, pourtant bienfaitrice. Mon poing se serra lorsqu’elle parla de lâcheté. Je suis peut-être faible, je souffre et ne sait comment y faire face, mais je n’ai jamais fuis mon devoir, ni mes responsabilités ! Sinon, je serais actuellement à Lindorm, en dernière année, à aider la forge de Sir Milos en parallèle. J’aurais fait mon service militaire d’un an, dans les forges de Prima, et aurait repris la forge des McCallan dans le village de Dali ! Si je n’avais pas eut ce sens des responsabilités, je ne serais nullement ici !

Gardant pour moi cette colère qui ne mènerait à rein de bien, je m’étais installé à mon bureau et j’avais ouvert la lettre. Pour finir choquer. Tellement choqué que cette femme qui m’énervait, je la laissais lire le contenu. La prenant à témoin. Le bac d’eau a dû me tombé trop lourdement sur la tête : vraiment !
Elle lisait la même chose que moi ? Expertiser ? J’eu un sourire désabusé avant d’ajouter :

« La façon dont elle a signé…elle ne signe ainsi que sur son courrier à un McCallan. Douglas mis à part, depuis sa « trahison »…L’écriture, je ne la connais que trop bien pour dire qu’elle est authentique. Je pensais halluciner, voilà que vous me permettez au moins de confirmer de ne point être devenu fou. »

Intéressant ? Oui, c’est sûr. Et pour la première fois depuis longtemps, j’eu une pointe d’espoir dans le regard et un léger sourire. Un sourire joyeux, et non faux ou teinter d’une tristesse sans fond.
Me levant, j’allais mettre cette missive dans le secrétaire où je stock les courriers importants. Celui ne s’ouvrant que selon une combinaison précise de chiffres, mais aussi, la bonne clé que je porte constamment autour de mon cou.

« Je ferais tout de même identifier la missive, vu que j’imagine que ma parole ne suffira pas à ce que vous, où les généraux, ne me croient. »

Le Général des Comètes et celui de l’Armée ne croirait pas au fait que j’ai réellement été contacté, sans expertise de la lettre. Mais son contenu me permettait l’espèrance. Sortant une ancienne missive de l’époque où je travaillais à Dali et où Hattu était à Lindorm, je refermais le secrétaire avant de tendre l’ensemble à Ellica.

« Capitaine, pouvez-vous transmettre cela au scribe de la bibliothèque ? C’est notre expert dans ce domaine…Oh et, je suis réveillé et en état désormais alors, si vous étiez en congé, vous pouvez y retourner. »

Mon regard laissait entendre qu’au moins pour aujourd’hui, j’avais repris confiance. Confiance en l’avenir qui me semblait si incertain, si lointain, hier encore. Je n’ai plus d’attache ? Finalement…outre celle qui vagabonde, m’ayant quitté, il en reste une. Une qui, comme moi, veut que cette souffrance cesse. Tirant les rideaux, je laissais entrer la lumière dans la pièce qui n’était pas entièrement éclairer. Ouvrant une fenêtre pour passer la tête à l’extérieur, Tanaris approchant. Lui flattant le museau, je lui murmurais qu’Hattu était vivante…et il en sauta et s’amusa de joie.

« Bon, à présent…il est temps d’organiser une rencontre. » Murmurais-je, le sourire aux lèvres pour la première fois depuis longtemps. La gorge une pointe plus calme.

» La main dans le sac et le pied dans le bois... [clos]
» Le nez dans les bouqins et la tête dans les étoiles
» Asa ♥ Un garçon né dans une rose.
» La main dans le sac [Douglas]
» RP dans les alentours d'Aeria

Noies pas tes chagrins dans l'alcool, ils savent nager...

Noies pas tes chagrins dans l'alcool, ils savent nager...

Sujets similaires

Sujets similaires