AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Partagez

Entre Garçon et Fille, une infime différence.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeVen 12 Oct - 15:58



Elle s'était fait belle, avait coiffé ses cheveux et mis de l'ordre dans ses vêtements. Elle avait chaussé ses baskets les moins trouées. Et son pantalon le moins rapiécé. Sur le bord du lit, elle avait éparpillé des pâquerettes, qu'elle avait tressé ensemble en une couronne de fleurs blanches qu'elle avait posé sur ses cheveux noirs. Elle s'était regardée dans le miroir, de derrière ses grosses lunettes. Elle avait un peu tiré sur son tee-shirt noir à manches longues bien propre et bien repassé. L'image n'était pas très glorieuse. Ce n'était pas celle, féminine, d'Ulum passée un peu plus tôt dans la pièce au sein de laquelle subsistait le fantôme d'un parfum agréable et frais. Liatris n'avait ni maquillage, ni parfum. Elle n'avait ni fard ni poudre pour ses yeux. Elle n'avait rien que ces fleurs dans ses cheveux et la lettre pliée en petit de Vaast au fond de sa poche.

Mais aujourd'hui était un jour important : elle allait à Laragon pour la première fois depuis son arrivée à Lindorm. Et elle n'y serait pas seule puisque Vaast serait avec elle. Vaast était gentil. Il aimait bien les cailloux, comme elle. Et il avait voulu être son ami. Pour la première fois de sa vie, quelqu'un voulait de la petite orpheline insouciante, la petite voleuse miséreuse. Elle hésita encore quelques secondes dans la salle de bain. Sur le rebord du lavabo traînait le parfum de sa camarade de chambre. Serais-ce très mal si elle s'en servait rien qu'une seule fois ?

Elle se mordit la lèvre... Puis capitula. Elle appuya deux fois sur le petit bouton, pour sentir bon dans le cou, elle aussi. Elle savait bien qu'elle n'était pas jolie. Mais ce n'était pas important, n'est-ce pas ? Il voulait quand même bien être son ami.
Elle reposa tout bien correctement le flacon à l'endroit exact et dans la position parfaite où elle l'avait pris en se jurant que c'était la première et dernière fois.

Puis, elle sortit du dortoir, arpentant les couloirs, son sac en bandoulière sur l'épaule, vide à l'exception d'une petite bourse peu remplie mais plus remplie que jamais auparavant : ses frais de vie à Lindorm que lui versait l'académie, un peu d'argent de poche.

Insouciante, elle gambadait tranquillement, en avance, par hâte d'y être. Il n'était que treize heure trente. Et il faisait beau. Comme elle avait de la chance ! Elle avait tellement hâte... Elle pressa le pas en traversant l'académie, jusqu'à rejoindre le parc, prenant la direction du lac. Il faisait encore assez doux, bien qu'il soufflait un vent frais qui refroidissait les derniers rayons d'un soleil d'octobre.

Puis, elle se posta près de la berge du lac, attendant, debout, que Vaast la rejoigne. Son coeur battait un peu, en un mélange de stress et d'impatience. Elle espérait qu'il n'y aurait rien qui le retiendrait.
Mais, alors qu'elle patientait sagement, un groupe de troisièmes années installés non loin se levèrent pour aller à sa rencontre.

Elle les regarda distraitement, sans se douter de la suite. Les garçons passèrent près d'elle jusqu'à l'entourer. Et ils chahutaient, effrayant la petite autiste qui couina de peur quand l'un d'eux arracha son sac pour n'y trouver que du vide et cette petite bourse en cuir.

"Non... Non c'est à moi..." Tenta-t-elle de protester. Mais ils ne l'écoutèrent pas. Ils se moquaient d'elle, de ses fleurs dans les cheveux, se lançaient la bourse qu'elle essayait de rattraper, courageusement. Mais elle était petit, malingre. Et les garçons voulaient s'amuser à ses dépends, gardant l'argent. Le peu d'argent qu'elle avait.

Puis, de brimades en brimades, ils la poussèrent dans l'eau du lac, la faisant tomber dans un cri craintif mais étouffé entre ses dents serrées. Elle avait toujours subi. Sans se plaindre. Sans broncher. Sans se révolter. Elle ne se révolta pas plus alors qu'elle émergeait, trempée, pleine de boue, de vase. Sa couronne de pâquerettes s'éloignait en flottant. Envolé le parfum, les vêtements bien mis. Noyée cette lettre qu'elle chérissait depuis qu'elle l'avait eue. La première lettre de toute sa vie. Déjà, ils s'éloignaient en riant, en se moquant d'elle. Envolé le petit pécule de rien. Et elle restait là, au milieu de l'eau où le vent dessinait des ridules. Trempée, grelottant légèrement, son tee-shirt noir lui collant à la peau, soulignant de son poids la finesse de sa taille, et le galbe de deux petits seins ronds. Une toute petite poitrine qu'on ne devinait guère d'habitude sous l'amplitude de ses vêtements.

Misérable. Mais elle ne pleurait pas. Parce qu'elle avait l'habitude. Mais elle n'était plus bien préparée. C'était son lot, sa fatalité. Et il faisait froid, avec de l'eau jusqu'à la taille...
Revenir en haut Aller en bas
Aqua
+ Date d'inscription : 03/08/2012
+ Messages : 779
+ Orbes + Orbes : 806
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Année : 5ème
+ Nom du dragon : Jabutha
+ Type de Dragon : Eau
+ Le Don légué : Maîtrise de l'eau
Ludvig Brax
Ludvig Brax
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeVen 12 Oct - 17:35


L'air tendu devant le miroir, Vaast réajustait sa veste pour la troisième fois. C'était la première fois qu'il était invité quelque part par quelqu'un qu'il pouvait appeller... son ami. Déglutissant et repassant une main dans ses cheveux pour les placer correctement, il souffla lentement malgrés les cernes et se frotta le visage pour se réveiller. Allez, il pouvait le faire. Jettant un coup d'oeil à l'horloge qui se trouvait au dessus de la porte il se motiva pour y aller, sinon il allait être en retard. Il ne voulait pas faire attendre Liatris, même s'il avait peur que tout cela ne soit qu'une blague, un piège.

Mais dans sa poche se trouvait toujours le caillou que le garçon lui avait offert. Il n'avait toujours pas trouvé d'idée de cadeau à lui faire en retour mais il espérait voir quelque chose à Laragon qui lui plairait. Alors il ajusta une nouvelle fois ses bottes en cuir par dessus son pantalon et il enfonça dans sa poche la bourse contenant son argent de poche. Son père ne le lésait jamais de ce côté là, sans doute pour sauvegarder les apparances, Vaast pensait juste que c'était normal. Et comme il ne l'utilisait pas souvent, sauf pour ses crèmes et produits inifugeant, il avait amassé un petit pécule avec lequel il voulait faire plaisir à Liatris, pour lui faire un cadeau qui lui plairait, pour le remercier de ce qu'il avait fait.

Regardant l'heure le jeune homme tiqua et lâcha son reflet dans le miroir avant de se précipiter dans le couloir, il allait être en retard. Trottant sans courir, Vaast dévala plus qu'il ne descendit les escaliers, se maudissant. Il détestait être en retard. Se faufilant au travers des élèves qui se trouvaient sur son passage sans même les effleurer, il prit la direction du lieu de rendez-vous, la lettre soigneusement pliée dans le fond de sa poche pour être sûr de ne pas se tromper malgrés le fait de l'avoir lu de nombreuses fois. Liatris avait eu de la chance, en général Vaast ne regardait pas souvent sa boîte aux lettres, n'attendant jamais rien. Alors il avait été surpris quand il avait vu le papier aux ratures d'encre et à l'écriture enfantine. Il s'était d'abord demandé si c'était une farce mais dans ce cas là pourquoi faire autant d'effort pour écrire une lettre pareil. Et il avait compris que Liatris ne devait pas bien savoir lire et écrire, et dans la tête de Vaast cela lui donnait une des raisons pour lesquelles il devait prendre des coups. Son père lui en avait beaucoup donné quand il apprenait à écrire.

L'air frais du début Octobre ne semblait pas mordre la peau pâle du Narthan qui trottait doucement, la tête un peu dans les nuages, ne sachant pas à quoi s'attendre. Il prit le chemin du lac tranquillement, la tête droite et l'expression toujours aussi nonchalante qu'à l'accoutumée. Il croisa quelques vagues personne, ne prêtant aucun interêt à leur rires moqueurs, faisant comme si de rien était, pour ne pas attirer l'attention.

Mais arrivant près du lac, il se stoppa net, observant la scène qui se déroulait devant lui. Il y avait quelqu'un dans l'eau, une eau qui devait être froide à présent. La chevelure noire dans tous les sens, les grosses lunettes sur le nez et les larges vêtements collés à sa peau ne laissèrent pas de doute quant à la personne se trouvant dans l'eau, l'air misérable. Surpris, Vaast mis une seconde avant de réagir.

"Liatris..." souffla-t-il entre ses dents avant de se mettre à courir vers le garçon.

Il ne réfléchit pas un instant et retira sa veste ainsi que son écharpe qu'il laissa sur le sol, ne le laissant qu'avec son pull à manche longue et à col roulé, dévoilant une silhouette un peu plus athlétique que ce à quoi on aurait pu s'attendre. Ses jambes allèrent plus vite que sa tête et il se jetta à l'eau pour aller récupérer le garçon, se fichant d'être trempé, se moquant de la morsure du froid contre sa peau et de la sensation de lourdeur de ses vêtements imbibés d'eau.

"Ca va ?" demanda-t-il de sa voix cassée, se rapprochant en tendant sa main gantée pour attrapper celle de son ami.

Oui un ami se devait de faire ça, il en était persuadé. Il devait l'aider à sortir. Il était bien plus petit que lui, l'eau alla bien plus haut sur son corps trop maigre. Encore plus alors que les vêtements collaient à sa peau. Il ressemblait à chat mouillé. Mais il ne rit pas, il était inquiet et son visage le montra clairement alors qu'il attrappait la main qui tremblait légèrement de froid. Il tira dessus et recula doucement pour ramener Liatris vers le bord, se fichant qu'il aurait certainement pu se débrouiller seul. Mais ce n'était pas facile de se dépatouiller dans l'eau avec ses vêtements - il le savait bien.

Il ne dit pas un mot de plus, concentré à se débattre dans la boue en tirant l'autre élève à sa suite, s'accrochant à des roseaux pour s'aider lui-même. Il n'écoutait pas non plus ce qu'aurait pu lui dire Liatris, il voulait juste le sortir de là rapidement. Il était tellement malingre, il pourrait attrapper mal facilement. Il voulait demander ce qu'il s'était passé mais il savait que ce n'était pas le moment. Alors il tira, grimpa lestement sur la berge et saisit les deux mains de son compagnon pour le tirer habilement.

"Tu n'as rien ?" demanda Vaast avec inquiétude, se surprenant encore une fois de plus pour l'interêt qu'il portait à Liatris.

Le regardant pour s'assurer qu'il n'était pas blessé, son regard se posa sur le t-shirt collé à la peau nue. Il pouvait voir les formes maigres du petit corps... des formes qui finalement le firent détourner le regard. Non. Ce n'était pas possible. Rougissant subitement le garçon tourna la tête sur le côté et se saisit rapidement de sa veste pour la tendre à Liatris, confus.

"T...Tu... tu es... une fille ?" demanda-t-il, se sentant soudain complètement idiot.

Dire que depuis le début... oh mon dieu. Il ne savait pas quoi penser. Et pour la toute première fois depuis longtemps il était géné au point de devenir rouge comme une tomate. Il en oubliait que son col roulé ne cachait pas le reste de sa cicatrice qui remontait sous son oreille, mais à cet instant ce n'était pas important pour lui. Il se fichait d'être trempé à son tour. Il n'enlèverait aucun vêtements de toutes façons, pas sans être sûr d'être seul.

"Qu'est-ce qui c'est passé... ?" demanda-t-il soudain, le regard toujours dévié pour ne pas avoir l'air d'un pervers. Espérant détourner la conversation pour ne pas avoir à se sentir encore plus ridicule.
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeVen 12 Oct - 21:56



Elle n'était pas tombé très loin du bord, n'ayant de l'eau que jusqu'à la taille. Mais cela avait suffit pour ruiner tous ses efforts pour cette belle journée. Le soleil était toujours là. Le vent frais également. Mais elle n'avait plus ni argent, ni "jolie" tenue. Il ne restait qu'elle, grelottant dans l'eau, paralysée encore quelques instants par la détresse et la surprise. Non... Non... à cause d'elle la sortie allait être un peu repoussée. Aurait-elle le temps de rentrer se changer avant que Vaast arrive ?
Elle refoula ses larmes. Il était trop tard car, les lunettes de travers et plein de gouttes d'eau dans son champ de vision, elle le voyait accourir.
Pourquoi courrait-il, il n'était pas en retard.
Les bras serrés autours de son corps trempé, tremblante, elle le vit retirer son écharpe et sa veste et... foncer droit vers elle, malgré l'eau. Écarquillant de grands yeux, elle le vit bientôt arriver juste en face d'elle, à présent presque aussi mouillée qu'elle.
Et sa main se tendit vers elle, lui montant sans raison les larmes aux yeux. Larmes qu'elle refoula dans un petit reniflement. Pourquoi venait-il dans l'eau lui aussi ? Pensait-il qu'elle jouait ?

Mais déjà, il s'enquérait de son état et elle lui fit un timide sourire, comme un arc en ciel après la pluie, murmurant simplement en claquant des dents :
"C... Ca va..."

Elle allait bien, elle qui vécu tellement pire... Ce n'était que de l'eau, et le froid de la saison.
Mais il était venu dans l'eau pour l'aider et elle saisit doucement sa main, rougissante, honteuse d'avoir tout gâché et qu'il soit trempé à cause d'elle.
Elle qui voulait tant manger quelque chose avec Vaast à Laragon, pensant que son petit pécule serait idéal pour cela, n'avait plus rien. Envolés, les beaux projets.

Mais elle s'activa pour sortir de l'eau, à la suite de Vaast, alourdie par ses vêtements trempés, embourbée dans la boue au fond, près du bord. Mais Vaast l'aidait, la tirait quand elle peinait un peu. Le garçon lui attrapa les mains depuis la berge, la tirant hors de l'eau et elle heurta son torse avec maladresse, se reculant aussitôt, gênée d'être si inutile. Elle ne devait être qu'un poids, pour lui. Un ami ne devait pas être un poids pour l'autre, pourtant...

"Je... je n'ai rien... Mais toi tu es trempé... A cause de moi..." Gémit-elle, désespérée de cette constatation.
Elle n'avait pas conscience du regard du garçon sur son corps aux courbes maladroites et imparfaites d'une croissance retardée. A son âge les filles devenaient des femmes mais elle restait encore prisonnière de cette gangue, de ce corps imparfait, entre la chenille et le papillon. Un corps dont les courbes se déclaraient, dont l'androgénie parfaite entre la fille et le garçon faisait que l'on se trompait bien souvent.
Les lèvres bleues, elle resserra ses propres bras autours d'elle pour se réchauffer. Elle avait enduré bien pire, cependant et ne se souciait guère de son propre état.

Mais Vaast rougissait, sans qu'elle comprenne pourquoi, le regardant par en dessous, alors qu'il balbutiait qu'elle était une fille. Elle en était bien une et ne comprenait pas bien que son ami semble si surpris.

"Oui." Dit-elle très simplement, sans comprendre le trouble du garçon en face d'elle, insouciante. Fille ou garçon, c'était pareil - sauf les seins. Ha, et peut-être les règles. Elle avait eut ses premières trois mois auparavant seulement. C'était très douloureux mais pas autant que les côtes cassées. Elle ne remarqua pas la cicatrice de Vaast, tête de linotte qu'elle était pour le moment.

Mais Vaast lui tendait sa veste qu'elle refusa d'un signe de tête.

"Non, elle va être mouillée aussi. C'est bon."
Sur ces mots, très simplement, elle retira son propre tee-shirt, apparaissant seins nus - et ils étaient bien là, un petit bonnet maigrichon mais impossible à louper - torse-nu avec une insouciance complètement décalée alors qu'elle essorait le haut avec soin. Elle n'avait jamais été pudique, n'ayant jamais eu besoin de l'être. Les choses étaient très simples, pour elle qui vivait dans la rue et ne voyait pas le mal qu'il y aurait à simplement se mettre torse nu pour enlever un peu d'eau. De plus, sa peau sécherait plus vite. C'était plus pratique.
Mais ce qui choquait chez Liatris, ce n'était pas tant sa poitrine en vérité. Mais ces longues cicatrices diverses. Des cicatrices particulièrement laides car jamais recousues. C'était les balafres naturelles d'une peau forcée de guérir sans aide, sans le moindre point de suture, donnant aux anciennes plaies une largueur boursouflée et une irrégularité inquiétante. Plus que nombreuses, les stigmates étaient impressionnantes par leur taille et leur longueur. L'une d'elle montait du poignet jusqu'à l'épaule, une autre partait de sous les seins et disparaissait au delà de la ceinture du pantalon. l'on pouvait voir également deux renflements osseux au niveau des côtes, trahissant des os fracturés qui auraient manqué de percer la chair et qui ne se seraient jamais refermée. Une seconde cicatrice, plus courte, passait sur son ventre, coupant la plus longue. Une cicatrice circulaire de brûlure caractéristique marquait également en deux points son flanc droit, trahissant l'utilisation d'un objet chauffé à blanc. Dans sons dos, plusieurs marques trahissaient l'utilisation d'un fouet, mais elles étaient bien plus superficielles que les énormes cicatrices.

Mais Liatris semblait se moquer de ces marques. Elles faisaient partit d'elle.

"Des garçons sont venus prendre mon argent et m'ont jeté dans l'eau." Dit-elle simplement, d'un ton neutre, en haussant une épaule maigrichonne. Comme si c'était tout à fait normal. Déjà, sa peau laiteuse séchait à l'air libre. C'était plus agréable et il faisait paradoxalement un peu moins froid, bien que le poids de son jeans était encore désagréable.

"Je suis désolée... Je vais aller me changer. Mais après on ira, promis. Je volerais une brioche à la viande pour toi, alors. Parce que je n'ai plus de quoi en acheter. Mais je me débrouillerais." Elle bomba le torse, désireuse de bien faire.
Et toujours aussi à demi-nue.
Revenir en haut Aller en bas
Aqua
+ Date d'inscription : 03/08/2012
+ Messages : 779
+ Orbes + Orbes : 806
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Année : 5ème
+ Nom du dragon : Jabutha
+ Type de Dragon : Eau
+ Le Don légué : Maîtrise de l'eau
Ludvig Brax
Ludvig Brax
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeVen 12 Oct - 22:53



Il était rouge de confusion, rouge de honte. Car il n'avait pas compris plus tôt que son ami était une amie. Que Liatris n'était pas un garçon mais une fille. Et sa réponse toute bête ne fit que le mettre plus mal à l'aise. Il se sentait encore plus stupide qu'il ne l'aurait cru. Il se fichait d'être trempé, car il l'avait fait pour aider son ami. Non, son amie. Rien que d'y repenser il se sentait encore plus géné et confus. Les yeux détournés, la veste tendue pour l'aider à cacher les formes qui apparaissaient, il fut surpris de l'entendre refusé pour une raison qui lui semblait peu valable. Il se fichait que sa veste soit mouillée, il... non elle allait attrapper froid avec des vêtements pareil et un corps aussi maigre.

Se tournant pour insister il se tétanisa soudain alors que le t-shirt fut retiré. Les rougeurs de Vaast atteignirent ses oreilles alors que devant lui se dévoilait le corps mal nourri de Liatris. Et tout ce que ses pensées purent analyser ce furent : c'est bien une fille. Subjugé par cette vision qui le surprenait un peu plus il mit un moment avant de se retourner avec pudeur. Il savait que les filles étaient sensible à ce genre de choses... mais Liatris n'avait pas hurlé au scandal. Elle se déshabillait devant lui sans complexe, dévoilant ses cicatrices sans honte.

Baissant les yeux, Vaast se senti pittoyable. Lui en avait tellement honte qu'il les cachaient sans cesse. Le regard en biais il regarda la longue cicatrice qui remontait le long du bras de la jeune fille. C'était le genre de chose qui faisaient vraiment mal. Il se demandait ce qu'elle avait pu faire pour avoir ces marques.

Non, le jeune homme n'était pas surpris, non il n'était pas dégoûté, non il ne fut pas outré que ce corps chétif soit recouvert de plus de cicatrices que le plus confirmé des guerriers. Non. Parce que tout cela lui semblait normal à lui aussi. Parce que lui aussi avait été marqué de différentes façons. Et que cela ne faisait que conforter son idée que c'était normal. Mais c'était la première fois qu'il rencontrait quelqu'un d'aussi ouvert avec ses fautes. D'ailleurs là n'était pas le problème. Tendant à nouveau la veste il finit par pudiquement fermer ses yeux à moitié avant de la glisser autour des épaules de Liatris.

"Tu va attrapper froid..." expliqua-t-il sommairement, enfermant de force le corps chétif dans sa veste qui recouvrit sans aucun problème le torse malingre.

Les mains sur le col, le tenant fermé pour lui montrer qu'il n'y avait pas de soucis à ce qu'elle la garde, il écouta son explication avant d'ouvrir ses yeux de surprise. Des garçons. Venus prendre son argent. La pousser dans l'eau. Pourquoi ? Est-ce qu'elle avait fait quelque chose ? Mais... Liatris n'était pas du genre à faire quelque chose de mal, il l'avait bien vu. Alors pourquoi ? Lui... Elle qui avait l'air si fragile. Les yeux baissés Vaast se souvint du groupe qu'il avait vaguement croisé en arrivant. Serrant légèrement ses poings il senti pour la première fois depuis bien longtemps quelque chose réchauffer son corps.

Serrant un peu plus les pans de la veste pour protéger le corps si maigre de Liatris du vent et du froid, il se redressa lentement, soulevant par la même la ventus. Les mains sur la veste, la forçant à la garder pour lui indiquer qu'elle devait la garder, il la regarda à nouveau. Ses cheveux humides collant à son front, ses larges lunettes tordues, le t-shirt rapiécé qui traînait par terre. Soudain la chaleur dans le corps de Vaast augmenta et son regard inexpressif se mua légèrement, devenant à la fois plus froid et plus chaud.

"Garde là" ordonna-t-il avant de lâcher le tissu et se tourner vers le chemin d'où il était venu. "Je reviens, va te changer," indiqua-t-il sommairement.

Et il se mit à courir vers la route qu'il avait emprunté quelques minutes plus tôt. Son coeur battait vite dans sa poitrine et sa tête se vidait. Un sentiment fantôme envahit son âme. Celui-là même qui avait failli mener son village à la catastrophe quelques mois plus tôt. Mais il ne pensait pas, il ne pensait plus. Dans son coeur s'allumait une flamme. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

Depuis des mois qu'il se contenait, qu'il prenait sur lui, qu'il faisait des efforts et surtout depuis un mois qu'il ne dormait plus à cause d'une règle stupide... il craqua. Il courru, rapidement, ses jambes bien plus rapide qu'on ne l'aurait pensé, son visage bien plus déterminé qu'il ne l'avait jamais été. Il courru jusqu'à apercevoir le groupe de garçon au milieu de la cour, en train de rire, la bourse à la main. Certainement en train de se moquer de leur maigre récolte.

"Rendez-là," somma-t-il soudainement, sa voix rauque et presque inhumaine s'élevant sans hésitations.

Les garçons se tournèrent avec surprise avant d'éclater de rire de le voir trempé. Ils étaient costaud, des troisièmes années. Mais Vaast n'avait pas peur. Il en avait marre. Il voulait récupérer cette bourse, parce qu'elle était à Liatris. Et que l'idée qu'elle vole lui retournait l'estomac. Elle se ferait battre à mort si elle se faisait attraper. Il ne voulait pas. Elle était son amie. Il avait juré de la protéger. Avant même qu'il ne sache que c'était une fille.

"Regardez-moi ça... une autre tapette..." fit l'un des garçons en riant.

"Il à l'air mieux fringué que l'autre clodo... t'a plus d'argent j'imagine... donne nous ta bourse et peut-être qu'on te laissera tranquille," répliqua un autre, l'air menaçant.

"Rendez la bourse, voleurs," ordonna Vaast sans se démonter.

"Sinon quoi... le petit chou va aller pleurer à sa maman ?" se moqua finalement le troisième garçon avant de tendre sa paume vers le ciel pour faire apparaître une flamme. "Tire-toi avant qu'on se fâche..." menaça-t-il, son regard dur.

Vaast serra les poings et les dents, sa mâchoire tendue alors que ses sourcils se fronçaient sous les moqueries et les menaces. Il n'y avait pas grand monde sur la cour pour l'instant. Et les rares élèves qui étaient là se trouvaient à l'autre bout, ne se rendant absolument pas compte de ce qu'il se passait.

Les étudiants continuaient de se moquer et celui à la flamme s'approcha pour lui faire peur. Mais Vaast n'avait pas peur du feu, plus depuis qu'il avait réussi son alliance avec Istil. Et chaque paroles des garçons alimentaient le feu qui nourrissait dans le coeur du garçon. Jusqu'à ce qu'il explose. Jusqu'à ce que ses pupilles s'animent. Jusqu'à ce qu'il tende la main vers la flamme qui se voulait menaçante.

C'était terminé pour eux. Elle changea de main, attérit dans celle de Vaast et se mit à grossir encore et encore. L'un des étudiants recula tandis que les autres prenaient une position d'attaque. Mais le jeune homme ne s'arrêterait pas et dans la seconde qui suivit ils furent tous les quatres entourés d'un mur de flammes. Immenses, brûlantes, implacable. Hautes, se nourrissant de l'air qui se trouvait toujours plus haut et du sol. Et au milieu Vaast ne bougeait pas d'un millimètre, même losque un bout de son pull prit feu.

"Rendez-là," ordonna-t-il à nouveau.

Se méfier de l'eau qui dort était un dicton connu. Mais personne n'avait jamais parlé de ce garçon qui malgrés son calme apparent pouvait exploser. Six mois auparavant il avait failli brûler le village entier. Il n'aurait pas cru être à nouveau en colère aussi tôt. Mais il avait craqué, son regard était implacable alors que les trois étudiants cherchaient à éteindre les flammes, l'un avec de la terre, l'autre avec de l'eau et le dernier essayant d'ouvrir un passage dans les flammes.

Mais le pouvoir de Vaast était exponentiel, plus il y avait de flammes et plus il pouvait en rajouter. La moindre flammèche pouvait entre ses mains devenir un feu de joie. Et s'il ne maîtrisait pas bien ce qu'il faisait, il pouvait néanmoins les empêcher de s'enfuir, les piégeants un peu plus dans l'étouffante chaleur dont l'air respirable diminuait au fur et à mesure.

Liatris était son... non sa première amie. En y repensant, même enfant il ne se souvenait pas avoir eu d'amis filles. Liatris était la première. Il la protègerait. Même s'il devait brûler vif ces types. A cet instant cela n'avait aucune importance. Les conséquences n'avaient aucune importances. Il voulait juste leur faire payer. Et récupéré ce qui appartenait à Liatris.

Vaast était bien plus impétueux et colérique qu'on aurait jamais pu pensé. Et là... c'était juste trop. Ils paieraient pour tous les autres. Il en avait marre, juste marre.

Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeSam 13 Oct - 0:05



Les pans de la veste de Vaast se refermèrent autours de son corps, trop grande pour elle, qui était si menue. Elle sursauta bien. Mais c'était Vaast alors ce allait. Cela irait. Tant que c'était Vaast qui la tenait si doucement, tant que c'était lui, cela allait. Et elle-même ne comprenait pas très bien pourquoi est-ce qu'elle ressentait cela. C'était... Agréable. Et chaleureux dans la poitrine.
Elle était triste d'être tombée à l'eau et de ne plus avoir d'argent. Mais cela n'était rien.

Elle sentait le parfum de Vaast sur sa veste. Un parfum masculin. C'était étrange. Agréable.
Alors, quand les mains s'enlevèrent, elle garda les pans refermés autours d'elle, émue, au fond, de son geste que personne n'avait eu pour elle. Car personne n'était venu quand elle se mourrait dans les égouts, le corps brisé par la malveillance des hommes. Et cette fois... Il y avait quelqu'un. Vaast était gentil. Tellement gentil...

Il lui ordonna de garder la veste et d'aller se changer et elle hocha gravement la tête, habituée depuis toujours aux attitudes décisionnaires.

"D'accord." Dit-elle, très sérieusement. Elle ne voulait pas profiter de sa gentillesse plus longtemps. Il devait vouloir récupérer sa veste, qu'elle tint serrée d'une main sur sa poitrine, non pas par pudeur mais par désir d'obéir. Elle ne comprenait pas trop pourquoi est-ce qu'il courrait. Avait-il oublié quelque chose ? Ou alors il avait envie de faire pipi ? Elle ramassa son tee-shirt, finalement, pour courir elle aussi vers l'académie.

Elle devait se dépêcher de se changer. Elle rejoignit les bâtiments, courant dans les couloirs - s'essoufflant étonnement peu pour quelqu'un comme elle. Certains élèves la regardèrent de travers mais elle s'en moquait. Une fois dans sa chambre, elle rejoignit la salle de bain, déserte. Elle se sécha rapidement, déposant avec soin la veste de Vaast sur le rebord du lavabo pour ne pas l'abimer. Une fois sèche, elle enfila des vêtements secs et propres, un autre sempiternel jeans un peu trop grand. Et un tee-shirt à manches longues mais de couleur prune, un peu déchiré en bas.
Tant pis. Il fallait qu'elle se hâte. Pour plus de facilité, elle enfila la grande veste de son ami pour pouvoir aller plus vite. Mais, alors qu'elle passait dans le couloir, une lueur orangée dansant sur les murs lui fit tourner la tête vers l'une des grandes fenêtres en ogive.

En contrebas... Il y avait un énorme mur de flammes circulaire. La lumière aveuglante des flammes l’empêchait de bien distinguer mais il lui sembla voir, de loin, quatre personne en son centre. Un coup au cœur... Comme une intuition... L'intuition venue de nulle part, redoutablement précise qui lui porta comme un coup à la poitrine... Vaast serait-il en danger ?

Avant même d'avoir réfléchi, elle avait ouvert la fenêtre et avait sauté sur l'avancée du toit, un petit mètre en contrebas, sautillant sur les tuiles heureusement sèches avec une aisance surprenante de sa part. Elle n'avait jamais eu le vertige et avait l'habitude d'une vie acrobatique. Elle se déplaçait rapidement, utilisant les toits pour se rapprocher de la cour, la lumière des hautes flammes l'aveuglant de plus en plus. Elle sauta sur une nouvelle partie du toit, agile comme un chat, rejoignant bientôt les lieux avec ce raccourci improvisé. Là, surplombant la scène, elle pu le voir clairement. Vaast et les trois garçons d'un peu plus tôt. Mais, si elle cru d'abord que c'était eux qui avaient piégé l'Ignis... Elle dû rapidement se rendre à l'évidence en voyant l'affolement de ces derniers. C'était son ami... Son ami qui menaçait de mettre le feu à l'école. De mettre le feu au seul toit qu'elle n'avait jamais eu en dehors de l'orphelinat. Elle ne voulait pas être un soldat. Elle ne voulait pas se battre. Elle n'aimait pas les dragons. Et pourtant... C'était à Lindorm qu'elle pouvait être avec Vaast et discuter avec Aldo. C'était là qu'elle pouvait manger à sa faim et dormir dans un vrai lit. C'était là qu'elle pouvait lire, apprendre des choses. Et avoir peut-être... le droit de rêver qu'elle avait un avenir, elle qui n'avait rien.

Faire du mal aux trois idiots ne serait pas la solution et, démunie face à une situation critique qui l'effrayait, elle se sentie plus misérable encore qu'à l'accoutumée. Que pouvait-elle faire... ?

Soudain, loin au dessus d'elle retentit un rugissement familier et une voix dans sa tête résonna comme un coup de tonnerre.
"Tu es ma dragonnière, petite fille. Alors réagit !"
Plissant les yeux dans la luminosité conjuguée du soleil et des flammes, Liatris vit arriver la masse énorme de Léthé qui se plongeait en piqué vers elle, comme une tâche bleue d'encre et noire sur le ciel bleu.

Mais, pour la première fois, Liatris n'eut pas peur. Quand sa dragonne passa en rase-motte tout près de son bout de toit, elle n'hésita pas un instant de plus, sautant dans le vide, sur la tête massive de l'imposante créature, se raccrochant comme elle put aux écailles et aux longues moustaches charnues de son alliée. Debout sur la tête, elle se tint de son mieux, avec plus d'équilibre que l'on aurait jamais pu imaginer chez cette fille qui tombait si souvent en cours de vol.
Elle n'avait pas peur. Non. Parce qu'elle devait protéger Vaast. De lui-même y compris. Elle qui ne contrôlait pas son don avait peur que lui non plus. Elle avait peur qu'il fasse du mal à des gens sans le vouloir vraiment. Elle avait peur du feu. Il l'avait toujours effrayé depuis le bout rougeoyant du tisonnier dans les mains de ce marchand... Près des hautes flammes régnait une chaleur de fournaise. Mais Lethé plongeait depuis le ciel avec son hyper-vitesse, la jeune fille devant s'accrocher de plus belle pour ne pas chuter.
L'énorme dragonne de plus de quinze mètres fendit les flammes avec toute sa puissance et sa vitesse, traversant le mur de flammes comme un courant d'air, évitant d'être brûlée grâce à cette rapidité extrême. Elle remonta en vrille dans le ciel bleu en rugissant de contentement.

Au milieu du cercle de flammes, il y avait une personne de plus. Une petite silhouette de plus. La plus petite. La plus insignifiante. La plus misérable. Mais elle avait sauté en vol pour atterrir proprement. Calmement, affrontant sa peur, malgré la chaleur du feu, elle s'avança vers l'un des garçons affolé.

"Ce n'est pas bien, ce que vous faites. Si vous aviez besoin d'argent, il fallait me le demander." Elle ne dit que cela, avec un gentil sourire et une douceur dans la voix surprenante et la bourse apparut dans sa main alors qu'elle le dépassait, l'ayant volée sans efforts. Elle avait du mal à respirer. Mais elle rejoignit Vaast, au cœur de ce chaos de feu.
Calmement, malgré sa terreur à l'approche de tout ce feu, elle se força à se calmer. Vaast ne lui ferait pas de mal, n'est-ce pas ? Il était son ami. Un ami ne lui ferait pas de mal.

Alors, doucement, elle posa sa main sur le poignet de Vaast, disant simplement.

"Ca suffit." Sa voix était douce alors qu'elle croisait son regard dans un sourire. Tout allait bien. Ils ne méritaient pas que Vaast devienne un monstre pour eux.
Revenir en haut Aller en bas
Aqua
+ Date d'inscription : 03/08/2012
+ Messages : 779
+ Orbes + Orbes : 806
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Année : 5ème
+ Nom du dragon : Jabutha
+ Type de Dragon : Eau
+ Le Don légué : Maîtrise de l'eau
Ludvig Brax
Ludvig Brax
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeSam 13 Oct - 0:58


Le feu brûlait, rien que la chaleur à proximité ravivait les souvenirs de la douleur. Il avait l'impression de sentir à nouveau ses chairs cloquer et fondre. Il avait à nouveau la sensation de sombrer dans les flammes et la douleur. Mais il n'avait pas mal, son pull avait pris feu mais il s'en fichait, il était inifugé, comme tous ses vêtements. Pour lui ne comptait que les trois étudiants devant lui qui tentaient péniblement d'éteindre le feu ou d'ouvrir une brèche en criant.

L'un d'eux tenta de s'en prendre à lui, pensant que l'assomer devrait pouvoir éteindre les flammes, mais les flammes répondaient aux pensées de Vaast et avant qu'il ne puisse le toucher une gerbe vint se jeter sur le bras du malheureux qui hurla avant de se rouler par terre, son bras recouvert des flammes dévoreuses. Les deux autres changèrent de cibles et tentèrent d'aider leur ami en hurlant des choses incompréhensible au garçon qui ne bougea pas d'un centimètre, ses yeux emplis de rage et de colère.

Ces types pouvaient sentir toute la douleur qu'il avait enduré. Celui qui se roulait par terre pouvait sentir lui aussi les flammes lécher sa peau, il pouvait sentir les bulles se former petit à petit, explosant dans le sang alors qu'il hurlait de plus belle. Vaast avait chaud, son front était couvert de sueur, mais il tenait bon, implacable. Il ne bougerait pas tant qu'il n'aurait pas récupéré ce qu'il était venu cherché, même si les trois autres avaient complètement occultés ce détail.

Déjà les dragons rugissaient dans le ciel pour protéger leur dragonniers. Mais les flammes soudain prirent de l'ampleur gagnant en puissance. Il ne voulait plus rien entendre, ces cris l'ennervait. Il voulait qu'ils se taisent. Alors une gerbe à nouveau se jetta sur les trois étudiant qui furent protégés in extremis par l'étudiant terra qui souleva une motte de terre à temps.

*Vaast !* rugit la voix d'Istil dans sa tête.

Mais il n'écoutait pas. Comme il n'avait pas écouté six mois auparavant. Parce qu'il était parti. Parce qu'en face de lui ne se trouvait que ces choses qui ne pensaient qu'à détruire sa vie. Il ne pensait plus clairement, il ne pensait même pas à sa propre sécurité. Il se fichait de mourir. Il n'avait pas peur de la mort, il l'avait trop recherché pour en avoir peur.

Et puis le vent souffla, attisant les flammes jusqu'à ce que quelque chose tombe au milieu des flammes. Vaast se tint sur la défensive, prêt à arrêter quiconque cherchait à l'empêcher de réussir la mission qu'il s'était confié. Il avait promis à Liatris de le... la protéger. Il ne voulait pas le... la voir aussi misérable. Il... Elle était son amie. Mais dans la chaleur et la fumée se détâcha la petite silhouette aux épaisses lunettes, surprenant Vaast qui regarda autour de lui, paniqué. Que faisait-il, elle là ? Non, c'était dangereux !

Il la vit se rapprocher, n'ayant pas entendu ce dont elle avait parlé avec les autres. Il senti sa si petite main saisir son poignet et il la regarda avec incompréhension et stupeur. C'était bien lui... elle. Avec ce sourire. Soudain, Vaast prit conscience de leur environnement et il paniqua. C'était bien trop. Levant les yeux il vit les flammes tellement hautes qu'elles cachaient le ciel. Que faire ?

"Liatris ! C'est dangereux !" cria-t-il de sa voix rauque et difficile avant de finalement ouvrir ses bras.

Se penchant en avant ses bras entourèrent la fine silhouette et il la serra contre lui, lui offrant la protection de son corps. Il fut soulagé de sentir sa veste sur les épaules de la ventus, au moins serait-elle protégé par l'inifugation du vêtement. Mais que faire ? Il devait arrêter ça, il ne voulait pas que Liatris soit blessée. Fermant les yeux, serrant fortement la jeune fille contre lui, il se concentra, essayant de diminuer les flammes pour les faire disparaître.

"Non..." souffla-t-il, paniqué.

Il n'y arrivait pas. Il n'y arrivait pas. Il tendit une main et écarta les flammes, cherchant à faire une sortie. Mais il était paniqué à présent et seule une grande concentration lui permettait de contrôler de telles flammes.

"Istiiiil ! ! !" hurla-t-il, désespéré.

Un long rugissement lui répondit au delà des flammes. Il ne savait pas quoi faire, il n'arrivait pas à se calmer, à se reconcentrer. Liatris ne méritait pas d'être brûlée. Il se fichait des autres, ils avaient volés, il se fichait de lui-même, il le méritait de par sa simple existence. Mais pas Liatris. Pas la seule personne à lui avoir offert une amitié. Il voulait la protéger. Il le voulait si fort.

*Calme-toi !* tenta de le raisonner le dragon doré qui volait en cercle en cherchant un point pour se saisir des flammes à son tour.

Il n'y arrivait pas. Il sentait son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine. Il ne maîtrisait plus rien. Il voulait sauver Liatris au moins.

Si seulement... Si seulement... ses lèvres tremblèrent et soudain, il hurla. Il hurla à s'en époumoner. Un appel déchirant retenu depuis dix ans.

"Au secour ! !"

Personne n'était jamais venu, il avait arrêté de le dire. Mais il le souhaitait tellement fort aujourd'hui... que quelqu'un vienne à leur secour. Il voulait y croire. Il voulait protéger Liatris. Alors il s'agenouilla, arondissant son dos pour protéger son amie de son corps, la forçant sous lui alors qu'il était prêt à brûler vif pour elle...

"Je te protègerais..." souffla-t-il, tremblant mais sincère. Les yeux humides malgrés ces larmes qui ne coulaient pas et ne couleraient certainement pas.
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeSam 13 Oct - 10:42

Thème


Il régnait dans ce cercle de flammes une chaleur infernale. Elle avait peur du feu, vraiment peur. Mais il y avait plus important. Car Liatris avait, sous ses dehors de petite fille maigrichonne, insignifiante, toujours eu du courage. Il en fallait pour endurer sans faillir les privations, la malnutrition, les coups et les douleurs. Seule.

Mais elle n'était pas seule, elle ne l'était plus. Pas ici. Vaast était son ami. Son unique ami. Il y avait Aldo, qu'elle aimait bien aussi. Et tellement de choses à voir, à apprendre... Tellement de choses qu'elle n'avait jamais pu faire. Elle s'en rendait compte, soudain : sa place était peut-être plus ici qu'elle ne l'aurait pensé.

Ses yeux noirs cherchèrent une sortie, une faille dans la barrière de flammes. D'en haut, elle avait vu que le mur de flammes n'était si épais que cela. Mais sa hauteur, la dense chaleur en faisait un véritable mur.

Elle pensait que Vaast pourrait annuler son pouvoir, mais... Mais ce n'était pas le cas. Elle sentait ses bras autours d'elle. Mais pour la première fois de sa vie, elle ne trouva pas cela désagréable. C'était un contact étrange pour elle, qui ne l'avait jamais vécu. Une étreinte qui fit battre son cœur à tout rompre, entre terreur du feu et le plaisir étrange de cette sensation si étrangement douce dans un moment pareil.
Elle appuya sa tête contre la poitrine de Vaast, cherchant une idée, quelque chose, alors qu'il la forçait à ployer sous lui, la recouvrant de son corps.

Non, elle ne voulait pas qu'il soit blessé... Elle ne voulait pas que quiconque souffre. Jamais. Et elle ne voulait pas que Vaast devienne un bourreau. Pas lui qui était si gentil.

Le cri de Vaast lui fendait le cœur. Elle aurait voulu lui dire qu'elle était là, que cela irait. Mais elle avait peur, elle aussi, de tout ce feu. Elle ne contrôlait pas du tout son don, et à quoi pourrait lui servir le vent contre ces flammes infernales qui semblaient à présent les enfermer dans une tour de feu incontrôlable, car le seul capable de les réduire avait aussi peur qu'elle.

Alors, prenant une grande inspiration, elle cria depuis le sol

"LETHE !" Pour la première fois, elle appela son dragon, implorant sa venue. Elle avait besoin d'elle. Parce qu'elle était démunie. Parce qu'elle avait peur. Et puis il y avait ces autres étudiants, qui l'avaient certes malmenée... Mais elle était incapable de haine. Incapable de cruauté.

Un énorme rugissement sembla faire trembler le ciel. Son dragon semblait si en colère... Etait-ce sa faute, parce qu'elle n'était pas capable de s'en sortir par elle-même ? Elle ne savait pas, mais Léthé creva les flammes dans une gerbe d'étincelles, son énorme corps risquant à tout moment de se brûler aux parois de feu, le brasier léchant les anneaux massifs de la créature. Mais la dragonne s'en moquait. Il y avait cette petite chose prostrée sous Vaast, sa dragonnière. Cette gamine insignifiante pour tous mais qu'elle avait choisi parmi tous les mortels.

Alors que la dragonne amorçait un mouvement pour l'attraper, Liatris reprit, toussant dans la chaleur.

"Non ! Emporte les trois autres. On va s'en sortir."

"Petite fille !"
Rugit la créature, comme outrée. Elle se moquait des autres, subissant les flammes pour sa dragonnière.

"Ne discute pas. VA !" Cria l'étudiante, élevant pour la première fois la voix, affrontant depuis le sol les six yeux de l'énorme bête. Léthé, surprise, capitula sans un mot de plus, approchant sa tête des trois étudiants pour leur permettre de s'accrocher à elle, ce qu'ils s'empressèrent de faire. Les flancs brûlés, à vifs malgré ses épaisses écailles, la dragonne endurait la douleur le temps que les mortels s'accroche à elle, avant de manœuvrer péniblement pour reprendre son envol, crevant le plafond de flammes pour ressortir de l'autre côté, roussie, brûlée profondément par endroit, mais retombant un peu plus loin sans prendre garde à l'architecture, heurtant un arbre, le renversant sous son poids, pour déposer les trois garçons choqués et terrifiés. Liatris était toujours à l'intérieur. Mais son aile droite refusa de la porter lorsqu'elle voulu redécoller. La douleur afflua à cet instant, faisant de nouveau rugir la dragonne. La fine membrane de chair avait brûlé par endroits et des cloques se formaient sur les écailles, l'arbre avait tordu cette pauvre aile sans qu'elle s'en rende immédiatement, rendant son vol impossible sans soins.

Liatris soupira de soulagement. Au cœur du brasier, il n'y avait plus que Vaast et elle. Seuls au milieu de tout ce feu. Elle avait du mal à respirer, la chaleur intense asséchait sa gorge et ses yeux. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que tout ceci était de sa faute. Si elle n'avait rien dit... Si elle avait prétexté une chute... Si elle avait... Mentit...

Mais elle détestait le mensonge. Mais elle avait peur que tout ceci soit de sa faute. Si Lindorm brûlait à cause d'elle... Si Vaast mourrait à cause d'elle...

Liatris ne craignait pas la mort, pour l'avoir trop souvent côtoyée. Elle et la mort étaient de vieilles amies.

Roulant sur le dos, elle ne s'extirpa pas de l'étreinte de Vaast, se contentant de passer ses bras autours de son cou, l'attirant tout contre elle, le serrant fort pour le rassurer. Parce qu'il avait peur et semblait sur le point de pleurer. Parce que ces gestes qui ne lui étaient pas familier lui venaient sans même y penser alors qu'elle le gardait contre elle.

"Tout va bien. Nous allons nous en sortir. Ca ira, tu verras. Ca ira."

Elle le serra, fort, lui disant les mots qui consolent, les mots qui guérissent. Même si elle n'avait aucune idée de comment sortir. Même si elle ne savait pas trop s'ils allaient mourir ou non. Mais elle était là. Avec lui. Et tout irait bien.

"Je te protège." Dit-elle en caressant gentiment ses cheveux d'une main maladroite.

Parce qu'elle était son amie. Et qu'elle ne le laisserait jamais seul.
Revenir en haut Aller en bas
Aqua
+ Date d'inscription : 03/08/2012
+ Messages : 779
+ Orbes + Orbes : 806
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Année : 5ème
+ Nom du dragon : Jabutha
+ Type de Dragon : Eau
+ Le Don légué : Maîtrise de l'eau
Ludvig Brax
Ludvig Brax
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeSam 13 Oct - 19:15


La relation de Vaast avec le feu était ambigüe. Il le terrorisait autant qu'il pouvait l'apprivoiser. Il connaissait trop bien la morsure du feu pour ne pas en avoir peur, surtout que son pouvoir ne l'empêchait pas de ne pas être blessé par les flammes. Il lui arrivait de s'amuser à faire danser une flamme dans le creux de sa main, à la façonner, à faire des petits animeaux qui dansaient sur le sol... mais encore une fois, il s'était laisser aller, sans penser aux conséquences, se fichant des conséquences. Jusqu'à ce que Liatris n'apparaisse. Jusqu'à ce qu'elle se jette dans la gueule du loup.

Les bras entourant le petit corps malnourris, il se jurait de la protéger, même si elle était une fille. Car elle était son amie, sa première amie. Il devait se calmer. Il devait faire quelque chose, il avait créé ce piège, il devait les en sortir. La voix habituellement si faible de Liatris soudain s'éleva, surprenant Vaast qui, pour la première fois, l'entendi appeler son dragon. L'air et la terre trembla sous le rugissement et le jeune homme se senti coupable de la situation, d'autant plus quand il vit le dragon fendre les flammes qui vinrent brûler les épaisses écailles. Qu'avait-il fait ? Etait-il nul à ce point ? Il était tellement pathétique et inutile. Il ne faisait jamais rien de bien. Les poing serrés contre la veste qui entourait les petites épaules, il se senti pittoyable.

*Vaast ! Ce n'est pas le moment !* rugit Istil dans le fond de son crâne.

Plus facile à dire qu'à faire. Il ne savait pas quoi faire. Et entendre le dragon et son amie se disputer le mettait un peu plus mal à l'aise. Il n'y arriverait pas, il en était persuadé, il ne faisait jamais rien de bien. Pourquoi Liatris n'en profitait-elle pas pour s'enfuir ? Pourquoi restait-elle ? Pourquoi ses bras l'entouraient-ils ?

Ils roulèrent sur le sol et Vaast l'enveloppa, essayant de réorganiser ses pensées. Il voulait sauver Liatris. Il voulait l'aider. Il ne voulait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Et sa voix qui doucement chuchotta à ses oreilles des paroles réconfortantes. Ca ira. Tout ira bien. Pourquoi ? Pourquoi ces mots pour lui ? Son coeur se serra et il se senti encore plus coupable. Il allait la brûler, sa chair comme son âme. Il était ainsi, il brûlait tout ce qu'il touchait, il ne méritait pas de vivre.

"Vaast !" rugit soudainement une voix implacable autour d'eux.

Istil. Le dragon volait en cercle autour des flammes pour contenir le feu tout en cherchant une approche, d'autres dragons venant autour autant par curiosité qu'inquiétude. Et l'immense créature dorée rugit à nouveau le nom de son dragonnier, espérant que ça lui rappellerait ce que son nom signifiait de sa bouche. Il avait eu du mal à lui faire accepter la première fois, il ne voulait pas qu'à nouveau il se trompe sur son sens. Il ne voulait pas que ses efforts soient vains. Et encore moins voulait-il échouer, car il ne pouvait pas échouer, il était un génie qui réussissait tout ce qu'il entreprenait, débordant de confiance en lui contrairement au garçon.

Quelques dragons autour semblèrent étonnés d'entendre ce mot qui ne leur était pas étranger. Istil ne voulait pas souffler de peur d'attiser les flammes. Il devait faire en sorte que Vaast les canalisent. Le dragon rugit à nouveau le nom de son dragonnier sans discontinuer ses cercles, empêchant le feu de se propager. Il aurait pu foncer à l'intèrieur pour récupérer les deux humains mais il voulait que son humain réagisse. S'il le sauvait maintenant... cela le complairait dans sa mésestime de lui.

"Liatris..." souffla Vaast depuis le milieu du cercle de flammes.

Il pouvait entendre la voix d'Istil. Il pouvait entendre ses appels. Regardant autour de lui il vit les flammes, se rappelant cruellement de la douleur qui avait envahi son corps, qui envahissait son dos à nouveau. Mais ce n'était pas seulement une douleur fantôme. Il le savait, il sentait quelques flammes dévorer son pull. Il s'en fichait, il n'était plus à ça près, il voulait sauver Liatris.

*Istil... je n'y arrive pas...* suplia-t-il.

*Parce que tu n'essaye pas !* gronda la bête. *Ferme les yeux et ne pense à rien* ordonna le dragon doré d'une voix ferme.

Obéissant, Vaast se laissa guider par la voix de son compagnon. Lentement, il se redressa et se mit en position assise, ne lâchant jamais Liatris, la gardant contre lui, sentant son souffle contre sa peau, sentant ses cheveux désormais sec chatouiller son menton. Il posa une main dans les cheveux de la jeune fille pour la forcer à garder son visage contre lui. Il ne pouvait pas la laisser être brûlée. Il calma sa respiration, lentement, les yeux fermés.

*Pense au confort que tu trouve sous mes ailes* fit le dragon d'une voix calme. *Pense à ces moments près des sources chaude de Narthan*

Lentement, bercé par la voix du dragon, Vaast finit par se redresser. Gardant Liatris dans son giron, ses bras enveloppant sa frèle silhouette. Il souffla lentement et rouvrit les yeux. Le rouge flamboyant autour de lui semblait soudain moins hostile. Serrant ses poings, s'accrochant à la veste, s'accrochant à Liatris, il inspira profondément et plissa ses sourcils. C'était comme à l'entraînement. Juste des flammes. Des petites flammes dans le creux de sa main.

Alors, lentement, le feu sembla se calmer. Jusqu'à devenir immobile. Comme arrêté par le temps, toujours aussi brûlant, toujours aussi mordant. Mais sans plus aucun mouvement. Essayant de contrôler sa respiration, Vaast chercha à faire comme si les flammes étaient dans sa main. Les faire diminuer. Les faire s'évaporer. Tout doucement. Leur donner la forme de son choix. Oui, il devait leur donner une forme.

Soudain les flammes se remirent à bouger, mais il n'y avait plus de folie ou d'anarchie. Lentement, elles semblèrent s'organiser. Et puis le mur sembla s'écrouler sur lui-même, comme une cascade d'eau. Une cascade de flammes. Mais c'était plus dur que ce que ses capacités ne lui permettait pour l'instant. Il fut rapidement épuisé. Il n'y arriverait pas dans son état. Il n'avait pas dormi depuis bien trop longtemps, il avait déjà usé de beaucoup de ressources pour créer ces flammes.

"Merde !" jura-t-il en serrant les dents avant de s'écrouler à genoux, soutenu par Liatris. Il était épuisé, à bout de souffle. "Je suis désolé..." souffla-t-il, sincère.

Il n'y arriverait pas seul.

*Ce n'est pas grave Vaast, quelqu'un arrive* fit le dragon alors que soudain les flammes reprennaient leur mouvement anarchiques et désordonnés.

Le dragon se remit à voler autour pour les empêcher de se disperser. Au moins avaient-elles diminués en puissance et en hauteur. Mais l'état de son dragonnier ne lui permettait pas de faire plus. Grognant pour lui-même, Istil se jura de gérer cette histoire de couchage quand tout serait terminé. Ca ne pouvait plus durer. Les humains n'étaient vraiment que des idiots parfois.
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeSam 13 Oct - 19:46

--- Thème ---

L'effervescence était passée...

Il était revenu du mariage de Jan depuis quelques jours maintenant, errant comme une âme en peine dans l'académie Lindorm sans recouvrer ne serait-ce qu'un semblant de sourire. Mais les choses n'étaient plus aussi dures. Il avait pris une décision et allait tout faire pour s'y tenir dorénavant.

Une fois que la guerre aurait éclaté, parce que guerre il y aurait (les McCallan les ayant prévenu d'une incursion des Wyrms sur le Territoire), Nicola n'allait pas s'épargner pour mener à bien sa mission. Du coup, même si c'était pas la joie XXL, ce n'était plus le découragement constant non plus, il avait un but.

Mais en attendant, il avait encore des élèves à entraîner et des cours à donner. Avec son attitude nonchalante qui ne trompait plus personne, le professeur de combat traversait les couloirs en sifflant, les mains dans les poches. Il passait de couloir en couloir, surveillant les alentours d'un oeil discret, quand un immense brasier en forme de cercle attira son regard vers les refuges des dragons.

Ni une, ni deux, le jeune se mit à courir dans l'autre sens comme un dératé.

*Améthyst !!! Contacte Brynn et ramenez-vous vers le lac !! TOUT DE SUITE !!*

Un long rugissement semblable à un gros coup de tonnerre se fit entendre dans le ciel bleu. Descendant à toute vitesse grâce à son don, Nicola se rapprocha au plus près du sol en sautant par une fenêtre du premier étage. Atterrissant sur ses pieds et plissant les genoux pour amortir la chute, il repartit de plus belle grâce à son hyper vitesse et ne mit que quelques secondes pour arriver près du cauchemar des flammes. Les deux dragonnes ne mirent guère plus longtemps.

Brynn, apercevant le mur de flammes qui repartait de plus belle mais maîtrisé par Istil, le dragon de feu de Vaast O'Shanahan, n'hésita plus. De sa gueule grande ouverte, elle prit une grande inspiration et déversa un torrent d'eau sur le foyer jusqu'à éteindre la plus petite étincelle.

Nicola put voir deux adolescents au centre du sol noirci par la suie. Il y avait le dragonnier de feu, ainsi que la petite Liatris Osgard, une Ventus d'ordinaire discrète mais qui avait tout de même fêlé quelques côtés à Liam (cette histoire l'avait fait rire à chaudes larmes quand son ami la lui avait raconté).

S'approchant des deux étudiants, il les observa quelques instants en se mettant à genoux auprès d'eux, puis il se releva pour aller voir l'état des trois autres gamins. L'un d'eux était brûlé et les autres en état de choc. Puis il observa également Léthé et Istil. Le premier était brûlé aux écailles, comme s'il avait sauté dans le feu. Prenant rapidement le contrôle de la situation, le professeur se mit à parler d'une voix de stentor.

- Bien. Avant que vous ne me racontiez quoique ce soit, nous allons faire les choses dans l'ordre. Améthyst, ramène les trois garçons à l'infirmerie pour qu'ils s'y fassent soigner. Et qu'ils y restent jusqu'à ce qu'on leur parle.

- Tout de suite.


Dans un bruissement d'ailes, la dragonne embarqua les trois jeunes et les emmena là où ils seraient soignés en attendant la mise au clair de cette histoire.

- Brynn, je te remercie de t'être déplacée. Est-ce que tu peux accompagner Léthé vers Gwen Garon pour qu'elle puisse soigner ses brûlures ? Et aussi, tu diras à Liam ce qui vient de se passer et qu'il me rejoigne à l'infirmerie pour qu'on puisse discuter de ce qui vient de se passer.

Dans un hochement de gueule, la dragonne attendit que Léthé se décide à la suivre. Mais ce dernier se détourna pour aller se terrer dans sa grotte. Apparemment, il n'était pas d'humeur à suivre les directives d'un professeur... Enfin, peu importait, du moment qu'il puisse trouver de quoi ce soigner ou alors qu'il se décide à aller voir la professeur de soin. Brynn adressa un regard interrogateur à Nicola et ce dernier secoua la tête. Alors elle se souleva et rejoignit le bureau du Directeur...

- Maintenant, à nous trois. Vous allez bien au moins ? À part le choc et le manque d'oxygène, je ne pense pas que vous soyez dans l'obligation de vous rendre à l'infirmerie.

S'approchant des deux petits, il leur offrit un sourire tranquille afin de calmer leur anxiété. La psychologie du Lostreg était la même sur le champs de bataille et à Lindorm : le but étant de rassurer les troupes pour les pousser à se calmer et à pouvoir décrocher un mot tout en étant sûrs de ne pas se ramasser de balle perdue.

- Est-ce que vous pouvez me raconter ce qui vient de se passer ? Il a dû y avoir un gros truc pour déclencher un aussi grand mur de feu, je suis impressionné, Vaast.

Par là, Nicola montrait qu'il connaissait ses élèves. Et il usait de paroles douces et tranquilles afin de continuer à apaiser les craintes. Car à son sens, il ne servait à rien de brusquer des enfants en état de choc.
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeDim 14 Oct - 12:58



Vaast ne la lâchait pas. Elle non plus. Cramponnés l'un à l'autre, dans cette incertitude de survie, elle pensa qu'il serait dommage de mourir ainsi. Elle qui avait toujours survécu, malgré les pires traitements, comme une mauvaise herbe, s'accrochait à Vasst comme on s'accroche à la vie. Parce que les mouvements du garçon lui disaient que tout n'était pas encore fini, qu'ils pourraient encore s'en sortir.

Car Liatris n'avait pas perdu tout espoir. Même lorsqu'elle se mourrait dans les égouts, la flamme du désir de survie ne l'avait pas quittée. Alors, dans les bras de Vaast, elle le vit se concentrer, immobilisant un instant ces grandes flammes qui lui faisaient si peur. Et elle ne pouvait rien faire pour l'aider. Juste être là. Pour le rassurer. Pour prouver à la mort qu'elle la défierait encore une fois sans ciller. Elle ne laisserait pas son unique ami mourir. Elle entendait au dehors les rugissements du dragon doré, et ce nom qu'il répétait, encore et encore.
Et, dans un instant de silence, elle entendit Léthé rugir douloureusement son propre nom comme une longue plainte. Elle sentit en elle quelque chose qui n'était pas ses émotions, touchant du doigt une zone inexplorée de son esprit dont elle n'avait jamais pris conscience. Comme si elle pouvait soudain voir en elle, très clairement, la conscience de son dragon dans une extension d'elle-même.
Et, pour la toute première fois, la jeune fille ne se sentit pas seule. Vaast contre elle, et Léthé dans son esprit... Pourrait-elle encore se penser seule ?
Elle sourit, malgré le feu qui réduisait sans pour autant diminuer assez pour les laisser sortir de leur prison. Et soutint Vaast qui faiblissait, l'aidant à ne pas s'écrouler. Mais ce qu'elle voyait, ce n'était plus l'endroit où ils se tenaient. Elle voyait les flammes, mais de l'extérieur. Elle voyait des dragons accourir et leur professeur de combat qui courrait à toute allure vers eux, ses cheveux rouges flottant dans son sillage.

"Il arrive." Dit-elle, d'une voix lointaine, prise par sa vision au travers des yeux de son dragon.
Puis, alors que l'eau se déversait en torrents, les images se brisèrent alors qu'ils étaient heurtés par la force de déversoir de ce jet d'eau, les laissant trempés, totalement épuisés, alors que la toute dernière flammèche était étouffée.

Ne laissant plus que deux gamins serrés l'un contre l'autre, enlacés de toutes leurs forces en tremblant de peur et d'épuisement.
Un instant, Liatris avait fermé les yeux, comme pour garder encore un peu la chaleur de Vaast contre elle. Pour ne pas l'abandonner, comme elle le lui avait promis. Les punitions l'indifféraient. Ce n'était que des punitions. Les coups, les brimades, elle n'en avait pas peur.
Mais rien ne vint s’abattre contre eux. Seulement le professeur qui s'approchait d'eux pour s'enquérir de leur état alors qu'elle aidait Vaast à se redresser.

"Ca va." Dit-elle simplement à l'adulte, trempée comme un peu plus tôt et songeant à cet énième coup du sort. Pas sûr qu'ils puissent un jour retourner à Laragon : ils seraient sûrement collés tous les week-end de leur scolarité. Mais cela lui était égal, tant qu'elle pouvait rester avec son ami.

Nicola Ferretti voulait savoir... Et elle haïssait le mensonge. Pourtant, faudrait-il encore mentir ? Pour protéger Vaast ? Mais cela pourrait aussi leur créer plus de problèmes encore. Et mentir était vraiment mal.

Alors, doucement, elle se posta devant son camarade et dit d'une voix ferme, le menton levé pour regarder son aîné droit dans les yeux.
"C'est à cause de moi. Les garçons sont venus pour me voler mon argent et me pousser dans le lac quand j'attendais Vaast pour sortir. Lorsque je le lui ai dit, il s'est mis en colère. Alors je suis désolée, je n'aurais rien dû dire... Je ne le ferais plus. Lethé et moi on a essayé de sauver les trois garçons, j'espère qu'ils n'auront pas trop mal... Ne punissez pas Vaast, il ne sait pas utiliser bien son pouvoir. Il ne l'a pas fait exprès. J'irais en colle à sa place, si vous voulez..."

Bravement, elle affrontait le regard de Nicola, sans faillir, voyant du coin de l’œil que Léthé était partie. Mais elle sentait encore la douleur du grand dragon d'air, dans son esprit. Elle souffrait. Alors elle espérait pouvoir s'éclipser. Parce qu'il serait important de la soigner.
Revenir en haut Aller en bas
Aqua
+ Date d'inscription : 03/08/2012
+ Messages : 779
+ Orbes + Orbes : 806
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Année : 5ème
+ Nom du dragon : Jabutha
+ Type de Dragon : Eau
+ Le Don légué : Maîtrise de l'eau
Ludvig Brax
Ludvig Brax
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeDim 14 Oct - 14:01


Dans les bras l'un de l'autre, se serrant fort mutuellement, se soutenant... Vaast et Liatris étaient liés par un même sentiment. Celui de protéger l'autre. Parce que l'autre était pour eux quelque chose de plus important que leur propre existence. Le jeune homme se fichait de mourir, pour lui la vie ne méritait pas tellement d'être vécut selon lui. Mais Liatris avait tellement de vie en elle. Elle semblait toujours si innocente, il voulait la protéger. Mais il en était incapable. C'était trop, tout simplement trop.

Il était épuisé, ses forces l'abandonnaient. Le manque de sommeil lui tombait dessus comme une masse ainsi que le manque d'énergie après en avoir utilisé autant pour déployer son pouvoir. Il sentait les flammes lécher le bas de son dos sous son pull mais il n'y faisait pas attention, il connaissait cette sensation, il n'en avait plus peur. Il devait protéger Liatris, c'était tout ce qui comptait pour lui. Il ne savait pas ce qu'il se passait à l'extèrieur du cercle, ne pouvant que compter sur les rugissements de leur dragons. Istil et Léthé hurlaient. Vaast ne pensait pas à sa sécurité mais priait pour celle de son amie.

Alors lorsque l'eau tomba en trombe sur leur corps tremblant, il crut qu'il allait mourir. Le froid le saisit, lui rappelant cette sensation lorsqu'il s'était évanoui, recouvert de flammes des années auparavant. Il senti l'eau pénétrer ses narines et sa bouche, le forçant à recracher le liquide qui s'insinuait en lui. La douleur s'appaisa un instant, remplacé par le froid. Il tremblait à nouveau, mais de froid plus que de peur. Dégoulinant, les cheveux collés sur son visage, il ne desserra pas son emprise, pas tant qu'il ne serait pas certain que Liatris était en sécurité. Même s'il n'y avait plus aucune flammes autour d'eux... il y avait toujours ce professeur qui accouraient vers eux. Il allait les frapper, il en était certain.

Fermant les yeux, resserant sa prise et cachant la tête de Liatris dans sa poitrine, il attendit un coup qui ne vint pas. A la place. Il demandait comment ils allaient. Pourquoi ? Se demanda le jeune homme qui desserra légèrement ses bras, sans relever la tête. Il avait honte, il était épuisé, la douleur revenait dans son dos. Il ne respirait plus, attendant il ne savait quoi. Une tempête très certainement. Mais la voix de l'homme n'était pas forte. Elle restait calme. Pourquoi ?

Vaast ne releva pas la tête et ne décrocha pas un mot. Il ne voyait pas ce qu'il pourrait dire. Cela ne servait à rien de parler dans cette situation. Il avait déconné tout était de sa faute, point. Ca ne servait à rien de s'expliquer, de chercher des excuses, il n'en avait aucune. Il allait certainement être renvoyé... séparé d'Istil. Il le méritait... il rentrerait chez lui et son père ne pourrait que voir à quel point il était pittoyable. Encore une fois, il ferait honte à son père.

La présence réconfortante de Liatris soudain se soustraya de lui. A nouveau il ne releva pas la tête, laissant ses cheveux cacher son visage. A genoux il n'osa pas se relever pour l'instant, laissant la fille se lever sans la retenir. Et il se demanda un instant si sa brève amitié se terminerait ainsi. Si elle se détournerait de lui en comprenant à quel point il était impotent.

Mais non. Liatris ne le blâma pas. Loin de là. Encore une fois elle prit sur elle. Pourquoi ? Pourquoi ? C'était la deuxième fois. Serrant la mâchoire, Vaast se demanda ce qu'il se passait dans la tête de Liatris. Il ne comprenait pas. Encore une fois, elle essayait de dire que tout était de sa faute. Alors qu'elle n'avait rien fait de mal. Qu'elle était innocente, du début à la fin. Tremblant de froid, les poings serrés sur ses genoux, Vaast laissa à nouveau son impétuosité prendre le dessus.

"Arrête !" cria-t-il, surprenant les curieux qui s'agglutinaient autour d'eux.

Jamais depuis qu'il était arrivé Vaast n'avait élevé la voix à ce point là. Son ton ferme et inflexible.

"Arrête !" répéta-t-il. "C'est ma faute, un point c'est tout," fit-il, la voix forte, sans vascillements ni hésitations.

C'était de sa faute. Liatris était innocente. Toussant, Vaast tenta de se relever, malgrés ses muscles rigides et la fatigue. Il avait mal à la gorge à cause de la fumée, puis de l'eau. Crier n'avait pas arrangé les choses. Il se mit sur ses deux jambes, la tête toujours baissée, les visage caché par ses cheveux trempés. Il était bien plus grand que Liatris et plus petit que leur professeur. Il cacha sa douleur en serrant les dents, comme il l'avait toujours fait, rendant son visage inexpressif. Ce n'était rien, ce n'était rien comparé à ce qu'il avait déjà vécut.

Planté sur ses deux jambes il tenta de se redresser. Il devait se tenir droit, son père le lui avait martelé. Il était un homme. Mais alors qu'il redressait son dos, il senti ses forces l'abandonner. Non. Il devait rester debout. Être fort. S'il était capable de le faire quand il recevait des coups de fouets, il pouvait le faire dans cet état. Titubant légèrement en arrière il se retint grâce à cette détermination qui avait été implanté en lui. Il ne pouvait pas tomber, pas tant qu'il n'en aurait pas la permission.

Il fut bientôt debout, droit dans ses bottes, trempé jusque aux os. Il ne releva pas la tête, parce qu'il était en faute. Parce qu'il ne voulait pas voir le regard des gens. Il avait honte. Il se sentait minable. Les poings serrés il ne senti même pas Istil se poser derrière lui, il ne fut cependant pas surpris de sentir le large museau se poser dans son dos.

"Ca suffit Vaast," fit le dragon, moins ferme qu'il ne l'était habituellement. "Tu as besoin de te reposer," commenta Istil platement comme une évidence.

"Je vais bien," rétorqua le jeune hommesans ciller, ne bougeant pas d'un centimètre.

Il ressemblait à un roc. Immobile, immuable. Jamais il n'avouerait sa douleur, jamais il ne laisserait personne regarder ses blessures cachés sous un pull qui se retrouvait à double tranchant. Le tissu était juste roussi, il ne laissait pas présager ce qu'il se passait en dessous. De plus, le jeune homme ne voyait pas l'interêt d'être soigné, il l'avait mérité. Et il attendait sa punition.

Il ne voyait pas l'interêt de se justifier, de nier ou de trouver des excuses. Cela n'avait jamais servi à rien, à quoi cela servirait-il aujourd'hui ? Il était fautif, pourquoi est-ce qu'on l'écouterait ? Il était prêt à recevoir n'importe quel châtiment. Même s'il avait ses raisons, même s'il avait fait ça pour protéger Liatris... il était en tord et c'était tout.
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeDim 14 Oct - 14:47

Les deux jeunes gens souhaitaient prendre mutuellement la faute sur eux... Les observant d'un oeil surpris, Nicola finit par éclater de rire en levant les mains en signe d'apaisement.

- holà tout doux ! On se calme les enfants. Qui a parlé de punition ?

Cela se voyait. Ils étaient tous deux habitués à ce qu'on les punisse, même sans raison. Mais à Lindorm, il en fallait quand même sacrément pour en arriver là. Toujours souriant, le prof de combat avait de la compassion pour eux, ayant vécu à peu de choses près la même situation un nombre incalculable de fois...

Sauf que lui méritait amplement ces punitions. Il avait provoqué le règlement de l'Académie consciemment, sans même se soucier de quoique ce soit. Là, les deux enfants avaient été victimes, pas bourreaux. Ils s'étaient juste défendus contre la racaille.

- Venez avec moi, on va quand même à l'infirmerie. Vaast, j'ai l'impression qu'il te faut des soins. Istil, tu peux retourner dans ton refuge, ton allié t'y rejoindra plus tard après les soins.

Son oeil entraîné avait su déceler une ombre de douleur chez le jeune garçon. Et Nicola usa de son autorité pour tenter de savoir ce qui se passait dans la tête de ce dernier. Il avait cru comprendre qu'ils étaient très fusionnels, voire trop, ce qui n'était pas une bonne chose. Vaast et Istil allaient devoir apprendre à se séparer pour pouvoir dissocier leurs émotions et leurs comportements. C'était la première chose qu'on apprenait à l'Académie : savoir survivre sans son allié si jamais celui-ci venait à mourir.

Le petit groupe marchait lentement vers le bâtiment.

- Dites-moi... Qu'est-ce que vous souhaitez faire une fois vos études terminées ?

Nicola était peut-être un gros margoulin avec les femmes, mais il n'était pas moins attentif à ses élèves. Et ces deux-là, bien qu'ils aient l'air d'en douter, avaient un gros potentiel pour plus tard. Il savait reconnaître les gens doués, depuis le temps qu'il avait quitté Lindorm, il avait beaucoup gagné en expérience. Et il avait toujours pris sous son aile les jeunes qui avaient des difficultés au départ. Cela lui rappelait sans cesse ce que lui n'avait jamais eu lors de ses années à l'Académie : un soutien amical.

Liam avait été son tout premier véritable ami. Les autres étudiants n'avaient été que des images sans visage qui riaient à la moindre de ses conneries. Les professeurs étaient tous des vieux pruneaux desséchés dépourvus du moindre humour et de la plus petite compassion. Jan...

Secouant la tête pour faire partir cette pensée inopportune, Nicola sourit aux deux étudiants pour qu'ils se rassurent. Il n'allait pas les punir, juste les mettre en garde. La maîtrise des émotions était aussi très importante. Mais en première année, il n'était pas évident de retenir la leçon.
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeDim 14 Oct - 15:15



Le cri de Vaast l'avait surprise et elle tourna vers ce dernier un regard insondable. Non... Non elle n'arrêterait pas. Parce que ce n'était pas sa faute. Parce qu'il avait simplement voulu... La protéger ?
Pour la première fois quelqu'un s'était soucié de la cruauté qu'elle endurait. Quelqu'un avait répliqué pour elle. Avec trop de force. Mais il avait affronté ces trois idiots pour elle... Alors, têtue, elle reprit, avec plus de force, comme pour empêcher Vaast de sa fustiger, comme pour le défendre à son tour.

"Non. Si je m'étais débrouillée seule, tu n'aurais pas eu à faire ça." Le ton de Liatris, elle si évaporée habituellement, était sans appel. Mais cette dureté soudaine était plus tournée vers elle-même que vers quiconque. Oui, si elle s'était défendue, ou si elle n'avait rien dit, tout se serait bien passé. Elle et Vaast seraient à Laragon...

Elle avait mal, pour la première fois, à cause de sa propre impuissance. Mais elle qui avait toujours subi ne parvenait pas à briser le cercle vicieux. Elle ne parvenait pas à en vouloir à ces garçons. C'était juste des idiots.

Visiblement, cependant, Nicola ne semblait pas décidé à les punir, ce qui la surprit. Liam Fletcher n'avait pas hésité, lui. Bon, elle l'avait aussi envoyé voler... Mais pourquoi est-ce que le professeur ne les punissait pas ?
Elle hocha simplement la tête quand ce dernier parla d'aller à l'infirmerie. Vaast semblait à peine capable de marcher encore. Mais elle admirait la manière qu'il avait de se relever, de ne pas flancher. Elle n'en était pas capable. Elle n'était pas aussi forte que son ami, elle pouvait juste faire un peu de vent... Cela n'était pas très utile, ni très impressionnant. Et elle n'aurait pas eu la force de se relever ainsi, en ayant autant puisé dans ses réserves, au point que le dragon doré - Istil, donc - doive le soutenir doucement.

Alors, quand Nicola invita Istil à partir, très naturellement, elle se glissa à côté de Vaast, le soutenant doucement, sans dire un mot pour avancer dans le sillage de leur professeur. Il valait mieux obéir et cela, même Vaast devait le comprendre. Elle l'aidait, marchant lentement à ses côtés, la veste du garçon toujours sur ses épaules.

Néanmoins la question la surprit. Quoi faire plus tard ? ...
Liatris baissa les yeux sur son chemin, réfléchissant en silence. Quoi faire... Hier encore elle aurait répondu qu'elle souhaitait simplement rentrer chez elle sans toutes ces histoires de dragon et d'alliance. Mais... A présent, elle n'en était pas sûre...
Parce qu'il y avait Vaast... Et que Léthé... Léthé l'avait aidée au point de se blesser pour elle... Et qu'elle aimait bien cet endroit où elle pouvait être simplement elle, sans les privations et la misère.

Alors, relevant la tête, marchant toujours, elle croisa le regard de Vaast et elle dit tout naturellement :

"Je... Je... Voudrais bien, si je peux... Soigner moi aussi ceux qui souffrent... Même si je ne suis pas très intelligente... Je travaillerais dur... Mais j'aimerais bien essayer quand même..."


Ils parvinrent finalement à l'infirmerie alors qu'elle se taisait en rougissant un peu.
Soigner... Oui... Parce qu'elle n'avait pas l'âme d'un soldat. Parce qu'elle détestait la violence. Parce qu'elle ne voulait pas faire couler le sang mais, au contraire, le résorber. Peu lui importait les problèmes de guerre, la haine que se vouaient toujours les créatures pensantes qui ne pensaient qu'à se détruire les uns et les autres... Oui tout ceci lui était égal. Il n'y avait pas de camp, pour elle. Juste des gens qui souffraient, à part égale, de partout.

Liatris semblait avoir fait l'effort de s'ouvrir, de livrer une part de ses pensées à d'autres qu'elle-même. Un pas, après l'autre, petit à petit comme elle cheminait en aidant Vaast, traçait-elle finalement la route de son avenir...
Revenir en haut Aller en bas
Aqua
+ Date d'inscription : 03/08/2012
+ Messages : 779
+ Orbes + Orbes : 806
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Année : 5ème
+ Nom du dragon : Jabutha
+ Type de Dragon : Eau
+ Le Don légué : Maîtrise de l'eau
Ludvig Brax
Ludvig Brax
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeDim 14 Oct - 18:56


Le visage baissé, la mâchoire serrée sous la douleur et la tension, Vaast n'osait redresser la tête. Liatris était tétue, il ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire. Ce n'était pas de sa faute, il avait pris la décision tout seul, comme un grand. Mais elle s'acharnait, sa voix forte et déterminée. Et Istil, de sa haute taille sut déceler avec certitude le fait que ces deux amis étaient aussi têtu l'un que l'autre malgrés les apparences. De vraies tête de mules. Mais cela n'amusa pas le dragon. Vaast était un enfant fragile avec beaucoup de potentiel. Il pouvait se briser facilement, cela il le savait trop bien. Il revoyait parfaitement le garçon sur le rebord du volcan en train de débattre s'il devait sauter ou non. C'était du gâchis, il avait du talent. Et lui le dragon qui ne prêtait que peu d'attention aux être qu'il considérait infèrieur avait pris cet enfant sous son aile.

Cet enfant qui rejettait son aide, qui faisait la forte tête. Cela plut au dragon bien qu'il n'aimât pas qu'on le reprenne. Vaast avait encore la flamme en lui. Son nom n'était pas anodin, il le savait. Au fond de lui ce gamin avait une flamme bien plus grande que le plus grand des volcans. Il brûlait littéralement même si bien souvent dans l'esprit de son humain cette signification était biaisée. Néanmoins cela soulagea Istil qui - contre toute attente - obéit à Nicola, retira sa gueule, prêt à mettre sa queue à la place s'il voyait Vaast vasciller.

Mais Vaast ne bougea pas, tint bon alors que ses jambes le portait à peine. Il y avait plus de ressources dans le corps du jeune homme qu'on aurait pu le croire. Et cependant bien moins qu'on ne pouvait l'imaginer. Il était juste têtu comme une mule. Et il ne comprenait pas le professeur de combat. Pourquoi faisait-il comme si de rien était ? Il avait blessé quelqu'un, gravement, sciement. Et pourtant il riait avec nonchalance. Cela ne détendit pas Vaast, il n'était pas d'humeur à se détendre, se sentant au fond du trou. Il était épuisé moralement et physiquement.

Pourtant il fit un pas en avant quand on lui demanda de suivre. Il serra les dents et avança, luttant pour avancer, n'ayant même pas le temps d'être surpris de sentir la présence de Liatris contre lui. Elle était là, si petite à ses côtés. Et pourtant elle le soutenait. Pourquoi ? Il avait failli la blesser, voir la tuer. Mais elle était là, elle tenait son bras de ses petites mains et Vaast n'osa pas la regarder, de peur de croiser son regard. Il ne la méritait pas. Il ne méritait pas une amie comme elle.

Mais il ne pouvait pas s'effondrer maintenant, il ne pouvait pas tomber, il n'en avait pas le droit. Il ne devait pas causer plus de soucis qu'il n'en causait déjà. Même si la tête lui tournait, même s'il sentait à peine ses jambes et ses mains. Pourtant il avançait, péniblement mais il avançait. Il était épuisé et il utilisait dans ses dernières réserves, n'écoutant que d'une oreille leur professeur.

Ce qu'il voulait faire plus tard ? Que signifiait cette question ? C'était pour leur dire que c'était impossible pour eux, n'est-ce pas ? Mais ce ne fut pas sa principale pensée. Car pour la première fois de sa vie il se posa la question. Son souhait pour plus tard. Il n'y avait jamais réfléchis, vivant toujours au jour le jour, attendant péniblement les prochains coups et les brimades. Il n'avait jamais envisagé l'idée d'avoir un avenir. Car il ne pensait pas en avoir un. La tête toujours basse, les cheveux toujours devant ses yeux, les gouttes d'eau glissant sur le bout de son nez, il écouta la voix redevenue timide de Liatris.

Il avait toujours de la peine à la voir en tant que fille, mais il ne pouvait le nier. Il avait vu ses seins... il était d'ailleurs encore géné, encore plus alors qu'il pouvait à présent sentir leur naissance près du bras qu'elle tenait contre elle pour le soutenir. Mais il était surtout géné de voir, qu'elle voulait faire quelque chose plus tard. Même Liatris pensait à l'avenir. Et lui ?

Il ne répondit pas. Parce qu'il n'avait pas de réponse, qu'il n'avait jamais pensé à plus de deux ou trois semaines dans le futur. Et parce qu'il était physiquement incapable de parler pour l'instant. S'il essayait de parler, il tomberait, il le savait. Alors il ne dit pas un mot, la tête défaite malgrés le manque d'expression sur son visage, encore plus que d'habitude, comme s'il n'était qu'une poupée vide.

Il ne voyait pas non plus l'interêt de parler pour l'instant. Rien de ce qu'il dirait ne servirait à quoi que ce soit. Et il se refusait à parler si ça n'avait pas de necessité... il voulait juste... se retrouver seul dans un coin sombre et ne plus penser à rien. Juste... arrêter.

Finalement, ils arrivèrent à l'infirmerie et il resta sur le pas de la porte, les dents un peu plus serrées alors qu'il entendait les gémissements de l'étudiant qu'il avait brûlé. Il ne voulait pas le voir. Il ne voulait pas voir les dégats qu'il avait causé. Il ne voulait pas penser que ça aurait pu être Liatris. Non, il n'avait pas de remord à avoir blessé l'autre étudiant, mais il se sentait coupable d'avoir entraîné son amie là-dedans. Il était même prêt à retourner dans sa chambre s'il le fallait. Mais pas ici. Pas avec eux. Car plus il entendait les gémissements et plus il avait envie de le faire taire. Et cette pensée lui fit comprendre ce que son père endurait quand il pleurait quand il était enfant. Mais il n'avait pas le droit de frapper ce type... parce qu'il était insignifiant.

Alors il resta sur le pas de la porte, la tête basse. Il ne voyait pas l'interêt d'être ici, il n'avait pas vraiment mal. En plus il ne voulait pas que tout le monde voit son corps difforme. Parce que cela ne ferait qu'alimenter les rumeurs. Ils verraient tous à quel point il est impotent et inutile, à quel point il était nul et pittoyable. Il avait honte de sa propre existence.

Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitimeDim 14 Oct - 20:31

La petite Liatris était vraiment admirable. Nicola avait toujours aimé voir ce que ses étudiants souhaitaient faire de leur avenir et cette petite affirmait une chose pour le moins surprenante : soigner les gens, guérir la peine et la douleur. Avec sa douceur, il était certain qu'elle réussirait.

Mais Vaast ne répondit pas. Il demeura bouche close jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'infirmerie. Nicola observait le jeune garçon qui était assez expressif. Apparemment, le remords et l'angoisse le rongeaient, mais ça devait être plus profond que ça. On entendait les gémissements du brûlé à l'intérieur, ce qui fit naître une grimace de plus sur le visage de l'Ignis.

- Attendez-moi ici.

Entrant à l'infirmerie, Nicola prit deux pots de baume contre les brûlures et une pilule préparée spécialement par Gwen pour soulager les douleurs quelles qu'elles soient. En ressortant, il gardait son sourire tranquille.

- Ne croyez pas ce que vous entendez là-dedans. Ces trois idiots ne savent que geindre alors qu'ils ne sentent plus rien. Il n'y a rien de plus simple à soigner qu'une brûlure, peu importe le degré. C'est la blessure la plus soignée quand on fréquente des dragons.

En leur lançant un petit clin d'oeil, Nicola s'efforçait de tranquilliser les deux adolescents. Posant sa large main sur le crâne de Vaast, il se fit sérieux quelques instants.

- Ne sois pas si tendu. Si tu ne sais pas encore ce que tu veux faire, tu as encore cinq années devant toi pour le découvrir. Chaque chose en son temps. Tu te rendras vite compte qu'ici, à Lindorm, chacun a la chance de se découvrir quelque chose pour quoi il est fait. Fais les choses à ton rythme.

Puis le prof de combat lui posa le baume et la pilule dans les mains. Donnant l'autre boîte à Liatris, il leur ressortit le sourire amical.

- Tiens Vaast, pour soigner les brûlures et diminuer la douleur. Liatris, ce pot sera pour Léthé, j'imagine qu'il en a bien besoin. Bon ! Je vais parler avec le Directeur, vous ne serez pas sanctionnés à cause de ces trois imbéciles, ce n'est pas la première fois qu'ils créent des ennuis.

Avec un petit salut, il leur tourna le dos pour partir, les mains dans les poches en sifflant vers le bureau de Liam. Mais avant, une dernière chose.

- Faites attention à vous. Je ne serai jamais loin s'il vous arrive quelque chose. N'hésitez pas à faire appel à moi si jamais vous avez besoin.

Sur un ultime geste de la main, il repartit en avant. Il espérait vivement que ces deux enfants lui feraient confiance...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Entre Garçon et Fille, une infime différence. Empty
Message Entre Garçon et Fille, une infime différence. I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Entre Garçon et Fille, une infime différence.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Lindorm :: La Taverne du Flood :: Le Grenier de Lindorm :: Les Archives RP :: rp V1-