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Cara sposa. [ft. Venecia]

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Wyrm Isolationniste
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Lucia Bartoli
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeSam 17 Jan - 22:14

Cara sposa.  [ft. Venecia] 150117093941936277

    Dans ce lieu silencieux, seul le chant lancinant des vagues portait au loin, se faisant le porte-parole de pierres tombales d'un blanc immaculé. Une île battue par les vents où il n'y a aucune âmes qui vive; aucun témoin, aucun esprit à saluer. L'île du repos était une grande nécropole où dorment pour toujours ceux qui s'aimaient. Debout devant l'entrée du mausolée, la tête ivre de rêves et cauchemars suspendus, Lucia tenait entre ses mains une fleur de lotus; sa fièvre passait au grès des jours, elle qui après leur évasion de Bianca s'était trouvé faible, au plus mal. Invoquant un rhume due aux grands vents qu'ils avaient affronté, la jeune fille avait trouvé du réconfort pour son corps malade dans la poudre de cannelle pour lutter contre le manque; celui du lotus, celui de Cinque. Elle qui faisait un long et doux voyage et dont l'âme se confondait à présent avec celles des fantômes qui hantaient peut-être ce lieu. Lucia savait la menace des amours mortes mais ne se doutait nullement que son amie Venecia était dans le même cas.

    Elle aimait ces endroits de recueillements où les seuls confidents étaient les tombes; l'île était selon son idée romantique, un appel au sacré. Il était sanctuaire des regrets et des remords, des actes manquées, des vies bien remplies. A la faveur de la nuit, tandis que ses amis dormaient déjà, la brune s'était levée, enfilant un simple manteau sur son pantalon et sa chemise ample pour aller marcher entre les tombes de ces illustres inconus. Elle pria l'Unique pour eux, son lotus entre ses doigts un peu gourds par le vent froid, par l'air salin qui chamarraient une fragrance iodée et affolait un peu ses sens. Peut-être était-ce le bon endroit pour donner une sépulture descente au souvenir de son amie qui hantait encore son cœur de tourterelle, tandis qu'elle se posait tant de questions. Ici, ils étaient loin, auprès de ceux qui ne meurent plus jamais. Ici, la vraie Lucia pourrait reposer en paix, même si elle ne pourrait mettre son corps en terre. Elle déposerait un souvenir sur cette île, pour la paix de son amie, de son amour. Pour sa propre paix intérieur. Pour honorer le passé et accepter le futur, peut-être.

    Ils étaient loin de tout, et Lucia se sentait agréablement seule au monde, s'accroupissant entre deux tombes. Elle avait cherché longuement, détaillé les noms inconnus et illustres sur les tombes rongés par le sel de la mer, à la recherche d'un endroit tranquille. Une petite butte couverte de fleurs sauvages et de mauvaises herbes pour y déposer son amour infirme. Pour qu'elle repose en paix dans ce silence aux tombes rongés par l'air marin, dans cette collection de doux souvenirs. Lucia prit le temps de gratter la terre; sa main mécanique avait la force de creuser un trou adéquat, y déposant l'unique fleur de lotus qu'elle avait encore dans ses affaires; Cinque les aimait tant, ces fleurs empoisonnés qui chantaient pour elles, qui dansaient derrière leurs paupières closes quand elles partaient pour de grands rêves ivres. Un sourire lui vint, doux et triste, un peu éperdu quand elle déposa dans le petit trou le ruban bleu qui lui restait, souvenir pathétique de la courte vie de son premier amour. Son aimée, sa tendre Lucia; la vraie Lucia, qui dormait à présent pour l'éternité et dont elle portait le nom en gage de son amour qui n'avait jamais eu d'écho.

    Je te promet de t'aimer pour l'éternité, songea Lucia, le sourire aux lèvres. Pour toujours.

    A l'ombre noire du mausolée du premier dragonnier d'Air, Lucia enterra le peu qu'elle avait de sa première amie, le recouvrant de terre humide; un ruban et un lotus, sur une petite butte sans prétention. Et sur la terre remué, quelques fleurs sauvages sans charme. Ça n'avait pas d'importance; elle lui offrit ses plus sincères larmes, repensant au jour de leur rencontre, celui de leur séparation. Adieu donc, chère amie cher amour.

    "Tu dois être fatiguée, Lucia....", fit-elle en pleurant doucement, "tu peux te reposer maintenant... fais de beaux rêves..."

    Baisant le bout de ses doigts, la jeune fille les posa sur la terre fraiche comme pour embrasser l'âme morte depuis des années et l'encourager dans son voyage.

    "Au revoir, ma tendre amie, mon tendre amour..."

    Tu pars avant moi mais un jour nous nous retrouverons. Jusqu’à ce moment, je t'aimerai pour toujours. Ma chère amie, ne n'ai pas grand chose à t'offrir pour tond épart mais je te donne ces larmes sincères. Je n'ai rien d'autre que mon cœur en bandoulière et mes pleurs de petite fille. Je n'ai rien d'autre que mon premier amour, première amitié. Et je te donne tout. Attend-moi là où dorment ceux qui s'aiment et pour l'instant, repose toi de ton labeur. Repose toi de la dureté de ta vie. Un jour, nous nous retrouverons.

    Et, sur la petite butte recouverte de bruyère, Lucia pleurait accroupie devant la tombe improvisée de son amie, le visage entre ses mains. La gorge nouée, elle inspirait fortement, sa tête tournant un peu sous le poids du chagrin. Dire au revoir était le plus dur. Le faire avec dignité était encore plus dur. Elle n'avait que peu à lui offrir, elle qui ne possédait rien. Rien que de l'amour et des larmes; des choses bien normales. Un air de Borschi peut-être? Son préféré, celui qui convenait. Cara sposa, amante cara, chère épouse, chère amante. Chère aimée, où es-tu? Mes larmes reviennent, mes larmes reviennent.

    Dans la pénombre du cimetière dorment toutes les choses qui restent à dire, et s'endorment près de son âme. Toutes les heures qui resteront à vivre, elles attendront. Et Lucia attendra avec elles, accroupie devant la tombe de son amie.
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Wyrm Isolationniste
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Venecia A. Garcez
Venecia A. Garcez
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeDim 18 Jan - 20:18


L'Ile du Repos, dernier vaisseau de bien des âmes. Elle marchait entre les tombes comme une somnambule, frôlant le marbre anonyme, ses doigts froids tendus devant elle, comme une prière silencieuse. L'odeur était lourde d'humus et de végétation humide. Une odeur minérale et omniprésente qui lui transperçait le coeur. Elle pensait à Miguel, qui n'avait pas de tombe, pas même un carré de terre. Sans doute avait-on jeté les cadavres de ses amis dans quelque fosse commune infecte. Leur dernière demeure, eux qui étaient morts pour l'avoir libérée de chaînes qui n'étaient pas si loin de celles de l'esclavage.

Une triste tragédie, une vaste farce. Elle portait à présent un deuil impossible, un sentiment qui encombrait sa poitrine, la poussant à protéger chacun avec plus de forces.
Tre dormait certainement, à cette heure tardive, peut-être que Z aussi. Ils étaient tous vivants. Même la courageuse petite Lucia. Pauvre enfant mutilé devenu fille.
La tendresse qu'elle ressentait pour leur compagne était sincère. Elle et Z étaient ses acolytes. Ceux qu'elle protégerait de toutes ses forces. Elle se sentait lasse et fatiguée, errant entre les tombes, le cœur lourd. Elle aurait voulu se blottir dans les bras de Zach, mais n'était pas sûre qu'il voudrait d'elle. Elle n'osa pas le réveiller. L'épée à son côté, toute simple, la rassurait. Elle s'était sentie si démunie lors de l'attaque, si impuissante...

Doucement, Erzulie se posa en un son sourd entre les tombes, avec plus de précautions que l'on aurait pu attendre d'un dragon de cette taille, ne renversant nulle statue, pour approcher sa tête étrange de son alliée. Alors, seulement, les bras entourant le cou massif et lisse et chaud, Venecia s'accorda le droit de pleurer, entourée d'une aile de sa compagne de toujours. Cette dragonne charmée par ses illusions qui lui avait fait don de la lumière des étoiles. Elle pleura à l'unisson avec ce cœur de reptile, sur les folies des hommes, sur ces enfants prisonniers et sur les défunts du passé. Et la chaleur de sa compagne lui redonna un peu de foi. Elle sentit son âme contre la sienne, chaude et réconfortante. Sans besoin de mots, juste par les images, elle lui transmit sa sagesse et son calme. Des visions d'étoiles innombrables. Alors, sautant sur le dos de son alliée, elle se laissa emporter, loin très loin, toujours plus haut dans l'atmosphère, jusqu'à ne plus sentir ni ses doigts, ni ses pieds, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus qu'elles, seules dans le silence, la nuit et les milliards d'étoiles, si proches qu'elle aurait pu les toucher. L'air rare lui brûlait les poumons mais elle avait l'habitude. Couchée contre l'encolure de la dragonne, elle sentait le vent contre son visage alors que cette dernière cessait de monter, prenant un vol stationnaire. D'en haut, l'ile était petite comme une prune. Insignifiante, presque ridicule. Le monde s'étendait à l'infini, indifférent à leur présence. Alors, se serrant fort contre sa dragonne, respirant profondément pour parvenir à garder assez d'oxygène, Venecia retrouva un peu de son calme. Tout irait bien. Ils devaient rentrer, donner la carte si chèrement obtenue, et tout rentrerait dans l'ordre.


Erzulie la déposa sur le toit d'un grand mausolée et Venecia descendit en s'aidant des reliefs, sautant sur le sol, les jambes lourdes, la tête tournant un peu d'une descente en piqué, si bas qu'elle avait pu frôler la mer de ses doigts avant de remonter en chandelle. Les acrobaties aériennes la laissaient la tête vide et les jambes flageolantes, l'esprit éclaircit par le froid.

Elle allait rentrer sous la tente, quand un son attira son attention. Un chant ? Cette voix, elle l'aurait reconnu entre milles, de même que cette chanson. Alors, doucement, sans faire de bruit, elle se faufila jusqu'à une place envahie d'herbes folles et de fleurs des champs. Ses doigts glacés par son escapade se déposèrent doucement sur l'épaule de la chanteuse. Délicatement. Pour ne pas l'effrayer.
Elle ne dit rien, restant simplement là, sa main sur son épaule, comme un soutient silencieux. Un contact. Elle était là.

Elle serait toujours là.
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Lucia Bartoli
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeDim 18 Jan - 22:28

Cara sposa.  [ft. Venecia] 150117093941936277

    Il faisait sombre, si imperceptiblement sombre en ce jour qui annonçait la pluie sur les tombes claires, sur la petite île loin de toute âme qui vivait encore à part ces Wyrms en fuite. L'air chantait la mélodie du vent, la mer la litanie des vagues avec Lucia qui entonnait le dernier acte de Cinque, loin de tout, loin des autres. Loin des fous et des puissants qui l'avaient tuée. Loin de la souffrance, là où elle reposait à présent. Une place au fond de son cœur comme une fleur coupée et écrasée dont les pétales garderaient toujours une place dans sa mémoire. Premier amour, première amitié. Le corps meurt, les sentiments restent, changent, évoluent. Le temps soignait surement ces blessures-là même si la jeune fille aurait voulu ne jamais en guérir; elle devait pourtant aller de l'avant et les nouveaux sentiments qui la raccrochaient à la vie et lui demandait de laisser reposer son amie en paix, d'abandonner la douce consolation du lotos, avaient une exigence qu’elle ne connaissait pas. Cinque aurait préféré qu'elle vive, comme elle voulait qu'elle soit libre. Être libre était une chose encore difficile à appréhender pour Lucia mais pas à petit, chaque fois un peu plus loin, elle quittait la servitude. Zachary et Venecia, ceux qu'elle aimait tendrement, qui troublait ses certitudes d'enfant ignorant, y veillaient.

    Ces enfants aux yeux morts qu'elle avait elle-même éduqué ne méritaient pas d'être enfermées dans cette cage rouillée. Elles ne méritaient pas de souffrir le même martyr que celui de celle qui jadis fut la Cinquième. Il y avait quelque jours, Lucia avait donné la mort pour la première fois de sa vie et son acte la hantait invariablement même si elle savait pragmatiquement qu'elle l'avait fait pour sauver Zachary. Les premiers morts de sa vie... elle se sentait responsable du meurtre de Cinque, mais là, elle avait dirigé son Don sur des hommes... pourtant à aucun moment Lucia n'avait partagé sa détresse avec ses compagnons, ni même avec cette petite fille trop calme et mature qui l’appelait "mama". Parce qu'elle n'avait ni envie de se plaindre, ni envie de les envahir. Si c'était à refaire, elle le referait. Il n'y avait pas eu d'autre choix, se disait-elle pour se rassurer.

    L'air était froid, lui remettant les idées en place. La mort était partout; tout le monde en parlait. Si l'on avait pu s'assoir, invisible, entre deux personnes et écouter leur discussion... cela aurait probablement tourné autour de la mort, à un moment. Tout le monde en avait peur, tout le monde l'attendait. Tout le monde avait un avis dessus. Elle aussi; c'était pour cette raison qu'elle avait creusé une autre petite tombe pour honorer avec celle de Cinque la mémoire de ces hommes dont elle avait arrêté l’existence, comme pour leur demander pardon. Une main froide vint la réconforter sans qu'elle ne s'effarouche et la jeune fille releva doucement la tête, offrant un sourire un peu triste à Venecia en posant sa main sur la sienne comme pour la remercier de son soutien qu'elle savait inconditionnel.

    "Excuse-moi", fit Lucia en se relevant, époussetant un peu son pantalon avant d'essuyer ses yeux pleins de larmes, "est-ce que ça va?"

    Elle ne connaissait pas son aînée depuis longtemps, mais ses yeux semblaient d'une profonde tristesse, eux aussi. Lucia la regarda un long moment avant de lui tendre gentiment la main pour l'inviter à cheminer un moment ensemble, comme pour porter leurs fardeaux respectifs. Elle savait bien que quelque chose n'allait pas et quittant les sépultures improvisées, la brune eut un long soupir. Pardonnez-moi. Puissiez-vous dormir paisiblement.

    "Je ne tuerais plus jamais personne...", murmura Lucia avec un air neutre, dans un sourire qui appelait les larmes à nouveau, "excuse-moi, à cause de moi..."

    Sa voix infantile mourut et elle ne continua pas sa phrase, tournant la tête vers l'océan tandis qu'elle tenait la main de Venecia dans la sienne. Une main de maman, une main de grande sœur mais pour elle, les choses devenaient compliquées.

    "Tu ne parles pas beaucoup de toi, Venecia...", elle se tut un instant, puis reprit, sans oser la regarder, "toi aussi, tu as perdu la personne que tu aimais?"

    Ce genre de chose se sent, se comprend. Elle comprendrait si son amie ne voulait pas en parler, mais la main tendue était une proposition à elle seule. Peut-être était-ce le moment de s'ouvrir l'une à l'autre, avec pour seule témoins les pierres silencieuses de l’île. Les tendres sentiments naissants, innocents et surtout involontaires que Lucia commençaient à développer pour son amie brouillaient surement un peu son jugement sur elle mais Lucia la voyait comme la femme la plus douce que les territoires auraient pu porter. Une femme si douce que la faire pleurer aurait été un crime...

    "Tu prends toujours soin de nous... mais qui prend soin de toi?", demanda Lucia sans regarder Venecia, préférant fixer la mer en rougissant.

    Prendre soin d'elle, oui. Elle l'aurait voulu, pour lui rendre sa gentillesse, pour que Venecia puisse compter sur elle, une enfant. Une enfant encore, entre un garçon et une fille. Pourtant, elle aurait voulu la protéger et prendre soin d'elle, elle aussi. Comme Zachary, grand et fort, veillait sur elles toutes. Comme Venecia les couvait. Lucia voulait soulager ses amis de leurs fardeaux.
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Venecia A. Garcez
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeDim 18 Jan - 23:05


Elle pleurait, la douce enfant, des larmes sincères qui lui transperçait le coeur. Qui enterrait-elle dans cette cérémonie funèbre ? Elle qui avait grandi dans cette abjecte maison de poupée, elle qui avait été mutilée, jusqu'à ne plus se reconnaître. Avec eux, elle pouvait être qui elle voulait. Garçon, fille, ou les deux encore. Cela lui était égal, à cette grande femme aux yeux hantés. C'était à son tour de tendre les bras et d'accepter inconditionnellement.

"Ne t'excuse pas." Dit-elle simplement, avec douceur, en ébouriffant un instant le haut de sa tête aux longs cheveux bruns. Elle avait le droit de pleurer, le droit de chanter pour les défunts. Elle-même l'avait fait. Et elle continuait de prier pour leurs âmes et celle, brillante comme une étoile, de son petit amour. Miguel était peut-être l'un de ces astres si proches qu'elle admirait avec Erzulie. Peut-être était-il là, quelque part, à veiller sur elle, avec son rire et sa finesse d'âme. Assurément, il serait l'un des astres les plus brillant de ce triste ciel. L'amour qu'elle lui avait porté - qu'elle lui portait toujours - ne l'avait jamais quitté. Ce sentiment était parfois bien plus amer. Mais à cet instant, elle laissa sa compagne prendre sa main, lui souriant, comme elle le faisait toujours. Pour rassurer les autres. Pour ne jamais laisser voir qu'elle avait peur, qu'elle avait mal. Elle pleurait trop souvent, pour un rien. Elle ne s'aimait pas vraiment mais tentait toujours d'aider tout le monde, de materner tout le monde. Alors, sa liberté lui semblait moins vaine.

"Parfois, c'est la seule chose qui semble possible." Dit-elle en tenant cette main menue, fixant la mer. Tuer ou être tué. Parfois, tout se jouait ainsi. C'était pour ça qu'elle avait rejoint les Isolationnistes. Parce qu'elle ne voulait pas d'un rapport de force, un bras de fer avec les autres. Elle voulait juste vivre et aider autant que possible ceux qui souffraient. Panser les plaies plutôt que les provoquer.
Le vent salin agitait quelques mèches de leurs cheveux et elle inspira doucement l'odeur marine. "Ne dit pas à cause de toi. Toute cette affaire est la faute d'un fou. Pas la tienne." Déclara-t-elle fermement. Elle refusait que sa compagne se persuade d'une faute qu'elle n'avait pas commise.

La main dans la sienne était chaude, douce. L'autre était mécanique, mais cela lui était égal. Elle l'acceptait telle qu'elle était, ce petit oiseau blessé.
Elle lui sourit, touchée par ses propos. Touchée par son inquiétude pour elle, qu'elle pensait imméritée.
"J'ai perdu... L'homme de ma vie... Et mes amis, une troupe de saltimbanques. Ils ne sont morts que pour m'avoir permit d'être libre. C'était leur seul crime : m'emmener avec eux. Je n'étais même pas une esclave. Mais c'était la même chose pour ma famille. Si j'étais restée auprès de mon époux... Si j'étais restée sagement en cage... Ils seraient toujours en vie. Les garde les ont abattu comme des chiens, lorsqu'ils m'ont capturée comme si j'avais tué des gens... Je ne dois la vie qu'à Erzulie, et aux Wyrms qui m'ont soignée."

Elle se tut. Raconter cela donnait aux choses une terrible consistance. C'était une lumière crue dirigée droit vers le drame. Mais elle ne pleura pas. Parce que c'était un vieux chagrin au delà de beaucoup de larmes déjà versées un peu plus tôt. Sa voix s'était étranglée. Mais elle resta droite face à l'océan, avant de baisser la tête, offrant un sourire sincère à Lucia.
"Ne t'en fais pas. C'est une vieille blessure, maintenant." Deux ans. Deux ans sans lui, c'était trop long et trop court. "Miguel est toujours un peu avec moi, tout comme celle que tu aimais. On ne se fait pas à l'absence, mais cela s'adoucit avec le temps." Elle l'attira d'un bras, l'enroulant doucement autours de ses épaules menues, marchant un peu en silence le long des tombes. "Et vous êtes là, je ne suis pas malheureuse." Elle lui sourit, tendrement, sincèrement.

C'était vrai. Elle avait trouvé une nouvelle place, une nouvelle famille. Auprès des Isolationnistes, elle avait pu lentement se remettre de ses blessures, lécher ses plaies et se tourner vers un avenir, elle qui tremblait parfois d'angoisse de se rendre compte que ce mot ne pourrait plus jamais contenir son Miguel. Celui qui lui avait apprit le sens du mot liberté.

"Ne garde pas tout en toi. Parfois, il faut savoir déposer son fardeau. Tu es une jeune fille très forte. Mais nous sommes là pour toi." C'était la vérité. Elle comprenait Zachary dans ces propos, sans même s'en rendre compte, comme si quelque chose s'était tissé entre eux tous dans la maison des poupées. Un lien d'une force qu'elle ne soupçonnait pas encore...
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeLun 19 Jan - 0:18

Cara sposa.  [ft. Venecia] 150117093941936277

    La main de Venecia dans ses cheveux la fit sourire. Ces gestes tendres, familiers, lui rappelaient ceux de Cinque. Quand elles jouaient à se faire des tresses, à se coiffer mutuellement, à se tirer par les nattes, par les couettes qu'elles se faisaient en se souriant dans un échange pourtant souvent des plus silencieux; seuls leurs sourires se parlaient, il n'y avait jamais eu besoin de plus que de ça entre elles. Quand elles se partageaient les fruits, les bonbons et les fleurs de lotus offerts par leur maitre, quand elles dormaient assise sur le grand balcon et que Quattro pouvait poser sa tête sur l'épaule de son amie. Quand elles s'occupaient des autres petites filles, plus jeunes qu'elles; des mamans et des papas de substitutions. Cinque avait joué le rôle du papa, elle de la maman. Ironique, quand on savait la vérité sur celle que les fillettes surnommaient Bebe. Ironique, parce qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfant. Ironique car l'amour qui s'était tissé entre Quattro et Cinque n'avait jamais porté ses fruits. Ironique encore, parce que la mort les avait séparées. Ironique, surement. Mais les souvenirs heureux subsisteraient toujours, dans la lumière du soleil des jours où elle paressaient dans les jardins, dans les rires de celle qui vit encore et porte en elles tant de souvenirs de sa tendre amie.

    Venecia tout comme elle avait vu son amour arraché à ses bras. Elles se tenaient la main en marchant lentement et pour une fois, ce fut la petite brune qui prit la tête de l'équipée, la main de Venecia dans la sienne; l'autre, mécanique, cliquetait un peu en se fermant et s'ouvrant à loisir, comme dans un tic d'acier, un engrenage mal huilé. Un réflexe, un ressort mal ajusté? Elles se souriaient en écho, comme pour se consoler et se donner le courage d'aller de l'avant.

    "Ça ne devrait pas", fit naïvement Lucia, "mais je ne voulais pas que Zachary meurt... alors... je comprend ce que tu veux dire..."

    Il n'y avait parfois aucune autre solution pour préserver ceux que l'on aimait; peut-être aurait-elle du s'interposer, il y a deux ans. Prendre cette balle funeste à la place de sa douce amie. Aurait-elle seulement pu lui sauver la vie? Elles seraient peut-être mortes toutes les deux. Spéculer ne menait à rien et elle le savait bien. Spéculer faisait souffrir, presque plus que l'absence. A la faveur du vent salin, Lucia regarda son amie en la trouvant belle, d'une beauté mélancolique, bien plus qu'elle ne l'aurait penser: elle l'admirait à la dérobée, honteuse de se troubler ainsi pour une autre que Cinque. Elle n'aurait pas du, elle le savait bien. Pourtant, elle n'avait aucun empire sur la gratitude et l'affection qu'elle avait pour cette grande femme aux yeux tristes, comme elle n’exerçait aucun pouvoir sur les sentiments qu'elle avait pour leur ami aux cheveux blancs. A la fermeté de Venecia sur la question de la faute à porter, Lucia répondit un peu rapidement:

    "Je suis responsable aussi. Je fermais les yeux depuis tout ce temps, en faisant semblant de ne pas comprendre... à cause de ça, mon amie est morte et toutes ces petites filles souffrent. La justice ne jugera jamais mon maître."

    Encore une fois, la jeune fille avait appelé Sandoval son maitre, d'instinct, sans s'en rendre compte. Le réalisant, elle eut un air d'excuse, la tête baissé et se tut. Venecia lui sourit, semblant touchée par ses propos, par son inquiétude; Lucia se troubla encore un peu plus, rosissant à vue d’œil. Elle l'écouta narrer la tragédie de son amour et de ses amis, le visage se décomposant petit à petit jusqu'à livrer de gros sanglots, de lourdes larmes, sa main mécanique plaquée sur sa bouche pour ne pas trop faire de bruit; elle serra plus fort la main de son amie dans la sienne, choquée, comprenant que cette dernière avait été une noble d'Aeria qui avait fuit avec des saltimbanques et que sa famille les avait tous massacré jusqu'aux derniers. Lucia prit la main de Venecia dans les siennes, arrêtant un instant sa marche.

    "Si tu étais restée auprès de ton époux, tu ne les aurais jamais connu, ni aimé. Tu n'aurais jamais rencontré Erzulie, tu n'aurais jamais été libre et... je ne t'aurais jamais connue", elle se sentit un peu bête, "... euh, je ne suis pas sûre que la fin de ce que j'ai dis soit très adroite, désolée..."

    Voyant que Venecia ne pleurait pas, elle ajouta:

    "Tu es quelqu'un de fort et de bon, mais je t'entend souvent pleurer quand tu penses être seule."

    Il n'y avait rien à dire de plus; Lucia n'était pas sourde. Pourtant elle n'ajouta rien, pour montrer à Venecia qu'elle respectait ses larmes en solitaire. L'océan lointain était d'une grande beauté malgré le temps étrange et se sentir ainsi entourée soudain la fit sourire à nouveau. Le contact de Venecia était agréable et protecteur. Elle l'aimait plus que tout car il lui donnait du courage; il tait sa maison, en quelque sorte. Auprès de Zachary et Venecia, Lucia était chez elle. Nulle part d'autre. Aucun foyer ne serait jamais aussi chaleureux et accueillant. Elles marchèrent en silence à travers les tombes, bras dessus bras dessous, Lucia passant son bras mécanique autour de la taille de son amie.

    "Lucia est morte il y a deux ans, en essayant de fuir en m'emmenant. Je l'ai ralentie en ne voulant pas partir et Sandoval nous a trouvé. Il lui a tiré une balle dans le cœur et moi... il m'a affranchi et jetée à la rue."

    La vérité, comme Venecia la lui avait dit. Elle avait vu leur maître saisir le mousquet et tirer sur sa tendre amie. Elle avait vu de ses propres yeux; le premier mort de son enfance. Il y avait deux ans, là où elle venait d'avoir ses quinze ans. Leurs blessures similaires avaient le même âge, finalement. Des blessures récentes et anciennes à la fois. Se faire à l'absence... Lucia hocha positivement de la tête, ne dit rien; il n'y avait rien à dire. Elle abrita son amie du vent en passant devant le mausolée qui semblait abandonné, la questionnant du regard.

    "Je déposerai le mien quand tu poseras le tien un moment", fit-elle dans un sourire, "je vais mieux. J'ai enterré mes souvenirs d'elle ce soir pour continuer à vivre et un jour, Sandoval payera pour ce qu'il fait à ces enfants. Nous le ferons payer, puisque la justice des territoires ne le peut pas."

    Regardant l'entrée de l'édifice en forme de cercle, Lucia quitta l'éteinte sécurisante de Venecia pour s'aventurer dans le mausolée, lui jetant un regard souriant en lui proposant de la suivre dans cet endroit étrange mais où elles ne subiraient pas le froid. Où elles pourraient discuter sans que Zachary ou Tre ne les entendent et partager leurs secrets. Apprendre à se connaitre. Elle avait appris à aimer cette femme et accepter de laisser partir Cinque mais il était bien trop tôt pour confesser cet amour désintéressé à son amie. Trop tôt.

    "Et je suis là pour vous, tu sais", elle lui sourit, les joues roses, "je ne veux pas être tout le temps protégée... je suis aussi un homme, tu sais, pas juste une petite fille. Et je veux aussi protéger la femme et l'homme que j'aime."

    Elle n’était pas tout à fait sure de ce qu'elle venait de dire et de la manière dont cela serait interpréter mais fi de la crainte, les erreurs sont naturelles. Elle les aimait tendrement tout les deux, sans arrière-pensées. Sans rien de sale, rien d'intéressé. Elle les aimait, aussi simplement que le vent souffle sur la mer et que cette dernière terrasse l'écume. Comme elle avait aimé Cinque, comme elle affectionnait tendrement Michele. Peut-être même plus que cela, d'une manière étrange, déraisonnable, à la fois pure et enfantine et adulte et responsable: elle assumait son inclinaison nouvelle, sans pouvoir la partager pour autant. Cela n'aurait fait qu'ajouter aux fardeau de ses deux amis, surtout Venecia. Lucia lui sourit candidement et descendit les marches des escaliers du mausolée deux à deux en essuyant ses larmes; les Hommes étaient parfois des monstres, parfois des anges. Ceux qui avaient tué les amis de Venecia étaient des bêtes mais elle avait bien tué des soldats elle aussi.

    Mais comment imaginer que tous les Hommes sont des monstres alors même qu'elle était entourée de tant d'amour de leur part, et qu'elle aurait aimé leur en donner autant, sinon plus?

    Comment haïr la race humaine lorsqu'on se sentait tout dédié à l'affection grandissante qu'on pouvait avoir pour cette grande femme aux yeux tristes dont on aurait aimé chasser les larmes et la peine?
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeMar 27 Jan - 11:12


Doucement, elles marchaient, main dans la main, chacun tournées vers les souvenirs, leurs disparus, leurs faiblesses et regrets. Pourtant, le crépuscule était plus doux, parce qu'elles n'étaient pas seules. L'esprit encore flottant de sa chevauchée sur le dos d'Erzulie, elle marchait à pas mesurés, contemplant ces tombes et mausolées aux noms parfois familiers, qui lui évoquait ses livres d'autrefois; emplis de noms et de généalogies complexes, dont elle se souvenait encore avec une acuité effrayante.

"Nous ne pouvons parfois que nous défendre. Une vie contre une autre. Cela ne doit jamais devenir une excuse." Fit-elle avec sagesse, réconfortant sa camarade d'un bras autours des épaules. Elle avait été arrachée à la mer par Erzulie, qui avait attaqué le navire, l'envoyant par le fond. La dragonne avait alors révélé toute la puissance d'une créature colossale, toute la féroce bestialité qui, pourtant, ne la définissait pas, car elle était une créature douce et bienveillante mais fondamentalement libre et indomptée.

Le fait que Lucia tente de la réconforter, même avec maladresse la touchait et elle lui offrit un sourire bienveillant, lui passant un instant une main dans les cheveux. "Je sais. Je ne regrette pas d'être auprès de vous." C'était le cas. Sa vie avec les Wyrms lui semblait plus belle, plus libre et correspondait à tout ce dont elle avait pu rêver. cette vie d'errances pour venir en aide aux populations lui convenait. Elle aimait ce cheminement. Elle aimait à se dire qu'elle avait enfin goûté à la véritable liberté, cette liberté si chère à son alliée.

Le bras mécanique ceignait sa taille et elle écoutait le récit des sinistres événements qui avaient conduit Lucia auprès d'eux, quelques semaines plus tôt. Elle n'était Wyrm que depuis bien peu de temps mais son histoire la glaça. Un trop lourd fardeau pour cette jeune âme. Elle ne pleura pas, cependant, elle la serra au contraire un peu plus, comme pour la rassurer.
"Ton ancien maître payera pour ce qu'il fait. D'une manière ou d'une autre, et plus sûrement de nos mains." Consentit-elle, sachant très bien au fond d'elle que Z ne laisserait jamais passer ce qui avait pu se passer dans cette demeure. Z avait trop de sang sur les mains, mais elle l'aiderait cette fois volontiers. Elle détestait tuer, mais parfois, c'était un triste mal nécessaire.
La mort de l'amie du jeune castrat, cette Lucia, éveillait en elle le feu d'un désir de vengeance. Comment pouvait-on tuer des fillettes innocentes ? Exhiber leur compagne comme un oiseau exotique, vendre sa voix comme d'autres vendent des corps ? Il paierait, oui, assurément. Mais pas ce soir.

Descendant dans la mausolée qui les abrita bientôt du vent et de la froideur de la nuit, Venecia posa sur sa jeune compagne un regard bienveillant, la suivant tout naturellement. Elles s'exilait un peu, prenant ce temps seules qu'elles n'avaient jamais vraiment. Elle laissait Zachary veiller sur Tre en toute confiance, ses pas résonnant sur la pierre grise, pénétrant dans un vaste caveau, contenant un cercueil de pierre ciselé à l'effigie d'un homme aux traits durs, son épée de pierre sur la poitrine.

Les dires de sa compagne la touchèrent. Doucement, elle l'enlaça, dans un geste de tendresse protecteur. "Oh ma chérie..." S'entendre dire être aimée ainsi que Zachary par l'adorable jeune homme - puisqu'il était un homme - la toucha profondément et elle la serra contre sa poitrine, la berçant tendrement dans ses bras, l'estomac remué par ce charmant aveu - qu'elle ne prit pas vraiment pour ce qu'il était, à la vérité, s'imaginant un mot d'amour d'enfant plutôt qu'une déclaration. "Tu es notre petit bout d'homme à nous, tu sais bien." Posant ses deux mains sur les fines épaules, les doigts chatouillés des longs cheveux bruns, elle lui sourit, avec chaleur, avant de se pencher pour soutenir son regard aux longs cils de biche. Penchée ainsi, elle l'embrassa. Un long baiser sur le front, posant ses lèvres contre cette peau douce et chaude. Un long baiser empli de tendresse.

"Nous t'aimons aussi, chère enfant. N'en doutes jamais. Et je suis sûre que Zachary t'aime tout autant. Tu es notre petit amour." Et la plus chère âme à protéger. Elle l'enlaça, sa joue posée sur le haut de la tête brune, en un câlin sincère, elle qui n'imaginait pas l’ambiguïté de ses propres propos pour un jeune homme amoureux. Déposant un baiser dans ces cheveux parfumés, elle souriait sincèrement, la joue de sa compagne appuyée contre sa poitrine, en une étreinte pleine de chaleur dans la froideur de ce tombeau.
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeMar 27 Jan - 15:15

Cara sposa.  [ft. Venecia] 150117093941936277

    Une vie contre une autre, comme une sorte d'échange équivalent. Comme si tout valait la peine, comme si tout valait la même chose. Lucia se sentait trop étrangère à se système de valeur pour répondre à son amie et elle préféra se taire, baissant un peu la tête en se perdant dans ses pensées du moments, au vent qui devenait un peu mauvais tandis qu'elles cheminaient entre les tombes pour gagner le mausolée. Les hommes se faisaient souvent philosophes pour prêter à la nature les intentions nécessaires pour se donner raison, cela elle le savait. Sandoval lui-même avait toujours été comme ça, un cruel sophiste plein d'aveuglement. L'éteinte mutuelle que la brune et Venecia partageaient gonflait son cœur d'espoir et de réconfort: elle n'avait pas eu le choix, non. C'était eux ou Zachary. Et elle ne voulait pas la mort de son ami. A présent qu'elle avait du sang sur les mains rien n'était plus vraiment comme avant, comme si un tout petit verrou venait de céder dans son âme et qu'il ne pourrait plus jamais se refermer, cassé dans l'ouverture. C'était une drôle d'impression, presque aussi bizarre que le contentement coupable qu'elle ressentait auprès de ses deux amis.

    Le sourire de Venecia, la main qui caressait doucement ses cheveux balayèrent ses angoisses torpides avec une efficacité incroyable. Dans les yeux de la plus jeune, le soulagement apparut sincèrement. Oui, elle était avec eux; Lucia était heureuse de savoir que Venecia était contente de sa nouvelle vie auprès des Wyrms, auprès d'eux. Il lui semblait que depuis l'épisode Sandoval, Zachary, Venecia et elle formaient une sorte de famille inaliénable. Doux sentiment. Tendre sentiment un peu mélangée pour ce cœur d'enfant amoureux qui acceptait de laisser partir son premier amour pour en accueillir un nouveau, bien vivant, en son sein. Elle hocha de la tête tout contre Venecia qui lui assura que Sandoval payerait, un jour ou l'autre et qu'ils vengeraient les petites filles qu'il avait souillé. Un jour, assurément... mais quand? Ce voyage avait commencé dans le sang de ceux qu'elle aimait et devait terminer dans celui de la personne qui l'avait versé. Était-ce juste? Personne ne condamnerait ce monstre à part la mort. Était-ce le sort le plus adéquat pour un bourreau de petites filles?

    Trop de questions et si peu de réponses. Lucia prit la tête du duo pour s’enfoncer dans la noirceur du caveau du premier dragonnier d'Air pour s'abriter du vent de plus en plus fort, encouragé par les embruns marins. Au milieu de la pièce, une stèle avec un homme couché, les traits dur, une épée entre ses mains posée sur sa poitrine large. Un souvenir un armure, d'un autre temps. La jeune fille chercha dans sa poche un briquet et alluma une torche qu'elle prit de sa main mécanique et tira de son sac quelques fleurs sauvages qu'elle avait collecté juste avant, les déposant sur la statue. Juste un petit présent pour s'excuser de déranger un illustre fantômes de leurs présences. Elle chemina un peu, parlant avec Venecia avant de déposer la source de lumière dans un porte-torche non loin, éclairant toute la pièce. L'instant d'après, avec quelques paroles, son amie l'enlaça tendrement et si fort que Lucia en fut un peu surprise sans pour autant se dérober à l'étreinte qu'elle savait amicale, fraternelle, voir même maternelle. Serrée contre sa poitrine, berçée avec tendresse, Lucia se sentit bien. Comme si la vie était une archipel et qu'entre chaque voyage, des îlots de douceur soutenait l'effort d’errance. Cette île s’appelait Venecia, l'autre Zachary. Il y avait d'autres îles sur cette archipel, mais ces îlots-là étaient les plus beaux et les plus fleuris; ceux qui vous donne de la nostalgie et du bien-être. Des ilots de paradis dans ce monde d'enfer.

    Et ces mots, comme des fleurissements dans son esprit; une fleur coupée et écrasée, dont chaque pétales devaient avoir une place dans sa mémoire. Ma chérie, notre petit bout d'homme, notre petit amour... amour, amour... amour dont Lucia chérissait si fort ton nom, pourquoi nait-tu ainsi, si vite, si fort entre les individus blessés? Es-tu l'amour, ou la consolation? Es-tu l'amour d'une mère pour son enfant, d'amour d'un enfant pour la première femme qu'il apprend à admirer ou bien n'es-tu que désespoir qui cherche soulagement? Amour, tu as bien des noms, bien des visages et bien des masques. Amour, j'aime ton nom, même s'il signifie des infinités de choses, pour une infinité de personnes.

    Amour, ce que je ressens.


    Ces mains sur ses épaules frêles étaient comme des ancres au monde; avec elles, Lucia se sentait forte, en sécurité. Elle savait que Venecia et Zachary l'aimaient, mais pas de la manière dont elle-même s'éveillait, petit cœur vierge de tourterelle que jamais rien n'avait souillé, à ces sentiments qui mêlaient l'admiration, la reconnaissance, la tendresse et la gratitude. Un nouveau sourire de la part de Venecia brisa une défense de la jeune fille qui se sentit bientôt aux abois, des larmes naissantes à ses yeux sans trop savoir pourquoi. Elle eut un espèce de mouvement de recul en voyant son amie s'approcher d'elle, craignant de se faire embrasser, désirant se faire embrasser. Mais les lèvres de la femme aux yeux tristes échouèrent sur son front comme pour chasser des misères d'enfant. Une enfant qu'elle n'était plus et qu'elle n'avait jamais été. Un long baiser empli de tendresse. Un long et doux baiser qui l'embrassa jusqu'à l'âme. Ainsi enlacée, Lucia se serra tout contre Venecia, ses bras ceignant sa taille fine et pleurant contre sa poitrine maternelle. Un instant de repos sur son îlot; c'était son secret. Un instant de tendresse.

    Dans la froideur du tombeau, la chaleur de la bonté de Venecia rendait Lucia confusément impatiente, imprudente. Elle se laissa aller à la serrer plus fort, lui exprimant sans parole tout l'attachement qu'elle avait pour elle et qui était totalement indicible, les mains agrippées dans son vêtement, dans son dos. Cinque n'aurait pas voulu qu'elle se morfonde ainsi toute sa vie, elle aurait voulu que Quattro accepte de vivre à nouveau, et d'apprendre à être libre. La liberté, Lucia l'avait trouvé: la liberté était un îlot de paradis dont elle était le petit amour. Être libre, c'était être entouré de ceux qu'on aime. Pourtant, cette liberté avait un prix: celui de la sincérité. On ne peut pas cacher ce qu'on ressent, aussi confuse l'émotion soit-elle.

    "Pas comme ça...", sanglota Lucia contre la jeune femme, "je ne t'aime pas comme un enfant, Venecia... je ne t'aime pas comme toi tu m'aimes..."

    C’était un peu stupide, de se jeter au tourment de cette manière mais Lucia sous ses dehors de petite fille sage n'avait jamais été quelqu'un de très prudent ou de très patient. Mais elle était honnête, surement un peu trop et releva la tête pour regarder Venecia et affronter son regard et son jugement, elle lui dit en pleurant, agrippant toujorus ses vêtements:

    "Je suis amoureux de toi!"
    , elle avala sa salive, avec difficulté, "je... je suis vraiment amoureux de toi, Venecia!"

    Les pierres et les statues du tombeaux seraient des témoins des plus silencieux. Et s'il était rare que Lucia utilise le masculin pour parler d'elle - après tout ne se voyait-elle pas comme un jeune homme mais comme une fille - elle l'avait fait, bien inconsciemment. Incapable d'affronter plus loin son amie mais ne pouvant se résoudre à la repousser, la brune cacha son visage tout contre Venecia, ne sachant plus quoi dire ou penser. C'était stupide, ce qu'elle venait de faire. mais c'était honnête: c'était le prix à payer quand on était amoureux.
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeMer 28 Jan - 0:17


Le mausolée éclairé de la lueur dansante de la torche était silencieux, un silence froid et minéral, seulement rompus par leurs voix. Elles pouvaient bien troubler le repos de l'illustre dragonnier, il n'avait pas si souvent de la visite. Peut-être, oui, que quelques fleurs feraient plaisir à l'âme défunte. Et dans cette pénombre précieuse, dans ce caveau aux parfums capiteux de très vieil encens, elle accueillait dans ses bras la douceur de cette enfant qui voulait devenir une adulte. Une enfant dont elle ignorait les rêves et désirs, l'amour sincère.

Ses bras serrés autours d'elle, dans cette chaleur primitive et précieuse, elle la laissa se blottir plus étroitement, bouleversée des larmes qui pointaient de nouveau dans ces beaux yeux clairs. Tant d'innocence et de délicatesse. Elle aurait voulu la protéger de ce monde cruel qui leur avait fait tant et tant de mal, la chérir mille et mille fois. L'enrouler pour toujours dans ses bras et être pour l'éternité un refuge à ses chagrins.
Alors, quand cette voix frêle et vacillante avoua enfin sa tendre inclinaison avec une clarté sans équivoque, la jeune femme aux cheveux roses n'eut qu'un "Oh..." surpris, soufflé du bout des lèvres.

Elle fut bien incapable, à cet instant, d'y trouver quoi répondre, prise par une surprise sincère, désarmée dans ses certitudes, la fixant un instant, sans savoir quoi dire à ce charmant aveu. Quoi dire, et quoi faire à cette heure entre chiens et loups ? Dans ce moment qui n'appartenaient qu'à elles, elle le fixa un instant. Elle... Il l'aimait ? Elle ?
Elle pleurait, la pauvre enfant, la douce enfant blessée. Elle pleurait en lui disant être amoureux. Et c'était de bien doux mots dans une bien jolie bouche. Malgré son trouble, la jeune noble ne lâcha pas ce corps presque fragile, ce corps de tourterelle appuyé dans son giron.

"Oh, ma chérie..." Fit-elle sans trouver quoi dire, la serrant juste un peu plus fort, bouleversée par ses larmes, par ses sentiments tendres. Elle qui n'aimait plus se sentait dépositaire d'un cadeau bien trop précieux et fragile qu'elle avait peur de briser par une maladresse... Elle était une femme étrange, une femme de plaisir hédonistes plus que de grandes déclarations. Pas après Miguel... Pas après un amour aussi entier. Pas après Dyonée et son abandon un soir. Dyonée non plus, elle ne l'avait pas oubliée. Mais tout cela se mélangeait confusément.
Alors elle la serra en silence, encore incapable de répondre, la berçant sans fin. Douce enfant, pauvre enfant. Que faire de ce cœur trop pur pour elle ? Que faire de ces adorables sentiments ? Que lui dire, enfin, sans décourager cette pauvre ère meurtrie ?

"Je nierais si je disais que je m'en doutais... Excuse ma surprise, ma chérie." Elle était sérieuse, posant un instant ses mains sur ses épaules pour la regarder avec une intensité rare. "Cela me touche. Enormément. Mais je ne suis pas une femme pour toi... je suis trop..." Elle hésita, puis eu un petit rire nerveux. "Trop moi. Je ne pourrais que te blesser. Et ça, je ne le voudrais pour rien au monde." Cela sonnait comme des excuses, et, à tout égards, c'en étaient. De simples excuses, comme une barrière entre elles. Parce que si cela n'avait été Lucia, elle aurait pu trouver à ce corps adorable des charmes qu'elle aurait aimé parcourir. Elle aimait les femmes, et les jeunes hommes. Ceux, graciles, plus jolis que des jeunes filles. Elle se satisfaisait parfois de simples hommes mais ses goûts premiers n'allaient pas à eux. Miguel avait été une exception, d'autant plus que la nature l'avait fait nain et boiteux.
Mais c'était Lucia et, à son corps défendant, elle se refusait à souiller cette âme délicate et fleur bleue de perversions silencieuses. Elle n'en avait pas le droit, car elle s'était jurée de la protéger.

Caressant ses cheveux, sa joue, ses yeux s'étaient faits plus tristes. Triste que ce soit ce sentiment qui éclose en cette douce fleur, et qu'elle le lui donne. Parce qu'elle avait bien trop peur de la salir, de la bafouer.
"Je veux que tu sois heureuse, que tu ne connaisses plus que la félicité et le bonheur le plus absolu. Pour que cela absolve toutes tes peines... Mais je ne suis pas la bonne personne à aimer. Parce que je ne pourrais pas te rendre heureuse comme je le voudrais, autant que tu le mérites et autant que je puisse t'aimer."
C'était douloureux. Douloureux comme tout. Elle ne voulait pas lui faire de mal, mais l'encourager serait bien pire. Autant juguler le serpent venimeux dans l’œuf. Et pourtant, elle la serra de nouveau contre elle, bouleversée, bien qu'elle n'en montra rien, émue de cet amour imprévu, le désirant et le repoussant confusément. Elle ne pourrait la rendre heureuse qu'en la protégeant d'elle. Surtout d'elle.
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeJeu 29 Jan - 12:23

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    Venecia eut l'air surprise mais Lucia s'y était attendu; après tout n'y avait-il aucun signe avant-coureur de son affection grandissante et elle-même s'en était retrouvée étonnée. Alors que son amie ne dise rien, soit interdite, elle le conçut facilement et ne lui en tint pas rigueur. Elle n'en avait pas le droit, surtout pas. Séchant un peu ses larmes d'angoisse, elle fut tendrement bercée par la femme aux cheveux ose, comme en une oscillation sans fin, pleine de tendresse. Venecia était si tendre: cette tendresse la faisait parfois se méprendre mais Lucia se reprenait généralement très vite ça elle savait que son amie la voyait comme une enfant à protéger, un être fragile et précieux. Mais le bouton de rose était déjà éclos, et même s'il n'était pas le plus ouvert qui soit, il était un arbre vert plutôt qu’une pousse. Loin d'être un chêne, plus un arbuste.

    Lorsque Venecia s’excusa de sa surprise, Lucia se contenta de chasser ses dernières larmes du dos de sa main en souriant et en hochant négativement du chef, signe que ce n'était pas grave du tout et qu’elle comprenait bien. Elle s'en voulait d'exposer ainsi ses sentiments avec maladresse et brutalité mais les choses s'étaient un peu faites d'elles-mêmes, les mots étaient sortis tous seuls. Les mains de Venecia sur ses épaules, la brune ne pouvait pas ne pas la fixer comme l'autre femme la fixait, rouge et intimidée par ce regard des plus intenses. Elle s'y serait volontiers perdue un instant si le moment n'avait pas été aussi important et la jeune fille ressentit une tension comme jamais, déglutissant de manière sonore. Il lui semblât que ce ne fut pas un ange qui passa entre elle, mais un troupeau de dragons d'air tant le temps lui parut long avant que Venecia n'ouvre à nouveau la bouche.

    La réponse était logique; elle n'était pas une femme pour Lucia. Repensant à sa propre perte, la jeune fille comprit qu'on ne pouvait parfois se remettre de l'amour perdu, celui qui ne revient plus. Miguel pour Venecia, Cinque pour elle. Les choses n'étaient pas binaires, pas simple. Rien ne chassait un amour, même défunt. Et elle était surement bien trop jeune pour cette trentenaire qui avait déjà accomplit une bonne partie de sa vie; elle n'était qu'une adolescente et quand bien même elle avait fait du chemin, il lui apparut si dérisoire en cet instant... les plaines d'Aeria, pour le commerce du Lotos, les routes montagneuses de Wusheishu. A quoi cela servait-il de savoir parler cinq langues, deux idiomes et de pouvoir tracer ses propres cartes lorsque les autres ne voient en vous qu'un enfant à protéger, à ne pas salir? Le constat intérieur de Lucia la mina sans qu'elle accepte de le montrer, offrant à Venecia un visage attentif, gentil, mature. Aimable enfant qui ne montrait pas certaines de ses peines, les plus graves, pour ne pas ennuyer ses amis.

    Bien sûr, ses sentiments étaient froissés. Bien sûr, l'appel des larmes était fort mais en cet instant, Lucia ne voulait pas faire l'enfant. Elle retint tout en elle, le regard clair tendit qu'elle entendit Venecia lui expliquer sa surprise. C'était normal; qui pouvait décemment dire oui à une déclaration aussi soudaine? Elle la comprenait. Elle-même avait réagit de la même manière face à Michele, il y avait quelques années quand ce dernier s'était maladroitement confessé à elle. C'était logique. C'était la réaction la plus plausible et elle la comprenait très bien alors, avec un sourire gentil et un peu naïf, Lucia lui répondit en hocha la tête:

    "Je comprend, ne t’en fais pas. Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas t'accabler..."

    Lucia s'écarta de l'éteinte qui commençait à l'étouffer moralement, prenant les mains de son amie et la fixant dans les yeux.

    "Je suis très heureuse comme ça, tant que je peux être avec toi. Ne te tracasse pas avec ces histoires", elle lui sourit à nouveau, d'un sourire à vous briser le cœur tant il était bon et pur, "tout est très bien comme ça, je n'a pas besoin de plus. Vous êtes ma famille."

    Un gentil sourire, réconfortant; ce n'était pas grave. Comme si ses sentiments passeraient comme un mauvais rhume, comme si elle pouvait s'empêcher d'être triste, comme si ce n'était réellement pas bien grave. La brune ne pleura pas, offrant à Venecia une façade volontaire et mature. Ce n'était pas grave, se persuadait-elle. Tant qu'ils seraient tous les trois, cette famille inaliénable, ils seraient toujours heureux. Elle était heureuse, cela suffisait. Et même si elle avait envie de pleurer, elle ne le ferait pas pour prouver à son ami que son amitié et sa présence étaient le plus important. Elle n'avait pas besoin de plus; elle oublierait, parce qu'elle était jeune. Alors elle souriait à Venecia, sans faillir. Parce qu’elle était heureuse, sincèrement heureuse et qu'elle ne devait pas demander plus que ce bonheur qui la comblait déjà. Elle avait auprès d'elle ces gens qu'elle aimait plus que tout et qui prenaient soin d'elle, qui s'intéressaient à ce qu'elle ressentait. Elle était heureuse, et ce bonheur devait être suffisant; le reste serait de l'arrogance.

    "Je...", elle hésita un instant avant de reprendre, "je vais rester un peu seule si ça ne te déranges pas, j'ai besoin de faire un peu le point. Je vais rester au mausolée, je reviendrai un peu plus tard. Tu peux partir devant?"

    Elle lui avait demandé ça avec gentillesse, sans chercher à la culpabiliser ou autre chose. Lucia avait juste besoin d'être un peu seule et à vrai dire, elle se sentait coupable de ses aveux à Venecia, coupable de vouloir plus que le bonheur, de remuer les sentiments de cette femme déjà bien assez meurtrie. C'est difficile de dire non, elle le savait. Mais Venecia le faisait pour son bien, elle le savait aussi. Alors Lucia ne la laisserait pas dans la tourmente et ferait de son mieux pour alléger son fardeau, et ne pas en rajouter. Quand on aime, on cherche à soulager; elle n'avait pas le droit de mettre un poids en plus à son ami. A personne d’ailleurs. Tout était sa faute. Ceignant sa taille de ses bras et la serrant contre elle comme pour la réconforter, Lucia s'éloigna finalement de Venecia avec un sourire avant de reculer de quelques pas.

    "Ne te tracasses pas, Venecia", elle lui fit un signe de la main, "pardon de t'avoir fais des misères, j'ai été égoïste. N'y penses plus, ça va aller. Je reviendrais plus tard."

    Elle disparu dans les ombres du mausolée, dans un couloir attenant sans chercher à se retourner. Ne surtout pas le faire sinon elle savait qu'elle n'aurait peut-être pas eu la volonté de maintenir ce sourire confiant et qui se voulait rassurant. Sitôt hors de la vue de la femme aux cheveux roses, glissée dans une vieille alcôve dans le noir, dos à la pierre, Lucia pleura silencieusement, se sentant soudain en sécurité toute seule avec les ombres du passée qui dormaient ici et qui ne pourraient lui parler. Elle pleura longuement, pour essayer de se débarrasser de son angoisse et accepter les évènements. Tout était logique, sain, normal. Ils étaient une famille. Elle avait le bonheur. Qui voudrait plus que le bonheur? Qui voudrait plus que l'affection que lui offraient déjà Venecia et Zachary? C'était elle qui était en faute, elle qui chargeait un nouveau poids sur les épaules déjà bien alourdies de peines de Venecia. Elle n'avait pas le droit de faire ça; si elle l'aimait, Lucia n'avait pas le droit d’égoïstement se délester de ses sentiments comme ça et la culpabilité qu'elle ressentait envers son amie fut si grande qu'elle pleura des heures entières sur sa faute.

    Elle était une mauvaise amie, une bien mauvaise amie. Une enfant stupide.
    Et elle s'en voulait tellement...

    Ils formaient une famille parfaite.
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Venecia A. Garcez
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Message Cara sposa.  [ft. Venecia] I_icon_minitimeDim 1 Fév - 20:23


Qu'on l'en défende, elle était bien trop adorable pour son propre bien. Mais cette jeune fille, ce jeune homme, était trop pur, bien trop pur. Jamais elle ne pourrait poser les doigts sur elle, pas avec ces pensées-là. Pas en sachant à présent une part de ce tragique passé. Pas sachant combien l'innocente enfant avait pu souffrir de son ancien maître. Pauvre oiseau. Pauvre tourterelle. Elle aurait tant voulu la protéger... Mais elle n'avait pas besoin d'elle : elle ne parviendrait qu'à faire plus de mal encore. Car la repousser lui faisait plus mal au cœur que la soulageait.

Alors, voir cet adorable visage se changer d'un sourire, d'un masque, lui faisait si mal. Quelle genre de femme était-elle pour avoir encore envie, un instant, de la retenir dans ses bras et l'y garder ?
Pourquoi fallait-elle qu'elle soit mineure, et pure. Trop pure pour elle. Délicat oiseau blanc. Intouchée, vierge comme la neige la plus pure.

"Je comprend." Avait-elle dit, à la volonté de Lucia de rester seule. Ses yeux bleus se teintèrent d'inquiétude, de regrets. Mais avait-elle le choix ? Le seul choix valable, c'était de ne pas succomber. Le seul choix possible était de la repousser. "Fais attention à toi." Dit-elle, doucement, en se détournant. Parce que si elle restait, elle céderait.

Elle céderait à ces pleurs déchirants qu'elle entendit, en haut des marches, toute proche de sortir. Un instant, elle manqua de faire demi-tour. Un instant, elle voulu revenir sur ses pas. Mais elle n'en avait pas le droit. Elle n'en aurait jamais le droit. Parce qu'elle n'était pas assez sage, assez innocente, et que leurs envies étaient trop différentes. Bien trop différentes.

Alors, prise à la gorge par sa propre culpabilité, elle s'enfouit sous sa tente, au fond de son sac de couchage, cherchant dans l'obscurité un cocon, un réconfort. Mais, si elle pleura elle aussi, cela ne devait pas calmer sa culpabilité.
Car elle avait rêvé, un instant, de retenir cette main délicate. D'embrasser ces joues de velours. Et de lui dire combien est-ce qu'elle tenait à elle. Elle n'en aurait jamais le droit : elle était une adulte, elle une enfant. Et leurs envies étaient par trop contraires. Il faudrait bien plus de temps à Lucia pour devenir un homme, ou une femme. Pour comprendre peut-être qu'il est des envies impossibles et des désirs inavouables.
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