✘ Nom : Ortega
✘ Prénom : Maelen
✘ Surnom : Mael, petit Maître
✘ Âge : 21 ans
✘ Groupe : Ventus
✘ Nation d'origine : Aeria
✘ Métier : Elève en Première année
✘ Arme : Arc (déposé en début d'année, restitué en 3ème année)

Maelen est sans conteste quelqu’un qui est beau, qui à de l’allure et il est écrit tout de suite sur son front qu’il est issus de la haute société. Il a le port altier, le menton relevé et le dos bien droit. Sa peau est laiteuse, et ses lèvres légèrement rosées. Ses yeux sont d’un bleu azur envoûtant, et ses cils aussi blond platine que ses cheveux. Depuis qu’il a rencontré Norn, il ne les coupe plus, et les laisse pour le moment flotté autour de son visage anguleux.

Il a un corps fin et sec, légèrement musclé, mais pas plus que ça car il ne fait pas beaucoup d’effort physique. Ses jambes sont démesurément longues, et étrangement il a de petits pieds pour son mètre soixante dix huit. Maelen porte beaucoup de vêtements de bonne qualité, souvent des pantalons serrés, et des cols roulés de très bonne facture, il adore aussi enfiler un pull un peu large et dormir dedans. Il ne jure que par des paires de bottes, ou de bottines. Ne voulant pas paraître trop ostentatoire, il ne porte quasiment jamais de bijoux. Il ne porte autour du cou qu'une petite chaîne à laquelle est accrochée une des plumes de Norn.
Depuis qu’il à passé l’épreuve d’alliance, il a une cicatrice sur la tempe, et il essaie de la cacher avec une mèche sur le côté.

Tout en lui respire la grâce, et pourtant Maelen est quelqu’un d’extrêmement maladroit. Il faut toujours qu’il touche à tout ce qu’il trouve, et cela finit souvent en milles morceaux par terre. Jovial de nature, il s’excusera en se frottant le crâne et fera tout pour rattraper sa boulette. Avenant, il a tendance à attirer les gens, les bons comme les mauvais.
La liste de ses défauts est beaucoup plus grande que celle de qualité, Maelen est quelqu’un de capricieux, peureux, pleurnichard, têtu, boudeur, exigeant, tyrannique, colérique, jaloux, idiot par moment, des fois hautain, mais c’est quelqu’un de passionné qui ne renonce jamais, son cœur est aussi pur que de l’eau roche et il est terriblement attachant. Quand on connait Maelen, on sait qu’on peut toujours compter sur lui.

Norn est le premier à s’étonner du fait que Maelen est le vertige, mais ils travaillent ensemble pour se soigner.

Obstiné et déterminé, Maelen à deux uniques but dans la vie, et il sera prêt à tout pour les réaliser.

Maelen : 2 ans
Shaem : 10 ans

"Shaem, attends moi !" Cria un petit blond qui courait, ses bras potelés tendus vers un jeune garçon à la peau mate et aux cheveux bruns. L'enfant trébucha et tomba durement sur le sol de marbre du jardin d'hiver. Un hurlement, suivit de pleurs résonnèrent contre la verrière et l'enfant resta prostré au sol, des larmes de douleurs dévalant ses joues.

Shaem qui avait vu toute la scène eut un sourire amusé et dans un mouvement souple se dirigea vers le bambin blond pour s'accroupir devant lui.

"Allons petit Maître, il faut faire plus attention, le sol est glissant." Riant tendrement, il se redressa et lui tendit sa main, rajoutant avec douceur : "Et ce n'est pas beau de faire un caprice, quand on tombe, il faut se relever tout de suite pour ne plus tomber."

L'enfant releva la tête et fixa de ses immenses yeux bleus, ceux dorés de Shaem. Il ignora la main tendue et par fierté essaya de se révéler tout seul. Maîtrisant encore mal son corps, il tangua un peu et Shaem le rattrapa de justesse avant qu'il ne retombe au sol lourdement. Souriant, il le souleva et prit le bambin dans ses bras.

"Que voulais le petit Maître, pour se risquer à courir sur le marbre ?" Demanda le brun en avançant tranquillement vers le balcon.

"Dors avec moi ce soir, Shaem, je veux une chanson pour m'endormir..."

Un sourire tendre étira les lèvres de l'enfant et il passa la porte de la véranda, avançant d'un pas léger sur l'immense balcon qui surplombait la magnifique ville de Thanos. Le soleil déclinait déjà au loin et l'air frais qui souffla lui fit du bien. Admirant les îles suspendues qui flottaient lentement, il s'assit dans une balancelle en bois blanc et cala le bambin contre lui.

"Je ne peux pas dormir avec vous petit Maître, mais je peux vous chanter une chanson...." Fixant l'horizon orangé, les doigts entremêlés dans les boucles blondes de son petit maître, Shaem entonna d'une voix douce :

" Laissons le vent nous porter
Jusques aux nuages, dépêchons-nous, tout va bien
Nous pouvons voyager
Aussi loin que nos yeux peuvent voir…"

Shaem allait entonner la suite, quand il remarqua que le petit corps du blond s'était fait plus lourd, il baissa les yeux et sourit en le voyant endormit. Avec douceur il le reprit dans ses bras et continua de murmurer l'air de sa chanson pour ne pas le réveiller. Traversant l'immense villa, il poussa la porte d'une grande chambre aux couleurs chaudes remplis de jouets et de coussins multicolores. Avec souplesse, il déposa le bambin dans son lit et s'assit sur le bord tirant la couverture sur le petit blond.
Repoussant une boucle platine, il déposa un baiser sur son front et murmura de sa voix chaude aux accents du sud.

" Bonne nuit petit Maître...Bonne nuit Maelen..."




****7 ans plus tard****

Maelen : 9 ans
Shaem : 17 ans

"Noooon, je refuse, noooon, je ne veux pas y aller...Noooooon" Hurla Maelen, alors que deux femmes lui tirait les pieds, pour le décrocher des montants de son lit.

"Maître Maelen, vous devez finir de vous préparer, vous rendez-visite à votre Oncle le gouverneur d’Aeria... »

Le gamin hurla de plus belle et secoua les jambes pour les forcer à le lâcher.

" Je ne veux pas y aller...je ne veux pas, je déteste y aller !!" Boudant il se fourra sous les draps, et resta prostré là, les bras croisé sur sa poitrine, un air de défi sur le visage.
Les deux femmes se regardèrent, et l’une demanda :

« Où est Shaem ? Il n’y a que lui que le jeune maître écoute. »

Se mordant la lèvre, la deuxième, se pencha et chuchota :

« Il est dans le bureau du Maître, il ne faut pas le déranger… »

Au nom Shaem, Maelen sortit sa tête ébouriffée des draps de soie et il sourit en découvrant ou se cachait son ami. Se relevant d’un bond souple, il sauta à bas de son immense lit à baldaquin et courut comme une furie à travers toute la villa pour rejoindre au plus vite le bureau de son père. Hardi, il esquiva les quelques personnes qui essayèrent de le rattraper, il dérapa sur le carrelage pour se laisser glisser et atterrir devant la porte du bureau de son père.
Sans se soucier des convenances, il ouvrit la porte en grand et hurla :

« Shaem !!! Je t’ai trouvé ! »

Riant, il entra dans le bureau et vit son ami assit sur le bureau en acajou vernis, son père penché vers lui.
Les deux femmes arrivèrent en courant derrière, essoufflées et s’aplatir en excuses, mettant leurs mains sur les yeux de Maelen.

« Nous sommes désolé Maître, il nous a échappé, mais ça ne se reproduira pas… » Se courbant, elles tirèrent Maelen en arrière qui se débattit, et celui-ci fixa de ses grandes yeux humides le visage de Shaem. Sa bouche trembla quand il comprit que son ami ne viendra pas avec lui pour le moment, et il explosa en sanglot.
Shaem baissa les yeux, et quand la porte se referma, Maelen eut juste le temps de voir son ami échappé à son regard et retirer sa chemise.

Pleurant à chaudes larmes, il secoua sa petite blonde et hurla :

« Je vous déteste, je vous déteste tous !! » Puis s’enfuyant de nouveau, il courut à travers le palais et se cacha dans sa cachette secrète. C’était un recoin de la serre où il avait caché ses peluches préférées et une épaisse couverture. Dès fois, la nuit il quittait son lit pour venir ici. D’ici il pouvait voir les étoiles qui s’étendaient à l’infini dans le ciel. Ici il se sentait bien, c’était son endroit à lui. Serrant ses genoux contre lui, il hoqueta et continua de pleurer doucement avant de s’endormir paisiblement lové dans sa couverture.


***

Ce fut une douce caresse dans ses cheveux qui le réveilla, ses cils blonds papillonnèrent et il reconnu tout de suite les pupilles dorés de Shaem. Souriant de tout son saoul, il se jeta à son cou et rit de bonheur.

« Shaem, pourquoi tu n’es pas venu avec moi tout à l’heure… ? Je t’avais trouvé, tu sais comme quand on joue à cache-cache… »

Maelen ne comprit pas le regard lourd que lui lança le jeune homme, mais il fut rassurer par ses mains sur son visage.

« Mais maintenant c’est moi qui vous ai trouvé petit Maître… »

Riant doucement, l’adolescent se releva et se retourna vivement pour voir arrivé en trombe Borus, le père de Maelen. C’était un homme à la carrure imposante et qui dirigeait sa maison d’une poigne de fer.

« C’est là que tu te caches fils indigne, j’ai autre chose à faire que de passer des heures à retourner la villa pour te trouver…. »

Dévisageant son fils qui se cachait derrière Shaem, il l’attrapa violement par le bras et le tira vers lui pour lui décoller une gifle monumentale. Shaem tenta de s’interposer, mais le regard que lui lança le Maître de maison le stoppa dans son élan.

« Ne t’avises plus jamais de me déranger quand je suis dans mon bureau, est-ce que c’est bien clair Maelen ? » Le fixant durement, il secoua son fils jusqu’à obtenir une réponse

« Oui..oui..je..je suis désolé père.. » Hoquetant, Maelen se tint la joue, sa peau le brûlait et il avait mal mais il ravala ses larmes et baissa juste la tête, penaud. « Je ne recommencerais plus… »

« Bien ! Shaem, habille-le, nous partons chez mon frère dans une heure ! »

Tournant les talons, il dispersa la foule de serviteurs qui s’était formée et Maelen se mordit les lèvres pour ne pas éclater en sanglot. Shaem poussa un soupir et s’accroupit pour poser son front contre le sien.

« Tout va bien petit Maître, ce n’est rien, ça va passer… » Posant sa main fraîche sur sa joue, il souleva le garçon sans le moindre effort et le laissa pleurer contre son épaule.
Il emmena Maelen dans sa chambre, l’aida à se laver, l’habilla avec soin, lui coiffa ses boucles platines et lui fit enfiler ses chaussures vernis. Inquiet devant la mine triste du jeune garçon, Shaem demanda :

« Qu’il y a-t-il petit Maître ? »

Relevant sa bouille attristée, le petit blond déclara :

« Je crois que Père ne m’aime plus…Je lui ai fais honte aujourd’hui… »

Se pinçant les lèvres, Shaem glissa une mèche de cheveux derrière l’oreille de son jeune maître et sourit.

« Votre père vous aime, mais c’est quelqu’un qui n’a pas beaucoup de temps, alors il ne faut pas lui en faire perdre et il faut lui obéir…Votre père est le frère du gouverneur, il a beaucoup de responsabilité… »

Calmement, il se releva et montra un miroir à Maelen.

« Regardez comme vous êtes beau, votre père n’aura jamais honte de vous habillez comme ça… »

Souriant, il prit la main de l’enfant et ensemble ils traversèrent le palais en silence. Maelen, jeta un coup d’œil à son ami et demanda timidement :

« Tu viens avec moi chez mon oncle ? »

Shaem secoua la tête et répondit :

« Non, je ne peux pas vous accompagnez, mais je viens avec vous jusqu’aux dragons-nacelles. »

A l’évocation des dragons-nacelles, Maelen sentit son ventre se tordre et il serra plus fort la main de son ami.
Tout les deux descendirent du promontoire où était construite la villa et traversèrent rapidement quelques rues avant de rejoindre l’embarcadère.
Les lèvres de Maelen se pincèrent et il ralentit l’allure quand apparu au loin les immenses dragons harnachés. Une boule lui remonta dans la gorge et il s’arrêta à quelques mètres du bord incapable d’avancer. Ses yeux fixèrent son père qui l’attendait dans la nacelle et il leva la tête vers Shaem.

« Je…je ne peux pas… »

Reculant de quelques pas, sa respiration se saccada et l’idée de tomber dans le vide devint obsessionnelle. Il se voyait chuter, incapable de se rattraper, il tombait inlassablement. Cette idée l’angoissa, ses doigts pressèrent la main de Shaem et il hoqueta, des larmes lui montant aux yeux.
L’adolescent resta à côté de lui, immobile, se fichant que la foule les presse pour embarquer.

« Maelen, dépêche-toi ! » Cria son père au loin.

Le blond essaya de calmer sa respiration mais ses pieds devinrent aussi lourds que du plomb et il fut incapable de faire le moindre pas.
Impatient, Borus sortit de la nacelle et se dirigea vers eux. La respiration de Maelen s’accéléra encore, et son cœur tambourina dans sa poitrine. La poigne de son père se referma sur son bras et il se sentit tirer vers le vide.
Un hurlement franchit ses lèvres et il se débattit avec fureur.

« Non, je vais tomber, Père, s’il vous plaît…je..je ne peux pas..Je ne veux pas tomber. »

Continuant de tirer sur son bras, Borus ne fut bientôt plus qu’à quelques pas de la nacelle et Maelen sentit sa respiration se couper, sa poitrine se gonfla mais aucun air n’en sortit. Il vit le vide large de quelques centimètres entre le ponton et la nacelle et l’idée de sombrer le fit pleurer. Pourtant rationnellement il savait qu’il ne pouvait pas tomber dans cette dizaine de centimètre, il était bien trop grand mais aller savoir pourquoi, dés qu’il était proche du vide, il paniquait.
Criant et pleurant, il essaya de tirer en arrière mais la poigne était trop serrée. Il glapit de terreur quand son père le souleva pour le poser dans la nacelle et quand ses pieds touchèrent le bois, il se recroquevilla sur lui-même pour fixer le sol et se balança doucement d’avant en arrière.

Shaem qui était resté à quelques mètres, cria dans la direction de Borus :

« Pourquoi faites-vous ça ? Vous savez très bien qu’il a peur du vide. Pourquoi lui imposer cette épreuve, c’est votre fils… »

Borus se retourna et le fusilla du regard, outré qu’un esclave lui adresse la parole de la sorte devant une foule de badaud.

« C’est parce que c’est mon fils que j’agis de la sorte, dans la vie on ne fait pas toujours ce qu’il nous plaît… » Lui répondit-il froidement. « Et toi sache qu’on ne me parle pas sur ce ton impunément… »

Se retournant, il enjamba la nacelle et embarqua enfin. Le dragon s’éloigna lentement et Borus alla s’asseoir sur un des sièges prés de la vitre, laissant son fils fixer le sol.

Le trajet fut long et pénible pour Maelen et quand Bianca arriva en vue Borus se releva, souleva son fils qui s’accrocha à lui comme à une bouée de sauvetage et fourra son visage contre son cou pour ne pas voir le vide. Quand son père eut fait quelques mètres et que le blond entrouvrit un œil il fut rassurer par le sol qui s’étendait à perte de vue et les maisons posées en cascade sur l’île. Sa respiration se fit plus calme et il se détendit.
Son père soupira et s’arrêta pour l’asseoir sur un banc de pierre blanche. Il se mit à genoux devant lui pour lui refaire son lacet.

« Maelen, je ne comprends pas comment tu peux avoir peur du vide, tu es un Aérien, tu vis dans une des belles cités du monde et tu ne sors jamais de la villa parce que tu as peur de tomber… »

L’enfant se mordit la lèvre et ne sut pas vraiment quoi répondre. Borus se releva et s’assit à ses côtés, faisant un geste aux hommes qui l’accompagnait d’attendre plus loin.

« Je sais que ce n’est pas facile, à la maison il n’y a que nous deux, mais tu es un Ortega, tu dois être fort, tu dois montrer l’exemple. Regarde ton cousin Rafael, il a déjà un dragon d’air et il rentre à Lindorm…. »

Maelen releva la tête et lança boudeur.

« Je n’aime pas Rafael, il n’est jamais gentil avec moi. Moi j’adore Aldo, on rigole bien tout les deux, en plus il sait beaucoup de chose sur l’histoire du monde et il m’apprend pleins de trucs. » Les yeux remplit d’étoiles, Maelen se sentit mieux d’un coup, il sécha ses larmes et se mit debout. « Allez père, on va être en retard… »

Borus se leva, un sourire fugace sur les lèvres et ils se dirigèrent ensemble vers le palais des Ortegas.

Ils y restèrent une semaine et Maelen colla son cousin Aldo comme son ombre. Ils passèrent beaucoup de leur temps dans la bibliothèque à regarder des cartes du monde, à faire des combats de dragons avec de petites statuettes sculptées.
Maelen adorait Aldo, il était plus grand que lui et même si ils avaient le même âge, il le prenait un peu pour son grand-frère. Avec Mara s’était une autre histoire, elle était un peu plus âgée qu’eux et puis c’était une fille. À cet âge là, on ne se préoccupe pas beaucoup des filles. Quelques fois elle les rejoignait dans la bibliothèque, se posant tranquillement pour lire un livre ou participer à leur jeux. Elle s’amusa à coiffer Maelen et même si il rechigna, cela lui fit plaisir.
Maelen n’avait pas souvent l’occasion de jouer avec d’autres enfants. Il prenait des cours privés et ne sortait que très rarement de chez lui car il ne voulait pas tomber, il passait ses journées avec Shaem, mais celui-ci avait aussi d’autres choses à faire, alors des fois, il s’ennuyait un peu. Il lisait beaucoup, regardait les nuages de la fenêtre de sa chambre, courait dans le palais avant de se mettre dans la balancelle sur la terrasse de la villa et admirer les dragons au loin.
Alors même si c’était une épreuve pour lui de venir à Bianca, il en était quand même ravi.

Les sept jours passèrent trop vite, et l’angoisse du retour noua le ventre de Maelen, pourtant étrangement, ils restèrent pour dîner et Maelen en fut ravi.
La soirée s’allongea et finalement il s’endormit dans l’immense salon des Ortega aux côtés d’Aldo et de Mara.

Au milieu de la nuit, son père le prit dans ses bras sans le réveiller et ils traversèrent la ville d’un pas tranquille. Ils embarquèrent sans même que Maelen s’en rende compte et il resta blottit dans le giron de son père qui avait fait affrété de nuit un dragon nacelle spécialement pour eux.
Quand Thanos fut en vue, l’aurore n’allait pas tardée. Borus se leva, son fils toujours dans ses bras et rejoignit le ponton où une silhouette les attendait.
Shaem sortit de l’ombre et sourit en voyant Maelen endormit. Il s’avança vers son maître et s’inclina avant de prendre à son tour le petit blond contre lui.

Sans un mot, ils regagnèrent la villa, Shaem marcha jusqu’à la chambre de Maelen et Borus s’appuya contre l’embrasure de la porte les bras croisés fixant la silhouette de l’adolescent qui couchait son fils.

« Rejoins-moi dans mon bureau quand tu auras finit… » Tournant les talons, il quitta la pièce et Shaem repoussa les mèches blondes de Maelen avec douceur.
L’enfant entrouvrit ses yeux lourds de sommeil et sourit en le voyant. Il marmonna la bouche pâteuse :

« Tu m’a manqué Shaem… » Puis il sombra de nouveau dans les bras de Morphée. Le brun le borda, déposa un baiser sur son front et quitta la chambre en silence.

Le soleil pointait déjà au dehors, mais il savait que pour lui, la nuit n’était pas terminée.



****2 ans plus tard****

Maelen : 11 ans
Shaem : 19 ans


Le soleil brillait largement sur Thanos, pas un nuage à l’horizon et les seules ombres que l’on apercevait étaient celles des dragons en plein vol qui survolait la ville en fête.
Maelen marchait tranquillement, une glace à la cerise à la main, à ses côtés se tenait Shaem, qui de sa haute stature lui faisait de l’ombre. Il fallait dire que le garçon avait beaucoup grandit et même si Maelen ne s’en rendait pas compte, Shaem attirait les regards.
Mais aujourd’hui Shaem ne serait qu’à lui, ils allaient voir les cerfs-volants sur l’esplanade centrale. Le jeune blond avait fait des pieds et des mains pour que son ami puisse l’accompagner plutôt qu’un soldat de la garde de la villa. Et pour son anniversaire, son père avait fait une exception.

Le sourire jusqu’aux oreilles, Maelen avançait rapidement jusqu’à la grande place, léchant sa glace avec gourmandise. L’on voyait déjà quelques cerfs-volants dans le ciel et des dragons slalomer entre les petites machines de papier.
Il était content car bien que l’esplanade soit en hauteur, elle est suffisamment large pour que Maelen n’ai pas le vertige.

« Dis Shaem, tu as déjà fait du cerf-volant ? »

Le brun lui sourit tranquillement et secoua la tête de façon négative.

« Je n’ai jamais eu cette chance… »

Ecoutant à peine la réponse, Maelen fut attiré par quelques stands qui s’étaient installé le long de la place pour vendre des friandises et autres petits souvenirs de la fête.

« Petit Maître, je crois que vous avez suffisamment mangé… » Sermonna Shaem alors qu’il regardait Maelen se diriger vers les stands. Mais en se rapprochant de lui, il remarqua qu’il était penché sur un stand de bijoux. Se penchant à ses côtés, il souffla doucement : « Vous voulez un nouveau collier ? »
Puis riant, il se redressa et regarda la foule, le soleil tapait un peu fort et il vit les rayons du soleil caresser la nuque de son petit Maître. Retirant le pan de tissus qui lui serrait la taille, il attira le petit blond contre lui et lui noua le tissu blanc sur le crâne pour ainsi lui protéger la tête et la nuque.

« Un vrai petit homme de Narthan »

Ravi, Maelen parada un peu et attira Shaem au stand de bijou et lui demanda :

« Tu préfères lequel Shaem ? » Fixant de ses pupilles bleus le visage de son ami, Maelen attendit la réponse et fixa les pierres étincelantes, attendant de voir laquelle le brun allait choisir.

« Humm….celle-ci je pense, elle a exactement la même couleur que vos yeux »

Maelen se pencha et saisit la pierre en question. C’était une aigue-marine, d’un bleu aussi vibrant que le ciel, aussi pur que les pupilles de Maelen. Il la fixa longuement et la tendit au vendeur en demanda une chaîne en or.
En quelques minutes le bijou fut monté et le petit blond s’en saisit tout heureux. Ils s’éloignèrent un peu et Shaem sourit tendrement.

« Ce collier vous ira à ravir petit Maître… »

Malicieux, Maelen lança :

« Ce n’est pas pour moi, c’est pour toi idiot… » Riant, il courut jusqu’à un banc, monta dessus et fit signe à Shaem de venir vers lui. Quand il arriva à sa hauteur, il passa la chaîne autour du cou de son ami, souleva ses longs cheveux noire et enclencha le fermoir. La pierre retomba sur le torse mat du jeune homme et Maelen applaudit dans ses mains.

« Aaah, elle te va super bien ! »

Shaem se sentit un peu mal à l’aise et fixa la pierre encore un peu incrédule.

« Je ne peux pas accepter petit Maître, je..si votre père apprend que vous utilisez son argent pour me faire des cadeaux il va s’énerver.. »

Maelen se renfrogna et descendit du banc, fixant le ciel ou de plus en plus de cerfs-volants multicolores volaient au gré du vent.

« Je m’en fiche, c’est l’argent de mon anniversaire, j’en fais ce que je veux… » Attrapant la main de Shaem, il ne lui laissa pas le temps de répondre et l’attira vers la foule pour aller voir les machines en papier de plus près.
L’après midi passa rapidement, Maelen fut une vrai furie, voulant tout voir et tout toucher. Curieux insatiable, il fallait tout le temps qu’il inspecte tout ce qui lui tombait sous les yeux. Shaem dû lui courir après toute l’après midi et ils ne purent se reposer que lorsque les dragons d’air se mirent à souffler pour faire voler les cerfs-volants encore plus haut. Shaem mit Maelen sur ses épaules car il ne voyait pas grand-chose et même si le gamin paniqua quelque peu, il se calma bien vite et s’accrocha à son ami. Tous deux fixèrent ces bouts de papiers qui volaient dans le vent, se mélangeant avec grâce au vol des dragons, s’envolant toujours plus haut. Cela devait être magnifique de voler dans le ciel, d’être libre d’aller ou bon leur semblait, d’être libre de toute attache, de toute peur, de s’affranchir ainsi et de disparaître dans les nuages.

Maelen se prit à rêver qu’un jour lui aussi serait un dragonnier mais il se ravisa bien vite. Jamais il ne pourrait monter sur un dragon. Il avait bien trop peur.
Il ferma les yeux et sentit l’air sur ses joues rebondies couvertes de petites tâches de rousseurs. Il inspira et profita de ce moment de paix. Il sentait les mains chaudes et réconfortantes de Shaem sur ses chevilles, ses cheveux qui se frottaient contre ses genoux et il se pencha en avant pour enlacer sa tête.

« Shaem, je t’aime tu sais…Je t’aime plus que tout… »

Glissant ses mains sur les siennes, il entrelaça ses doigts avec les siens et posa sa joue sur le sommet de sa tête.

« Ne me quitte jamais Shaem. Tu es mon seul ami. »

****

Le feu d’artifice était finit et la nuit était tombée depuis longtemps, Maelen et Shaem rentrèrent en courant à la maison, faisant la course et utilisant leurs dernières forces de la journée. Maelen accéléra sur la fin et il arriva le premier à la grille du jardin. Soupçonnant quand même Shaem de l’avoir laissé gagner, il poussa les grilles et s’affala dans l’herbe fraîche, le souffle erratique.

« Ahahaahah, Shaem, tu es trop lent ! »

Fixant le ciel étoilé, il sentit son ami s’allonger à ses côtés et Maelen lui sauta dessus en riant, il pressa ses doigts contre ses côtés et le chatouilla jusqu’à ce qu’il le supplie d’arriver.

« Ahaaha petit Maître, stop, vous avez gagné ! C’est vous le plus rapide ! »

Aussi essoufflé que le blond, il ferma les yeux un court instant et il les rouvrit soudainement quand il sentit deux lèvres chaudes posées sur les siennes. Maelen s’était penché vers lui et l’avait embrassé sans plus de préambule.
Le vent balaya ses cheveux blonds et l’odeur de poudre des feux d’artifice arriva jusqu’au jardin. Maelen se redressa, il ouvrit la bouche pour dire quelque chose quand Imane, la mère de Shaem arriva en courant.

« Shaem !! Vite, c’est Camilia, elle a volé dans les affaires de Madame et le Maître veut la battre en public pour la punir. »

Maelen se sentit repousser et il vit bientôt la silhouette du brun partir en courant et suivre sa mère à tout allure.
Il resta là, sans vraiment trop comprendre et se redressa tout aussi rapidement, courant jusqu’à la villa pour arriver dans le jardin d’hiver où toute la maison était attroupée. Il se faufila parmi les serviteurs et tomba sur un spectacle qui lui vrilla le cœur.

Camilia, la jeune sœur de Shaem était à genoux, torse nu, le dos recouvert de zébrures ensanglantées. Au sol se trouvait un tube de rouge à lèvre dans un écrin d’ivoire. Imane pleurait debout parmi la foule, et Shaem se tenait debout face à son père, la colère bouillonnant dans ses yeux. Borus s’était redressé de toute sa hauteur et tenait dans sa main une cravache de cuir d’où s’échappaient quelques gouttes de sang.

« Père… » Voulu intervenir Maelen. Mais les yeux bleus du Maître de maison le fusillèrent du regard et il cracha violement :

« Que quelqu’un l’emmène dans sa chambre, il n’a rien à faire là. »

Une main se posa sur sa frêle épaule et il baissa la tête attristé par tout ce qui se passait. Ses yeux croisèrent ceux de Shaem qui brûlait d’une rage contenue. Il se mordit la lèvre et se détourna, ne sachant pas que c’était la dernière fois que leurs regards se croisaient.

Maelen fut raccompagné dans sa chambre et il s’assit sur son lit, des larmes de colères dévalant ses joues. Il ne savait pas à qui il devait en vouloir, son père, Camilia, Imane, Shaem,….Non, il était triste c’était tout. Son cœur était si lourd qu’il bascula sur le côté. Il serra fort son oreiller et se dit que demain, tout irait mieux.

Oui, tout irait pour le mieux.

Mais le lendemain, il n’y avait plus Imane, il n’y avait Camilia, et surtout, il n’y avait plus Shaem.

****6 ans plus tard****

Maelen : 17 ans

Son corps se tendit sous l’effort et une goutte de sueur roula le long de sa tempe collant ses cheveux devenu presque blanc contre sa tempe. Inspirant calmement, il bloqua sa respiration quelques secondes et expira lentement. Son bras se tendit et il relâcha la corde qu’il pinçait entre ses doigts. La flèche fut catapultée en avant et fila droit sur la cible pour se ficher à quelques centimètres du cœur de la cible.
Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire et il fixa son adversaire qui bandait son arc à son tour. La flèche s’envola et se se planta dans le coin gauche de la cible.
La foule derrière Maelen se souleva et des cris de victoire emplirent les gradins du stade de l’école privée de Thanos. Une foule dévala les escaliers et se pressèrent contre Maelen pour le féliciter.

« Bravo Ortega, t’es vraiment le meilleur au tir à l’arc »
« En plein dans le mille. »
« On n’en attendait pas moins d’un Ortega »

Tous ses compliments lui firent plaisir et Maelen rit de bon cœur avec sa bande de copain qui l’enlaça pour le féliciter. Grâce à lui ils allaient pouvoir affronter l’équipe de Bianca en finale lors des Tournois Interscolaire d’Aeria.
Se penchant pour saisir sa bouteille d’eau, il but une longue gorgée et vit un petit groupe de fille se diriger vers lui. S’essuyant la bouche avec son avant bras, il leur sourit gentiment et elles gloussèrent avant que l’une d’entre elle ne demande :

« Ça te dirait à toi et tes amis de venir fêter ça ? On a trouvé un super endroit sur une île pas loin… »

Maelen jeta un coup d’œil à ses amis lui derrière qui le pressèrent d’accepter.

Acquiesçant il rajouta.

« Pas de souci, laissez moi juste le temps de me changer et de prendre une douche et je vous rejoins… »

Filant dans les vestiaires, il prit une douche rapide et enfila son uniforme scolaire. Il ressortit frais comme un gardon et emboîta le pas au petit groupe.
Ils traversèrent rapidement Thanos pour se diriger vers un coin plus reculé. La ville fit place à la végétation et bientôt ils durent escalader les pythons rocheux de l’île pour arriver devant un immense pont suspendu.

« C’est juste de l’autre côté, y un petit lac d’eau claire et quelques fois des dragons viennent se poser. » Déclara une fille avec enthousiasme.

Maelen déglutit péniblement à la vue du pont de bois qu’il fallait traverser et il se pinça les lèvres. Tout le monde avait traversé et lui restait là comme un idiot.

« Bah alors Ortega, tu ne viens pas ? » Cria un de ses ami de l’autre côté.

Se mordant la lèvre, il posa sa main sur la corde tendue et cria à son tour.

« J’ai oublié un truc à l’école, partez devant, je vous rejoins. »

Il tourna le dos à ses amis et du coin de l’œil il les vit disparaitre au détour d’un pic rocheux. Alors il recula vivement du vide, sa tête commençait déjà à tourner.
Jamais il ne pourrait traverser, le pont était bien trop long et surtout bien trop haut.
Quelle idée stupide il avait eux d’accepter de venir. Pour qui allait-il passer ?

« Oh Shaem, si tu étais encore avec moi, je n’aurais pas eu à m’inscrire dans cette école stupide... » Marmonna t-il pour lui-même.

Le lendemain de l’accident, Maelen s’était levé en courant et avait parcouru la villa dans l’espoir de retrouver son ami, mais il ne l’avait trouvé nulle part. Il avait été voir son père qu’il lui avait avoué avec colère que toute la famille de Shaem avait disparu, et que si il les retrouvait, c’était la mort qui les attendait.
Maelen avait beaucoup pleuré, il avait refusé de manger pendant des jours, de sortir de sa chambre. Il en voulait au monde entier, particulièrement à son père et à Shaem aussi.
Puis le temps était passé et Maelen avait prit conscience que les serviteurs de sa maison n’était pas tous là de leur plein gré. Que Shaem était enchaînée à cette villa, à lui. Les belles histoires de son enfance s’écroulaient gâchées par la réalité qui lui arrivait en pleine face. Shaem n’était pas son ami, c’était un esclave appartenant à son père. Il recevait des ordres pour s’occuper de lui. Peut être même qu’il ne l’avait jamais apprécié et n’avait fait ça que pour sa propre survie.
Beaucoup de chose trottait dans l’esprit de Maelen, il avait alors commencé par demander à son père de s’inscrire à l’école. Il n’avait plus personne pour s’amuser. Au collège il avait fait bonne figure, il était un Ortega, il paraissait présomptueux, mais beaucoup l’admirait. Puis les relations avec son père s’étaient dégradées. Il lui reprochait d’avoir des esclaves, qu’ils vivaient dans la cité de l’air, de la liberté, qu’il n’avait pas à obliger des gens à donner leur vie pour eux, qu’il avait suffisamment d’argent pour les payer correctement. Mais son père ne voulait pas l’écouter, marmonnant des mots comme tradition et image à donner. Les riches d’Aeria riraient de lui s’il se mettait à libérer ses esclaves et à les payer.
Maelen se fichait bien de l’étiquette, il avait envoyé paître tous les esclaves qui étaient à sa disposition, il rangeait lui-même sa chambre et se préparait tout seul.
Parfois il se demandait comment serait la vie si Shaem ne l’avait quitté. S’il était toujours là ses côtés. Il aurait eu vingt-cinq ans et parfois Maelen s’endormait en pensant à lui, mais sil se réveillait toujours le cœur lourd. Alors, il préféra le mettre un peu de côté et les souvenirs s’estompèrent peu à peu. Son visage devint un peu flou et il se demanda si ce qu’ils avaient vécu n’était au final pas un rêve.

Mais dans tout les cas, la réalité était qu’il était face à ce pont et que s’il ne rejoignait pas ses amis, il allait passer pour un couard.
Poussant un long soupir, il se passa la main sur nuque pour repousser ses cheveux et se massa les yeux, incapable de trouver une solution.

« Tu manques quelques chose petit Homme …. » dit une voix rauque.

Maelen fronça les sourcils et se retourna pour voir qui lui parlait, mais il n’y avait personne dans son dos.

« Les filles sont déjà nues dans l’eau claire de l’étang.. » continua la voix avec un soupçon d’amusement.

Se redressant, le blond fouilla le crépuscule, mais ne vit que le vent dans les arbres.

« Là, plus haut, dans l’arbre… »

Levant les yeux, il vit un magnifique dragon allongé sur la branche d’un immense arbre. Son corps était fin et souple et ses longues pattes acérées recouvertes de poils. Maelen n’arrivait pas à discerner dans la nuit si la couleur du dragon était le noir ou le bleu. Il vit deux immenses ailes recouvertes de plumes s’ouvrir et le dragon sauta avec souplesse jusqu’à lui. Il n’était pas bien grand, et la tête de Maelen lui arrivait à peine au garrot. Les poils sur son poitrail étaient d’un blanc immaculé, et deux tâches blanches autour de ses yeux entouraient ses pupilles aussi bleus que les siennes. Leurs regardes se croisèrent enfin et Maelen sentit son cœur battre.
C’était la première fois qu’il voyait un dragon d’aussi près. Il s’ébroua et sa longue crinière de plume s’hérissa de sa tête à sa longue queue. Deux immenses cornes pointaient vers l’arrière, juste au dessus d’une paire d’oreilles fines et longues.

« Alors petit Homme, tu ne les rejoins pas ? »

S’asseyant sur ses pattes arrière il bailla et découvrit une longue langue bleue et des crocs acérés.

« Si les dragonnes pouvaient être aussi exubérante que les humaines, la vie serait beaucoup plus sympa… » Gronda t-il en riant.

Maelen se dit que c’était aussi la première fois qu’il voyait un dragon rire et c’était assez comique, leurs lèvres se retroussaient dans une grimace et au final on ne savait pas trop s’ils grondaient de plaisir ou de colère.

« Je ne vais pas les rejoindre… » Avoua Maelen en baissant la tête.

Penchant la tête sur le côté le dragon demanda :

« Tu es jeune, tu ne veux pas en profiter un peu ? Après tu serras trop vieux et les humains vieux, ce n’est pas joli joli à voir si tu veux mon avis… » Riant, il se roula sur le dos et se frotta contre le sol soulevant un nuage de poussière impressionnant.

« Ce n’est pas l’envie qui manque…. »

« Bah alors vas-y qu’est ce que tu attends ? »

« Il y a le pont…. » Dit Maelen en baissant les yeux.

Le dragon arrêta aussitôt de se frotter contre le sol et se redressa pour le fixer.

« Attends, tu veux dire que tu as peur du pont ? » La créature partit dans un fou rire monstrueux se foutant ouvertement de la tête de Maelen.

« Ahahaha si on m’avait dit qu’un jour un Aérien aurait le vertige je ne l’aurais pas cru…. »

« C’est pas drôle ! » cria Maelen en se raidissant.

« Oh que si c’est drôle, hilarant même ! Un Ortega qui plus est… »

Fronçant les sourcils Maelen demanda :

« Tu sais qui je suis ? »

« Allons allons petit Homme, les dragons aussi vont à l’école. » Arrêtant de rire, il soupira et fit claquer ses dents dans le vide.

« Ce que fait ta famille depuis des générations n’est pas très bien perçue par les dragons d’air, défenseurs de la liberté… »

Rougissant, il vit le dragon approché sa gueule de son visage et Maelen recula prudemment, ne sachant pas il allait lui sauter dessus.

« Je..je sais..mais moi, je ne suis pas comme eux…je suis différent… »

Les pieds de Maelen reculèrent et ses yeux ne purent s’empêcher de fixer les pupilles azurs du dragon.

« Ah tiens donc, tu serais différents des autres ? Et quoi petit Homme n’es-tu pas commun à tout les Ortega ? »

La corde glissa sous sa main et le blond continua de reculer.

« Je, je ne veux pas d’esclaves, je ne veux pas avoir de responsabilité, je voudrais que chacun puisse vivre sa vie comme il l’entend…je voudrais que chacun puisse être aussi libre qu’un dragon d’air… »

Rapprochant encore plus sa gueule, le dragon avança, ses crocs n’étant qu’à quelques centimètres du visage de Maelen. Puis il repartit dans un grand rire et s’assit sur le sol.

« C’est beau d’avoir des rêves ! Tu me plais Ortega, surtout qu’en plus tu viens de traverser ce pont sans t’en rendre compte. »

Ouvrant des yeux ronds, Maelen vit que le dragon l’avait fait reculé et qu’il se trouvait maintenant de l’autre côté du pont. Ses jambes tremblèrent et il tomba sur les fesses. Son cœur se mit à battre tout rompre et il haleta le souffle quasiment coupé.

Le dragon eut un large sourire et le vent souffla dans ses plumes, l’une d’elle se décrocha et s’envola pour se poser dans la main de Maelen.

« Je m’appelle Norn, reviens me voir quand tu veux petit Homme, je traîne souvent dans les parages. » Puis ouvrant grand ses ailes, il allongea son cou et passa sa longue langue râpeuse sur la joue du jeune homme. « Les autres dragons ne viendront pas t’embêter comme ça. »

Un peu abasourdie par tout ce qu’il venait de se passer, Maelen resta assit un moment, regardant le dragon s’envoler au loin. Il serra la plume bleutée dans sa main et se releva d’un bond en hurlant.

« Mais comment je fais pour re-traverser et rentrer chez moi maintenant ??!! »

La voix rauque et chaude de Norn lui répondit en riant dans le lointain.

« Débrouille-toi tout seul petit Homme. »



****3 ans plus tard****

Maelen : 20 ans

La chaleur de l’été se faisait écrasante et malgré ça Maelen courait. Norn allait le tuer c’était sûr, il était en retard à leur rendez-vous quotidien. Mais une fille de sa promotion l’avait coincé dans un couloir après les cours et lui avait fait tout un beau discours sur l’amour avant de se jeter sur lui pour l’embrasser à pleine bouche.
Maelen avait eu du mal à s’en dépêtrer et l’avait au final remercié avant de lui avouer que ce n’était pas réciproque.
Il gravit un petit pic et bifurqua vers la droite. Norn lui avait montré un passage plus loin du pont, où à l’abri des arbres il y avait aussi un étang dans une crique et il n’avait pas besoin de traverser le vide pour le rejoindre.
Cela allait faire presque trois ans qu’il s’était mit à côtoyer Norn, il ne se passait plus un jour sans qu’ils soient fourrer ensemble. Bien sûr son père n’était pas au courant et il voulait garder cette amitié privilégiée. Si Borus l’avait apprit, il aurait sûrement voulut en tirer profit. Mais dernièrement son père n’allait pas très bien, sa respiration se faisait sifflante et il passait beaucoup de temps au lit pour se reposer.
Mais peu importe, il avait toute sa troupe d’esclave pour s’occuper de lui.

Arrivant essoufflé et en sueur à l’étang, il ne vit pas Norn et soupira de soulagement. Puis un grognement retentit dans son dos et il eut à peine le temps de se retourner pour voir un dragon fondre sur lui et le plaquer au sol.
Le souffle coupé, il ferma les yeux et quand il les rouvrit il vit les yeux rieurs de Norn.

« Tu es en retard Mael…ca fait longtemps que je t’attends… »

Grondant et montrant les crocs, il claqua ses puissantes mâchoires prés du visage du blond et s’installa confortablement sur lui.

« Pour la peine tu me servira de coussin… »

Maelen sourit et se débattit complètement écraser par la masse de muscle qu’était son ami.

« Ahahaha, allez gros dragon, je vais mourir étouffé si tu reste là, tu m’écrases ! »

Riant, il réussit à se débattre et lui sauta dessus à son tour. Ils basculèrent tout les deux et roulèrent dans la poussière. Les muscles de Maelen se bandèrent et il essaya de coincer le dragon entre ses bras, mais sans même le moindre effort Norn le repoussa pour de nouveau lui bondir dessus.

« Allez petit Homme, montre moi ce que tu as dans le ventre.. »

Ils se battirent ensemble jusqu’à être épuisé, enfin surtout Maelen, puis Norn poussa le jeune homme blond dans l’eau. Eclatant de rire, il l’éclaboussa et resta dans l’eau pendant de longues minutes, savourant sa fraîcheur et écoutant le clapotis des petites vagues contre la roche. Quand le soleil fut moins haut, il sortit de l’eau et retira ses vêtements pour les faire sécher sur une pierre. Il resta en sous vêtement et pour ceux qui avait connu Maelen enfant, il n’y avait plus rien de comparable. Son corps était maintenant celui d’un homme, légèrement musclé, sec et tendu. Ses cheveux avaient poussés et avait viré vers le blanc. La peau légèrement dorée par ses escapades avec Norn, il s’allongea à même la terre, posant sa tête sur le poitrail de Norn. Il fourra sa main dans les poils si doux et lui gratta le ventre.

« Tu sembles soucieux Mael, quelque chose ne va pas ? » demanda Norn en redressant la tête alors qu’il commençait à somnoler à l’ombre des arbres.

Gardant le silence pendant de longues secondes, il soupira et ses yeux se perdirent dans la cime des arbres qui dansaient avec le vent.

« J’ai entendu un esclave à la maison chuchoter que Shaem était toujours en vie… »

Intrigué Norn releva la tête et le fixa sans ciller.

« Il serait devenu professeur à Lindorm… »

Norn savait que Shaem comptait énormément pour Maelen, cela faisait trois ans qu’ils partageaient tout. Ils n’avaient plus aucun secret et ne pouvait dorénavant vivre l’un sans l’autre. Trois ans à rire, à pleurer, à se battre, trois ans qu’ils refaisaient le monde à eux deux. Ils étaient devenus bien plus que des amis, peut être des frères, peut être plus, c’était un sentiment indescriptible. Comme si Norn avait toujours là, comme si le vide laisser par Shaem s’était remplit de nouveau, comme si il était enfin lui-même.

« Et tu aimerais aller le retrouver ? » Questionna Norn en savourant les caresses que lui prodiguait Maelen.

« Je..je ne sais pas. Il me manque, j’ai tellement de question à lui poser, tellement de chose à lui dire…Je crois que je l’aimais. Mais je n’étais qu’un gamin…Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense pas à lui…Mais j’en viens à me dire que si il avait été là, je ne t’aurais peut être pas rencontré. »

Fixant le ciel Maelen sembla perdu dans ses pensées.

« Si je veux aller le voir, il faudra que je devienne dragonnier et je suis incapable de monter sur un dragon…. »

Norn eut un petit rire et lâcha sarcastique.

« Qui voudrait d’un dragonnier qui a le vertige ? »

Avalant sa salive, Maelen osa dire :

« Toi »

Surprit le dragon se redressa et se dégagea de Maelen.

« Tu me demande à moi, un dragon d’air de devenir ton esclave avec cette Alliance, tout ça pour retrouver Shaem ? »

« Pas mon esclave Norn, jamais, tu le sais bien. Juste mon ami, et plus encore. Nous serions encore plus proches que jamais. Nous partagerions le même sang, la même âme…»

Norn plissa ses paupières et se détourna.

« Tout ça parce que tu as soi disant entendu dire que l’amour de ta vie était à Lindorm. Mais si tu ne l’avais pas apprit, tu ne m’aurais jamais demandé ça… »

Baissant la tête Maelen répondit doucement :

« C’est vrai ! Tu as raison…Je ne suis qu’un égoïste. »

Norn soupira et se tourna pour fourrer sa tête contre le torse du blond.

« Non tu n’es pas égoïste, tu as beaucoup de défauts, mais celui-là n’en fait pas partie. Si je viens avec toi, je veux que tu me promettes que tu ne trahiras pas ta promesse, que tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour que chacun puisse vivre libre. »
Posant son front contre le sien, Maelen sentit son cœur battre et ferma les yeux, serrant la gueule de Norn contre lui.

« Je te le promets » Souffla t-il d’une voix douce.

« Alors soit, je t’accompagnerais jusqu’à la mort, mais avant ça, je veux une preuve, ici et maintenant de ton engagement, je veux que me prouves que tu es prêt à tout au nom de la liberté. »

Maelen recula et le fixa dans les yeux.

« Une preuve, mais je viens de le promettre »

« Ce ne sont que des mots Mael, je veux un acte qui prouve que tu es sincère… » Gronda le dragon avant de s’asseoir. « Je ne bougerais pas tant que je n’aurais pas une preuve. »

Le blond recula et fixa tout autour de lui, cherchant des yeux ce qui pourrait bien servir de preuve. Puis il vit le bord de la falaise qui tombait à pic sur des centaines de mètres. Il se mordit la lèvre et ses pensées se mirent déjà à enflées, tout tourbillonnait, sa gorge se noua et pendant un instant il ne fut plus sûr de sa décision. D’un geste il envoya tout balader, son corps s’arqua, ses pensées se vidèrent et il courut, il courut aussi vite qu’il put. Il sentait la poussière sous ses orteils, son cœur se mit à battre, son souffle se fit court, et il bondit dans le vide. Il lâcha la bride de ses pensées et s’enfonça dans l’air.
Un cri franchit ses lèvres alors qu’il tombait et il ferma les yeux pour ne pas voir le sol se rapprocher. Il sentit l’air claquer à ses oreilles, ses cheveux fouettèrent son visage et sa respiration se coupa. Il hurla de réussite et ouvrit grand les yeux, savourant ce moment de liberté. Ce moment fugace ou la peur disparue de son corps.

Une ombre le survola et glissa à ses côtés.

« Tu es complètement fou petit Homme ! » cria Norn.

« Je sais » lui répondit Maelen. « Mais tu voulais une preuve non, alors la voilà… »

Souriant, Norn acquiesça et ils continuèrent de tomber ensemble quelques instant avant que d’un mouvement souple, le dragon réceptionne le jeune homme sur son dos.
Maelen sentit les douces plumes lui caresser le corps et Norn remonta dans le ciel avant de se laisser planer tranquillement.

« Direction Lindorm alors !! » Cria Norn en donnant de puissants coups d’ailes.

« Euh, on va peut être y aller en bateaux, j’ai envie de vomir à cause du mal de l’air! »

« Quoi ?! » Hurla Norn avant d’éclater de rire. « Si tu vomis, ne vomis pas sur mes plumes s’il te plaît. »

Puis, doucement, ils disparurent tout les deux dans l’horizon.


****

« Je le savais qu’on allait tomber sur Keven !! C’était le seul territoire sur lequel je ne voulais pas me risquer» Râla Maelen en s’asseyant sur une énorme souche. La chaleur éprouvante et humide ne fit que remplir son visage d’une couche supérieur de crasse et il écrasa un énième moustique contre sa peau.

Voilà cinq jours qu’ils gambadaient lui et Norn à travers la Jungle de Jergath et malgré ses connaissances théoriques du territoire, il ne supportait plus d’être ici. Il voulait un bon bain bien chaud et quelques cerises à grignoter, il voulait le vent frais et sec d’Aéria. Comment des gens pouvaient vivre ici ? Cela faisait à peine quelques jours qu’il était là et il était persuadé qu’il allait y laisser sa peau.
Sa peau était abîmée par endroit, son pantalon complètement arraché et sa chemise était bien loin de sa couleur d’origine.

Fixant l’immense cime, il vit Norn survoler une zone avant de revenir vers lui et se poser sur une branche plus haute.

« Dis-moi que tu as de bonnes nouvelles ? Une clairière ? Un buisson remplie de baie ? Un lac ? » Les yeux pleins d’espoir il attendit une réponse, mais Norn poussa un long sifflement.

« Non rien de tout ça, mais la nuit ne vas tarder à tomber…Nous ferions mieux de nous abriter. Je suppose que tu ne veux toujours dormir dans un arbre ? » Demanda Norn un sourire aux lèvres.

« Pas vraiment non ! » Souffla Maelen éreinté. Il encocha une flèche dans son arc et reprit sa route avec prudence. La jungle était remplie de bêtes féroces et il n’était pas question de finir en casse croûte. Ils avaient eu de la chance jusque là et il fallait continuer d’être vigilant.

Norn volait tranquillement au dessus de lui, slalomant entre les arbres quand un craquement se fit entendre. Le sol se déroba sous les pieds de Maelen et il tomba dans un trou. Il glissa le long d’un tunnel en criant avant d’atterrir durement sur de la roche. La peau de ses bras s’arracha par endroit et sa tempe percuta durement un caillou extrêmement pointu. Le blond sentit ses pensées s’engourdir, une douleur lui vrilla le crâne et sa vision se fit floue.

« Mael, ça va ? Ca sent le sang ! Tu es blessé ? » Demanda Norn dont la voix se faisait lointaine.

Se redressant le jeune homme passa sa main sur sa tempe et elle fut recouverte de sang, il tâta la plaie, mais il se rendit vite compte qu’elle n’était pas très profonde. Un ou deux points de sutures suffirait.

« Ca va ! » Cria-t-il à Norn. « Je me suis juste blessé à la tête, tout va bien. »

Se relevant, il s’épousseta et ramassa son arc avant de relever les yeux pour découvrir où il se trouvait. Son souffle fut coupé par la beauté extraordinaire des lieux. Il se trouvait dans une immense grotte qui avait été construites avec l’enchevêtrement des racines entre elles, elles se nouaient par dizaine et formait de longues tresses d’une complexité absolument magnifique. De l’herbe verte et humide poussait à l’abri de tout danger et un ruisseau coulait un peu loin entre les deux racines les plus énormes que Maelen n’avait jamais vu. Presque tout était recouvert de mousse et des champignons poussaient le long des branches, brillant presque dans la pénombre.

« Norn il faut que tu viennes voir ça, c’est magnifique ! » Relevant la tête il vit la tête de son dragon essayer de passer par le trou et même en forçant il n’y parvint pas.

« Je ne passe pas par le trou, je vais chercher un autre endroit. Surtout ne bouge pas et ne touche à rien. »

Maelen soupira et s’avança prudemment dans la grotte. L’herbe avait l’air tellement moelleuse, qu’il retira ses bottes poisseuses et remua ses orteils avec délectation. Un soupire de contentement passa ses lèvres et il se dirigea vers le ruisseau. Il retira la gourde qu’il portait à la taille et la remplit. Puis il posa son arc et se passa de l’eau sur le visage avant de s’abreuver avec envie.

Un bruit le fit se tendre et il se retourna pour voir si Norn arrivait mais il ne vit personne. Ramassant son arc, il tendit son bras pour attraper une flèche dans son carquois et l’encocha. Restant sur le qui-vive il se mit dos à une racine et fixa la grotte ou des lucioles commençaient à briller doucement.

« Norn ? » Demanda t-il d’une voix basse. Mais il n’obtint aucune réponse. Déglutissant, il abaissa son arc se disant qu’il avait rêvé quand un grondement sourd raisonna.

Ses poils s’hérissèrent et un frisson lui parcouru l’échine. Ça, ce n’était pas un cri de dragon. Bandant son arc il chercha des yeux la créature qui avait poussé ce rugissement et il la discerna quand elle s’avança vers lui.

C’était un immense tigre à dent de sabre, presque aussi grand qu’un cheval et donc les muscles roulaient sous un pelage doré.

« Par tous les Anciens Dieux… » Jura t’il alors qu’il gardait son arc bandé. « Avec un peu de chance il ne m’a pas vu… » Un rugissement lui répondit et Maelen soupira. « Ah, visiblement non… »

Se détachant de la paroi, il commença à vouloir tourner autour du tigre pour rejoindre le tunnel par lequel il était arrivé.

« Je ne te veux aucun mal, je m’en vais regarde… » Se déplaçant avec souplesse et lenteur, il recula espérant de toute ses forces que le tigre allait s’en aller.

« Norn ! » gémit t-il. « Norn, se serait le moment de se pointer… »

Un nouveau rugissement retentit et Maelen vit le tigre s’aplatir au sol pour lui bondir de dessus. Alors que la bête fonçait droit sur lui, il lâcha sa flèche et elle pénétra dans la chair sous les côtes. Poussant un cri bestial sous la douleur, le tigre s’arrêta et ses yeux remplit de colère fixèrent Maelen. Rapidement il prit une deuxième flèche et se teint prêt à défendre chèrement sa vie. Il recula et se prit les pieds dans une racine. Il bascula en arrière et tomba sur le dos. Sa flèche se planta dans un arbre et il vit le tigre en profiter pour bondir sur lui.

Les seules pensées qui traversèrent son crâne furent pour Norn et Shaem. Il se dit que finalement sa vie fut courte et qu’il n’avait au final rien réussis du tout. Qu’il mourrait sans avoir revu Shaem, qu’il mourrait sans avoir prouvé sa valeur à Norn.
La liberté tu parles, il allait mourir comme l’idiot idéaliste qu’il était. La loi de la jungle était la plus forte.

Adieu…

Puis une salve de vent souleva ses cheveux et un grognement qu’il connaissait bien lui fit rouvrir les yeux. Norn se tenait à l’entrée d’un autre tunnel dissimulé derrière des lianes. Envoyant des salves d’air mordant au tigre, il le fit reculer et se rua sur lui, tout crocs et griffes en avant. Ils roulèrent ensemble et Norn fut gêné par le peu de hauteur qu’offrait la grotte. Le tigre en profita pour lui mordre le haut de la tête.

« Norn » Hurla Maelen quand il l’entendit rugir de douleur.

Mais le dragon réussit à se remettre debout. Il secoua sa tête où une trace de morsure ensanglantée se trouvait, et cracha de nouveau des rafales d’air tranchantes.
Le tigre recula et fixa Maelen. Norn se mit entre lui et sa cible et poussa un long grognement rauque de défi.

« Si tu le veux, tu devras me passer sur le corps félin » Cria t-il hargneux en montrant les crocs.

Le tigre sembla hésité, puis prit finalement la fuite en boitant.

Maelen jeta son arc et se rua sur Norn qui s’était écroulé, il prit sa tête entre ses mains et son sang bleu dégoulina entre ses doigts.

« Norn, est-ce que ça va ? » Angoissé il s’essuya le front et commença à pleurer. Ses épaules tremblèrent et il hoqueta avant d’entendre un grognement sourd monter de sa gorge.

« Arrête de pleurer, je vais bien !...Ton sang, pose ton front contre le mien. Nos sang doivent se mélangés… »

Tombant à genoux, Maelen fut soulagé de savoir que Norn allait bien et il posa son front ensanglanté contre celui de son dragon.
Leurs sangs se mélangèrent et se fut comme une bouffée d’air frais dans le corps de Maelen. Il se sentit plus léger, comme si la brise aurait pu l’emporter, il sentit ses doigts le picoter, puis tout son corps. Et finalement il eut un large sourire sur le visage.

« On a réussit Norn, on est des dragonniers maintenant »

Le dragon grogna et soupira.

« Certes mais l’on a encore deux jours à passer ici avant que l’équipe en charge de l’épreuve viennent nous chercher… »

« On a qu’à rester ici. On bouche l’entrée, et personne ne viendra nous embêter… »

Se mettant debout, Maelen eut l’impression d’être un homme nouveau. Il décrocha sa gourde et sortit de sa sacoche des linges propres pour éponger la plaie de Norn. Quand la plaie fut propre, il se jeta sur lui et se sera contre son poitrail chaud.

« Je t’aime Norn, heureusement que tu étais là, j’aurais finit en chair à saucisse sinon… » Riant Maelen s’étira et s’allongea contre lui. Norn posa sa tête sur l’herbe un peu humide et enroula sa queue contre le jeune homme.

« Je t’aime aussi petit Homme… Dormons un peu pour reprendre des forces… »

Un silence s’installa dans la grotte et au bout de longues minutes Maelen demanda :

« Dis tu veux que je te chante une chanson ? »

« Non » Grogna Norn épuisé.

« Bon tant pis, je te la chante quand même…. »

Et dans la grotte raisonna une voix claire porteuse d’un message d’espoir.

" Laissons le vent nous porter
Jusques aux nuages, dépêchons-nous, tout va bien
Nous pouvons voyager
Aussi loin que nos yeux peuvent voir

Nous allons là où personne ne s'aventure
Nous ralentissons pour que personne
Ne sorte de notre chemin

Je suis éveillé quand je suis dans les cieux
Il n'y a pas de frein là-haut, tout va bien
Faisons nôtre ce moment
Savourons-le"

✘ Pseudo Internet : Yunie
✘ Comment avez-vous connu Lindorm ? Propagande via Liv et Lula
✘ Le Code : Validé.

✘ Nom : Norn
✘ Surnom : Aucun
✘ Âge : 21 ans
✘ Type : Air
✘ Don qu'il vous a légué : Flèche de vent. Maelen peut créer des flèches pour son arc à partir de vent. Il n'a donc pas besoin de carquois. Ses flèches peuvent prendre différentes formes, être aussi tranchante que du verre, ou n'être qu'un amas d'air sans forme précise. La trajectoire de la flèche peut être modifié par la volonté de Maelen si jamais il rate sa cible.

✘ Nation d'origine : Aéria

Norn n'est pas un dragon très grand mais il est programmé pour la vitesse, bien que Maelen n'en profite pour le moment pas du tout.
Son corps est entièrement recouvert de poils soyeux, blanc, bleu ciel et bleu foncé. Ses ailes sont plus grandes que les dragons des autres types et sont recouvertes de plumes qu'il est susceptible de perdre en volant. il possède un museau un peu applatit, et de grands yeux bleus. Fin et svelte, Norn possède deux cornes dure comme la roches sur le sommet de son crâne.

Norn est un jeune dragon qui profite de la vie. Un brin moqueur, il aime la bagarre et démarre souvent au quart de tour. Il adore se battre avec Maelen car il sait qu'il va sans conteste gagner. Des fois feignant, il aime se prélasser au soleil ou tout simplement planer dans le ciel bleu en sentant le vent dans ses plumes.
Parfois taquin et blagueur, il sait être sérieux quand la situation l'exige.
Il trouve étrange son attachement pour Maelen, mais dorénavant il ne peut pas concevoir sa vie sans lui.