Finalement, j'avais décidé de rester. Normalement, j'aurais dû repartir je le sais mais quelque chose me poussais inexorablement vers cette terre. Après tout, Narthan n'était elle pas ma terre natale ? Il était normal que je ressente le besoin d'y rester plus longtemps, n'est ce pas ? Mes pieds foulant le sable chaud du désert ne me dérangeaient pas : après tout, un étudiant Ignis qui se respectait et qui avait, en plus, un dragon de lave, se devait de supporter la chaleur. C'était nécessaire pour lui.
Alors lentement, j'avançais. Toujours plongé dans mes pensées. Je savais que Amenhotep me suivait, quelque part dans les airs, profitant sans doute de l'air chaud. J'approchais de l'ancienne capitale de Khi'Saab et, au fur et à mesure que mes pas me menaient vers cette destination, je sentais mon estomac se serrer. Pourquoi donc ? Ce n'était pas comme si j'allais rencontrer un membre de mon clan n'est ce pas ?
D'ailleurs, en y repensant, l'image de Zahra me revint immédiatement en mémoire. Ma sœur, ma chère sœur, ma douce jumelle.. Un jour... J'étais plus déterminé que jamais à la faire sortir de ce harem. J'étais prêt à faire n'importe quoi, à faire ce qui était en mon pouvoir pour pouvoir la libérer de ce cauchemar ! J'irais même jusqu'à supplier Grand Frère Osiris mais... Avant ça, je devais arrêter d'avoir peur de lui.
Amenhotep était étrangement silencieux et cela ne lui ressemblait pas. Normalement, lorsqu'il sentait que je broyais du noir, il me faisais des réflexions pour me remonter le moral mais là... Enfin, le quelques fois, le silence était meilleur que la parole n'est ce pas ? Je ne m'arrêtais pas et je finis par atteindre Al-Khasir, l'ancienne capitale de la fière Khi'Saab et j'en étais heureux :

« Alors Baal prêt à retourner à la maison ? Même si je ne sais toujours pas ce que tu es venu rechercher ici...  »

« Moi non plus Ameno je l'ignore.. . Mais j'ai l'impression que revenir ici me fera du bien. Après tout il s'agit de la terre sur laquelle je suis né n'est ce pas ? Et toi également puisque c'est ici que j'ai trouvé ton oeuf»

Amenhotep retomba dans le silence, réfléchissant apparemment. Effectivement, je n'avais pas tord : c'était ici que j'avais trouvé son œuf la première fois. C'était ici que ma vie de dragonnier avait vraiment commencé. C'était ici que, quelques part au fond de moi, je m'étais promis de réparer les erreurs et ne pas refaire les fautes commises par Grand Frère Kamuzu.
Grâce à ce dragon de lave, j'étais devenu la fierté de la famille mais... C'était certes un grand honneur mais... J'ai toujours eu l'impression que cet honneur était trop grand pour mes épaules. Quelques fois je me disais que je n'étais pas fait pour porter ce poids. Attention, je ne disais pas que dragonnier était un fardeau mais... Pour quelqu'un comme moi qui ne ressemblais pas à Grand Frère Kamuzu... Soudain, ma tête heurta quelque chose de dur :

« Aiie ! Ameno ! Mais qu'est ce qu'y te prend ? »

«  La prochaine fois que je t'entend continuer à broyer du noir, je te cognerais la tête encore plus fort alors tu vas me faire le plaisir d'avoir de la fierté à être dragonnier s'il te plait   »

Oui, il avait raison. Je ne devais pas me laisser aller mais... Plus facile à dire qu'à faire surtout lorsqu'on avait mon comportement. Enfin bon... Voilà que j'avançais de nouveau pour accéder à cette capitale riche de vie et j'étais comme un gamin qui découvrait un lieu alors qu'il devait me paraître familier. Cependant, avant que je n'atteigne la ville, je sentais que Amenhotep avait décidé de ne pas se faire voir et était retourner voler.
Peut être que, si j'avais de la chance, je rencontrerais quelqu'un de familier. Un membre de la famille Sebak ou quelqu'un d'autre qui sait