✘ Nom : Okami
✘ Prénom : Konpachi ("Conne-pa-tchi")
✘ Surnom : Kon ("Conne") / Folie Boréale / Homme-cauchemar / Le Bouffon
✘ Âge : 38 ans
✘ Groupe : Wyrm (Progressiste)
✘ Nation d'origine : Wilhjelm
✘ Métier : Ex-capitaine de l'armée territoriale, ex-espion des progressistes, désormais marchand
✘ Arme : Épée à double tranchant, maniable à une ou deux mains

"Je ne vois vraiment pas pourquoi tu as peur de moi !... Quoi ma cape ?"

Konpachi est quelqu’un de large d’épaule, comme tous ceux de sa famille, et il est aussi très grand – quoi que moins grand que certains membres de sa famille. La Folie Boréale mesure ni plus ni moins deux mètres trente et pèse environ deux cents kilogrammes de muscle. Sa taille et sa carrure font de lui une personne physiquement imposante et plutôt impressionnante. Sa taille est la première chose qui frappe chez lui. La deuxième chose, c’est son style vestimentaire. Kon porte une longue et large cape noire avec une capuche profonde. Cette cape est tellement large qu’il peut facilement cacher une dizaine de bouteille de saké dessous sans que ça ne se voit. Ses manches sont tellement larges et longues que, lorsque ses bras sont relâchés le long de son corps, seuls le bout de ses doigts gantés en dépassent. Sa capuche, large et profonde, cache aisément son visage et, lorsqu’il est à l’ombre, on ne voit que les ténèbres sous ce bout de tissu. Inutile de dire, je suppose, que ce bout de tissu noir lui donne un air sinistre et mystérieux, même si c’est le côté sinistre qui ressort le plus.

Sous cette cape, une armure bien graissée. Konpachi porte une armure en métal sombre qui protège et cache son corps de la tête aux pieds. Aux pieds, d’épaisses bottes en métal, des gants en métal sur les mains et, pour cacher son visage, un casque assorti au reste de l’armure qui empêche de savoir à quoi ressemble notre homme. On ne peut même pas voir ses yeux, cachés dans l’ombre du casque. Ce qui lui donne encore plus l’air sinistre. La seule chose de visible, c'est une immense tresse de cheveux noirs et soyeux qui lui arrive aux mollets. Un observateur attentif peut remarquer que Konpachi a de longues moustaches noires et une barbiche tout aussi longue, ce qui n’aide en rien à deviner à quoi il ressemble. C’est ce style vestimentaire impressionnant et sinistre. Kon ressemble à un chevalier des ténèbres sorti tout droit d’un cauchemar. Un chevalier sans cheval, cependant. Et, de toute façon, quel cheval pourrait le porter ?

Sous cette capuche et ce casque, on s’attend à entendre une voix grave, caverneuse, rauque… une voix masculine et menaçante, une voix qui ressemblerait à un grognement. En bref : une voix à vous glacer de terreur. Eh bien… vous avez tout faux ! Enfin, presque. Il a certes une voix masculine, mais elle est loin d’être aussi sinistre que son style vestimentaire ! En fait, notre comique – car c’en est un – a toujours un ton jovial et énergique, qui monte facilement dans les aiguës. Parfois il parle comme un dandy qui ne se prend pas au sérieux, d’autres fois comme un gamin surexcité et très bavard. En fait, il a rarement un ton sérieux ou menaçant. Aussi, ça choque un peu, par rapport à son physique. Par conséquent, les gens ont tendance à penser soit qu’il est débile, soit qu’il se fout de la poire du monde qui l’entoure.

Bien, maintenant que je vous ai décrit comment tout le monde le voit, j’ai fini sa description physique !... Comment ça "à quoi il ressemble sous son armure" ?… Grmh, bon ! Puisque vous insistez ! Mais ne venez pas vous plaindre !

"Tout nu les mains dans les poches ! Comme les kangourous !... Ou comme les voleurs !"

Nous allons donc voir à quoi ressemble la Folie Boréale sans sa cape et son armure (aller, zou ! A walpé !) Lorsque Kon est sans son armure et sans sa cape, la plupart des gens ont soudainement très envie qu’il les remette. Pourquoi ? Mmh… Pour faire simple : imaginez un ogre chinois. C'est un dire un truc plein de muscle avec des dents de prédateur et des moustaches chinoises. C'est bon ? Vous avez imaginé ? Bien ! Vous venez d'imaginer Konpachi ! Du haut de ses deux mètres trente, Kon est pourtant un humain malgré quelques – monstrueux – petits détails.

Je ne commencerais pas par la tête car c'est surement ce que vous attendez le plus ! (Quoi "troll" ?) Déjà, Konpachi est assez musclé et il a la peau tannée par le soleil. Vu tout ce qu'il porte sur le dos, il y a plutôt intérêt à ce qu'il soit musclé. D'un autre côté, ça nous force à nous interroger sur une chose : comment fait-il pour avoir la peau tannée par le soleil si elle ne voit jamais le soleil ? M'enfin, ce n'est pas grave. Notre homme a le torse dépourvu de pilosité car il s'épile (soit disant pour que ses poils ne se coincent pas dans l'amure). Sur le pectoral gauche, le géant possède un tatouage. Ce tatouage est le kanji signifiant "Okami" et "Loup" ("Okami" signifie "Loup", donc bon…) En parlant de loup, Kon a des ongles taillés comme des griffes... de loup, bien évidemment.

Je vous ai dit que Konpachi faisait quelle taille déjà ? Ah oui ! Deux mètres trente ! C'est grand n'est-ce pas ? Eh bien ses cheveux, qu'il garde toujours attaché en une espèce de tresse, lui arrivent jusqu'aux mollets. Imaginez un peu détachés. Ses cheveux sont longs, raides (mais soyeux, étrangement) et noirs. Tous comme sa moustache et son bouc. Sa moustache… ou plutôt devrais-je dire ses moustaches prennent racine juste sous son nez et sont de style chinois. Ça doit faire longtemps que Konpachi a ses moustaches car elles lui arrivent aux pectoraux. Il est toujours impeccablement rasé, n'épargnant que son bouc et ses moustaches lorsqu'il se rase. Comme quoi, il prend peut-être soin de lui ? La Folie Boréale possède deux anneaux en or, un sur chaque oreille. Avec son visage taillé à la serpe, ça lui donne des airs de chef de bandits.

Comme pour souligner ce manque de finesse, notre homme est marqué d'une cicatrice irrégulière sur l'œil gauche. Malgré tout son œil est intact. Cette cicatrice il l'a depuis très longtemps, et il l'aura sans doute toujours. Ce n'est bien évidemment pas la seule cicatrice qu'il a, mais il y a fort à parier que les autres passeront avec le temps. La majorité de ses cicatrices ont presque disparues. A part celle-là. M'enfin, ce n'est pas parce qu'il est balafré que ça va empêcher Konpachi de sourire de toutes ses dents pointues. Vous avez bien lu : ses dents pointues. Ce fou se taille les dents pour les avoir pointues. Ça lui donne un sourire carnassier, mais il fait tellement l'idiot que personne ne s'en rend jamais compte. Enfin, presque. Pour finir cette description physique, je vous dirais juste que la Folie Boréale a des iris d'un noir profond ainsi qu'un regard observateur et plein d'intelligence. Cependant Kon est tellement grand que peu de gens remarquent ce détail. Son regard brille – presque – toujours de joie et de malice.

"Je ne me moque pas de toi, je suis juste complètement débile !!... Euh…"

Bouh, qu’il est vilain ce Konpachi !... Physiquement, je veux dire. C’est vrai quoi, un géant tout encapé avec une grosse armure, et là-dessous un "ogre". Si, physiquement, notre bonhomme n’a pas volé son surnom d’homme-cauchemar, mentalement ça ne lui va pas très bien.
…
Sauf si vous considérez que Naruto (du manga du même nom) et Luffy (de One Piece) sont des cauchemars ambulants. En fait, quand on apprend à le connaitre, alors on se rend compte que "bouffon" ça lui va beaucoup mieux comme surnom. Ça plante le décor, n’est-ce pas ? Bien, maintenant que le décor est planté, on va pouvoir passer à la scène ! (En plus ça fait répétition !... ok, je sors.)

Voyons voir à quoi ressemble mentalement notre Folie Boréale ! Kon est quelqu’un de très gentil, le genre qui ne fera pas – volontairement – de mal à une mouche. C’est aussi quelqu’un de social, toujours joyeux et enthousiaste – trop. C’est un compagnon agréable – chiant, ouais ! Ce qui est bien avec lui, c’est que vous pouvez lui dire n’importe quoi, l’insulter comme si c’était une vieille chaussette pourrie… il ne vous en voudra pas. Au contraire, il en rira même ! Il est d'ailleurs possible que Konpachi vous aide à trouver des blagues à faire sur son physique et son idiotie, ou qu’il tende la perche. En fait Kon ne se vexe que très rarement, pour ne pas dire jamais. A croire qu’il n’a ni fierté ni honte… ou qu’il est complètement débile. Idiot mais paternel. Dès qu’il a un enfant dans les bras, il fait moins attention aux autres – les autres ont donc la paix – et s’occupe de l’enfant comme si c’était le sien. Malgré ses méthodes bizarres et ridicules, c’est quelqu’un de très pédagogue. Il arrive à tout faire passer pour un jeu (un entrainement, des devoirs, etc.) et, c’est bien connu, les enfants préfèrent apprendre en s’amusant qu’en travaillant.

Et, justement, l’homme-cauchemar est quelqu’un de très joueur. De très fêtard aussi… et de très gamin. Tellement gamin qu’on peut facilement le qualifier de "débile" – d’où le surnom "Bouffon". Kon, en plus d’être un grand gamin, est quelqu’un qui ne se prend jamais au sérieux. La règle numéro une avec ce guignol est de ne jamais croire ce qu’il dit (et la numéro deux de ne jamais le prendre au sérieux) car il passe son temps à raconter des âneries. Des bêtises souvent plus grosses que lui et que personne ne croirait. Ce n’est qu’un menteur trop énergique, qui passe le plus souvent du coq à l’âne tellement rapidement que ceux qui l’écoutent sont largués au bout de trois phrases – maximum. Konpachi est un moulin à parole tellement énergique qu’il en devient vite insupportable. Et lorsqu’il ne dit rien ça signifie qu’il a fait une bêtise et qu’il attend que tout le monde s’en rende compte – ou que quelqu’un lui a cousu les lèvres. Comme si ce côté énergique, gamin, et ultra bavard de sa personnalité ne suffisaient pas à le rendre insupportable, Kon est aussi très mal élevé et se montre horriblement pervers quand il le veut. Ne lui demander jamais de jouer à chat, il vous attraperait là où il ne faut pas – poitrine pour les filles et entrejambe pour les garçons.

Je viens de vous décrire les qualités et les défauts de Konpachi. Et il semblerait que ça pourrait amplement suffire pour le décrire. Cependant, vous oubliez quelque chose d'important. Qu'est-ce qu'il aime ? Qu'est-ce qu'il n'aime pas ? Quels sont ses rêves, ses peurs et ses phobies ? A-t-il un but dans la vie ? A priori, il semblerait que Kon aime embêter tout le monde, et tout particulièrement les personnes qu'il apprécie. Visiblement, il aime aussi beaucoup se tourner au ridicule et tourner les autres au ridicule, surtout les personnes fières – parce qu'ils râlent plus facilement – et, le pire !... c'est que ça le fait rire. On sait aussi qu'il n'aime pas les fruits et les légumes. Il n'en mange presque jamais. Concernant ses rêves et le but ultime de sa vie… la première chose qui viendrait logiquement à l'esprit serait "embêter tout le monde" et "devenir emmerdeur professionnel"… mais ça ne va pas car il l'est déjà. Concernant les possibles peurs et phobies, la Folie Boréale semble un peu trop débile pour pouvoir éprouver de la peur. Ce qui le rend inconscient et légèrement suicidaire par moment. Du moins, c'est ce que tout le monde pense à son sujet. En réalité le mystère plane sur ces questions, et vous n'aurez jamais une réponse sérieuse de sa part.

"Je ne suis pas débile... Mais j'adore faire comme si je l'étais !"

En réalité Konpachi a toutes les qualités que je vous ai décrites. C’est-à-dire : gentil, joyeux, social, paternel, pédagogue, il ne se vexe jamais, etc. Cependant, il est bien moins bête que ce qu'il laisse croire – sans être non plus un surdoué –, et bien plus complexe aussi. Bon, je suppose que vous vous en doutiez, mais je précise quand même. Kon est ni optimiste, ni pessimiste. Il est réaliste quoi. Ce que je veux dire, c'est que lorsqu'il s'agit d'évaluer une situation, il sait l'évaluer avec exactitude, en essayant de ne sous-estimer ni surestimer personne. Aussi, quand l'homme-cauchemar fonce tête baissé dans un piège évident ou dans un combat, c'est qu'il sait qu'il a une chance de s'en sortir. Sinon il trouvera une pirouette pour éviter le piège – ou le combat – tout en gardant son apparence de géant complètement débile. Du coup, il a deux autres qualités pour que ça fonctionne : il est observateur, et très discret. Donc si vous l'entendez arriver, c'est qu'il fait exprès – ou que vous êtes doué. Ça ne parait pas forcément quand on le voit comme ça, mais en fait il sait disparaitre tout d'un coup sans que personne ne le remarque – dans la terre de préférence. Ce qui surprend beaucoup en général, puisqu'il ne prévient pas. Et, dernière chose concernant ses qualités… une chose qui risque de vous surprendre : Konpachi est quelqu'un de très attentionné et d'assez protecteur. Comme preuve, je vous dirais juste qu'il a quitté sa famille et son clan quand il avait une vingtaine d'année, et qu'il continue d'écrire des lettres à sa famille pour qu'ils ne s'inquiètent pas à son sujet. Parfois il va même livrer ses lettres lui-même, au cas où.

Niveau défaut, notre Folie Boréale semble très con, lâche et incapable d'être sérieux mais, comme vous l'aurez compris, ce n'est qu'un masque. En réalité il n'est pas lâche mais pacifique. Il n'est même pas pervers. Il se fait passer pour un pervers juste pour embêter les gens, mais il arrête dès qu'il remarque que ça en traumatise quelques-uns ou que, au contraire, la personne visée s'en fiche comme de sa première chaussette. S'il fait ça c'est juste parce que Kon veut s'amuser et ne pas se prendre la tête. Et aussi parce qu'il aime qu'on fasse attention à lui, mais ce n'est qu'un détail (hum !) Autre défaut : s'il est difficile, voire impossible, de vexer Konpachi, il est en revanche extrêmement rancunier. Si vous avez le malheur de faire du mal à quelqu'un qu'il apprécie ou, pire, de tuer quelqu'un qu'il apprécie alors il n'aura de cesse de vous traquer jusqu'à ce qu'il ait réussi à venger ce quelqu'un, en vous faisant exactement ce que vous avez fait à ce quelqu'un (blessure, meurtre, briser votre vie, viol… mais il ne violera pas lui-même.) Aussi ses victimes ont tendance à dire que Kon n'est pas quelqu'un de gentil. Par contre, une fois sa vengeance accomplie, il reprendra sa vie comme si de rien n'était. Bon, après, ça se complique si sa cible c'est quelqu'un qu'il apprécie ou un enfant, ou même quelqu'un qui avait une bonne raison de faire ce qu'il a fait.

Bref ! Il a d'autres défauts, aussi je ne vais pas m'éterniser sur celui-là. Il a un autre défaut qu'on ne soupçonnerait pas en le voyant faire. Konpachi est quelqu'un de très, d'horriblement… manipulateur ! Étant très observateur et attentionné, il arrive en général à cerner les gens assez rapidement – mais il y a les exceptions. Ce qu'il repère en premier, c'est où se situe la fierté des autres, car c'est par la fierté que l'on peut le plus facilement manipuler quelqu'un – selon lui – et il n'hésite pas à se servir de ce qu'il sait pour obtenir ce qu'il veut – des informations, un service… En général ce qu'il veut ce n'est pas bien méchant, aussi il se dit qu'on ne lui en voudra pas qu'il abuse un peu de ce qu'il a appris sur les autres. Ah, et vous vous souvenez de ce que j'ai dit tout à l'heure ? Comme quoi il passait du coq à l'âne et qu'il ne fallait jamais le prendre au sérieux parce qu'il débite sans cesse des âneries. Eh bien il fait exprès pour embrouiller ceux qui l'écoutent. Comme ça s'il fait une bourde, ça passe inaperçu. Et si ça ne passe pas inaperçu il peut facilement faire croire que c'était un mensonge. Idem, il peut lâcher une information qui semble vraie mais, en réalité, c'est que du pipo. C'est aussi comme ça que, mine de rien, il arrive à obtenir des informations ! (Pas toujours très importantes, certes…)

Bon, ce qu'il n'aime pas maintenant. Konpachi ne digère pas très bien les fruits et les légumes et a été habitué à surtout manger des aliments gras, il est donc logique qu'il n'en mange pas des masses. Mais passons. A par ça, il n'aime pas trois choses : la fierté, la honte et la vengeance. (Vous avez le droit d'être blasé.) Il a, du coup, un peu de mal avec son vilain défaut – la vengeance – mais personne n'est parfait, n'est-ce pas ? Il n'a lui-même aucune fierté ni aucune honte, c'est pour ça qu'il est très difficile de le vexer. L'origine de son dégout de la fierté, de la honte et de la vengeance se trouve dans le milieu où il est né, car ces trois choses rendaient son clan malheureux et qu'il trouvait ça totalement stupide. Bref, voilà pour les choses que Kon n'aime pas. Ah, et il déteste la solitude aussi. Concernant les choses qu'il aime, à part le saké – alcoolique ! – Konpachi aime être le centre d'attention. Passer son temps à amuser la galerie ou à embêter tout le monde est l'unique moyen qu'il a trouvé pour attirer l'attention. Ce qui n'est pas une réaction très intelligente car il fait ça pour ne pas être seul et que ça a tendance à éloigner les gens de lui. Ça me fait penser… je vais vous dire un secret, mais vous le gardez pour vous, hein… Kon, lorsqu'il est seul… il se parle à lui-même. Et, avant que j'oublie : la Folie Boréale adore tourner au ridicule les personnes fières car, comme je l'ai dit, il est un peu fâché avec la fierté.

Je viens de répondre aux questions "qu'est-ce qu'il aime" et "qu'est-ce qu'il n'aime pas". Passons à la question "quels sont ses rêves" et "quel est son but dans la vie". Son but c'est de découvrir son Hakuna Matata. C'est un dire un cadre où il pourrait vivre au jour le jour et où il aurait toujours tout ce dont il a besoin (du saké et de la compagnie). A une époque il avait trouvé son Hakuna Matata, mais une histoire de réincarnation le lui a enlevé... Même s'il pense l'avoir retrouvé. Mais même à cette époque idyllique Kon ne pouvait pas concrétiser ses rêves : devenir père et mourir vieux, et de vieillesse de préférence même s'il n'a pas peur de mourir autrement. Il aimerait aussi devenir le sensei de quelqu'un. C'est ce rêve de paternité et de… "senseiité" (non, ce mot n'existe pas ! C'est le fait d'être sensei) qui le rend très paternel. Concernant les phobies… il n'en a qu'une : qu'on lui enlève son nouveau Hakuna Matata. Ça ne l'empêchera pas d'essayer de fonder une nouvelle famille, mais ça fera de lui un père et un mari extrêmement protecteur. Euh, oui, il y a eu une "femme" assez folle pour tomber amoureuse de Konpachi, et ce dernier pense avoir trouvé la réincarnation de cette "femme".

Ahem ! Bref, dans ces peurs il y a : apprendre que son clan a été anéanti, car il n'a pas envie que sa famille et ses amis d'enfance se fassent tous tuer (comme tout le monde), il a peur que les siens le retrouvent car il a peur de se faire fâcher… alors qu'il va les voir une fois chaque année, mais c'est pas grave. Il a peur que quelqu'un découvre comment il est vraiment car ce mystère le rend assez imprévisible, ce qui est plutôt pratique. Et, enfin, il a peur de mourir avec des regrets. C'est d'ailleurs pour ça qu'il vit sa vie au jour le jour et à fond, comme ça il est sûr de ne pas avoir de regret le jour de sa mort.

- Prologue -
"La mort n'est que le début du voyage."

Je me sens faible. La vieillesse aura eu raison de moi. Après toutes ces merveilleuses aventures, la fin s'approche. Je regarde ma douce et tendre, ma Luna. Elle ne peut s'arrêter de pleurer, et sa tristesse me fait de la peine. J'ai bien vécu, je ne regrette pas ma fin. Mon agonie est longue, elle dure depuis plus de dix ans déjà, mais elle a permis à ceux que j'aime de se préparer à mon départ. Je ne regrette rien, j'ai pleinement vécu ma vie. J'ai vu des merveilles par dizaines de milliers, j'ai vécu plus de choses que n'importe qui d'autre aurait pu en rêver. J'ai aussi rencontré le malheur, la détresse et la peine. Mais, surtout, j'ai rencontré l'amour de ma vie. Non, décidément, je ne regrette rien, je pars en paix rejoindre notre défunte amie Zira.

Pour une fois, Grimnair semble avoir compris ce qui est en train de se passer. Mais, comme toujours, il reste serein. Il accepte mon départ. C'est quelque chose de normal, de naturel. La mort succède à la vie, ainsi vont les choses. Ça me navre que mon aimée ne puisse le comprendre. D'un autre côté, je comprend sa peine. Elle m'aime tant qu'elle ne souhaite pas être séparée de moi. Alors que je sens que mes souffles sont comptés, une fois de plus je cède à celle qui a sublimée ma vie. Bien évidemment, je ne peux échapper à la mort. Mais au néant, qui sait...? Huhu, je trouve tout de même amusant qu'un être semblable à un squelette dragonique composé de brume ténébreuse soit sur le point de mourir. Ça fait un peu mort-vivant qui meurt, non ? Je dis tendrement en un souffle :

- Ne pleure pas, Ô sublime Luna... du dos d'une griffe tremblotante, j'essuie ses larmes avec douceur. Je te reviendrais... Je t'en fais la promesse... mon amour... Jamais rien ne pourra nous séparer... Mais... je dois te quitter avant de te retrouver...

Luna ne semble pas comprendre, ma vie commence à quitter mon corps, m'empêchant de lui expliquer. Grimnair s'en rend bien compte, même si sa tête fait deux fois notre taille, et c'est avec lenteur qu'il tente télépathiquement de lui expliquer.

"Alors que la Mort s'essoufflait au bout du temps,
Ce fut son retour qu'elle promit à son amant.
Car les anciens disaient que le noir néant
N'était pas le seul chemin des dragons mourants."

C'est sur ce début d'explication plus ou moins claire de mon ami que je rends mon dernier souffle. Ma dernière vision est celle de mon âme sœur à l'enchanteur visage ravagé par le désespoir et les larmes.

- Chapitre I -
"La cruelle réalité face au doux rêveur."

Je me réveille en sursaut. Pfiou ! Quel étrange rêve ! Mais loin d'être le premier. Dans le secret de ma chambre de garçon d'à peine dix ans, je note cet étrange rêve dans un carnet, éclairé seulement par l'aube, avant que son souvenir s'efface. J'aimerais tellement devenir dragonnier plus tard. Je rêve souvent de dragons. C'est ma passion. J'adorerais écrire des histoires aussi, c'est ce que je préfère de tous les enseignements qu'on me donne. Je trouve dommage qu'on ne travaille pas plus l'écrit et la lecture lors de nos apprentissages. Mais le plus important, pour le clan Okami, est de savoir se battre et travailler. Ah, et d’être honorable aussi. Moi je veux pas de ça. Je veux voyager et m'amuser. Toute ces histoires de fierté et de vengeance... Ça m'énerve !

Oui, bien sûr que le respect est important, mais il ne faut pas être violent pour autant. C'est ce que je pense. Mes rêves ils sont pas violents. Ils sont doux, ils sont merveilleux. Ils me donnent des frissons. Je crois que mon préféré et ceux où je vole. Cette sensation est tellement grisante. Ça doit être tellement bien ! Bien mieux que de passer des heures à pêcher un peu de poisson ou à préparer des attaques contre de pauvres marchands qui n'ont rien demandé... Les gens ils aiment pas comment je vois les choses. Ils disent que c'est pas correct, que je suis fou. Ils n'aiment pas non plus que j'essaie de les faire rires. Que j'essaie de rire. Que je fuis le village pour admirer, de loin, la plaine de cristal.

Hier j'ai loupé une cérémonie importante d'ailleurs, et en rentrant je me suis fait sévèrement grondé. Mais je m'en fiche, parce que hier j'ai vu un dragon. Pour la première fois de ma vie. Et pas n'importe lequel : Hogosha, le protecteur de la tribu. J'ai essayé de l'approcher mais il s'est enfui dans la brume. C'était génial, mon cœur battait fort, tellement ! Ça valait toutes les engueulades du monde. Un crissement de planche me sort de ma rêverie. Je tourne la tête vers l'origine du bruit et voit mon jeune frère, Fujimi. On a deux ans d'écart, et il est tout mon opposé. Il est froid, implacable, et obéit au doigt et à l'oeil des adultes. On se bagarre souvent mais c'est pas grave. On est frère, on s'aime quand même. Tiens ? Pourquoi il a l'épée de Papa ?

- Je vais laver l'honneur de notre famille dans le sang.

Quoi ? Il est devenu fou ou quoi ? Il fait une crise de som... som... Euh... Ceux qui rêvent debout ? Il me regarde comme s'il voulait me tuer avec ses yeux. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Je lui souris, rigole un peu. Il doit blaguer, c'est sûr. Il pousse un cri de guerre et je me ramasse l'épée en pleine tête. Je hurle à mon tour, de douleur. Je manque de m'évanouir mais l'instinct de survie me force à rester conscient. Je réplique, aveuglé par mon sang et la peur. Sans vraiment m'en rendre compte, je réussis à m'emparer de son arme en le faisant tomber par terre puis je le frappe avec l'épée pour me venger, pour lui montrer à quel point ça fait mal et le dissuader de recommencer... avant de m'évanouir.

- Chapitre II -
"La mémoire de la brume et de l'étoile."

Gebirge. Quelle étrange ville. Perdue dans les montagnes séparant Nordheim et Wilhjelm, habitée par un clan qui ne s'est que très récemment ouvert au commerce. À l'origine, ce n'était d'un groupe de bandits issus de Nodheim qui étaient venus se cacher ici. Dans les montagnes, ils étaient difficile à retrouver. C'était leur repère. De là, ils mettaient au point leurs embuscades et pillages, ciblant les caravanes marchandes qui passaient dans les fjords. Puis, il y a bien cinq cents ans ou plus, un groupe de pirates menés par deux dragonniers ayant échoué par trois fois leurs épreuves pour intégrer Lindorm. Un groupe venant de l'archipel Wuweishu. Ce deux groupes s'allièrent pour former la tribu Gebirge et fondèrent, dans la montagne, un village du même nom.

Les bandits formèrent le clan Kuma, et la sélection naturelle fit d'eux des géants parmi les hommes, atteignant sans problème les deux mètres cinquante. Les pirates, eux, séduits par l'edelweiss prirent le nom de la fleur pour nommer leur clan. Les deux clans firent des alliances par mariage et c'est ainsi que naquit le clan Okami, des géants aux yeux bridés et cheveux noirs, légèrement plus petit que le clan Kuma. Aujourd'hui la tribu est culturellement devenue un étrange mélange entre les nordhenheimirs et les lostregs de Wuweishu. Traditionnelle, aux noms souvent asiatiques, possédant tous la pilosité noire des lostregs et la carrure des nordhenheimirs ainsi que les yeux bridés pour les Okami et les Edelweiss.

Chacun des clans a une spécialité dans la tribu. Les Edelweiss font offices d'éclaireurs ninja. Plus petits et souples que les autres membres des clans, ce sont aussi eux qui s'occupent de commercer avec Nilheim ou de se faire passer pour des marchands respectables, et ainsi acheter vivres et matières premières auprès des marchands des fjords. Ce sont aussi eux qui déterminent par où vont passer les caravanes pour permettre les embuscades, qu'ils préparent avec les Kuma. Ces derniers, étant les plus grands et costauds de la tribu, s'occupent des pillages de caravanes et de villages. Dans le village, ils s'occupent de tous les gros travaux. Leur spécialité sont les armes contondantes – marteau, massue, fléau.

Enfin, le clan Okami aide les Kuma pour les gros travaux. Leur éducation ressemble un peu à celle des samuraïs, et leur spécialité sont les armes blanches – épée, sabre, katana, etc. Ce sont aussi les seuls chasseurs et pêcheurs du village, n'hésitant par à se rendre sur les Fjords pour chasser et utilisant les deux navires du village pour pêcher en mer. Bien au dessus de tout ça, il y a leur "Hogosha", un dragon des brumes qui s'appelle en réalité Lewis. Il se lie régulièrement aux chefs du village et reste ici pour surveiller et protéger les descendants de son premier dragonnier. Par conséquent le village est difficile d'accès à cause de la brume. Nul ne peut atteindre le village sans l'accord de son gardien.

Lewis m'a dit qu'autre fois il y avait aussi un dragon des eaux qui protégeait les lieux. Ils alternaient tous deux les liens avec les chefs du village. Hélas, le précédent chef a décidé de partir rejoindre l'armée wyrm et le dragon a été obligé de suivre le mouvement. D'ailleurs, mon propre dragonnier est venu ici uniquement parce que l'ancien chef l'y a envoyé. Il vient aider à la construction d'un nouveau bateau. J'ai accepté de venir que dans l'espoir de retrouver Kaosukuro, mon défunt amant qui a promis de se réincarner. Ça fait un siècle que je l'attend patiemment, triste d'être séparée de lui. Je pensais que mon espoir serait vain. Malgré tout, un humain a réussi à attirer mon attention. Un jeune garçon du clan Okami. Il est très énergique et curieux, un peu foufou. Un futur ronin que disent les membres du village.

Mais moi, je m'en fiche. Ce matin, dans un énième essai pour m'approcher, il a dessiné une fleur dans la neige. Il dit qu'il a rêvé de cette fleur. Pas n'importe quelle fleur. Notre fleur. À tous les deux. Kaosukuro et moi-même. Je me suis alors penchée vers ce petit être fragile n'ayant pas encore sa marque de clan ni son nom d'adulte. J'ai appris à la connaître. Désormais, je ne veux plus le quitter. C'est lui ! C'est lui, j'en suis sûre ! C'est Kaosukuro, mon amour ! Il ne se souvient pas de moi, quelle tristesse... Mais ce n'est pas grave. Je reconquerrai son cœur. Il sera de nouveau mien. Peu m'importe qu'il soit humain.

- Chapitre III -
"La brume, la lune et le petit d'homme."

Vraiment, parfois les hommes sont monstrueux de stupidité. C'est inquiète que je regarde mon petit d'homme au regard larmoyant et torse-nu malgré le froid. Un épais nuage de brume recouvre l'un de ses pectoraux.

- Tu vas bien ? Que s'est-il passé ?

- C'est rien, Luna ! Je suis juste devenu un homme ! C'est dommage que les étrangers ne puissent pas participer au rituel, j'aurais bien voulu que tu sois là.

- Quel rituel ??

Doux et calme comme son élément, Lewis intervient pour éclairer ma lanterne.

- Le rituel du passage à l'âge adulte. Tous les membres de la tribu, qu'ils soient mâles ou femelles, sont obligés d'y passer. À quinze ans, les humains nettoient le jeune, puis font une fête dont il est le chef. Ensuite, lorsque la nuit tombe, le chef de la tribu tatoue le nom du clan auquel appartient le jeune et lui donne son nom d'adulte.

- Oh, mon pauvre Kon-kun, tu as dû tellement souffrir...!

Je m'approche du garçon et presse doucement mon museau contre son nez. Plus je m'enroule autour de lui et observe, mécontente, le tatouage caché par la brume. Konpachi me sourit. Pour me rassurer ou pour se moquer de moi, je l'ignore. Mon cœur s'affole. Il n'est qu'un humain, mais ses sourires me retournent complètement. Je l'aime tellement... Rah, si j'avais su ! J'aurais anéanti ce foutu village de fous avant qu'ils ne lui fassent mal !

- J'ai aussi reçu mon nom d'homme je te rappelle ! Désormais je suis Folie Boréale.

- Pf ! C'est pas un nom ça, c'est un surnom !

- Si, si, j'te jure ! Même que mon père c'est Poil de Pierre et ma mère Petite Étoile.

C'est avec scepticisme que je regard Konpachi dire ça sur le ton de la plaisanterie. Il se fiche de moi ou quoi ? Il veut un coup d'aile sur la tête ?

- Je te jure que c'est vrai.

- Alors pourquoi mon dragonnier les appelle par des noms normaux ?

- Parce que ces noms sont utilisés qu'entre membres de la tribu, surtout lors des missions hors du village.

Je réplique avec sarcasme :

- Oh, voilà qui explique tout.

Konpachi éclate de rire.

- Quelque chose me dit qu'elle nous croit pas ! Hahaha, elle est trop sceptique, elle avale pas ce mensonge !

Lewis agite la queue d'un air vaguement agacé.

- Cesse donc de raconter des bêtises, Folie Boréale !

- Hogosha et Folie Boréale disent vrais.

La voix me fait sursauter. C'est Nana Edelweiss, la cheftaine du village. Une dame aux cheveux grisonnants et à forte carrure. Elle porte un cache-oeil car l'un de ses yeux a été crevé lors d'un combat.

- Salut, Griffe de Neige !

- Mh...

Il commence à y avoir trop de monde ici. J'aimerais bien pouvoir être seule avec mon amant. Que quoi, Lewis est très discret donc ça peut encore aller. Mais là c'est trois membres de la tribu et mon dragonnier qui viennent. Je m'allonge et propose à Konpachi de grimper sur mon dos.

- Alors jeune homme, ça te dit une petite balade.

- Pour de vrai ?? Oh ouais alors ! Carrément !

Plein d'énergie, il se lève d'un bond et file chercher ses affaires. Ses geste brusques dissipent la brume et laissent voir le tatouage tout frai. Un kanji signifiant "Okami".

- Chapitre IV -
"La réincarnation du dragon spectral."

Ça fait déjà plusieurs jours, voire semaine, que Luna a décidé de me faire quitter mon village natal pour se rendre à Keven. Ça fait deux ans que je la connais. On se côtoie tous les jours elle et moi. Luna est une dragonne stellaire. Elle fait la taille de deux grosses maisons. Elle est fine, élancée, avec de grandes ailes. Luna respire la grâce et l'élégance. Son plumage translucide est blanc argenté la nuit et blanc cassé le jour. Lorsqu'elle a de la lumière dans le dos, ses plumes créées des arcs-en-ciel. Elle est sublime. Et raide dingue de moi, pour une raison inconnue. Bizarrement, je ne peux pas m'empêcher d'être fascinée par elle. Parfois je rêve que je suis un dragon et qu'on est amant.

Serais-je moi aussi amoureux ? D'une dragonne ? Ça fait pas un peu zoophile ? Emmitouflé dans ma cape pour combattre le froid de haute altitude, je rentre la tête dans mes épaules. Si ça se trouve j'aurais pas dû accepter de venir. Je vais me retrouver marié à une dragonne, je vais rien comprendre... Dire qu'à la base je voulais juste voir un dragon de près, apprendre à mieux les connaître. Je soupire et pose mon menton sur l'épaule de Kassiliv. Kassiliv c'est le dragonnier de Luna, un wyrm originaire de Nilheim. Il m'attire autant qu'elle. Pff... Zoophile et homosexuel ? Je touche le fond.

- Nous sommes arrivés, je vais me poser !

- Très bien ! Accroche-toi, Konpachi.

Volontiers ! Voilà une bonne excuse pour le prendre par la taille, huhu. Hélas, ça ne dure pas longtemps : très vite, Luna ralentie et se pose en douceur sur... Une muraille ? Au milieu de nul part ?? Je me redresse pour regarder autour de moi. À ma droite, une montagne, à ma gauche un... Une... Hm...

- C'est quoi ça ?

- C'est une forêt, l'ami.

- Ohhh !

Comme vous pouvez vous en douter, c'est la première fois que j'en vois une. D'ailleurs, c'qu'il fait chaud ici ! Je me met torse-nu. Même comme ça j'ai chaud. Pfiou.

- C'est même une jungle. La jungle de Jergath, fait-il en descendant du dos de Luna. Bon alors ma belle, pourquoi tu nous as amené ici ?

- Vous allez vite le savoir.

À peine elle finit sa phrase que la muraille se met à trembler. Je vois, au loin, le monument se mettre à tanguer puis... s'élever ? J'ai l'impression que mes yeux vont me sortir des orbites, je reste bouche bée. Mais quelle est donc cette magie ?

- Je vous présente Gimnair, un vieil ami.

"Lorsque les fourmis réveilleront la terre, la Muraille s'élèvera et l'amie présentera. C'est ainsi que le perdu comprendra, et que le murmure répondra à la question."

Quoi ? Je cherche autour de moi l'origine de cette voix qui semble venir de nulle part.

- Télépathie.

Oh, télépathie ? Mais qui télépathe donc ? Luna ? Non. La muraille fini de s'élever, cachant le soleil par sa masse impressionnante. Hey, je rêve ou c'est une tête titanesque que je vois là ? C'est lui qui nous a fait une devinette ? Il faut la résoudre pour ne pas finir écrasé ?

"Les oiseaux doivent s'envoler pour mieux saisir."

Hein ? Les oiseaux ? Quels oiseaux ? S'envoler pour mieux saisir quoi ? Perdu, je regarde Luna. Elle me fixe intensément, comme si elle attendait quelque chose. Mais quoi ? Je comprends rien à ce qui se passe.

"Mon premier danse, mon second désire, mon troisième ne suit plus. Mon tout est une émotion."

- Ah ça c'est l'amour !... Oh, je vois, il parle en énigme !

Rien ne me répond. Luna semble plutôt contente de ma réponse. Elle me regarde avec espoir. Je descend de son dos et m'avance sur ce qui semble être un dos titanesque. Pour l'avoir derrière moi et oublier ce regard gênant. Je peux ainsi réfléchir aux premières énigmes. "Lorsque les fourmis réveilleront la terre"... On doit être des fourmis pour ce dragon. Vu sa couleur, je dirais que c'est un dragon de terre. Soit. Ensuite. "La muraille s'élèvera et l'amie présentera". On l'a réveillé, il s'est redressé et Luna, son amie, l'a présenté. "C'est ainsi que le perdu comprendra, et que le murmure répondra à la question". Je me tourne vers Luna et Kassiliv.

- À votre avis, lequel d'entre nous est perdu ? … Non, en fait, rien.

Vu que tout le monde me regarde, je dois être le perdu. Et je suis censé comprendre quoi ? Les énigmes ? Quelle est la question ? … Oh ! Mais oui ! Tout à l'heure je me posais plein de questions, pour un télépathe ça devait donner l'impression d'oiseaux affolés volant dans tous les sens ! Et ils doivent s'envoler pour mieux saisir... Euh... Les poser pour comprendre ? Ça doit être ça. Je ne peux m'empêcher de rigoler. En fait, c'était pas si compliqué que ça.

- Bonjour, Grimnair ! Je suis désolé de t'avoir réveillé ! Ça va ? Il fait pas trop froid là-haut ? Tu n'as pas mal à la tête avec le changement d'altitude ? Moi j'ai une migraine affreuse, hihihi ! Dis, tu connais l'histoire de l'ours bourré ?

Un bruit grave et hoquetant lentement me fait reculer d'un pas. Le dragon tremble. Qu'est-ce qu'il fait ? Il tousse ? Il rigole ? On dirait que c'est une roche qui rigole ! Une moustache aux allures de drapeau brun-gris en soie vient me tapoter la tête avec une extraordinaire douceur.

"Bon retour parmi nous, mort Kaosukuro.
Ton absence fut longue et lassante, nom d'un bateau."

- Nom d'un bateau ?... Elle est nulle ta rime ! C'est qui Kaosukuro ? C'est moi ? Euh... Moi c'est Konpachi, pas Kaosukuro ! Désolé, huhu !

- Kaosukuro était mon amant, ainsi que le meilleur ami de Grimnair. Un dragon spectral. Tu es sa réincarnation.

- Chapitre V -
"L'espion des wyrms l'homme-cauchemar"

Le temps passe tellement vite. Ça fait quoi ? Dix ans ? Ouais, au moins. Dix ans que ma tendre Luna est morte. La crétine, elle s'est suicidée. J'aurais dû lui dire à quel point je l'aimais. Assis sur la tête de mon ami et compagnon, je regarde l'horizon. Les montagnes de l'archipel Wuweishu qui me rappellent mon village natal. Je soupire. Du haut de mes vingt-six ans, je suis déjà lieutenant. Je suis entré à l'académie à 16 ans, après avoir passé une épreuve à Keven. Le lieu de prédilection de Grimnair. Mes premiers mois furent très houleux : entre les retards et mon comportement perturbateur en classe, je n'étais pas l'élève le plus apprécié. Mais j'ai appris à respecter le règlement tout en restant moi-même.

J'ai bouclé mes études en cinq ans. À vingt et un an, j'ai commencé mon année militaire à Lostrego dont j'ai fait croire que je venais. Après un an j'ai quitté les escadrons d'élites, qui ne me convenaient pas, pour rejoindre l'armée territoriale. Lors de cette première année de service militaire, je suis entré en contact avec les progressistes de l'armée wyrm. Je suis resté dans l'armée pour eux, pour leur servir d'espion. Mais aussi pour moi. Si j'arrive à être suffisamment gradé, j'aurais alors l'occasion de voyager entre les différentes nations du monde, augmentant ainsi mes chances de retrouver Luna. Enfin, sa réincarnation. Grimnair m'y aidera, il me l'a promis. Il y a un an, j'ai été promu lieutenant. Et, aujourd'hui, mon capitaine a laissé sous-entendre que, malgré mon caractère excentrique, je pourrais être gradé capitaine dans quelques année.

S'ils savaient que je suis un espion... huhuhu...! D'ailleurs, j'ai en main mon rapport pour les wyrms. Posté au bord de la mer, j'attend mon contact. Grigri émet un profond grognement, semblable à un bruit d'éboulement. Il a repéré le dragon d'eau et son dragonnier wyrm. Je place ma lettre dans une bouteille et la donne à mon dragon. Nonchalant, il enroule l'une de ses gigantesques moustaches autour puis la lance avec force. La bouteille au goulot étranglé par un bout de tissu rouge tombe prêt du dragon aux allures de courant marin. La bouteille disparait sous l'eau. Le dragonnier me fait signe. Rapport reçu.

- Bon aller mon gros, on a une ronde à finir ! En route !

"C'est alors que les mots sombrèrent dans les flots bleus,
Tandis que l'espion plein d'espoir faisait le vœu
De la chercher dans tous les lieux car, à ses yeux,
Elle méritait qu'il remue la mer et les cieux," fait Grimnair en s'enfonçant doucement dans le sol.

- Exactement ! Et elle aurait apprécié le travail que je fais, je m'en doute pas !

Grimnair finit de s'enfouir, ne laissant qu'un bout de front dépasser du sol. Celui sur lequel je suis assis en tailleur. Il se met alors à "nager" dans la direction où nous sommes censés aller, donnant l'impression que je glisse sur le sol. Ainsi il peut se diriger en regardant par mes yeux, tout en étant invisible au reste du monde. C'est notre spécialité. Le camouflage. Et ce n'est pas parce que nous sommes très grands qu'on a du mal à se cacher, oh non. D'ailleurs, moi aussi j'ai le pouvoir de m'enfouir. Lorsque je suis obligé de me battre, je m'en sers pour surgir derrière mon adversaire et assommer... ou le tuer, si on ne m'en laisse pas le choix.

N'empêche l'armée c'est pas trop mon dada. Toute cette rigidité... C'est d'un ennuie. Vivement que je retrouve Luna. Je pourrais alors quitter cette bande de zigotos et vivre en voyageur méprisant les frontières avec mon âme sœur et mon meilleur ami. Comme je faisais lorsque j'étais un dragon. Kaosukuro. Oui, ce nom m'est familier. J'ai compris, avec le temps, que mes rêves sont souvent des souvenirs de mon passé. Je reconnais ceux dont Kaosukuro était proche, autrefois. C'est une sensation étrange. Comme si je connaissais la personne – enfin, la plupart du temps c'est des dragons – depuis toujours alors qu'en fait je viens juste de le ou la rencontrer.

Par exemple, j'ai l'impression de connaître Grimnair depuis qu'il était tout petit, de l'avoir vu grandir et d'être plus vieux que lui. Mais ce n'est pas le cas. Pas du tout, même. En fait, c'est plutôt le contraire. Mais, surtout, je rêve de Luna. Encore et encre. Mes vols amoureux avec elle. Nos nuits torrides qui me mettent le feu aux joues malgré ma nature détendue. Je soupire. Je m'en veux un peu d'utiliser les autres pour retrouver ne serait-ce que des brides de cet amour passionné qui hante mes rêves. Flirts, plans culs, prostituées, hommes, femmes... Je crois que j'ai tout testé. Bien sûr, je fuis quand l'autre s'attache trop ou que ça devient trop sérieux. Mon cœur est déjà pris, et je n'aime pas faire de faux espoirs.

- Chapitre VI -
"La jeune noble au dragon miniature."

Quelle triste vie. J'ai vingt-neuf ans et toujours pas de Luna en vu. Elle doit être dans une autre contrée. Et moi je suis coincé ici, sans pouvoir m'en aller. Vivement que je devienne général ! Voilà ce que je me dis, invité à une soirée de nobles par mon actuel plan cul. Pour une fois, je suis sur le continent. Elle m'y a invité pour fêter mon passage au grade de capitaine. Et qu'est-ce qu'on s'y fait chier à cette soirée de balais dans le cul ! Pour essayer de mettre un peu d'ambiance, j'ai fait croire que j'étais bourré et je suis grimpé sur une table pour chanter des airs paillards à tue-tête. Je me suis retrouvé à la porte en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Au départ je me suis juste assis sur les marches, devant les grandes portes du palais, à l'ombre de la grande bâtisse.

Mais comme ma "compagne" a cru bon de se ramener, j'ai fui sous terre puis je me suis rendu dans le jardin. Assis contre un arbre, je bois tranquillement du saké au goulot, regardant quelques rares nuages passer dans le ciel. Soudain, mes sens aiguisés de guerrier repères des bruits de pas. Une personne s'approche. Zut, est-ce que c'est cette vieille morue qui se borne à me suivre ? Je jette un coup d'oeil derrière mon tronc d'arbre et découvre une jeune fille en train de se balader. Elle regarde partout autour d'elle d'un air angoissé. Elle s'est perdue ? J'ai un sourire attendri. J'aimerais bien être père. Je range ma bouteille à l'intérieur de mon kimono et me lève. Souriant d'un air paternel pour ne pas l'effrayer, je m'approche de la gamine.

- Hey, salut toi ! Tu es perdue ?

Je m'attendais à ce qu'elle soit effrayée par mon apparence, même si j'ai délaissé ma cape et mon armure au profit d'un kimono bleu en soie, mais non. Elle semble juste... étonnée ? Adorable petite fille, innocente et douce. Elle doit avoir quoi ? Dix ans ? Onze ? Douze, tout au plus ? Elle rougit et baisse les yeux.

- Je... j'ai perdu mon dragon... fait-elle d'une voix tellement basse et frêle que je m'étonne d'avoir tout compris.

- Oooh, tu as un dragon ? Eh ben ça alors ! Et il ressemble à quoi, hein ?

- Il ressemble à un petit serpent rouge.

Je regarde autour de moi, cherchant un petit serpent rouge du regard. Mais je ne vois rien. Mentalement, j'appelle Grimnair. La terre se met à vibrer sous nos pieds. Il est là.

- Tu peux appeler... euhm... Il s'appelle comment ton dragon ?

- Chen.

- Tu peux appeler Chen, s'il te plaît mon grand ?

La terre vibre de nouveau. La gamine écarquille les yeux, impressionnée.

- Vous commandez à la terre ?

Ah, elle parle plus fort déjà. Je souris d'un air gamin.

- Voyons, tu n'es pas la seule à avoir un dragon !

"Ce n'est pas Chen, c'est Zira la dragonne de lave."

- C'est censé me dire quelque chose ?

"Défunte Zira était notre amie autrefois."

- Oh ! Le hasard fait bien les choses.

- À qui vous parlez ?

- À mon dragon, il ne parle que par l'esprit.

- Oh, je vois. Papa m'en a parlée. Il communique télépathiquement, c'est ça ?

- En effet. Dis donc, tu en connais des mots compliqués pour ton âge !

Elle rougit violemment. Elle est adorable. Mais elle manque un peu de confiance en elle.

- Pourquoi vous ne lui répondez pas par pensée ?

- Je préfère parler en même temps. Sinon Grigri se plaint que mes pensées sont pas assez organisées.

- Grigri...?

- Oui, c'est un des surnoms de mon dragon. Il s'appelle Grimnair.

- Oh...! … J'ai voulu appeler Chen "Grimnair", mais je trouvais que ça sonnait plutôt dragon de terre. Ensuite je lui ai proposé Kon mais il a pas aimé...

Quoi...? Je la regarde, stupéfait. Je ne la lâche pas du regard, même lorsque la Muraille ramène Chen à sa propriétaire – un dragonneau rouge à peine plus long qu'un lézard et dépourvu d'ailes. Son dragon râlant dans les bras, elle sourit et le bichonne. Puis, plein de vie, elle me remercie et s'en va en courant. Quelle cruauté. Mais j'aurais dû m'en douter. J'avais seize ans quand Luna s'est suicidée... Grimnair me tapote l'épaule pour tenter de me réconforter. Merde. J'ai seize ans de plus que mon âme sœur ! Voire plus... Monde de merde !

- Chapitre VII -
"Retour aux sources, abandon d'une carrière."

Neuf ans ont passé depuis que j'ai rencontré Mulan pour la première fois. Mulan Hinamori. Une jeune noble possédant un dragon, Chen, avec qui elle a passé trois fois l'épreuve d'entrée à l'académie. Et trois fois elle échoua, malgré tous mes conseils. La pauvre enfant était trop douce, trop timide. Et, surtout, elle n'avait pas un brin de confiance en elle. À ses dix-neuf ans, je l'ai donc invitée à venir avec moi à Nilheim, ville des wyrms où elle pourrait rester avec son impétueux dragon. Pour mon plus grand bonheur, elle a accepté. C'est ainsi qu'à trente-cinq ans j'ai quitté l'armée territoriale du jour au lendemain, quittant par le même coup mon rôle d'espion pour les progressistes.

Décision pas vraiment très réfléchie, décidée surtout par l'amour que je porte à cette jeune noble. Malgré tout je n'ai en rien abandonné les wyrms progressistes, que je continue de servir autrement. Enfin, pour l'instant je suis plutôt "en pause", me contentant de faire le livreur, transmettant courriers et vivres de mon village – qui sert de passerelle entre Nordheim et Wilhjelm – à Nilheim. Mais avant de me "mettre en pause", je leur ai tout de même fourni quelques plans militaires et pas mal d'infos volées à mon supérieur hiérarchique. Avant de revenir dans le service actif, j'attends que Mulan puisse me suivre dans mes galères. Qu'elle apprenne à mieux maîtriser son don, qu'elle soit plus synchrone avec son dragon et, surtout, qu'elle sache se défendre sans moi.

Je me suis reconverti en marchand. Enfin, si on veut. Pour le moment. Je voyage entre Nilheim et Gebirge, transportant des marchandises (et des marchands) entre les deux villes. En fait mon métier est plutôt "livreur" mais bon. En même temps, j'apprends à Mulan tout ce que je sais sur les dragons et je l'aide à gérer son dragon au caractère de cochon. Avec le temps, je trouve qu'elle a pris confiance en elle. Sa timidité est devenue de la discrétion. Plus ça va, plus je la trouve... maternelle. En fait, plus ça va plus elle ressemble à Luna. Elle devient Luna. Mentalement, je veux dire. Physiquement, elle est devenue une femme. Avec tout ce qui faut pour que je la désire ardemment. Mais je me retiens. Je ne lui ai pas parlé de toutes ces histoires de réincarnations. Je n'ai pas envie qu'elle se sente obligée de m'aimer.

Et puis, elle est si jeune... Ma passion pour elle en est presque malsain. Mais c'est comme ça, je ne peux pas m'en empêcher. Pour éviter d'être pervers avec elle, j'enchaîne les aventures avec d'autres. Sans ça, je perdrai la tête. Vivre à ses côtés en tant que simple ami et professeur est une vraie torture. Le pire, je crois, c'est qu'elle ne s'en rend pas compte. Ça doit être la seule d'ailleurs. D'un autre côté c'est pas plus mal. Mulan est encore jeune, faut pas qu'elle tombe amoureuse d'un vieux comme moi. M'enfin, entre ce qu'il faudrait et ce que je veux, il y a une grosse différence. Je ne veux clairement pas ce qu'il faudrait. En fait, je veux tout l'opposé. Tant pis pour le reste, tant pis si on a dix-sept ans d'écart.

✘ Pseudo Internet : Alantlya
✘ Comment avez-vous connu Lindorm ? On m'en a parlée

✘ Nom : Grimnair
✘ Surnom : La Muraille / Pour ceux qui le connaissent bien : "mon gros", "mon grand", "Grigri"
✘ Âge : Mille ans et des placards à balais
✘ Type : Terre (Minéraux)
✘ Don qu'il vous a légué : Linceul de pierre, Konpachi s'en sert pour voyager sous terre (comme une taupe) ou pour dormir sans être attaqué dans son sommeil
✘ Nation d'origine : Keven

Grimnair n'a pas volé son surnom. Sa longueur est estimé à plusieurs kilomètres et son poids à plusieurs centaines de tonnes – au moins. Sa tête est aussi grosse qu'un palais de taille modeste, et, à moitié enfoui dans le sol, il peut aisément se faire passer pour une vraie muraille en entourant une ville. Rares sont ceux qui ont vu ce titan en entier car il passe la majeure partie de son temps à moitié voire complètement enfoui dans le sol. Beaucoup plus long que grand, comme un serpent, il fait cependant "qu'une" trentaine de mètres de haut (et donc de haut car ses "petites" pattes ne lui permettent pas de se redresser) et environ vingt-cinq mètres de large. Malgré tout, cette force tranquille ne fait que rarement peur tant il semble paisible. Il est impressionnant au même titre qu'une montagne, mais pas menaçant.

Sur son corps, ses écailles sont semblables à celles des serpents : collés au corps. Elles ont d'ailleurs une étrange forme rectangulaire, qui les fait confondre avec d'énorme bloc de pierre lorsqu'il se fait passer pour une muraille. Histoire de se fondre un peu plus dans le décor (si on veut) son dos possède deux crêtes de plaques épaisses et rectangulaires, tout comme on trouve au sommet des murailles. Ces plaques font un peu plus de deux mètres de haut et facilement dix mètres de large. Il possède une tête carrée au museau étrangement en trompette. Celle-ci est parée d'une crinière d'écailles séparées et hérissées (comme les sablaireaux... les pokémons) ainsi que de longues moustaches.

Les plus longues d'entre elles font la taille de plusieurs rues. Elles sont fines et douce, leur texture rappelant celle de la soie et, à observer, elles font penser à un drapeau dans le vent... vu au ralenti. Ses moustaches sont en réalité des tentacules très sensibles au toucher et capable de capter les odeurs. Cet être couleur brun gris possède enfin trois paires d'ailes aussi immenses que leur propriétaire, et il faut au moins ça pour qu'il puisse quitter le sol. Des ailes membraneuses, qui sont très fines et qui semblent par conséquent très fragiles. Mais ce n'est pas du tout le cas puisque la Muraille s'en sert pour "nager" dans la terre (et pour voler). Très rares sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir vu ses ailes, car il ne vole que s'il n'a pas d'autres choix.

Ses ailes lui servent aussi, comme les racines pour les arbres, à récupérer les minéraux du sol dont il a besoin pour vivre. Aussi, son dragonnier tente d'éviter les terres cultiver ou de s'y attarder trop longtemps, sinon il reste bien vite peu de chose à ces pauvres plantes pour pousser. Grimnair est un être très gracieux pour sa grande taille, mais aussi très lent. Tout particulièrement en vol, où il peut rarement aller plus vite qu'un navire marchand plein à ras-bord de métaux et pierres. Cependant il est bien plus vif en terre, tout comme un poisson peut l'être dans l'eau, mais préfère prendre tout son temps. Très doux, il blesse rarement les autres créatures vivante de façon non intentionnelle. Ses moustaches lui servent pour les interactions physiques.

Le titan ne parle jamais, ou extrêmement rarement. Sa voix est trop grave et son parlé trop lent pour que les humains et petits dragons puissent le comprendre (pour lui, un petit dragon c'est un dragon qui fait moins du tiers de sa taille). Il préfère donc, et de loin, la télépathie. D'ailleurs son lien télépathique avec son dragonnier est tellement fort qu'il peut voir et entendre à travers ses yeux et ses oreilles, et ils sont très synchros en combat – et dans la vie de tous les jours – grâce à ça.

Mentalement, il est très rêveur et complètement à l'ouest. Long à la détente, il est très souvent à côté de la plaque lorsqu'il intervient dans une conversation et ne comprend que plusieurs heures après le véritable sujet. En fait, il semble ans cesse être sous l'effet d'une quelconque substance illicite. Grimnair plane tout le temps, il est toujours ailleurs, perdu dans une espèce de folie douce. Sans doute à cause de sa grande taille. Avec les inconnus, la Muraille communique par énigmes uniquement, par rimes et alexandrins avec ceux qu'il connait. Parfois les rimes laissent à désirer mais il continue quand même.

Pacifique, sage et paternel, ce dragon ne se bat que s'il n'a d'autres choix et évitera de donner la mort. En général il se contente de "nager" près de la "surface" pour faire trembler le sol sous les pieds de ceux qui lui cherchent des poux ou de leur donner des coups de moustache. Certains gros chieurs peuvent même avoir le privilège de se retrouver pendus par les pieds par une moustache gigantesque, à plusieurs dizaines de mètres du sol, et dominés par une tête titanesque. Très patient, il est très rare de le voir s'agacer et Konpachi ne se souvient pas l'avoir vu se mettre en colère ne serait-ce qu'une seule fois. En fait, ça semble plutôt impossible.

Grimnair et Konpachi se sont rencontrés via la dragonne stellaire Luna, la compagne du meilleur ami de la Muraille. Un vieux dragon spectral mort il y a un siècle ou deux. Le titan a reconnu son meilleur ami en la Folie Boréale et a compris qu'il était sa réincarnation. Il a donc tout naturellement repris sa place d'inséparable meilleur ami auprès de lui. Lors de leur rencontre, ça faisait plus d'une soixantaine d'année que Grimnair dormait entre sa forêt préférée et sa montagne préférée : la jungle de Jergath et la Dorsale du Sud. Les hommes avaient fini par croire qu'une divinité y avait construit une muraille en une nuit pour séparer la montagne et la jungle. Mais non.