AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez

Bye bye beautiful.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Assassins
+ Date d'inscription : 04/09/2014
+ Messages : 1368
+ Orbes + Orbes : 569
+ Âge du Personnage : 27 ans.
+ Poste occupé : Assassin de la Main, criminelle de guerre recherchée.
+ Nom du dragon : Nerviskah.
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Armure d'écorce.
Morwen O'Shanahan
Morwen O'Shanahan
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeJeu 25 Sep - 10:20

Bye bye beautiful.  N2cvh5


    Ses sandales de bois s'enfonçaient dans le sable frais baigné de la lueur rasante d'un crépuscule naissant. Au loin, le soleil rouge semblait comme tomber dans la mer et Morwen resta plusieurs instants à le contempler, yeux plissés. Elle n'avait jamais été du genre contemplative ou sentimentale mais le cadre avait quelque chose de particulier, ce soir. Peut-être était-ce du au parfum de finalité que chamarraient les embruns marins, à cette impression de boucle qui allait être bouclée, à cette impatience morbide que ressentait la jeune femme en imaginant ce visage froid et détestable qui promènerait sur elle un regard de dégout. Ce regard haï et aimé à la fois, celui de Bryne O'Cuinn. Repenser à ces grands yeux verts, à cette petite bouche morgue, à cette chair tendre et diaphane... l'idée de la tendre et de la heurter tira un frisson à la rousse qui déambulait sur la plage; peu importait le danger, la prise de risque: tout cela valait bien d'avoir Bryne en face d'elle, après trois ans d'errance. Trois ans, c'est court, c'est long... ce soir, le chant du cygne s’élèvera pour l'une des deux, ou peut-être les deux. Du moins l'espérait-elle. Elle ne désirait pas forcément la mort, pas forcément une belle mort. Mais l'inéluctable arriverait sans qu'elle ne l'empêche et si ce soir elle devait mourir, elle tâcherait d'emporter Bryne avec elle.

    Il faisait un peu froid mais ce n'était pas désagréable. Au loin, le soleil avait fuit derrière l'horizon et déjà la nuit recouvrait le ciel d'un manteau bleu sombre, sans être noir. Son arme nonchalamment posée sur son épaule, la rousse repensait à son dragon: arriverait-il à bon port? Elle s'était fait passer pour une pharmacienne de Wuweishu, avec sa caisse en bois sur le dos pour dissimuler son petit dragon. Mais au fait du message de Bryne, Morwen avait cloué tout doucement la caisse et l'avait envoyé en colis jusqu'à Aoun, où elle espérait que Nerviskah serait en sécurité et pourrait, si elle pourrait, refaire sa vie. Car si Morwen n'avait pas d'honneur, elle avait beaucoup d'amour pour son dragon, son frangin, sa seule famille; elle ne voulait pas le mêler à cela, ou qu'il soit blessé. Alors oui, il la détesterait et si elle revenait en vie, ils se disputeraient. Mais peu lui importait: il serait sauf.

    Assise en tailleur sur un gros rocher qui bordait la plage, la Kevii s'étirait, s'enivrant de l'air marin avec un large sourire avant de retrousser son pantalon large jusqu'au dessous des genoux, comme à son habitude et relevant le col de sa veste. Elle n'avait jamais été ni distinguée, discrète ou féminine mais elle avait toujours été elle-même, jusqu'à la déraison. Sa vie avait commencé par un accident et s'était continué avec la liberté la plus rude mais elle n'échangerait son existence pour rien au monde. La jeune femme avait toujours cru être seule, être solitaire sans but, libre mais seul... et pourtant... le doyen Haalu lui avait inculqué avec patience et douceur une rigueur nouvelle. Elle avait Nerviskah, son frère de cœur, elle s'était attachée malgré les apparences à Lucien et Damon, jusqu'au corps. Et que dire de Loreleï, à qui elle envoyait son dragon? L'Unique, même si elle n'avait été croyante, dissimule ses anges dans le bleu du ciel. Elle n'avait simplement jamais prit le temps de comprendre qu'elle avait des amis, en fait.

    Tout s'arrêterait surement ce soir, car chacune se battrait sans se retenir tant la détestation était viscérale entre elle. Bryne était l'Ordre qu'elle devait détruire; Morwen était le chaos que Bryne devait vaincre et dans cette inlassable balance, les deux Némésis partageaient une haine farouche pas forcément de l'autre, mais de ce qu'elle représentait. La justice contre le crime, l'ordre contre le chaos, la discipline contre l'anarchie, l'honneur contre l'infamie. Et le bien et le mal étaient des données bien trop manichéennes dans cet étrange combat. Morwen regarda la mer encore une fois; elle aurait voulu réfléchir à des trucs profonds, des trucs sérieux. A ce qu'elle ferait plus tard, ou comment elle aimerait mourir. Mais rien ne vint, laissant sa pensée complètement horizontale. Au creux de son ventre, la sensation que lui avaient offerte Damon et Lucien. C'était une drôle de sensation.

    Bryne ne viendrait peut-être pas, ou peut-être pas seule mais Morwen était préparée aux éventualités. Elle savait que son ancien capitaine viendrait seul car cette petite garce avait un sens de l'honneur qui se confondait parfois avec son orgueil et c'était là sa moindre faiblesse. Comme elle avait hâte de la revoir, cette femme qu'elle haïssait tant. Comme elle avait hâte de la tailler en pièces, au point que l'impatience tordit ses viscères et faisait battre la chamade à son cœur gonflé d'envies contradictoires. Armant à nouveau son nodachi sur son épaule, elle se mordillait le bout de l'ongle de son pouce en attendant; cette attente était à la fois jouissive et insupportable...

    Tu viendras, Bryne, je le sais. Tu veux finir ce qu'on a commencé il y a trois ans mais je ne suis plus la même personne. Je t'attendrai ici, le temps qu'il faut. Je t'attendrai comme je t'attend depuis trois ans.

    C'est toi qui viens à moi.
Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t905-morwen-ses-blaireaux#14835 http://lindorm.forum2ouf.com/t906-les-blairotteries-de-morwen#14839
Professeur
+ Date d'inscription : 20/08/2014
+ Messages : 689
+ Orbes + Orbes : 1379
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Poste occupé : Professeur de Maîtrise du Don, Directrice de Lindorm
+ Nom du dragon : Hagen
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Roncecoeur
+ Inventaire : Son pendentif de jade, quelques menues affaires et des pétales fanés.
Bryne O'Cuinn
Bryne O'Cuinn
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeJeu 25 Sep - 19:37

Bye bye beautiful.  14092507070910018112555476
Thème


Il faisait bon vivre, à Laragon. L'on y oubliait si aisément la fureur et les combats. C'était facile, il suffisait de fermer les yeux. Ranger la lame au fourreau, donner des cours, discuter avec ses collègues. Jouir de la vie simple, de joies minimalistes.
Il faisait bon vivre à Laragon. Et elle détestait cet endroit. Elle avait le Capitaine, le fer de lance de leur armée de Keven, femme de glace et d'acier, dure comme l'écorce du monde. Elle n'avait pas le droit de flancher, pas quand le sort de tant de personnes dépendait d'elle et de sa logistique. Toujours la tête haute. Toujours la rapière au clair.
Sa rapière miroitait dans le soleil déclinant, alors qu'elle l’affûtait lentement, comme une manière de se vider la tête. Mouvement régulier de métronome.
Bryne est honorable, Bryne est fière et orgueilleuse. Bryne ne craint pas la mort. Elle entendait parfois ce genre de choses. L'on disait qu'elle était hautaine, orgueilleuse. Peut-être était-ce vrai ? Elle ne savait pas vraiment. Etait-ce de l'orgueil que de se savoir meilleure que d'autres ? Rien qu'une constatation. Elle n'avait pas beaucoup d'amis, ni beaucoup de choses à défendre. Elle brandissait son arme pour la cause qui lui semblait la bonne, parce qu'on lui avait dit qu'elle était la bonne. Et sa vie était guidée par le fil d'Ariane de la volonté familiale, de l'honneur et de la droiture.
Le bruit de la pierre à aiguiser sur le métal était familier, tellement agréable. La promesse d'une bataille à venir. Peut-être la pire de toutes. Elle avait maté une fois le loup enragé. Elle recommencerait. Mais au fond d'elle, il y avait une réserve. Un fond d'inquiétude. Inhabituelle sensation. Ne pas sous estimer l'ennemi qui vient frapper à votre porte, voilà ce qu'elle pensait alors que le jour mourant la rappelait à son devoir. Les lettres de Morwen lui laissaient croire qu'elle ne viendrait pas. Cependant, elle avait l'étrange pressentiment qu'elle l'attendrait bien sur la plage. Pourquoi alors venir la chercher si c'était pour ne pas honorer son invitation ?

Elle sentait l'inquiétude d'Hagen, qu'elle rassura, lui demandant de rester hors de cela, se livrant aux mots les plus doux dans le seul secret de leurs deux esprits connectés. Deux âmes jumelles. Dragon et femme. Et Hagen lui fit jurer de revenir indemne. Elle reviendrait alors. Parce qu'elle avait promis et qu'elle était une femme de serments. Tendresse d'un instant, fugace distraction alors qu'elle marchait dans la ville illuminée, suivant le chemin de la ville. La sensation d'amour passa entre eux comme un flot chaleureux. Reviens, petite mortelle, disait le grand dragon. Reviens-moi, ma si chère amie. Mais il n'interviendrait pas, car elle le lui avait défendu. Un duel ne peut se mener qu'à deux. Face à face. Egale à égale.

Elle avait longuement hésité, devant son armure de Capitaine des Lianes Terrestres. Devait-elle cette fois encore la porter ? Non. Elle n'était plus capitaine. Elle était professeur. Et l'armure réduirait ses mouvements, tout en la protégeant certes mieux mais au prix de sa mobilité et du poids. Elle ne combattrait pas avec Hagen. Elle n'avait donc enfilé qu'un pantalon ample beige, des bottes montantes en cuir, un chemisier et un manteau en cuir, ample et assez solide pour la protéger légèrement. Des mitaines de cuir lui permettaient d'affermir sa prise sur son arme.

Le ciel bleuté, piqueté d'étoiles s'étendait au dessus d'elle. Et elle leva un instant les yeux vers l'immensité, avant d'arriver enfin face à face, avec cette femme honnie, qui avait une première fois voulu la tuer. Ce n'était jamais que la seconde danse.
Le choc. Elle avait changé, physiquement, tout en restant la même. Ses cheveux avaient le flamboyant de son caractère de feu. Et l'arme dans son dos n'avait rien de comparable avec l'ancienne. Premier coup d’œil. Elle repérait les faiblesses, les forces, tentant d'estimer à quoi s'attendre. Second, elle s'avança sur le sable, le regard déterminé.
"Je savais que vous viendriez." Ce soir, toi et moi, allons tenter de finir ce qui a commencé trois ans plus tôt. Je te ferais ravaler tes propos déplacés.

Droite, impeccable, elle la fixa, main sur la garde de sa rapière, prête à dégainer. "Il est encore temps de vous rendre." Dernière sommation. A présent, il n'y aurait plus de merci.
Et la garde d'or brillait sous la lune, comme un soutient infaillible dans la bataille, ses ronces prêtes à se déchaîner, sous la peau, dans son cœur tout barbelé...
Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t792-bryne-une-fleur-de-sang http://lindorm.forum2ouf.com/t790-histoire-de-fleurs-et-d-epines
Assassins
+ Date d'inscription : 04/09/2014
+ Messages : 1368
+ Orbes + Orbes : 569
+ Âge du Personnage : 27 ans.
+ Poste occupé : Assassin de la Main, criminelle de guerre recherchée.
+ Nom du dragon : Nerviskah.
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Armure d'écorce.
Morwen O'Shanahan
Morwen O'Shanahan
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeJeu 25 Sep - 21:07

Bye bye beautiful.  N2cvh5


    Elle était là, elle était venue. Après tous ces longues mois, ces interminables semaines, heures, secondes, Bryne O'Cuinn était enfin venue à elle. Et tout ce temps où elle l'avait attendu en tremblant lui semblait à présent un vulgaire battement de cils. Morwen se redressa, debout sur son rocher en toisant son ennemie de toujours d'un regard étrangement clair, le sourire à ses lèvres épaisses. Bouche avide de sang, de respirations coupées, de souffrance partagées. Le sang martelait déjà ses tempes et elle ne bougea pas, son nodachi toujours sur l’épaule retenue d'une main désinvolte, doigt emmêlés dans la bride de cuir. La jolie petite poupée était devant elle, altière et fragile à la fois, avec ses grands yeux d'eau verte qu'elle rêvait de crever. Les deux jeunes femmes se toisèrent, Némésis l'une de l'autre, exactes contraire et pourtant unies par un désir commun: celui d'en découdre, encore une fois. Un désir immense, vertigineux, qui n'avait jamais déserté la rousse.

    Bryne s'avança sur le sable, le regard déterminé. Celui que lui renvoya Morwen était plus trouble: une passion à l'état pure, teinté d'un extatisme malsain, tête crânement relevé et bouche grande ouverte. Elle restait sur son rocher sans qu'un mot ne lui vienne. Bryne, Bryne O'Cuinn! Qu'elle était belle, qu'elle était forte! Elle était sa morte et sa souffrance personnifiée et s'il existe une créature capable de lui faire souffrir le martyr, c'était bien l'ancienne capitaine des Lianes Terrestres. Un frisson d'excitation parcouru la Kevii, qui serra plus franchement la bride de son fourreau.

    "T'es venue, hein?", constata la rousse avec un sourire amusé, sans quitter son ennemie des yeux, "j'avais peur que tu te chie dessus."

    Des provocations, des vulgarités; rien de tel pour soigner son entrée en scène alors qu'elle sauta au bas de son perchoir avec une dextérité nouvelle. Elle qui jadis avait été un bien médiocre soldat avec une épée bien trop lourde pour elle, incapable de sauter très haut avait visiblement gagné en expérience, ou maitrisait simplement un peu mieux son corps. Le doyen Haalu lui avait apprit la discipline nécessaire aux assassins, celle qui faisait la différence entre ceux de la Main du Jugement et les vulgaires bouchers de bas étages sans affiliation. Il avait patiemment forgé Morwen pour que d'une sauvageonne sans attaches naisse une machine à tuer sans scrupules. Chaque lame avait sa faiblesse, bien sûr. Mais les lames à un seul tranchant ont une structure plus solide. Bryne était droite, impeccable; Morwen était désinvolte, un peu ramassée, la main dans sa poche et le pas trainait sur le sable tandis qu'elle s'approchait de la jeune femme, toute goguenarde.

    "Me rendre?", elle éclata d'un rire gaillard, tonitruant, qui lui tira quelque larmes, "déconne pas. Ici on se rend pas, on crève."

    Elle lui fit face finalement, se délectant de la moindre image de Bryne que ses yeux violets pouvaient capturer, l'imprimant dans son cœur pourri comme du bois mort. Bryne, Bryne O'Cuinn. Son ennemie, sa Némésis, sa poupée, sa pute. La garde d'or de la rapière au dard cruel dardait sous la lune un éclat familier mais Morwen ne dégaina pas son arme, se contentant de la tenir par le milieu du fourreau, d'une main détendue mais préparée. Sa posture était souple, complètement différente de l'attitude mal dégrossie de celle qu'elle avait été il y a trois ans. Jambes légèrement fléchie, déjà prête à bondir sans esquisser un mouvement; elle avait été entrainée mais surtout, quelque chose avait profondément changé en elle, c'était visible. Pointant son fourreau vers l'objet de ses fantasmes les plus fous et les plus obscènes, la rousse lui dit:

    "Tu sais ce qui a changé? J'ai une raison de brandir mon arme maintenant", elle sourit, "c'est toi. Juste toi. Ça a toujours été toi, Bryne."

    Deux grands yeux de cheval fou, aux pupilles étroites comme des têtes d'épingle. Lorsque Morwen était ainsi, personne ne saurait l'arrêter. Elle tira légèrement sa lame de son fourreau pour la passer sur le point de sa langue, en s'approchant de quelques pas de Bryne.

    "Je vais te couper les bras et les jambes, je vais te prendre ce que tu as de plus cher et tu me supplieras d'achever tes souffrances, ce que je ne ferais jamais. Je vais t'ouvrir en deux comme la truie que tu es et je te laisserais pourrir dans l'eau de mer, dans ta propre pisse et ta propre merde."

    Refermant son fourreau, Morwen prit une position de combat plus marquée, posant son arme sur son dos en se voutant vers le bas, une main dans le sable, l'allure sauvage et ce sourire dément aux lèvres. Ces lèvres qui promettaient milles tourments, salivant déjà des outrages qu'elle rêvait de faire encourir à ce petit corps diaphane...

    "Amène-toi O'Cuinn! Finissons-en!", l'exhorta-t-elle, complètement extatique, "maintenant! La mort est la seule option pour nous!"
Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t905-morwen-ses-blaireaux#14835 http://lindorm.forum2ouf.com/t906-les-blairotteries-de-morwen#14839
Professeur
+ Date d'inscription : 20/08/2014
+ Messages : 689
+ Orbes + Orbes : 1379
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Poste occupé : Professeur de Maîtrise du Don, Directrice de Lindorm
+ Nom du dragon : Hagen
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Roncecoeur
+ Inventaire : Son pendentif de jade, quelques menues affaires et des pétales fanés.
Bryne O'Cuinn
Bryne O'Cuinn
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeVen 26 Sep - 12:33

Bye bye beautiful.  14092507070910018112555476
Thème

Toi et moi. face à face. Sous cette grosse lune qui faisait un œil cyclopéen, comme si la pupille des cieux était braquée sur nous. Je vais te détruire une bonne fois pour toute et mettre fin à tes exactions.

Elle fixait sa Némésis, calme et droite, comme la lame implacable qu'elle était devenue. Légèrement de profil, lame au fourreau, elle était la justice et l'ordre. Là où Morwen était le chaos et l'impulsion. Nécessaires dans un seul monde. Comme deux épées opposées. Noires et Blanches. Et pourtant si étroitement liées qu'il pourrait bien n'y avoir aucun vainqueur.

Vulgaire et agressive, suant ses pulsions empoisonnées, telle était Morwen. mais ses mouvements et sa posture inquiétaient Bryne. Elle étudiait, l’œil alerte, chaque indice d'une force nouvelle. Oh, elle n'avait pas peur. La peur affaiblie le cœur et l'esprit. Mais elle était sur ses gardes. Elle devait la laisser se dévoiler, abattre quelques cartes. Elle devait savoir, anticiper. Ce serait sa force. Mais Morwen, plus rusée qu'elle n'y paraissait, ne laissait transparaître qu'une bouillante envie d'en découdre. Elle exhalait ses mots crus, comme pour mieux l'enrager mais déjà, Bryne n'écoutait plus. Fantasme, petite fille. Fantasme donc. Mon corps m'appartient et je ne te laisserais l'approcher.
Lisse, statue d'albâtre, idole lumineuse, contre le démon grimaçant. Elle tira sa rapière au clair dans un bruit d'acier contre le métal du fourreau. La lame luisait froidement, aiguë, longue pointe d'acier poli, au manche semblable à de l'or blanc dans cette nuit de fin du monde. De profil, elle pointa sa lame vers Morwen, son œil aguerri cherchant la faille dans la posture, prête à piquer d'estoc. La rapière, une arme vicieuse, que beaucoup dénigraient. Et pourtant seule à même de piquer une faille, de transpercer la jointure d'une armure et de rendre inutilisable une articulation. Une lame fine, terrible aiguille, d'une longueur redoutable. Mais l'arme de Morwen, plus exotique, l'inquiétait. Elle n'avait rien à voir avec celle qu'elle lui connaissait.

La tension dans l'air se fit plus lourde, comme une pression invisible. Un crépitement d’électricité statique, et Bryne lança simplement dans l'air salin : "Si tu me veux, viens donc me chercher." Son regard vert, froid comme la glace, n'exprimait plus rien d'autre que la sérénité du combat à venir. Ces instants précieux où elle n'était plus Bryne, juste une extension de la volonté du Divin sans visage, acier froid, ronces noires et écho du fracas des armes.
Transcendée en un être d'acier, révélant enfin son véritable visage, un sourire fendit sa bouche fine, s'étirant sur son visage baigné de la lumière falote de cette lune indécente. Elle s'humecta les lèvres, comme pour se délecter de l'instant à venir. "Prends-moi." Susurra-t-elle à la faveur de la nuit, acier et ronces, qui déjà courraient sous la peau de ses bras, déformant sa peau de leurs épines sous le cuir de son manteau.

Elle attaqua de perce, droit vers la cuisse droite. Gauchère par intérêt, elle piqua à l'inverse d'une droitière, sachant user de son avantage. Mais son coup fut repoussé par le nodachi. Le métal cingla le métal et elle recula de quelques pas, toujours de profil, rapière tendue devant elle comme une pique mortelle, prête à piquer de nouveau.
"Rien qu'une petite piqûre..." Murmura-t-elle, jouissant de cet instant, n'ayant perdu son sourire. Elles se tournaient autours, traçant de vastes cercles dans le sable, s'étudiant dans ce ballet étrange. Nouvelle percée, Bryne piqua de nouveau. Mais de nouveau, elle fut parée par le sabre Wushei. De nouveau l'acier cria. De nouveau, elle reprit sa place, patiente, ses ronces grouillaient sur les muscles tendus de ses bras, y dessinant des arabesques improbables comme si elles voulaient crever la chair pour fondre sur leur proie, comme la soie de l'araignée s'entoure sur sa proie.

Leur ballet macabre s'étendait vers l'infini. Encore une piquée, vers l'aine cette fois. Encore contrée. L'insupportable ennemie avait gagnée en réflexes et en organisation. Tant mieux. Elle n'aurait supporté que ce combat soit décevant. L'on mesure sa valeur à l'aulne de celle de ses adversaires. Et elle piqua encore, droit vers l'aine à nouveau, mais à l'instant même, de sa main droite, les ronces jaillirent tels trois fouets barbelés d'épines, pour la frapper au flanc et tenter de l'enserrer, dans leur étreinte épineuse et d'entourer ce corps aux formes généreuses et vulgaires...
Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t792-bryne-une-fleur-de-sang http://lindorm.forum2ouf.com/t790-histoire-de-fleurs-et-d-epines
Assassins
+ Date d'inscription : 04/09/2014
+ Messages : 1368
+ Orbes + Orbes : 569
+ Âge du Personnage : 27 ans.
+ Poste occupé : Assassin de la Main, criminelle de guerre recherchée.
+ Nom du dragon : Nerviskah.
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Armure d'écorce.
Morwen O'Shanahan
Morwen O'Shanahan
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeMar 30 Sep - 16:36

Bye bye beautiful.  N2cvh5


    Enfin, on y venait; au but de tous les désirs, des plus engageants aux plus morbides. A la concrétisation suprême de trois ans d'obsession, d'entrainement intensif et d’aliénation mentale. La lune et les ressacs pour seuls témoins de leur duel, Morwen et Bryne s'affrontaient enfin et l'ancienne capitaine, rapière au clair, resplendissait de force et de droiture. En face d'elle, Morwen n'était qu'un tas de passions qui n'avaient appris une once de discipline que pour mettre ses chances de côtés. Le reste n'était que colère grondante, marasme malsains d'idées les plus noires et besoin pulsionnel de commettre le crime et le stupre. Rien de logique, rien de réfléchi: juste un tas de passions entremêlés qui criaient famine et qui ne savaient boire que du sang. La Kevii admira la fière allure de son adversaire, baigné de la lumière lunaire; rien n'était plus beau que Bryne O'Cuinn et son dard luisant, avec ses yeux froid comme l'acier et son sourire si vrai, en cet instant. Elle lui ferait avaler chacune de ses dents. Une par une. Elle lui crèverait ses si beaux yeux d'eau verte, lui couperait la langue et les oreilles pour s'en faire des trophées...

    La main dans le sable s'enfonça un peu plus alors qu'une veine se creusa sur la tempe de Morwen, faisant des efforts pour résister à l'appel de la sirène en face d'elle. Le doyen Haalu était le seul qui était parvenu à lui inculquer quelque chose dans la vie: l'importance du moment choisi. Le Kenjutsu était une discipline exigeante et Morwen n'avait exhibé aucun talent ni pour la patience, ni pour l'art du sabre. mais une fois motivée avec le visage de celle qu'elle honnissait le plus au monde, elle était devenue la plus ardente élève du vieil homme, ayant dans ses pires moments manqué de lui emporter le nez ou la main. Elle était emportée, si emportée. Elle voulait danser avec Bryne, tournoyer jusqu’à la mort. Se battre jusqu'à devenir exsangue et recouvrir le sable de son sang. Une plage rouge de sang; ce serait si beau.

    Comme un animal, la Kevii restait dos bombé, main à terre, son nodachi sur le dos dans une position complexe pour un débutant; elle avait été une débutante, un soldat médiocre. Mais comme les chenilles se changent en papillons, elle était devenue une redoutable assassin et en allant plus loin, une sabreuse de talent, malgré son indiscipline chronique. Une attaque de perce, sur le côté: le corps de la rousse réagit avant qu'elle n'ait eut à penser, déviant l'attaque d'un coup du fourreau dont elle ne tira pas son arme. Rapide parade sans attaque derrière, en une seule seconde, comme un réflexe conditionné. L'acier de son fourreau crissa sous la lame fine et Morwen fit reculer son ennemie de quelque pas, se redressant bien campée sur ses jambes, saisissant son nodachi par la bride pour parer un nouveau coup d'un geste nonchalant, balayant devant elle de son fourreau.

    "Une piqure de guêpe, hein...", ironisa la rousse en tenant son sabre d'une main, par le long manche, l'allure plus dynamique.

    Elle changeait sans cesse de posture de combat, pour se rendre imprévisible sans en dire trop sur sa technique. Morwen savait Bryne fine et analytique et elle ne voulait lui laisser aucun avantage. Elle commença enfin à exprimer un jeu de jambe régulier, prompte à se déplacer avec aisance. Elle qui avait jadis une épée plus grande qu'elle et une endurance médiocre, la voilà devenue l'ennemie rêvé pour Bryne; Haalu l'avait forgé ainsi, pour répondre aux besoins des missions mais aussi pour la faire devenir ce qu'elle voulait être. Et aussi surement que Bryne était une arme à forme humaine, Morwen était une machine à tuer.

    "Tu vas piquer dans la viande toute la journée, jolie petite poupée?", demanda-t-elle d'un ton rogue.

    Bryne testait sa défense; Morwen ne se donna pas la peine de faire de même puisque la position de l'autre jeune femme lui suffisait. Ainsi de côté, elle offrait une zone minimal de touche, présentant le flan. Elle maniait la rapière, arme mortelle mais également prévisible, lui demandant beaucoup d'élan d'avant en arrière; elle frappait de taille, demandant de l'espace de gauche à droite, et d'avant en arrière. Mais Bryne frappait sur une ligne, ce qui la forcerait à sans cesse se replacer si Morwen se montrait mobile. Et c'était précisément ce qu'elle était, la garce: mobile. Elle ne lui laisserait aucune chance. Aucune. Nouvelle frappe, dans un estoc volontairement un peu mou de la part de son adversaire. Morwen para ce coup et celui qui suivit dans la foulée, toujours de son fourreau, restant sur la même ligne que Bryne. Quand soudain trois fouets végétaux barbelés sortirent de leur écrin de chair, depuis la main de la jeune femme aux cheveux verts tandis qu'elle relança un coup feinté.

    "Ouais!", exulta Morwen avant de laisser la pointe de la rapière se ficher dans...

    ... un amas d'écorce qui avait naturellement poussé sur sa cuisse; de l'autre main, Morwen arma un coup de son nodachi en une attaque contondante droit sur la tête de Bryne, puisqu'elle n'avait pas retiré son fourreau. Son bras droit se couvrit d'une écorce épaisse et sombre, entortillant les fouets autour de ce gantelet naturel qui fut à peine égratigné par les pines empoisonnées, enroulant les lianes à grande vitesse pour réduire l'écart entre elle et Bryne et lui couper son élan, pressant son corps frêle contre le sien, lourd et épais. Poitrine contre poitrine, les lianes tendues enroulés complètement contre le bras de la rousse qui les maintenaient à présent d'une poigne de fer et d'écorce; au lieu de frapper l'ancien capitaine, elle se contenta se lui relever le visage d'un geste de son nodachi pour écraser ses lèvres contre les siennes en un baiser profond et répugnant, cherchant à désacraliser de la langue ce sanctuaire encore vierge, lui salivant volontairement dans la bouche et sur les lèvres avant de la repousser en plaquant le bout de son arme sur sa poitrine et en la poussant brutalement.

    "Ha ha!"
    , elle lui tira la langue dans une image des plus suggestive, un filet de bave à ses lèvres énormes, obscènes, dévoilant n sourire dément, "Ha ha! Ha! A moi ton premier baiser! Pas mal pour un baiser de pucelle!"

    Elle lui avait prouvé qu'elle avait apprit la faiblesse de l'arme de Bryne: la distance qu'exigeait la rapière pour armer un coup, impossible au plus proche corps-à-corps, sans même sortir son arme; les ronces de Bryne déchirèrent l'armure temporaire sur le bras de la rousse et elle eut le réflexe de retirer au plus vite son bras, roulant en arrière sur le sable avant de se remettre en position de combat.

    "C'est mon tour, ma jolie..."
    , scanda Morwen en tirant son nodachi de son fourreau, finalement.

    L'éclat acéré de la lame à un seul tranchant, solide et équilibré, brilla froidement à la lueur de la lune. D'une main, la Kevii tenait son arme d'un poignet extrêmement lâche, par le bout du manche pourtant extrêmement long; de l'autre elle tenait avec une poigne ferme son fourreau en fer, le faisant tournoyer devant elle comme une sorte de défense mais aussi pour prouver à son adversaire que le fait qu'elle soit gauchère ne lui donnerait aucun avantage: Morwen était ambidextre à présent, capable de changer de main directrice sans effort. Elle semblait danser d'un pied à l'autre, presque joyeusement en attendant à nouveau une manœuvre de sa Némésis.

    Mais, avant que Bryne n'ait pu faire quoi que ce soit Morwen la doubla et d'un coup de pied dans le sable lui envoya de quoi l'aveugler un instant, fendant l'écran de sable d'un coup d'estoc porté avec une grande force, balançant tout son corps en avant en ne présentant que le flan, imitant la posture de son adversaire...

    Elle n'avait pas d'honneur; c'était ainsi qu'elle avait survécu.

Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t905-morwen-ses-blaireaux#14835 http://lindorm.forum2ouf.com/t906-les-blairotteries-de-morwen#14839
Professeur
+ Date d'inscription : 20/08/2014
+ Messages : 689
+ Orbes + Orbes : 1379
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Poste occupé : Professeur de Maîtrise du Don, Directrice de Lindorm
+ Nom du dragon : Hagen
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Roncecoeur
+ Inventaire : Son pendentif de jade, quelques menues affaires et des pétales fanés.
Bryne O'Cuinn
Bryne O'Cuinn
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeJeu 2 Oct - 15:41

Bye bye beautiful.  14092507070910018112555476
Thème

Les ronces griffaient de lécorce et avant que Bryne ai pu réagir, il y eut le contact. Elle se tendit, ivre de rage et de stupeur, alors qu'elle l'embrassait, la garce, violant sa bouche comme elle promettait de le faire avec son corps. Son premier baiser... Celui qu'elle réservait si précieusement...
"CATIN !" Elle hurla de toutes ses forces, alors que ses ronces accentuait la pression, soudain ivre de rage, la visage déformé soudain par une haine glacée, implacable. La petite pute tentait de lui prendre ce qu'elle avait de plus précieux : sa chasteté. Sa pureté religieuse. Alors, les ronces serrèrent si fort que l'écorce éclata et que Morwen dû s'en libérer pour ne pas avoir le bras broyé. La goût de sa salive était écœurant, lui déclenchant une violente nausée et elle ravala des haut-le-cœur pour tenter de se concentrer, un instant désorientée par sa rage nouvelle. La sensation des lèvres de Morwen l’écœurait tant qu'elle commis la faute de ne pas se replacer assez rapidement, de ces instants d'égarements résultat une légère avance pour son adversaire. Cette technique... Cette nouvelle adresse lui causait une vive rage. Elle s'était laissée berner, prendre au jeu de ses ronces par une putain psychopathe.
Le sable vola et elle recula, blessée aux yeux et la partie aurait pu se terminer là, si les ronces n'avaient jailli à toute vitesse, constituant un vaste bouclier de ronces entremêlées directement lié au bras de Bryne. Les roncecoeurs répondaient parfois à une volonté propre qu'elle avait toujours maîtrisé même dans le feu de la bataille et à cet instant, le nodochi un instant fiché dans l'épais bouclier végétal, elle prit conscience que son pouvoir venait de la sauver. Ecumant de haine, son visage tiré en une grimace de profond dégoût, les yeux rougis et pleurant légèrement à cause du sable, il n'y avait plus la place pour la grâce ou la beauté.
Elle allait l'embrocher comme une truie.

Se reprenant trop rapidement, soldate d'élite, elle donna un coup violent de son bouclier, extrayant la lame grâce aux ronces mobiles, et repoussant violemment l'autre femme en arrière, pour la déséquilibrer un instant, le temps de se propulser en avant, sa rapière piquant en direction de la cuisse.
Mais l'écorce, de nouveau, dévia sa lame et Bryne dut esquiver un violent coup de fourreau, propulsant ses ronces au sol, l'élevant dans les airs à trois bons mètres, maintenue sur ce pont végétal, qu'elle modula aussitôt pour entourer Morwen et l'empêtrer.

"Viens me chercher, putain. Je vais te couper la langue abjecte et te la faire bouffer." Cria l'ancienne Capitaine, brûlant de colère. Si elle avait au début pensé arrêter Morwen pour laisser la justice trancher, ce serait sa rapière à elle qui trancherait à présent et elle prendrait sa vie de la pointe de son épée pour son affront inqualifiable.

Pendant que Morwen se dépêtrait de ses ronces, elle courut le long de ses lianes, rapière en avant, dans le but de lui transpercer la gorge. Mais de nouveau cette foutue armure d'écorce dévia le fer et elle esquiva de justice le tranchant du nodachi, se prenant un coup de fourreau dans le ventre, lui coupant un instant le souffle mais qu'elle mit à profit pour balancer de sa main gauche de nouvelles lianes afin d'arracher cette défense contondante à son ennemie, luttant contre elle pendant un instant, profitant de la proximité de la dispute du fourreau pour lui prouver qu'une rapière n'était pas qu'une arme de distance en qui flanquant un violent coup du pommeau au niveau de la tempe, éclatant d'un rire dément alors que la peau cédait pour laisser couler le sang de son adversaire.
"Je vais te saigner, sale truie." Fit Bryne dans son rire, avant de se jeter en arrière dans son propre roncier pour esquiver un violent coup, tombant dans les lianes empoisonnée qui devinrent aussitôt molles et inoffensives pour la laisser passer et elle retomba sur le sable, souple comme un chat, les ronces redevenues dures comme l'écorce après son passage, créant une sorte de vaste dôme autours d'elle, tout parcouru de tentacules mouvants barbelés d'épines.
Rejoins-moi si tu le peux, maintenant, putain Kevii.
Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t792-bryne-une-fleur-de-sang http://lindorm.forum2ouf.com/t790-histoire-de-fleurs-et-d-epines
Assassins
+ Date d'inscription : 04/09/2014
+ Messages : 1368
+ Orbes + Orbes : 569
+ Âge du Personnage : 27 ans.
+ Poste occupé : Assassin de la Main, criminelle de guerre recherchée.
+ Nom du dragon : Nerviskah.
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Armure d'écorce.
Morwen O'Shanahan
Morwen O'Shanahan
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeJeu 2 Oct - 17:57

Bye bye beautiful.  N2cvh5


    Ce baiser volé avait le goût d'une petite victoire pour Morwen; elle arrachait à Bryne ce qu'elle avait de plus précieux, de plus sacré mais aussi et avant tout elle concrétisait une envie tenace, vieille plus que de raison. Elle avait jadis voulu être l'amie de cette fille distante, marcher à ses côtés. Simplement, sans discuter. Simplement marcher à côté d'elle et avoir une amie. Ses sentiments contradictoires pour l'ancien capitaine des Lianes Terrestres étaient aujourd'hui comme une épine fiché dans son corps qui répandait dans tous ses organes une maladie inconnue depuis trois an déjà. Une maladie à laquelle on ne survit pas, mélange d'amour et de haine, de fascination et de répulsion. Une maladie ordinaire mais sans recours, qui changeait cette grippe naturelle en un cancer ulcérant toutes les chairs et qui dévorait petit à petit l'esprit de la Kevii. C'était maintenant pour elle une habitude délétère de détruire ce qu'elle aimait, elle l'Enfant de l'Amour qui ne savait pas ce qu'était ce sentiment. Elle n'y voyait que de la rage.

    Et le rire, la moquerie la plus acide furent les seuls échos à la colère et au dégoût de Bryne. Qu'elle perdait de sa superbe, la petite poupée! Qu'elle parlait salement en cet instant! Morwen eut un sourire dément, fière de son effet: elle s'en prenait à la seule chose qui était capable de toucher son adversaire, très certainement. A présent, Bryne était comme elle: juste une femme, une femme avant tout. La haine coulait dans ses veines et il n'était dès à présent plus question de suivre les lois encombrantes de ce monde injuste. Il n'y avait plus que vivre ou mourir et c'était très bien comme ça. Vivre ou mourir, le vrai seul dilemme de l'existence. Au travers du sabre, la longue lame du nodachi perçait l'air pour chercher le corps de la jeune femme mais se heurta au bouclier de ronce de son adversaire, se fichant dans les végétaux. Morwen fut déséquilibrée un instant de trop où Bryne se jeta sur elle, rapière en avant. Incapable de se déplacer et donc d'esquiver, l'assassin créa une épaisse couche d’écorce sur sa peau, parant le coup de justesse. Elle répondit à l'initiative d'un puissant coup de fourreau juste pur la chasser et mettre de la distance entre elles.

    Elle riait, Morwen, cette fille sans morale, sans limite; elle riait aux éclats car elle était heureuse d'avoir eut la récompense de tous ses efforts: le goût de Bryne dans sa bouche, la vision de sa colère laide à en mourir imprimée dans sa rétine. Comme tu es laide à présent, jolie poupée. Sous la porcelaine, tu n'es qu'une femme. Aussi surement que la lame perce et déchire les chairs, Morwen avait dans son esprit déjà gagné: elle avait fait sortir Bryne de ses gonds avec sa licence, elle l'avait rendue terriblement humaine. Quelque chose s'apaisa en elle, alors que la situation aurait du l'exciter plus que de raison. La rousse tira la langue à son adversaire, mais son regard avait à présent une lueur étrange, loin de son habituelle folie homicide.

    "Viens donc me l'arracher avec les dents, Bryne!"

    Enfin, enfin tu me regardes. Enfin tu me vois. Et au plus fort du combat, la Kevii se sentait exister pour Bryne. Et lorsque la jeune femme fondit sur elle pour lui transpercer la gorge, la rousse la lui offrit sans hésitation. Qu'on en finisse... l'écorce poussa comme une vaste moquerie, alors qu'un sourire sincère lui vint, fixant Bryne l'espace d'une seule seconde. La mort par ses mains... la plus belle de toutes les morts. De ces mains blanches et si petites, si délicates. Morwen feinta de son arme avant d'envoyer son fourreau dans l'estomac de son ennemie, de toutes ses forces, lui faisait cracher un mince filet de sang sous le choc. Le reste se passa très vite. Elle perdit son fourreau dans la pagaille et accusa un violent coup de pommeau à la tête, lui explosant l'arcade sourcilière. Le sang chaud coula le long de sa tempe, de sa joue et elle eut un instant de flottement, sonnée. La rousse regarda Bryne s'échapper sans suivre son rire dément, assommée par le coup, regardant son propre sang perler sur le sable.

    Morwen se reprit pourtant rapidement et crachant par terre un peu de sang, elle essuya son visage d'une main désinvolte, l'air amusée plus qu'autre chose par le changement d'attitude de sa Némésis.

    "Alors c'est ça...", elle releva la tête vers Bryne, portée par ses ronces, "c'est tout ce que tu me donnes alors que je t'ai attendu si longtemps?"

    Faisant face au cœur de ronce enchevêtrée, la Kevii n'était pas impressionnée, plus nonchalante qu'elle ne pensait jamais l'être en face de cette ennemie adorée. Elle saisit son arme à deux mains et se concentra pour faire naitre l'écorce de la base de ses jambes, formant des pieds solides et épais comme des troncs, recouvrant tout son corps en couches multiples pour ne laisser qu'un fin trait pour ses yeux et sa queue de cheval apparente, comme un panache de chevalier.

    "... t'es juste une pauvre fille qui perd son calme!", dit-elle d'une voix étouffée sous l'écorce, "ha! Où est passé ton élégance, pouffiasse?"

    Morwen ne pensait pas vraiment ce qu'elle disait, mettant Bryne sur un piédestal; mais elle préférait cette arme à visage humain qui ne ressentait rien plutôt que cette image qui la renvoyait à son propre désespoir, sa propre rage. Sorte de golem de bois faite femme aux membres larges et lourds, elle entama son avancée vers l'ancienne capitaine en détournant les ronces de quelques coups d'avant bras, les écrasant de ses puissants pieds sans qu'aucune ne la contamine, ne la retienne, perçant l'amas de ronces sans s'arrêter mais avec une lenteur mortifère, le pas lourd et difficile, se retrouvant finalement devant l'objet de tous ses fantasmes.

    "Bouh."

    Elle lui offrit un coup de poing renforcé d'écorce en plein visage, sentant quelque chose craquer de manière sinistre sous son coup, se remettant en position pour réarmer un nouveau coup. Sous cette armure complète, la Kevii était incroyablement protégée mais la porter ralentissait et raidissait ses gestes. Elle le savait mais prenait le risque, armant alors un coup vertical de son nodachi en chargeant de toutes ses forces, hurlant comme une furie. Morwen frappa, droit sur la tête, espérant offrir à Bryne son dernier souvenir. Elle, elle avait déjà le sien.

    Ce baiser, elle ne l'oublierait jamais, même pas dans la mort; il serait son plus cher trésor. La seule chose qu'elle avait jamais chéri et dont elle voulait jamais se souvenir. La seule chose qu'elle avait obtenue de Bryne, la seule chose qu'elle possédait réellement.

Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t905-morwen-ses-blaireaux#14835 http://lindorm.forum2ouf.com/t906-les-blairotteries-de-morwen#14839
Professeur
+ Date d'inscription : 20/08/2014
+ Messages : 689
+ Orbes + Orbes : 1379
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Poste occupé : Professeur de Maîtrise du Don, Directrice de Lindorm
+ Nom du dragon : Hagen
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Roncecoeur
+ Inventaire : Son pendentif de jade, quelques menues affaires et des pétales fanés.
Bryne O'Cuinn
Bryne O'Cuinn
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeJeu 2 Oct - 18:51

Bye bye beautiful.  14092507070910018112555476
Thème

Le golem martelait ses ronces, qui cédaient du terrain. Bryne la vit débarquer, monstre végétal, faire plier ses ronces et le formidable poing qu'elle lui envoya la heurta en plein visage, alors qu'elle levait sa rapière pour s'en protéger. Trop tard. Elle roula au sol, avec sûrement un traumatisme quelconque. La douleur lui explosa dans la mâchoire lorsqu'elle voulut parler et seul un râle informe sortit de sa gorge noyée de son propre sang, qui faillit l'étouffer. Elle cracha une dent et une singulière quantité de sang. Un rugissement fit trembler l'ile entière. Hagen. Elle le supplia mentalement. Non, c'était son combat. C'était son ennemie. Elle lui avait pris ses lèvres. Son premier baiser et elle aurait pu en pleurer de rage, elle si inflexible.
"Salope..." Grinça-t-elle péniblement, sonnée, alors que Morwen fondait sur elle.

Plantant sa rapière dans le sable, elle se releva péniblement, ses ronces s'étant rétracté à l'instant même où le coup l'avait étourdi. Et déjà, l'adversaire la chargeait, le nodachi brandi vers sa tête. Une fraction de seconde, c'était tout ce qu'elle eut. Un fragile instant suspendu dans l'espace et le temps, au delà de la perception des simples gens.
Un accroc infime dans la toile de l'inaltérable.
Et, dans un hurlement de louve blessée, elle lança ses ronces, prenant la forme d'une main énorme aux doigts en forme de serres épineuses. Le sabre fut arrêté, net, à quelques centimètres de son crâne, la main de ronces luttant un instant contre la force de Morwen avant de s'immobiliser, tenant le nodachi, les deux femmes n'était séparées que par un simple pas. Alors, aveuglée par le sang qui coulait de sa tête, déséquilibrée, son crâne martelé d'une douleur épouvantable, Bryne se jeta en avant, et, avec une violence inouïe de la part d'une femme en apparence si droite et souriante, planta ses dents dans la chair des lèvres de Morwen, tirant violemment, jusqu'à ce qu'elle sente la lèvre lippue céder et la peau du menton se déchirer, jusqu'à découvrir la racine des dents. Alors seulement elle lâcha prise, laissant Morwen pisser le sang sur le sable.
Elle ne dit rien, ivre du goût du sang de sa rivale. Et dans un grondement, reprit son épée, malgré sa difficulté à tenir sur ses pauvres jambes, l'arrachant du sable. Sa main de ronces se transforma en un marteau démesuré et mouvant, qu'elle abattit impitoyablement vers l'ancienne Terra. Malheureusement, elle la manqua de peu, creusant un gros trou dans le sable. Encore une fois. Encore manquée. Elle était leste, la gueuse. Et les yeux de Bryne, sous le sang, brillaient d'une flamme terrible, celle d'une âme qui ne connait que la guerre et le sang. Une âme de dragon qui ne pouvait capituler devant personne.

Elle n'avait plus de pensées rationnelles, plus la place pour l'introspection, pour la sensation de victoire. Elle n'était plus qu'un amas de nerfs pulsant, de chair à mouvoir et un monstre de haine envers tout ce qui pouvait lui barrer la route. Le marteau de ronces explosa littéralement un rocher qui la gênait alors qu'elle continuait d'avancer, inexorablement, rapière en avant, sans plus rien en avoir à foutre de sa posture de combat et autres considérations. La lame à garde d'or, elle l'utilisa même en soutient à sa marche, forçant son adversaire à se protéger constamment, faisant pleuvoir l'énorme masse démesurée de ronces tournoyantes, plus noires que la nuit même. Elle la tuerait. Annihilerait chaque cellule de son être. La folie et sa rage, démesurées, étaient celles d'une âme antique, d'un être transcendant la chair même de celle qui se faisait passer pour une fille si sage et si policée. Sous la peau blanche de la femme, il y avait la bête.
Le marteau frappa Morwen au flanc, l'envoyant rebondir contre la falaise proche, malheureusement sans trop de dommages, à cause de son écorce.
"Alors ? Je t'attend, sale pute. Je vais te bouffer. Je vais te BOUFFER !" Et elle hurlait, Bryne, malgré ses cheveux poisseux de sang, qui gouttait sur le sable, malgré son crâne ouvert, mue seulement par l'adrénaline de sa rage, avec sa bouche barbouillée du sang de son ennemie comme la figure d'un temps ancien et primitif.

Son marteau s'orna de fleurs rouges sang qui éclorent soudain sous la lune, dispersant leurs spores empoisonnés sous la forme d'un pollen jaune d'or et elle frappa droit sur la falaise, droit sur Morwen, dans le but de la réduire à une simple pulpe entre la roche et ses ronces mortelles...
Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t792-bryne-une-fleur-de-sang http://lindorm.forum2ouf.com/t790-histoire-de-fleurs-et-d-epines
Assassins
+ Date d'inscription : 04/09/2014
+ Messages : 1368
+ Orbes + Orbes : 569
+ Âge du Personnage : 27 ans.
+ Poste occupé : Assassin de la Main, criminelle de guerre recherchée.
+ Nom du dragon : Nerviskah.
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Armure d'écorce.
Morwen O'Shanahan
Morwen O'Shanahan
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeMar 7 Oct - 18:09

Bye bye beautiful.  N2cvh5


    Le sommet de la haine et de la douleur; ce serait bientôt fini, quelque soit la fin. L'aboutissement de trois années d'obsession, d’amour et de haine. Morwen avait aimé Bryne dès le premier regard posé sur cette étrange fille mais ses sentiments malsains ne trouvaient aucun écho. Il n'y avait pour elle qu'une seule manière d'être proche de Bryne, celui de l'épée et du sang. Pour être tout contre elle, elle ne pouvait qu'être celle que Bryne devait chasser, haïr, mutiler, tuer. Elle ne pouvait être que l'ennemie à abattre, le monstre social, pour avoir une place dans l'esprit de l'ancien capitaine. Pour pouvoir se sentir importante, l'enfant de l'Amour n'avait que l'option de la haine et du mépris. Ce combat était le seul et l'unique qui en valait la peine car quelque soit le nombre de soldats tués, de femmes étranglées, de proies vidées de leurs charmes, il n'y avait que l'image de Bryne. Et le sang qui pleuvait sur le sable fin de la plage était le seul qui avait réellement un intérêt. Voyant son ennemie rouler au sol, Morwen eut un cri sauvage, chargeant à pleine lame dans l'idée d'en finir pour de bon. Mais quand Bryne mourrait, il ne lui resterait plus rien: elle lut trancherait le cou, lui arracherait la tête et la garderait comme trophée pour la serrer contre elle. Quand Bryne O'Cuinn mourrait enfin, Morwen O'Shanahan n'aurait plus de raison de continuer à vivre. triste amour, bel amour. L'amour n'existait pas; il n'avait jamais été que connu dans la haine et la souffrance. Elle tuerait Bryne, parce que c'était ainsi. Elle tuerait Bryne, car elle ne savait faire que ça.

    Les ronces honnie s'opposèrent au coup de Morwen qui força de toute sa puissance contre les serres pour forcer le passage, hurlant comme une démente, les pupille si étrécies qu'elle n'étaient plus que deux têtes d'épingles tandis que l’écorce quitta lentement son visage pour lui permettre de reprendre son souffle. Un seul pas la séparait de la jeune femme et ce constat la rendait complètement folle, perdant son sang-froid et ne voyant pas la manœuvre venir: Bryne sauta sur elle et la rousse n'eut le temps de reculer, ralentit par son armure d'écorce. Les dents s'enfoncèrent dans la chair tendre de sa lèvre inférieure et elle sentit une douleur aigüe suivre une sensation de pincement; la chair avait cédé et la jonction avait explosé, faisant jaillir un torrent de sang sur son menton et sa poitrine. La jeune femme hurla de tout ses poumons, de souffrance et d’exultation. Bryne! Bryne O'Cuinn! Voilà une sorte de baiser que nul autre ne lui donnerait jamais! Le baiser qu'elle méritait. Le plus beau du monde, le plus sauvage, le plus haineux. Que sa haine lui faisait du bien, la laissant cracher du sang sur le sable, s'étranglant dans ses humeurs liquides en toussant, se tenant la bouche. Quelle souffrance... elle en perdait les pédales. C'était tellement bon.

    Elle exultait, Morwen. Souffrance et haine à leur paroxysme! Un marteau de ronces la manqua de peu tandis qu'elle vacillait, un peu sonnée, le visage complètement en sang. La jeune femme roula sur le dos pour esquiver le coup; son corps avait réagit tout seule, elle se trouvant dans un état second. Ce fut au tour d'un rocher d'être la proie de l'attaque de Bryne, tandis que Morwen se contentait de prendre la fuite devant la rage de sa Némésis pour trouver un instant où elle pourrait frapper pour de bon. Le marteau la frappa au flanc dans un instant d'inattention et l'envoya voler au loin tandis que l'écorce poussa d'instinct sur son corps pour lui faire un cocon, la protégeant de la chute contre la falaise, tombant au sol à moitié sonnée. La voix de l'autre femme lui parvint de loin, comme étouffé par quelque chose et Morwen semblait devenir complètement sourde. A la faveur de la lune, elle put voir les fleurs mortelles s'ouvrir dans la nuit, comprenant qu'il n'y avait plus qu'un instant qui les rapprochaient toutes deux de la félicité. Alors elle n'esquiva pas. Elle ouvrit grand les bras en attendant le coup de grâce, un grand sourire aux lèvres. C'était la fin. Le pollen jaune d'or aurait bientôt raison de sa mobilité et elle ne pouvait se défiler à présent.

    Le coup l'écrasa sans résistance de sa part, l'écorce poussant sur sa peau ne suffisant à absorber tout le choc. Morwen cracha un flot de sang et ses os se brisèrent sur l'impact, sombrant dans l'inconscience en une seconde. Et pourtant, dans le même mouvement, elle avait lancé son nodachi telle une lance sur son assaillante dans un mouvement désespéré, se dernier se fichant dans le corps de Bryne. Si elle devait mourir, elle l'entrainerait au moins avec elle. Réduite en charpie, la rousse se laissa finalement aller à un souffle rauque, ses yeux roulant dans ses orbites en perdant connaissance, brisée plus que de raison. Elle reposa dans la roche, le bois qui recouvrait son corps fracturé la quittant finalement, ne laissant de son corps qu'un présence inanimé, ce qui semblait être un sourire sur ses lèvres mutilées...

    Elle était arrivé au but de ses obsessions et à présent pouvait se reposer un instant. Aucune pensée ne traversa son esprit déjà lointaine. Pas une pour ceux qui se disaient être ses amis et frères, pas une pour son dragon, pas une pour celle qui l'avait ainsi heurté jusqu'à la mort. La lame avait traversé Bryne, alors elle pouvait baisser sa garde. Elle avait donné ce qu'elle avait pu pour concrétisé d'une bien singulière manière un amour qui ne pouvait recevoir que de la haine et du mépris. Et elle avait reçu. Bien plus qu'elle n'avait espéré. On l'avait enfin regardée; et maintenant tout était fini...

    Quelque part, un petit dragon pleurait au fond de sa boite scellée; il lui semblait qu'il allait perdre tout ce qui avait jamais compté pour lui.
Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t905-morwen-ses-blaireaux#14835 http://lindorm.forum2ouf.com/t906-les-blairotteries-de-morwen#14839
Professeur
+ Date d'inscription : 20/08/2014
+ Messages : 689
+ Orbes + Orbes : 1379
+ Âge du Personnage : 26 ans
+ Poste occupé : Professeur de Maîtrise du Don, Directrice de Lindorm
+ Nom du dragon : Hagen
+ Type de Dragon : Terre
+ Le Don légué : Roncecoeur
+ Inventaire : Son pendentif de jade, quelques menues affaires et des pétales fanés.
Bryne O'Cuinn
Bryne O'Cuinn
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeMar 7 Oct - 18:44

Bye bye beautiful.  14092507070910018112555476
Thème

L'enfant de l'amour, l'enfant de la haine. L'enfant du devoir, l'enfant du chaos.
Et le monde, qui tourne, tourne doucement. Et au milieu du sang, de la rage et de la fureur, il y avait la lune, il y avait le sable. Il y avait l'oeil de l'Unique posé sur sa championne, cette femme qui se battait à cet instant avec ses dernières forces, dans un hurlement de fureur pure. Rien qu'une machinerie complexe. Muscles, os, tendons, tendue jusqu'à la rupture, au milieu des pulsations de douleur qui faisait jaillir un sang épais, collant à ses cheveux, à son manteau, et recouvrant le monde d'un voile rouge qui lui poissait devant les yeux.
Une épée noire, une épée blanche. Et la noire ouvrit les bras pour un baiser de ronces.

Le nodachi traversa la silhouette de Bryne, la lame luisant sous la lune, au travers de son corps, fouillant quelque part dans ses viscères. Os brisés, comme un pantin désarticulé, voilà comment gisait son ennemie. Et elle-même, titubant sur quelques pas, se recula de la lame rougie de son sang qui quitta son abdomen avec un bruit de sussion sinistre, son marteau redevenu simples lianes inutiles qui traînaient depuis sa main. Sur son ventre une tâche d'un rouge aussi sinistre que le sang de sa tête. Elle la regarda s'étendre, sans rien dire et, tombant à genoux, leva ses yeux sur cette lune ironique. Elle avait froid. Mais elle se sentait bien. Morwen gisait, sans son armure de bois, à quelques pas. Qui avait gagné ? Elle n'en savait rien, cette arme aux cheveux vers, dans le visage laiteux, soudain blême comme celui d'un cadavre fixait la lune alors que son sang s'échappait d'elle. La paix obtenue dans le fracas des armes. Ses ronces s'étaient rétractées en elle, se volatilisant comme si elles n'avaient jamais été là.

Il faisait froid. Elle regarda un instant Morwen. Elle gisait, sourire sur ses lèvres déchirées. La haine s'apaisa de la voir immobile. Respirait-elle seulement ? Elle n'avait pas la force de le vérifier. A genoux, au milieu d'une marre de sang, son esprit se tournait vers le Dieu sans Visage. Laisse-moi mourir ici. Laisse-moi m'endormir, je suis si fatiguée... Laisse-moi mourir pure, dans ce sang virginal. Que cette mort me sauve de mes obligations.
A l'instant, elle priait, sans un mot alors que son corps lui échappait et qu'elle tombait sur le flanc dans le sable qui déjà, se trempait de sang. Il faisait froid, sa respiration était pénible. Dans son angle de vue, il y avait cette foutue cinglée qui lui avait pris son premier baiser. Et elle espérait qu'elle souffrirait encore un peu avant de rendre son dernier souffle. Elle n'avait pas mal. Juste froid. Elle était fatiguée. Elle voulait dormir. Dormir plutôt que vivre, dans un sommeil aussi doux que la mort.

Le ciel nocturne et son silence assourdissant se fendit du rugissement d'Hagen, une longue plainte désespérée. Mais, à cette heure, elle lui ferma son esprit, dans un pardon si tendre qu'il hurla à la lune une souffrance déchirante. L'on est toujours seul face à la mort et elle l'étreindrait dans ses bras blancs et se laisserait emporter. Elle avait accompli son devoir, l'ennemie était hors d'état de nuire. Et c'était tout ce qui comptait.

Elle ne ferma pas les yeux, et continua à la regarder, presque belle, maintenant que ses malversations vulgaires n'étaient plus. Belle comme un cadavre alanguis sur ce sable, sous un ciel infini piqueté de milliers et de milliers d'astres aussi brillants que des joyaux...
Revenir en haut Aller en bas
http://lindorm.forum2ouf.com/t792-bryne-une-fleur-de-sang http://lindorm.forum2ouf.com/t790-histoire-de-fleurs-et-d-epines
AnonymousInvité
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeMer 8 Oct - 17:33

Ce fut rapide. J’étais en possession de mon visa pour une durée de trois mois pour aider Michel Sadalsuud, mon oncle et mentor. Et moi qui avait prévu une plaidoirie spectaculaire, Mira m’avait coupé l’herbe sous le pied. J’avais des tas de façons qu’elle redoutait pour parvenir à un visa : user de mes charmes, chantage, ou simple vérité jusqu’à l’usage du prestige de mon nom, tout était bon pour arriver à ses fins. Mira me connaissait que trop bien. Elle aurait pu être ma femme si seulement elle réussissait à l’envisager et si seulement faire du mal à mon jumeau était une priorité.

Mira accompagné de son Bearwulf Aleksandr avait laissé Marhringr la joyeuse faire le tour de Waterfield le temps qu’elle trouve son supérieur hiérarchique. Cela ne me mettait pas à l’aise tous ces gradés dans la même ville mais il n’y avait plus de guerre et des demandes d’escorte à foison attirés par ce nombril du monde emplis de saveurs de tous les recoins du globe. Dès notre arrivée, une troupe de musiciens chantaient la fameuse ballade redoutable d’anciens temps. Certes, c’était l’art de romancer un massacre à venir d’une maison de nobles moins dangereuse que l’autre.

- Il parait que tu l’as chantée.

De son unique œil visible, la Lieutenante des Mirages Aquatiques me lança un regard entre la résignation et l’indifférence. Oui. Ce fut dur pour elle. Tuer un soldat, qui plus est un gradé, n’était pas ce que la Nordheimir espérait du pays qu’elle avait adulé depuis toute jeune mais parfois, l’écume mettait du temps à nettoyer la grève ensanglantée de la honte et du parjure. Amicalement, je posai une main douce sur son épaule carrée et lui souris pour la rassurer. J’allais un peu me détendre après cet aparté de bureaucratie juste après une traversée, elle méritait aussi de se détendre avant de retrouver Ivar. Elle épousseta ma main comme si elle n’avait nullement besoin d’attention et alla directement dans les grandes rues pour trouver de quoi dormir fissa en me scandant une ultime menace si je faisais le fou car avec trois Lieutenantes expertes en chasse à l’homme et deux capitaines visionnaires dont un plus que la moyenne, j’avais de quoi me tenir à carreau.

Est-ce ma façon d’être ? Non. De plus, je me disais qu’il était temps de me détendre auprès d’une femme du nord à la chevelure blonde car avec tout le respect que j’ai pour mon amie Mira, sa plastique me faisait terriblement envie. A défaut de vierge, autant trouver un ersatz. J’avais pour l’instant l’envie de dégourdir mes jambes pour amadouer mon estomac et Lamia, ma douce et tendre dragonne avait aussi besoin de se nourrir. Pourquoi ne pas lui dégoter des crabes ? Il faisait nuit, la lune descendait toujours au plus proche des trois quarts chaque nuit, une marée en approche avec des crabes à découvert seraient un cadre hors pair et un met succulent pour ma douce. Non. Pas de victime cette nuit. Déçus, n’est-ce pas ? Oui, un assassin tue. Correct. Pas de cible, pas de meurtre. La Main n’avait pas à être découverte juste parce qu’il en fallait. Et puis le bruit courrait sur un enfant tué. Un enfant. Je me demande si je suis capable de tuer un enfant. Je suppose que ça dépend du propos et de l’obligation. Ces deux outils happaient si facilement mes émotions mais ne faisaient pas partir le sang sur mes mains.

Morwen.

Pourquoi penser à elle ? Car c’est une enfant ? Car elle est importante ?

Chacun d’entre nous l’était, toujours. Et pourtant, je gardais un souvenir terriblement féminin, pur, partagé d’elle. Non seulement je lui étais toujours redevable pour nous avoir conduits à notre Maître adoré mais de nous avoir donné cette nuit qui nous liait, elle, Damon et moi.

Je me sentis pourtant isolé, seul et pourtant choyé.

Mon sang ne semblait plus battre ma cadence de la vie.

Dépossédé de moi, je bifurquai rapidement dans une ruelle pour me transformer en vieillard lézardé de rides comme un vieux chêne n’attendait que la justice divine dans un éclair pour lui donner une mort digne d’un roi sans divertissement. Une cape marron qui trainait sur le sol en guise d’écorce et je fus une ombre parmi les ombres. Juste une pauvre âme qui traînait sa carcasse.

L’allégorie de mon moi.

Je marchais sur la plage. Encore. Encore.

Jusqu’à ce que l’écume me rapporte une teinte et une odeur que je reconnaîtrai parmi toutes choses dans l’univers : du sang.

Je me mis à courir très vite. Aussitôt, Lamia cingla mon bras pour être expulsée au cas où si j’avais à me défendre.

J’étais arrivé trop tard et je reconnus que trop bien les protagonistes de ce duel qui avait défiguré le paysage : Morwen et sa crinière de feu et Bryne O’Cuinn, l’ex-capitaine des Lianes Terrestres.

Le passé avait réussi à damner nos pions à ce point ?

Je pris ma sœur dans les ténèbres sans même me soucier de sa vie et de sa mort dans mes bras. S’il fallait que je la sauve, se serait loin d’ici avant que son forfait soit vu de tous.

Et quand on parlait de tous.

Le sable se noircit d’un coup et je reculai vivement. Tel des serpents, le sable prit vie voulant à mes chevilles et au corps de Bryne qu’il recouvrit avec douceur.

Ce sable noir. Les coïncidences n’existaient pas, c’était bien le don de manipulation du sable que je cherchais et dans des bruits d’ailes amples, un gros dragon de terre atterrît devant nous, laissant sa dragonnière descendre. Une Roroa.

Avait-elle le même but que moi ? Juste la vie même quand le temps jouait contre nous juste après une pluie de sang dans un hall fracassé par une bataille ?
Revenir en haut Aller en bas
AnonymousInvité
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitimeMer 8 Oct - 18:35

Entre deux aveugles, des mots vrombissent. Dans les feuilles, dans la pierre, dans le sol. Qui mieux que des vieux dragons comprenant un langage qui n’avait nul besoin d’yeux mais juste de la Mère Terre pour se parler ? Maenoîllabent avait senti la détresse se voulant sourde de son compère gigantesque. Maenoîllabent l’Eternel ne pouvait rester sourd à cette supplique. Hagen, le sage et tranquille Hagen, n’était pas du genre à s’exciter hormis pour un seul sujet : Bryne. Sa dragonnière, sa moitié et seule préoccupation. Tant de choses à comprendre sur un lien que Maenoîllabent peinait à comprendre mais là était l’heure d’embrasser cette inquiétude. Ainsi, l’Eternel prit soin d’expliquer que quelque chose n’allait pas à la Tammi et qu'il fallait agir sans tarder.

Riheb pensait réellement qu’elle aurait pu enfin se reposer pour prier la réussite de sa Hoa à peine partie mais non. Pour une fois que son Dragon osait lui demander quelque chose, elle n’allait pas le rabrouer. Les divinités comprendraient ; quand un frère de sang aussi âgé s’inquiétait pour de bon, généralement, cela ne voulait que dire une chose : quelque chose se préparait.

Dans sa chambre, elle s’empara de son petit sac où nichait son nécessaire de survie et pour l’application des premiers secours. Depuis la rescousse d’Hattusha, la Tammi se fit plus précise dans le choix de ses armes de survie.

A tire-d’aile, ils étaient dans les cieux qui se voilaient dans une obscurité qui se voulait chaleureuse dans Laragon. Riheb avait froid. Hine-nui-te-uira lui parlait par son monde. La mort arrivait et si les gens qui fourmillaient ici-bas conservaient l’esprit tranquillisé par la célébration de l’approche de l’automne, la Roroa n’allait pas s’accorder de pain de miel tant qu’elle n’aurait rien tiré au clair. Ni pour cette nuit, ni pour plus tard. Hattusha était loin. Son soleil était loin, ses rayons dardaient en oblique la terre alors qu’elle était proscrite dans l’onde noire de la mer en attendant une prochaine eclipse.

Elle devait rester forte. Elle n’était pas seule. Jamais elle ne l’avait été, jamais elle ne le serait.

Du sang…

Bon sang. Plus vite. Les paysages se floutaient, eux hauts dans le ciel et d’un coup bas sur les plages.

Bryne.

Deux inconnus.

Hagen allait être furieux.

Hagen n’allait guère pleurer car certes, ils étaient sûrement des ennemis mais seule la survie de Bryne comptait. Riheb noircit d’un coup le sable, confondant le carmin du sang versé et de la texture du crépuscule habitant chaque grain en sa possession. Ils étaient loin ? Parfait. Atterrissage. Enterrement de l’épée démesurée et pression sur la blessure de Bryne.

Telle une ombre venue retrouver l’âme d’une guerrière, Einherjar comme le disaient ces gens du nord, Riheb posa son sac, point final qui allait faire taire la mort car point était son heure. Apparemment, le vieillard tenant la femme aux cheveux semblables aux siens était du même avis, deux ombres Roroas qui se parlaient, représentant la Dame de la Nuit et le Vieillard Errant des contes faits pour fasciner comme pour effrayer.

Gardant un œil averti, Riheb procéda aux soins d’urgence pour maintenir sa collègue en vie le temps de la ramener en sureté et en secret. Bryne était un professeur et pire, une ex Capitaine de Keven. Si quelqu’un apprenait, Lindorm sentirait les secousses car nul doute que les Pakehas n’aimaient jamais avoir tort surtout quand on jouit d’un statut social élevé. Comme les O’Cuinn. Pour Bryne, ce fut moins sûr mais pour ses parents, ils allaient secouer le directeur, voire pire. Maenoîllabent ne cacha certainement pas sa fierté de voir sa moitié garder une main sûre sur sa clairvoyance autant que la fine lame en mauvaise posture sur son épée. On nettoie, on jugule, on bande et on enveloppe.

En position couchée, Bryne était bien cachée dans un sarcophage de sable laissant des trous pour son nez et sa bouche aérés. Tant que personne ne la reconnait, jusqu’à l’infirmerie, tout était sous contrôle.

Et au seul moment où Riheb osa tourner le dos au vieillard, elle entendit une voix modulée, inhumaine, comme venue d’un âge aussi reculé que celui de Maenoîllabent :

- Merci d’avoir sauvé la Reine.

Le temps de se retourner, plus rien, plus personne. Juste des traces de pas.

Qu’est-ce que cela voulait dire ? La Reine ? Hattusha ?

Ce fut dans le noir du Don de Riheb que plus rien ne subsista de cette rencontre. La mer allait avaler le reste. La nuit avala au loin les derniers protagonistes de cette triste scène où même la Faucheuse fut mise temporairement à l’écart.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Bye bye beautiful.  Empty
Message Bye bye beautiful.  I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Bye bye beautiful.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Lindorm :: La Taverne du Flood :: Le Grenier de Lindorm :: Les Archives RP :: Rp V2 saison 1-