Aoun est un petit village situé dans le sud-ouest de Lostrego, entouré par les collines et situé non loin de la mer, il n’est pas facile d’accès que ce soit par voie terrestre à cause des chemins de colline ou par la mer car les récifs abondent dans cette zone. Le climat y est doux et tempéré, les saisons bien marquées mais pas trop extrêmes, la terre est fertile et généreuse. Aoun est un village de fermiers, les habitants cultivent la terre et élèvent du bétail, la vie y est simple mais les quelques marchands qui font l’effort de venir leur apportent le confort que l’on trouve ailleurs, reculé ne signifie pas arriéré et les habitants accueillent volontiers les étrangers, que ce soit de passage, comme ceux qui veulent s’installer, à condition qu’ils fassent l’effort de s’intégrer. Tous les habitants sans exception fréquentent l’école de combat d’Aoun à un degré ou un autre.

Si cette fameuse école de combat eut jadis un nom, tout le monde l’ignore aujourd’hui. Non loin dans les collines au nord d’Aoun, là où la rivière tombe en cascade, se trouve une antique forteresse de pierre. Nul ne sait si son érection est dû aux premiers membres de l’école ou si elle est plus ancienne encore mais les villageois l’ont gardé très bien conservée malgré les siècles.

La forteresse est constituée de plusieurs bâtiments, le plus grand est à l’intérieur, une grande construction de pierre sur plusieurs étages, de nombreuses et vastes salles au sol constituées de lattes de bois sur lesquelles des générations de guerriers se sont entraînés. L’extérieur de la forteresse est entouré d’une grande et épaisse muraille de pierres, possédant par endroit différentes tours qui sont utilisées aujourd’hui par les maîtres de l’école. Une vaste cour intérieure s’étend entre ces deux éléments, rempli de mannequins d'entraînement, d’aires de combat et d’un tas d’autres choses.

L’école accepte tout le monde, tout ceux qui veulent apprendre et adhèrent à son code moral. Chaque résident d’Aoun, que sa famille appartienne de longue date au village ou qu’il s’agisse de personnes installées depuis peu, peut intégrer l’école, c’est même plus ou moins considéré comme un passage obligé pour l’intégration dans la communauté.

Les origines de l’école de combat d’Aoun remontent à plusieurs siècles et se perdent dans les légendes de vieilles guerres oubliées. Les combattants d’Aoun vénèrent non pas une divinité mais celui que l’on dit être le fondateur de leur école, Karathion aux écailles d’ébène. La légende prétend qu’il s’agirait d’un ancien dragon aux écailles d’un noir profond qui fut victime d’une malédiction qui fit de lui un humain. Enragé et souhaitant continuer le combat, il refusa néanmoins par fierté d’utiliser des armes humaines et choisi d’apprendre à utiliser son nouveau corps comme d’une arme, à se battre de la même façon qu’un Dragon.

Il enseigna ensuite sa technique à plusieurs guerriers qui devinrent les premiers maîtres et qui se retirèrent dans la région d’Aoun à la fin de cette vieille guerre où ils fondèrent l’école telle qu’elle est aujourd’hui. Quand à Karathion, nul ne sait ce qu’il est devenu ni même s’il n’a jamais existé, mais les habitants d’Aoun continue aujourd’hui encore de le vénérer comme le fondateur de l’école et du village.

La technique enseignée par l’école de combat d’Aoun est un mélange de combat pieds-poings, de techniques de défense, de projections et de clés, et de manipulations des points sensibles du corps. L’enseignement est ensuite orienté selon les forces et les faiblesses de chacun pour que chaque pratiquant trouve une voie personnalisée et adaptée, exploitation de la puissance pour les plus forts, de la vitesse pour les plus agiles, déséquilibre par utilisation des centres de gravités du corps pour les plus petits, etc. Aucune arme n’est utilisée, l’enseignement de l’école inculque le fait que le corps peut-être la plus redoutable des armes, ainsi même une personne désarmée et prise par surprise et capable de se battre à égal avec n’importe qui. La gentille mère de famille qui fait son marché sur la place du village a l’air innocente ? Difficile de croire qu’elle est capable de jouer au puzzle avec votre squelette… le vieux grand-père qui regarde la vie se faire assis sur son banc a l’air inoffensif ? On ne dirait pas comme ça qu’il est encore très en forme et capable de vous mettre son pied dans la mâchoire… Cependant, s’ils n’utilisent pas d’armes, les disciples peuvent utiliser des protections de poings, de bras et de jambes mais plus pour protéger leur corps d’eux-mêmes et leur permettre de frapper sans retenue.

Mais plus qu’une technique de combat, c’est une véritable philosophie qu’enseigne l’école, les disciples entraînent aussi bien leur corps que leur esprit et la méditation est autant pratiquer que l’entrainement physique. A cela s’ajoute un code de morale et d’honneur reposant sur des valeurs fondamentales.

On notera aussi que les habitants d’Aoun ont tendance à avoir une espérance de vie plus longue et garder la forme plus longtemps malgré l’âge grâce à la pratique martiale et physique et un mode de vie assez sain.

L’école de combat propose à ses disciples quatre voies qui sont quatre façons différentes d’aborder le combat. Aucune ne prédomine sur l’autre, les disciples doivent maîtriser les quatre même s’il peut en y avoir une ou deux dans lesquelles ils peuvent se spécialiser.

La voie du taureau : C’est la voie de la force. Elle enseigne à exploiter au maximum la force du corps pour infliger le maximum de dégâts. Les disciples qui disposent de corps robuste ou d’une force physique importante suivent souvent cette voie qui exploite leur potentiel au maximum.

La voie du faucon : C’est la voie de la rapidité. Elle enseigne les avantages de la vitesse et de l’agilité. Ceux qui la maîtrisent deviennent rapides et insaisissables, capable de faire sombrer leurs adversaires sous une avalanche de coups rapides et répétés. Cette voie est privilégiée par les gens agiles et rapides, qui doivent compter plus sur la vitesse que la force.

La voie du serpent : C’est la voie de la patience et de la ruse. Elle enseigne à se battre de manière intelligente et réfléchie, à exploiter son environnement, à analyser, comprendre les schémas de combat des adversaires et à déceler leurs faiblesses pour les exploiter au mieux. C’est une voie privilégiée par ceux qui possèdent un sens tactique aiguisé.

La voie du loup : Il s’agit là d’une voie assez particulière. Elle enseigne la véritable force de cet animal, la capacité de se battre en meute. Cette voix enseigne comment combattre en groupe, se synchroniser à ses alliés, travailler en équipe et communiquer le plus efficacement possible avec le moins de mots, de gestes et de regards. Les rares spécialistes de cette voie sont des meneurs d’hommes qui excellent pour commander et mener des combats de groupes.

Même si elle n’est pas aussi bien structurée qu’une organisation militaire. L’école fait tout de même une distinction de grades parmi ses pratiquants.

Élève : Le grade le plus courant. Il s’agit des habitants d’Aoun qui viennent s’entrainer à l’école entre deux et trois fois par semaine. En temps normal, ce sont des gens ordinaires, qui vivent et travaillent comme tout le monde mais qui pratiquent la technique de combat et sont capables de se battre très efficacement si on les agresse.

Disciple : A la différence d’un simple élève, un disciple se consacre pleinement à l’étude de la technique de combat. Ce sont des combattants endurcis et redoutables, spécialiste d’une, voire deux voies du combat. Ce sont les véritables dangereux gardiens d’Aoun capables d’affronter un bon nombre d’adversaires.

Les quatre maîtres : Comme leur nom l’indique, ils ne sont que quatre, chacun est un grand spécialiste dans l’une des quatre voies du combat et un puissant combattant endurcie et expérimenté.

Le haut-maître : Celui qui se trouve au sommet, un véritable expert du combat, choisi par ses pairs pour ses qualités, sa force, sa sagesse et son expérience. C’est une personne très respectée et les habitants se remettent volontier à ses décisions et son arbitrage en cas de conflit.

Malgré tout, peu d’élèves de l’école sont devenus dragonniers malgré le fait qu’ils acceptent pour objet de vénération un ancien dragon. D’ailleurs, aucun dragon n’a jamais affirmé ou infirmé l’existence de Karathion aux écailles d’ébène, la plupart sont trop jeunes et ceux qui auraient connu son époque sont très rares et peu bavards…

Les rares élèves qui s’allient à une de ces créatures deviennent objets d’admiration pour leurs pairs mais se retrouvent avec une grande pression sur les épaules. Tous les habitants d’Aoun attendent d’eux qu’ils accomplissent des exploits…