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Liatris Osgard ♦ But your love stays when all the rest disappeared...

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AnonymousInvité
Liatris Osgard ♦ But your love stays when all the rest disappeared... Empty
Message Liatris Osgard ♦ But your love stays when all the rest disappeared... I_icon_minitimeJeu 20 Déc - 22:22



Liatris Osgard
« Changer le monde se fait d'un sourire, d'une main tendue dans la tempête. »


NomOsgard | PrénomLiatris | SurnomSe fait appeler Lia' par certains. Elle utilise souvent le nom d'emprunt d'Aelle. | Age21 ans | Nation d'origineAeria

Statut ou MétierAventurière guérisseuse | Duréetrois ans | Type de dragonAir | Nom du dragonLethé

Sa DescriptionLéthé est très loin des standards de sa race. Loin des formes gracieuses des dragons d'air, elle possède un long corps serpentin et une tête massive, au goitre très prononcé. Elle est d'une couleur bâtarde, entre le noir et le bleu, semblable à celle des ciels d'orage. Deux ailes membraneuses presque trop courtes pour sa taille - plus de quinze mètres de long - la portent néanmoins sans efforts. Dépourvu de pattes, elle rampe lorsqu'il ne peut voler, avec bien peu d'élégance. Sa tête massive pourvue de trois paires d'yeux rouges se borde de tentacules noirâtres, se terminant par une gueule ronde et agressive, ses crocs hérissant sa gueule sur une double rangée de dents, la rendant encore plus menaçante. L'un des six yeux est cependant aveugle, barré d'une lourde cicatrice.
Clairement repoussante, Léthé n'a ni majesté, ni grâce, mais sa taille énorme en fait une créature que l'on craint spontanément. Auparavant particulièrement lunatique et vicieux, prenant la plupart du temps un malin plaisir à terroriser les humains, voir ses semblables plus impressionnables, Léthé a bien changé avec les trois années passées avec sa dragonnière. Leur lien au départ improbable et chaotique s'est profondément enraciné en elles. D'ennemies, elles sont devenues complices. Et de complices, elles sont devenues fusionnelles.
Léthé s'est adoucie au contact de Liatris. Liatris s'est endurcie au contact de Léthé. Complémentaires, la dragonne aime sa compagne comme sa sœur. Parcourir le monde en sa compagnie est ce qu'elle aime le plus. Inséparables, elles sont capables du meilleur ensemble. Plus indulgente envers les humains qu'auparavant, la dragonne est devenue également beaucoup plus douce et plus féroce à la fois.

Spoiler:
Le don qu'il t'a léguéManipulation de l'air Liatris a à présent un contrôle profond de son élément, elle peut utiliser le vent pour créer des lames tranchantes comme des rasoir et d'une précision redoutable qu'elle propulse sur ses adversaires, ou encore pour se propulser en l'air sur une courte distance (environ cinq mètres). Les lames qu'elle créé sont si coupantes qu'elles en deviennent solides et ont le tranchant d'un sabre très affuté.
Ton arme de prédilectionDeux dagues qu'elle n'utilise qu'en cas d’extrême urgence.



Parle-moi de toi


PhysiqueCar les bourgeons finissent par éclore et même les plus humbles fleurs ont leurs capiteux parfums...
Elle a simplement grandi, vous dira-t-elle dans un doux sourire. Car celle qui n'était qu'un petit bourgeon tordu, avec des airs de garçon, est devenue une femme. Un mètre soixante-cinq, pour une cinquantaine de kilos, elle reste maigre, menue. Mais son corps est celui d'une jeune femme, avec les courbes douces et déliées. Il émane de Liatris une douceur certaine, mais ses membres fins, graciles gardent une apparence athlétique, forgée par les années d'aventures. Ses cheveux noirs comme l'ébène tombent à présent au milieu de son dos, fins et souples, souvent attachés en une simple natte rapidement faite pour ne pas les avoir dans les yeux. Ses yeux noirs en amande se frangent de longs cils épais. Et sa peau a une douceur satinée, d'une couleur de miel venue de ses origines dont elle a enfin retrouvé la trace.
C'est à présent une belle femme, sur laquelle les hommes se retournent quand elle se rend dans une cité. Elle a présent le sourire bien plus facile, une beauté avenante qu'elle n'avait jamais eu. Elle garde une voix douce, un peu timide mais les accents enfantins l'ont déserté au profit d'une assurance autrefois étrangère.
Liatris s'habille surtout de manière pratique : des vêtements confortables et peu salissants, ayant l'habitude à présent d'une vie de baroude et d'aventures. Il n'y a rien d'ostentatoire dans ses tenues et elle ne porte aucun bijou.
Mais cela n'est que la surface. Car si l'on retire les sobres vêtements, si la peau est à nu, dans toute son atroce réalité, l'on voit les cicatrices, les traces, les marques. Et puis dans sa féminité nouvelle, les traces atroces de larges brûlures. Celles d'un tisonnier autrefois planté dans la partie la plus intime de son corps. Mais ce sont de vieilles marques, de vieilles blessures. Elle cache ce corps, non pas par honte. Mais simplement pour se protéger des appétits masculins lorsqu'elle n'est pas seule. Elle se grime souvent, pour ne pas être trop reconnaissable et trop attrayante, d'une cape à capuchon brune qui cache la moitié de son visage ovale. Il ne reste entre le tissu que ses yeux aux abysses délicieuses...
Les mouvements patauds d'une enfance tardive se sont transformés en geste rapides et sûrs. Durant trois années, Liatris travailla sa vitesse et son agilité. Sa souplesse de chatte de gouttière, sa vivacité en font une femme redoutable. Elle a fait de l'esquive et de la riposte ses disciplines maîtresses, ne frappant et ne blessant qu'en cas de dernier recours.

PersonnalitéLa liberté est l'objet de toutes les convoitises mais être libre, est avant tout un affranchissement de ses désirs.
La liberté... C'était ce que Liatris avait perdu lorsqu'un dragon avait décidé de faire d'elle une dragonnière. Lorsque Léthé avait exigé d'elle l'alliance. Elle était peureuse, effrayée, enfant encore. A présent, elle fonce au devant du danger. Non pas par inconscience. Mais pour sauver ceux qu'elle peut. Car la souffrance des autres a ouvert en elle quelque chose de différent. L'empathie profonde qu'elle a toujours eu s'est exacerbée. Liatris a du mal à supporter la souffrance d'autrui et fait toujours ce qu'elle peut pour protéger des innocents ou même des connards. Car elle en est persuadé : même les monstres ont en eux leur part de terreurs et de larmes.
Ne supportant pas l'idée de devenir un soldat, de tuer aveuglément, elle est partie de Lindorm à la fin de sa première année, avec Léthé. Ensemble. Car sa dragonne a compris une chose essentielle : elle n'aurait jamais dû forcer son humaine à l'alliance. Enfin, elles se sont comprises et Liatris autrefois si effrayée, si timorée et détestant tellement les dragons finit par voir Léthé comme une sœur. Leur amour profond leur permet de se supporter mutuellement dans les épreuves et elles en sortent grandies.
Liatris a toujours été a part, et elle l'est restée. Mais son autisme est différent, a évolué avec elle. Elle a parfois du mal à se rendre compte des choses, a comprendre réellement les gens. Elle vit dans son propre monde, ne voyant pas toujours la frontière entre le mal et le bien. Ses capacités mnémotechniques exceptionnelles en font une érudite malgré elle. Ce qui l'a grandement aidé pour devenir ce qu'elle est.
Bien que trois ans soient passés depuis sa disparition, elle pense toujours à son ancien camarade de classe... Vaast lui manque. Vaast la hante. Son premier et unique ami ? Non, car elle l'a a présent compris en ayant quelques amis de par le Territoire. Elle aime Vaast de tout son cœur. Éperdument. Il lui manque et pourtant elle se prive de lui pour accomplir ce qu'elle pense juste. Cet amour pour le garçon et sa profonde tendresse pour sa dragonne la poussent à se dépasser et à donner le meilleur d'elle-même. Car un jour, Vaast finira ses études... Alors ils pourront peut-être parcourir ensemble le monde. C'est son plus grand rêve et ce qui lui permet de tenir le choc dans les moments difficiles.



Il était une fois


Biographie♦♦Theme♦♦
Liatris n'a jamais eu de chance. Certains en ont. D'autres pas. Les jolies choses ne furent pas pour elle.

La petite fille grandit à l'orphelinat, dans le petit village d'Elcatora, situé non loin de la capitale d'Aeria. La vie là-bas était simple. Certains furent adoptés. Pas elle. L'enfant que l'on avait trouvé dans les champs alentours ne fut jamais réclamée, et ne trouva jamais personne qui voulu d'elle.
Elle fut éduquée, sommairement, apprenant à peine à lire et très peu à écrire. Le strict minimum. Elle ne sut jamais très bien écrire, faute d'un apprentissage sérieux et approfondi. Lire lui plût tant qu'elle pris l'habitude des mots, de les comprendre, de les déchiffrer. Elle se réfugia un peu dans les livres, dans ces mondes qui s'ouvraient à elle. Il y en avait peu, l'orphelinat n'avait que trop de bouches à nourrir pour s'embarrasser d'une immense bibliothèque.

Liatris avait toujours été une solitaire, la fille chétive et insignifiante sur laquelle on frappe. Sa peau trop pâle, sa petite taille, dénotait sur le type physique des Aeriens, à la peau basanée. Elle n'était pas tout à fait comme eux, silencieuse, secrète. Renfermée. Il est facile de se sentir fort lorsque l'autre est petit et faible. On lui vola ses quelques piteuses affaires, l'on lui prit ses rations au réfectoire. On l'embrigada aussi, dans ces gangs de gamins des rues qui volaient et mendiaient.
Elle ne se rebellait pas. Elle ne disait rien, subissant en pleurant, sans jamais se rebeller, sans jamais rendre les coups.

Certaines personnes ont une âme de victime, de martyr sans cause à défendre.

La rue fut le seul avenir qui s'ouvrit à elle lorsque l'orphelinat l'estima assez âgée pour ne plus être une bouche à nourrir. Elle n'avait que treize ans et rejoint bien vite la troupe de gosses des rues, suivant les petits vols et autres casses sans grande envergure. Elle fut prise, emprisonnée quelques jours, puis relâchée plusieurs fois. Peut-être avait-on un peu pitié de cette fille que l'on prenait sans cesse pour un garçon, avec son air piteux et ses ecchymoses.

Son existence était insignifiante, au moins autant que sa personnalité effacée, que son caractère soumis jusqu'à la bêtise. Elle aurait certainement dû mourir dans un coin, comme d'autres gamins, victimes de la faim, de la misère mais elle survécu. Elle suivit le mouvement du petit groupe de gamins qui émigrèrent vers Bianca, cherchant à rejoindre une cité plus importante afin de tenter de survivre un peu plus aisément. Parmi tous ces gosses désabusés, aucun n'avait foi en l'avenir. Elle non plus. Elle suivait, simplement, docilement, tête de turc habituelle.

Liatris ne faisait jamais parler d'elle. Liatris ne se plaignait jamais. Elle se contentait d'être passive, de se réfugier dans ses pensées lorsque cela devenait trop dur. Elle fut blessée quelques fois lors de coups dans la grande ville, se retrouvant prisonnière d'un homme qu'ils avaient volés. Elle fut battue et laissée pour morte, héritant de cicatrices. Mais elle survivait, avec l'opiniâtreté des insectes. Elle se remit, cicatrisa. On la crut morte, dans son ancienne bande. Elle était pour la première fois de sa vie seule, livrée à elle-même et ne devait sa survie qu'au hasard. Le hasard que ses plaies ne s'infectent pas. Qu'elle trouve aléatoirement un peu de nourriture et que la fièvre ne la prenne pas.

Elle vola un peu, pour elle, pour ne pas mourir de fin. De nouveau, on la prit. La milice locale l'emprisonna quelques jours, puis on la chassa de la ville. Elle fut de nouveau chassée dans un autre village, où l'on lâcha sur elle des chiens d'attaque, dans une ferme isolée où elle avait tentée de récupérer de quoi manger.

Elle fuit, longtemps, jusqu'à semer les molosses, jusqu'à ne plus avoir de souffle.

Elle ne vit pas le ravin, droit devant elle. Elle eut la sensation de tomber durant des heures. Puis ce fut le trou noir...

Lorsqu'elle revint à elle, tout était noir. Elle se redressa, sentant l'une de ses jambes se dérober sous son poids. Elle se retint à ce qui lui sembla être un rocher, affolée malgré elle, cherchant à sortir de ce nouveau guêpier. Sous ses pas boiteux, elle sentait craquer des branchages. Elle longea un moment le mur, prudemment, la douleur lancinante de tout son corps endolori comme seul repère. Il lui sembla entendre le bruit d'une respiration profonde, une odeur fétide commençant à la prendre à la gorge. Soudain, sous ces doigts, ce ne fut plus de la roche mais quelque chose de lisse et de tiède. Quelque chose de vivant.

Lorsque la chose se déplia, une lumière falote inonda les lieux... Elle recula et trébucha sur une carcasse, s'écroulant au milieu de ce qui s'avéra être des ossements divers, le souffle coupé d'horreur. Devant elle, en contre jour, un immense dragon serpentiforme se déroulait, sa lourde tête aux six yeux rouges la fixant dans la pénombre.

La créature l'effraya tant qu'elle perdit connaissance. Pauvre chose vulnérable. Elle allait sûrement se faire dévorer. Et pourtant... Pourtant il n'en fut rien.
Lorsqu'elle revint à elle, Liatris était toujours entière, blessée mais le dragon ne l'avait pas encore tuée. Et ce dragon effrayant avait penché sur elle sa lourde tête, dont la gueule hérissée d'une double rangée de dents frôlait presque son visage alors que ses naseaux balayaient ses cheveux d'un souffle chaud et régulier. Elle sentait autours d'elle le cercle d'écailles se resserrer légèrement. Elle mourait de peur. La bête fantastique ne semblait pas vouloir la laisser partir. Elle lui parla finalement, pour la toute première fois. Elle lui dit doucement l'avoir choisie. Ce fut la seule fois où la créature qui disait s'appeler Léthé fut presque douce.

Devenir dragonnière ? Cela ne l'avait même jamais effleuré. Elle n'était pas faite pour être mise en avant, pas faite pour la gloire ou l'honneur, ou encore pour le combat. C'était un statut à l'opposée de tout ce qu'elle était ou pensait être.
Bien sûr, comme beaucoup d'enfants, elle avait entendu parler de l'alliance. Beaucoup d'orphelins avaient soif de gloire et de reconnaissance et de la notion d'amitié éternelle avec une créature aussi fantastique qu'un dragon. Liatris, peut-être trop terre-à-terre n'avait jamais rêvé de pareilles choses. Ses rêves ? Elle n'en avait pas vraiment, le quotidien était suffisamment dur comme cela.

Pourtant, ce dragon voulait qu'ils passent ensemble l'alliance. Elle avait seize ans, cela était possible. Possible, mais pas forcément faisable. Pourtant Liatris, terrifiée par la créature, accepta d'essayer, sans aucune conviction.

L'épreuve s'ouvrit à eux. Mais Léthé était ombrageux, colérique et impulsif. Le mauvais caractère du dragon terrifiait la jeune fille. Ils échouèrent une première fois, lamentablement.
L'échec aurait dû séparer leurs routes mais Léthé ordonna à l'humaine de persévérer. Liatris dû de nouveau tenter l'épreuve l'année suivante. Ils échouèrent de nouveau, trop incompatibles, trop indépendants. Simplement trop différents.
De nouveau, la jeune fille voulu abandonner. Mais de nouveau Léthé lui ordonna de réessayer. Elle accepta, peut-être nourrissait-elle l'espoir qu'un troisième échec la sépare à jamais de cette créature qui la terrorisait. Léthé, au fil des échecs, devenait plus ombrageux, plus rancunier envers sa dragonnière. Il se mit à la tourmenter, cherchant à la frapper ou à la mordre dès qu'il en avait l'occasion, comme pour voir si Liatris allait un jour s'opposer à lui.
Mais cette dernière encaissait toujours sans rien dire, supportait tout. Acceptait tout.

Finalement le jour de la dernière chance arriva pour eux. Une troisième épreuve, avec ses douleurs et ses affres. Liatris se contenta de ne rien faire de spécial, comme à chaque fois, espérant secrètement l'échec final. Un échec qui n'eut jamais lieu puisque Léthé se démena pour deux, donnant du meilleur de lui-même pour se protéger et protéger Liatris. Il devait réussir absolument, poursuivre son but. Et ce n'était pas Liatris et sa passivité qui allait l'en empêcher.
Ils réussirent, de justesse, grâce ou à cause des efforts du dragon, qui puisa dans ses dernières forces pour leur permettre de gagner. Et de s'Unir tous les deux, eux qui semblaient si incompatibles de prime abord.

Liatris accepta ce nouveau coup du sort sans ce plaindre. Elle était désormais membre de la prestigieux académie Lindorm. Un lieu où l'on apprenait à se battre, à survivre.

Et elle qui avait toujours été contre la violence allait devoir se former à l'art militaire à cause des caprices d'un dragon qui la terrorisait et la maltraitait sans cesse...

Elle n'avait rien d'une dragonnière et pourtant, son destin était désormais Uni à celui de Léthé.


---------------------Trois ans plus tard------------------------
Car les plus belles roses ont des épines et le cœur d'une femme est ceint des ronces les plus charmantes.

Elle s'était enfuie un matin brumeux et froid. Et, depuis le ciel, elle avait tourné les yeux vers le point formé par Lindorm. Un regard en arrière est le premier pas vers les regrets. Liatris Osgard était simplement partie sans rien dire à personne, un petit matin de mars, après quelques mois passés dans l'académie. Elle était partie, comme elle l'avait toujours fait, enfant sauvage et indomptée. Et Léthé et elle s'étaient dirigées vers Keven. La forêt sauvage leur fourniraient un abri, le temps qu'elles soient trop recherchées. Puis les choses se tasseraient.
Enfin, la dragonne et Liatris étaient libres. Léthé étouffait dans l'académie où elle ne pouvait vraiment passer du temps avec sa dragonnière. Et Liatris était malade de contraintes : les horaires, les obligations... Ce n'était pas son monde, elle qui était née dans la rue, elle qui était une enfant sauvage. La bibliothèque lui avait certes plu. Des choses avaient été passionnantes. Mais le contrôle des professeurs sur ses faits et gestes était épuisant pour elle. Il y avait bien Vaast, son cher ami. Son seul ami. Mais elle était égoïste et souffrait bien trop de cette cage, promise à un avenir de sang.

Alors, pour la première fois, dragonne et dragonnière apprirent à communiquer, à s'ouvrir l'une à l'autre. Plus que le sang versé par contrainte lors de l'alliance, elles s'ouvrirent leurs cœurs. Apprirent l'une et l'autre qui elles étaient. Liatris vu par la yeux de son amie et son amie vu par les siens. Leur amitié se renforça dans les jungles sauvages de Keven, là où nul homme ne vit et où, pourtant, une dragonne d'air et sa compagne humaine très loin de leur Aeria natale survivaient sans efforts. Liatris connaissait les plantes et avait l'habitude de la dureté de la survie en pleine nature et Léthé était assez impressionnante avec ses quinze mètres pour effrayer les animaux sauvages.
Quelques mois passèrent sans qu'elles ne rencontre quiconque, se protégeant des éventuelles recherches. Puis elles quittèrent finalement l’opulente jungle pour se rapprocher de la civilisation.
Mais ni Léthé, ni Liatris n'étaient préparées à ce qu'elles découvrirent un soir d'errance.

La nuit tombait sur un ciel orange, les dernières lueurs d'un gigantesque brasier faisait danser l'ombre chétive de Liatris qui sautait au sol, Léthé rampant à ses côtés. L'horreur du massacre les saisit toutes les deux. Elles regardaient l'horrible désolation d'un village qui venait à peine de subir une attaque Wyrm. Toute à sa retraite au fond de la forêt, Liatris n'avait eu vent des affaires de Wyrm. De leur incursion sur le Territoire et de la guerre qui faisait à présent rage un peu partout.
Les gens n'étaient que des victimes. De simples civils. Les yeux emplis d'horreur, marchant au milieu de la chaleur des flamme, l'horrible odeur de chair brûlée lui ramenant en tête d'épouvantables souvenirs, ravivant dans sa chair torturée la douleur du tisonnier qui, implacablement, avait dévasté sa féminité.
Elle était au bord des larmes et de la nausée lorsqu'elle tomba sur un petit groupe de gens, réfugié un peu à l'écart, dans une vieille grange préservée des flammes. La plupart étaient estropiés, blessés. Des femmes, des vieillards, des enfants et quelques hommes diminués par leurs blessures.
Des proies si faciles...
Un petit garçon l’aperçu le premier. Son cri d'effroi ébranla la jeune fille - encore une adolescente - alors qu'il hurlait avec une terreur sans nom. "Les Wyrms reviennent !"
Wyrms... Elle n'en était pas une. Elle n'était qu'une ancienne apprentie dragonnière. Lorsque les hommes et femmes encore en état arrivèrent en brandissant fourches, gourdins et pierres pour tenter de se défendre piteusement contre l'épouvantable dragon, contre celle qu'ils pensaient être une nouvelle ennemie, LIatris sentit quelque chose en elle se briser alors qu'elle tentait de leur dire qu'elle n'était pas une Wyrm. Mais la peur rends sourd et aveugle et jette sur l'agneau une peau de loup.
Ils allaient l'attaquer, lui jetant des pierres et la maudissant quand un rugissement avait déchiré le ciel jusqu'à en faire trembler la terre. Un énorme dragon noir comme la nuit avait projeté son ombre sur la scène.
Sur son dos un soldat en armure, glaive brandit. Un membre de l'arrière garde des Wyrm avait vu Léthé survoler la jungle et se poser dans le village. Craignant à un éclaireur de l'armée adversaire, il était revenu pour éviter que la trace de son escouade soit suivie.

Les civils, terrorisés, hurlèrent de plus belle en voyant arriver ce nouvel ennemi qu'il pensait venu au secours de Liatris. Mais le petit bout de femme sentit quelque chose changer en elle, comme un voile se déchire pour faire entrer la lumière au milieu de la pénombre. Lorsque le gros dragon noir cracha une gerbe de feu sur les malheureux, elle bondit sur le dos de Léthé qui s'envola en poussant un terrible rugissement. En bas les villageois pleuraient et fuyaient, certains touchés par les flammes se roulant au sol, à l'agonie. Épouvantable spectacle ordinaire dans une guerre qu'elle découvrait. Elle n'avait sur elle qu'une petite dague tranchante, qu'elle utilisait pour couper les végétaux. L'homme était un soldat entraîné. Mais elle ressentit pour la première fois de sa vie une colère brulante emporter toute raison. Car ces femmes, ces enfants et ces pauvres hères qui souffraient, pourraient un jour être Vaast, ou l'un de ses camarade de promotion. C'était Vaast qui pleurait et criait, victime à son tour de la guerre. Léthé chargea l'autre dragon de toute sa vitesse, vibrant à l'unisson avec Liatris. Sa rapidité était leur seule chance. Le dragon noir vira sur le flanc gauche, mais bien trop lentement, exposant, une fraction de seconde, son cavalier en armure. L'attaque était rapide et brutale. Liatris, debout sur l'énorme tête de Léthé, en équilibre, sentit bouillir en elle quelque chose de primordial et ancien. Le vent sifflait à ses oreilles. Ce vent même qu'elle utilisa pour sauter sans peur depuis la tête de Léthé alors que cette dernière heurtait violemment le flanc découvert de l'autre dragon, son énorme gueule aux doubles rangées de dents se refermant sur la chair fragile de la base d'une aile. Liatris se réceptionna sur le dos convulsant du dragon ennemi, évitant de peu l'épée du Wyrm. La colère la consumait. Cet homme blessait ces pauvres gens déjà survivant d'un massacre. Elle aurait voulu que le soldat ennemi soit volatilisé par ce vent puissant qui soufflait en elle. Elle entendit Léthé rugir de douleur alors que, d'un coup de patte, le dragon adverse, lui labourait la gueule pour lui faire lâcher prise, ses griffes s'enfonçant profondément dans la chair écailleuse et lui emportant un oeil.
La douleur de son dragon la submergea et Liatris sentit le vent siffler autours d'elle. Elle hurla, à pleins poumons. Elle hurla pour la première fois, non pas pour elle, mais pour toute la souffrance des autres. Et ce tout petit bout de femme tendit les mains vers le soldat. Le vent siffla plus fort. Si fort qu'il trancha le bras qui tenait l'épée qui allait s’abattre sur elle. L'arme piqua vers le sol et le Wyrm eut un instant un air abasourdi, le sang jaillissant se mêlant en gerbes avec celui de son propre dragon. Car Lethé n'avait pas lâché prise, et s'arc-boutant malgré la douleur sur sa gueule et le sang coulant à flot de son oeil crevé, avait arraché l'aile noire.
Il y eut comme un instant de flottement où le Wyrm en armure regarda le petit bout de fille qui venait de le vaincre. Quelques instants silencieux avant que le dragon ne pique vers le sol, Liatris ne devant son salut qu'à ses réflexes en s'accrochant au passage à l'une des tentacules de la tête de sa dragonne. Il y eut un grand bruit sourd quand le dragon heurta violemment le sol en se brisant le cou, tombant sur son dragonnier qu'il tua sur le coup.

Choquées, Liatris et Léthé se posèrent non loin, incapable encore de réaliser... De comprendre vraiment comment est-ce qu'elle avait fait. La chance. La surprise. Elle auraient dû y passer. Mais elles avaient survécu et la poignée de villageois se pressèrent autours d'elles, partagés entre peur et admiration.
Ce fut ainsi que Liatris perdit connaissance. Et qu'elle se réveilla bien plus tard dans une petite chaumière en compagnie d'une jeune femme brune.


Lunaelle lui apprit bien des choses. Patiente, douce, elle vivait à l'écart des villages des hommes, aux abords de la forêt. Elle était connue pour être une guérisseuse, sachant soigner les différents maux et blessures. C'était elle qui avait soigné Léthé mais n'avait pu sauver l’œil crevé. Liatris mis des semaines entières pour sortir d'une prostration catatonique : elle avait tué. Elle avait fait du mal à un être vivant. Il fallut tout le soutient de Léthé et l'attention patiente de Lunaelle, pour qu'elle sorte finalement de sa procrastination.
Liatris n'avait jamais eu de mère. Ni qui que ce soit pour veiller sur elle en dehors de Léthé. Il fallu autant de semaines à Lunaelle pour apprivoiser cette fille aux cheveux mi-longs, peu loquace mais curieuse de tout.
Elles partageaient cependant le goût de la botanique et la passion des plantes.
Liatris devint rapidement l'apprentie de la guérisseuse, apprenant vite et bien en raison de ses facultés exceptionnelles.

Lunaelle fut un mentor appliqué. Un mentor qui partageait parfois sa couche, embrassait ses lèvres et découvrait l'épouvantable secret de ce corps en pleine métamorphose. Car, un matin, à l'âge de vingt ans, un peu de sang filtra de ses mutilations. Mais c'était celui qui faisait d'elle une femme. Elle avait un peu grandit et ses cheveux avaient poussés. Son corps s'affinait lentement. Un an et demi après son départ de Lindorm, elle était presque méconnaissable.
Lunaelle et elle partageaient une complicité silencieuse, une proximité charnelle et spirituelle, à laquelle se superposait cependant toujours un fantôme, une absence. Vaast. Vaast lui manquait terriblement; Et elle se prit plus d'une fois à rêver que les caresses saphiques de son amie étaient celles de celui qu'elle aimait toujours. Le temps n'efface pas l'amour, lorsqu'il est véritable.
Un après-midi d'automne, quand les feuilles des érables sont rouges sang et or dans la chaude lumière, elle prit ses affaires et disparu de nouveau, retrouvant sa liberté.

Elle savait à présent ce qu'elle désirait faire.
Elle prêta l'oreille aux rumeurs et aux murmures de craintes, suivant l'odeur du sang jusqu'à certains villages plus touchés que d'autres par la guerre. Guérisseuse errante, elle donnait des soins à ceux qui en avaient besoin. Wyrms, soldats ou simples gens du commun, un blessé est un blessé. Elle se fit un devoir de soulager les autres. Lunaelle lui avait appris ce qu'il fallait. Et elle avait passé des mois entiers à s'entraîner, à apprendre à contrôler son don, à développer sa rapidité, sa dextérité et amélioré ainsi sa condition physique.
Elle était à présent bien différente de l'enfant effrayée qu'elle avait été en quittant Lindorm. Cette vie aventureuse avec Léthé lui plaisait. Elle aimait cette liberté, savoir apaiser les autres grâces à ses décoctions ou onguents. C'était son choix, le premier véritable choix qu'elle avait eu à faire. Elle écrivait à présent sa vie et avait disparu depuis assez longtemps pour pouvoir de nouveau fréquenter quelques villes, bien qu'elle n'aimât jamais vraiment cela.

Elle finit par revenir en Aeria. Sa nation d'origine était telle que dans ses souvenirs. Peut-être lui semblait-elle moins menaçante : elle avait simplement grandit. Un peu par hasard, elle tomba sur un vieillard qui reconnu à peine celle qu'elle était devenue. Le directeur de l'orphelinat où elle avait grandit fut cependant heureux de savoir que l'une de ses pensionnaires était devenue dragonnière. Ce qu'il donna à Liatris en échange d'un onguent pour ses rhumatismes valait bien plus que tout ce qu'elle aurait pu lui offrir : une infime trace de son passé. De qui est-ce qu'elle était.
Elle ne sut que le nom de sa mère : Aelle Osgard, originaire de Keven, mariée à un homme de Lostrego dont on ne savait rien. De sa mère, elle ne trouva pas plus de traces. Mais elle avait un nom et c'était la plus belle chose au monde pour une orpheline. Elle prit finalement l'habitude de se présenter en temps qu'Aelle pour ne pas risquer qu'on la retrouve un jour : elle savait que son départ de Lindorm faisait d'elle une déserteuse.

Quelques temps plus tard, à Narthan, elle fit la rencontre d'une jeune femme un peu plus âgée qu'elle. La dénommée Alecto était très différente d'elle. Elles semblaient n'avoir rien en commun. Mais elles s'étaient retrouvée à poursuivre le même but. Liatris avait entendu les rumeurs d'un gouverneur autoproclamé qui tyrannisait une ile entière et maintenait la population dans la famine et l'oppression. Elle n'aimait pas la violence, pas même à présent qu'elle avait grandit. Mais Restaz de Carabas était un être cruel et despotique. Un individu qui affamait toute une ile méritait de payer pour ses crimes. C'était ainsi qu'elle s'était mis en route avec Léthé, dans l'idée d'aller assassiner le tyran. Et elle fut harponnée par Alecto qui avait le même but. L'autre dragonnière renégate lui évita peut-être une mort certaine face à l'armée personnelle de Restaz de Carabas. Le plan mis longtemps à se mettre en place, frustrant un peu Liatris : pendant ce temps là des gens souffraient.
Mais elles parvinrent à destituer le faux gouverneur et à redonner de l'espoir au peuple opprimé.

Liatris aimait la compagnie d'Alecto, malgré leurs différences, car la jeune femme était aussi secrète qu'elle. Et ne posait pas de questions tout comme elle-même n'en posait pas. Même lorsqu'elle surprenait d'étranges caresses, de trop tendres baisers entre le dragon de foudre et Alecto. Léthé avait simplement balayé cela avec sa nonchalance habituelle, comme étant leurs affaires, ce qui avait finalement décidé Liatris qui ne voyait pas le mal qu'il pouvait y avoir à être si proche de son dragon.
Lorsque Alecto avait finalement dit partir pour Laragon, Liatris sentit en elle poindre le manque de Vaast. L'envie de le revoir était tellement forte... Il lui manquait tant... l'avait-il oubliée ? Avait-il changé ? La peur de retrouver l'être aimé trop différent lui laissait un goût amer. Trois années étaient passées. Mais son amour à elle était vivace et fort, brûlant toujours en un grand feu dans son cœur. Avait-il seulement aimé la petite chose qu'elle était ? Ou n'était-il qu'un ami ?

Dans ses errances, Liatris avait appris le courage. Alors elle demanda à Alecto si elle pouvait l'y accompagner : elle aussi devait se faufiler à Lindorm. Ce que ferait Alecto là-bas ne la regardait pas. Elle espérait seulement revoir celui qu'elle aimait plus fort que jamais...




Et toi, oui toi, derrière l'écran


Prénom/surnomLivia| Ton âge25 ans | Que penses-tu du forum ?Je ne pense pas. | Tu es arrivé là comment ?Devine | Code règlementValidé by Jo' | C'est ton dernier mot Jean-Pierre ?Chaussette ? CHAUSSETTE !
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Message Liatris Osgard ♦ But your love stays when all the rest disappeared... I_icon_minitimeVen 21 Déc - 22:04

Fiche terminée ♥
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Aqua
+ Date d'inscription : 02/07/2012
+ Messages : 1692
+ Orbes + Orbes : 116
+ Âge du Personnage : 19 ans
+ Année : 3ème
+ Nom du dragon : Kerinea
+ Type de Dragon : Eau
+ Le Don légué : Pluie d'automne
Calisto Lionheart
Calisto Lionheart
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Message Liatris Osgard ♦ But your love stays when all the rest disappeared... I_icon_minitimeVen 21 Déc - 22:55

Bonjour et Bienvenue parmi nous

Ta fiche est validée Validé
Félicitations !

Pense à remplir tes champs de profil (sous ton avatar) et éventuellement ta feuille de personnage. Tu peux dès à présent aller demander des liens ici, créer ta fiche de topics ici, et ta boîte à lettres ici. Pense à les mettre à jour régulièrement.

Tu es vivement invitée aussi dans le flood et les jeux, on ne mord pas et même qu'on est rigolos :23:

Merci encore de ton intérêt pour Lindorm et bon jeu parmi nous :95:
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Message Liatris Osgard ♦ But your love stays when all the rest disappeared... I_icon_minitimeVen 21 Déc - 22:58

Meurci coupine ♥
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