Paradichlorobezene.

【Come until we rot away】

❝ Will something change if I break the rules? So, I began to run seeking for answers although I already know there was nothing left for me ❞

Le Grand Magicien n'était pas un Grand Humaniste, à l'évidence. Le dragon d'Estefania lui avait souvent dit que la satisfaction de la vie se construit sur les nobles sacrifices que nous faisons. Alors pouruqoi elle se sentait si insatisfaite de ce sort qu'elle avait elle-même accepté? Pourquoi se sentait-elle si vide maintenant qu'elle avait été dépouillé de son premier et seul amour et que Maelen briserait leurs fiançailles qui ne rimaient à rien? Elle avait couru autant que son endurance le lui avait permis, cette nuit. Elle aurait voulu hurler à la lune comme une louve mais rien n'était venue. Elle n'était qu'une femme avec des ongles bien manucurés et des petites dents d'omnivore. Elle n'était qu'une petite fille qui ne savait rien de la vie et qui se posaient des questions éternellement sans réponses.

La brune n'était pas quelqu'un qui avait peur de blesser les autres si c'était utile. La cruauté dont elle avait fait preuve envers Maelen avait pourtant été nécessaire pour que ce dernier ouvre les yeux et rejette les conventions qui l'empêcheraient d'être heureux, sur le long terme. Elle se souvenait de cette promesse qu'elle s'était faite à elle-même le soir où elle avait découvert la liaison de son fiancé avec le professeur Nazarian: celle d'un nouveau sacrifice, plus noble encore que celui d'accepter ces épousailles. Un sacrifice pour le bonheur de quelqu'un d'autre, pour protéger un amour autre que le sien. Si, Maelen, l'amour peut être médiocre. Si. La Lucem avait pleuré en réalisant ça, et s'était enfermé dans les douches des dortoirs pour filles pour que personne ne la surprenne dans cette position honteuse de faiblesse. De l'extérieur, la jeune fille ne montra rien; elle se conduit comme une vraie petite princesse, se disputant toute la matinée avec Léa comme si de rien n'était, n'offrant aucun regard à Maelen ou à ses amis. Elle, des amis, elle n'en avait pas; pas besoin. Plus besoin. L’entaille de son torse la lançait, mais ce n'était pas grand chose.

Trismegistus avait accepté le prix du nouveau sacrifice d'Estefania, qu'il trouva infiniment plus noble que le précédent. Il ne s'était pas trompé quand il avait choisi la jeune fille parmi tous les membres de la famille Quinto: Estefania était la seule qui pourrait détruire son propre bonheur pour celui de quelqu'un d'autre. la seule qui pourrait ruiner sa vie pour celle d'un autre, sans regrets. Il savait aussi ce que cela impliquerait mais les humains sont des créatures fragiles et le dragon ne s'était jamais opposé aux gestes chevaleresques des autres, s'ils le touchaient. La Lucem ne s'arrêterait pas tant qu'elle n'aurait pas sucer tout le sang du problème de Maelen; comme les dragons stellaires, elle cherchait à monter toujours plus haut. Jusqu'à ce qu'elle brule ses dernières cartes. Mais il ne la retiendrait pas: un dragon ne pense pas comme un humain et pour Trismegistus, le sacrifice justifiait tout s'il était noble et désintéressé. Et c'était le cas.

Les choses auraient-elles put changer si elle avait enfreint les règles? Si elle s’était rebellé contre sa famille, tout au début? Les coups de ceintures de son père lui revenaient en mémoire contre son dos, pour lui apprendre la tempérance et la politesse. Non, ça n'aurait surement rien changé. Maelen avait quant à lui le pouvoir de changer de destin et celui de Shaem. Elle avait perdu le nord dans les intrigues d'Esteban et ne savait plus à quel mensonge se vouer, elle qui l'avais aimé, qui l'aimait et qui l'aimerait de toutes les forces, toujours, jusqu'à la fin, jusqu'au sacrifice.

Toujours. De toutes les forces. Jusqu'à la fin, jusqu'au sacrifice.

Voler des clefs, mentir aux professeurs, sourire et faire comme si de rien n'était quand la colère et la misère lui donnaient envie de s'arracher sa propre langue. A ses pieds, les chaussures d'Esteban ne lui avaient jamais semblé aussi lourdes. Rien ne changerait, même si elle enfreignait les règles et se dirigeait vers le toit de l'académie en prenant les marches quatre par quatre en essayant de se glisser hors du dortoir la nuit tombée, quand chacun des élèves fut dans sa chambre. Et son dragon ne serait pas avec elle, elle le savait bien: Trismegistus se trouverait un autre Quinto pour sa quête car Estefania lui avait fait comprendre qu'elle était trop faible pour devenir soldat, trop faible pour devenir gradée. Trop faible pour survivre à ces piqures de guêpes et morsures de becs de vautours qu'étaient le rejet d'Esteban et l'amour de Maelen qu'elle cherchait à préserver et porter aux nues. Et pourtant le vieux dragon en cet instant, depuis son nichoir, pensait qu'au contraire Estefania était la plus courageuse des Quinto. Il ne l'oublierait pas de sitôt.

La vie se construit sur les nobles sacrifices que nos faisons pour les autres.

Un pied devant l'autre en essayant de ne penser à rien d'autre que l'air frais du soir sur son visage qui lui éclaircissait les idées. Il était un peu tard pour regretter ou être en colère mais ses pensées se tournèrent vers le seul être qu'elle ait jamais aimé de tout son être, au point d'en devenir capable de tout donner sans rien garder. La Lucem ôta ses chaussures et les regarda un moment; comme elle aurait voulu le détester, en cet instant. L'avoir devant elle et saisir son fauteuil de malheur pour le renverser sur un coup de sang et l'avoir à sa merci, handicapé rampant. Un coup dans la figure, un nez cassé. Sur le mur d'enceinte, ses doigts craquèrent en ne rencontrant que du béton. Esteban n'était pas là, mais la douleur était bien présente. La brune se frotta le poing et arriva devant la ligne qui séparait une tape d'une autre, regardant le vide devant elle. Car si elle ne pouvait vivre sans Esteban, si elle ne pouvait devenir Wyrm et rejoindre sa tante à cause des idéaux de Trismegistus, si elle ne pouvait être aimé de celui qui aurait du être son mari, elle préférait la mort. Elle préférait choisir comment elle allait tirer sa révérence et dire qu'elle n'était pas assez forte pour tout ça.

Une pensée verticale, animale. Il n'était plus temps de reculer et de penser à ce qu'elle laisserait derrière elle aux autres. Les autres ne comptaient plus. Elle s'avança d'un pas, frôlant le bord du toit en déglutissant. La dernière étape. Maelen protégerait Shaem des crocs implacables d'Aeria et prendrait soin de lui. Ils seraient heureux une fois qu'il aura fait savoir à tous son amour. Il n'y a que comme ça que les choses pourraient aller mieux pour lui, elle en était persuadée. Alors elle jeta les chaussures honnies dans le vide, comme pour dire au revoir à cet homme qui serait le seul de toute sa vie, elle se le jura en cet instant. La haine et l'amour sont de très proches cousins; de vrais jumeaux.

Le temps lui parut comme suspendu; si long. Si elle restait encore ainsi sur place, la Lucem craignait de pourrir. La brune prit une grande inspiration; elle ne pleura pas, prenant un élan conséquent avant de s’élancer vers le bord du toit en essayant de ne rien regretter et surtout de ne penser à rien. C'était maintenant qu'il fallait sauter.

La vie se construit sur les nobles sacrifices que nous faisons pour les autres, sans rien leur demander en échange et quand vient l'heure de comprendre qu'il ne nous reste plus rien, le choix se fait avec une simple question:

Quel est le sens de ma vie?

Elle n'avait pas la réponse; elle ne savait même pas ça. Alors, en guise de réponse, elle préférait la mort à la souffrance. C'était incroyablement lâche, Estefania le savait bien mais que faire d'autre quand on ne sait plus quoi faire? Quand on on veut tout donner et ne rien recevoir?

Celui qui refuse de recevoir n'a rien. Et ceux qui n'ont rien ne regrettent rien.

Est-ce qu'elle regrettait quelque chose? Il n'était plus temps d'y penser.

Tout était confus dans ma tête et les gens autour de moi ne m’inspirai guère sympathie ou réconfort ; à Laragon je n’avais qu’Irmine toujours distante mais toujours à veiller sur moi. Malgré son cœur de glace j’avais appris énormément de chose sur moi, sur ce qui m’entoure et sur la vie en général. Quand on a plus d’espoir on se repose sur les gens que l’on aime, pour ma part repenser à des défunts ne m’attristait pas plus que cela mais je n’avais plus d’attache sentimental et de réconfort chaleureux comme avant et cela me manquais profondément.

Pour oublier je flânais dans les couloirs de l’académie, j’avais eu dans l’idée de faire un saut à la bibliothèque mais devenir un rat enfermé entre quatre étagères remplies à ras bord de vieux livres ne faisait pas parti de mes objectifs. Errant sans réel but à travers les dédalles pavés, à fouiner et laisser trainer mes oreilles sur des anecdotes intéressantes, restant bien dans l’ombre, aussi discrète qu’une souris, je surpris la belle Estefania avec une attitude pour le moins étrange venant de la part d’une Lucen et d’autant plus quand on connaissait son rang et son titre.

Je la vis prendre les escaliers de la tour Ouest et m’y engouffrai, par curiosité de l’endroit et par pressentiment fort, presque instinctif. J’attendis résonner les pas de la demoiselle. De ma position elle semblait fuir ses ombres du passé, et ses souffrances ou simplement faisait son footing, mais moi aussi je courrais pour fuir la réalité, pour oublier mes problèmes et voilà où ça m’avait conduit, à l’académie sans repère. Je regardai un instant vers les hauteurs en soupirant du temps que j’allais investir pour gravir les marches, avant de commencer la longue escapade menant au sommet ; je n’en voyais plus la fin et commençais à désespérer à me trouver face à un cul de sac et de rebrousser chemin.

Quel ne fut pas ma surprise quand je sentis l’air frais et les senteurs boisées qui s’engouffraient par la porte en bois usé ouverte. Passant le pas, je fus stupéfaite de la vue magnifique que donnait ce lieu insolite jusqu’alors inconnu pour ma petite personne. Les yeux écarquillés, je fixai l’horizon et le ciel teinté parsemé de nuage défilant dans le vent de fin d’automne. Le froid arrivait du nord et bientôt l’hiver recouvrirai de nappe blanche et pure les jardins et toit tel un paysage féérique de conte de fée dans les romans et livres pour enfants. Mais pour l’heure je profitais de cet air pluvieux pour retourner mon attention sur la Lucem qui venait à priori de balancer ses chaussures par-dessus la rambarde.

Discretement je m’en approchai pour constater la hauteur vertigineuse qui expliquait bien le nombre de marche que je venais de monter. Ne comprenant pas le geste d’Estefania, je la regardai un instant avant de reporter mon attention sur les souliers arrivés en bas et revenir à la jeune fille. Interloquée, je restai un instant sans rien dire ou faire, les traits déformés du visage de la brune présumaient bien d’une lutte intérieur que j’avais moi-même du affronter par le passé. Que pouvait-il bien se passer pour que la jolie, mystérieuse mais non moins souriante princesse Estefania perde son sang froid aussi brutalement ? Avait-elle vraiment l’intension de sauter par-dessus la rambarde ?

A mon tour je défis mes basket, mes pieds prenant le froid malgré mes chaussette et le jetai à la manière de la Lucem, m’approchai un peu plus de la barrière, pour les regarder retomber au sol sans bruit. Sans un mot je passai de l’autre côté de la sécurité, m’accrochai bien afin de ne pas finir comme mes chaussures et vins me placer devant la princesse. Je la fixai cherchant à comprendre son changement brutal de comportement et lui demandai d’un ton neutre et un peu détaché :

- "Tu comptes sauter ou bien simplement observer la vue ? parce que je serais toi j’éviterai de devenir comme les chaussures qui sont en bas !"

Je me retournai toujours à me cramponnant à la barrière, faisant face au vide, au paysage sans fin s’étendant jusque sur la mer que je voyais depuis les hauteur ; déjà sur le dos d’Irmine, en arrivant à Laragon j’avais pu l’observer mais jamais de près, je voulais d’abord LE rencontrer avant de voir la mer et de la sentir.

- "Que penses-tu qu’il adviendra de toi si tu sautes ? Tes peines et souffrances valent-elles la peine que tu te sacrifies maintenant ? "

Je reportai mes yeux sur elle, la fixant attendant sa réponse. Ici, de l’autre coté j’avais peur, le vertige et ma dragonne n’étais pas là pour venir me rattraper en cas de problème mais je prendrai le risque coûte que coûte car la mort pour l’avoir traversé et échappé de justesse, je ne la conseillait à personne même pas au plus infâme des tueurs….

Les jours qui avaient suivi le bal avaient été particulièrement difficile pour le jeune étudiant ventus qui était encore sur son petit nuage depuis. Le temps s'était rafraîchi également, mais il s'en moquait. Cette soirée resterait à jamais gravé dans sa mémoire et elle ferait certainement partie de ses plus beaux souvenirs.

Ses joues se colorèrent légèrement en pensant à Nathanaël et il eut bien du mal à continuer la lecture de son livre tandis qu'il se trouvait au foyer. Un petit moment de détente avant de réviser à la bibliothèque et d'y retrouver Nathanaël. Ses tendres sentiments pour l'autre étudiant ventus l'empêchaient de le considérer comme un simple ami à présent. Mais c'était Angélus qui avait mis un nom dessus, l'Amour. Raphaël s'était un peu inquiété sur le coup, car Nathanaël et lui ne faisaient pas parti du même monde, en dehors de l'académie et aux yeux d'Aéria.

Le jeune homme était de noble naissance, quand lui faisait partie du peuple, descendant d'une modeste famille de soldats qui servait le territoire depuis des générations. Son père lui avait dit qu'il y avait toujours eu des dragonniers dans la famille Darragon.

Mais cela ne réglait pas le souci de différence de classe. Et puis Nathanaël devrait sans doute avoir des enfants pour perpétuer le nom de sa famille, même s'il n'était pas l'aîné...

Le jeune hermaphrodite toucha doucement son ventre, il ne savait pas si c'était possible pour lui et il avait tellement peur qu'on lui dise "non" qu'il n'avait pas encore posé la question, si tant est qu'on puisse lui donner une réponse ici. Il n'avait même pas demandé à sa mère, mais il doutait qu'elle soit en mesure de lui répondre.

Enfin, pour le moment, il ne devait pas penser à ça. Il n'était qu'en troisième année, il avait encore le temps de voir venir, Nathanaël serait à ses côtés encore un moment. Enfin, s'il ne disparaissait pas, comme Luka...

Un soupir s'échappa de ses lèvres sensuelles lorsqu'il pensa à l'étudiant aqua. Cela faisait un moment qu'il avait disparu...et malgré tout, Raphaël s'inquiétait toujours et espérait également qu'il reviendrait, en pleine forme. Car il n'avait pas déserté, c'était impossible!

Finalement, le jeune ventus reposa son livre, un peu agacé et plus du tout capable de lire. Il leva les yeux vers la porte ouverte juste au moment où une jeune fille brune qu'il avait déjà aperçu avec Maelen, passait devant avec un drôle d'air et un empressement étrange. Quelques secondes après, ce fut une autre jeune fille qui passait, semblant la suivre.

Interpelé par le comportement des deux jeunes filles, il rangea rapidement le livre sur l'étagère et sortit pour voir la direction qu'elles prenaient. L'escalier menant au toit?

Par acquis de conscience, Raphaël décida de les suivre à son tour, à distance raisonnable, pour ne pas être repéré. Il monta les marches rapidement et frissonna en poussant la porte menant dehors. Il tourna la tête et aperçu la silhouette des deux jeunes filles un peu plus loin. Heureusement pour lui, il n'avait pas le vertige.

Il referma doucement la porte et s'approcha au moment où la jeune femme brune semblait prendre son élan pour...sauter? Fronçant les sourcils, Raphaël s'apprêtait à intervenir quand l'autre jeune fille s'adressa à elle. De quoi parlait-elle?

Le jeune ventus avait encore du mal à analyser certains comportements humains.

-Bonsoir...dites...vous ne voulez pas vous éloigner du bord? C'est dangereux.

Le jeune hermaphrodite usa de son don pour rejoindre la jeune femme brune et lui tendit la main:

-Tu es une amie de Maelen, non? Il serait sans doute triste s'il t'arrivait quelque chose...et tu risques d'attraper froid sans chaussures...

Non vraiment, il ne comprenait pas ce qui se passait.

【Come until we rot away】

❝ Will something change if I break the rules? So, I began to run seeking for answers although I already know there was nothing left for me ❞

La suite des évènements avait de quoi désarçonner Estefania qui dans sa précipitation s'était crue seule sur le toit de l'académie; elle avait pris son élan et avait tant fait le vide dans son esprit pour sa dernière action qu'elle n'avait pas senti la présence d'une autre jeune fille qui lui barra brutalement la route en... s'accrochant au bord du toit. Stoppée nette dans son élan, la Lucem eut un grondement sourd de mécontentement et son regard tourné vers la nouvelle arrivée offrait une expression indicible, entre la fureur et la déception. Pourquoi fallait-il qu'une idiote la coupe dans son choix? Pourquoi fallait-il inlassablement qu'on l'empêche d'agir de son propre chef? Serrant les poings en faisant face à la jeune fille, les phalanges d'Estefania blanchirent tant elle serrait les poings. Ses doigts précédemment malmenés par le coup de poing dans le mur saignaient un peu mais elle s'en fichait.

"Bien sûr que je sais ce qui va se passer, sinon je ne le ferai pas, imbécile!", hurla la Lucem à l'adresse de la Glacies, "idiote! Tu veux mourir?!"

Elle l'invectiva durement avant de venir à elle en quelques rageuses foulées, la saisissant par les coudes pour la tirer avec une force incroyable pour une aussi frêle jeune fille; une force tirée de la colère. Elle tira Hedwige sur le côté dans un mouvement d'humeur, la jetant presque à l'écart, en sécurité. La toisant finalement avec dédain, elle se contenta de lui dire:

"Tu ne sais rien de mes peines, alors pas la peine d'argumenter. Je n'ai pas d'intérêt à en finir devant quelqu'un si c'est pour le traumatiser."

Elle était droite, tout de même, Estefania. Préserver et épargner les autres avait toujours été sa mission et maintenant qu'elle avait des spectateurs, son projet tombait à l'eau; pour autant elle ne changeait pas d'avis et se contenterait de ronger son frein. Un autre spectateur arriva en la personne d'un ami de Maelen, Raphael Darragon; il les rejoint en utilisant visiblement son don mais la brune se contenta de le toiser sans rien dire, poings toujours serrés. Elle se gratta un peu le cou, sentant une démangeaison sous ses bandage, deux boutons de sa chemise ouverte. Les manches relevées, la jeune fille avait un autre bandage à un avant bras et ses phalanges d'une main étaient rouges et tuméfiées. Mais elle n'en avait cure.

"Excellente déduction", dit ironiquement Estefania à Raphael quand il parla de la dangerosité du bord, "bravo."

L'Aerienne regarda un long moment la main tendue avant de la refuser d'un geste d'humeur du plat de la sienne pour l'écarter.

"Je ne suis PAS son amie!", hurla finalement Estefania, à bout dès que le prénom de son fiancé fut prononcé, "je ne le serais jamais! Je me fiche qu'il soit triste, c'est pour lui que je fais ça!"

Ils ne pourraient pas comprendre, car ils ne la connaissaient pas et elle n'avait aucune envie de les connaitre. Être interrompue ainsi entraina Estefania dans une spirale de colère et de déception apparente, où elle s'en prit à ceux qui tentaient visiblement de la tirer de là. Ils ne pourraient pas comprendre, eux qui ne penseraient qu'au fait de la dissuader. Lorsque Raphael lui parla de ses chaussures, la Lucem baissa la tête pour regarder ses jambes et haussa vaguement les épaules, une main sur le col de sa chemise.

"Circulez maintenant, le spectacle est fini", fit-elle en tournant les talons pour rejoindre doucement la porte d'accès aux escaliers de service, "évitez de parler de ça aux professeurs sinon je devrais leur dire que vous étiez aussi sur le toit sans autorisation. Personne n'est sensé être debout après le couvre-feu. Je ne vous dénoncerai pas à Babucci si vous gardez ce que vous avez vu pour vous."

Elle ajouta, sur un ton plus froid:

"Ne cherchez même pas à me faire la morale, je me fiche bien de votre avis", elle prenait la fuite, comme toujours, "je n'ai pas à me justifier."

♫ Antichlorobenzene

Assise sur le bord d'un toit opposé, un chat noir, aux vêtements d'un bleu sombre, aux longs cheveux de nuit. Il regardait la scène en silence, témoin au silence minéral d'une souffrance toute animale qu'il n'avait jamais que trop connu. Sur ce bord de toit, le visage caressé par un vent froid, il prenait la mesure de toute la souffrance en contrebas. La flèche aux tuiles d'ardoise lisses et glissantes le cachait aux autres. Assis sur la gouttière comme tous les chats d'une nuit à la lune ironique, il observait et notait ce battement, cet écho tellement triste.
Chacun souffre et souffre encore, chacun à sa façon. Chacun cherche le réconfort où il le peut. Chacun est seul face à un monde hostile et déserté par la raison.

Témoin, guetteur de pierre, il se releva doucement, sa main accrochée à la flèche de la tour, cette sobre girouette de métal, funambule nocturne. Il n'avait pas peur du vide. Juste peur des gens. Le vide est si grisant. La sensation d'aspiration du sol décidément bien lointain plongeait son esprit dans une douce transe. Je ne veux pas qu'elle tombe elle aussi. Les yeux emplis d'une tristesse de compassion, il la vit être rejointe par deux autres élèves.
Que faisaient-ils ici, si tard ? Il secoua la tête. Triste sires qui ne voyaient même pas que le mal ne pouvait se résumer en quelques mots. Il ne perçu que des bribes de mots emportés par le vent. Des bribes de raison contre la déraison. Silence, petites, vous ne voyez que le mal que vous provoquez avec votre raison. Il avait eu de la chance, lui, de tomber sur Ludvig. D'être sauvé d'un sourire plus que d'un mot, d'une main tendue, d'une veste sur les épaules et des écailles lisses et froides d'un dragon d'eau. Pas besoin de grands discours, pas besoin de larmes de crocodiles. L'on est toujours seul face au vide.

Le lourd battement d'ailes du dragon de feu et il lui jeta un regard. Le museau de renard se plissa d'un sourire plein de crocs. L'on est toujours seul face au démon qui poursuit nos nuits. Il ne voulait plus être seul. Il ne la laisserait pas seule face au précipice, seul malgré les bien-pensants qui espéraient la faire changer d'avis. Il la pousserait plutôt du toit. Ouvre tes ailes et apprend toi aussi à voler. Dans ce monde impitoyable, il fallait apprendre à survivre, malgré les soirs de doute. Pour soi, pas pour les autres. Ce n'étaient que des chaînes qui vous terrassaient.
Il grimpa lestement sur l'épaule du dragon, assis sur la créature formidable au rougeoiement de braise dans l'obscurité, dont les ailes noires de chauve-souris brassaient l'air alors qu'il s'accrochait à ses cornes torsadées.
Le dragon fonça vers le toit suivant, l'atteignant sans effort. Les pattes aux lourds sabots claquèrent sur le sol. Et Asa perché sur l'épaule de cette créature au faciès de Diable oublié tendit la main, en miroir à Maegath dont la main griffue, parcourue de rougeoiements de braise et d'une douce fourrure se tendit de la même façon.

"Viens." Dit-il simplement, sans insister, sans sourire non plus. Il ignora délibérément Hedwige et Raphaël. Un jour vous aussi vous pleurerez dans le noir et voudrez mourir. Alors j'espère que ce jour là, il n'y aura pas de maladroits pour ajouter à votre solitude le poids de votre sollicitude.
Maegath porta la petite princesse à cheveux longs sur son bras aux muscles saillants, la laissant assise sur son avant-bras, tout contre ce torse à la chaleur de braise, surnaturelle.

Puis les ailes battirent de nouveau et le dragon aux airs de démon s'envola aisément vers les cimes sombres de la forêt, jusqu'à rejoindre un terrain plus dégagé, solitaire. Et le silence végétal les engloutit alors que le démon-dragon les déposait au sol. Asa ne parla pas, ne portant qu'une chemise noire et un pantalon de la même valeur, le rendant plus pâle et le confondant avec l'obscurité.
Il ne posa pas de questions et se contenta de s'asseoir sur une souche qui dépassait du sol. Ses yeux bleus étaient cependant emplis d'une drôle de douceur complice alors que le dragon s'éloignait un peu près de la lisière des arbres, occupé à ses propres réflexions, sentinelle de lave de sa dragonnière.

Je m'attendait à beaucoup de réaction mais celle d'Estefania me laissait pantois. Je savais pertinemment que la vie n'était pas toute blanche ou toute noire mais dans le cas de la demoiselle, la balance oscillait en tout sens sans jamais se stopper; de par son caractère elle devenait une arme dangereuse et déstabilisante.

Je fus ramenée contre mon gré sur la plateforme, la force avec laquelle la princesse me tira m'indiqua la colère que j'avais fait naître en elle. Cependant, une fois que mes pieds retrouvèrent une stabilité, je lui gratifiai un sourire en guise de réponse; il était vrai que je manquais de tact dans ce genre de situation et je me sentais prête à recevoir sa foudre ou ses poings si ça pouvait lui changer les idées. Mais j'obtenu simplement des reproche pour ma tentive, la raisonner ne serait pas de tout repos; ça tombait bien je n'arrivais pas à dormir ce soir et je m'assis pour mieux réfléchir...

Un autre élève nous rejoignit, je ne le connaissait pas et malgré tout ce que j'apprenais en arpentant les couloirs impossible de mettre un nom sur ce visage. Personnellement si les anges existait c'est sans nul doute l'image que j'aurais d'eux d'autant plus que son don confirmait mes interrogations; un visage angélique c'était le cas de l'affirmer, gracile jusque dans ses gestes et une beauté à couper le souffle; je me supprise même à rosir sous le charme. Secouant la tête pour repprendre mes esprits, j'aurai tout le temps de découvrir en temps et en heure qui se cachait derrière ce garçon aux ailes magique.

Je ne comprenais pas leurs speudo dispute étant étrangère à beaucoup de choses qui se déroulaient dans l'académie mais si la princesse voulait en arriver à finir comme une crêpe, elle devait vraiment aussi malheureuse que le jour où j'avais tout perdu. En un sens je la comprenais j'avais aussi voulu en finir et je suis devenu dragonnienne depuis ce jour fatidique, Irmine avait changé ma vie pourquoi Estefania n'avait-elle pas pris conscience que beaucoup de gens tenaient à elle, l'admiraient et l'aimaient? fallait-il lui dire mes sentiments depuis que je l'avais rencontré ou au contraire attendre encore un peu...

Tout cela me taraudait et tandis que la lune m'offrait des reflets mauve aux coin des yeux quand je constatai que la Lucem allait prendre la poudre d'escampette; plus le choix je devais la mettre au courant, peut-être réaliserait-elle que la vie vallait la peine d'être vécu avec ses joie et ses peines, ses réussites et ses difficultés. Je me relevai et m'approchai de la suicidaire encore entière, inspirai profondément et lui retiens le bras, une expression indéchiffrable. Non je la sermonerai pas ou lui ferai pas la moral, ce n'était nullement mon but; je cherchais juste à comprendre le pourquoi du comment...

- "Estefania, je dois t'avouer que...

Soudain une ombre masqua la lune, coupant ma phrase et me fis sursauter: je lachai ma prise pour faire fasse à un dragon surement de feu au vu de sa couleur. A cet instant je pensais voir un cauchemar éveillé quand je constatai que la créature pourvu d'ailes, portait un humain sur ses épaules, sans doute un jeune draginnier de l'académie, qui offrit une occasion d'échapper à la demoiselle brune. Je ne réagis, ne l'empêchai pas; après tout si elle voulait partir c'était son choix tant qu'elle vivait et respirait tout irait bien...

Ils partirent et je ne pu m'empécher de courir sur le bout de la passerelle pour tenter d'appercevoir leur destination en vain. Je ne pouvais me résoudre à laisser Estefania seule avec un inconnu élève ou non. Au vu de l'avancait de la nuit, Irmine dormait d'un lourd sommeil et si je la réveillais pour des broutille d'adolescentes, je subirai ses représailles mentales et physiques alors tant pis pour la distance, c'était maintenant qu'il fallait agir. Je fis volte face et voulu retourner aux escallier mais aillant oublié un instant le ventus qui voulait lui aussi aider la princesse, je lui rentrai dedans sans violence.

- "Désolée, j'avais la tête ailleurs. Tu connais la personne qui a emmené Estefania? tu sais si elle est dangereuse? j'ai pas envie qui lui arrive malheur...

Je le fixai les yeux emplis d'un espoir incertain et sourd. Je me reposais sur quelqu'un encore une fois, à chaque fois cela ne m'apportais rien de bon et j'espérais que cette fois-ci la balance de la chance tournerai en ma faveur et que tout se découlerai sans catastrophe. Je lui souris sans en comprendre la raison, sentant mes joues rosir à nouveaux.

-"Je vais essayer de les rejoindre à pied, libre à toi de me suivre.... Il me semble les avoir vu prendre la direction de la forêt..." Je fis une petite pause "Mais avant je vais chercher mes chaussures"

Puis je pris la direction de la porte et descendit l'escalierquatre à quatre, me perdant dans les dédalles de couloir et enfin trouvai la sortie pour récuperer mes chaussures que j'enfillai. Zieutant avec insistance sur celle que la lucem avait balourdées, j'inspirai et les pris également avant de reprendre ma course malgrè mon essoufflement dù aux marches de cette maudite tour. Au fond de moi je ne voulais pas affronter la nuit seule, la lune serait présente et le vent du soir qui rendait ma respiration encore plus difficile ne manquerait pas à l'appel non plus. La soirée risquait de durée jusqu'au matin à ce train là.

Il ne s'était pas du tout attendu à cette réaction de la part de la jeune fille brune. Il avait juste voulu que les deux jeunes filles reviennent vers un endroit moins dangereux que le bord du toit. Il sursauta presque quand elle refusa son aide du plat de la main d'un mouvement d'humeur, en lui hurlant dessus. Entendre "je me fiche qu'il soit triste, c'est pour lui que je fais ça", sonnait comme une contradiction dans son esprit. D'autant plus qu'il n'avait absolument pas compris ce qu'elle comptait accomplir en se tenant au bord du toit.

Le suicide était un concept qui lui passait au-dessus. Il n'avait jamais eu ce genre d'envie et n'imaginait même pas qu'on puisse vouloir en finir avec la vie, surtout pas ici!

Il ne répliqua même pas aux réflexions acides de la jeune fille, totalement à côté de la plaque. Il la regardait s'en aller, les sourcils froncés. Il ne voyait même pas pourquoi il lui ferait la morale.

Et alors que l'autre jeune fille tentait de lui parler, une ombre cacha la lune. Raphaël plissa les yeux et recula instinctivement devant l'immense dragon qui leur faisait face. Une fois ses yeux habitués, il reconnut le dragon d'Asa qu'il aperçut d'ailleurs juste après.

Il se détendit et lui sourit, s'apprêtant à lui faire un signe de la main, quand il remarqua qu'il ne lui adressait même pas un regard. Cette attitude ne lui ressemblait pas et il se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour lui déplaire. Il resta en retrait, un peu blessé, et regarda le dragon s'éloigner avec Asa et la jeune femme brune, qui s'appelait apparemment Estefania.

Il frissonna sous le vent soulevé par les puissantes ailes du dragon de feu et haussa les épaules en se rapprochant de la jeune fille restée avec lui. Celle-ci lui rentra d'ailleurs dedans, sans violence, mais cela lui permit de mieux distinguer ses traits. Il lui sourit et secoua doucement la tête:

-C'est rien...Oh, Asa, oui je le connais, c'est...un ami...elle ne craint rien avec lui...mais je ne sais pas s'ils se connaissent...

Il lui offrit un petit sourire contrit. Il n'aimait pas être pris de haut et c'était bien l'impression que lui avait donné Asa. Qu'avait-il bien pu faire pour lui déplaire? Il ne lui sautait plus dessus de manière intempestive depuis qu'il savait que cela pouvait provoquer des sortes de "crises" chez lui et il n'avait pas souvenir d'avoir pu dire ou faire quoi que ce soit qui aurait pu le mettre en colère...alors, comme lorsqu'on ne comprend pas, on s'imagine des choses et c'était bien ce qui arrivait à Raphaël, et son humeur s'en trouva rapidement assombrit.

La soirée avait pourtant bien commencé...

Il remit les pieds sur Terre lorsque la jeune fille s'adressa à nouveau à lui:

-Je crois qu'elle serait en colère si elle nous voyait revenir...

Visiblement, cela ne servait à rien de la raisonner. Le jeune hermaphrodite soupira discrètement avant de la suivre, refermant la porte derrière eux. Il n'avait pas vraiment envie de ressortir dans le froid. Non, il n'avait qu'une envie, se glisser sous les draps chauds et même contre Nathanaël...il était triste car il n'aimait pas quand un de ses amis était en colère contre lui sans qu'il n'en connaisse la raison.

Cependant, il ne pouvait pas laisser la jeune fille sortir seule.

Il la suivit et trottina à ses côtés:

-Au fait, je m'appelle Raphaël. Et toi?

Oui, il n'allait pas l'appeler "jeune fille" jusqu'à la fin des temps non plus! Qu'est-ce qu'il faisait froid! Il n'était pas du tout habillé pour l'occasion, mais bon, il n'avait pas eu le temps de passer quelque chose de chaud. Il se demandait vraiment si tout ceci était bien utile. Cette jeune fille brune leur avait bien signifié qu'elle ne voulait plus les voir, non?

Et la forêt! Quelle idée franchement! Pourquoi pas le terrain d'entrainement ou le lac? Ben non fallait qu'ils soient partis vers la forêt! Il était vraiment de mauvaise humeur à présent, mais ce n'était pas une raison pour que sa compagne en fasse les frais.

[HRP: comme Asa m'a embarqué, j'ai continué sur ce topic. Libre à vous de venir ou de rester sur celui-ci, les loulous! ♥]

Le froid soufflait de plus en plus fort et bientôt il me dit frissonner, moi fille de Nordheim frissonner pour un simple vent frais? J'avais peur, peut des ombres de la végétation omniprésente ici, pur du bruit sourd qui résonnait dans les branche, peur des hululement qui retentissaient au loin, sûrement sur le sapin ou le cèdre. Je n'ai connu que le blanc de la neige, les vent violent, la végétation quasi inexistante à part quelque pinacées quant aux animaux eh bien... Les loups, renard et quelques autres herbivores téméraire parcouraient encore les vastes contrées du nord.

- "Raphel! Quel joli prénom, il te va bien! Je me nomme Hedwige."

Je dis une halte, les pieds endoloris par ma descente précipité des escaliers, je ne savais pas la direction de la forêt et encore moins la distance à parcourir pour y parvenir. Neammoins j'avais la conviction qu'Estefania était perdu tout autant que moi, pas forcément pour les mêmes raisons, après tout j'avais interrompu ou retardé sa mort et même si elle me pardonnerais jamais cela m'irait...

*Irmine, tant pis si je te réveille, viens mes chercher je dois rejoindre la forêt au plus vite*

J'eu un grognement comme réponse mais son soupir me fit comprendre que la dragonne était en vol pour venir le prendre. Le reptile blanc nous surplomba de toute sa taille tel un fantôme flottant dans le ciel avant de redescendre avec souplesse et douceur à notre hauteur. Je me précipitai pour lui caresser le museau avant de parcourir tout son long cou blanc et écailleux d'y plat de la main. J'avais oublié cette sensation unique que je ressentais à chaque fois; une libération, du réconfort, un lien inébranlable... Elle l'avait manqué plus que je l'aurais imaginé...

Je me tournais vers Raphaël :
- "je te présente Irmine, ma dragonne, mon amie. Tu as déjà fait beaucoup pour Estefania alors que tu ne l'a connais pas et je t'en remercie." J'inspirai un cours instant cherchant mes mots et sans le blesser "Je comprendrais que tu ne veuille pas aller plus loin, tu as sûrement d'autre choses à faire. Et puis ainsi habillé tu dois avoir froid je me trompe?" Je le fixai interrogateur, incertaine, attendant une réaction.

Je grimpai sur les omoplates du dragon blanc glacial, bloquant bien mes jambes pour ne pas bouger au décollage. Je reportai mon regard sur le garçon aux ailes d'ange

- "Tu viens ou tu restes?"

Je savais que mon amie n'aimait pas les inconnus mais un cas de force majeur mérité un faveur de sa part. Je lui rendrais au centuple les efforts qu'elle ferait ce soir, elle le savait mieux que quiconque...

Je n'attendais plus que la réponse de Raphaël avant de pouvoir voler dans le froid de l'hiver, voler pour retrouver une princesse perdue, voler et me sentir libre...

Raphaël ne pouvait décemment pas laissé Hedwige sortir seule dans ce froid. Il avait beau être hermaphrodite, il n'en était pas moins protecteur envers les jeunes femmes, surtout qu'elle était sans doute en première année vu son jeune âge.

Il courait donc à ses côtés, et se présenta. Sa réponse le fit sourire, oui, il aimait bien son prénom, même s'il ne le trouvait pas particulièrement joli, mais le fait qu'elle souligne qu'il lui allait bien lui fit vraiment plaisir. Et puis Hedwige, c'était joli aussi, ça lui allait bien et ça lui rappelait la neige.

-Enchanté Hedwige.

Non vraiment, elle lui paraissait trop fragile avec sa petite bouille d'ange pour qu'il la laisse toute seule dans la nuit froide. Malgré tout, il avait froid lui aussi. Il n'avait pas eu le temps d'aller chercher de quoi se couvrir, tout s'était passé trop vite et il l'aurait perdu de vue.

Mais pourquoi voulait-elle absolument rejoindre l'autre jeune fille qui ne semblait pas vouloir de leur compagnie? Il s'arrêta à ses côtés et haussa légèrement un sourcil avant de lever les yeux en entendant de puissants bruits d'ailes. Un dragon, le sien sans doute, venait de se poser devant eux. Il sourit à sa compagne et s'inclina légèrement devant l'immense dragonne:

-Enchanté Irmine.

Il se tourna ensuite vers Hedwige et soupira doucement, c'est vrai qu'il avait froid, mais sa conscience lui dictait de ne pas la laisser seule:

-C'est vrai que je ne connais pas Estefania...mais elle est une amie de Maelen. Un de mes amis très chers, et je ne veux pas qu'il lui arrive du mal. Malgré ce qu'elle a dit, il serait triste, et je ne veux pas qu'il soit triste. Alors je t'accompagne.

Il frissonna légèrement en réponse à ce qu'elle venait de lui faire remarquer, mais tant pis:

-Ca ira. Il ne fait pas si froid...et puis plus vite ce sera réglé, plus vite nous pourrons nous mettre au chaud, non?

Il regretterait peut-être sa décision, ou pas. Il verrait bien, mais surtout, il aurait bien aimé qu'on lui explique la situation...En attendant d'y voir plus clair, il grimpa sur le dos de la dragonne, aidé d'Hedwige, et ils s'envolèrent vers la forêt.

[Hrp] Raph > suite ici

je pense que ce sujet ci est clos...